Les vacances de Sarah
Récit érotique écrit par PP06 [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 14-11-2021 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Les vacances de Sarah
La commissaire Sarah Castaing décide de passer quelques jours de vacances chez sa sœur Rachel à Avignon. C’est sa seule confidente, même si elle a encore honte de sa conduite quand elle était fiancée.
Nicolas ne l’a pas accepté, il est parti.
Elle se traîne à longueur de journée, n’a de goût pour rien, elle pense tous les jours à son amour perdu. L’inaction lui pèse. Elle, une femme d’action ne peut attendre sans rien faire.
Un coup de tête. Un soir elle annonce à sa sœur « Demain matin, je pars au Maroc, j’ai acheté un billet cet après-midi…. Demain à cette heure, je serais dans les bras de mon chéri. ». Elle appelle son coéquipier :
- Allô Jérôme, tu pourrais retrouver l’adresse d’un expat au Maroc ?
- …- Oui j’attends.
Rachel croise les doigts. Elle sourit, pleine d’espoir pour sa sœur.
---oOo---
Quelles Vacances !
Sarah n’arrive pas à dormir, trop secouée dans l’avion qui la ramène du Maroc. Partie pleine d’espoir pour retrouver Nicolas, il est là à côté d’elle. Mais allongé, inconscient, sous perfusion, rapatrié par un Transall-C160 de l’armée française.
---oOo---
« Je suis folle, je suis partie sans réfléchir comme si Nicolas m’attendait. Et s’il n’était pas seul ? Non ça je ne le supporterais pas ».
« Jérôme m’a trouvé son adresse, à Essaouira, un beau petit port entre Casa et Agadir… On pourrait être tellement heureux ensemble, j’ai tout gâché ».
« S’il me repoussait, s’il riait de moi ? … et si ce n’était que par bravade, pour me prouver que j’ai toujours raison ? ».
« Qu’est-ce que je raconte… Je t’aime Nicolas, je t’aime ».
« Mes souvenirs s’estompent, cela fait si longtemps… Le corps de Nicolas, les mains de Nicolas… j’ai l’impression de les avoir oubliés… ».
« Toi, m’as-tu oubliée ? … Non impossible ! »
Perdue dans ses pensées, la tête pleine de doutes, Sarah ne s’est pas rendu compte que l’avion vient d’atterrir à Rabat.
En descendant, elle est étonnée de voir des avions de l’armée française entourés de soldats sur le tarmac de l’aéroport, à l’écart des avions de ligne. Elle reconnaît les soldats de la force Barkhane stationnée au Mali, leur équipement est caractéristique. Que font-ils là ?
Grande agitation dans tout l’aéroport, les voyageurs sont canalisés, encadrés par la police locale. Sarah remarque une équipe du Raid avec les soldats marocains. Elle reconnaît le commandant Félix qu’elle a rencontré deux fois à Paris lors de réunions de la Cellule de Sécurité de la présidence après les attentats qui ont ébranlé Paris l’année dernière.
Que se passe-t-il ? Elle va voir le commandant. Il lui apprend que le Front Polisario maintenant noyauté par des extrémistes et des trafiquants de drogue, a enlevé à quelques kms au sud d’Agadir trois français partis faire une virée dans le désert. La presse n’en a encore pas fait état pour ne pas gêner les tractations en cours. Pour la libération des otages, les ravisseurs réclament une rançon. La France négocie avec eux, par l’intermédiaire d’un libanais habitant en Suisse.
Parallèlement, des informations précises font penser que l’endroit où sont enfermés les otages a été localisé dans le désert du Sahara occidental. Une opération est en cours pour leur libération.
- Et toi ? Que fais-tu au Maroc ? En vacances ?
- Oui, quelques jours de vacances. Je rejoints mon fiancé à Essaouira.
Sarah lui souhaite bonne chance, et va chercher sa voiture de location, direction Essaouira.
Quelques heures plus tard, elle arrive devant l’adresse qu’a trouvée Jérôme, la maison est fermée, aucune trace de vie. Elle interroge les voisins, Nicolas est parti il y a quelques jours visiter la région avec deux amis.
Sarah blêmit, elle a un sombre pressentiment. Elle veut savoir. Seul le commandant Félix est en mesure de la renseigner, elle l’appelle :
- Je suis anxieuse. Parmi les otages enlevés n’y aurait-il pas un certain Nicolas Vidal ?
- Je vérifie… oui, il fait partie des trois français, pourquoi, tu le connais ?
- C’est mon fiancé… Otage ! C’est pas possible ! … Que puis-je faire ?
- Rassure-toi, nous sommes là pour les libérer. Tout va bien se passer, je te contacte dès que tout sera fini.
- Je veux venir avec vous.
- Tu sais que c’est impossible. Nous allons à Agadir établir notre base arrière, je te préviens dès que j’ai plus d’informations.
- Je me ferrais petite… Je ne peux pas rester les bras croisés à attendre.
- Voyons Sarah, tu connais les procédures.
L’armada des camions militaires à Agadir ne passe pas inaperçue. Sarah, qui est arrivée depuis la veille, va essayer de glaner quelques informations auprès du commandant :
- Où sont-ils ? Quand pensez-vous intervenir ?
- Rien n’est encore décidé. Nous attendons l’ordre de Paris, dès que le lieu exact de leur détention sera confirmé.
- Je peux venir avec vous, supplie Sarah.
- Désolé. Je te préviens dès que j’en saurais un peu plus.
Sarah ronge son frein, que peut-elle faire ? Elle connaît les procédures. Elle confie l’adresse de son hôtel à Félix, et le remercie de la prévenir :
- Tu me dis rapidement.
---oOo---
Dans la journée du lendemain, rien ne bouge, la ville est calme. Les camions sont toujours alignés en bordure du terrain d’aviation, prouvant que l’opération n’a pas encore été lancée. La presse ne s’est pas encore déchaînée en échange de la primeur de l’information.
Sarah se doute que l’intervention est imminente, le secret ne peut être gardé indéfiniment, et il ne faut pas alerter les terroristes qui ont des oreilles partout. Officiellement, les troupes arrivées à Agadir doivent sécuriser l’aéroport qui a reçu des menaces dont personne ne connaîtra jamais l’origine.
Le terrain est surveillé, plus personne ne peut s’en approcher. Sarah tourne en rond dans sa chambre d’hôtel. Elle appelle Aïcha à Paris, elle aurait pu l’aider, mais elle est partie en mission. Michel lui confie que l’opération est top secrète, lui non plus n’arrive pas à savoir.
Encore une journée à attendre, sans savoir quoi faire. Sarah est de plus en plus inquiète « Et s’il n’était pas là ? Où ont-ils pu les emmener ? ».
Des coups sur la porte de sa chambre la réveillent. Il ne fait pas encore jour. A moitié endormi, elle regarde son réveil, 4 heures.
- Nous partons sur zone dans une heure, le commandant m’a chargé de vous prévenir. Si vous voulez vous joindre à nous ?
Le commandant a changé d’avis, c’est inespéré, elle n’hésite pas. Quelques minutes plus tard, Sarah monte dans un des 300 Camions Arquus VLRA français acquis récemment par le Maroc, avec quelques journalistes triés sur le volet, deux observateurs de l’ONU et une de l’Union Européenne.
Les otages sont retenus prisonniers dans le désert marocain, à moins de 200 kms au sud d’Agadir. Le feu vert est arrivé de Paris, le Président de la République a donné son accord.
Pas une seconde à perdre, tout est prêt. L’ordre de départ est donné.
Précédés d’une automitrailleuse Panhard AML 90, une pièce de musée datant de l’indépendance du pays, six VLRA foncent tous feux éteints sur la route de Tan-Tan en plein Sahara Occidental. Le camion de Sarah ferme la marche, suivi de loin par trois ambulances équipées des derniers équipements de réanimations. Bifurcation en plein désert, du sable à perte de vue. Guidés depuis Paris, les véhicules s’enfoncent dans le noir.
