Les fantasmes de Lucie (4) - histoire érotique

Plus je le vois, mon voisin, et plus je le trouve beau. Et puis alors il a un de ces charmes ! Comment tu veux pas avoir envie d’aller te blottir dans ses bras ? Et pas seulement de te blottir. Plein d’autres trucs. Pas la peine de faire un dessin. Alors peut-être que je pourrais lui tendre la perche… Ce qui, d’ailleurs, ne serait pas forcément une bonne idée. Parce qu’on est voisins justement. Qu’on devienne amants et je serai en permanence sous haute surveillance. Il sera là tout le temps, à côté. Et il me faudra tout justifier. Rendre compte de la moindre de mes sorties. De la moindre des visites que je recevrai. Tout ce que je ferai sera épluché. Commenté. Je connais ce genre de situation. J’ai déjà donné, merci. Avec Maxime. Quand j’habitais Palaiseau, il y a cinq ans. C’est l’enfer. L’enfer absolu. Alors pas question de récidiver. Je vais me contenter de fantasmer sur lui. Comme une petite folle. Ce qu’est déjà pas si mal. Ce qu’est déjà beaucoup. Même si… Non, parce que c’est le genre de type qui te fait littéralement fondre… Qu’il te faut faire des efforts surhumains pour ne pas craquer. Et ce n’est pas parce qu’avec Maxime… Il n’est pas Maxime. Il est lui. Alors finalement peut-être que… On verra. J’ai pas encore décidé.

Oui, ben, de toute façon la question se pose pas. Du moins dans l’immédiat. Parce qu’il a une copine. Enfin, je crois. Une brune. Maquillée à outrance. Environ mon âge. Un peu en dessous de la quarantaine. Quelqu’un de tout à fait banal. De quelconque. Je me demande vraiment ce qu’il peut lui trouver. Il mérite mieux que ça. Bien mieux que ça. Cinq ou six fois qu’elle vient. Elle arrive à peu près en même temps que moi quand je rentre du boulot. Elle s’extirpe de sa voiture et elle court s’enfermer chez lui. Ils se claquemurent tous les deux. Elle reste jusqu’à sept heures. Et puis elle repart. Jamais elle passe la nuit. Sûrement parce qu’elle est mariée. Le genre de femme qu’a un conjoint dont elle a fait le tour. Qui s’emmerde au lit avec. Et qui se prend un amant pour s’éclater. Peut-être même plusieurs, va savoir ! Et lui, mon voisin, il profite de l’occasion. À moins que ce soit tout à fait autre chose. Qu’elle soit célibataire ou divorcée et qu’elle ait entrepris de lui mettre le grappin dessus. Ben, tiens ! Il a un bon boulot. J’ai pas trop compris en quoi ça consiste au juste, mais ça rapporte, vu son train de vie. Et un boulot qu’il a la chance de pouvoir faire chez lui. En télé-travail, probable ! Faut que j’en aie le cœur net. Que je sache ce qu’elle veut au juste. Pour prendre les dispositions qui s’imposent. Parce que l’avoir à demeure là, dans la place, à côté, il n’en est pas question.

J’ai attendu un peu. Une bonne dizaine de minutes. Qu’ils aient le temps de se mettre en train. Qu’ils soient bien occupés à s’envoyer en l’air. Et je suis descendue. La rue. Le trottoir. J’ai poussé le portail d’à côté, le cœur battant. Sa voiture n’était pas fermée. Dans la boîte à gants un paquet de préservatifs. Largement entamé. Un sachet de mouchoirs. Une boîte de pastilles à la menthe. Un tube de rouge à lèvres. La carte grise. À son nom à elle. Océane Legrand. Célibataire ? Divorcée ? Ou peut-être mariée. Avec sa voiture à elle. Je n’étais guère plus avancée. J’ai malgré tout relevé l’adresse. À tout hasard. Et je suis rentrée chez moi.

