Luz
Récit érotique écrit par Misa [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 26-01-2015 dans la catégorie Plus on est
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Luz
Des bagues à tous les doigts une gueule d’ange des rires qui éclatent tout le temps, Luz porte bien son nom, c’est une fille lumière.
Elle fait tourner sa robe de gitane et ses yeux brillent, des bouches qui s’ouvrent de joie : c’est que ses cuisses sont belles et qu’elle a de jolies fesses, qu’une culotte ça gêne et qu’elle n’aime pas s’encombrer de détails.
Il y a un feu de bois flotté, une guitare et du vin des étoiles dans le ciel et les yeux.
Ils chantent faux ils chantent fort c’est l’été « Baila baila chica ».
Quelques-uns dans la nuit se baignent dans l’écume qui brille sous la lune et d’autres s’endorment autour du feu, un couple s’éloigne vers la dune, Luz fredonne une chanson sa jupe étalée sur le sable, écarte en riant les mains du garçon qui l’enlace et caresse ses seins, se tourne vers lui ébouriffe ses cheveux lui montre d’un signe une autre qui est seule et le pousse dans le sable vers elle.
Luz veut danser chanter boire du rosé plus très frais à la bouteille, Luz ne veut pas flirter cette nuit.
Début juillet elle a fait du stop pour venir, venir sans savoir où, juste aller vers la mer et le soleil. Un camion Porte d’Italie, un représentant de commerce à Tours, une vieille dame à Niort qui s’arrêtait à Floirac et l’a invitée à dormir chez elle, un camionneur espagnol jusqu’à Magesq, un couple de hollandais et enfin la mer.
C’était le bon endroit, c’était bien, le sable était chaud et les gens souriaient quand elle souriait, il y en avait même qui se baignaient nus et ça l’arrangeait, elle aime le soleil sur ses fesses, celui qui louait les planches de surf à l’entrée de la plage voulait bien qu’elle lui confie son gros sac tout l’après-midi pour qu’elle puisse aller bronzer, il regardait douce quand elle s’est changée et Luz riait parce qu’il se cachait mal. Elle a jeté un paréo sur son épaule et lui a emprunté son chapeau de paille effrangé pour être moins nue.
Le soir, premier soir, elle dansait autour d’un feu, a suivi au milieu de la nuit ceux qui partaient, a partagé une tente avec une belge qui ronflait un peu. Au matin elle s’est présentée à la réception du camping. Elle restait. Pourquoi voyager plus loin ?
Certains sont partis, d’autres restés, des nouveaux s’installent dans ce coin du camping faisant cercle autour de la grande toile tendue entre quatre pins, partagent les repas et les mots de leurs pays, les bières et les chansons dans la nuit. Levés tard et jamais couchés avant l’aube, parfois un vigile le soir vient leur demander de chanter moins fort, reste avec eux un moment, son chien pas si méchant acceptant les caresses en rongeant les os d’un poulet qu’ils ont gardés pour lui.
Luz est toujours là, venue pour deux mois, peut-être trois, tant qu’il y aura du soleil. Pour son sourire ou ses seins elle a pleins d’amis, ceux qui veulent la rejoindre sous sa tente, ceux qui veulent l’entraîner dans la leur, elle sourit si grand en les serrant dans ses bras pour une bise et un refus qu’ils ne sont pas trop déçus, juste un peu jaloux quand à un elle dit oui pour la nuit, le console après parce qu’il n’y a qu’une nuit, rient avec elle un matin en la voyant sortir toute nue de la tente de la timide Janis qui rougit, qui s’en va demain, et s’envelopper dans son grand paréo bleu et blanc.
C’est l’été.
Deux nouveaux sont arrivés, ont trouvé une place près de la haie en bordure du cercle, ont laissé portes ouvertes leur voiture sans déballer, pour dire bonjour et se présenter. Lui c’est un grand brun joues et cheveux en broussaille qui a les yeux fatigués de la route de nuit, elle une blonde toute dorée qui a encore sur la joue la marque d’un oreiller.
Lui c’est Yann elle Julie.
Lui serre les mains, elle, distribue des bises.
Tout le monde aide. Descendre le coffre de toit et la planche de surf, sortir la tente et les sacs, les matelas pneumatiques et les sacs de couchage. Le réchaud à gaz, Yann le pose directement sous la grande toile et étale sous la toile leur plaid à motifs japonais.
Luz prépare le thé. Une autre amène des gâteaux. Tout le monde s’arrête et les rejoint, il sera bien temps de dresser la tente plus tard.
Ils racontent la route, on leur dit la plage et les vagues, un dit encore deux jours, Janis dit demain. Eux, ils savent pas quand, ils ont le temps, pas pressés, et quand ils demandent s’il fera beau il y en a un pour gentiment pousser Luz de la main sur l’épaule et dire « Vous risquez rien, c’est elle le soleil … », avec un sourire et les yeux du regret, parce hier elle lui a dit non avant d’aller rejoindre Janis, « … des fois même il brûle un peu ».
Luz se lève et tout le monde suit. Certains rangent et d’autres vont aider à monter la tente, une vient lui montrer une liste de courses et Luz lui donne la pochette où tout le monde quand il peut dépose un billet. Julie s’inquiète de cette cagnotte et Luz dit demain, la prend par le bras pour lui montrer toilettes et douches, à deux allées plus loin, ralentit pour attendre Janis qui fait de grands signes.