Ce matin, avant de partir, le commandant Félix a expliqué à Sarah le détail de l’intervention qui doit impérativement avoir lieu, en présence d’observateurs étrangers venus au nom de la communauté internationale. Souveraineté nationale exige, seule l’armée du pays peut intervenir sur son territoire, les soldats français sont là en assistance technique, s’ils doivent tirer personne ne devra le savoir. Des spécialistes assurent le lien avec Paris grâce au satellite de communication militaire Syracuse 4A envoyé avec succès par une fusée Ariane depuis le centre spatial de Kourou. D’ailleurs, Le Président, le ministre de la Défense et le Chef d’Etat-Major des armées vont suivre en direct l’intervention sur un écran géant depuis la cellule de crise située au sous-sol de l’Elysée. Les hommes du RAID ont pour mission de prendre en charge les otages libérés et de les ramener sains et saufs en France. Les journalistes pourront témoigner du bon déroulement de l’opération, face à une opinion publique prompte à tout critiquer. Sarah, elle, n’a aucune raison d’être là, elle doit se faire toute petite.
Le jour va bientôt se lever. La colonne s’est arrêtée, Sarah ne voit rien. Elle entend ces simples mots « c’est là ». Rien ne bouge. Tout le monde descend et se met à l’abri des camions suivant les ordres qui claquent dans la nuit.
Pour bénéficier de l’effet de surprise, l’assaut doit être donné par l’armée marocaine avant que les gardes endormis ne se réveillent.
Les soldats sont prêts à intervenir, l’arme au point. Grâce à ses lunettes infrarouges, Sarah voit des ombres se diriger vers des bâtiments de terres et de briques, tout un village dont la couleur se confond avec le sable. Tout à coup, une explosion sur la droite, un bâtiment vient de sauter. On entend des cris de toute part. Un nuage épais obscurcit le ciel.
Sans réfléchir, Sarah jaillit de sa cache, les soldats qui l’entourent ne peuvent la retenir. Elle fonce vers le lieu de l’explosion, droit devant elle :
- Nicolas… non Nicolas !
Instinctivement, elle sait qu’il est là, elle le sent. Elle court vers la fumée qui s’échappe du bâtiment sans faire attention aux multiples pierres qui tombent autour d’elle, comme s’il en pleuvait. C’est le moment de se souvenir qu’elle a été championne junior du 100 m quand elle était au collège.
L’attaque a commencé, les soldats s’élancent à l’assaut du village qui sert de prison aux otages. Un feu nourri les accueille. Les terroristes n’ont pas attendu pour riposter, des tirs partent dans tous sens. Sarah est championne de tir à ses heures, elle reconnaîtrait entre mille le son mélodieux de l’AK-47 russe autrement dit d’une Kalachnikov, l’arme favorite des terroristes. Lui répond en écho le crépitement des MI6A4 américains de l’armée marocaine, et au loin elle perçoit le son caractéristique du fusil d'assauts allemands HK 416 F qui équipe l’armée française.
Les balles sifflent, des explosions se font entendre.
Arrivée près d’un mur encore debout, Sarah s’appuie pour reprendre son souffle, étonnée d’être encore en vie. Rien de cassé, aucune balle ne l’a atteinte. Elle se met à l’abri, à l’abri de quoi ? Elle n’a aucune idée de la position des tireurs. Elle s’accroupit espérant passer inaperçue avec la veste treillis qu’on lui a donné ce matin avant de partir.
L’armée marocaine a fait sauter l’entrée du village. On ne voit rien à 10 m, plusieurs maisons émergent de la fumée en train de se dissiper.
Sarah agit d’instinct. Au diable les procédures, prenant une grande respiration, son pistolet de service à la main, elle se rue à l’intérieur du bâtiment en ruine. Si quelqu’un devait s’interposer, elle n’hésiterait pas. On retrouverait dans la poitrine d’un terroriste une balle de calibre 7,65 provenant d’un pistolet de la police nationale française qui n’avait rien à faire là.
Sans vraiment savoir où elle va, Sarah bute sur deux corps tenant une Kalachnikov à la main, l’explosion les a fauchés d’un seul coup. Un peu plus loin, un troisième corps, certainement les gardes laissés pour exécuter les prisonniers en cas d’attaque. Espérons qu’ils n’ont pas eu le temps d’exécuter leur mission.
Dans la première maison, d’un coup de pied rageur elle enfonce une porte, découvrant un homme hirsute, méconnaissable. C’est Luigi Capelli, le journaliste italien enlevé au Mali il y a 18 mois. Les négociations pour sa rançon traînent en longueur, sa famille ne croit plus en son retour. Le pauvre homme meurt de soif, Sarah le rassure, lui donne sa gourde.
Ensemble, ils découvrent Nathan le canadien français enlevé à Tombouctou il y a quelques jours. Il est mal en point, il a été torturé. Son crime est d’avoir épousé une étudiante malienne à Montréal. Quand la guerre a commencé, ils sont venus en Afrique chercher la famille de sa femme pour les mettre à l’abri, trop tard, le piège s’est refermé sur eux. Ils n’ont jamais pu repartir. Sa femme, ses parents, ses frères et sœurs, toute sa famille a été égorgée devant lui lors de son enlèvement. Encore sous le choc, il n’est pas en état de bouger, des brancardiers viendront prendre soin de lui.
Avançant avec précaution dans la pénombre, Sarah voit des ombres, amis ou ennemis, dans le doute elle se méfie. Le désordre est indescriptible, le souffle de l’explosion a tout balayé. Là, derrière une table renversée, une forme allongée sur le sol, plus aucun doute. Elle se précipite vers le corps sans vie de Nicolas, au milieu des gravats, des meubles renversés, la tête en sang.
Elle tombe à genoux, elle est arrivée trop tard. Prenant la tête de son amour contre son ventre, elle le berce en lui caressant le visage, sans se rendre compte que ses mains sont pleines de sang, du sang de Nicolas.
Les tirs ont cessé, la pièce est maintenant envahie par les soldats qui l’ont suivie. Des ambulanciers déposent délicatement le corps de Nicolas sur une civière « celui-là est vivant. Vite ! Il faut l’évacuer ».
« Vivant » ce mot résonne dans la tête de Sarah qui éclate en sanglots, libérant la tension retenue depuis le matin, sans sentir les bras puissants qui l’emmènent. Elle se retrouve devant l’ambulance dans laquelle Nicolas vient d’être installé. Deux infirmières s’activent, déjà un goutte-à-goutte le ramène progressivement à la vie.
Le commandant du RAID la prend par le bras :
- Tu nous as fait une sacrée frayeur. Viens, on s’en va, les forces marocaines vont finir de nettoyer la zone.
Dans l’ambulance, Sarah est anxieuse. L’infirmière la rassure, Nicolas dort, il n’est pas dans le coma. Le souffle de l’explosion l’a projeté par terre, un mur est tombé sur lui, occasionnant ses nombreuses blessures. Un coup sur la tête lui a fait perdre connaissance. Dans quelques jours, il devrait aller mieux.
Elle n’apprendra le sort des autres otages qu’une fois arrivée à Agadir.
Les deux amis de Nicolas ont été retrouvés sains et saufs, effrayés par les explosions et les tirs, mais en bonne santé. Ils sont dans une autre ambulance, avec deux soldats blessés.
Leur chauffeur marocain a eu moins de chance, il a été décapité à l’arme blanche devant eux, pour l’exemple. Il avait 5 enfants. Sarah se jure d’aller voir sa femme, elle n’en aura pas le temps.
Le Caporal-chef Fletcher, un savoyard engagé volontaire à 18 ans, depuis 6 mois au Mali, a été victime de son devoir. Son épouse enceinte recevra dans quelques heures la visite d’une délégation militaire venue lui annoncer la mauvaise nouvelle. Il recevra la légion d’honneur à titre posthume lors de l’hommage national qui lui sera rendu dans la cour d’honneur des Invalides en présence du Chef de l’Etat.