Mais après, le soir, au creux de mon lit, ça ne se passe plus du tout de la même façon. Je suis là, penchée sur la boîte à gants, quand retentit un hurlement.
- Une voleuse ! Une voleuse dans ma voiture !
Il surgit aussitôt, en slip, sur le pas de la porte.
- Encore vous ! Non, mais c’est pas possible, ça !
- Tu la connais ?
- Évidemment que je la connais ! C’est ma voisine ! Une fouineuse. Sans arrêt à l’affût de tout.
Il m’attrape par le bras.
- Ça commence à bien faire ! J’en ai par-dessus la tête de vous, mais vraiment par-dessus la tête ! Venez par là !
Chez lui. Dans sa salle de séjour.
- Alors là, je peux vous dire que vous allez pas y couper !
Elle veut savoir, l’autre.
- Qu’est-ce tu vas lui faire ?
- Lui flanquer une fessée. Et une bonne. Dont elle va se souvenir un sacré moment.
Elle ne dit rien, mais elle jubile. Elle jubile littéralement. Et va s’installer confortablement dans le fauteuil, près de la porte-fenêtre, pour jouir tout à loisir du spectacle.
Lui, il me prend sous son regard. Dur. Sévère.
– Vous avez mérité, avouez !
Je baisse les yeux. Je ne réponds pas.
Il insiste.
- Avouez !
- Si ! Oui.
D’un petit air contrit.
- Alors…Il s’assied sur le canapé, m’attire à lui, passe un bras autour de ma taille, me fait basculer en travers de ses genoux, m’y cale.
- Prête ?
Il relève ma robe. Haut. Très haut. Et il tape. Par-dessus la culotte. Sur toute la surface. Pas très fort au début.
Elle regarde, l’autre. Et elle commente.
– C’est pas une vraie fessée, ça ! C’est tout mou.
Alors ça tombe. Ça tombe à plein régime.
Elle, elle sourit. Elle n’arrête pas de sourire.
– Qu’est-ce qu’elle gigote !
Il accélère encore la cadence. Dans son slip, sa queue est dure, dressée toute droite contre ma hanche.
Elle suggère.
– Déculotte-la ! Qu’elle ait bien honte…Il le fait. Résolument.
Elle s’est levée. Elle s’approche. Elle est là, tout près. Elle cherche mes yeux. Et elle constate, ravie.
– Comment tu lui mets rouge !
Il tape. Il tape. Il tape encore. Sans se soucier le moins du monde de mes gémissements et de mes plaintes. Ça fait mal. Comment ça fait mal ! Mais c’est bon. C’est si bon. Sa queue palpite contre moi. Il va jouir. Il arrête de taper. Il jouit. Dans un grand râle.
– Oh, ben non ! Non !
Elle est furieuse.
C’est le moment que je préfère. Le moment où, dans mon lit, je déferle, noyée de plaisir, tandis qu’elle claque la porte, qu’elle met le moteur en marche.
Elle est partie.
Il est à moi.

Je me retourne. Je me redresse. C’est assise que je suis, maintenant, sur ses genoux. Je lève les yeux vers lui.
- Fâché ?
- Non. Pourquoi je serais fâché ?
- Elle reviendra peut-être pas.
Il hausse les épaules.
- Oui, ben bon vent ! Elle commençait à me saouler n’importe comment !
Oh, je l’adore, là ! Je l’adore vraiment.
Je passe un bras autour de son cou. Je blottis ma tête contre son épaule. Je glisse ma main dans son slip. Ça fait un bond là-dedans. Je ris.
- Elle en veut encore, elle !
Je la caresse. Je la lui câline.
- Peut-être que…- Que quoi ?
- Que vous voulez encore me fesser…Il sourit.
- Plus tard ! Une autre fois. Il ne faut pas abuser des bonnes choses. Jamais.
Il faufile sa main entre mes cuisses. Il cherche mes lèvres.
Et moi, mon bouton.
Je mords mon oreiller. C’est bon. C’est trop bon.