Les fantasmes de Lucie (3)
Récit érotique écrit par Exorium [→ Accès à sa fiche auteur]
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 29-01-2022 dans la catégorie Dans la zone rouge
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Les fantasmes de Lucie (3)
Je repose mon livre. Je ferme les yeux. Et je laisse les images de ces temps d’alors, de ces temps d’avant, lentement m’envahir.
Il fait nuit. On frappe. À coups répétés. Insistants.
– Ouvrez !
On ne nous en laisse pas le temps. On enfonce la porte.
Quatre archers surgissent dans notre chambre à coucher.
– Messire, vous êtes en état d’arrestation.
Il y en a deux qui emmènent mon mari. Sans autre forme de procès.
Les deux autres se livrent à une fouille en règle de notre habitation. Ils ouvrent les coffres, retournent les matelas, arrachent, par endroits, les lattes du plancher. Finissent, en désespoir de cause, par renoncer.
– Suivez-nous, Dame Lucie…J’ai eu le temps, tandis qu’ils procédaient à leur exploration, de revêtir une tenue décente. Je les suis. Au-dehors, le jour commence à poindre.
On est huit. Huit femmes rassemblées dans un petit local attenant au tribunal. Huit femmes qui se connaissent toutes. Huit femmes dont les maris ont tous été arrêtés dans la nuit. Qui s’inquiètent pour eux.
– Ils vont pas leur faire de cadeau, ça, c’est sûr !
Qui imaginent le pire. Sans oser vraiment le formuler.
De temps à autre, il y en a une qui fond en larmes.
Elles s’inquiètent aussi pour elles-mêmes.
– Et nous ? Ils vont nous faire quoi, à nous ?
Laissent également libre cours à leur colère.
– Qu’est-ce que nos bonshommes avaient besoin de nous entraîner dans des histoires pareilles aussi !
Les heures passent. On attend. On attend toujours. L’angoisse est palpable.
Il y en a une qui hurle.
– Qu’on en finisse ! Mais qu’on en finisse ! Une bonne fois pour toutes. J’en peux plus, moi !
L’énervement est à son comble.
– Ferme-la ! Mais ferme-la !
Surgit enfin, aux alentours de midi, un émissaire du prévôt accompagné d’archers. Il nous lit une interminable sentence truffée de termes juridiques, de références à d’innombrables décrets et de toutes sortes de considérations diverses. Il en vient enfin au fait.
– Attendu qu’il est patent que lesdites dames susnommées étaient au courant des activités coupables de leurs maris, qu’elles ont accueilli les réunions séditieuses sous leurs toits respectifs et qu’elles les ont couvertes en ne les dénonçant pas, nous, prévôt, les condamnons, en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, à recevoir nues, en place publique, trente coups de fouet chacune.
Il s’éclipse. Et claque l’ordre des archers.
– Déshabillez-vous !
S’ensuivent plusieurs minutes de totale confusion. Elles parlent toutes à la fois. Elles protestent. Elles supplient. Elles gémissent. Elles se tordent les mains. Elles s’arrachent les cheveux.
Je reste en retrait, silencieuse. Le fouet, je connais. Je me le donne de temps à autre en secret. Pour mon plus grand ravissement. En rêvant parfois qu’on me l’administre publiquement. Alors… alors c’est une véritable aubaine pour moi. Mais personne, absolument personne, ne doit savoir. Il faut que je parvienne à donner le change.
Les archers s’impatientent.
– Assez perdu de temps ! On se déshabille. Et on se dépêche.
Elles se jettent à leurs pieds. Elles leur entourent les genoux de leurs bras. Leur promettent de l’or. Autant d’or qu’ils voudront.
J’explose.
– Un peu de dignité, que diable ! De toute façon, on n’a pas le choix. Il faudra en passer par là. Alors autant faire contre mauvaise fortune bon cœur.
Et j’entreprends de me déshabiller. Tournées vers moi, elles me regardent faire, silencieuses. Marguerite, la femme du boulanger, s’y résout aussi. Et puis Catherine. Et puis Berthe. Et puis les autres. Toutes les autres. On est nues. Toutes nues. Toutes les huit.
Le capitaine des archers nous distribue des fouets. Chacune le sien.
– Vous devrez les garder à la main. Jusque là-bas. Où ils se lieront d’une étroite amitié avec vos gentils petits derrières.
Et des sortes de pagnes faits d’un tissu extrêmement léger.
– Mais ne rêvez pas ! Ils vous seront retirés au moment opportun.
Et il éclate d’un rire gras.
On nous pousse dehors. Dans la rue.
– Allez, en route !