---oOo---
Quelles vacances !
Un avion militaire ramène Sarah et Nicolas en France, avec une partie des membres du RAID, une équipe médicale, trois blessés français, mais aussi un cercueil à l’arrière de l’appareil.
Nicolas est toujours inconscient, Sarah le tient par la main « cette fois, je ne le lâche plus, plus jamais ». Les médecins sont formels, il s’en sortira, aucun organe vital n’a été touché, mais il a perdu beaucoup de sang, et il souffre de multiples contusions.
Arrivée à Paris, il est admis en observation à l’hôpital militaire Percy à Clamart, celui du Val-de-Grâce étant fermé depuis quelques années.
Rachel vient aider sa sœur. A tour de rôle, elles veillent Nicolas toujours sous perfusion. Il est faible, sous l’effet des calmants il dort toute la journée. A plusieurs reprises, il a ouvert les yeux sans comprendre où il était.
Ce matin, alors que les infirmières s’affairent autour de lui, changent ses pansements, elles entendent faiblement « j’ai faim ». Sarah se lève d’un bond, le cœur battant. Une infirmière déclare en souriant « s’il a faim, c’est bon signe ».
Nicolas ouvre les yeux lentement. Son regard passe d’une infirmière à l’autre, regarde les murs, le plafond, étonné d’être au lit dans ce qui semble être un hôpital. Il remarque enfin Sarah au pied de son lit, elle a les traits tirés, un sourire illumine son visage, « Que fait-elle là ? », « J’ai mal partout », « Où suis-je ? Que s’est-il passé ? ». Il a du mal à retrouver ses esprits « Le Maroc, les terroristes, notre chauffeur assassiné, l’explosion et plus rien, le trou noir… Quel mal au crâne ! Aïe ma tête !».
Le médecin-colonel arrive à son tour :
- Enfin, vous vous réveillez… Vous devez une fière chandelle à votre fiancée, elle vous a sauvé la vie.
Nicolas regarde Sarah avec reconnaissance. Elle croit déceler de l’amour dans son regard, mais ne se berce-t-elle pas d’illusion ?
---oOo---
Il est temps de reprendre du service, les vacances sont terminées. Tandis que Rachel reste au chevet de Nicolas, Sarah décide de retourner à l’Office Central, elle doit bosser. En arrivant, elle voit Jérôme préoccupé devant son ordinateur.
Son regard est attiré par les images qui défilent sur l’écran. Des sexes de femmes, plutôt de petites filles, en gros plans, parfois une main d’homme les caresse, un doigt les pénètre.
- Alors Jérôme, toujours à regarder des foufounes, tu y prends goût… Dis donc, elles ne sont pas un peu trop jeunes pour toi ?
Depuis plusieurs mois, la police traque un réseau pédophile. Il y a une semaine, plusieurs pays européens ont lancé un grand coup de filet, plus d’une centaine de personnes ont été appréhendées, des consommateurs d’images, à Francfort, à Paris, Athènes, Milan… Des ordinateurs saisis, des milliers de photos ont été récupérées. Combien de petites victimes innocentes ? Comme ses collègues, Jérôme les analyse. Il a déjà réussi à trouver des points communs, un mur, un pot de fleurs, des meubles, qu’il compare à une banque d’images. Il n’a qu’une idée en tête, coincer le photographe, trouver l’endroit où ces photos ont été prises.
Toujours sérieux, absorbé par son travail, Jérôme ne relève pas la remarque de Sarah :
- Regarde cette main.
- Et alors ?
- Regarde ce doigt.
- Celui d’un salaud de pédophile.
- Cette fois, on le tient.
- Quoi ?
- Regarde bien cette photo. J’ai réussi à isoler son empreinte.
- L’empreinte digitale sur le doigt du violeur ?
- Exact. La recherche sur la base de données européenne SIS (Système d’Information Schengen) a matché. C’est un hollandais, habitant maintenant en Ukraine. Il a un pedigree long comme le bras, plusieurs condamnations aux Pays-Bas et en Belgique pour agressions sexuelles. Regarde-moi cette tête de pervers.
L’information va être relayée sans délai via Interpol à toutes les polices, en espérant la collaboration de l’Ukraine, ce qui n’est pas gagné d’avance. Sarah pense surtout aux petites victimes, qui sont-elles ? Que sont-elles devenues ?
Perdue dans ses pensées, elle n’a pas vu entrer Michel son patron dans le bureau :
- Que fais-tu là ? Je te croyais en congé… Passe me voir dans mon bureau.
- …
- Alors pas trop dures ces vacances ? Tu sais que je me suis fait remonter les bretelles à cause de toi, ton intervention n’a pas été appréciée en haut lieu.
- Je comprends chef… mais je ne regrette rien… - Des regrets de ta part m’auraient étonné… Cette fois encore j’ai tout pris sur moi, l’affaire va en rester là… mais …- Mais ?
- Tu nous as fait une sacrée frayeur. A titre personnel, je te félicite. Ton courage fait honneur à toute l’équipe.
- Merci chef… Au fait, je n’ai pas vu Aïcha.
- Elle revient dans deux jours d’une mission en Afrique- En Afrique ? Qu’est-elle allée faire là-bas ?
- Depuis quelque temps, Interpol nous signale des morts suspectes, entre autres une certaine Kassandra Konrad à Vienne et Mathias Chuquet en France bien connu de nos services. Il semble que quelqu’un fasse le boulot à notre place.
- Pourquoi en Afrique ?
- Ce serait trop long à t’expliquer. Sur demande d’Europol, elle est partie sur place, avec nos collègues autrichiens et allemands, interroger un certain Colonel Mombassa. Ils sont arrivés trop tard, juste pour constater le décès pas très catholique du Colonel à Bujumbura.
- Que s’est-il passé ?
- Impossible de savoir, et les autorités locales ne semblent pas pressées d’élucider ce mystère.
- Ouais ! On ne saura jamais.
- Aïcha te racontera ça à son retour… Avec ce que tu as vécu au Maroc, tu devrais aller voir le psychologue du service.
« Pff ! Un psy ? Et puis quoi encore ? ». A sa tête, Michel comprend qu’il se fait des illusions, il ne la connaît que trop :
- Bon, rentre chez toi maintenant, reposes toi… de toute façon, je ne veux plus te voir avant 15 jours.
---oOo---
Avec l’accord des médecins, Nicolas peut sortir. Trop faible pour rester seul, Sarah se propose de jouer les infirmières, il pourrait s’installer chez elle. Tous les jours une infirmière, une vraie, passera refaire ses pansements.
Une ambulance dépose Nicolas devant chez elle, content de retrouver cet appartement qu’il a si bien connu. Les infirmiers le mettent au lit et donnent leurs dernières consignes avant de partir.
Les calmants agissent encore, Nicolas somnole. Comment réagira-t-il quand il sera tout à fait rétabli. Sarah préfère ne pas y penser, pour l’instant elle nage dans le bonheur.
Nicolas veut tout savoir, comment est-il arrivé là ? Que s’est-il passé après son enlèvement ? Il ne se souvient que de l’explosion et de s’être retrouvé dans un lit à l’hôpital. Elle lui raconte l’intervention de l’armée, sans rien dire du motif de sa présence sur place.
Lui aussi raconte sa vie au Maroc, sa virée dans le désert, leur enlèvement, l’assassinat de leur chauffeur, leurs geôliers, sa peur, isolé de ses amis sans savoir ce qu’ils étaient devenus, ni savoir si quelqu’un en France s’intéressait à leur sort. Elle lui montrera plus tard les journaux qu’elle a gardés.
Assez parlé, il est tard, Nicolas ne doit pas trop se fatiguer. Après avoir partagé un petit repas, Sarah lui donne les médicaments qui doivent lui permettre de passer une bonne nuit. Elle attend d’entendre sa respiration régulière pour s’affaler dans un fauteuil. Il ne lui a pas parlé de sa trahison, elle n’a rien dit de son départ, de l’annulation de leur mariage. Pourtant ils n’ont rien oublié, les explications ce sera pour plus tard, ou peut-être jamais.