Il faut du temps pour aller jusqu’aux sanitaires, parce qu’il y en a beaucoup sur le chemin à qui il faut dire bonjour, refuser un café et rire d’une histoire, faire une bise à la vieille dame qui ne quitte jamais sa caravane, au tout petit qui est tombé hier en vélo. Julie s’amuse et Janis hausse les épaules, c’est comme ça tous les matins, Luz connaît tout le monde, et Julie s’amuse encore quand Luz claque en riant les fesses de Janis qui rougit en la suivant dans une cabine de douche.
Ils ont aussi leur coin de plage à eux, s’y retrouvent l’après-midi. Yann guette les vagues et les surfeurs qu’il va rejoindre bientôt, enfile sa combinaison sur son bermuda, Julie attend assise sur sa serviette de bain, regarde ceux qui ont suivi, trois filles et deux garçons, s’installer, maillots fluos et bermudas, regarde approcher Luz qui sur la plage aussi à beaucoup de bonjours à donner avant de les rejoindre, vient vers eux d’un pas dansant en tenant d’une main son chapeau de paille et de l’autre son paréo bousculés par le vent de mer. Luz s’assoit près d’elle et ouvre son paréo qu’elle étale sous elle, pose son chapeau à un bout et le livre qu’elle tenait sous son bras à l’autre.
Elle n’a pour son après-midi à la plage que cet essentiel : un chapeau un livre et son paréo. Julie attendait indécise ; elle défait l’agrafe dans son dos et fait glisser sa culotte de maillot sur ses jambes, rassurée de ne pas être seule à aimer le soleil toute entière, pince les lèvres au rire de Luz, « T’osais pas ! », proteste et cède quand Luz la redresse d’une main « Viens, on se baigne » sous le regard ébahi de Yann, qui ne s’attendait pas à voir sa copine se promener nue sur la plage. Mais on ne résiste pas à Luz.
Il a fait grand soleil tout juillet.
Beaucoup sont venus, beaucoup sont partis, Luz Julie et Yann sont restés.
Ils sont étudiants tous les trois, ont quelques économies pour l’été.
Les premiers jours, Luz était comme elle était au début, rieuse et nature. Elle sortait de sa tente en petite culotte le matin et s’enroulait dans son paréo, ébouriffait les cheveux des garçons avant de leur faire la bise, se plaignait à Yann de sa barbe de 3 jours qui piquaient ses joues, prenait les filles dans ses bras pour un pas de danse improvisé.
Et puis elle avait changé, se tenait en retrait, à distance, n’avait plus les petits gestes, le câlin facile qui lui était si naturels au début.
— Ça fait un moment que t’as pas de copine.
— Ni de copain, d’ailleurs. Je suis multicartes.
— Je croyais que ... t’étais avec une fille quand on est arrivés, et personne depuis.
— Eh non !
— Il y en a pas mal qui te draguent, pourtant. Personne pour te rendre ta bonne humeur ? T’es moins gaie ! ça te réussit pas , l’abstinence !
— Ne t’inquiète pas ! Tu vois pas les cernes sous mes yeux ?
— Tu racontes des blagues !T’étais toute seule, ce matin !
— Eh oui … toute seule !
— Ah ! je vois ! Mais c’est moins drôle ! Qu’est-ce qu’il faut que je fasse pour que tu te remettes à chanter ?
— Si c’est une proposition, c’est pas une bonne idée, Julie …
— Yann aussi aimerait bien que tu te remettes à chanter …
— Deuxième mauvaise idée. Il vaut mieux que je m’en tienne à ma méthode.
— Tu préfères tes caresses ? Tu dois faire ça bien ! Tu me montres ?
— T’es bête.
Depuis le tout début de leur échange, elles savaient l’une et l’autre, depuis quelques jours elles se tournent autour, se cherchent et se fuient. Elles savaient ce que l’autre voulait, ce qui devait être dit. Parce qu’il y avait les regards et les silences. Il fallait jouer. Faire les choses dans l’ordre. Susciter les questions, obtenir les réponses, provoquer.
Depuis quinze jours ils vivaient en permanence ensemble. Courses, cuisines, lessives, repas, toilette, plage, ne se quittaient que tard dans la nuit ou au petit matin.
Elles avaient parlé, s’étaient interrompues parce que la bouilloire chantait, les tentes s’ouvraient, une nouvelle journée.
— Elle t’évite parce que tu lui plais !
— Non ! c’est toi.
— Tu sais … à moi aussi elle me plaît bien. Tu m’en veux ?
— Pourquoi ? Elle me plaît aussi, tu sais !
— C’est compliqué …
— Ouais … peut-être oui …
— … et peut-être non !
Sur le chemin de la plage Luz marchait loin devant eux. Yann serrait un bras autour de la taille de Julie sa planche sous l’autre bras. Les choses étaient dites. Il faisait beau. C’est bien, l’été.
Il y a un feu de bois flotté, une guitare et du vin des étoiles dans le ciel et les yeux.
Ils chantent faux ils chantent fort, nuit d’été.
Luz fait tourner sa robe de gitane et ses yeux brillent, des bouches qui s’ouvrent de joie : c’est que ses cuisses sont belles et qu’elle a de jolies fesses, qu’elle montrait au soleil de l’après-midi, qu’elle a habillées de blanc cette nuit.
Le feu le vin la danse, la tête lui tourne un peu, Luz s’assoit sur sa robe étalée sur le sable. Julie la noie dans son ombre, s’interpose entre elle et le feu, s’agenouille ent rampe sur les genoux, encadre les jambes allongées et vient s’asseoir dessus, ses mains fraîches de la nuit sur les joues brûlantes du vin de la danse du feu, brûlantes d’elle sur ses genoux, d’un poids dans son dos et de la barbe qui gratte son cou, des bras qui se ferment sur sa taille, du baiser dans ses cheveux, des lèvres sur sa bouche.
