Les doutes d'Elodie Chapitre 6

- Par l'auteur HDS Mibou -
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Récit libertin : Les doutes d'Elodie Chapitre 6 Histoire érotique Publiée sur HDS le 21-09-2024 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Les doutes d'Elodie Chapitre 6
Le doute est le commencement de la sagesse.

A l’entrée de son amant dans le restaurant, Elodie blêmit, arrête de parler, se tasse. Elle rentrerait volontiers sous terre et bien profondément.
Le regard braqué sur Jean, apeurée. Elle voudrait partir immédiatement.

Il est accompagné d’une femme, très belle au demeurant, qui attire les regards concupiscents des hommes présents. Deux ados suivent, un garçon de plus ou moins seize ans et une jeune fille qui doit avoir quatorze ou quinze ans.


S’il voulait que le ciel me tombe sur la tête, il ne s’y serait pas pris autrement ! Quel enfoiré ! Il a le cerveau à l’envers ma parole.
Sa présence ici n’est certainement pas due au hasard. Que cherche-t-il exactement ?
Il m’avait dit ne pas être marié et encore moins avoir deux enfants. Ce garçon lui ressemble tellement qu’il ne peut nier cette paternité.
Le salaud !

Ils s’installent à une table voisine.
Il me regarde, un sourire narquois au coin des lèvres.
Je fulmine mais surtout, j’ai peur, je n’ai plus un poil de sec (et ce n’est pas par désir croyez-moi !).
Je ne suis pas amoureuse de cet homme. C’est vrai que nous avons développé un lien fort, une forme de complicité. Pas comme celle que j’ai avec mon mari, mais une complicité née de l’absence de toute contrainte, dans une forme de liberté tellement agréable.
Tout ce qui crée le charme de l’adultère, les rêveries, les états d’âmes partagés, les bonheurs particuliers adultérins, les folies qui restent à l’état de fantasme.

Voir mon amant en même temps que mon mari me fait revenir à une réalité brutale, comme si un songe prenait fin avec pertes et fracas.
Je ressens le poids de ma culpabilité, et prends réellement conscience de la trahison envers mon mari, de mes mensonges pour mon petit plaisir.
Ma mauvaise conscience me traverse le cœur, la honte m’enserre le ventre. Quelle conne, j’ai commis l’habituelle erreur de ne pas prévoir l’orage lors du beau temps.

- Que se passe-t-il ma chérie ? Tu es toute pâle, muette tout à coup. Tu as vu un fantôme ?
- N..non j’ai sans doute un peu trop bu, quelque chose ne passe pas. Rentrons si tu veux bien.
- Tu ne prends pas de dessert, toi si friande d’une glace ?
- Non merci, j’ai une crampe à l’estomac, je préfère rentrer.
- Comme tu veux.

C’est surtout dans le sol que j’aurais voulu rentrer, me cacher, disparaitre à la vue de Lucas. Pourvu que mon mari ne s’aperçoive de rien…

Revenus à la maison, mon mari m’interpelle.
- Ma chérie, que se passe-t-il ? Tu ne joues pas bien la comédie. Tu n’as pas plus mal au ventre que moi ! Explique-toi !
- Mais je t’assure, je ne me sens pas bien. J’ai même failli vomir !
- Arrête tes excuses foireuses ! C’est la vue de cette famille qui t’a à ce point bouleversée ?
- Mais non…
- Dis-moi la vérité. D’accord, le mec n’est pas mal mais rien qu’à le voir, on devine l’homme à femmes, le dragueur impénitent qui brise les ménages presque par plaisir. De toute évidence, il veut du plaisir et après moi, les mouches !
- Ecoute tu fais fausse route.
- Comment sais-tu que je fais fausse route ? Tu le connais ?
- Absolument pas. J’ai eu un malaise et cela fait maintenant une semaine que j’ai des nausées, des maux de ventre ou d’estomac.
- Et tu ne m’en a rien dit !
- J’espérais être enceinte et te faire une belle surprise. Tu connais la suite…
- Comme si je n’existais pas ! Nous aurions pu partager ce moment d’espoir tout de même ! Que devient notre complicité d’autrefois ? Qu’est-ce que je suis pour toi ? M’aimes-tu encore ?
- Pardon si je t’ai vexé mais je voulais seulement te faire une belle surprise…Excuse-moi.