Machinalement, Sarah allume la télé et zappe d’une chaîne à l’autre sans véritablement regarder son écran.
Tiens, un film policier américain en noir et blanc, elle reconnaît un acteur sans se souvenir de son nom. Il est dans un bar, il parle tout seul devant une bière.
Elle passe sur une autre chaîne, sur une autre, puis une autre, rien d’intéressant. Culturebox rediffuse le concert de la violoniste Muriel Gautier à Berlin pour le 20ième anniversaire de la chute du mur. Le violon magique de la concertiste l’envoûte, elle se laisse porter par la musique. Ses yeux se font lourds, elle s’allonge sur le canapé du salon, épuisée, elle a juste le temps d’éteindre son poste avant de s’endormir.
Dans la nuit, un bruit la réveille, elle se redresse aux aguets, « Nicolas, c’est toi ? ça va ? »Pour toute réponse, Nicolas s’assoit à côté d’elle, la prend dans ses bras posant ses lèvres sur les siennes. Elle répond à son baiser en fermant les yeux.
Bien vite le pyjama de Nicolas rejoint la nuisette de Sarah sur le tapis. Elle se laisse retomber lentement en l’entraînant, et constate avec plaisir que les médecins avaient raison, aucun organe essentiel n’a été touché.
Nicolas la couvre de baisers, ses seins, son ventre, instinctivement elle écarte les jambes lui permettant d’embrasser ses lèvres intimes. Il se grise de son odeur retrouvée, elle savoure ses baisers. Quelques coups de langue sur son petit bouton déclenchent l’orgasme qu’elle attend depuis si longtemps.
Sans le brusquer, c’est un convalescent, elle veut à son tour lui prouver son amour. Ses mains redécouvrent son corps qu’elle avait peur d’avoir oublié, sa bouche, ses fesses, son sexe. Avec tendresse, après l’avoir caressé quelques instants, elle le prend dans sa bouche avec plaisir.
Allongée sur le dos, une jambe sur le canapé, l’autre pendant dans le vide, elle s’abandonne à son amour retrouvé. Son gland écarte les lèvres gonflées de plaisir qui s’offrent à lui, il la pénètre lentement comme elle en rêve depuis tant d’années. Pendant plusieurs minutes, il va et vient en elle. Pubis contre pubis, son bassin va à sa rencontre accentuant la pénétration. Le plaisir les submerge. Sarah se laisse emporter par un orgasme fulgurant quand il se répand en elle.
Dans l’obscurité du salon, ils ne peuvent voir le sourire radieux qu’ils affichent tous les deux. Nicolas pose ses lèvres sur celles de Sarah dans un tendre baiser, avant de lui murmurer doucement « je t’aime » à l’oreille, comme s’il ne voulait pas qu’elle l’entende.
Sous la douche, ils se lavent mutuellement en riant de bonheur. Elle s’accroupit devant lui, une main agrippée à ses fesses, elle fait aller et venir ses lèvres le long de sa queue bien dressée, l’autre main caresse ses bourses. Aspirant le gland à chaque passage, ses joues se gonflent, elle le pompe consciencieusement.
Ne voulant pas aller trop vite, il la relève. Elle se colle contre lui. Passant ses bras autour de son cou, elle l’embrasse, un vrai baiser, un long baiser, celui d’une femme à son amant. L’un contre l’autre, corps contre corps, ses seins contre son torse, leurs mains se caressent mutuellement, les fesses, le dos, les cuisses. Elle lève une jambe, la passe derrière ses fesses, saisit le membre de chair qui palpite contre son ventre, le frotte sur ses lèvres toujours humides, le positionne. Debout il s’enfonce en elle, la tenant par les fesses, bien ancré sur ses jambes. S’accrochant à lui, elle ondule des hanches et des fesses, le branle avec ses muscles intimes. C’en est trop, il ne tient plus, il jouit en elle, lui arrachant un nouvel orgasme qui la laisse pantelante dans ses bras.
Avant de se coucher, Sarah se sent obligée de lui confier :
- Nous n’avons pas été prudents mon chéri, j’ai arrêté la pilule il y a plusieurs mois.
Content de le savoir, Nicolas la regarde, ses yeux parlent pour lui.
- Pourquoi être prudent ? Tu sais, on ne gagne pas tous les jours à la loterie.
- Je n’ai jamais cessé de t’aimer.
Ils s’embrassent amoureusement, et s’endorment blottis l’un contre l’autre, dans son lit de convalescence.
Les jours se suivent et se ressemblent. Nicolas retrouve rapidement la forme grâce au bon soin de son infirmière particulière. Il le lui prouve tous les jours.
---oOo---
Sarah est très touchée de l’attention de son collègue italien, capitaine des Carabinieri. Giuseppe, informé de son intervention marocaine qui lui a permis de libérer le journaliste Luigi Capelli, lui a envoyé un petit mot gentil avec deux bonnes bouteilles de Chianti, du classico, le meilleur.
Ce n’est pas le seul, son passage au Maroc n’est pas passé inaperçu outre-Atlantique. Jacques de la Gendarmerie Royale canadienne l’invite à venir se reposer dans sa résidence en Floride. Comme beaucoup de Québécois, Jacques fuit les rigueurs de l’hiver dans une marina du côté de Palm Beach.
Sans réfléchir, sans même en parler à Nicolas, elle accepte et prend deux billets sur internet. C’est ainsi qu’ils se retrouvent deux jours plus tard dans un avion en partance pour Miami.
En arrivant, ils font l’amour dans un hôtel Art déco de Miami Beach face à l’océan, avant de gagner la marina de Jacques.
Le lieu est idyllique, passant leurs journées sur la longue plage de sable fin quand ils ne sont pas sur leur lit, dans le salon ou sur la table de la cuisine à rattraper le temps perdu.
Ils sillonnent la région, un peu de tourisme pour se faire des souvenirs. Ils font l’amour dans un Motel de Cap Kennedy, à l’arrière de leur voiture à St Augustine la plus vieille ville des Etats-Unis, dans les Everglades en faisant attention aux alligators qui pullulent dans le parc. Elle est nue dans leur voiture quand il roule à tombeau ouvert sur le sable mouillé de la plage de Daytona Beach.
Sur les conseils de Jacques, ils partent deux jours dans les Keys, ce chapelet d’iles au sud de la Floride, pour faire l’amour face au coucher de soleil de Key West, enfin Jacques n’avait pas été aussi précis sur ce point.
Elle aurait aimé rencontrer le sergent Jack Spilane à Orlando, mais il n’a pas répondu au message qu’elle lui a envoyé avant de partir. Se souvient-il encore de cette policière française ?
Quelques jours après leur retour à Paris, Sarah a la certitude d’avoir gagné à la loterie.
---oOo---
Comme dans tous les contes de fées, Sarah et Nicolas se marièrent et ils eurent beaucoup d’enfants.
Enfin non, pas tout à fait… Nicolas a trouvé un travail en région parisienne. Ils se sont pacsés à la naissance d’Elise, leur petite princesse aussi belle que sa maman.
Pas question pour Sarah de prendre une année sabbatique et de rester à la maison. Au bout des deux mois d’arrêt réglementaires, elle est prête pour de nouvelles aventures.
Nicolas ne l’a pas accepté, il est parti.
Elle se traîne à longueur de journée, n’a de goût pour rien, elle pense tous les jours à son amour perdu. L’inaction lui pèse. Elle, une femme d’action ne peut attendre sans rien faire.
Un coup de tête. Un soir elle annonce à sa sœur « Demain matin, je pars au Maroc, j’ai acheté un billet cet après-midi…. Demain à cette heure, je serais dans les bras de mon chéri. ». Elle appelle son coéquipier :
- Allô Jérôme, tu pourrais retrouver l’adresse d’un expat au Maroc ?
