Les petites stagiaires: Aglaé III,3

- Par l'auteur HDS Exorium -
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Récit libertin : Les petites stagiaires: Aglaé III,3 Histoire érotique Publiée sur HDS le 24-05-2022 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Les petites stagiaires: Aglaé III,3
Elle avait passé un long moment avec Elsa à la machine à café.
‒ Vous voyez qui c’est ?
– Quand même !
– Oui, oh, avec vous ! Et vous savez ce qu’elle m’a demandé ? Carrément si on couchait. « J’en profite qu’il y ait personne. Tu sors avec ou pas ? Parce que tout le monde se pose la question. À vous voir tout le temps fourrés comme ça ensemble. »– Et t’as répondu ?
– Que, quelle que soit la réponse que je pourrais donner, on continuerait à croire ce qu’on avait envie de croire. Alors ! Elle s’est rattrapée aux branches. « Oh, mais te vexe pas, hein ! Moi, tu sais, ce que j’en dis ! Tu fais bien ce que tu veux. C’est pas mon problème. Et puis, ce serait plutôt flatteur. Parce qu’il est encore hyper séduisant. Jamais tu lui donnerais son âge. Et t’as tout un tas de nanas, dans le service, qui demanderaient pas mieux que d’en faire un tour si l’occasion se présentait. » Ce qui signifie, quand on sait lire entre les lignes, que tu lui as tapé dans l’œil. Et que si le cœur t’en dit, t’as qu’à te baisser pour la ramasser.
– Oui, mais bon…– Elle te plaît pas ? Elle est canon quand même !
– C’est pas qu’elle me plaît pas.
– Ben, c’est quoi alors ?
– Qu’on ne mélange pas vie professionnelle et vie privée. Jamais.
– Tu parles ! C’est pas ce qu’on fait, nous, peut-être ?
– C’est pas la même chose.
– Non, c’est pire. Pour quoi on passerait tous les deux s’ils savaient à quelles activités on se livre ?
– Elle est mariée n’importe comment.
– Et alors ? La belle affaire ! Non, mais vous êtes trop, vous, dans votre genre ! N’importe quel mec, s’il a l’opportunité d’aller tremper sa queue, surtout quand, comme là, la nana vaut le détour, il réfléchit pas. Il fonce. Pas vous ! Vous, vous inventez tout un tas de prétextes à la mords-moi-le-nœud pour pas y aller. Il est où le problème ?
– Le problème ? Mais il y a pas de problème.
– Eh, ben alors ! Qu’est-ce vous attendez ? Surtout que j’ai plein d’idées, moi, si vous la croquez.
– Quelles idées ?
– Vous verrez bien.

C’était tous les soirs avec Ewin. Ou presque. Je les écoutais. Elle avait son plaisir. J’avais le mien. Le lendemain, au bureau, on se racontait. Des heures durant. À tour de rôle.
‒ Et je dois être un peu cinglée. Parce que vous savez pas ce que j’en arrive à me demander ? C’est si, finalement, je préfère pas quand j’en parle comme ça, après, avec vous, que quand je le fais avec lui.
J’avais droit à tout. Dans les moindres détails. Ce qu’Ewin avait dit. Ce qu’il avait fait. Comment il l’avait caressée. Où. Pendant combien de temps.
– Et puis juste après, c’est là que j’ai crié : « Oh, oui, Ewin, oui ! » Vous savez ce que ça veut dire.
Je savais, oui. Il la pénétrait.
– Et, en général, quand on en est là, moi, ça met pas trois ans à venir.
Ce qui m’arrangeait bien. Parce que moi non plus. Pas question de pouvoir me retenir quand je les en savais là. Et on jouissait ensemble, du coup, elle et moi. Pratiquement à chaque fois.