Je me jette à son cou en l’étreignant, l’embrassant à pleine bouche. Je me rends compte combien je l’aime et que ma petite aventure risque de faire exploser notre famille.
Je retire mon chemisier lascivement, ôte mon soutien-gorge lentement. Ses yeux éclatent d’étoiles, je lis son désir.
- Tu m’aimes mon chéri ? Tu veux de moi ?

Il reste silencieux mais sa chemise vole à travers le salon, faisant admirer sa musculature entretenue.
Je dégrafe ma jupe pour me présenter à lui en petite culotte. Son pantalon tombe au sol et sa main gauche me caresse les seins dénudés et offerts.
Je vois le chapiteau dans son boxer.
Je le lui arrache, son sexe pointe comme l’épée de Saint Michel prêt à terrasser le dragon. Je souris de cette comparaison audacieuse.
Il me soulève comme une plume, m’entraine vers notre chambre.

Sur le lit, j’enfourne ce sexe tentant, le léchant, caressant cette hampe de bas en haut et de haut en bas, suçant comme un sucre d’orge.
Il ne résiste pas, gémit très vite.
- Interdit d’éjaculer dans ma bouche. Retiens-toi, je veux que cela dure.
Il me malaxe les seins, pince mes tétons devenus très sensibles, me caresse les fesses puis ma chatte trempée.
Je me frotte à lui, lui interdis toute pénétration et m’amuse à faire durer le plaisir.
Je continue de jouer avec son pénis, le caresse, lui impose un va-et-vient lent, le présente sur ma vulve trempée, le caresse encore.
- Je t’en prie, laisse-moi entrer en toi, laisse-moi jouir et te faire jouir.

Décidant que son supplice a suffisamment duré, je le laisse me pénétrer. Je feule, il grogne et immédiatement, je me sens pleine de lui. C’est bon, aussi bon qu’avec mon amant, mais avec mon mari, non seulement il y a le plaisir mais tout est amplifié par la générosité de l’amour.
Pour rien au monde je ne voudrais le perdre. Impossible d’aimer plus fort.


XXXXXXXX


Le lendemain, mes troubles intestinaux s’amplifient, au point que je me tords de douleur dans notre lit.
Jean décide de m’emmener aux urgences de l’hôpital de Dinant.

Le médecin m’ausculte et le diagnostic tombe rapidement : j’ai une occlusion intestinale, l’opération d’urgence est décrétée.