Ils sont venus à elle « Vous êtes fous ! » elle rit à la nuit, d’une main dans son dos attire le visage de Yann sur sa joue, d’une main dans le cou de Julie garde sa bouche contre ses lèvres où elle goûte le rosé du soir qu’ils ont partagé, du rosé en baiser qui enivre..
Ils étaient fous peut-être, elle était folle aussi.
— T’as mis une culotte ce soir !
— J’aime qu’on m’enlève ma culotte, c’est un joli moment.
— Je prendrai mon temps.
— Il faut mettre longtemps.
— Et moi ?
— Toi tu regarderas, et puis tu m’enlèveras la mienne.
— Lentement, j’ai compris.
Ils se sont éloignés en emportant le drap de lin sous les sifflets et les rires, eux étaient silencieux, Luz au milieu, déjà dans un monde à eux, où il n’y a plus de mots.
Le buisson sombre ils savaient, pas sa douceur, pas le miel qui attendait au secret. Il fallait la patience. Pas encore. Elle était à découvrir pour eux, elle avait à les découvrir, ils avaient le temps d’une nuit d’été.
Lui, glissait la main sur le nylon blanc, cherchant sa place entre leurs ventres accolés, elle, caressait la main et cédait la place, interrompait leur baiser, se penchait pour embrasser les seins, jouait du bout de la langue sur le petit téton brun presque noir comme les yeux noirs qui riaient, frissonnait du doigt si léger sur son petit slip rose, elle savait, qui déjà se mouillait dans la fraîcheur de la nuit, Luz prisonnière entre elle et lui.
Elles l’ont déshabillé le premier, exprès sans trop toucher sa peau, effleurer à peine, surtout pas où l’impatience battait son ventre de tension quand il s’est allongé entre elles.
A genoux chacune d’un côté, elles l’ont embrassé et abandonné souvent pour un baiser à partager, reprenaient sur son corps le lent parcours des lèvres le mettant au supplice.
Il mendiait de ses mains sur les fesses levées qui s’offraient, puis lui aussi jouait se faisant aussi léger que les lèvres sur sa peau sur la peau nue des reins du bout d’un doigt curieux des douceurs et des creux, sur les nylons tendus, tâches rose et blanc qui brillaient de la lueur de étoiles sous ses yeux quand elles lui tournaient le dos, que les lèvres glissaient du torse à la taille, de la taille aux cuisses, complices à n’offrir où il les espérait que la caresse d’une mèche de cheveux.
Elles se sont redressées face-à-face au-dessus de lui, délaissé occupées d’elles, une main écartait la taille du slip rose, une autre étirait la taille de la culotte blanche, toison brune généreuse sous les doigts dépliés, fine lame blonde effleurée, leurs cuisses ouvertes pour la main ouverte qui plonge jusqu’au poignet sous les nylons déformés, qui se pose, qui prend la chaleur de l’autre sans bouger, l’autre main à leurs joues, le pouce qui se mêle au baiser et froisse une lèvre, ses mains à lui sur les hanches et les fesses qui flattent et caressent, appellent, sages, attendent, ils ont toute la nuit tout l’été.
Les filles savent l’impatience des garçons. Elles ont souri ensemble en s’abandonnant d’un doigt tendre à trouver au creux du ventre de l’autre le même désir collant, qu’elles lui font goûter d’un doigt à ses bouche, leurs mains encore chaudes de leur parfum de femme, leurs mains glissant sur son torse sans s’arrêter cette fois, saluées d’un frisson d’un soupir quand les deux mains l’ont saisi, caressé, sans s’arrêter, lentement, fermement, jusqu’à sentir ses doigts se crisper sur leurs hanches, leurs mains réunies sur la verge dressée, elles savaient, le laisser venir, le faire jouir d’elles maintenant, que la nuit commençait à peine.
Elles riaient en étalant son sperme sur son ventre et s’en barbouillaient les seins, en posaient une larme sur les lèvres de l’autre avant un baiser, cajolant d’une main la verge assagie. Elles se sont allongées pour lui donner leur chaleur serrées contre lui dans ses bras, joues sur son torse où son cœur cognait fort encore, s’apaisait lentement. Les filles savent aussi, parce qu’elles aiment, que les garçons aiment aussi, garder dans leurs mains le sexe assouvi, cajoler doucement en tendresse. Il fermait les yeux, le nez dans les étoiles, ses mains au chaud sous le nylon blanc sous le nylon rose sur leurs rondeurs.
Il s’est redressé, voulait laver dans la mer sur lui et sur leurs seins tout le collant qu’elles avaient étalé sur leurs peaux, mais avant il fallait qu’elles soient aussi nues que lui. Agenouillé aux pieds de Luz, les mains sur ses hanches il embrassait son ventre, noyait son nez au creux des cuisses et soufflait le chaud, balayait des lèvres le mince nylon qu’il savait des après-midi sur la plage gonflé de luxuriance brune, dont il sentait sur sa bouche la douceur frisée et découvrait le parfum qui lui redonnait vigueur.
Luz souriait et tremblait, ses doigts dans la broussaille brune des cheveux de Yann à ses pieds, tête rejetée en arrière contre la joue de Julie qui faisait rouler ses tétons sous ses mains, descendait sur ses hanches et glissait les doigts sous la culotte sur ses fesses, aidait Yann à la libérer. Yann posait de petits baisers sur la peau découverte, sur la toison brune brillante qui accrochait un rayon de lune entre les cuisses serrées, s’écartait quand elle soulevait une jambe puis l’autre, que Julie faisait glisser la culotte à ses pieds.
