Le routier

- Par l'auteur HDS Philus -
Récit érotique écrit par Philus [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : Le routier Histoire érotique Publiée sur HDS le 03-12-2024 dans la catégorie Entre-nous, les hommes
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Le routier
(Texte inspiré par les souvenirs d'un lecteur avec qui j'ai eu de nombreux échanges de mail.)



Le camion de transport venait de partir avec les dernières affaires d’Alban et de Sarah. Il ne restait dans l’appartement qu’une valise marron remplie de tout et de rien. C’était un bagage qui n’avait jamais été ouvert depuis le précédent déménagement et qui ne le serait pas plus cette fois-ci si aucune décision n’était prise à son sujet. Mais aujourd’hui, Sarah avait exigé de son mari que cette valise encombrante et inutile, ainsi que son contenu, soit emportée une bonne fois pour toutes à la déchetterie. Pour elle, c’était simple, mais pour Alban, c’était tous ses souvenirs de jeunesse qui allaient se perdre dans l’oubli.

Alban et Sarah étaient mariés depuis une vingtaine d’années. Âgés respectivement de quarante-huit et quarante-quatre ans, les époux avaient donné naissance à deux enfants, Sonia, dix-neuf ans et Gabin, seize ans. Lors de leur union, ils avaient habité un deux-pièces meublé à Poigny, mais dès le début de la grossesse de Sarah, ils déménagèrent à Provins dans une haute tour de quinze étages. Ils n’y étaient que locataires, mais au bout de vingt ans d’efforts et d’économies, ils avaient acheté une maison dans un lotissement à l’autre bout de la ville. Ce projet, longuement mûri, bénéficiait autant de l’aval des parents que de celui des enfants. Tout le monde s’enthousiasmait des futurs barbecues sur la terrasse, d’une piscine hors-sol dans le jardin et des jeux avec le chien que l’on adopterait à la SPA.

Alban était un homme assez grand et large d’épaules. Des cheveux courts et grisonnants encadraient son visage souligné par des yeux noirs. Opérateur dans une entreprise d’informatique, il était généralement assis, le nez collé à l’écran. C’est pourquoi la presbytie l’avait rapidement rattrapé, presbytie corrigée par des lunettes fines aux branches d’acier. Il aimait bien la bière et peu le sport, d’ailleurs Sarah le taquinait souvent avec son tour de taille qui, affirmait-elle, s’épaississait.

Alban poussa un soupir et, à défaut de chaises, s’assit par terre en tailleur. Il coucha la valise et appuya simultanément sur les deux fermoirs qui claquèrent en se relevant. Il ouvrit doucement le rabat sur un méli-mélo de photos, de livres, de gadgets divers et surtout d’un cahier d’écolier à la couverture vieux rose délavé. Il s’en saisit et, un sourire nostalgique en coin, découvrit la première page. Le premier feuillet à grands carreaux apparut. Le papier avait jauni et l’encre bleue du stylo à plume avait pâli. Une frayeur rétrospective s’empara d’Alban. Il avait totalement oublié ce cahier et, heureusement que Sarah n’était pas curieuse, il n’aurait pas voulu qu’elle le trouve, pas plus que ses enfants. C’était un journal intime qu’il avait entamé à l’occasion d’un évènement bien particulier. À cette évocation, son sexe se dressa un peu dans son caleçon, il sourit. Aucun titre n’ornait la page de garde, juste une date dans la marge en face de la première ligne. 06/02/94

*-*

Aujourd’hui, c’est mon 18ème anniversaire. Par chance, nous sommes dimanche et mon père reste ici. Il travaille comme conducteur de poids lourds chez Transroute Éclair, aussi il n’est pas toujours à la maison. Il lui arrive de s’absenter plusieurs jours d’affilée, parfois dans des pays que je ne connais même pas. Quand je lui demande de me parler de là où il est allé, il me répond invariablement d’un ton qui n’admet pas de réplique :
— Putain ! Je n’ai pas le temps de faire du tourisme ! Je charge, je roule et je décharge. C’est tout.

La semaine passée, il est resté au bureau au début puis est parti trois jours dans le Midi, à Marseille où il a livré des caisses entières de boîtes de conserve. Puis il est remonté par Clermont-Ferrand et Mâcon avec du petit matériel agricole. Il est revenu à la maison comme à son habitude vendredi soir après avoir lavé son camion. À peine arrivé, il m’a donné une claque dans le dos en jetant son sac dans l’entrée.
— Salut p’tit branleur ! Ça va ?
Je m’étais approché pour l’accueillir, mais pas question de m’embrasser. Mon père est un homme rustre, solide, mais peu démonstratif. Il parle souvent en disant des « gros mots », ça doit venir de sa période militaire. Ses cheveux poivre et sel, plus longs qu’il ne faudrait, étaient denses, de même que sa barbe qu’il ne rasait pas tous les jours. Il se précipita dans la cuisine où ma mère préparait le dîner. Je l’accompagnai un peu comme un petit chien suit son maître. Il embrassa rapidement ma mère sur les lèvres et lui donna une claque sonore sur les fesses. Elle poussa un cri et tenta de s’éloigner, mais il la retint.
— Jean-Pierre ! Non ! Tu m’fais mal…
Sans s’inquiéter de sa réaction, il lui chuchota quelque chose à l’oreille et lui déposa un baiser dans le cou. Elle soupira, se lava et s’essuya les mains et tous deux sortirent de la pièce. Ils se dirigèrent tout droit vers leur chambre à coucher. Au passage, mon père me prévint, l’index menaçant :
— Toi, le branleur, tu ne t’occupes pas de nous. On veut pas être dérangés, compris ?
Je ne répliquai pas, de toute façon il n’attendait pas de réponse. J’ai patienté dix minutes puis je suis monté discrètement à l’étage. Je savais bien ce qu’ils allaient faire. J’ai collé mon oreille à la porte, j’entendis ma mère pousser des petits cris aigus à intervalles réguliers et mon père émettre des gémissements bruyants. J’étais puceau et j’avais là, à portée de main, l’occasion de regarder un couple faire l’amour. Je ne résistai pas à l’envie d’entrebâiller la porte. Je fus saisi de surprise et mon estomac se noua. Mes parents étaient nus, bien entendu. Elle se trouvait à quatre pattes sur le lit, ses seins pendouillant et se balançant d’avant en arrière au rythme des violents coups de boutoir de mon père à genoux derrière elle. J’observais sa grosse bite entrer et sortir du bas-ventre de ma mère. Parfois, il lui donnait une grande claque sur le cul, ce qui lui faisait pousser un cri supplémentaire. La fesse que je voyais, ainsi que le haut de la cuisse, rougissait sous les gifles assénées vigoureusement. Ma mère, qui n’avait pas paru très enthousiaste dans la cuisine, avait maintenant l’air d’aimer beaucoup ça.
— Oui !!! gémissait-elle.