Le soleil couchant inonde la chambre d’une douce lumière dorée. La bouche pâteuse, les paupières lourdes encore pleines de sommeil, j’aperçois une silhouette encore trouble.
- Où suis-je ?
- A l’hôpital me dit une voix connue.
Cette voix, je suis soudain bien réveillée.
Lucas.
Je suis surprise et fâchée en même temps.
- Que fais-tu là ? dis-je d’un ton froid.
- J’ai appris pour toi et je suis venu prendre de tes nouvelles.
- Tu es fou, mon mari va revenir. Je ne veux pas d’histoire ni de drame. Laisse-moi, oublie-moi, je ne veux plus te voir.
- Elodie, je…
- Pas de discussion. Ton cinéma au restaurant m’a horrifiée. Qu’as-tu cherché ? Me compromettre ? Il a des doutes, je vais sans doute devoir m’expliquer. Et peut-être m’obliger à avouer notre liaison. Et lui faire du mal et cela, je ne le veux pas!
- Tu ne m’aimes pas ?
- Non, et c’est très clair : je ne suis pas amoureuse de toi. Tu m’as fait jouir, j’ai eu beaucoup de plaisir mais je n’ai pas de sentiment. J’ai été clair depuis le début.
- Tu as joué avec moi ?
- Non, j’étais sincère et j’ai eu beaucoup de plaisir. Par contre toi, tu t’es bien abstenu de me dire que tu étais marié et que tu avais des enfants. C’est toi qui as joué avec moi !
- Comment peux-tu…
- Restons-en là. Pars et laisse moi tranquille. N’essaie pas de mettre la zizanie dans mon couple. Ton mensonge est bien la preuve que tu n’avais qu’une intention : celle de me sauter. C’est fait, à présent casse-toi !
- Ecoute…
- Non, je n’écoute rien. Notre rencontre sur ce site montre que tu voulais une aventure. Tu l’as eue, maintenant, stop !
- Je te signale que toi aussi tu étais sur ce site !
- C’est vrai et je ne voulais qu’une aventure, un plan cul, ce que j’assume pleinement ! J’ai dérogé aux règles que je m’étais fixées, mal m’en a pris. A présent, va-t’en et laisse-moi ! Oublie-moi, restons-en là, c’est mieux pour tout le monde !
- Très bien, je m’en vais. C’est dommage que cela se termine comme cela, j’aurais préféré plus d’élégance.
- Désolé, c’est comme cela ! Bon vent et bien des choses chez toi !

Lucas quitte la chambre, secoué et déçu. Epuisée par cet incident, je me rendors.


La lumière blafarde de l’aube me réveille. Une infirmière me prend le pouls, la température, me borde et quitte la pièce sans un mot.
Dans le fauteuil face au lit, mon mari dort, recroquevillé sur lui-même. Il est beau, la respiration est calme, l’air apaisé, tranquille.
Je le regarde avec amour. Mes yeux s’humidifient, quelques larmes coulent.
De honte, de regrets voire de remords mais aussi, la peur de le perdre.

J’espère qu’il ne saura jamais, je ne veux pas qu’il sache, je ne veux pas lui faire de mal, ni maintenant, ni jamais. Mais il va bien falloir s’expliquer. Lui mentir ? J’avoue ne trouver aucune explication plausible…
Je dois me reprendre, inutile à présent de me lamenter, ce qui est fait est fait et plus rien ne pourra y changer quoi que ce soit.
Malgré mes tourments, je sombre à nouveau dans un demi-sommeil.

Une voix douce et chaude caresse mon oreille. J’ouvre les yeux, un baiser doux sur les lèvres finit de me ramener à la réalité.
Mon mari est là qui me tient la main.
Il m’aide à me relever, m’apporte le plateau du petit-déjeuner déposé par l’infirmière, m’installe confortablement.
Nous nous sourions, sans un mot, seuls nos yeux parlent.
Ils nous racontent tout le bonheur de se retrouver. C’est merveilleux, sa présence tendre me réconforte tant dans ma chair que dans mon esprit.


Quatre jours plus tard, début de l’après-midi, mon chéri me ramène à la maison à ma grande joie. Il est tellement prévenant, me tient par la taille, me soutient, me dorlote et n’arrête pas de me faire des bisous. Quel bonheur de me retrouver à la maison avec un mari tellement aimant !

Il m’installe et nous prenons un verre tranquillement pour fêter ce retour, contents d’être chez nous et de goûter ce bonheur simple.

Mon aventure foireuse avec Lucas semble bien derrière moi. Il ne m’a pas appelée, ne cherche pas à me contacter et c’est tant mieux. Tout cela ne sera bientôt plus qu’un souvenir. Certes, elle a été plaisante j’espère qu’elle ne sera pas destructrice.