- …- Oui j’attends.
Rachel croise les doigts. Elle sourit, pleine d’espoir pour sa sœur.
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Quelles Vacances !
Sarah n’arrive pas à dormir, trop secouée dans l’avion qui la ramène du Maroc. Partie pleine d’espoir pour retrouver Nicolas, il est là à côté d’elle. Mais allongé, inconscient, sous perfusion, rapatrié par un Transall-C160 de l’armée française.
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« Je suis folle, je suis partie sans réfléchir comme si Nicolas m’attendait. Et s’il n’était pas seul ? Non ça je ne le supporterais pas ».
« Jérôme m’a trouvé son adresse, à Essaouira, un beau petit port entre Casa et Agadir… On pourrait être tellement heureux ensemble, j’ai tout gâché ».
« S’il me repoussait, s’il riait de moi ? … et si ce n’était que par bravade, pour me prouver que j’ai toujours raison ? ».
« Qu’est-ce que je raconte… Je t’aime Nicolas, je t’aime ».
« Mes souvenirs s’estompent, cela fait si longtemps… Le corps de Nicolas, les mains de Nicolas… j’ai l’impression de les avoir oubliés… ».
« Toi, m’as-tu oubliée ? … Non impossible ! »
Perdue dans ses pensées, la tête pleine de doutes, Sarah ne s’est pas rendu compte que l’avion vient d’atterrir à Rabat.
En descendant, elle est étonnée de voir des avions de l’armée française entourés de soldats sur le tarmac de l’aéroport, à l’écart des avions de ligne. Elle reconnaît les soldats de la force Barkhane stationnée au Mali, leur équipement est caractéristique. Que font-ils là ?
Grande agitation dans tout l’aéroport, les voyageurs sont canalisés, encadrés par la police locale. Sarah remarque une équipe du Raid avec les soldats marocains. Elle reconnaît le commandant Félix qu’elle a rencontré deux fois à Paris lors de réunions de la Cellule de Sécurité de la présidence après les attentats qui ont ébranlé Paris l’année dernière.
Que se passe-t-il ? Elle va voir le commandant. Il lui apprend que le Front Polisario maintenant noyauté par des extrémistes et des trafiquants de drogue, a enlevé à quelques kms au sud d’Agadir trois français partis faire une virée dans le désert. La presse n’en a encore pas fait état pour ne pas gêner les tractations en cours. Pour la libération des otages, les ravisseurs réclament une rançon. La France négocie avec eux, par l’intermédiaire d’un libanais habitant en Suisse.
Parallèlement, des informations précises font penser que l’endroit où sont enfermés les otages a été localisé dans le désert du Sahara occidental. Une opération est en cours pour leur libération.
- Et toi ? Que fais-tu au Maroc ? En vacances ?
- Oui, quelques jours de vacances. Je rejoints mon fiancé à Essaouira.
Sarah lui souhaite bonne chance, et va chercher sa voiture de location, direction Essaouira.
Quelques heures plus tard, elle arrive devant l’adresse qu’a trouvée Jérôme, la maison est fermée, aucune trace de vie. Elle interroge les voisins, Nicolas est parti il y a quelques jours visiter la région avec deux amis.
Sarah blêmit, elle a un sombre pressentiment. Elle veut savoir. Seul le commandant Félix est en mesure de la renseigner, elle l’appelle :
- Je suis anxieuse. Parmi les otages enlevés n’y aurait-il pas un certain Nicolas Vidal ?
- Je vérifie… oui, il fait partie des trois français, pourquoi, tu le connais ?
- C’est mon fiancé… Otage ! C’est pas possible ! … Que puis-je faire ?
- Rassure-toi, nous sommes là pour les libérer. Tout va bien se passer, je te contacte dès que tout sera fini.
- Je veux venir avec vous.
- Tu sais que c’est impossible. Nous allons à Agadir établir notre base arrière, je te préviens dès que j’ai plus d’informations.
- Je me ferrais petite… Je ne peux pas rester les bras croisés à attendre.
- Voyons Sarah, tu connais les procédures.
L’armada des camions militaires à Agadir ne passe pas inaperçue. Sarah, qui est arrivée depuis la veille, va essayer de glaner quelques informations auprès du commandant :
- Où sont-ils ? Quand pensez-vous intervenir ?
- Rien n’est encore décidé. Nous attendons l’ordre de Paris, dès que le lieu exact de leur détention sera confirmé.
- Je peux venir avec vous, supplie Sarah.
- Désolé. Je te préviens dès que j’en saurais un peu plus.
Sarah ronge son frein, que peut-elle faire ? Elle connaît les procédures. Elle confie l’adresse de son hôtel à Félix, et le remercie de la prévenir :
- Tu me dis rapidement.
---oOo---
Dans la journée du lendemain, rien ne bouge, la ville est calme. Les camions sont toujours alignés en bordure du terrain d’aviation, prouvant que l’opération n’a pas encore été lancée. La presse ne s’est pas encore déchaînée en échange de la primeur de l’information.
Sarah se doute que l’intervention est imminente, le secret ne peut être gardé indéfiniment, et il ne faut pas alerter les terroristes qui ont des oreilles partout. Officiellement, les troupes arrivées à Agadir doivent sécuriser l’aéroport qui a reçu des menaces dont personne ne connaîtra jamais l’origine.
Le terrain est surveillé, plus personne ne peut s’en approcher. Sarah tourne en rond dans sa chambre d’hôtel. Elle appelle Aïcha à Paris, elle aurait pu l’aider, mais elle est partie en mission. Michel lui confie que l’opération est top secrète, lui non plus n’arrive pas à savoir.
Encore une journée à attendre, sans savoir quoi faire. Sarah est de plus en plus inquiète « Et s’il n’était pas là ? Où ont-ils pu les emmener ? ».
Des coups sur la porte de sa chambre la réveillent. Il ne fait pas encore jour. A moitié endormi, elle regarde son réveil, 4 heures.
- Nous partons sur zone dans une heure, le commandant m’a chargé de vous prévenir. Si vous voulez vous joindre à nous ?
Le commandant a changé d’avis, c’est inespéré, elle n’hésite pas. Quelques minutes plus tard, Sarah monte dans un des 300 Camions Arquus VLRA français acquis récemment par le Maroc, avec quelques journalistes triés sur le volet, deux observateurs de l’ONU et une de l’Union Européenne.
Les otages sont retenus prisonniers dans le désert marocain, à moins de 200 kms au sud d’Agadir. Le feu vert est arrivé de Paris, le Président de la République a donné son accord.
Pas une seconde à perdre, tout est prêt. L’ordre de départ est donné.
Précédés d’une automitrailleuse Panhard AML 90, une pièce de musée datant de l’indépendance du pays, six VLRA foncent tous feux éteints sur la route de Tan-Tan en plein Sahara Occidental. Le camion de Sarah ferme la marche, suivi de loin par trois ambulances équipées des derniers équipements de réanimations. Bifurcation en plein désert, du sable à perte de vue. Guidés depuis Paris, les véhicules s’enfoncent dans le noir.
Ce matin, avant de partir, le commandant Félix a expliqué à Sarah le détail de l’intervention qui doit impérativement avoir lieu, en présence d’observateurs étrangers venus au nom de la communauté internationale. Souveraineté nationale exige, seule l’armée du pays peut intervenir sur son territoire, les soldats français sont là en assistance technique, s’ils doivent tirer personne ne devra le savoir. Des spécialistes assurent le lien avec Paris grâce au satellite de communication militaire Syracuse 4A envoyé avec succès par une fusée Ariane depuis le centre spatial de Kourou. D’ailleurs, Le Président, le ministre de la Défense et le Chef d’Etat-Major des armées vont suivre en direct l’intervention sur un écran géant depuis la cellule de crise située au sous-sol de l’Elysée. Les hommes du RAID ont pour mission de prendre en charge les otages libérés et de les ramener sains et saufs en France. Les journalistes pourront témoigner du bon déroulement de l’opération, face à une opinion publique prompte à tout critiquer. Sarah, elle, n’a aucune raison d’être là, elle doit se faire toute petite.