Ce « oui » encouragea mon père qui la besogna de plus belle. Je n’y tins plus et sortis avec difficulté de ma braguette, ma bite tendue au maximum. Je commençai à me branler tout en me rinçant l’œil sur mes parents en train de baiser. Une fraction de seconde, je crus voir mon père regarder vers l’entrebâillement de la porte, mais je mis ça sur le compte de l’émotion. Ma mère jouit en hurlant, il la suivit de peu en grognant avec de grands coups de ventre contre ses fesses et ses deux mains accrochées à ses hanches. Je compris que c’était fini pour eux. Je me précipitai aux toilettes et achevai ma branlette. Je poussai moi-même un profond soupir en crachant six ou sept fois un jet de sperme qui atterrit, non pas dans l’eau comme je l’aurais voulu, mais sur la lunette ou le rabat, ce qui m’obligea à tout nettoyer à l’aide de papier hygiénique. Si je m’étais masturbé en plein air, j’aurais expédié ma jute au moins à un mètre cinquante. Ça n’avait pas duré longtemps. Avec mon père, tout devait aller très vite. Je sortis des WC en même temps que mes parents regagnaient le rez-de-chaussée. Mon père s’empara d’une télécommande d’un geste vif et alluma la télé en s’écroulant dans le canapé. Il n’avait pas remis sa chemise et n’avait gardé que son marcel, de l’encolure duquel dépassaient une foison de poils noirs et blancs. C’était la deuxième mi-temps d’un match de football.
— Merde ! 2 à 0 ! Quand j’étais encore à la boîte, y’avait 0 à 0 à la mi-temps, putain. Ils ont marqué deux buts ces enfoirés de Montclair ! Alban, va me chercher une bière…
Je partis à la cuisine. Ma mère, recoiffée à la va-vite et des cernes sous les yeux, avait repris la préparation du repas. Je sortis une bière du réfrigérateur.
— Maman, c’est quoi le gâteau pour mon anniversaire ?
— Il est commandé, j’irai le chercher demain. Mais c’est une surprise, tu verras dimanche.
Le jour dit, ce n’est pas une, mais trois surprises qui m’attendaient, dont une que je ne suis pas près d’oublier.

Dimanche, enfin. Je traînasse au lit jusqu’à onze heures puis je me lève pour prendre mon petit-déjeuner. Ma mère me souhaite tout de suite un bon anniversaire en m’embrassant. Elle me conseille de ne pas trop manger, sinon je n’aurais plus faim pour le repas et le gâteau. Mon père est sorti au bistrot du coin. Le dimanche, il boit souvent des coups de blanc et parle de cul avec ses potes de comptoir. Des fois, ça dure un peu plus longtemps que d’habitude et il revient avec les oreilles rouges et le feu aux joues. Il ne faut pas lui faire de remarques, autrement, il se met en colère. Mais ce jour-là, il n’a pas abusé, juste bu un verre avec le patron, car ses copains habituels étaient inexplicablement absents. Moi, je préfère le voir comme ça, même s’il ne me souhaite pas mon anniversaire.
— Patricia ! Je prends l’apéro au salon. Tu m’appelles quand il faudra se mettre à table !
Sur ces paroles, il s’assied sur le canapé, se saisit de la télécommande et se plonge dans une émission de télé sans intérêt.

À la fin du repas, ma mère se réjouit de nous apporter le gâteau coiffé de ses bougies ainsi qu’un petit paquet qu’elle me tend. Je l’ouvre et y trouve un stylo à bille plaqué or de toute beauté. Je remercie mes parents et attaque avec gourmandise ma part de framboisier.
— C’est pas tout comme cadeau Alban, observe mon père.
Ma mère et moi croisons nos regards interrogatifs.
— Que veux-tu dire ? s’inquiète ma mère.
Mon père la fait taire d’un geste.
— Tu m’as déjà dit, Alban, que tu aimerais bien m’accompagner un jour dans le camion. Jusqu’à présent, tu étais mineur et je ne pouvais pas te prendre avec moi. Mais maintenant que tu as dix-huit ans, je peux t’emmener quand je veux. Tu es en vacances la deuxième quinzaine de février et à cette période, je pars en Espagne. Alors, si tu veux, tu viens avec moi.
J’en reste ébahi. Bien sûr, ma mère trouve un tas de raisons pour que je ne parte pas, mais mon père balaye toutes ses objections d’un « Fous-nous la paix ! » autoritaire.
— Alors, t’es d’accord ?

*-*

Alban leva les yeux du journal, le posa et s’approcha de la vitre pour regarder au pied de la tour. Des mômes de dix-huit, dix-neuf ans, roulaient dangereusement sur le parking avec des voitures dont on ne savait comment ils se les étaient procurées. Ces gosses qu’il avait vus naître… Le ciel grisaillait et la clarté diminuait. Il se baissa pour ramasser le cahier resté au sol et, debout près de la fenêtre, poursuivit sa lecture. Ses yeux tombèrent immédiatement sur la date de départ du voyage fabuleux : 21/02/94.