Ais-je bien fait de suivre les conseils et encouragements de Sophie ? Oui, parce que tous ces divertissements m’ont révélé à moi-même et au final, c’est mon tendre mari qui en profite.
Non, parce que toutes ces découvertes, nouveautés et autres évolutions auraient dû se réaliser avec mon homme.
La vérité est que j’ai manqué à ma parole, à mon engagement de fidélité. Je me suis lancée dans la luxure mais celle-ci est une passion des plus égoïstes.
Quoi qu’il en soit, je savoure l’instant.
- Ma chérie, heureux de te voir de retour à la maison !
- Pas autant que moi, je te l’assure !
- Maintenant que te voilà rétablie, une question me taraude.
- Ah…
Me regardant droit dans les yeux et d’une voix étrangement calme, il me demande :
- As-tu un amant ?
Le ciel me tombe sur la tête. La question qui tue…
Surtout ne pas montrer mon affolement, rester calme. Je n’ose le regarder en face, je sens les larmes arriver.
Je suis mal, très mal. Une sensation horrible, une angoisse incommensurable s’empare de moi, les mains tremblent imperceptiblement.

Je ne veux pas lui mentir, mais j’ai peur de lui avouer. Heureusement, j’ai rompu avec Lucas, ce qui me donne une porte de sortie. Alors je lui dis au prix d’un effort violent et avec l’air le plus indigné possible
- Non. Pourquoi penses-tu cela mon amour ?
- Au restaurant j’ai trouvé ton attitude étrange.
- Je crois que tu peux comprendre que les douleurs ressenties pendant la journée et réapparues le soir de manière beaucoup plus violentes sont la cause de ma demande de départ précipité.
- Bien sûr, bien sûr…
- Et puis, je trouve ta question un peu vexante. Ne me dis pas que c’est cela qui te permet cette insinuation ?
- Pour être honnête avec toi, d’autres indices me démontrent le contraire. Quand tu as été opérée, je suis venu dès que j’ai pu te voir. En passant dans le couloir menant à ta chambre, j’ai croisé le même mec, beau gosse s’il en est.
- Et ?
- Et je me suis demandé si le hasard l’avait amené là.
- J’ignore la raison de sa présence. Je suppose qu’un membre de sa famille ou un ami est hospitalisé dans une chambre voisine.
- Mwouais…Arrivé à ta chambre, j’ai vu que tu dormais encore. Je me suis donc précipité derrière l’homme, juste à temps pour le voir monter dans une voiture rouge dont je me suis empressé de relever l’immatriculation.
- Te voilà enquêteur maintenant !
- Ne prend pas la chose à la légère. Il se fait que cette voiture était garée devant notre maison le jour de ma ballade en hélicoptère avec Gilles, ballade à laquelle tu n’as pas voulu m’accompagner. Les photos aériennes montrent cette présence plutôt étrange. Cela fait quand même beaucoup de situations bizarres, non ?
- Heu…
- Il s’agit d’un dénommé Lucas XXXX, domicilié à Dinant. Tu ne le connais pas ?
- Non, absolument pas. (Je suis obligée de mentir effrontément et cela je ne le voulais pas).

Je suis mortifiée, les mains moites. Je me reprends très vite.
- Je n’ai vu ce type qu’au restaurant et encore, je l’ai à peine aperçu. Je dois admettre que tout cela est étonnant mais qu’y puis-je ?

Tout à coup, on sonne à la porte d’entrée.

Sauvée pour l’instant par le gong, cela me donne quelques instants de répit. Mon cerveau tourne à toute allure. Et si je lui avouais tout ? Ne serait-ce finalement pas la meilleure solution ? Sans doute la plus risquée mais je suis certaine qu’il m’aime assez pour me pardonner, enfin je l’espère. Et j’ai envie d’être en paix avec moi-même, ne plus se cacher, être au clair.
Ce n’est jamais facile d’avouer sa faute mais, en avouant j’espère calmer mes angoisses du cœur. Il comprendra, il doit comprendre et tout rentrera dans l’ordre.

J’entends mon mari qui s’écrie
- Laura ? Mais qu’est-ce que tu fais là ?
Une voix féminine répond, pleurnicharde, je ne comprends pas un traitre mot de ce qu’elle lui dit. Je n’entends que des murmures, la voix de mon mari qui chuchote, des sanglots.

