ma femme préfére les femmes
Récit érotique écrit par Nicky gloria [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 20-01-2005 dans la catégorie Entre-nous, les femmes
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ma femme préfére les femmes
Un père de famille assiste, impuissant, aux ébats torrides de sa femme. Celle-ci, jusqu'ici sage et réservée, s'est laissée entraîner par sa voisine dans une soirée échangiste entre filles, et se découvrira, après une farouche résistance, d'insatiables aptitudes sexuelles que seules ses partenaires féminines sauront exploiter. Remise en question et terrible constat de défaite pour un mari qui, brisé et anéanti, en sera réduit à observer la longue et vertigineuse débauche d'une femme qu'il croyait si bien connaître…
C'est étrange comme le destin peut vous jouer des tours, vous prendre comme bouc émissaire et s'amuser à chambouler votre vie de façon si cruelle. Tout me souriait, une vie heureuse et sereine, un boulot passionnant, une femme adorable, deux enfants mignons comme tout, et en si peu de temps tout vient de s'écrouler. Assister à ma propre chute sans me battre me semble logique, un juste châtiment, le prix à payer pour des années d'égoïsme, de boulot acharné, de course à la promotion, et tout cela aux dépens de ma vie familiale. .. Anéanti, je me traîne pitoyablement comme une âme en peine, abandonnant toute dignité. Qui s'en préoccupe maintenant ? C'est avant que j'aurais dû réagir, m'inquiéter ou sentir venir le danger, et tout faire pour que cela n'arrive jamais. Aujourd'hui, il est trop tard, j'ai tout perdu. De la culpabilité, de l'amertume, du désespoir, c'est un mélange perfide de tout ça qui me laisse sans force. Quel nom donner à ce trou béant qui vient de s'emparer de tout mon être ? Je ne sais pas, mais j'en connais par contre le résultat final, une horrible vérité que je ne suis toujours pas prêt à affronter. Je traverse le salon d'un pas chancelant, sur des jambes lourdes qui ont du mal à me guider, comme si elles appartenaient à quelqu'un d'autre. J'ai la désagréable impression d'être une marionnette manipulée par une volonté pleine de bonnes intentions, mais manquant réellement d'expérience dans son art. Je me fais violence pour sortir de cet état végétatif dans lequel je sombre lamentablement, fonçant sur ma télévision d'une démarche un peu plus assurée. Ma décision est prise. Je dois connaître la vérité, même si le mal est déjà fait. Le seul moyen d'en être sûr est de visionner ce foutu film. Là, j'en aurai enfin le cœur net, le triste dénouement d'une sombre histoire. Tant de folies qui me paraissent incompréhensibles, qui ont pris ici des proportions démesurées. C'est ce matin de fin d'été que tout s'achève, et l'appréhension de ce que je vais voir me fait encore hésiter. La vérité me flanque la frousse, je ne peux le nier, mais j'éprouve la sensation encore plus forte et plus insidieuse de satisfaire une curiosité presque malsaine.
" Ne regarde pas, fous le camp d'ici !"