*-*

Un sentiment de toute-puissance m’envahit alors que je regarde à travers la vitre de la cabine du camion. On est assis tellement haut par rapport à la chaussée qu’on se sent invincible, intouchable. C’est tout à fait différent de l’impression que ressent le passager d’une simple automobile.
Mon père vient de terminer le chargement avec les employés de l’usine. Il m’explique que ça n’a pas été évident. C’est une machine-outil à destination d’une entreprise de Lyon. Elle n’occupe pas tant de place que ça dans la remorque, mais elle pèse un poids énorme. Une fois sur l’autoroute, le spectacle s’avère moins réjouissant et je détaille avec minutie l’intérieur de la cabine. Ainsi, c’est là que vit mon père la plupart de ses journées et quelquefois de ses nuits.
Mes yeux se portent pour la énième fois sur deux posters plaqués au-dessus de sa couchette. Sur l’un d’eux, on peut admirer une jeune femme blonde en bas et porte-jarretelle noirs. Son soutien-gorge glissé à hauteur du nombril ne soutient plus rien du tout. À quatre pattes, elle exhibe sa chatte et son anus nullement cachés par le fin lacet de son string. Ce qui me fait bander sur-le-champ, ce n’est pas la photo en elle-même (bon, un peu quand même), mais surtout le fait qu’elle gobe à pleine bouche un gland énorme. L’autre poster s’avère du même acabit, sauf que la fille est noire et totalement nue. Elle chevauche un homme blanc et s’enfile sa grosse bite dans sa chatte frisottée en se pâmant. Pendant ce temps, je ne remarquais pas mon paternel qui m’observait du coin de l’œil.
— Alors Alban ? Pas mal les gonzesses, hein ? T’aimerais bien leur donner un p’tit coup de bite, avoue. Non ?
Je rougis et ne réponds pas, détachant les yeux des photos, comme pris en faute.
Tout à coup, mon père donne un coup de klaxon à une voiture qui nous dépasse.
— Ah la garce… La p’tite pute ! T’as vu ça ?
— Quoi donc ?
Il désigne le véhicule qui vient de se rabattre devant nous.
— La fille là… C’est son mec qui doit conduire, elle a la robe retroussée jusqu’à la chatte et le fumier la paluche un max. Oh ! Putain ! Elle a des cuisses… Elle me fait bander la salope.
J’ai beau regarder, je ne vois rien de tout ça. D’abord, mon siège passager n’est pas du bon côté et deuxièmement, comme la voiture a accéléré, elle caracole maintenant loin devant. Mon père que la fille avait copieusement excité se calme et me lance soudain.
— Tiens, p’tit branleur. Ouvre la boîte à gants et sors ce qu’il y a dedans.
J’obéis et tire du petit logement cinq ou six revues, la plupart allemandes ou néerlandaises. Rien qu’à voir les couvertures, on en devine aisément les contenus.
— Ouvre et régale-toi ! Si t’as envie de te branler, n’hésite pas, on ne peut pas te voir de l’extérieur, la cabine est trop haute.
Je regarde mon père d’un air ébahi. Les yeux fixés sur la route, il poursuit.
— Ne me dis pas que tu ne t’es jamais branlé, je ne te croirais pas. D’ailleurs, un peu avant ton anniversaire t’es venu à la porte de la chambre pendant que je baisais ta mère. Quand on a fini, t’as bien couru aux chiottes pour te pignoler, non ? Ne me dis pas le contraire…
Je rougis comme une pivoine, incapable de prononcer un mot.
— T’inquiète pas, y’a pas de mal à ça. Moi aussi, je me branle souvent pendant mes trajets.
J’en reste pantois. Ainsi mon père, un homme marié, se masturbe encore tel un collégien boutonneux ! Il a épousé une femme qu’il baise quand il veut et il se branle quand même ! Cette confession me redonne de l’assurance et j’ouvre la revue pornographique à la double page du centre. Oh ! Misère. Ma pine se tend comme un arc en une fraction de seconde. Une très jeune femme dotée d’une petite poitrine et d’un joli cul est couchée sur un homme qui lui pénètre la vulve de sa grosse bite. Celle-ci est tellement plantée qu’on dirait que ses couilles appartiennent à la chatte. Elle ressemble à une copine de classe avec qui j’aimerais bien sortir et je bande encore plus fort. Je voudrais tant être sur la photo. Non pas allongé en dessous, mais à genoux devant elle à la place du gars qui se fait sucer en enfonçant à tel point sa pine que les lèvres de la fille lui touchent les poils pubiens. Elle se farcit deux mecs la salope ! Deux mecs !...
— Ça fait bander ça, non ? s’écrie mon père en riant.
Je ne lui réponds pas, ouvre ma ceinture, baisse mon pantalon et mon slip. Ma bite décalottée se dilate en turgescence. Je rapproche le magazine de mon visage et commence à me branler. J’entends mon père s’exclamer en riant.
— À la bonne heure !
Je me saisis fébrilement d’une boîte de mouchoirs qui traîne dans la cabine. J’en sors trois et, quelques secondes plus tard, je jouis dedans en gémissant. Je ne compte pas les giclées, je sais seulement que je n’ai encore jamais eu un tel orgasme depuis que je me masturbe. Je m’affale sur le fauteuil comme une chiffe molle, sans même me rhabiller, le sexe à l’air.
Mon père jette un coup d’œil sur ma bite.
— Tu me fais bander aussi, p’tit branleur. Il faut que je m’arrête.
En dehors du ronron monotone du moteur, le silence s’installe. Quelques kilomètres plus loin, le camion s’engage sur une aire d’autoroute presque déserte. Le poids lourd est garé tout au fond du parking, le plus éloigné possible du chalet des toilettes. Je sors de ma torpeur et me rhabille.
— Qu’est-ce qu’on fait ? lui demandé-je.
Il ne répond pas et se saisit d’une autre revue qu’il étale sur le volant. Puis il m’imite en baissant son pantalon et son caleçon, sa bite se dresse alors tel un obélisque. J’ouvre des yeux comme des soucoupes.
— La vache ! T’en as une grosse bite !
Mon père commence à se pignoler et me lance un clin d’œil.
— T’as vu le morceau, gamin ! Quand je rentre ça dans le cul de ta mère, j’peux te dire qu’on l’entend couiner depuis la rue !
De le voir se masturber, je bande à nouveau. Feuilletant la revue de la main gauche tandis qu’il se branle de la droite, je l’entends dire à voix basse :
— Ah ! La pute ! La salope ! J’te bourre la chatte…
Puis il se met à brailler et, de sa bite colossale, jaillit un sperme épais et blanchâtre qui s’étale sur son linge de corps blanc. Il continue à se secouer la queue pendant une minute au moins, j’arrête de compter les giclées. Il lâche enfin sa pine, enlève son marcel, bien que l’on soit en février, il fait une chaleur d’enfer dans la cabine, et s’essuie le gland dedans. Il jette le maillot par-dessus son épaule et me regarde, rigolard.
— Ça fait du bien ! Pas vrai ?
Il se retourne, prend dans son sac une chemise épaisse dite de bûcheron et la passe. Nous reprenons la route en direction de Lyon.