Jean réapparaît, contrarié et très mal à l’aise, suivi d’une femme en pleurs et manifestement angoissée, belle brune dont le visage est tuméfié, marqué par des traces de coups, les yeux rougis d’avoir trop pleuré.

Image inattendue, surprenante et choquante à la fois. Je suis horrifiée.

- Jean, qui est-ce ?
- Ma chérie, je te présente Laura, une militaire, collègue.
- ????
- Oui, elle était en même temps que moi à Kandahar et nous nous sommes connus là-bas.
- Connus ? Toute mon empathie disparaît au profit d’une bouffée de jalousie.
- Je t’expliquerai. Laura m’apprend que son mari vient de la mettre à la porte après l’avoir quelque peu… malmenée.

Je me souviens de mes doutes lors de nos appels téléphoniques. Mon instinct me dit que je suis en face de la maitresse (actuelle ? ancienne ?) de mon cachotier de mari.
Voilà un fait nouveau qui, d’une certaine manière, m’arrange bien.

Quel paradoxe ! Il y a un instant, il m’interrogeait et je ne savais trop comment me sortir du traquenard dans lequel il m’avait emmené.
Voilà qu’à présent, c’est lui qui se retrouve dans la position de devoir me donner quelques explications, car à son regard et son attitude, il comprend que je soupçonne des histoires pas nettes.
C’est plutôt cocasse et, à vrai dire, inespéré.

Je relève la tête, finalement, abandonnant mon air coupable, je me prends à souhaiter que la tempête va bien s’atténuer.
Attention, cependant, mon esprit invente peut-être un film qui m’arrangerait bien. Et, paradoxalement, ma jalousie est prête à exploser à la face de ce traitre !


Mon mari, plein de sollicitude l’installe dans le sofa, à mes côtés, et part chercher un remontant.
Je l’observe du coin de l’œil, la jauge. Belle femme, bien proportionnée, grande de ce que j’ai pu en juger, des yeux noirs de jais qui vous transpercent. Un air décidé, manifestement habituée à commander. Mais aussi très féminine, un cou gracile et des mains fines avec des ongles soignés. Une poitrine qui appelle les caresses et des hanches juste comme il faut pour mêler puissance et grâce.
Comme on dit, elle en jette…

Empathique, je l’invite à la salle de bain pour quelques soins. Les blessures superficielles ne posent pas de difficulté, mais, les coups vont la faire souffrir et la défigurer quelques jours encore. Apparemment, rien de cassé.
Je lui passe un onguent sur le visage censé calmer les douleurs et atténuer l’apparition des bleus.

- Votre mari vous a bien arrangé !
- Oui, il a été particulièrement brutal parce qu’il considérait mon amant comme un ami.
- Sans vouloir vous accabler, cela a été une erreur de prendre un amant parmi vos proches. Si son amant est mon mari, me voilà fixée : cela doit donc être du passé)
- Vous avez raison évidemment et croyez qu’à présent je le regrette.
- Les regrets viennent toujours trop tard (je peux en dire autant pour moi qui m’apprêtais à tout avouer à mon mari). Et pourquoi venir ici, chez nous ?
- Votre mari avec qui j’ai noué une belle amitié lors de notre mission a toujours été un vrai soutien pour moi lorsque j’étais en difficulté.
- Un soutien comment ?
- Bienveillant, compréhensif et à l’écoute. Cela n’arrive pas souvent dans ce milieu militaire, de macho qui pense encore trop souvent que les femmes doivent rester dans leur cuisine.
- Et oh les dames, tout va bien ? crie Jean.
- Oui, nous descendons.