Notre petite troupe s’ébranle cahin caha. L’air est doux. Les pagnes glissent. Il faut les retenir avec la main. Celle qui est libre. Qui ne tient pas le fouet. Des hommes, des femmes sont massés sur notre passage. Ils rient. Ils commentent. Ils se moquent. Ils nous insultent. On s’efforce, tant bien que mal, de ne pas croiser leurs regards. Mais c’est plus fort que moi : je relève parfois la tête.
La grand-place est noire de monde. Un long murmure de réprobation nous accueille. Et puis des cris. Des huées. On nous fait fendre la foule. Grimper sur une estrade. Il y a du monde partout. Devant. Derrière. À droite. À gauche.
– À genoux !
En ligne. Des gardes prennent place à nos côtés.
– Les fouets !
On les leur tend.
– Mains sur la tête !
Nos pagnes tombent. Il se fait un impressionnant silence. Tous les regards sont rivés à nous.
– Exécution !
Les fouets claquent, s’abattent. Tous en chœur. Je me cabre. Je gémis. Mes compagnes aussi. Les coups sont réguliers, méthodiques et de plus en plus appuyés. Elles crient. Elles hurlent. Moi aussi. À pleins poumons. On ne sait pas. On ne peut pas savoir si c’est de douleur. Ou de plaisir. C’est les deux.
Je rouvre les yeux. Je suis bien. Je reprends mes esprits. Et mon livre.
* * *
C’est décidément une véritable mine, ce bouquin. Je ne le quitte plus. Je m’y replonge, aussitôt rentrée. Dix fois, vingt fois, je reviens sur mes pas.
Et je retourne « là-bas. »
Les trente coups de fouet nous ont été infligés. On nous fait redescendre de l’estrade, une à une, pantelantes. Et il nous faut à nouveau fendre la foule. Les pagnes sont restés là-haut et nos derrières meurtris, zébrés, sont généreusement offerts aux regards d’hommes et de femmes qui s’attardent complaisamment dessus. Qui s’en repaissent. Qui savourent. Et qui commentent à qui mieux mieux.
– Vous êtes toutes belles comme ça, dites donc !
– Oh, oui, faudrait vous le faire plus souvent…– En attendant, qu’est-ce qu’elles ont braillé !
– Ah, elles feront moins les fières maintenant…Le retour est interminable. Entre deux haies de visages rigolards et parfois hargneux. Aussitôt qu’ils nous ont ramenées à notre point de départ, dans la petite salle, les archers nous abandonnent à notre sort.
– Vous pouvez rentrer chez vous.
Certaines se rhabillent en toute hâte. D’autres éclatent en sanglots. D’autres encore se laissent tomber sur les bancs où elles restent longuement prostrées. La salle se vide malgré tout peu à peu. Je ne bouge pas. J’attends. J’attends qu’à l’extérieur la foule se soit dispersée. Margaux aussi. On n’est plus que toutes les deux. On se regarde et on éclate d’un immense fou rire.
– Ah, ça fait du bien !
– Comment ça me brûle n’empêche ! Pas toi ?
– Ah, ben ça !
– Ce qu’il faudrait, maintenant, c’est se le tremper dans un bon baquet d’eau froide.
Aussitôt dit, aussitôt fait.
– On va chez moi ? C’est à deux pas.
Chez elle. C’est moi qui me le plonge la première dedans.
– Hou là ! Ça soulage ! C’est fou ce que ça soulage.
– Tu veux que je te frotte le dos ? Ça te détendra.
Elle n’attend pas la réponse. Sa main est douce. Légère.
– Tu aimes ?
Si j’aime !
– C’est agréable. Très.
– Ça t’a plu de les voir toutes nues les autres ?
Je hausse les épaules.
– Il y en a deux ou trois qui sont vraiment pas mal. Qui gagnent à se déshabiller.
– Oui, hein ! Mais pas autant que toi…Sa main descend, m’effleure le haut des fesses. Je ne proteste pas. Je la laisse faire.
– En douce qu’on n’est pas près de les revoir d’un moment, nos maris.
– Et ça va te manquer ?
Elle soutient mon regard.
– Franchement, non.
Elle s’enhardit. S’aventure dans le sillon entre les fesses.
Je me relève. Je tends ma croupe vers elle. Elle en longe les zébrures du bout du doigt,y pose ses lèvres. Je m’entrouvre. Elle se fait inquisitrice. Exploratrice.
Je l’arrête.
– Attends ! Tu voudrais pas, avant ?
– Avant ? Quoi donc ?
– M’en remettre une.
Elle sourit.
– S’il y a que ça pour te faire plaisir… Tu la veux comment ? Au fouet ou à la main ?