La machine-outil livrée, nous repartons cette fois pour Barcelone après avoir chargé des palettes entières de bouteilles d’eau de source. Mais, horaires de conduite obligent, nous quittons l’autoroute pour nous arrêter un peu au sud de Valence, dans un hôtel-restaurant routier. C’est un établissement vraiment récent, bien loin de l’image de bouiboui qui vient à l’esprit lorsqu’on parle de restaurants « routiers ». L’aire de stationnement se révèle conséquente et peut contenir une vingtaine de poids lourds. Les trois places du fond sont déjà prises. Mon père se gare à la suite, puis nous descendons.
— Tu vois ce camion ? me demande-t-il en désignant un semi-remorque bleu.
— Oui…
— C’est sûrement Maurice, un gars près de la retraite. Il est super sympa, on le verra ce soir si c’est bien lui.
Nous avançons jusqu’à la réception. C’est un hôtel dit économique, nous prenons une chambre pour nous deux. Tout paraît propre et fonctionnel. Le grand lit, que mon père s’adjuge d’autorité, est surmonté en travers d’un lit d’une place. Je comprends que je coucherai en hauteur. Nous posons nos affaires et nous dirigeons vers le bar.
C’était bien Maurice. Les retrouvailles sont chaleureuses, mon père me présente à lui. Deux chauffeurs routiers l’accompagnent, mon père ne les connait pas, mais ils paraissent très sympathiques aussi. Nous nous asseyons à une table en attendant l’heure de dîner. Maurice appelle la serveuse et lui commande cinq bières. Je n’ose rien dire, mais je n’aime pas trop la bière, c’est amer, même si j’ai changé d’avis un peu plus tard. La fille arrive avec son plateau, mon père la déshabille des yeux. Une fois cette dernière repartie, il dit aux autres :
— Putain ! Elle a un beau p’tit cul, celle-là. Elle est nouvelle ?
L’un des copains de Maurice lui répond :
— Je suis passé là, il y a trois mois, elle y était déjà. Mais c’est vrai que je me laisserais bien pomper le jonc…
— Doucement ! fait Maurice. Il y a de jeunes oreilles ici !
Ils éclatent de rire, je dois certainement rougir.
La commande est renouvelée sauf pour moi. Les quatre hommes parlent boulot. L’un dit qu’il a chargé à tel endroit et qu’il a été reçu comme un chien dans un jeu de quilles, un autre sollicite des nouvelles d’un chauffeur routier qui a eu un accident… mon attention diminue, je sens la fatigue du voyage s’emparer de moi. Je me réveille un peu quand mon père demande à Maurice ce qu’il doit savoir pour l’Espagne. Il lui explique le trajet. D’ici à Barcelone d’où il repartira pour Bilbao avant de revenir en France. Maurice, qui a roulé en dehors des frontières pendant presque toute sa carrière, lui donne deux ou trois trucs et astuces à connaitre et griffonne quelque chose sur un post-it qu’il lui tend.
— N’oublie pas de t’arrêter là, lui conseille-t-il en clignant de l’œil.
Mon père se saisit du papier, le range dans une poche et se lève.
— Si nous passions à table ?

*-*

Le repas s’avère copieux et bien arrosé pour tout le monde. Moi, je reste à l’eau gazeuse. La conversation ne m’intéresse guère, soudain celle-ci s’arrête. Quatre paires d’yeux m’observent pendant quelques secondes secouer de haut en bas la bouteille de ketchup que je destine à mon assiette de frites.
— Arrête de branler la bouteille comme ça, fiston ! Tu vas la faire gicler au plafond ! me prévient mon père en riant, aussitôt imité par les trois autres hommes.
J’arrête aussitôt et pique un nouveau fard.
La salle se désertifie une demi-heure plus tard. Les clients gagnent leur chambre, sauf un des routiers qui préfèrent dormir dans sa cabine par crainte des vols. Mais, comme dit mon père qui a bu pas mal de vin lors du repas, personne ne va nous faucher de la flotte !
Comme prévu, mon père se couche dans le lit de deux personnes et moi, je grimpe dans celui du dessus. La lumière est vite éteinte, mais à peine deux minutes plus tard, j’entends un frou-frou régulier que j’identifie tout de suite. Il commence à se branler, ça tombe bien, car j’en ai envie aussi. Je l’imite et le bruit de frottement devient stéréophonique.
— Bonne branle, fiston ! me chuchote mon père en riant dans le noir.
Je ne réponds pas. Comme j’ai baissé mon pantalon de pyjama aux genoux, je me pignole directement sous les couvertures. Il me faut peu de temps pour jouir en râlant dans un maigre mouchoir en papier. Celui-ci se déchire et tout le sperme me coule sur les doigts. Je m’essuie sur le drap dans un coin éloigné du lit quand j’entends mon père grogner pendant cinq secondes avant d’émettre un profond soupir.
Après notre branlette, le sommeil ne tarde ni pour l’un ni pour l’autre.