Yann a porté Luz dans ses bras dans les vagues, et la mer de la nuit était chaude à leur peau. Ils se sont séchés enroulés ensemble dans le drap de lin.
Julie la première s’est allongée sur Luz qui lui ouvrait les bras, remontait haut ses cuisses autour de sa taille et creusait le ventre pour accueillir la main qui venait. Plus de patience dans ses gestes, plus d’attente, sous ses doigts elle a fait revenir au ventre de Luz le miel de désir effacé par le bain, lente et plus dure, guettant à la lumière des étoiles les yeux fermés serrés et la ride au front qui se creusait, la bouche ouverte en recherche de souffle qui s’arrondissait à la plainte qui montait, raidissait le bras pour résister au ventre qui venait à elle, reins cambrés agités de houle, poings serrés sur ses épaules, son front levé contre le sien, et le relâchement, l’abandon, les soubresauts, les bras qui l’attirent sur elle et les jambes nouées dans son dos, tout le corps alangui avide de sa chaleur sur elle, et le sourire énorme en roulant sur le côté.
Les étoiles en ont vu d’autres et la lune riait de sa face pleine, aucun nuage n’est venu leur gâcher le plaisir à les voir s’aimer avec l’énergie et la joie de leurs vingt ans.
Couchées face-à- face, Julie une jambe passée sur les jambes de Luz ne savait pas d’où son plaisir venait, de Yann dans son dos au creux de son ventre ou des doigts de Luz qui tout à la fin pinçait son clito et ses seins en soufflant sur ses lèvres des mots crus qui réclamaient ses cris, réclamaient encore et encore en embrassant ses yeux, l’ouvrait grand de sa main quand Yann s’est retiré pour prendre sur ses doigts le plaisir du garçon, prendre de ses doigts serrés la place abandonnée, glisser plus profond pour un nouveau cri dans la nuit.
Allongés, visage dans les étoiles, des étoiles pleins les yeux, leur souffle profond s’apaise, et pour la première fois ils entendent, n’y avaient pas porté attention, les notes d’une guitare, très loin sur la droite où un feu brûle encore, et Luz se met à fredonner, lèvres closes, en se blottissant contre Julie, le visage sur son épaule une main sur son ventre où elle noue ses doigts à une autre main qui est là. Interrompant sa chanson, d’une petite voix elle s’inquiète qu’il soit trop fatigué, qu’elle aimerait, qu’avant la fin de la nuit, il vienne peser sur elle, qu’elle aimerait le sentir tout au fond de son ventre, qu’elle aimerait qu’il la maltraite et la bouscule pour finir la nuit.
Julie rit des désirs si naturellement exprimés de Luz, elle qui n’ose pas les mots dans l’amour et prend le donné sans dire ses attentes parfois frustrées, elle rit de savoir qu’après cette nuit elle osera.
Yann a vingt ans. Deux jolies filles nues, quatre mains douces et déterminées, deux bouches tendres et gourmandes, son désir renaît. Il patiente, et aussi les fait patienter, pour faire durer leurs jeux et parce que l’aube est encore loin, et il cède à satisfaire l’attente de Luz. Il ne cède pas à leur insistance, elles sont patientes, il cède parce que le désir est trop fort, presque douloureux, il cède parce que Luz le surprend d’une caresse au creux de ses reins qui arrondit la bouche de Julie en un « O » ébahi.
Il donne son poids sur elle, il donne les coups de reins puissants qu’elle réclame, et oublie, oublie les désirs de Luz pour satisfaire les siens, inconscient qu’ils se rejoignent si bien quand elle lève les reins les jambes emprisonnées de ses bras et que prudent mais déterminé il se présente au creux de ses reins, s’aperçoit qu’il est accepté, qu’il était attendu sans doute au sourire mordu qu’il lui voit, aux yeux qui brillent dans la nuit de Julie qui pose une main sur ses reins et l’accompagne, Julie qui les joues en feu et le souffle court ne sait plus pourquoi elle a toujours refusé, ne pense plus « si » mais « quand » et d’une main entre ses jambes a les gestes qu’elle se réserve en secret, les gestes de Luz qui s’accompagne de la main jusqu’au plaisir, le plaisir de Yann dans ses reins sous le regard bienveillant de la lune et le clignotement des étoiles de l’été.
Elles se sont blotties dans les bras l’une de l’autre enroulées dans la grande toile de lin, qu’elles partageront avec Yann quand il reviendra glacé de son bain.
— Je n’ai jamais fait …
— Te caresser devant lui ?
— Oui … non, ça non plus.
— Il t’a jamais demandé ? les garçons aiment bien …
— J’ai dit ‘non’, mais on peut changer d’avis …
— Ce soir, tu vas devoir attendre un peu, il doit être fatigué !
— Il y aura d’autres soirs.
— Et d’autres nuits.
— Tu me tiendras la main …
— Je te tiendrai la main.
— Il revient. On lui fait une place ?
— Entre nous, il sera au chaud.
Regardez l’été le sourire bienveillant à la face de la lune, regardez les étoiles clignoter, c’est qu’il s’en passe des choses sur les plages l’été !
Misa – 02/2015
Elle fait tourner sa robe de gitane et ses yeux brillent, des bouches qui s’ouvrent de joie : c’est que ses cuisses sont belles et qu’elle a de jolies fesses, qu’une culotte ça gêne et qu’elle n’aime pas s’encombrer de détails.
Il y a un feu de bois flotté, une guitare et du vin des étoiles dans le ciel et les yeux.
