Ma belle au resto
Récit érotique écrit par Omarrrr [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 29-10-2021 dans la catégorie Plus on est
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Ma belle au resto
Alice est une jeune femme de trente ans. Elle mesure un mètre soixante quinze. Proportionnée, ses formes sont restées élégantes en dépit de deux grossesses, sa poitrine est lourde mais encore ferme et peu souvent emprisonnée dans un soutien-gorge. Brune, ses deux grands yeux en amande sont d’un noir perçant. Son visage est rond et élégant et ses pommettes légèrement saillantes. Sa bouche, bien qu’un peu large, est sensuelle. Ses cheveux noirs et lisses sont coiffés courts, au carré. Bronzée et satinée, sa peau met en valeur l’ensemble de son physique.
Pour voyager, elle porte une jupe en lin fendue sur le devant et un chemisier en soie blanc, sans manche. Compte tenu de la douceur du temps, seuls les trois premiers boutons de sa jupe sont boutonnés et sont chemisier échancré laisse sa poitrine et les deux globes de chair brune à moitié découverts.
La tête appuyée sur la vitre, Alice ouvre légèrement les yeux et aperçoit son mari au volant du véhicule.
Jacques est cadre supérieur dans une grande société d’informatique de la région parisienne. Il porte bien ses trente huit ans et Alice connaît bien son pouvoir de séduction.
C’est dans le reflet du rétroviseur extérieur qu’elle peut vérifier que sa fille et son garçon, âgés respectivement de huit et neuf ans, dorment paisiblement.
Femme au foyer, Alice a une existence heureuse bien que forcément un peu monotone.
Son mari est très occupé par son travail. Les vacances lui donnent l’occasion de changer d’air et de rompre un peu le rythme plat de sa vie.
— Mince, encore un accident !
Un panneau lumineux signale effectivement un accrochage à cinq kilomètres. La circulation ralentit progressivement.
— Il faudrait que tu te rabattes, dit Alice en remarquant que son mari est resté sur la file de gauche.
— Tant pis ! Grogna-t-il.
Jacques ne supporte pas de ne pas pouvoir doubler comme il le veut.
La voiture est maintenant immobilisée.
Un moment plus tard, Alice, toujours à moitié endormie, ouvre les yeux à demi et tourne la tête vers la droite.
Un camion est arrêté à leur hauteur. Instinctivement, elle lève légèrement la tête et peut à présent voir le visage du chauffeur.
Ce dernier doit avoir une cinquantaine d’années. Son visage est bouffi et en partie mangé par une barbe de plusieurs jours. Une casquette est vissée sur son crâne. Il doit être massif car ses épaules nues et bronzées sont musclées et dépassent largement des deux bretelles de son maillot de corps bleu sans manche.
Son bras gauche est appuyé sur le bord de la fenêtre dont la vitre est baissée.
— Quelle vie doivent avoir ces chauffeurs, se dit Alice.
Le regard de l’homme est orienté dans la direction de la Renault, sûrement pour admirer la voiture, vieille de deux mois et dernier modèle sorti.
Elle remarque cependant que le visage du chauffeur est particulièrement rouge en dépit de la douceur du temps et du fait que sa vitre soit baissée.
Alice se rend alors compte que l’individu a une vue plongeante dans l’habitacle.
En effet, pendant son sommeil, la jupe de la jeune femme s’est ouverte laissant apparaître ses cuisses bronzées et pleines de même que le triangle rouge vif du tissu de sa culotte. Quelques mèches de poils noirs s’échappent des côtés. Etant en hauteur, le chauffeur peut également admirer les deux seins ronds aux aréoles larges et brunes à peine cachés par les pans du chemisier.
Tout à fait réveillée, la jeune femme ouvre les yeux en grand avant de refermer rapidement les deux pans de sa jupe et de boutonner son chemisier après avoir adressé un regard agressif et plein de colère au chauffeur qui lui sourit.
Le regard de l’homme la dégoûte.
Cependant, Alice ressent une sensation de satisfaction car elle se sait encore belle et cela lui procure, malgré elle, une certaine satisfaction.
La Renault recommence à avancer au pas. Jacques, trop absorbé, n’a rien remarqué de la scène.
La circulation se bloque de nouveau.
— Je n’en peux plus, je sors faire un tour !
Ces paroles à peine prononcées, Jacques est déjà à l’extérieur, une cigarette aux lèvres.
Alice se penche vers l’auto radio pour changer de station. Cela fera passer le temps.
Elle aperçoit le portefeuille de son mari dans le dévidoir se trouvant sous le volant. Une carte de visite dépasse. Discrètement, elle saisit la carte et peut lire le nom et le prénom écrits en lettres anglaises. Le sang d’Alice ne fait qu’un tour et sa gorge se noue brusquement. Le nom et le prénom sont ceux d’une collègue de travail de Jacques. Alice s’était bien rendu compte à l’occasion d’un cocktail que cette dernière tournait autour de son mari mais sans s’en inquiéter outre mesure. Néanmoins, ce qui fait le plus de mal à la jeune femme est l’annotation ajoutée sur le document.
«19h00 au Charleston. Jeudi ».
En effet, il y a deux jours, Jacques avait prétexté un dossier à boucler et avait téléphoné à Alice pour lui dire qu’il rentrerait très tard. Les dates coïncidaient.
Alice remit la carte en place et appuya la tête contre la vitre de sa portière, anéantie.
Deux larmes coulent doucement sur ses joues. Décidée cependant à ne pas se laisser aller, elle les essuie du dos de la main.
Il fallait qu’il paye pour son infidélité. Elle trouverait bien une occasion. Une seule.
Sans savoir pourquoi, comme auparavant, Alice regarde à l’extérieur. Un camion se trouve de nouveau à côté de la Renault. Il s’agit d’un gros cylindré, rouge et rutilant.
Elle lève les yeux. Le chauffeur est plus jeune que le premier. Il doit avoir une quarantaine d’années. Son visage, en lame de couteau, est animé par deux petits yeux enfoncés. Ses cheveux, châtains clairs et gominés, sont coiffés en arrière. Ses joues sont barrées par deux pattes grossièrement taillées. Ses lèvres sont minces et maintiennent par le mégot une cigarette. Alice remarque un tatouage sur l’avant-bras qui pend le long de la portière à la vitre baissée. Son regard, immobile, fixe le visage d’Alice qui, en colère mais sans se laisser impressionner, soutient le regard du chauffeur.
Une idée lui vient à l’esprit. Après tout, il l’a bien cherché.
Tout en esquissant un léger sourire au chauffeur, elle croise et décroise les jambes de manière à les dégager au maximum du tissu de sa jupe et les écarte légèrement. L’homme reste impassible. Alice déboutonne doucement son chemisier de façon à ce que le chauffeur puisse admirer ses seins. Le visage de l’individu rougit progressivement et devient écarlate lorsque la jeune femme passe le bout de la langue sur ses dents.
Voulant l’exciter encore plus, elle bombe légèrement le torse en faisant semblant de vouloir s’étirer et le gratifie d’un clin d’œil.
Elle s’aperçoit alors que Jacques revient vers la voiture. Alice rabat rapidement et discrètement les pans de sa jupe et croise les bras pour cacher sa poitrine.
Ayant toujours un regard provocateur vers le chauffeur, la jeune femme remarque que ce dernier tient un micro de CB et semble parler.
— Hé bien ce n’est pas trop tôt ! Grogne Jacques en démarrant le moteur.
La circulation reprend et le Renault espace gagne rapidement de la vitesse.
Jacques est d’une humeur massacrante et se montre même désagréable vis à vis de sa femme lorsque celle-ci tente de lui parler.
Alice n’insiste pas mais sa déception la conforte dans la résolution prise précédemment.
Discrètement, elle écarte les pans de sa jupe et décroise les bras.
Jacques double tous les véhicules qui le retardent. Ses yeux sont rivés sur la route. Un nouveau ralentissement est annoncé.
Alice remarque soudain toute une file de camions sur la file de droite.
Elle jette un coup d’œil vers son mari dont l’attention est absorbée par la conduite et la colère provoquée par ce nouvel encombrement. Il est obligé de ralentir.
C’est le moment où jamais. Elle écarte les jambes et l’échancrure de son chemisier.
Lorsque la Renault arrive à hauteur de chaque camion, Alice s’applique à tourner son visage vers la cabine pour fixer le chauffeur.
Les conducteurs ont quelques secondes pour admirer le spectacle. Quelques uns lui adressent un sourire, d’autres des gestes un peu plus osés. Un autre, un gros blond, manque même de s’étouffer à la vue du spectacle.