*-*

Le lendemain, nous reprenons l’autoroute, direction Barcelone. Il fait beau, la circulation s’avère fluide. Passé Montpellier, mon père bifurque sur une aire de repos et stoppe le camion sur le parking réservé aux poids lourds.
— Je ne sais pas toi, mais j’ai envie de pisser et j’ai la dalle.
Je somnole légèrement, mais l’idée de me dégourdir les jambes me réveille.
Nous sortons et nous dirigeons vers les toilettes. Les deux cabinets dont les portes sont demeurées ouvertes sont déserts, nous poussons jusqu’aux urinoirs. Il n’y a qu’un homme, debout devant la première vasque, dans l’angle d’un des WC où l’on peut s’isoler. Mon père s’installe à côté de lui et moi un peu plus loin. Nous vidons notre vessie, mais l’inconnu reste toujours face au mur, les deux mains dans les poches. Il recule d’un petit pas, mon père jette un œil en coin dans sa direction et referme sa braguette. Comme j’avais fini également, il me donne les clés du camion.
— Va m’attendre dans la cabine, je n’en ai pas pour longtemps.
Je le regarde, étonné, mais j’obéis. Je m’installe, sors les casse-croûtes achetés avant le départ et j’attends. Dix minutes plus tard, je vois ressortir du chalet mon père qui me rejoint puis l’homme qui monte dans une voiture grise et qui démarre.
— Qui c’était, p’pa ? Tu le connais ?
Il sourit.
— Non, pas du tout. C’est un quémandeur.
— Un quémandeur ? C’est quoi ?
— C’est un gars qui s’installe devant un urinoir, il garde la bite à l’air et la montre en attendant que quelqu’un le branle.
J’ouvre de grands yeux.
— Ah bon ? Et alors, tu l’as branlé ?
— Oui, fiston. Il avait une bite bien bandée et ça m’a donné envie. D’ailleurs, je vais m’en taper une avant de manger.
Tout en disant cela, il déboucle sa ceinture et fait tomber pantalon et slip à ses chevilles. Il sort une revue porno de la portière conducteur, l’étale sur le volant et commence à se pignoler.
En voyant sa grosse bite, je bande immédiatement. Aussi, j’extirpe ma pine de ma braguette et me masturbe en rythme. Quelques minutes plus tard, mon père chiffonne involontairement une page de son magazine en marmonnant :
— Ah ! Les salopes ! Les putes ! Suce-moi la bite, poufiasse !
Enfin, il éjacule dans un mouchoir en papier en criant. Je jouis à mon tour et une minute de silence s’ensuit. Nous nous regardons tous deux en train de nous essuyer la bite et partons dans un grand éclat de rire.

Nous dévorons notre sandwich et reprenons la route, direction Barcelone. Les palettes furent livrées avec quelques difficultés en raison de la circulation pénible à l’intérieur de cette vaste ville. Nous ressortons de l’agglomération pour rejoindre le port de commerce, où mon père embarque une cargaison de motos légères en provenance directe du Japon. Nous sommes tenus de laisser la remorque sur le lieu de chargement, car celui-ci est sécurisé. Nous nous rendons à l’hôtel avec le tracteur seul. Comme ce n’est pas spécialement un routier, notre arrivée ne passe pas inaperçue.

Après le dîner, nous montons dans notre chambre. C’est une chambre à deux lits. Nous ne traînons pas et, après une toilette rapide, nous nous couchons. La lumière éteinte, j’entends le « fap fap fap » du mouvement de la main frottant le drap. C’est long à venir, mais arrivent enfin les grognements caractéristiques du mâle soulagé. Mon père s’est à nouveau branlé. Je me touche la bite, je ne bande pas, j’ai sommeil, je m’endors.

Le lendemain matin, nous prenons une douche et quittons la chambre pour la salle du petit-déjeuner. Nous mangeons avec appétit puis nous regagnons le tracteur pour repartir au port où nous attend la remorque. Comme cette dernière est chargée de la veille, nous n’avons plus qu’à atteler, signer quelques documents et rouler. En route pour Bilbao.
Nous alternons routes et autoroutes et nous enfonçons dans la Catalogne. Parvenus en Aragon, je vois mon père sortir de sa poche le post-it que lui avait remis Maurice au restaurant. Il rentre une adresse dans le GPS et celui-ci nous conduit, par des voies tout juste praticables par un poids lourd, dans la banlieue de Huesca. La voix synthétique nous précise que nous sommes arrivés. Je fixe mon père avec, dans le regard, la question muette :
— Tu es sûr de l’endroit ?
Pour toute réponse, il indique une bâtisse passablement décrépite à une cinquantaine de mètres. Nous descendons de la cabine et nous dirigeons vers le bâtiment.
— Qu’est-ce qu’on vient faire ici ? demandé-je.
Mon père pose la main sur mon épaule.
— Tu verras fiston. Tu verras et je suis certain que tu n’oublieras jamais cet endroit. Il pousse la porte d’entrée.
Peu convaincu, je le suis. Une femme d’une cinquantaine d’années, maquillée à outrance, vient vers nous. Elle nous observe tous les deux.
— ¿ Es para uno o dos ?
Mon père lève deux doigts. La rombière me regarde et me détaille de la tête aux pieds, un sourire en coin. Nous la suivons dans un petit salon. Je comprends, à cet instant, que nous sommes entrés dans un boxon, un claque, un lupanar, bref un bordel. Une blondasse bien en chair s’approche de mon père et tous deux disparaissent dans un couloir. Aussi brune l’une que l’autre, les deux filles qui restent pourraient être deux sœurs, mais l’une arbore des cheveux longs frisés, l’autre des cheveux courts et lisses. Elles se regardent rapidement d’un air entendu puis la jeune femme frisée se lève et vient vers moi. Elle me tend la main, je la prends et elle m’emmène dans le même couloir qu’a emprunté mon père. La fille entre dans une chambre, me fait signe de la suivre, je m’exécute. Elle referme la porte sans la verrouiller. Et si quelqu’un nous surprenait ? me dis-je, inquiet. La jeune femme s’approche d’un lavabo.
— Ven aqui… m’ordonne-t-elle.
Je m’avance. Elle m’accroche par la ceinture, la déboucle, défait mon pantalon et baisse mon slip. Ma bite, qui bandait déjà depuis un moment, jaillit bien haut et bien dure. La fille émet un petit sifflement et me décalotte.
— ¡ Bonita polla !
Je comprendrai plus tard que cela signifie « Belle bite ! ». Elle observe le gland sous toutes les coutures, le mouille sous le robinet et le sèche avec douceur dans une serviette. Elle me prend par la main et m’emmène vers le lit. Elle se déshabille en totalité et je l’imite en laissant tomber mes habits à terre. Elle n’est pas très grande, ses seins sont petits et ronds, l’aréole brune, presque noire. Sa chatte disparait sous une toison obscure et fournie. Elle s’allonge sur le dos, je n’ai d’yeux que pour sa fente rouge au milieu de ses cuisses.
— ¿ Es la primera vez ?