De retour dans le salon, Jean s’inquiète.
- Dis-nous, Laura, que s’est-il passé ? s’enquiert mon homme.
- Mon mari a appris que j’ai une liaison et il l’a très mal pris dit-elle en reniflant.
- Tu n’as pas dit « j’ai eu ».
- Non parce que c’est toujours d’actualité.
- Tu vas le quitter ?
- Qui ?
- Ton amant !
- Oui, je voulais déjà le lui dire. Il n’y a aucun avenir dans cette relation, Il n’a d’ailleurs aucune intention de se séparer de sa femme, tout cela était bien clair entre nous.
- Et donc ?
- Quand il a découvert cette liaison, il a laissé éclater sa colère. Il a cassé les vases, renversé la table, rassemblé quelques affaires criant qu’il allait me tuer et mon amant également. Une véritable furie, je ne l’avais jamais vu comme cela.
- Et ?
- Il est devenu très violent, m’a agrippé les cheveux, m’a frappée, je dirais même cognée, et si le voisin n’était pas intervenu en entendant les bruits, je serais peut-être morte sous les coups.
- C’est un beau salaud dis-je. (tout à coup, la peur m’envahit. Et si mon mari …)
- Que vas-tu faire maintenant ? demande Jean.
- Lui aussi je vais le quitter. Il a dépassé les bornes et je ne veux plus jamais connaître une telle violence. Je suis d’ailleurs convaincue que lui aussi va voir ailleurs.
- Je comprends. Mais dans l’immédiat ?
- Je voulais m’éloigner de lui, aller dans un endroit où il ne risque pas de me retrouver. J’avais besoin de réconfort et de soutien, c’est pourquoi je suis venue chez toi, Jean. Je ne veux pas vous déranger, soyez sans crainte. Je vais me trouver un hôtel pas trop cher. Peut-être pouvez-vous m’en indiquer un ?

Un soutien ? Un besoin d’être dans ses bras peut-être ? Pourquoi pas dans son lit ? Il s’est passé des choses là-bas j’en suis certaine, les femmes sentent cela. Mes doutes sont renforcés, ma jalousie exacerbée Je vais lui trouver un hôtel et qu’elle se casse vite fait !

- Hors de question de te laisser partir dans l’état où tu es. Nous avons une chambre d’amis bien équipée, tu dormiras ici. Nous aviserons calmement la suite des événements demain matin dit-il. Tu es d’accord n’est-ce pas ma chérie ?

Je suis furieuse, il sait parfaitement que je n’ai pas le choix.
- Bien sûr dis-je d’une voix laissant poindre de l’exaspération.
- Vous êtes certaine ? me demande Laura. J’ai l’impression que vous n’êtes pas ravie de la situation.
- Non, seulement un peu surprise. D’ailleurs, nous pourrions peut-être nous tutoyer car j’ai l’impression que ton séjour durera un peu plus que 24 heures dis-je d’une voix teintée d’irritation.
- Allons ma Chérie. Je sais que tu n’aimes pas trop être bousculée dans ton quotidien. Mais là, il s’agit d’une urgence.
- C’est évident, mais me consulter aurait été apprécié.
- Merci de m’accueillir dit-elle avec empressement, et c’est d’accord, tutoyons-nous.
- Viens, je vais t’installer dans la chambre d’amis.

L’installation réalisée, je demande à Jean d’aller chercher une pièce de bœuf pour trois personnes pendant que Laura et moi préparerons une belle salade composée.
Pas très rassuré, Jean s’exécute néanmoins et je profite de l’occasion pour questionner Laura dans la cuisine tout en sirotant un verre de vin rouge.
- Ton mari est aussi militaire ?
- Non, il est agent immobilier.
- Tu connais mon mari depuis longtemps ?
- Depuis environ cinq ans maintenant.
- Comment l’as-tu rencontré ?
- C’est au cours de la mission à Kandahar que nous avons sympathisé. Lui était là en qualité de pilote et moi en qualité d’officier pour la logistique.
- Et vous vous êtes rapprochés ?
Laura comprend le double sens et se raidit. Prudence…
- Ton mari ne fait pas partie de ces abrutis machos qui hantent les casernes. Il m’a soutenue moralement, a été bienveillant lorsque ma peur devenait trop prégnante. Grâce à lui, j’ai réussi la mission qui m’a été confiée, pris de l’assurance. Il a fait de moi une autre femme, une autre militaire.
- Une autre femme ?? dis-je suspicieuse.
- Mieux dans sa peau, plus apte à réaliser les objectifs fixés.
- Les objectifs fixés… ???
- J’ai accepté les deux missions (alors que j’étais mariée la seconde fois) parce que cela me permettait d’avoir des états de service plus étoffés en étant sur le terrain. Et donc obtenir de l’avancement plus rapidement, et donc un meilleur salaire. C’est aussi simple que cela.
- Il t’a rendu la mission plus agréable.
- Oui, et il m’a mise en confiance.
- J’imagine…