Ils chantent faux ils chantent fort c’est l’été « Baila baila chica ».
Quelques-uns dans la nuit se baignent dans l’écume qui brille sous la lune et d’autres s’endorment autour du feu, un couple s’éloigne vers la dune, Luz fredonne une chanson sa jupe étalée sur le sable, écarte en riant les mains du garçon qui l’enlace et caresse ses seins, se tourne vers lui ébouriffe ses cheveux lui montre d’un signe une autre qui est seule et le pousse dans le sable vers elle.
Luz veut danser chanter boire du rosé plus très frais à la bouteille, Luz ne veut pas flirter cette nuit.
Début juillet elle a fait du stop pour venir, venir sans savoir où, juste aller vers la mer et le soleil. Un camion Porte d’Italie, un représentant de commerce à Tours, une vieille dame à Niort qui s’arrêtait à Floirac et l’a invitée à dormir chez elle, un camionneur espagnol jusqu’à Magesq, un couple de hollandais et enfin la mer.
C’était le bon endroit, c’était bien, le sable était chaud et les gens souriaient quand elle souriait, il y en avait même qui se baignaient nus et ça l’arrangeait, elle aime le soleil sur ses fesses, celui qui louait les planches de surf à l’entrée de la plage voulait bien qu’elle lui confie son gros sac tout l’après-midi pour qu’elle puisse aller bronzer, il regardait douce quand elle s’est changée et Luz riait parce qu’il se cachait mal. Elle a jeté un paréo sur son épaule et lui a emprunté son chapeau de paille effrangé pour être moins nue.
Le soir, premier soir, elle dansait autour d’un feu, a suivi au milieu de la nuit ceux qui partaient, a partagé une tente avec une belge qui ronflait un peu. Au matin elle s’est présentée à la réception du camping. Elle restait. Pourquoi voyager plus loin ?
Certains sont partis, d’autres restés, des nouveaux s’installent dans ce coin du camping faisant cercle autour de la grande toile tendue entre quatre pins, partagent les repas et les mots de leurs pays, les bières et les chansons dans la nuit. Levés tard et jamais couchés avant l’aube, parfois un vigile le soir vient leur demander de chanter moins fort, reste avec eux un moment, son chien pas si méchant acceptant les caresses en rongeant les os d’un poulet qu’ils ont gardés pour lui.
Luz est toujours là, venue pour deux mois, peut-être trois, tant qu’il y aura du soleil. Pour son sourire ou ses seins elle a pleins d’amis, ceux qui veulent la rejoindre sous sa tente, ceux qui veulent l’entraîner dans la leur, elle sourit si grand en les serrant dans ses bras pour une bise et un refus qu’ils ne sont pas trop déçus, juste un peu jaloux quand à un elle dit oui pour la nuit, le console après parce qu’il n’y a qu’une nuit, rient avec elle un matin en la voyant sortir toute nue de la tente de la timide Janis qui rougit, qui s’en va demain, et s’envelopper dans son grand paréo bleu et blanc.
C’est l’été.
Deux nouveaux sont arrivés, ont trouvé une place près de la haie en bordure du cercle, ont laissé portes ouvertes leur voiture sans déballer, pour dire bonjour et se présenter. Lui c’est un grand brun joues et cheveux en broussaille qui a les yeux fatigués de la route de nuit, elle une blonde toute dorée qui a encore sur la joue la marque d’un oreiller.
Lui c’est Yann elle Julie.
Lui serre les mains, elle, distribue des bises.
Tout le monde aide. Descendre le coffre de toit et la planche de surf, sortir la tente et les sacs, les matelas pneumatiques et les sacs de couchage. Le réchaud à gaz, Yann le pose directement sous la grande toile et étale sous la toile leur plaid à motifs japonais.
Luz prépare le thé. Une autre amène des gâteaux. Tout le monde s’arrête et les rejoint, il sera bien temps de dresser la tente plus tard.
Ils racontent la route, on leur dit la plage et les vagues, un dit encore deux jours, Janis dit demain. Eux, ils savent pas quand, ils ont le temps, pas pressés, et quand ils demandent s’il fera beau il y en a un pour gentiment pousser Luz de la main sur l’épaule et dire « Vous risquez rien, c’est elle le soleil … », avec un sourire et les yeux du regret, parce hier elle lui a dit non avant d’aller rejoindre Janis, « … des fois même il brûle un peu ».
Luz se lève et tout le monde suit. Certains rangent et d’autres vont aider à monter la tente, une vient lui montrer une liste de courses et Luz lui donne la pochette où tout le monde quand il peut dépose un billet. Julie s’inquiète de cette cagnotte et Luz dit demain, la prend par le bras pour lui montrer toilettes et douches, à deux allées plus loin, ralentit pour attendre Janis qui fait de grands signes.
Il faut du temps pour aller jusqu’aux sanitaires, parce qu’il y en a beaucoup sur le chemin à qui il faut dire bonjour, refuser un café et rire d’une histoire, faire une bise à la vieille dame qui ne quitte jamais sa caravane, au tout petit qui est tombé hier en vélo. Julie s’amuse et Janis hausse les épaules, c’est comme ça tous les matins, Luz connaît tout le monde, et Julie s’amuse encore quand Luz claque en riant les fesses de Janis qui rougit en la suivant dans une cabine de douche.