– Faut dire qu’il sait y faire le salaud ! Question de préparer une nana, il est orfèvre en la matière. Et il y a pas que ça ! Parce qu’on peut dire ce qu’on veut, mais un mec, quand il est bien monté, ça aide. Pas tellement la longueur. Tout le monde focalise là-dessus, mais on s’en fout de la longueur. Non. L’épaisseur. Quand elle te remplit toute, la bite. Que tu la sens bien aller et venir. C’est quand même autre chose. Et celles qui prétendent le contraire, c’est ou bien qu’elles n’ont jamais eu l’occasion d’avoir de beaux calibres à leur disposition ou bien qu’elles font les hypocrites pour pas vexer leurs mecs. Comment on pouvait délirer là-dessus avec Aurore. Parce que, de ce côté-là, son Stéphane non plus il laissait pas sa part aux chiens. Quasiment un monument il avait entre les jambes. Impressionnant !
– Elle en rajoutait peut-être un peu ?
– Oh, non ! Non ! Parce que je l’ai vue. De mes yeux vue. C’est elle qu’a voulu. Qu’a insisté. Qu’a tout manigancé. Fallait bien si on voulait que je me fasse une idée la plus juste possible de ce qui se passait à côté.
– C’est ce que, moi aussi, j’arrête pas de me dire. Si on veut se représenter les choses avec précision…– Ouais ! Ce qui veut dire que vous avez bien envie de me voir à poil. C’est ça, hein ? J’y pense, figurez-vous ! Depuis un bon moment déjà. Si on veut jouer le jeu à fond…– Y penser, c’est bien, mais…– Le faire, c’est mieux ? Entièrement de votre avis. Mais ça va venir, vous inquiétez pas !

Ce fut le soir même.
La porte de ma chambre s’est précautionneusement entrouverte. Elle s’est avancée vers moi, un doigt sur les lèvres. Elle a relevé sa chemise de nuit. Bien haut. Le plus haut possible.
Juste le temps, pour moi, de jeter un rapide coup d’œil à des seins en pente douce, veinés de bleu, aux pointes dressées, de laisser mon regard glisser en bas, se poser sur une chatte totalement glabre et il y a eu sa voix à lui. Ewin.
‒ Aglaé ? T’es où ? Qu’est-ce tu fais ?
Elle a précipitamment laissé retomber. Rideau. S’est éloignée sur la pointe des pieds.
– Je suis là ! Je suis là ! Quel impatient tu fais !
– Si t’étais pas aussi bien roulée aussi !
Des baisers. Des soupirs.
– Eh, mais c’est que tu te l’es rasée de frais ! En plus ! Alors là ! Alors là !
Le silence. Encore des baisers. Encore des soupirs.
Et puis elle.
– Oh, que c’est bon ! Oh, que c’est bon !
J’ai fermé les yeux. J’ai imaginé. Son souffle sur elle en bas. Sa bouche qui l’ouvre. Qui la parcourt. Qui l’explore. Elle a gémi.
– Encore, Ewin ! Encore !
Je l’ai attendue.

‒ En même temps que toi je suis venu cette nuit.
– Je sais, oui !
– Comment ça, tu sais ?
– Vous avez grogné. Oh, pas fort. Il s’est pas rendu compte, mais vous avez grogné. Ça vous avait fait de l’effet, hein, de me voir à poil ? Mais ça, j’en étais sûre. Qu’est-ce qu’il y a ? Oui, oh, je sais. Je sais ce que vous allez dire. Que vous avez pas eu le temps d’en profiter vraiment. Oh, mais on recommencera. Et aussi longtemps que vous voudrez, je vous laisserai regarder.
– Quand ?