Elle se doute de quelque chose, se dit Laura. Il faudra que j’en touche un mot à Jean car, si je suis contente de le retrouver, Elodie est une fine mouche, je le lis dans ses yeux. Cependant depuis notre retour de mission, nous ne nous sommes plus vus ou entendus. J’en avais envie, mais nous avions décidé d’en rester là.
Elle ne me donne en tout cas pas l’impression d’être assez ouverte pour comprendre cette relation et les circonstances qui ont générées celle-ci.
Comme mon mari d’ailleurs n’a pas accepté mes escapades, mais lui c’est un parfait crétin. Comment ai-je pu l’épouser ?

- Coucou, je suis là annonce Jean. J’ai aussi amené deux bonnes bouteilles de Côte du Rhône pour agrémenter notre repas.
- Excellente idée. Viens Laura, laissons le maître cuistot s’occuper de la grillade et allons dresser la table.


Nous continuons notre conversation.
- Donc, tu trouves mon mari à ton goût ?
- Ce n’est pas ce que j’ai dit. Je le trouve attentionné, soucieux des autres, ce qui est rare pour un militaire.
- Il a été très attentionné à ton égard ?
- Pas plus avec moi qu’avec d’autres. Je te l’ai dit, au milieu du chaos que nous avons connu, il reste très attentif, qualité très appréciée par ses collègues.
- Il y a des pilotes féminines ?
- Non, en tout cas pas en mission.
- A table crie Jean depuis la cuisine.

Ouf, il était temps. Elle n’arrête pas de me bombarder de questions pleines de sous-entendus, cela en devient gênant. Je me suis jetée dans la gueule du loup, et à plusieurs reprises j’ai cru percevoir un reproche dans les yeux de Jean.

Le repas est succulent et Laura et moi ne sommes pas en reste de compliments à l’égard de notre chef-coq. Le vin délicieux glisse facilement dans nos gosiers et contribue à détendre l’atmosphère.
Laura, vaincue par les émotions subies autant que par l’alcool ingurgité prend congé de nous et se retire dans la chambre d’amis pour y piquer un somme bien mérité.

Jean et moi restons en tête à tête, à débarrasser la table, ranger la vaisselle sale dans le lave-vaisselle, nettoyer la cuisine.
Ensuite, nous nous installons dans le salon, chacun ruminant ses pensées.
Après quelques minutes qui paraissent une éternité tant le climat s’alourdit, Jean m’interpelle.
- Je veux te remercier d’accueillir si gentiment Laura que tu ne connais pas.
- Et dont tu ne m’as jamais parlé.
- Cela te chagrine semble-t-il.
- Oui, je me demande pourquoi ce silence.
- Je ne t’ai parlé de personne, il n’y a rien là de bien sorcier. Elle comme les autres, font partie de cette vie en dehors du temps, dans un autre lieu et dont je ne garde pas un souvenir enchanté. Côtoyer la mort, les blessés et les risques engendrent des souvenirs que l’on veut effacer de sa mémoire. Mais il est vrai que cela crée parfois des liens forts entre les différents protagonistes.
- Des liens forts ?
- Oui. Et comme souvent, même s’ils sont forts, ces liens s’estompent avec le temps tout comme les amitiés que l’on peut se créer au boulot et qui disparaissent petit à petit en changeant d’employeur. Cela s’appelle des amitiés de circonstance.
- Mais…
- Il est vrai qu’il arrive que des amitiés nées au cours de son cursus scolaire ou au service militaire ou encore à la fac débouchent sur des amitiés vraies, profondes et durables. Tu admettras cependant que ceux-là se comptent sur les doigts d’une main.
- Et ton rapprochement avec Laura est de ce type bien entendu.
- Absolument pas, nous ne nous étions plus entendu ou vu depuis le retour de mission.
- Je comprends mon amour.
- Comme je comprends que ton ami venu te voir à l’hôpital et à la maison lors de mon vol en hélicoptère n’est qu’une circonstance de la solitude dans laquelle ma mission t’a laissé.
- Il n’était pas et n’est toujours pas mon ami. Mais, tu as raison, tout cela relève d’un passé aux circonstances particulières dont on n’a pas envie de se souvenir.
- Mon amour, la journée a été rude pour toi. Il est temps d’aller dormir.