Le jour va bientôt se lever. La colonne s’est arrêtée, Sarah ne voit rien. Elle entend ces simples mots « c’est là ». Rien ne bouge. Tout le monde descend et se met à l’abri des camions suivant les ordres qui claquent dans la nuit.
Pour bénéficier de l’effet de surprise, l’assaut doit être donné par l’armée marocaine avant que les gardes endormis ne se réveillent.
Les soldats sont prêts à intervenir, l’arme au point. Grâce à ses lunettes infrarouges, Sarah voit des ombres se diriger vers des bâtiments de terres et de briques, tout un village dont la couleur se confond avec le sable. Tout à coup, une explosion sur la droite, un bâtiment vient de sauter. On entend des cris de toute part. Un nuage épais obscurcit le ciel.
Sans réfléchir, Sarah jaillit de sa cache, les soldats qui l’entourent ne peuvent la retenir. Elle fonce vers le lieu de l’explosion, droit devant elle :
- Nicolas… non Nicolas !
Instinctivement, elle sait qu’il est là, elle le sent. Elle court vers la fumée qui s’échappe du bâtiment sans faire attention aux multiples pierres qui tombent autour d’elle, comme s’il en pleuvait. C’est le moment de se souvenir qu’elle a été championne junior du 100 m quand elle était au collège.
L’attaque a commencé, les soldats s’élancent à l’assaut du village qui sert de prison aux otages. Un feu nourri les accueille. Les terroristes n’ont pas attendu pour riposter, des tirs partent dans tous sens. Sarah est championne de tir à ses heures, elle reconnaîtrait entre mille le son mélodieux de l’AK-47 russe autrement dit d’une Kalachnikov, l’arme favorite des terroristes. Lui répond en écho le crépitement des MI6A4 américains de l’armée marocaine, et au loin elle perçoit le son caractéristique du fusil d'assauts allemands HK 416 F qui équipe l’armée française.
Les balles sifflent, des explosions se font entendre.
Arrivée près d’un mur encore debout, Sarah s’appuie pour reprendre son souffle, étonnée d’être encore en vie. Rien de cassé, aucune balle ne l’a atteinte. Elle se met à l’abri, à l’abri de quoi ? Elle n’a aucune idée de la position des tireurs. Elle s’accroupit espérant passer inaperçue avec la veste treillis qu’on lui a donné ce matin avant de partir.
L’armée marocaine a fait sauter l’entrée du village. On ne voit rien à 10 m, plusieurs maisons émergent de la fumée en train de se dissiper.
Sarah agit d’instinct. Au diable les procédures, prenant une grande respiration, son pistolet de service à la main, elle se rue à l’intérieur du bâtiment en ruine. Si quelqu’un devait s’interposer, elle n’hésiterait pas. On retrouverait dans la poitrine d’un terroriste une balle de calibre 7,65 provenant d’un pistolet de la police nationale française qui n’avait rien à faire là.
Sans vraiment savoir où elle va, Sarah bute sur deux corps tenant une Kalachnikov à la main, l’explosion les a fauchés d’un seul coup. Un peu plus loin, un troisième corps, certainement les gardes laissés pour exécuter les prisonniers en cas d’attaque. Espérons qu’ils n’ont pas eu le temps d’exécuter leur mission.
Dans la première maison, d’un coup de pied rageur elle enfonce une porte, découvrant un homme hirsute, méconnaissable. C’est Luigi Capelli, le journaliste italien enlevé au Mali il y a 18 mois. Les négociations pour sa rançon traînent en longueur, sa famille ne croit plus en son retour. Le pauvre homme meurt de soif, Sarah le rassure, lui donne sa gourde.
Ensemble, ils découvrent Nathan le canadien français enlevé à Tombouctou il y a quelques jours. Il est mal en point, il a été torturé. Son crime est d’avoir épousé une étudiante malienne à Montréal. Quand la guerre a commencé, ils sont venus en Afrique chercher la famille de sa femme pour les mettre à l’abri, trop tard, le piège s’est refermé sur eux. Ils n’ont jamais pu repartir. Sa femme, ses parents, ses frères et sœurs, toute sa famille a été égorgée devant lui lors de son enlèvement. Encore sous le choc, il n’est pas en état de bouger, des brancardiers viendront prendre soin de lui.
Avançant avec précaution dans la pénombre, Sarah voit des ombres, amis ou ennemis, dans le doute elle se méfie. Le désordre est indescriptible, le souffle de l’explosion a tout balayé. Là, derrière une table renversée, une forme allongée sur le sol, plus aucun doute. Elle se précipite vers le corps sans vie de Nicolas, au milieu des gravats, des meubles renversés, la tête en sang.
Elle tombe à genoux, elle est arrivée trop tard. Prenant la tête de son amour contre son ventre, elle le berce en lui caressant le visage, sans se rendre compte que ses mains sont pleines de sang, du sang de Nicolas.
Les tirs ont cessé, la pièce est maintenant envahie par les soldats qui l’ont suivie. Des ambulanciers déposent délicatement le corps de Nicolas sur une civière « celui-là est vivant. Vite ! Il faut l’évacuer ».
« Vivant » ce mot résonne dans la tête de Sarah qui éclate en sanglots, libérant la tension retenue depuis le matin, sans sentir les bras puissants qui l’emmènent. Elle se retrouve devant l’ambulance dans laquelle Nicolas vient d’être installé. Deux infirmières s’activent, déjà un goutte-à-goutte le ramène progressivement à la vie.
Le commandant du RAID la prend par le bras :
- Tu nous as fait une sacrée frayeur. Viens, on s’en va, les forces marocaines vont finir de nettoyer la zone.
Dans l’ambulance, Sarah est anxieuse. L’infirmière la rassure, Nicolas dort, il n’est pas dans le coma. Le souffle de l’explosion l’a projeté par terre, un mur est tombé sur lui, occasionnant ses nombreuses blessures. Un coup sur la tête lui a fait perdre connaissance. Dans quelques jours, il devrait aller mieux.
Elle n’apprendra le sort des autres otages qu’une fois arrivée à Agadir.
Les deux amis de Nicolas ont été retrouvés sains et saufs, effrayés par les explosions et les tirs, mais en bonne santé. Ils sont dans une autre ambulance, avec deux soldats blessés.
Leur chauffeur marocain a eu moins de chance, il a été décapité à l’arme blanche devant eux, pour l’exemple. Il avait 5 enfants. Sarah se jure d’aller voir sa femme, elle n’en aura pas le temps.
Le Caporal-chef Fletcher, un savoyard engagé volontaire à 18 ans, depuis 6 mois au Mali, a été victime de son devoir. Son épouse enceinte recevra dans quelques heures la visite d’une délégation militaire venue lui annoncer la mauvaise nouvelle. Il recevra la légion d’honneur à titre posthume lors de l’hommage national qui lui sera rendu dans la cour d’honneur des Invalides en présence du Chef de l’Etat.
---oOo---
Quelles vacances !
Un avion militaire ramène Sarah et Nicolas en France, avec une partie des membres du RAID, une équipe médicale, trois blessés français, mais aussi un cercueil à l’arrière de l’appareil.
Nicolas est toujours inconscient, Sarah le tient par la main « cette fois, je ne le lâche plus, plus jamais ». Les médecins sont formels, il s’en sortira, aucun organe vital n’a été touché, mais il a perdu beaucoup de sang, et il souffre de multiples contusions.
Arrivée à Paris, il est admis en observation à l’hôpital militaire Percy à Clamart, celui du Val-de-Grâce étant fermé depuis quelques années.