Alice se délecte, elle se venge.
Le manège terminé, elle rectifie sa tenue et s’endort progressivement.
Des pensées occupent son esprit. Elle voit son mari en train de faire l’amour à cette collègue. Puis, sans pouvoir s’en empêcher, elle s’imagine sur un parking d’autoroute, se promenant entre les camions…………
Alice se réveille brusquement. Il fait pratiquement nuit et elle s’aperçoit que la Renault est sur une voie de décélération menant vers une aire de repos.
— On s’arrête ?
— Tu ne crois tout de même pas que je vais rouler une partie de la nuit sans rien dans le ventre !
Alice se retient d’envoyer son mari se faire cuire un œuf et reste silencieuse.
Dans la lueur des phares, elle distingue les masses sombres des poids lourds alignés les uns à côté des autres. Ils sont imposants et reflètent la puissance.
Jacques dépasse le parking réservé aux camions et se gare sur celui réservé aux voitures.
Les enfants sont toujours endormis.
— Je n’en peux plus, je meurs de faim !
— Repose-toi mon chéri, surveille les enfants, je vais chercher des sandwiches et de l’eau à la station service.
— Bonne idée, c’est tellement agréable de se faire servir par une femme !
— Fais le fier mon vieux, si tu savais ! Se dit la jeune femme en ouvrant la portière.
Alice se dirige vers la station service. Les pans de sa jupe s’ouvrent à chaque pas découvrant ses jambes et ses cuisses et sa poitrine tremble à chaque pas.
En longeant la haie formée par les cabines des camions, elle aperçoit un groupe de chauffeurs en train de discuter. Il lui semble, sans en être sûre, qu’ils parlent une langue qu’elle ne parvient pas à définir, sûrement d’Europe centrale.
Arrivée à leur niveau, elle ralentit légèrement son allure et remarque immédiatement que les hommes se sont tuent.
D’un regard discret, elle observe les individus. Ils sont quatre, vêtus de combinaison ou de jean et tee-shirt. Leur visage est buriné et marqué et porte une barbe de plusieurs jours. Ils sont de taille moyenne mais trapus et portent une moustache épaisse.
Leur regard est tourné vers la silhouette de cette jeune femme qui semble descendre directement du paradis.
La surprise passée, ils la dévisagent sous toutes les coutures avec des yeux brillant autant d’admiration que de désire. Tout en les regardant, Alice esquisse un sourire mais a du mal a dissimulé l’émotion qui lui tenaille subitement les intestins. Elle se traite de véritable folle.
Les hommes restent impassibles mais elle remarque une légère lueur de désapprobation dans leur regard. Une femme ne doit pas se promener ainsi, seule et dans une telle tenue.
Alice les dépasse et pénètre dans la station service, distante d’une cinquantaine de mètres, où elle achète rapidement les victuailles avant de ressortir pour rejoindre la Renault.
Les chauffeurs sont toujours au même endroit.
Le cœur battant et la gorge nouée, elle s’approche d’eux et s’immobilise. Elle peut les observer de manière plus précise. Les hommes paraissent surpris de tant d’audace et restent immobile. Leurs yeux noirs et perçants passent en revue son corps et elle entend leur respiration accélérer. Cela dure un instant.
Sans pouvoir se contrôler, Alice leur adresse un sourire avant de s’éloigner.
Jacques attend à l’extérieur, une cigarette aux lèvres et surveille les enfants qui jouent autour du véhicule.
— Ce n’est pas trop tôt, qu’est-ce que tu as foutu ?
— Je ne suis pas toute seule ! Réplique Alice excédée par le ton de son mari.
Jacques prend un sandwich dans le sac et se met à l’écart pour l’avaler en jouant avec son fils et sa fille.
Quel goujat se dit-elle, si seulement j’étais seule ce soir mon pauvre vieux, je ne me gênerai pas, je te le garantis !
Le repas rapidement englouti, Jacques s’installa derrière le volant.
— Affole-toi, on ne va pas dormir là !
Alice ne répond pas.
Le reste du voyage se déroule dans le silence le plus complet. Alice n’a pas envie de discuter.
A la sortie de l’autoroute, il ne reste plus qu’une dizaine de kilomètres sur une route de campagne.
A la sortie d’un bourg, Alice voit une enseigne sur le côté droit annonçant un relais routier. Empruntant régulièrement ce tronçon pour aller faire ses courses, elle n’y a pourtant jamais porté trop d’attention.
Mais ce soir, c’est différent. Sa pensée est monopolisée par les monstres d’acier, les regards virils et le désir qu’elle a suscité parmi les chauffeurs. Et puis, il y a cette volonté de se venger qui la tenaille.
La Renault passe devant le relais. Trois poids lourds sont garés sur le parking. L’établissement est isolé et semble peu fréquenté. Tant mieux se dit Alice.
Une fois arrivée à leur maison, Alice est occupée par les enfants, qu’il faut coucher, et le rangement des bagages.
Jacques se contente de se doucher et de déguster une bière devant la télé.
Alice ne bronche pas.
Une fois couchée, des rêves l’envahissent aussitôt. Elle se voit entourée d’hommes. Ils sont d’âges variés. Ils sont vêtus de combinaisons, de jeans, de tee-shirts et de chemise à carreaux. Leur visage est sévère et viril, marqué par la fatigue. Des mains larges s’avancent vers elle pour la caresser, lui palper les seins, le ventre, les fesses. D’autres s’introduisent entres ses cuisses pour les masser. Des gémissements et des sifflements de respiration raisonnent de plus en plus fort. Elle entend également des voix et des commentaires inaudibles. Alice se réveille en nage, brusquement, le cœur battant.
Sa main droite est plaquée sur son sexe et sa chemise de nuit, retroussée jusqu’à la taille.
— Mon Dieu, ce n’est pas possible ! Je deviens complètement cinglée !
Pendant son rêve, un de ses doigts a pénétré dans sa vulve. Mortifiée, elle n’ose plus bouger. Elle se décide enfin à le retirer et se rend immédiatement compte que ce dernier est trempé de son liquide intime.
Elle l’essuie avec un mouchoir qu’elle garde toujours sur sa table de chevet et tente de se rendormir.
Le lendemain matin, elle s’affaire à préparer le petit-déjeuner. Jacques est tout juste aimable.
— Vas retrouver ta traînée, je m’en fous ! Maugréa-t-elle en elle-même.
Les enfants et son mari partis, Jacques les dépose le matin à l’école, son esprit est occupé par tout le rangement à effectuer.
Elle déjeune rapidement le midi, les enfants et son mari ne rentrant pas.
Vers dix-huit heures, le téléphone sonne.
C’est la mère d’Alice qui lui propose de garder les enfants pour la nuit afin d’en profiter. Elle passera les prendre à l’école.
Alice accepte.
Une demi-heure plus tard, alors qu’elle commence à préparer le dîner, Jacques l’appelle pour lui annoncer que les dossiers se sont accumulés et qu’il ne sera pas de retour avant vingt deux heures.
— Mais il n’y a pas de problèmes mon chéri, fais au mieux !
— Merci de ta compréhension mon amour, je t’aime très fort tu sais !
— Moi aussi, à ce soir !
Alice aurait pu cracher au visage de son mari si ce dernier s’était trouvé en face d’elle.
Elle sait très bien en quoi consistent les dossiers de Jacques.
Alice s’assoit dans un fauteuil du salon, pensive. Elle décide de faire comme si de rien n’était. C’est elle maintenant qui allait exceller dans l’art du mensonge.
Elle met au frigo le repas maintenant devenu sans objet et se fait un sandwich qu’elle expédie rapidement.
Il est vingt heures trente.
Elle monte au premier étage où se trouve la salle de bain et ouvre le robinet de la baignoire.
Elle se dirige ensuite dans sa chambre, ouvre l’armoire, regarde sa garde-robe et saisit un cintre supportant une jupe plissée bleu marine en coton.
Elle sélectionne également un chemisier bleu ciel et ouvre la commode pour sortir un porte-jarretelles et un slip en soie bleu pâle de même qu’une paire de bas couleur chair.
Regagnant la salle de bain, elle se déshabille et se regarde dans la glace. Celle-ci renvoie l’image d’un corps aux formes pleines mais sensuelles.
Le bain lui permet de se vider la tête et de se décontracter.
Alice se maquille légèrement. La vulgarité ne lui sera d’aucune utilité.