Au lit, nous nous enlaçons avec ferveur.
Il m’embrasse goulument, je lui réponds en caressant sa verge. Sa main descend vers mon bas-ventre et je sursaute.
- Attention lui dis-je, j’ai une cicatrice encore sensible.
- Désolé mon amour.
Nous nous contentons d’échanges onanistes doux et respectueux de mon état. Il n’empêche, je lui procure un orgasme libérateur et, de son côté, m’entraine au septième ciel uniquement par ses caresses. Merveilleux…

Nous nous endormons nus dans les bras l’un de l’autre, apaisés et heureux.

Le lendemain, Laura nous rejoint dans la cuisine pour y déguster le petit déjeuner préparé par mon tendre époux.
- J’ai passé une nuit réparatrice dit Laura, merci de votre sollicitude. Je vais m’atteler directement à me trouver un logement.
Après sa douche, elle est partie vers Dinant écumer les agences immobilières à la recherche de l’appartement qui puisse lui convenir.

La nuit a porté conseil et je veux prendre mon courage à deux mains et tout avouer à mon mari. J’ai bien pesé les risques mais j’ai aussi des arguments, certaine que Laura a été sa maîtresse le temps de ses missions.
- Chéri, j’ai quelque chose à te dire.
- Ne dis rien mon amour. Accommodé à un regard et un sourire appropriés, le silence peut donner d’excellents résultats. Je lis dans tes yeux une culpabilité pour des actions que tu réprouves aujourd’hui.
- Oui.
- Ta punition sera de la gérer et avec le temps de ne jamais oublier mais de te pardonner.
- Mais…
- Je ne veux pas en savoir plus, comme toi tu ne voudras pas en savoir plus. Car je lis aussi dans tes yeux des interrogations. Elles sont légitimes. Toi et moi sommes coupables, alors ne prends rien de plus que ta part de culpabilité. Je m’efforcerai de gérer la mienne au profit de notre couple, de notre vie.
- Je…
- Non, comprends que le silence ne peut être confondu avec de l’ignorance, que l’acceptation est une faiblesse. La tolérance doit être plutôt un signe de force. Je t’aime de tout mon cœur et je veux vivre toute ma vie à tes côtés.

Je le regarde, les yeux pleins d’amour et de larmes.
- Tu as raison mon amour. Moi aussi je t’aime de toute mon âme.


XXXXXX

Au bout d’une semaine, Laura a trouvé un logement à Dinant.
Son divorce par consentement mutuel a été prononcé rapidement et elle a obtenu son affectation à la base où officie Jean. Elle y a rencontré un pilote avec qui elle file le parfait amour pour finalement l’épouser.

Laura a accouché d’une petite fille une semaine après qu’Elodie ait mis au monde un petit garçon.
Elodie et Laura sont devenues très amies au point que Sophie en a été un peu jalouse.

Sophie a continué à avoir des amants de passage. Un jour son mari l’a découvert. Il n’a pas supporté et elle a quitté la région sans donner la moindre nouvelle à Elodie.

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Texte coquin : Les doutes d'Elodie Chapitre 6
Histoire sexe : Une rose rouge
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