Ils ont aussi leur coin de plage à eux, s’y retrouvent l’après-midi. Yann guette les vagues et les surfeurs qu’il va rejoindre bientôt, enfile sa combinaison sur son bermuda, Julie attend assise sur sa serviette de bain, regarde ceux qui ont suivi, trois filles et deux garçons, s’installer, maillots fluos et bermudas, regarde approcher Luz qui sur la plage aussi à beaucoup de bonjours à donner avant de les rejoindre, vient vers eux d’un pas dansant en tenant d’une main son chapeau de paille et de l’autre son paréo bousculés par le vent de mer. Luz s’assoit près d’elle et ouvre son paréo qu’elle étale sous elle, pose son chapeau à un bout et le livre qu’elle tenait sous son bras à l’autre.
Elle n’a pour son après-midi à la plage que cet essentiel : un chapeau un livre et son paréo. Julie attendait indécise ; elle défait l’agrafe dans son dos et fait glisser sa culotte de maillot sur ses jambes, rassurée de ne pas être seule à aimer le soleil toute entière, pince les lèvres au rire de Luz, « T’osais pas ! », proteste et cède quand Luz la redresse d’une main « Viens, on se baigne » sous le regard ébahi de Yann, qui ne s’attendait pas à voir sa copine se promener nue sur la plage. Mais on ne résiste pas à Luz.
Il a fait grand soleil tout juillet.
Beaucoup sont venus, beaucoup sont partis, Luz Julie et Yann sont restés.
Ils sont étudiants tous les trois, ont quelques économies pour l’été.
Les premiers jours, Luz était comme elle était au début, rieuse et nature. Elle sortait de sa tente en petite culotte le matin et s’enroulait dans son paréo, ébouriffait les cheveux des garçons avant de leur faire la bise, se plaignait à Yann de sa barbe de 3 jours qui piquaient ses joues, prenait les filles dans ses bras pour un pas de danse improvisé.
Et puis elle avait changé, se tenait en retrait, à distance, n’avait plus les petits gestes, le câlin facile qui lui était si naturels au début.
— Ça fait un moment que t’as pas de copine.
— Ni de copain, d’ailleurs. Je suis multicartes.
— Je croyais que ... t’étais avec une fille quand on est arrivés, et personne depuis.
— Eh non !
— Il y en a pas mal qui te draguent, pourtant. Personne pour te rendre ta bonne humeur ? T’es moins gaie ! ça te réussit pas , l’abstinence !
— Ne t’inquiète pas ! Tu vois pas les cernes sous mes yeux ?
— Tu racontes des blagues !T’étais toute seule, ce matin !
— Eh oui … toute seule !
— Ah ! je vois ! Mais c’est moins drôle ! Qu’est-ce qu’il faut que je fasse pour que tu te remettes à chanter ?
— Si c’est une proposition, c’est pas une bonne idée, Julie …
— Yann aussi aimerait bien que tu te remettes à chanter …
— Deuxième mauvaise idée. Il vaut mieux que je m’en tienne à ma méthode.
— Tu préfères tes caresses ? Tu dois faire ça bien ! Tu me montres ?
— T’es bête.
Depuis le tout début de leur échange, elles savaient l’une et l’autre, depuis quelques jours elles se tournent autour, se cherchent et se fuient. Elles savaient ce que l’autre voulait, ce qui devait être dit. Parce qu’il y avait les regards et les silences. Il fallait jouer. Faire les choses dans l’ordre. Susciter les questions, obtenir les réponses, provoquer.
Depuis quinze jours ils vivaient en permanence ensemble. Courses, cuisines, lessives, repas, toilette, plage, ne se quittaient que tard dans la nuit ou au petit matin.
Elles avaient parlé, s’étaient interrompues parce que la bouilloire chantait, les tentes s’ouvraient, une nouvelle journée.
— Elle t’évite parce que tu lui plais !
— Non ! c’est toi.
— Tu sais … à moi aussi elle me plaît bien. Tu m’en veux ?
— Pourquoi ? Elle me plaît aussi, tu sais !
— C’est compliqué …
— Ouais … peut-être oui …
— … et peut-être non !
Sur le chemin de la plage Luz marchait loin devant eux. Yann serrait un bras autour de la taille de Julie sa planche sous l’autre bras. Les choses étaient dites. Il faisait beau. C’est bien, l’été.
Il y a un feu de bois flotté, une guitare et du vin des étoiles dans le ciel et les yeux.
Ils chantent faux ils chantent fort, nuit d’été.
Luz fait tourner sa robe de gitane et ses yeux brillent, des bouches qui s’ouvrent de joie : c’est que ses cuisses sont belles et qu’elle a de jolies fesses, qu’elle montrait au soleil de l’après-midi, qu’elle a habillées de blanc cette nuit.
Le feu le vin la danse, la tête lui tourne un peu, Luz s’assoit sur sa robe étalée sur le sable. Julie la noie dans son ombre, s’interpose entre elle et le feu, s’agenouille ent rampe sur les genoux, encadre les jambes allongées et vient s’asseoir dessus, ses mains fraîches de la nuit sur les joues brûlantes du vin de la danse du feu, brûlantes d’elle sur ses genoux, d’un poids dans son dos et de la barbe qui gratte son cou, des bras qui se ferment sur sa taille, du baiser dans ses cheveux, des lèvres sur sa bouche.
Ils sont venus à elle « Vous êtes fous ! » elle rit à la nuit, d’une main dans son dos attire le visage de Yann sur sa joue, d’une main dans le cou de Julie garde sa bouche contre ses lèvres où elle goûte le rosé du soir qu’ils ont partagé, du rosé en baiser qui enivre..
Ils étaient fous peut-être, elle était folle aussi.
— T’as mis une culotte ce soir !
— J’aime qu’on m’enlève ma culotte, c’est un joli moment.
— Je prendrai mon temps.