– Choisis, toi !
– Alors ce sera le fouet. Mais j’y mets une condition. C’est que tu me rendes la pareille aussitôt après.
– Marché conclu.
Et je lui offre mon derrière.
Il fait nuit. On frappe. À coups répétés. Insistants.
– Ouvrez !
On ne nous en laisse pas le temps. On enfonce la porte.
Quatre archers surgissent dans notre chambre à coucher.
– Messire, vous êtes en état d’arrestation.
Il y en a deux qui emmènent mon mari. Sans autre forme de procès.
Les deux autres se livrent à une fouille en règle de notre habitation. Ils ouvrent les coffres, retournent les matelas, arrachent, par endroits, les lattes du plancher. Finissent, en désespoir de cause, par renoncer.
– Suivez-nous, Dame Lucie…J’ai eu le temps, tandis qu’ils procédaient à leur exploration, de revêtir une tenue décente. Je les suis. Au-dehors, le jour commence à poindre.
On est huit. Huit femmes rassemblées dans un petit local attenant au tribunal. Huit femmes qui se connaissent toutes. Huit femmes dont les maris ont tous été arrêtés dans la nuit. Qui s’inquiètent pour eux.
– Ils vont pas leur faire de cadeau, ça, c’est sûr !
Qui imaginent le pire. Sans oser vraiment le formuler.
De temps à autre, il y en a une qui fond en larmes.
Elles s’inquiètent aussi pour elles-mêmes.
– Et nous ? Ils vont nous faire quoi, à nous ?
Laissent également libre cours à leur colère.
– Qu’est-ce que nos bonshommes avaient besoin de nous entraîner dans des histoires pareilles aussi !
Les heures passent. On attend. On attend toujours. L’angoisse est palpable.
Il y en a une qui hurle.
– Qu’on en finisse ! Mais qu’on en finisse ! Une bonne fois pour toutes. J’en peux plus, moi !
L’énervement est à son comble.
– Ferme-la ! Mais ferme-la !
Surgit enfin, aux alentours de midi, un émissaire du prévôt accompagné d’archers. Il nous lit une interminable sentence truffée de termes juridiques, de références à d’innombrables décrets et de toutes sortes de considérations diverses. Il en vient enfin au fait.
– Attendu qu’il est patent que lesdites dames susnommées étaient au courant des activités coupables de leurs maris, qu’elles ont accueilli les réunions séditieuses sous leurs toits respectifs et qu’elles les ont couvertes en ne les dénonçant pas, nous, prévôt, les condamnons, en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, à recevoir nues, en place publique, trente coups de fouet chacune.
Il s’éclipse. Et claque l’ordre des archers.
– Déshabillez-vous !
S’ensuivent plusieurs minutes de totale confusion. Elles parlent toutes à la fois. Elles protestent. Elles supplient. Elles gémissent. Elles se tordent les mains. Elles s’arrachent les cheveux.
Je reste en retrait, silencieuse. Le fouet, je connais. Je me le donne de temps à autre en secret. Pour mon plus grand ravissement. En rêvant parfois qu’on me l’administre publiquement. Alors… alors c’est une véritable aubaine pour moi. Mais personne, absolument personne, ne doit savoir. Il faut que je parvienne à donner le change.
Les archers s’impatientent.
– Assez perdu de temps ! On se déshabille. Et on se dépêche.
Elles se jettent à leurs pieds. Elles leur entourent les genoux de leurs bras. Leur promettent de l’or. Autant d’or qu’ils voudront.
J’explose.
– Un peu de dignité, que diable ! De toute façon, on n’a pas le choix. Il faudra en passer par là. Alors autant faire contre mauvaise fortune bon cœur.
Et j’entreprends de me déshabiller. Tournées vers moi, elles me regardent faire, silencieuses. Marguerite, la femme du boulanger, s’y résout aussi. Et puis Catherine. Et puis Berthe. Et puis les autres. Toutes les autres. On est nues. Toutes nues. Toutes les huit.
Le capitaine des archers nous distribue des fouets. Chacune le sien.
– Vous devrez les garder à la main. Jusque là-bas. Où ils se lieront d’une étroite amitié avec vos gentils petits derrières.
Et des sortes de pagnes faits d’un tissu extrêmement léger.
– Mais ne rêvez pas ! Ils vous seront retirés au moment opportun.
Et il éclate d’un rire gras.
On nous pousse dehors. Dans la rue.
– Allez, en route !