Revenue dans la chambre, elle s’habille en prenant soin de laisser les trois premiers boutons de son chemisier défaits. Elle remarque que le vêtement est suffisamment transparent pour laisser deviner les seins lourds et les aréoles foncées. Elle chausse une paire de chaussures noires, tout à fait ordinaires. Un serre-tête bleu marine en velours maintient ses cheveux de façon à ce que son visage soit mis en valeur.
Alice s’examine une dernière fois dans la glace de la salle de bain. Elle est belle, sans vulgarité mais le chemisier transparent échancré sème le doute dans le genre classique de sa tenue.
Elle revêt un imperméable, le temps étant doux.
C’est lorsqu’elle pose la main sur la poignée de la porte qu’un sentiment de peur mêlé d’excitation lui tord l’estomac.
Puis, elle éclate de rire. Après tout, il ne s’est encore rien passé. De toutes façons, il était allé beaucoup trop loin. Il est vingt et une heures.
Installé au volant de sa Mini, elle rejoint la route qui la mène droit au relais routier.
Dix minutes après, elle aperçoit l’enseigne lumineuse dans la nuit noire. Son cœur bat à tout rompre et une crampe lui déchire les intestins lorsqu’elle aperçoit trois semi-remorques sur le parking.
Elle se gare à côté d’un des camions et stoppe le moteur.
Un silence lourd règne. Elle perçoit de loin les aboiements étouffés d’un chien.
Le relais est une simple bâtisse. Alice descend de son véhicule et ferme la portière à clé. Elle vérifie que son imperméable est suffisamment ouvert.
Parvenant à maîtriser son émotion, elle se dirige lentement vers le relais.
Arrivée devant la porte du commerce, elle ferme les yeux et respire à fond avant d’appuyer sur la poignée et de pousser.
Elle découvre un bar en bois usé derrière lequel se tient un homme d’une cinquantaine d’années. Il est vêtu d’un pull en laine rouge dont les manches sont retroussées sur des bras nerveux et musclés. Son visage est anguleux, ses joues creuses. Ses cheveux gris sont clairsemés et coiffés en arrière. Ses deux petits yeux noirs et vifs sont fixés sur la nouvelle venue. Il est en train d’essuyer un verre.
Le reste de la salle, faiblement éclairée est composé de quelques tables recouvertes par des nappes à carreaux rouges et blancs. L’éclairage est tamisé.
Une forte odeur de cuisine et de tabac règne.
Une porte fermée, dans le fond de la salle, indique la cuisine.
Les yeux du barman, qui semble être le patron, déshabillent Alice. Ses mains restent figées sur le torchon à vaisselle.
La jeune femme se tient dans l’encadrement de la porte.
Trois autres hommes se tiennent devant le bar et discutent en riant.
C’est en voyant le visage décomposé du barman qu’ils se taisent subitement et se retournent doucement.
Alice peut maintenant les voir de face.
Ils ont entre quarante et cinquante ans. Sûrement des habitués.
L’un est vêtu d’un pantalon de velours noir large et d’une chemise beige. C’est un homme d’un mètre quatre vingt environ. Il est brun. Ses cheveux sont bouclés et long. Sa chemise est ouverte et laisse apparaître une toison de poils noirs sur laquelle repose un collier en or. Il est massif sans être gros. Ses traits sont virils. Son visage est fin et ses pommettes saillantes.
L’autre est petit et pratiquement chauve. Ce qui lui reste de cheveux est roux et deux pattes épaisses descendent le long de ses joues. Il doit être le plus âgé, une cinquantaine d’années. Sa combinaison bleue moule un ventre proéminent. Une barbe grise de plusieurs jours envahit ses joues couperosées et charnues. Ses yeux verts soutenus par des cernes sont grands ouverts. Ses épaules sont larges.
Ils sont pétrifiés. Ce n’est qu’au bout de quelques secondes qu’ils parviennent à se reprendre après avoir passé en revue des yeux les formes de la jeune femme. Cette dernière, paralysée par la gêne se décide à s’asseoir à une table au fond de la salle et faisant face au bar. Ils se retournent pour continuer à discuter à voix basse.
Le patron se dirige vers la jeune femme.
— Que désirez-vous, je ferme dans une demi-heure et la cuisine est fermée. Le ton est ferme.
— Je prendrai juste un café.
L’individu regarde la jeune femme d’un air méfiant tout en lorgnant furtivement dans son décolleté puis regagne sont comptoir.
Pendant que l’homme prépare la boisson, Alice en profite pour croiser les jambes en prenant soin de retrousser sa jupe jusqu’à mi-cuisse.
Le barman pose la tasse sur un plateau puis lève les yeux vers Alice. Son visage s’empourpre légèrement. Il a une vue directe sur les jambes et les cuisses d’Alice. Il peut également apercevoir le haut de ses bas ainsi qu’une attache de porte-jarretelles.
Il revient vers elle, pose le café sur la table et lui jette un regard dur avant de s’éloigner.
Alice détourne les yeux, honteuse.
Tout en sirotant son café, elle décroise ses jambes pour les recroiser de nouveau.
Elle s’applique également à se cambrer de temps à autre en simulant une envie de s’étirer, ce qui a pour conséquence de bomber sa poitrine prête à sortir de son chemisier.
Sa jupe est maintenant bien au-dessus de la couture de ses bas et les trois hommes peuvent voir le triangle de sa culotte.
Le patron discute à voix basse avec les deux clients.
Ils se retournent vers Alice régulièrement et le plus âgé devient écarlate et semble de plus en plus excité.
Il n’a rien d’attirant mais le fait de pouvoir le rendre dans cet état fait monter l’adrénaline d’Alice.
La jeune femme triomphe.
— Si cet imbécile de Jacques voyait cela ! Se dit-elle.
Au bout d’un instant, le patron revient.
— Je ne veux pas de scandale dans mon établissement. Je sais ce que vous voulez. Avec ces deux là, si vous insistez, vous l’aurez mérité. Il ne faudra pas vous plaindre !
L’homme se tient du côté droit de la table, près de la jeune femme. Il a prononcé ces paroles d’une voix sourde.
Alice lève doucement la tête pour plonger son regard dans celui de son interlocuteur.
Elle lui adresse un sourire en coin en essayant de faire preuve d’assurance en dépit de l’angoisse qui la taraude.
— Je me demande si vous êtes vraiment sûr de vouloir éviter un scandale si l’on considère la bosse qui peut faire sauter votre braguette d’un instant à l’autre, rétorque Alice d’une voix douce et mielleuse.
Tout en parlant, elle remonte sa main droite le long de la jambe gauche du patron et lui saisit l’intérieur de la cuisse.
Le barman manque de s’étouffer. Alice sent ses jambes trembler.
— Vous ne devriez pas madame, il vaudrait mieux que vous partiez. Ce n’est pas un endroit pour une femme comme vous. Sa voix est chevrotante. Il respire fortement.
— Je ne pense pas que ce soit ce que vous vouliez exactement. Je suis une bonne bourgeoise qui a envie de s’envoyer en l’air. Et je le fais avec qui bon me semble. Il ne vous faut pas plus de cinq minutes pour fermer les stores des fenêtres et la porte. Quant à vos clients, je suis persuadé qu’un petit digestif, dont j’ai le secret, les maintiendra éveillés pour le reste de leur trajet.
— Vous l’aurez voulu, répond l’individu, excédé.
Le patron s’approche des deux routiers pour leur parler puis se dirige vers la porte pour la fermer à clé avant de descendre les stores des deux fenêtres donnant sur le parking.
Il s’approche ensuite à quelques mètres de la table avec les deux individus.
Alice se lève lentement, fait le tour de la table et s’appuie des deux mains sur cette dernière tout en observant les trois compères. Pourtant, elle est à la limite de prendre son imperméable, son sac et de fuir.
Les trois individus se regardent sans oser esquisser le moindre geste.
La jeune femme s’approche et s’arrête à un mètre des mâles.
Elle se tient droite, les mains sur les hanches et les jambes écartées.
— Vous n’avez vraiment pas envie de passer un bon moment ? Qu’est-ce que vous attendez pour les sortir ? Elles vont exploser, vous ne croyez pas ? Souffla-t-elle les yeux mi-clos et la bouche légèrement déformée par une moue insolente.
Les individus sont toujours immobiles.
Alice s’avança vers les deux routiers et plaque chaque main sur les parties intimes pour les refermer doucement. Elle ne sait pas où elle peut trouver le courage pour faire un tel geste.