— Il faut mettre longtemps.
— Et moi ?
— Toi tu regarderas, et puis tu m’enlèveras la mienne.
— Lentement, j’ai compris.
Ils se sont éloignés en emportant le drap de lin sous les sifflets et les rires, eux étaient silencieux, Luz au milieu, déjà dans un monde à eux, où il n’y a plus de mots.
Le buisson sombre ils savaient, pas sa douceur, pas le miel qui attendait au secret. Il fallait la patience. Pas encore. Elle était à découvrir pour eux, elle avait à les découvrir, ils avaient le temps d’une nuit d’été.
Lui, glissait la main sur le nylon blanc, cherchant sa place entre leurs ventres accolés, elle, caressait la main et cédait la place, interrompait leur baiser, se penchait pour embrasser les seins, jouait du bout de la langue sur le petit téton brun presque noir comme les yeux noirs qui riaient, frissonnait du doigt si léger sur son petit slip rose, elle savait, qui déjà se mouillait dans la fraîcheur de la nuit, Luz prisonnière entre elle et lui.
Elles l’ont déshabillé le premier, exprès sans trop toucher sa peau, effleurer à peine, surtout pas où l’impatience battait son ventre de tension quand il s’est allongé entre elles.
A genoux chacune d’un côté, elles l’ont embrassé et abandonné souvent pour un baiser à partager, reprenaient sur son corps le lent parcours des lèvres le mettant au supplice.
Il mendiait de ses mains sur les fesses levées qui s’offraient, puis lui aussi jouait se faisant aussi léger que les lèvres sur sa peau sur la peau nue des reins du bout d’un doigt curieux des douceurs et des creux, sur les nylons tendus, tâches rose et blanc qui brillaient de la lueur de étoiles sous ses yeux quand elles lui tournaient le dos, que les lèvres glissaient du torse à la taille, de la taille aux cuisses, complices à n’offrir où il les espérait que la caresse d’une mèche de cheveux.
Elles se sont redressées face-à-face au-dessus de lui, délaissé occupées d’elles, une main écartait la taille du slip rose, une autre étirait la taille de la culotte blanche, toison brune généreuse sous les doigts dépliés, fine lame blonde effleurée, leurs cuisses ouvertes pour la main ouverte qui plonge jusqu’au poignet sous les nylons déformés, qui se pose, qui prend la chaleur de l’autre sans bouger, l’autre main à leurs joues, le pouce qui se mêle au baiser et froisse une lèvre, ses mains à lui sur les hanches et les fesses qui flattent et caressent, appellent, sages, attendent, ils ont toute la nuit tout l’été.
Les filles savent l’impatience des garçons. Elles ont souri ensemble en s’abandonnant d’un doigt tendre à trouver au creux du ventre de l’autre le même désir collant, qu’elles lui font goûter d’un doigt à ses bouche, leurs mains encore chaudes de leur parfum de femme, leurs mains glissant sur son torse sans s’arrêter cette fois, saluées d’un frisson d’un soupir quand les deux mains l’ont saisi, caressé, sans s’arrêter, lentement, fermement, jusqu’à sentir ses doigts se crisper sur leurs hanches, leurs mains réunies sur la verge dressée, elles savaient, le laisser venir, le faire jouir d’elles maintenant, que la nuit commençait à peine.
Elles riaient en étalant son sperme sur son ventre et s’en barbouillaient les seins, en posaient une larme sur les lèvres de l’autre avant un baiser, cajolant d’une main la verge assagie. Elles se sont allongées pour lui donner leur chaleur serrées contre lui dans ses bras, joues sur son torse où son cœur cognait fort encore, s’apaisait lentement. Les filles savent aussi, parce qu’elles aiment, que les garçons aiment aussi, garder dans leurs mains le sexe assouvi, cajoler doucement en tendresse. Il fermait les yeux, le nez dans les étoiles, ses mains au chaud sous le nylon blanc sous le nylon rose sur leurs rondeurs.
Il s’est redressé, voulait laver dans la mer sur lui et sur leurs seins tout le collant qu’elles avaient étalé sur leurs peaux, mais avant il fallait qu’elles soient aussi nues que lui. Agenouillé aux pieds de Luz, les mains sur ses hanches il embrassait son ventre, noyait son nez au creux des cuisses et soufflait le chaud, balayait des lèvres le mince nylon qu’il savait des après-midi sur la plage gonflé de luxuriance brune, dont il sentait sur sa bouche la douceur frisée et découvrait le parfum qui lui redonnait vigueur.
Luz souriait et tremblait, ses doigts dans la broussaille brune des cheveux de Yann à ses pieds, tête rejetée en arrière contre la joue de Julie qui faisait rouler ses tétons sous ses mains, descendait sur ses hanches et glissait les doigts sous la culotte sur ses fesses, aidait Yann à la libérer. Yann posait de petits baisers sur la peau découverte, sur la toison brune brillante qui accrochait un rayon de lune entre les cuisses serrées, s’écartait quand elle soulevait une jambe puis l’autre, que Julie faisait glisser la culotte à ses pieds.
Yann a porté Luz dans ses bras dans les vagues, et la mer de la nuit était chaude à leur peau. Ils se sont séchés enroulés ensemble dans le drap de lin.