– Dès qu’on pourra. Dès qu’on sera un peu tranquilles. Ce qu’est pas forcément simple. Parce qu’en semaine, on part bosser en même temps que lui et le week-end, la plupart du temps, il reste là. On avait le même problème avec Aurore. Son Stéphane, on l’avait sans arrêt par les pieds. Ce qu’on avait trouvé, comme solution, c’était de se réfugier dans la baignoire. Là, au moins, il nous fichait la paix. Mais avec vous, évidemment, c’est pas possible. On y a passé un temps, n’empêche, toutes les deux dans cette baignoire ! Et on n’y faisait pas que parler. Parce qu’évidemment, à force de se raconter l’une à l’autre, on finissait par avoir envie. Pas toujours. Pas chaque fois, mais souvent. Il y en avait une qui commençait et l’autre embrayait. Ça pouvait rester tout léger, tout feutré. L’eau clapotait doucement. J’aimais bien. Je la regardais. Je regardais son bras bouger. Son coude. Elle fixait quelque chose très loin. Elle rejetait la tête en arrière. Elle fermait les yeux. Ses traits se creusaient et ça venait. Ça venait avec un petit grondement de fond de gorge. Qui s’amplifiait. Qui s’épanouissait. Le même – exactement le même – que celui que j’entendais la nuit quand elle avait son plaisir avec lui. Je l’accompagnais. Je la rejoignais. D’autres fois, au contraire, ça s’élançait en folie. L’eau faisait des vagues, engloutissait ses seins, me les restituait. Elle passait une jambe par-dessus bord, appuyait l’autre contre l’une des miennes. « Tu nous as entendus cette nuit. Hein, que tu nous as entendus ? Dis-le ! Mais dis-le ! Je veux que tu le dises. » « Je vous ai entendus » « Oui, hein ? T’en pouvais plus de nous entendre. Il te fallait… Il te faut encore… » Il me fallait, oui. Et alors moi aussi. Avec elle. Nos souffles se faisaient courts, s’emballaient. On se regardait. On ne se quittait pas du regard. On perdait pied. « T’aurais voulu, hein ? Hein que t’aurais voulu être à ma place. Que ce soit toi. Qu’il soit sur toi. En toi. T’aurais voulu, je le sais. Sentir son désir te remplir. Le sentir éclater. Eh bien non ! Non. C’était moi. C’est avec moi qu’il l’a eu son plaisir. C’est avec moi qu’il l’a. Dans ses yeux il y a toute la reconnaissance du monde. Pour moi. Rien que pour moi. » Je ne lui en voulais pas. C’était vrai. Évidemment que c’était vrai. Évidemment que je l’enviais. Tout le monde réagit comme ça. Est-ce que vous avez jamais envie d’être à la place d’Ewin, vous ? Sincèrement. Répondez sincèrement. Ah, vous voyez bien ! Vous me diriez le contraire n’importe comment… Elle jubilait qu’il soit à elle ? Et alors ? J’aurais fait exactement la même chose. De toute façon un jour ce serait mon tour. Ce serait moi avec un mec. Et elle de l’autre côté. À écouter. Sauf que c’est pas elle, c’est vous. Et que c’est pas à ma place que vous avez envie d’être, mais à celle d’Ewin. Ce qu’est pas plus mal, finalement, dans un sens.

Elle était furieuse.
‒ Parce qu’attendez ! Moi, je fais l’effort d’aller passer le week-end là-bas, chez mes parents. Et j’en prends plein la tête, mais vraiment plein la tête. J’avais à peine passé la porte que, déjà, ça attaquait. Ah, je condescendais quand même à leur rendre une petite visite ? C’était vraiment très gentil de ma part. Depuis le temps ! J’avais disparu où comme ça ? Ils pouvaient savoir ? Je faisais la java, hein, c’était ça ! Mais bien sûr que si ! Ils me connaissaient. Et avec la tête que j’avais n’importe comment, il y avait pas besoin de leur faire un dessin. « Il est grand temps que tu deviennes adulte et responsable, non, tu crois pas ? » Ah, je devais être efficace, le matin, au boulot ! Et forcément, un jour ou l’autre, ça allait me retomber sur le coin de la figure. Sans compter que j’étais en train de perdre Martial. Un garçon sensé. Sérieux. Posé. Promis à un brillant avenir. Ils avaient beau essayer d’arrondir les angles. De le raisonner. Il allait finir par se lasser. Et franchement on pouvait pas lui donner complètement tort. « Des comme lui ça court pas les rues, tu sais ! » Mais de quoi ils se mêlent ? En quoi ça les regarde, Martial et moi ? Qu’ils me laissent régler mes problèmes moi-même. Mais non ! C’est plus fort qu’eux. Faut qu’ils s’en mêlent. Et ils vont finir par me foutre le bordel. Comme à chaque fois. Comme avec Aurore. Quand ils ont voulu nous réconcilier sous prétexte qu’on était copines depuis la maternelle Que ça pouvait pas finir comme ça. Résultat des courses : ils nous ont brouillées à mort.