Le petit chauve ouvre la bouche sans pouvoir prononcer un mot. Son visage est carmin et prêt à éclater. Alice sent une barre courte mais épaisse. Son autre main s’est refermée à travers le tissu de velours sur une tige longue, fine et dure comme du bois dont le propriétaire reste impassible, sans doute trop fier pour laisser apparaître ses sensations.
Les tempes de la jeune femme sont martelées par ses battements de cœur et sa gorge est nouée et sèche.
Ses doigts entame un massage doux et régulier des parties intimes.
Le chauve émet un couinement sourd tandis que son collègue respire bruyamment en soufflant.
Alice ouvre soudain les yeux en grand et se mord les lèvres pour ne pas crier.
Le patron s’est glissé derrière la jeune femme et a refermé ses mains sur ses hanches tout en appuyant son bas-ventre sur les fesses. Alice penche la tête en arrière et l’individu en profite pour coller sa bouche dans le cou de sa partenaire avant de déposer une série de baisers et de mordiller la chair chaude et satinée de son épaule.
Alice émet un feulement aigu.
Les mains du patron quittent ses hanches pour descendre le long des cuisses et remonter, retroussant la jupe et pétrissant fermement les cuisses de la jeune femme.
Les deux autres sont anesthésiés par la caresse qui, à présent, concerne leurs couilles maintenant emprisonnées dans les paumes de mains d’Alice.
Les jambes du chauve commencent à trembler.
Le patron plaque une main entre les jambes de la jeune femme qui émet un cri en pliant légèrement les jambes. La paume caresse la motte brûlante.
Alice lâche ses deux prises en hurlant pour ses mains sur celle du patron.
Ce dernier vient en effet de faire pénétrer son majeur dans le puits trempé après avoir écarté un pan de la culotte. Elle est au bord de l’évanouissement.
La jeune femme a les yeux fermés et la bouche ouverte. Incapable de tenir sur ses jambes, c’est le bras libre du patron qui la soutient par la taille.
Le chauve s’approche et lui prend le visage entre les mains.
Elle ouvre les yeux à demi et découvre le visage rouge de l’homme qui lui fait face.
La jeune femme ouvre légèrement la bouche comme un appel. Le routier colle sa bouche à la sienne et une langue épaisse enveloppe celle d’Alice avant de tournoyer. L’individu souffle comme un bœuf. Il plaque une de ses mains sur un sein pour le masser délicatement.
— À moi, laisse moi la place !
Le deuxième routier tient à profiter également de cette beauté qui se livre à eux.
Il pousse légèrement son collègue, se positionne face à Alice. Ensuite, il se met accroupi et son visage est à présent face à la motte enflée de la jeune femme.
Le slip baissé au niveau des genoux, Alice peut écarter les jambes ce qui permet au patron de fouiller les chairs intimes plus confortablement.
Le routier saisit les cuisses à la peau satinée et approche sa bouche de la toison humide.
Il enfonce le bout de la langue et parvient à entrer en contact avec le bouton d’amour caché et durci par l’excitation et qu’il se met à agacer avec application.
Le chauve s’est repositionné devant Alice. Cette dernière, tétanisé par le plaisir, en profite pour poser ses mains sur ses épaules. La bouche ouverte et les yeux fixes, un miaulement continu et étouffé sort de sa gorge séche.
Le routier avance de nouveau ses lèvres pour recommencer à embrasser Alice et enserre les globes à présent libérés du chemisier.
La jeune femme saisit la tête du routier, plaque sa bouche sur ses lèvres et enroule sa langue autour de la sienne.
Au bout d’un moment, Alice repousse ses trois partenaires. Ces derniers, surpris, regardent la jeune femme enlever son slip qu’elle dépose sur une chaise et se déplacer vers une petite table située au centre de la salle et exposée à la lumière du plafond. Elle s’assoie sur le bord de la table et s’allonge.
Les trois hommes se placent autour d’elle.
— J’en peux plus, t’es trop belle bon Dieu !
Le patron ouvre fébrilement sa braguette pour sortir un sexe court, courbe mais nerveux dont le gland en forme d’obus se découvre immédiatement de son enveloppe charnelle. Deux boules pendent dans leur sac de peau flétrie. Il se positionne entre les jambes de la femme infidèle.
Les deux autres se sont déplacé et sont de chaque côté de la table. Le chauve descend sa salopette et baisse son slip. Un membre court et épais se détend comme un ressort en dessous du ventre poilu.
Ses couilles recouvertes de poils sont remontées.
L’autre routier regarde Alice.
— Sors là ! Lui demande-t-il d’une voix sourde.
La jeune femme soutient son regard et avance les mains vers la braguette de velours déformée. Ses doigts nerveux déboutonnent l’ouverture. Alice plonge une main à l’intérieur du vêtement pour entrer en contact avec une tige chaude et ferme contenue dans un caleçon.
Il saisit le poignet d’Alice.
Cette dernière parvient à sortir un bâton de chair brune et bouillante et une paire de couilles gonflées. Le sexe est droit comme une baguette. Alice prend la hampe avec deux doigts et tire légèrement sur le prépuce pour faire apparaître un gland rond et luisant.
Elle procède de la même manière avec le chauve qui se trouve au bord de l’apoplexie.
Alice esquisse un sourire vengeur et a une pensée furtive pour son mari.
Sentant qu’il ne résistera pas très longtemps, elle gobe le sexe du routier.
Un gémissement de bête remplit la salle.
— Oh, c’est pas vrai, suce, oui, suce bien !
Le routier, la mâchoire serrée et les poings serrés est au bord de l’effondrement.
Sa voix sourde est déformée et ressemble à une plainte.
L’épouse infidèle, creuse les joues et aspire la queue. Cette dernière a un goût salé.
Alice sent la bite se cambrer contre son palais et sort le sexe de sa bouche. Elle astique la hampe et tourne la tête lorsque les jets de sperme giclent en saccades pour atterrir sur sa poitrine tandis que l’homme pousse des cris de jouissance.
Enfin, le chauffeur, à bout de souffle et épuisé, s’écarte.
L’autre routier a saisit le poignet de la jeune femme afin d’appliquer un mouvement de masturbation.
L’homme se raidit brusquement les mâchoires crispées et le souffle coupé. Le méat libère une longue traînée blanche qui s’étale sur le ventre d’Alice. Le chauffeur s’écroule ensuite sur une chaise, abruti.
Le patron plonge la main dans une des poches de son pantalon pour en extraire une pochette de préservatif, l’ouvre, saisit la capote et la fait glisser sur son sexe. Il saisit sa bite d’une main et l’enfonce progressivement dans la vulve, une grimace aux lèvres.
Il s’empare des hanches de sa partenaire qui se cambre en poussant un cri strident, la tête est en arrière et la bouche ouverte. Elle replie les jambes autour de la taille de l’homme qui commence, avec une régularité de métronome, à la posséder.
Le grincement de la table raisonne dans la salle ainsi que les gémissements d’Alice.
— Tu es belle !
— Doucement ! Répond Alice, que les coups de boutoir secouent vigoureusement.
La jeune femme fixe son partenaire et ses mains se referment sur ses poignées. Un sourire s’affiche sur son visage figé.
— Mon pauvre Jacques, si tu me voyais ! Se dit-elle. Ses trois hommes ne sont pas des canons de la beauté mais elle les rend fous et c’est cela qui lui donne du plaisir.
Les mouvements de reins de l’homme deviennent de plus en plus désordonnés jusqu’à ce que ce dernier se crispe dans un dernier assaut, le visage déformé par une grimace de plaisir. Un grognement étouffé sort de sa gorge pendant qu’Alice pousse un cri strident. Elle sent le préservatif se gonfler du liquide bouillant.
Son partenaire reste collé à son ventre avant de se dégager lentement, essayant de reprendre son souffle. Elle s’assoit sur la table et referme son chemisier avant de descendre pour récupérer son slip qu’elle glisse dans son sac à main resté à proximité. Puis, elle remet un peu d’ordre dans sa coiffure.
Les trois hommes la regardent sans dire un mot. Un silence lourd écrase le relais.
— Vous n’avez rien à craindre. Je suis venu ici pour une raison bien précise qui ne regarde que moi mais sachez que je vous remercie du fond du cœur.
— Vous n’allez pas nous chercher d’histoires madame, demande le chauve, presque affolé.
— Non.
Alice enfile son imperméable et se dirige vers la porte du restaurant. Avant de l’ouvrir, elle se retourne une dernière fois et leur sourit. Ils n’ont pas bougé. Elle ouvre la porte et se dirige vers sa voiture. La nuit est froide. Il est vingt deux heures dix.