Julie la première s’est allongée sur Luz qui lui ouvrait les bras, remontait haut ses cuisses autour de sa taille et creusait le ventre pour accueillir la main qui venait. Plus de patience dans ses gestes, plus d’attente, sous ses doigts elle a fait revenir au ventre de Luz le miel de désir effacé par le bain, lente et plus dure, guettant à la lumière des étoiles les yeux fermés serrés et la ride au front qui se creusait, la bouche ouverte en recherche de souffle qui s’arrondissait à la plainte qui montait, raidissait le bras pour résister au ventre qui venait à elle, reins cambrés agités de houle, poings serrés sur ses épaules, son front levé contre le sien, et le relâchement, l’abandon, les soubresauts, les bras qui l’attirent sur elle et les jambes nouées dans son dos, tout le corps alangui avide de sa chaleur sur elle, et le sourire énorme en roulant sur le côté.
Les étoiles en ont vu d’autres et la lune riait de sa face pleine, aucun nuage n’est venu leur gâcher le plaisir à les voir s’aimer avec l’énergie et la joie de leurs vingt ans.
Couchées face-à- face, Julie une jambe passée sur les jambes de Luz ne savait pas d’où son plaisir venait, de Yann dans son dos au creux de son ventre ou des doigts de Luz qui tout à la fin pinçait son clito et ses seins en soufflant sur ses lèvres des mots crus qui réclamaient ses cris, réclamaient encore et encore en embrassant ses yeux, l’ouvrait grand de sa main quand Yann s’est retiré pour prendre sur ses doigts le plaisir du garçon, prendre de ses doigts serrés la place abandonnée, glisser plus profond pour un nouveau cri dans la nuit.
Allongés, visage dans les étoiles, des étoiles pleins les yeux, leur souffle profond s’apaise, et pour la première fois ils entendent, n’y avaient pas porté attention, les notes d’une guitare, très loin sur la droite où un feu brûle encore, et Luz se met à fredonner, lèvres closes, en se blottissant contre Julie, le visage sur son épaule une main sur son ventre où elle noue ses doigts à une autre main qui est là. Interrompant sa chanson, d’une petite voix elle s’inquiète qu’il soit trop fatigué, qu’elle aimerait, qu’avant la fin de la nuit, il vienne peser sur elle, qu’elle aimerait le sentir tout au fond de son ventre, qu’elle aimerait qu’il la maltraite et la bouscule pour finir la nuit.
Julie rit des désirs si naturellement exprimés de Luz, elle qui n’ose pas les mots dans l’amour et prend le donné sans dire ses attentes parfois frustrées, elle rit de savoir qu’après cette nuit elle osera.
Yann a vingt ans. Deux jolies filles nues, quatre mains douces et déterminées, deux bouches tendres et gourmandes, son désir renaît. Il patiente, et aussi les fait patienter, pour faire durer leurs jeux et parce que l’aube est encore loin, et il cède à satisfaire l’attente de Luz. Il ne cède pas à leur insistance, elles sont patientes, il cède parce que le désir est trop fort, presque douloureux, il cède parce que Luz le surprend d’une caresse au creux de ses reins qui arrondit la bouche de Julie en un « O » ébahi.
Il donne son poids sur elle, il donne les coups de reins puissants qu’elle réclame, et oublie, oublie les désirs de Luz pour satisfaire les siens, inconscient qu’ils se rejoignent si bien quand elle lève les reins les jambes emprisonnées de ses bras et que prudent mais déterminé il se présente au creux de ses reins, s’aperçoit qu’il est accepté, qu’il était attendu sans doute au sourire mordu qu’il lui voit, aux yeux qui brillent dans la nuit de Julie qui pose une main sur ses reins et l’accompagne, Julie qui les joues en feu et le souffle court ne sait plus pourquoi elle a toujours refusé, ne pense plus « si » mais « quand » et d’une main entre ses jambes a les gestes qu’elle se réserve en secret, les gestes de Luz qui s’accompagne de la main jusqu’au plaisir, le plaisir de Yann dans ses reins sous le regard bienveillant de la lune et le clignotement des étoiles de l’été.
Elles se sont blotties dans les bras l’une de l’autre enroulées dans la grande toile de lin, qu’elles partageront avec Yann quand il reviendra glacé de son bain.
— Je n’ai jamais fait …
— Te caresser devant lui ?
— Oui … non, ça non plus.
— Il t’a jamais demandé ? les garçons aiment bien …
— J’ai dit ‘non’, mais on peut changer d’avis …
— Ce soir, tu vas devoir attendre un peu, il doit être fatigué !
— Il y aura d’autres soirs.
— Et d’autres nuits.
— Tu me tiendras la main …
— Je te tiendrai la main.
— Il revient. On lui fait une place ?
— Entre nous, il sera au chaud.
Regardez l’été le sourire bienveillant à la face de la lune, regardez les étoiles clignoter, c’est qu’il s’en passe des choses sur les plages l’été !
Misa – 02/2015
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2 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Vivement les vacances !
Beau matin ! Un soleil éclatant qui fait cligner des yeux, une musique qui réveille doucement … une romance qui rappelle …
Un chocolat fumant, un ordi qui s’ouvre, quelques clics, une autre romance, des mots beaux et bons, de chaleur et de partage … des mots qui embellissent les pensées … qui enchantent les solitudes, qui sont souvenirs et nostalgie, des mots qu’il fait bon lire et relire … à en oublier le chocolat qui ne fume plus depuis longtemps, mais tant pis …
C’est tellement bien Misa …
Un chocolat fumant, un ordi qui s’ouvre, quelques clics, une autre romance, des mots beaux et bons, de chaleur et de partage … des mots qui embellissent les pensées … qui enchantent les solitudes, qui sont souvenirs et nostalgie, des mots qu’il fait bon lire et relire … à en oublier le chocolat qui ne fume plus depuis longtemps, mais tant pis …
C’est tellement bien Misa …