Mon espagnol scolaire me suffit pour comprendre qu’elle me demande si c’est la première fois. J’aimerais bien lui dire : non, je ne suis plus puceau, je baise depuis longtemps, mais rien à faire, je n’y parviens pas. Cette femme connait trop les hommes, elle saurait tout de suite que je mens. Je me contente de hocher la tête. Elle sourit en prenant ma bite à pleine main et en l’enserrant assez fort. Elle commence à me branler doucement. Je me dresse à genoux sur le matelas, je ferme les yeux. « Pourvu qu’elle ne me fasse pas jouir avant la fin ! », pensé-je. Soudain, je sens quelque chose de chaud autour de mon gland. Elle me suce ! Oh ! Putain que c’est bon ! Malgré moi pourtant, je devine au bout de quelques minutes les prémices de l’orgasme, aussi je me retire de sa bouche et l’allonge sur le dos. Elle comprend et écarte les cuisses en me tendant les bras. Au bout de ses doigts, un préservatif que j’enfile. Je me couche sur elle, tente de la pénétrer, je n’y parviens pas, je m’énerve. Elle me calme d’une douce caresse et va chercher ma pine de sa main passée entre nos deux ventres. Comme par miracle, en deux secondes, je m’introduis au plus profond d’elle-même. C’est bon, c’est mouillé, c’est chaud, c’est soyeux. Mes hanches entament de lents aller-retour, j’aimerais que cela dure une éternité. Mais l’orgasme me saisit et je ne puis rien y faire.
— Aaaahhh !
Je jouis plusieurs fois en elle, du moins au fond de la capote, puis je m’écroule sur son corps, ma bouche dans son cou. Elle me caresse l’arrière du crâne et murmure :
— Bravo, fue muy bueno.
Le câlin dure une minute à peine puis elle me repousse délicatement. Je me lève. Elle se saisit du préservatif qui pendouille au bout de ma queue rétrécie, le noue et le jette dans une poubelle où s’en entassent déjà trois ou quatre. Une fois rhabillé, je sors de la pièce sans me retourner. Un sentiment de honte m’envahit en passant devant les filles et devant la tenancière du bordel. Mon père m’attend dans la cabine du camion. Je monte en silence, il démarre et nous prenons la route de Bilbao. Ce n’est qu’après deux ou trois kilomètres qu’il me dit :
— Tu es un homme maintenant, fiston.
Je ne réponds pas. Il complète, quinze secondes après, par :
— Naturellement, tu ne dis rien à ta mère…

Le déchargement des motos chez l’importateur national de la marque s’effectue assez rapidement. Nous regardons s’affairer les employés seuls ; le patron n’ayant pas souhaité, pour une question d’assurance affirmait-il, que mon père les aidât. Voir travailler les autres n’est vraiment pas son truc, aussi, dès la livraison terminée nous allons remplir la remorque de barriques d’amontillado en provenance directe de la région de Cadix. Une coopérative viticole toulousaine a décidé de populariser en France ce vin méconnu. L’opération prend un peu plus de temps que prévu, mais cela ne nous empêche pas de nous garer peu avant l’heure du dîner devant le premier routier français rencontré après la frontière.

Dans la salle de restaurant, on repère deux chauffeurs poids lourds que mon père ne connait pas. Juste un petit signe de la main, ils ne semblent pas très avenants. Le reste de la clientèle paraît plutôt ordinaire. Nous avalons notre repas rapidement et retournons dans la chambre. Il est tôt, mais nous devons nous coucher de bonne heure pour la route du lendemain. Il n’y a qu’un grand lit, ce soir je vais dormir avec mon père. Pour l’instant, il fait sa toilette dans la salle de bains, j’irai après lui. Quand je sors de la douche, je le vois nu sur le drap, un magazine pornographique devant lui. Sa grosse bite bande et il commence à se branler. Je n’ai enfilé que mon pantalon, ma pine pointe en avant. Mon père s’en aperçoit et me dit de m’allonger à côté de lui. Lorsque je suis couché, il passe un bras par-dessus mon ventre et, de l’autre baisse mon pyjama. Ma bite jaillit à la verticale, il s’en saisit, la décalotte et l’enfourne dans sa bouche. « Putain que c’est bon… » pensé-je en fermant les yeux. Tout en savourant la caresse buccale, je me demande ce qui peut pousser mon père à sucer son propre fils. Je remets la réponse à plus tard et quelques minutes après, je jouis sans complexes. Il me recrache tout sur le ventre et je m’essuie. Sentiment exacerbé par la période dite « réfractaire », j’ai un peu honte de m’être laissé faire, mais la fille de Huesca m’avait tellement bien sucé que je n’ai pas résisté à une autre expérience. Mon père se retourne alors, reprend son magazine et recommence à se branler doucement. Je le regarde faire quelques minutes puis je bande à nouveau. Je m’approche de son ventre, il lâche sa bite et retire sa main. J’enserre son pieu, il possède réellement un diamètre exceptionnel, à côté, ma bite ressemble à un crayon de couleur. Je donne un coup de langue sur le gland, il gémit, je ferme les yeux et ouvre la bouche à m’en décrocher la mâchoire. Je prends sa queue jusqu’au fond de la gorge. Au bout d’une dizaine de minutes, mon père se met à geindre fortement, me bloque la tête et éjacule son sperme à m’en étouffer. Je recrache ce que je peux, mais j’ai dû en avaler. Je découvre ainsi avec surprise que sucer est aussi bon que de se faire sucer. Pendant cinq minutes, c’est le silence complet puis mon père jette le magazine porno au sol et se recouvre du drap. Je me glisse dedans également.
— Il faut dormir maintenant, fiston.