Alice arrive chez elle et a juste le temps de se doucher. Elle entend le moteur de la Renault dans le jardin juste au moment où elle s’assoit dans le canapé du salon afin de faire semblant de regarder la télévision.
Pour voyager, elle porte une jupe en lin fendue sur le devant et un chemisier en soie blanc, sans manche. Compte tenu de la douceur du temps, seuls les trois premiers boutons de sa jupe sont boutonnés et sont chemisier échancré laisse sa poitrine et les deux globes de chair brune à moitié découverts.
La tête appuyée sur la vitre, Alice ouvre légèrement les yeux et aperçoit son mari au volant du véhicule.
Jacques est cadre supérieur dans une grande société d’informatique de la région parisienne. Il porte bien ses trente huit ans et Alice connaît bien son pouvoir de séduction.
C’est dans le reflet du rétroviseur extérieur qu’elle peut vérifier que sa fille et son garçon, âgés respectivement de huit et neuf ans, dorment paisiblement.
Femme au foyer, Alice a une existence heureuse bien que forcément un peu monotone.
Son mari est très occupé par son travail. Les vacances lui donnent l’occasion de changer d’air et de rompre un peu le rythme plat de sa vie.
— Mince, encore un accident !
Un panneau lumineux signale effectivement un accrochage à cinq kilomètres. La circulation ralentit progressivement.
— Il faudrait que tu te rabattes, dit Alice en remarquant que son mari est resté sur la file de gauche.
— Tant pis ! Grogna-t-il.
Jacques ne supporte pas de ne pas pouvoir doubler comme il le veut.
La voiture est maintenant immobilisée.
Un moment plus tard, Alice, toujours à moitié endormie, ouvre les yeux à demi et tourne la tête vers la droite.
Un camion est arrêté à leur hauteur. Instinctivement, elle lève légèrement la tête et peut à présent voir le visage du chauffeur.
Ce dernier doit avoir une cinquantaine d’années. Son visage est bouffi et en partie mangé par une barbe de plusieurs jours. Une casquette est vissée sur son crâne. Il doit être massif car ses épaules nues et bronzées sont musclées et dépassent largement des deux bretelles de son maillot de corps bleu sans manche.
Son bras gauche est appuyé sur le bord de la fenêtre dont la vitre est baissée.
— Quelle vie doivent avoir ces chauffeurs, se dit Alice.
Le regard de l’homme est orienté dans la direction de la Renault, sûrement pour admirer la voiture, vieille de deux mois et dernier modèle sorti.
Elle remarque cependant que le visage du chauffeur est particulièrement rouge en dépit de la douceur du temps et du fait que sa vitre soit baissée.
Alice se rend alors compte que l’individu a une vue plongeante dans l’habitacle.
En effet, pendant son sommeil, la jupe de la jeune femme s’est ouverte laissant apparaître ses cuisses bronzées et pleines de même que le triangle rouge vif du tissu de sa culotte. Quelques mèches de poils noirs s’échappent des côtés. Etant en hauteur, le chauffeur peut également admirer les deux seins ronds aux aréoles larges et brunes à peine cachés par les pans du chemisier.
Tout à fait réveillée, la jeune femme ouvre les yeux en grand avant de refermer rapidement les deux pans de sa jupe et de boutonner son chemisier après avoir adressé un regard agressif et plein de colère au chauffeur qui lui sourit.
Le regard de l’homme la dégoûte.
Cependant, Alice ressent une sensation de satisfaction car elle se sait encore belle et cela lui procure, malgré elle, une certaine satisfaction.
La Renault recommence à avancer au pas. Jacques, trop absorbé, n’a rien remarqué de la scène.
La circulation se bloque de nouveau.
— Je n’en peux plus, je sors faire un tour !
Ces paroles à peine prononcées, Jacques est déjà à l’extérieur, une cigarette aux lèvres.
Alice se penche vers l’auto radio pour changer de station. Cela fera passer le temps.
Elle aperçoit le portefeuille de son mari dans le dévidoir se trouvant sous le volant. Une carte de visite dépasse. Discrètement, elle saisit la carte et peut lire le nom et le prénom écrits en lettres anglaises. Le sang d’Alice ne fait qu’un tour et sa gorge se noue brusquement. Le nom et le prénom sont ceux d’une collègue de travail de Jacques. Alice s’était bien rendu compte à l’occasion d’un cocktail que cette dernière tournait autour de son mari mais sans s’en inquiéter outre mesure. Néanmoins, ce qui fait le plus de mal à la jeune femme est l’annotation ajoutée sur le document.
«19h00 au Charleston. Jeudi ».
En effet, il y a deux jours, Jacques avait prétexté un dossier à boucler et avait téléphoné à Alice pour lui dire qu’il rentrerait très tard. Les dates coïncidaient.
Alice remit la carte en place et appuya la tête contre la vitre de sa portière, anéantie.
Deux larmes coulent doucement sur ses joues. Décidée cependant à ne pas se laisser aller, elle les essuie du dos de la main.
Il fallait qu’il paye pour son infidélité. Elle trouverait bien une occasion. Une seule.
Sans savoir pourquoi, comme auparavant, Alice regarde à l’extérieur. Un camion se trouve de nouveau à côté de la Renault. Il s’agit d’un gros cylindré, rouge et rutilant.
Elle lève les yeux. Le chauffeur est plus jeune que le premier. Il doit avoir une quarantaine d’années. Son visage, en lame de couteau, est animé par deux petits yeux enfoncés. Ses cheveux, châtains clairs et gominés, sont coiffés en arrière. Ses joues sont barrées par deux pattes grossièrement taillées. Ses lèvres sont minces et maintiennent par le mégot une cigarette. Alice remarque un tatouage sur l’avant-bras qui pend le long de la portière à la vitre baissée. Son regard, immobile, fixe le visage d’Alice qui, en colère mais sans se laisser impressionner, soutient le regard du chauffeur.
Une idée lui vient à l’esprit. Après tout, il l’a bien cherché.
Tout en esquissant un léger sourire au chauffeur, elle croise et décroise les jambes de manière à les dégager au maximum du tissu de sa jupe et les écarte légèrement. L’homme reste impassible. Alice déboutonne doucement son chemisier de façon à ce que le chauffeur puisse admirer ses seins. Le visage de l’individu rougit progressivement et devient écarlate lorsque la jeune femme passe le bout de la langue sur ses dents.
Voulant l’exciter encore plus, elle bombe légèrement le torse en faisant semblant de vouloir s’étirer et le gratifie d’un clin d’œil.
Elle s’aperçoit alors que Jacques revient vers la voiture. Alice rabat rapidement et discrètement les pans de sa jupe et croise les bras pour cacher sa poitrine.
Ayant toujours un regard provocateur vers le chauffeur, la jeune femme remarque que ce dernier tient un micro de CB et semble parler.
— Hé bien ce n’est pas trop tôt ! Grogne Jacques en démarrant le moteur.
La circulation reprend et le Renault espace gagne rapidement de la vitesse.
Jacques est d’une humeur massacrante et se montre même désagréable vis à vis de sa femme lorsque celle-ci tente de lui parler.
Alice n’insiste pas mais sa déception la conforte dans la résolution prise précédemment.
Discrètement, elle écarte les pans de sa jupe et décroise les bras.
Jacques double tous les véhicules qui le retardent. Ses yeux sont rivés sur la route. Un nouveau ralentissement est annoncé.
Alice remarque soudain toute une file de camions sur la file de droite.
Elle jette un coup d’œil vers son mari dont l’attention est absorbée par la conduite et la colère provoquée par ce nouvel encombrement. Il est obligé de ralentir.
C’est le moment où jamais. Elle écarte les jambes et l’échancrure de son chemisier.
Lorsque la Renault arrive à hauteur de chaque camion, Alice s’applique à tourner son visage vers la cabine pour fixer le chauffeur.
Les conducteurs ont quelques secondes pour admirer le spectacle. Quelques uns lui adressent un sourire, d’autres des gestes un peu plus osés. Un autre, un gros blond, manque même de s’étouffer à la vue du spectacle.
Alice se délecte, elle se venge.
Le manège terminé, elle rectifie sa tenue et s’endort progressivement.
Des pensées occupent son esprit. Elle voit son mari en train de faire l’amour à cette collègue. Puis, sans pouvoir s’en empêcher, elle s’imagine sur un parking d’autoroute, se promenant entre les camions…………
Alice se réveille brusquement. Il fait pratiquement nuit et elle s’aperçoit que la Renault est sur une voie de décélération menant vers une aire de repos.