– Il s’était passé quoi au juste avec Aurore ?
– Oh, rien. Des conneries.
– Mais encore ?
– Il s’est passé qu’à force ça a fini par arriver avec Stéphane. Sans qu’on l’ait voulu. Sans que moi, je l’aie voulu en tout cas. Sauf qu’elle m’a jamais crue. Qu’elle s’est imaginé que j’avais tout prémédité. Qu’on s’était fichus d’elle derrière son dos pendant des semaines et des semaines. Non. Juste une fois il y a eu. Une fois de trop, c’est vrai. Mais qu’une fois. Le truc con en plus. Je bossais pas ce matin-là. Et je me suis offert une interminable grasse matinée. À dix heures, quand j’ai enfin émergé, direction la salle de bains. J’étais seule dans l’appart. Ils étaient partis les deux autres. Ils auraient dû l’être. Si bien que je me suis pas méfiée. J’ai laissé la porte ouverte. Je me suis fait couler un bain en chantonnant. Je m’y suis voluptueusement plongée. Et soudain, dans l’embrasure de la porte… Stéphane. Stéphane tout ébouriffé. Stéphane en slip rouge. Stéphane qui s’est approché, penché pour me faire la bise. « Salut, toi ! Bien dormi ? » Et il a tranquillement posé une fesse sur le rebord de la baignoire. « Il y a pas à dire. Qu’est-ce t’es bien foutue ! » J’aurais pas dû le laisser faire. J’aurais dû sortir de là-dedans. Tout de suite. Même que je sois à poil. Et filer. Aller m’enfermer dans ma chambre. Je ne l’ai pas fait. Et évidemment – c’était couru – ça a dérapé. Il m’a caressé les joues. Les cheveux. « Non, c’est vrai, qu’est-ce t’es bien foutue ! C’est de la folie. » « Arrête, Stéphane. S’il te plaît, arrête. » Le front. Les lèvres. « Arrête ! Il faut pas. Aurore… » Il n’écoutait pas. Il n’écoutait rien. Il a continué. Il est descendu. Les seins. « Non ! Non ! » Plus bas. Je l’ai laissé faire. Il m’a rejointe dans la baignoire. Prise contre lui. Sur lui. Ça a été intense. Fulgurant. Ça aurait pu en rester là. Ça aurait dû en rester là. Seulement il s’est enflammé. J’étais la femme de sa vie. J’avais beau freiner des quatre fers, lui répéter, sur tous les tons, que non, non et non, il y aurait jamais rien de sérieux entre nous, pas moyen de l’en faire démordre. Et vous savez pas ce qu’il a imaginé ? Je vous le donne en mille. Il est allé tout raconter à Aurore en la suppliant de me convaincre de « lui donner sa chance. » Ah, elle faisait beau, l’autre. Elle m’a traitée de tous les noms. J’ai fait le gros dos. C’était pas glorieux glorieux, la façon dont je m’étais conduite. Et c’est juste au moment où elle commençait à se radoucir, où je me disais que peut-être il y avait des chances qu’on se raccommode toutes les deux, qu’elle passe l’éponge, qu’il a fallu qu’ils s’en mêlent mes parents. Je sais pas ce qu’ils lui ont raconté. Ce qui s’est au juste passé entre eux. Ils ne me l’ont jamais vraiment dit. Mais toujours est-il qu’elle ne m’a plus jamais adressé la parole.

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