Le lendemain matin, nous sommes réveillés par le bruit de la pluie qui fouette la vitre de la fenêtre. Je saute du lit et tire le rideau. Le jour s’est à peine levé et le ciel vire au gris foncé, le vent incline la ramure des arbres. La vue donne sur le parking, j’aperçois une flaque d’eau qui s’est formée sur la toile de la remorque. Nous descendons déjeuner. Les deux routiers, que j’ai trouvés hier peu aimables, sont attablés. Ils nous saluent, ils ont l’air plus sympathiques que la veille.
— Sale temps pour la route, constate l’un à notre attention. Vous allez où ?
— Toulouse et vous ?
— Bordeaux puis Clermont. Nous sommes deux à conduire.
Chacun se souhaite bonne route et nous nous installons à notre table. Une demi-heure plus tard, nous traversons le parking en courant et grimpons dans la cabine à toute vitesse. C’est parti, direction Toulouse.

Parvenus dans la plaine, le ciel se dégage et le soleil se met à briller. Nous laissons la pluie derrière nous, mais pas le froid extérieur. Heureusement que l’habitacle est bien climatisé. Mon père s’oriente vers l’autoroute aux alentours de Bayonne et conduit à allure réduite. Nous avons acheté quelques provisions avant de quitter l’hôtel et, vers midi et demi, le camion bifurque sur une aire de repos. Je n’en ai jamais vu d’aussi grande et aussi arborée. Seules quelques voitures sont garées près du chalet des toilettes et plus loin, un unique poids lourd, le nôtre. Comme il fait froid, après s’être vidé la vessie, nous revenons à la cabine. Nous mangeons avec appétit, puis mon père nous sert un café, gardé au chaud dans une bouteille thermos.
— Donne-moi le dernier « Private », là, dans la boîte à gants…, m’ordonne-t-il soudainement.
Je m’exécute et en profite pour me choisir une autre revue. Nous ouvrons chacun notre magazine et nous rinçons l’œil copieusement. Bien évidemment, je me mets à bander et, à regarder mon père se triturer la braguette, je suppose qu’il en est de même pour lui. Depuis ma première branlette avec lui, je ne me gêne plus. Aussi, je baisse vite mon pantalon et mon slip et commence à m’astiquer. Mon père m’imite puis me propose sa revue contre la mienne. Nous échangeons et reprenons notre masturbation. Soudain, il se tourne vers moi et soulève mon t-shirt pour mieux voir ma queue. Il l’admire un moment puis approche sa main pour m’effleurer les couilles et le dessous du pénis.
— Ça va fiston ? me demande-t-il.
J’avais tout arrêté pour le laisser faire à sa guise.
— Oui, oui. Ça va.
Il se saisit de ma pine à pleine main et me branle doucement. Je ferme les yeux, devinant au loin les prémices de l’orgasme. Alors que je suis près d’éjaculer, je le préviens de l’imminence de ma jouissance. À ces mots, il accélère le mouvement et je gicle sur mon t-shirt. Mon père remet en place le prépuce en tirant dessus et commence lui-même à se masturber. Il ne tarde pas à s’arroser, sans doute très excité par la branlette qu’il m’a prodiguée.
— Faudrait éviter d’en foutre trop sur les fringues, recommande-t-il. Ta mère va finir par trouver ça bizarre en faisant la lessive.
Je ne réponds pas. Je m’essuie le gland avec un mouchoir en papier et me rhabille.
— Bon, on y retourne ? propose mon père.
Je range les deux revues dans la boîte à gants.
— Allons-y, je réponds.

Nous reprenons l’autoroute. Le trajet s’avère monotone et nous arrivons en fin d’après-midi à Toulouse, à Blagnac plus exactement où se situe la CVT. Les employés affectés au chargement et au déchargement sont déjà partis. Le responsable nous suggère de garer le camion jusqu’à demain, car il peut nous prêter une voiture. Nous acceptons bien volontiers, puis nous redémarrons de la coopérative pour filer à l’hôtel-restaurant routier repéré à la sortie de l’autoroute. Nous posons nos affaires et comme nous disposons d’un moyen de locomotion, mon père me propose de dîner au restaurant dans le centre de Toulouse puis de finir la soirée au cinéma. Je m’empresse d’approuver. Nous revenons un peu avant minuit et nous couchons sans faire de bruit. Le film était super. Je ne me souviens plus du titre, mais il racontait une histoire d’amitié entre une orque et un garçon de douze ans. Je crois même en avoir rêvé cette nuit-là.