— On s’arrête ?
— Tu ne crois tout de même pas que je vais rouler une partie de la nuit sans rien dans le ventre !
Alice se retient d’envoyer son mari se faire cuire un œuf et reste silencieuse.
Dans la lueur des phares, elle distingue les masses sombres des poids lourds alignés les uns à côté des autres. Ils sont imposants et reflètent la puissance.
Jacques dépasse le parking réservé aux camions et se gare sur celui réservé aux voitures.
Les enfants sont toujours endormis.
— Je n’en peux plus, je meurs de faim !
— Repose-toi mon chéri, surveille les enfants, je vais chercher des sandwiches et de l’eau à la station service.
— Bonne idée, c’est tellement agréable de se faire servir par une femme !
— Fais le fier mon vieux, si tu savais ! Se dit la jeune femme en ouvrant la portière.
Alice se dirige vers la station service. Les pans de sa jupe s’ouvrent à chaque pas découvrant ses jambes et ses cuisses et sa poitrine tremble à chaque pas.
En longeant la haie formée par les cabines des camions, elle aperçoit un groupe de chauffeurs en train de discuter. Il lui semble, sans en être sûre, qu’ils parlent une langue qu’elle ne parvient pas à définir, sûrement d’Europe centrale.
Arrivée à leur niveau, elle ralentit légèrement son allure et remarque immédiatement que les hommes se sont tuent.
D’un regard discret, elle observe les individus. Ils sont quatre, vêtus de combinaison ou de jean et tee-shirt. Leur visage est buriné et marqué et porte une barbe de plusieurs jours. Ils sont de taille moyenne mais trapus et portent une moustache épaisse.
Leur regard est tourné vers la silhouette de cette jeune femme qui semble descendre directement du paradis.
La surprise passée, ils la dévisagent sous toutes les coutures avec des yeux brillant autant d’admiration que de désire. Tout en les regardant, Alice esquisse un sourire mais a du mal a dissimulé l’émotion qui lui tenaille subitement les intestins. Elle se traite de véritable folle.
Les hommes restent impassibles mais elle remarque une légère lueur de désapprobation dans leur regard. Une femme ne doit pas se promener ainsi, seule et dans une telle tenue.
Alice les dépasse et pénètre dans la station service, distante d’une cinquantaine de mètres, où elle achète rapidement les victuailles avant de ressortir pour rejoindre la Renault.
Les chauffeurs sont toujours au même endroit.
Le cœur battant et la gorge nouée, elle s’approche d’eux et s’immobilise. Elle peut les observer de manière plus précise. Les hommes paraissent surpris de tant d’audace et restent immobile. Leurs yeux noirs et perçants passent en revue son corps et elle entend leur respiration accélérer. Cela dure un instant.
Sans pouvoir se contrôler, Alice leur adresse un sourire avant de s’éloigner.
Jacques attend à l’extérieur, une cigarette aux lèvres et surveille les enfants qui jouent autour du véhicule.
— Ce n’est pas trop tôt, qu’est-ce que tu as foutu ?
— Je ne suis pas toute seule ! Réplique Alice excédée par le ton de son mari.
Jacques prend un sandwich dans le sac et se met à l’écart pour l’avaler en jouant avec son fils et sa fille.
Quel goujat se dit-elle, si seulement j’étais seule ce soir mon pauvre vieux, je ne me gênerai pas, je te le garantis !
Le repas rapidement englouti, Jacques s’installa derrière le volant.
— Affole-toi, on ne va pas dormir là !
Alice ne répond pas.
Le reste du voyage se déroule dans le silence le plus complet. Alice n’a pas envie de discuter.
A la sortie de l’autoroute, il ne reste plus qu’une dizaine de kilomètres sur une route de campagne.
A la sortie d’un bourg, Alice voit une enseigne sur le côté droit annonçant un relais routier. Empruntant régulièrement ce tronçon pour aller faire ses courses, elle n’y a pourtant jamais porté trop d’attention.
Mais ce soir, c’est différent. Sa pensée est monopolisée par les monstres d’acier, les regards virils et le désir qu’elle a suscité parmi les chauffeurs. Et puis, il y a cette volonté de se venger qui la tenaille.
La Renault passe devant le relais. Trois poids lourds sont garés sur le parking. L’établissement est isolé et semble peu fréquenté. Tant mieux se dit Alice.
Une fois arrivée à leur maison, Alice est occupée par les enfants, qu’il faut coucher, et le rangement des bagages.
Jacques se contente de se doucher et de déguster une bière devant la télé.
Alice ne bronche pas.
Une fois couchée, des rêves l’envahissent aussitôt. Elle se voit entourée d’hommes. Ils sont d’âges variés. Ils sont vêtus de combinaisons, de jeans, de tee-shirts et de chemise à carreaux. Leur visage est sévère et viril, marqué par la fatigue. Des mains larges s’avancent vers elle pour la caresser, lui palper les seins, le ventre, les fesses. D’autres s’introduisent entres ses cuisses pour les masser. Des gémissements et des sifflements de respiration raisonnent de plus en plus fort. Elle entend également des voix et des commentaires inaudibles. Alice se réveille en nage, brusquement, le cœur battant.
Sa main droite est plaquée sur son sexe et sa chemise de nuit, retroussée jusqu’à la taille.
— Mon Dieu, ce n’est pas possible ! Je deviens complètement cinglée !
Pendant son rêve, un de ses doigts a pénétré dans sa vulve. Mortifiée, elle n’ose plus bouger. Elle se décide enfin à le retirer et se rend immédiatement compte que ce dernier est trempé de son liquide intime.
Elle l’essuie avec un mouchoir qu’elle garde toujours sur sa table de chevet et tente de se rendormir.
Le lendemain matin, elle s’affaire à préparer le petit-déjeuner. Jacques est tout juste aimable.
— Vas retrouver ta traînée, je m’en fous ! Maugréa-t-elle en elle-même.
Les enfants et son mari partis, Jacques les dépose le matin à l’école, son esprit est occupé par tout le rangement à effectuer.
Elle déjeune rapidement le midi, les enfants et son mari ne rentrant pas.
Vers dix-huit heures, le téléphone sonne.
C’est la mère d’Alice qui lui propose de garder les enfants pour la nuit afin d’en profiter. Elle passera les prendre à l’école.
Alice accepte.
Une demi-heure plus tard, alors qu’elle commence à préparer le dîner, Jacques l’appelle pour lui annoncer que les dossiers se sont accumulés et qu’il ne sera pas de retour avant vingt deux heures.
— Mais il n’y a pas de problèmes mon chéri, fais au mieux !
— Merci de ta compréhension mon amour, je t’aime très fort tu sais !
— Moi aussi, à ce soir !
Alice aurait pu cracher au visage de son mari si ce dernier s’était trouvé en face d’elle.
Elle sait très bien en quoi consistent les dossiers de Jacques.
Alice s’assoit dans un fauteuil du salon, pensive. Elle décide de faire comme si de rien n’était. C’est elle maintenant qui allait exceller dans l’art du mensonge.
Elle met au frigo le repas maintenant devenu sans objet et se fait un sandwich qu’elle expédie rapidement.
Il est vingt heures trente.
Elle monte au premier étage où se trouve la salle de bain et ouvre le robinet de la baignoire.
Elle se dirige ensuite dans sa chambre, ouvre l’armoire, regarde sa garde-robe et saisit un cintre supportant une jupe plissée bleu marine en coton.
Elle sélectionne également un chemisier bleu ciel et ouvre la commode pour sortir un porte-jarretelles et un slip en soie bleu pâle de même qu’une paire de bas couleur chair.
Regagnant la salle de bain, elle se déshabille et se regarde dans la glace. Celle-ci renvoie l’image d’un corps aux formes pleines mais sensuelles.
Le bain lui permet de se vider la tête et de se décontracter.
Alice se maquille légèrement. La vulgarité ne lui sera d’aucune utilité.
Revenue dans la chambre, elle s’habille en prenant soin de laisser les trois premiers boutons de son chemisier défaits. Elle remarque que le vêtement est suffisamment transparent pour laisser deviner les seins lourds et les aréoles foncées. Elle chausse une paire de chaussures noires, tout à fait ordinaires. Un serre-tête bleu marine en velours maintient ses cheveux de façon à ce que son visage soit mis en valeur.