Rachel vient aider sa sœur. A tour de rôle, elles veillent Nicolas toujours sous perfusion. Il est faible, sous l’effet des calmants il dort toute la journée. A plusieurs reprises, il a ouvert les yeux sans comprendre où il était.
Ce matin, alors que les infirmières s’affairent autour de lui, changent ses pansements, elles entendent faiblement « j’ai faim ». Sarah se lève d’un bond, le cœur battant. Une infirmière déclare en souriant « s’il a faim, c’est bon signe ».
Nicolas ouvre les yeux lentement. Son regard passe d’une infirmière à l’autre, regarde les murs, le plafond, étonné d’être au lit dans ce qui semble être un hôpital. Il remarque enfin Sarah au pied de son lit, elle a les traits tirés, un sourire illumine son visage, « Que fait-elle là ? », « J’ai mal partout », « Où suis-je ? Que s’est-il passé ? ». Il a du mal à retrouver ses esprits « Le Maroc, les terroristes, notre chauffeur assassiné, l’explosion et plus rien, le trou noir… Quel mal au crâne ! Aïe ma tête !».
Le médecin-colonel arrive à son tour :
- Enfin, vous vous réveillez… Vous devez une fière chandelle à votre fiancée, elle vous a sauvé la vie.
Nicolas regarde Sarah avec reconnaissance. Elle croit déceler de l’amour dans son regard, mais ne se berce-t-elle pas d’illusion ?
---oOo---
Il est temps de reprendre du service, les vacances sont terminées. Tandis que Rachel reste au chevet de Nicolas, Sarah décide de retourner à l’Office Central, elle doit bosser. En arrivant, elle voit Jérôme préoccupé devant son ordinateur.
Son regard est attiré par les images qui défilent sur l’écran. Des sexes de femmes, plutôt de petites filles, en gros plans, parfois une main d’homme les caresse, un doigt les pénètre.
- Alors Jérôme, toujours à regarder des foufounes, tu y prends goût… Dis donc, elles ne sont pas un peu trop jeunes pour toi ?
Depuis plusieurs mois, la police traque un réseau pédophile. Il y a une semaine, plusieurs pays européens ont lancé un grand coup de filet, plus d’une centaine de personnes ont été appréhendées, des consommateurs d’images, à Francfort, à Paris, Athènes, Milan… Des ordinateurs saisis, des milliers de photos ont été récupérées. Combien de petites victimes innocentes ? Comme ses collègues, Jérôme les analyse. Il a déjà réussi à trouver des points communs, un mur, un pot de fleurs, des meubles, qu’il compare à une banque d’images. Il n’a qu’une idée en tête, coincer le photographe, trouver l’endroit où ces photos ont été prises.
Toujours sérieux, absorbé par son travail, Jérôme ne relève pas la remarque de Sarah :
- Regarde cette main.
- Et alors ?
- Regarde ce doigt.
- Celui d’un salaud de pédophile.
- Cette fois, on le tient.
- Quoi ?
- Regarde bien cette photo. J’ai réussi à isoler son empreinte.
- L’empreinte digitale sur le doigt du violeur ?
- Exact. La recherche sur la base de données européenne SIS (Système d’Information Schengen) a matché. C’est un hollandais, habitant maintenant en Ukraine. Il a un pedigree long comme le bras, plusieurs condamnations aux Pays-Bas et en Belgique pour agressions sexuelles. Regarde-moi cette tête de pervers.
L’information va être relayée sans délai via Interpol à toutes les polices, en espérant la collaboration de l’Ukraine, ce qui n’est pas gagné d’avance. Sarah pense surtout aux petites victimes, qui sont-elles ? Que sont-elles devenues ?
Perdue dans ses pensées, elle n’a pas vu entrer Michel son patron dans le bureau :
- Que fais-tu là ? Je te croyais en congé… Passe me voir dans mon bureau.
- …
- Alors pas trop dures ces vacances ? Tu sais que je me suis fait remonter les bretelles à cause de toi, ton intervention n’a pas été appréciée en haut lieu.
- Je comprends chef… mais je ne regrette rien… - Des regrets de ta part m’auraient étonné… Cette fois encore j’ai tout pris sur moi, l’affaire va en rester là… mais …- Mais ?
- Tu nous as fait une sacrée frayeur. A titre personnel, je te félicite. Ton courage fait honneur à toute l’équipe.
- Merci chef… Au fait, je n’ai pas vu Aïcha.
- Elle revient dans deux jours d’une mission en Afrique- En Afrique ? Qu’est-elle allée faire là-bas ?
- Depuis quelque temps, Interpol nous signale des morts suspectes, entre autres une certaine Kassandra Konrad à Vienne et Mathias Chuquet en France bien connu de nos services. Il semble que quelqu’un fasse le boulot à notre place.
- Pourquoi en Afrique ?
- Ce serait trop long à t’expliquer. Sur demande d’Europol, elle est partie sur place, avec nos collègues autrichiens et allemands, interroger un certain Colonel Mombassa. Ils sont arrivés trop tard, juste pour constater le décès pas très catholique du Colonel à Bujumbura.
- Que s’est-il passé ?
- Impossible de savoir, et les autorités locales ne semblent pas pressées d’élucider ce mystère.
- Ouais ! On ne saura jamais.
- Aïcha te racontera ça à son retour… Avec ce que tu as vécu au Maroc, tu devrais aller voir le psychologue du service.
« Pff ! Un psy ? Et puis quoi encore ? ». A sa tête, Michel comprend qu’il se fait des illusions, il ne la connaît que trop :
- Bon, rentre chez toi maintenant, reposes toi… de toute façon, je ne veux plus te voir avant 15 jours.
---oOo---
Avec l’accord des médecins, Nicolas peut sortir. Trop faible pour rester seul, Sarah se propose de jouer les infirmières, il pourrait s’installer chez elle. Tous les jours une infirmière, une vraie, passera refaire ses pansements.
Une ambulance dépose Nicolas devant chez elle, content de retrouver cet appartement qu’il a si bien connu. Les infirmiers le mettent au lit et donnent leurs dernières consignes avant de partir.
Les calmants agissent encore, Nicolas somnole. Comment réagira-t-il quand il sera tout à fait rétabli. Sarah préfère ne pas y penser, pour l’instant elle nage dans le bonheur.
Nicolas veut tout savoir, comment est-il arrivé là ? Que s’est-il passé après son enlèvement ? Il ne se souvient que de l’explosion et de s’être retrouvé dans un lit à l’hôpital. Elle lui raconte l’intervention de l’armée, sans rien dire du motif de sa présence sur place.
Lui aussi raconte sa vie au Maroc, sa virée dans le désert, leur enlèvement, l’assassinat de leur chauffeur, leurs geôliers, sa peur, isolé de ses amis sans savoir ce qu’ils étaient devenus, ni savoir si quelqu’un en France s’intéressait à leur sort. Elle lui montrera plus tard les journaux qu’elle a gardés.
Assez parlé, il est tard, Nicolas ne doit pas trop se fatiguer. Après avoir partagé un petit repas, Sarah lui donne les médicaments qui doivent lui permettre de passer une bonne nuit. Elle attend d’entendre sa respiration régulière pour s’affaler dans un fauteuil. Il ne lui a pas parlé de sa trahison, elle n’a rien dit de son départ, de l’annulation de leur mariage. Pourtant ils n’ont rien oublié, les explications ce sera pour plus tard, ou peut-être jamais.
Machinalement, Sarah allume la télé et zappe d’une chaîne à l’autre sans véritablement regarder son écran.
Tiens, un film policier américain en noir et blanc, elle reconnaît un acteur sans se souvenir de son nom. Il est dans un bar, il parle tout seul devant une bière.
Elle passe sur une autre chaîne, sur une autre, puis une autre, rien d’intéressant. Culturebox rediffuse le concert de la violoniste Muriel Gautier à Berlin pour le 20ième anniversaire de la chute du mur. Le violon magique de la concertiste l’envoûte, elle se laisse porter par la musique. Ses yeux se font lourds, elle s’allonge sur le canapé du salon, épuisée, elle a juste le temps d’éteindre son poste avant de s’endormir.