À Granague, non loin de Toulouse et au bord de l’autoroute, se trouve une tuilerie. C’est là où nous prenons notre chargement de tuiles plates à destination d’une entreprise de construction neversoise. Le transbordement se déroule rapidement et nous pouvons partir tôt. Le temps semble clément, il y a peu de risques de pluie et la route est presque déserte. Nous arrivons vite à destination. Mon père m’annonce que demain nous rentrerons à vide à Provins, son patron ne lui ayant pas donné d’instructions pour le retour. Le débarquement des tuiles effectué, nous nous arrêtons sur un parking pour casser la croûte et redémarrons dans la foulée.
— Nous nous arrêtons à Auxerre. Je connais un routier plutôt sympa.
Je ne réponds pas, je suis plutôt triste de voir l’excursion se terminer bientôt. Pour un voyage initiatique, c’était un voyage initiatique, et je n’étais pas encore au bout de ma surprise. À mi-chemin, le long d’une nationale bien entretenue traversant une forêt dense, mon père ralentit et commence à scruter les bas-côtés à droite et à gauche de la route.
— Tu cherches quoi, p’pa ?
— Je te dirai si je trouve, fiston.
Il n’a pas fini sa phrase depuis dix secondes qu’il freine brutalement et met son clignotant. Je cherche une aire de stationnement du regard, mais ne vois qu’un accès précaire à une clairière où est garé un véhicule gris de type van. Peu après la camionnette, mon père range le poids lourd le long de la route sur une zone d’arrêt matérialisée que je n’avais pas remarquée.
— Reste ici et attends-moi, m’ordonne-t-il.
— Oui, mais tu vas où ?
Pour toute réponse, il sort de la cabine et marche rapidement en direction de la trouée. La végétation m’empêche d’en observer davantage, mais vingt minutes plus tard, je le vois revenir. Il me rejoint dans le camion.
— C’est ton tour, fiston. On t’attend, j’ai prévenu, dit-il en refermant la portière.
Puis comme je ne bouge pas :
— Allez ! Après c’est fini jusqu’à la maison.
Je quitte l’habitacle, saute sur le sol et me dirige vers le van. Les portes arrière sont fermées et, ne sachant quoi faire, je frappe.
— Entre et ferme derrière toi, fait une voix à l’intérieur.
Je m’exécute, il fait une chaleur d’enfer là-dedans et ça sent horriblement mauvais. Ça pue le tabac, la sueur et le foutre. À poil sur un matelas, une jeune femme noire, bien en chair, les jambes pliées et écartées me montre sa chatte.
— Déshabille-toi mon grand, n’aie pas peur, me dit-elle de la voix rugueuse de quelqu’un qui fume beaucoup.
Je fixe l’intérieur de ses cuisses et je suis étonné d’apercevoir autant de rose sur une peau aussi noire. Je n’enlève que le pantalon et le slip. Elle se met à genoux et avance vers moi pour se saisir de ma pine qui ne bande qu’à moitié. Elle finit de la décalotter et enfourne ma bite. Immédiatement, l’extase revient. Sa langue tourne autour de mon gland, elle frétille sur le frein, ses lèvres m’aspirent. Sa technique est imparable, je pousse de petits cris. Après une minute, elle s’aperçoit de mon émotion et me dit en me tendant une capote :
— Il ne faut pas dans la bouche, mets ça.
Elle se retourne à quatre pattes, me laissant admirer sa vulve entrevue au début. Je m’agenouille et la pénètre. Ça rentre comme dans du beurre, j’ai l’impression que son vagin est trop grand pour moi. Il faut admettre que mon père et moi n’avons certainement pas été les seuls de la journée. Je m’active dans sa chatte puis je jouis, courbé sur elle en lui enserrant les seins de mes mains moites. Je laisse ma bite un moment au chaud quand soudain on frappe à la portière arrière.
— Une minute ! crie la prostituée.
Puis plus bas.
— Faut t’en aller, mon chou. Ton père a payé pour toi, on est quitte.
Je lui abandonne le préservatif lesté de mon sperme et me rhabille en vitesse. Je sors de la camionnette, un automobiliste attend au loin près de sa voiture. Je marche d’un bon pas sans me retourner et je rejoins mon père en train de se rincer l’œil sur une revue porno. Quand il me voit arriver, il la range dans la portière et démarre.
— Elle n’est pas là tout le temps, mais quand c’est le cas, je m’arrête pour lui dire bonjour. Elle me rappelle les bordels de Djibouti, quand j’étais à l’armée.
Je réponds une vague onomatopée.
— Tu t’es bien dégorgé le poireau avec moi cette semaine, non ?
Je souris à l’expression.
— Oui, mais j’ai la bite qui me fait un peu mal. Je n’ai pas autant l’habitude que toi.
— Alors, ça ne valait pas le coup, ce voyage en Espagne ?
— Oh si ! Et j’espère que tu en feras d’autres avec moi.

*-*

Le trajet d’Auxerre à Provins n’appelait aucune narration, c’est pourquoi le journal d’Alban adolescent s’arrêtait là. Jean-Pierre ne se masturbait jamais le jour où il rentrait chez lui. Il gardait son jus pour sa femme, disait-il. Quinze jours après la fin du voyage en Espagne, son père eut un problème cardiaque et la médecine du travail lui avait interdit de conduire sur de longues distances. Par la suite, il travailla toujours chez Transroute Éclair, mais dans les bureaux. Il établissait le planning pour les autres chauffeurs, ne s’asseyant derrière un volant que pour les petits trajets inférieurs à la journée. Plus jamais, Alban ne partit avec lui.

Bien sûr à la maison, quand Patricia s’absentait, il arrivait à Jean-Pierre de passer un DVD pornographique. Assis dans le canapé, Alban et son père se branlaient en chœur devant l’écran et parfois même, se suçaient mutuellement. Mais ce n’était pas pareil, la magie du voyage au long cours avait disparu.

Alban partit à Troyes pour ses études. Il rencontra Sarah à vingt-deux ans. C’était la première fille qu’il tenait dans ses bras et qui ne fût pas une pute. Il ne se passa plus rien avec son père. Il vécut huit ans de bonheur à faire l’amour avec son épouse, mais lorsqu’il eut trente ans, il eut à nouveau envie d’une bite et s’inscrivit sur un site de rencontres homo. Entre Sarah et les hommes avec qui il baisait un peu au hasard, il finit par assumer sa double sexualité, tout comme il acceptait le fait de prendre du plaisir seul à se branler dans les culottes de sa femme ou sa fille.

Alban soupira et replaça dans la valise tout ce qui en avait été sorti, sauf son journal intime. Sur le point de quitter l’appartement, il pensa à Sarah et commenta à voix haute :
— D’accord pour la valise chérie. Je jette tout, mais je garde mon cahier.

*-*

Les avis des lecteurs

Merci livredejeremie pour ce commentaire. Oui, le texte est assez long parce que j'écris de véritables nouvelles et non pas seulement des historiettes sans début et sans fin. Je mets un point d'honneur à écrire correctement pour respecter mes lecteurs et surtout la langue française que je trouve bien malmenée ces temps-ci.
Vous avez bien cerné le climat de cette histoire, sentiment que j'ai deviné aussi chez celui qui s'est confié à moi.

Oh! Un récit plutôt long, bien construit et surtout avec le mix ortho/grammaire digne d'un prof de français - ou celui qui respecte assez ses lecteurs pour s'appliquer - c'est déjà rare pour ce genres de texte et de site d'hébergement.
Un voyage d'initiation(s) à d'autres formes de sexualité, sans trop de tabous (mais qui n'excluent pas le respect) la légère nostalgie, la complicité père-fils, puis la fin en mode 'carpe diem' qui dit que rien n'est jamais assuré de durer.
Belle balade, merci m'sieur!



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