Alice s’examine une dernière fois dans la glace de la salle de bain. Elle est belle, sans vulgarité mais le chemisier transparent échancré sème le doute dans le genre classique de sa tenue.
Elle revêt un imperméable, le temps étant doux.
C’est lorsqu’elle pose la main sur la poignée de la porte qu’un sentiment de peur mêlé d’excitation lui tord l’estomac.
Puis, elle éclate de rire. Après tout, il ne s’est encore rien passé. De toutes façons, il était allé beaucoup trop loin. Il est vingt et une heures.
Installé au volant de sa Mini, elle rejoint la route qui la mène droit au relais routier.
Dix minutes après, elle aperçoit l’enseigne lumineuse dans la nuit noire. Son cœur bat à tout rompre et une crampe lui déchire les intestins lorsqu’elle aperçoit trois semi-remorques sur le parking.
Elle se gare à côté d’un des camions et stoppe le moteur.
Un silence lourd règne. Elle perçoit de loin les aboiements étouffés d’un chien.
Le relais est une simple bâtisse. Alice descend de son véhicule et ferme la portière à clé. Elle vérifie que son imperméable est suffisamment ouvert.
Parvenant à maîtriser son émotion, elle se dirige lentement vers le relais.
Arrivée devant la porte du commerce, elle ferme les yeux et respire à fond avant d’appuyer sur la poignée et de pousser.
Elle découvre un bar en bois usé derrière lequel se tient un homme d’une cinquantaine d’années. Il est vêtu d’un pull en laine rouge dont les manches sont retroussées sur des bras nerveux et musclés. Son visage est anguleux, ses joues creuses. Ses cheveux gris sont clairsemés et coiffés en arrière. Ses deux petits yeux noirs et vifs sont fixés sur la nouvelle venue. Il est en train d’essuyer un verre.
Le reste de la salle, faiblement éclairée est composé de quelques tables recouvertes par des nappes à carreaux rouges et blancs. L’éclairage est tamisé.
Une forte odeur de cuisine et de tabac règne.
Une porte fermée, dans le fond de la salle, indique la cuisine.
Les yeux du barman, qui semble être le patron, déshabillent Alice. Ses mains restent figées sur le torchon à vaisselle.
La jeune femme se tient dans l’encadrement de la porte.
Trois autres hommes se tiennent devant le bar et discutent en riant.
C’est en voyant le visage décomposé du barman qu’ils se taisent subitement et se retournent doucement.
Alice peut maintenant les voir de face.
Ils ont entre quarante et cinquante ans. Sûrement des habitués.
L’un est vêtu d’un pantalon de velours noir large et d’une chemise beige. C’est un homme d’un mètre quatre vingt environ. Il est brun. Ses cheveux sont bouclés et long. Sa chemise est ouverte et laisse apparaître une toison de poils noirs sur laquelle repose un collier en or. Il est massif sans être gros. Ses traits sont virils. Son visage est fin et ses pommettes saillantes.
L’autre est petit et pratiquement chauve. Ce qui lui reste de cheveux est roux et deux pattes épaisses descendent le long de ses joues. Il doit être le plus âgé, une cinquantaine d’années. Sa combinaison bleue moule un ventre proéminent. Une barbe grise de plusieurs jours envahit ses joues couperosées et charnues. Ses yeux verts soutenus par des cernes sont grands ouverts. Ses épaules sont larges.
Ils sont pétrifiés. Ce n’est qu’au bout de quelques secondes qu’ils parviennent à se reprendre après avoir passé en revue des yeux les formes de la jeune femme. Cette dernière, paralysée par la gêne se décide à s’asseoir à une table au fond de la salle et faisant face au bar. Ils se retournent pour continuer à discuter à voix basse.
Le patron se dirige vers la jeune femme.
— Que désirez-vous, je ferme dans une demi-heure et la cuisine est fermée. Le ton est ferme.
— Je prendrai juste un café.
L’individu regarde la jeune femme d’un air méfiant tout en lorgnant furtivement dans son décolleté puis regagne sont comptoir.
Pendant que l’homme prépare la boisson, Alice en profite pour croiser les jambes en prenant soin de retrousser sa jupe jusqu’à mi-cuisse.
Le barman pose la tasse sur un plateau puis lève les yeux vers Alice. Son visage s’empourpre légèrement. Il a une vue directe sur les jambes et les cuisses d’Alice. Il peut également apercevoir le haut de ses bas ainsi qu’une attache de porte-jarretelles.
Il revient vers elle, pose le café sur la table et lui jette un regard dur avant de s’éloigner.
Alice détourne les yeux, honteuse.
Tout en sirotant son café, elle décroise ses jambes pour les recroiser de nouveau.
Elle s’applique également à se cambrer de temps à autre en simulant une envie de s’étirer, ce qui a pour conséquence de bomber sa poitrine prête à sortir de son chemisier.
Sa jupe est maintenant bien au-dessus de la couture de ses bas et les trois hommes peuvent voir le triangle de sa culotte.
Le patron discute à voix basse avec les deux clients.
Ils se retournent vers Alice régulièrement et le plus âgé devient écarlate et semble de plus en plus excité.
Il n’a rien d’attirant mais le fait de pouvoir le rendre dans cet état fait monter l’adrénaline d’Alice.
La jeune femme triomphe.
— Si cet imbécile de Jacques voyait cela ! Se dit-elle.
Au bout d’un instant, le patron revient.
— Je ne veux pas de scandale dans mon établissement. Je sais ce que vous voulez. Avec ces deux là, si vous insistez, vous l’aurez mérité. Il ne faudra pas vous plaindre !
L’homme se tient du côté droit de la table, près de la jeune femme. Il a prononcé ces paroles d’une voix sourde.
Alice lève doucement la tête pour plonger son regard dans celui de son interlocuteur.
Elle lui adresse un sourire en coin en essayant de faire preuve d’assurance en dépit de l’angoisse qui la taraude.
— Je me demande si vous êtes vraiment sûr de vouloir éviter un scandale si l’on considère la bosse qui peut faire sauter votre braguette d’un instant à l’autre, rétorque Alice d’une voix douce et mielleuse.
Tout en parlant, elle remonte sa main droite le long de la jambe gauche du patron et lui saisit l’intérieur de la cuisse.
Le barman manque de s’étouffer. Alice sent ses jambes trembler.
— Vous ne devriez pas madame, il vaudrait mieux que vous partiez. Ce n’est pas un endroit pour une femme comme vous. Sa voix est chevrotante. Il respire fortement.
— Je ne pense pas que ce soit ce que vous vouliez exactement. Je suis une bonne bourgeoise qui a envie de s’envoyer en l’air. Et je le fais avec qui bon me semble. Il ne vous faut pas plus de cinq minutes pour fermer les stores des fenêtres et la porte. Quant à vos clients, je suis persuadé qu’un petit digestif, dont j’ai le secret, les maintiendra éveillés pour le reste de leur trajet.
— Vous l’aurez voulu, répond l’individu, excédé.
Le patron s’approche des deux routiers pour leur parler puis se dirige vers la porte pour la fermer à clé avant de descendre les stores des deux fenêtres donnant sur le parking.
Il s’approche ensuite à quelques mètres de la table avec les deux individus.
Alice se lève lentement, fait le tour de la table et s’appuie des deux mains sur cette dernière tout en observant les trois compères. Pourtant, elle est à la limite de prendre son imperméable, son sac et de fuir.
Les trois individus se regardent sans oser esquisser le moindre geste.
La jeune femme s’approche et s’arrête à un mètre des mâles.
Elle se tient droite, les mains sur les hanches et les jambes écartées.
— Vous n’avez vraiment pas envie de passer un bon moment ? Qu’est-ce que vous attendez pour les sortir ? Elles vont exploser, vous ne croyez pas ? Souffla-t-elle les yeux mi-clos et la bouche légèrement déformée par une moue insolente.
Les individus sont toujours immobiles.
Alice s’avança vers les deux routiers et plaque chaque main sur les parties intimes pour les refermer doucement. Elle ne sait pas où elle peut trouver le courage pour faire un tel geste.
Le petit chauve ouvre la bouche sans pouvoir prononcer un mot. Son visage est carmin et prêt à éclater. Alice sent une barre courte mais épaisse. Son autre main s’est refermée à travers le tissu de velours sur une tige longue, fine et dure comme du bois dont le propriétaire reste impassible, sans doute trop fier pour laisser apparaître ses sensations.
Les tempes de la jeune femme sont martelées par ses battements de cœur et sa gorge est nouée et sèche.