Notre petite troupe s’ébranle cahin caha. L’air est doux. Les pagnes glissent. Il faut les retenir avec la main. Celle qui est libre. Qui ne tient pas le fouet. Des hommes, des femmes sont massés sur notre passage. Ils rient. Ils commentent. Ils se moquent. Ils nous insultent. On s’efforce, tant bien que mal, de ne pas croiser leurs regards. Mais c’est plus fort que moi : je relève parfois la tête.
La grand-place est noire de monde. Un long murmure de réprobation nous accueille. Et puis des cris. Des huées. On nous fait fendre la foule. Grimper sur une estrade. Il y a du monde partout. Devant. Derrière. À droite. À gauche.
– À genoux !
En ligne. Des gardes prennent place à nos côtés.
– Les fouets !
On les leur tend.
– Mains sur la tête !
Nos pagnes tombent. Il se fait un impressionnant silence. Tous les regards sont rivés à nous.
– Exécution !
Les fouets claquent, s’abattent. Tous en chœur. Je me cabre. Je gémis. Mes compagnes aussi. Les coups sont réguliers, méthodiques et de plus en plus appuyés. Elles crient. Elles hurlent. Moi aussi. À pleins poumons. On ne sait pas. On ne peut pas savoir si c’est de douleur. Ou de plaisir. C’est les deux.
Je rouvre les yeux. Je suis bien. Je reprends mes esprits. Et mon livre.
* * *
C’est décidément une véritable mine, ce bouquin. Je ne le quitte plus. Je m’y replonge, aussitôt rentrée. Dix fois, vingt fois, je reviens sur mes pas.
Et je retourne « là-bas. »
Les trente coups de fouet nous ont été infligés. On nous fait redescendre de l’estrade, une à une, pantelantes. Et il nous faut à nouveau fendre la foule. Les pagnes sont restés là-haut et nos derrières meurtris, zébrés, sont généreusement offerts aux regards d’hommes et de femmes qui s’attardent complaisamment dessus. Qui s’en repaissent. Qui savourent. Et qui commentent à qui mieux mieux.
– Vous êtes toutes belles comme ça, dites donc !
– Oh, oui, faudrait vous le faire plus souvent…– En attendant, qu’est-ce qu’elles ont braillé !
– Ah, elles feront moins les fières maintenant…Le retour est interminable. Entre deux haies de visages rigolards et parfois hargneux. Aussitôt qu’ils nous ont ramenées à notre point de départ, dans la petite salle, les archers nous abandonnent à notre sort.
– Vous pouvez rentrer chez vous.
Certaines se rhabillent en toute hâte. D’autres éclatent en sanglots. D’autres encore se laissent tomber sur les bancs où elles restent longuement prostrées. La salle se vide malgré tout peu à peu. Je ne bouge pas. J’attends. J’attends qu’à l’extérieur la foule se soit dispersée. Margaux aussi. On n’est plus que toutes les deux. On se regarde et on éclate d’un immense fou rire.
– Ah, ça fait du bien !
– Comment ça me brûle n’empêche ! Pas toi ?
– Ah, ben ça !
– Ce qu’il faudrait, maintenant, c’est se le tremper dans un bon baquet d’eau froide.
Aussitôt dit, aussitôt fait.
– On va chez moi ? C’est à deux pas.
Chez elle. C’est moi qui me le plonge la première dedans.
– Hou là ! Ça soulage ! C’est fou ce que ça soulage.
– Tu veux que je te frotte le dos ? Ça te détendra.
Elle n’attend pas la réponse. Sa main est douce. Légère.
– Tu aimes ?
Si j’aime !
– C’est agréable. Très.
– Ça t’a plu de les voir toutes nues les autres ?
Je hausse les épaules.
– Il y en a deux ou trois qui sont vraiment pas mal. Qui gagnent à se déshabiller.
– Oui, hein ! Mais pas autant que toi…Sa main descend, m’effleure le haut des fesses. Je ne proteste pas. Je la laisse faire.
– En douce qu’on n’est pas près de les revoir d’un moment, nos maris.
– Et ça va te manquer ?
Elle soutient mon regard.
– Franchement, non.
Elle s’enhardit. S’aventure dans le sillon entre les fesses.
Je me relève. Je tends ma croupe vers elle. Elle en longe les zébrures du bout du doigt,y pose ses lèvres. Je m’entrouvre. Elle se fait inquisitrice. Exploratrice.
Je l’arrête.
– Attends ! Tu voudrais pas, avant ?
– Avant ? Quoi donc ?
– M’en remettre une.
Elle sourit.
– S’il y a que ça pour te faire plaisir… Tu la veux comment ? Au fouet ou à la main ?
– Choisis, toi !
– Alors ce sera le fouet. Mais j’y mets une condition. C’est que tu me rendes la pareille aussitôt après.
– Marché conclu.
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