Dans la nuit, un bruit la réveille, elle se redresse aux aguets, « Nicolas, c’est toi ? ça va ? »Pour toute réponse, Nicolas s’assoit à côté d’elle, la prend dans ses bras posant ses lèvres sur les siennes. Elle répond à son baiser en fermant les yeux.
Bien vite le pyjama de Nicolas rejoint la nuisette de Sarah sur le tapis. Elle se laisse retomber lentement en l’entraînant, et constate avec plaisir que les médecins avaient raison, aucun organe essentiel n’a été touché.
Nicolas la couvre de baisers, ses seins, son ventre, instinctivement elle écarte les jambes lui permettant d’embrasser ses lèvres intimes. Il se grise de son odeur retrouvée, elle savoure ses baisers. Quelques coups de langue sur son petit bouton déclenchent l’orgasme qu’elle attend depuis si longtemps.
Sans le brusquer, c’est un convalescent, elle veut à son tour lui prouver son amour. Ses mains redécouvrent son corps qu’elle avait peur d’avoir oublié, sa bouche, ses fesses, son sexe. Avec tendresse, après l’avoir caressé quelques instants, elle le prend dans sa bouche avec plaisir.
Allongée sur le dos, une jambe sur le canapé, l’autre pendant dans le vide, elle s’abandonne à son amour retrouvé. Son gland écarte les lèvres gonflées de plaisir qui s’offrent à lui, il la pénètre lentement comme elle en rêve depuis tant d’années. Pendant plusieurs minutes, il va et vient en elle. Pubis contre pubis, son bassin va à sa rencontre accentuant la pénétration. Le plaisir les submerge. Sarah se laisse emporter par un orgasme fulgurant quand il se répand en elle.
Dans l’obscurité du salon, ils ne peuvent voir le sourire radieux qu’ils affichent tous les deux. Nicolas pose ses lèvres sur celles de Sarah dans un tendre baiser, avant de lui murmurer doucement « je t’aime » à l’oreille, comme s’il ne voulait pas qu’elle l’entende.
Sous la douche, ils se lavent mutuellement en riant de bonheur. Elle s’accroupit devant lui, une main agrippée à ses fesses, elle fait aller et venir ses lèvres le long de sa queue bien dressée, l’autre main caresse ses bourses. Aspirant le gland à chaque passage, ses joues se gonflent, elle le pompe consciencieusement.
Ne voulant pas aller trop vite, il la relève. Elle se colle contre lui. Passant ses bras autour de son cou, elle l’embrasse, un vrai baiser, un long baiser, celui d’une femme à son amant. L’un contre l’autre, corps contre corps, ses seins contre son torse, leurs mains se caressent mutuellement, les fesses, le dos, les cuisses. Elle lève une jambe, la passe derrière ses fesses, saisit le membre de chair qui palpite contre son ventre, le frotte sur ses lèvres toujours humides, le positionne. Debout il s’enfonce en elle, la tenant par les fesses, bien ancré sur ses jambes. S’accrochant à lui, elle ondule des hanches et des fesses, le branle avec ses muscles intimes. C’en est trop, il ne tient plus, il jouit en elle, lui arrachant un nouvel orgasme qui la laisse pantelante dans ses bras.
Avant de se coucher, Sarah se sent obligée de lui confier :
- Nous n’avons pas été prudents mon chéri, j’ai arrêté la pilule il y a plusieurs mois.
Content de le savoir, Nicolas la regarde, ses yeux parlent pour lui.
- Pourquoi être prudent ? Tu sais, on ne gagne pas tous les jours à la loterie.
- Je n’ai jamais cessé de t’aimer.
Ils s’embrassent amoureusement, et s’endorment blottis l’un contre l’autre, dans son lit de convalescence.
Les jours se suivent et se ressemblent. Nicolas retrouve rapidement la forme grâce au bon soin de son infirmière particulière. Il le lui prouve tous les jours.
---oOo---
Sarah est très touchée de l’attention de son collègue italien, capitaine des Carabinieri. Giuseppe, informé de son intervention marocaine qui lui a permis de libérer le journaliste Luigi Capelli, lui a envoyé un petit mot gentil avec deux bonnes bouteilles de Chianti, du classico, le meilleur.
Ce n’est pas le seul, son passage au Maroc n’est pas passé inaperçu outre-Atlantique. Jacques de la Gendarmerie Royale canadienne l’invite à venir se reposer dans sa résidence en Floride. Comme beaucoup de Québécois, Jacques fuit les rigueurs de l’hiver dans une marina du côté de Palm Beach.
Sans réfléchir, sans même en parler à Nicolas, elle accepte et prend deux billets sur internet. C’est ainsi qu’ils se retrouvent deux jours plus tard dans un avion en partance pour Miami.
En arrivant, ils font l’amour dans un hôtel Art déco de Miami Beach face à l’océan, avant de gagner la marina de Jacques.
Le lieu est idyllique, passant leurs journées sur la longue plage de sable fin quand ils ne sont pas sur leur lit, dans le salon ou sur la table de la cuisine à rattraper le temps perdu.
Ils sillonnent la région, un peu de tourisme pour se faire des souvenirs. Ils font l’amour dans un Motel de Cap Kennedy, à l’arrière de leur voiture à St Augustine la plus vieille ville des Etats-Unis, dans les Everglades en faisant attention aux alligators qui pullulent dans le parc. Elle est nue dans leur voiture quand il roule à tombeau ouvert sur le sable mouillé de la plage de Daytona Beach.
Sur les conseils de Jacques, ils partent deux jours dans les Keys, ce chapelet d’iles au sud de la Floride, pour faire l’amour face au coucher de soleil de Key West, enfin Jacques n’avait pas été aussi précis sur ce point.
Elle aurait aimé rencontrer le sergent Jack Spilane à Orlando, mais il n’a pas répondu au message qu’elle lui a envoyé avant de partir. Se souvient-il encore de cette policière française ?
Quelques jours après leur retour à Paris, Sarah a la certitude d’avoir gagné à la loterie.
---oOo---
Comme dans tous les contes de fées, Sarah et Nicolas se marièrent et ils eurent beaucoup d’enfants.
Enfin non, pas tout à fait… Nicolas a trouvé un travail en région parisienne. Ils se sont pacsés à la naissance d’Elise, leur petite princesse aussi belle que sa maman.
Pas question pour Sarah de prendre une année sabbatique et de rester à la maison. Au bout des deux mois d’arrêt réglementaires, elle est prête pour de nouvelles aventures.
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1 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
La Série "Sarah Castaing " est vraiment superbe.
Je relis souvent vos récits (avec ceux de quatre ou cinq autres auteurs)
car vous êtes un de mes auteurs préféré sur ce site (& un autre) dans ce style d'histoires, vous traitez vos fictions, si proches des réalités humaines, avec respect, sans vulgarités. Donc si je vous relis souvent, c'est que votre imagination à produire vos textes me manquent. Je sais comment expliquer cela mais se serait trop long à démontrer ici. Allez! il y a quand même trois récits que j'aime moins, mais c'est sans importance, je respecte toujours les auteurs & leurs choix, leur courage aussi.
Au plaisir de vous lire & merci à vous.
arnojan
Je relis souvent vos récits (avec ceux de quatre ou cinq autres auteurs)
car vous êtes un de mes auteurs préféré sur ce site (& un autre) dans ce style d'histoires, vous traitez vos fictions, si proches des réalités humaines, avec respect, sans vulgarités. Donc si je vous relis souvent, c'est que votre imagination à produire vos textes me manquent. Je sais comment expliquer cela mais se serait trop long à démontrer ici. Allez! il y a quand même trois récits que j'aime moins, mais c'est sans importance, je respecte toujours les auteurs & leurs choix, leur courage aussi.
Au plaisir de vous lire & merci à vous.
arnojan