Ses doigts entame un massage doux et régulier des parties intimes.
Le chauve émet un couinement sourd tandis que son collègue respire bruyamment en soufflant.
Alice ouvre soudain les yeux en grand et se mord les lèvres pour ne pas crier.
Le patron s’est glissé derrière la jeune femme et a refermé ses mains sur ses hanches tout en appuyant son bas-ventre sur les fesses. Alice penche la tête en arrière et l’individu en profite pour coller sa bouche dans le cou de sa partenaire avant de déposer une série de baisers et de mordiller la chair chaude et satinée de son épaule.
Alice émet un feulement aigu.
Les mains du patron quittent ses hanches pour descendre le long des cuisses et remonter, retroussant la jupe et pétrissant fermement les cuisses de la jeune femme.
Les deux autres sont anesthésiés par la caresse qui, à présent, concerne leurs couilles maintenant emprisonnées dans les paumes de mains d’Alice.
Les jambes du chauve commencent à trembler.
Le patron plaque une main entre les jambes de la jeune femme qui émet un cri en pliant légèrement les jambes. La paume caresse la motte brûlante.
Alice lâche ses deux prises en hurlant pour ses mains sur celle du patron.
Ce dernier vient en effet de faire pénétrer son majeur dans le puits trempé après avoir écarté un pan de la culotte. Elle est au bord de l’évanouissement.
La jeune femme a les yeux fermés et la bouche ouverte. Incapable de tenir sur ses jambes, c’est le bras libre du patron qui la soutient par la taille.
Le chauve s’approche et lui prend le visage entre les mains.
Elle ouvre les yeux à demi et découvre le visage rouge de l’homme qui lui fait face.
La jeune femme ouvre légèrement la bouche comme un appel. Le routier colle sa bouche à la sienne et une langue épaisse enveloppe celle d’Alice avant de tournoyer. L’individu souffle comme un bœuf. Il plaque une de ses mains sur un sein pour le masser délicatement.
— À moi, laisse moi la place !
Le deuxième routier tient à profiter également de cette beauté qui se livre à eux.
Il pousse légèrement son collègue, se positionne face à Alice. Ensuite, il se met accroupi et son visage est à présent face à la motte enflée de la jeune femme.
Le slip baissé au niveau des genoux, Alice peut écarter les jambes ce qui permet au patron de fouiller les chairs intimes plus confortablement.
Le routier saisit les cuisses à la peau satinée et approche sa bouche de la toison humide.
Il enfonce le bout de la langue et parvient à entrer en contact avec le bouton d’amour caché et durci par l’excitation et qu’il se met à agacer avec application.
Le chauve s’est repositionné devant Alice. Cette dernière, tétanisé par le plaisir, en profite pour poser ses mains sur ses épaules. La bouche ouverte et les yeux fixes, un miaulement continu et étouffé sort de sa gorge séche.
Le routier avance de nouveau ses lèvres pour recommencer à embrasser Alice et enserre les globes à présent libérés du chemisier.
La jeune femme saisit la tête du routier, plaque sa bouche sur ses lèvres et enroule sa langue autour de la sienne.
Au bout d’un moment, Alice repousse ses trois partenaires. Ces derniers, surpris, regardent la jeune femme enlever son slip qu’elle dépose sur une chaise et se déplacer vers une petite table située au centre de la salle et exposée à la lumière du plafond. Elle s’assoie sur le bord de la table et s’allonge.
Les trois hommes se placent autour d’elle.
— J’en peux plus, t’es trop belle bon Dieu !
Le patron ouvre fébrilement sa braguette pour sortir un sexe court, courbe mais nerveux dont le gland en forme d’obus se découvre immédiatement de son enveloppe charnelle. Deux boules pendent dans leur sac de peau flétrie. Il se positionne entre les jambes de la femme infidèle.
Les deux autres se sont déplacé et sont de chaque côté de la table. Le chauve descend sa salopette et baisse son slip. Un membre court et épais se détend comme un ressort en dessous du ventre poilu.
Ses couilles recouvertes de poils sont remontées.
L’autre routier regarde Alice.
— Sors là ! Lui demande-t-il d’une voix sourde.
La jeune femme soutient son regard et avance les mains vers la braguette de velours déformée. Ses doigts nerveux déboutonnent l’ouverture. Alice plonge une main à l’intérieur du vêtement pour entrer en contact avec une tige chaude et ferme contenue dans un caleçon.
Il saisit le poignet d’Alice.
Cette dernière parvient à sortir un bâton de chair brune et bouillante et une paire de couilles gonflées. Le sexe est droit comme une baguette. Alice prend la hampe avec deux doigts et tire légèrement sur le prépuce pour faire apparaître un gland rond et luisant.
Elle procède de la même manière avec le chauve qui se trouve au bord de l’apoplexie.
Alice esquisse un sourire vengeur et a une pensée furtive pour son mari.
Sentant qu’il ne résistera pas très longtemps, elle gobe le sexe du routier.
Un gémissement de bête remplit la salle.
— Oh, c’est pas vrai, suce, oui, suce bien !
Le routier, la mâchoire serrée et les poings serrés est au bord de l’effondrement.
Sa voix sourde est déformée et ressemble à une plainte.
L’épouse infidèle, creuse les joues et aspire la queue. Cette dernière a un goût salé.
Alice sent la bite se cambrer contre son palais et sort le sexe de sa bouche. Elle astique la hampe et tourne la tête lorsque les jets de sperme giclent en saccades pour atterrir sur sa poitrine tandis que l’homme pousse des cris de jouissance.
Enfin, le chauffeur, à bout de souffle et épuisé, s’écarte.
L’autre routier a saisit le poignet de la jeune femme afin d’appliquer un mouvement de masturbation.
L’homme se raidit brusquement les mâchoires crispées et le souffle coupé. Le méat libère une longue traînée blanche qui s’étale sur le ventre d’Alice. Le chauffeur s’écroule ensuite sur une chaise, abruti.
Le patron plonge la main dans une des poches de son pantalon pour en extraire une pochette de préservatif, l’ouvre, saisit la capote et la fait glisser sur son sexe. Il saisit sa bite d’une main et l’enfonce progressivement dans la vulve, une grimace aux lèvres.
Il s’empare des hanches de sa partenaire qui se cambre en poussant un cri strident, la tête est en arrière et la bouche ouverte. Elle replie les jambes autour de la taille de l’homme qui commence, avec une régularité de métronome, à la posséder.
Le grincement de la table raisonne dans la salle ainsi que les gémissements d’Alice.
— Tu es belle !
— Doucement ! Répond Alice, que les coups de boutoir secouent vigoureusement.
La jeune femme fixe son partenaire et ses mains se referment sur ses poignées. Un sourire s’affiche sur son visage figé.
— Mon pauvre Jacques, si tu me voyais ! Se dit-elle. Ses trois hommes ne sont pas des canons de la beauté mais elle les rend fous et c’est cela qui lui donne du plaisir.
Les mouvements de reins de l’homme deviennent de plus en plus désordonnés jusqu’à ce que ce dernier se crispe dans un dernier assaut, le visage déformé par une grimace de plaisir. Un grognement étouffé sort de sa gorge pendant qu’Alice pousse un cri strident. Elle sent le préservatif se gonfler du liquide bouillant.
Son partenaire reste collé à son ventre avant de se dégager lentement, essayant de reprendre son souffle. Elle s’assoit sur la table et referme son chemisier avant de descendre pour récupérer son slip qu’elle glisse dans son sac à main resté à proximité. Puis, elle remet un peu d’ordre dans sa coiffure.
Les trois hommes la regardent sans dire un mot. Un silence lourd écrase le relais.
— Vous n’avez rien à craindre. Je suis venu ici pour une raison bien précise qui ne regarde que moi mais sachez que je vous remercie du fond du cœur.
— Vous n’allez pas nous chercher d’histoires madame, demande le chauve, presque affolé.
— Non.
Alice enfile son imperméable et se dirige vers la porte du restaurant. Avant de l’ouvrir, elle se retourne une dernière fois et leur sourit. Ils n’ont pas bougé. Elle ouvre la porte et se dirige vers sa voiture. La nuit est froide. Il est vingt deux heures dix.
Alice arrive chez elle et a juste le temps de se doucher. Elle entend le moteur de la Renault dans le jardin juste au moment où elle s’assoit dans le canapé du salon afin de faire semblant de regarder la télévision.
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histoire pas si irrationnelle que ça... c'est un de mes fantasmes et celui de beaucoup d'autres bourgeoises