Mais au lieu d'écouter cette voix, voilà que je me penche sur le côté de l'écran, à l'endroit où sont regroupées toutes sortes d'entrées et sorties audio- vidéo. Je dois m'y reprendre à trois fois avant de faire les bons branchements, ne sachant pas trop comment relier le camescope à mon téléviseur. J'y parviens, appuie sur la lecture. Je m'installe nerveusement sur mon canapé, gardant d'abord les yeux fixés sur la table basse, là où sont posés un verre et une bouteille de Martini. Un petit remontant dont je vais bien avoir besoin… J'évite le papier qui traîne à côté, avec ce message immonde qui vient de me frapper en plein figure, que je viens de lire il y'a deux minutes: " Ta femme m'appartient, elle est à moi maintenant, et en voici la preuve. Signé, Laure." Pour l'instant, je ne peux me résoudre à regarder l'écran. Je ferme les yeux, retiens mon souffle, rouvre les yeux en levant la tête. Je laisse échapper l'air de mes poumons, avec le sentiment de fondre sur place en affrontant les premières images. Ce n'est pas un camescope numérique, la qualité s'en ressent péniblement. Une image affreuse, des couleurs qui bavent, avec des défauts de granulations et de contrastes dans les scènes sombres qui accentuent le côté glauque et réaliste du film amateur. Je distingue un enchevêtrement de corps nus, de membres entrelacés, de seins et de pubis qui apparaissent dans un flou qui n'a rien d'artistique, et pendant un long moment il m'est impossible de reconnaître qui que ce soit. L'image tremblante se perd d'un coup vers le plafond, si haut qu'il en est invisible dans les ténèbres, puis redescend le long de pierres dures et lisses, couleur grenat, faiblement éclairées par quelques torches qui brûlent dans des niches creusées dans la paroi. Les murs sont à peine décorés de tissus perlés et de rares sculptures en cire, comme ces visages de femmes aux traits figés dans un masque de luxure, abaissant leurs regards torves vers le sol. Leurs têtes coupées forment une rangée superposée, inclinées dans un angle grotesque, ce qui ne les rend que plus sinistres. De toute façon, tout semble lugubre et macabre, un décor gothique assez effrayant, renforcé par l'architecture imposante, écrasante même. Mais le décor me semble vite anodin lorsque l'image descend se fixe sur une dizaine de lits immenses, recouverts de lin, posés dans le même alignement à distance égale. Le camescope va rapidement de l'un à l'autre, comme cherchant quelqu'un, et ce à une telle vitesse que je ne distingue plus rien. Enfin, l'image s'arrête sur un lit et n'y bouge plus. Un zoom plus précis se fixe sur les personnes qui s'y ébattent joyeusement dans une mélodie de soupirs extasiés. La chevelure flamboyante de Laure étincelle un instant dans ce mélange de chairs impudiques, mais pas son visage qui reste enfoncé dans la fourche d'une cuisse féminine. En voilà une qui passe du bon temps, mais sa présence n'a rien de surprenant, je m'y attendais. Le décor est maintenant planté. On est là en pleine soirée échangiste, dans un pseudo temple dédié aux plaisirs de la chair, pour de longues nuits de débauche. Ici, les clients se livrent à toutes sortes de perversions, parodiant quelques cérémonies antiques et obscènes, au cours d'orgies interminables. Les grands lits occupés par des hommes et des femmes qui gémissent et se tordent les uns sur les autres me donnent raison à cent pour cent. Mon cœur se serre d'angoisse lorsque l'image plonge soudainement au cœur même de l'action, où toutes ces peaux luisantes qui s'emmêlent me font penser à l'étreinte sinueuse des serpents, un fouillis à la fois immonde et voluptueux. Imaginer Mélanie dedans me procure une excitation si vive et si inadmissible que je la chasse aussitôt. Honteux, je m'accroche à l'espoir de ne pas trouver Mélanie, mais je n'y crois pas trop. A quoi bon alors ce message et cette cassette qui l'accompagnait. L'attente me devient insupportable, et je ne peux m'empêcher pendant ce temps de laisser dériver mon esprit en arrière. Au début, il n'y a que les ténèbres, puis la confusion, avec l'impression de vivre simultanément dans le passé et le présent. Quelques détails se gravent enfin avec une précision redoutable, revenant souvent à cette fois où on a croisé Laure dans le couloir de l'immeuble, alors qu'elle venait d'emménager. Elle nous a fait un effet immédiat, et apparemment beaucoup plus à Mélanie, ma femme, ce que jamais je n'aurais imaginé. Laure est une femme qui impressionne, qui en jette. Grande, sportive, elle a cette énergie et cette décontraction de celles qui sont bien dans leur tête et bien dans leur peau, et à l'aise en toutes circonstances. Même vêtue d'un survêtement, son habit préféré, elle dégage un sex-apple et une sensualité débordante, avec un naturel désarmant. Son beau visage ajoute encore du charme, elle n'a rien à jeter : yeux en amande, grande bouche pulpeuse, nez aquilin, fossettes expressives qui accentuent son côté espiègle et rieur. Son look rebelle ajoute encore du piquant : cheveux d'un rouge agressif, piercing au sourcil droit, tatouage d'un ange sur l'épaule gauche, elle affiche ainsi un tempérament de femme libre et anticonformiste. Bref, tout le contraire de ma femme, qui est plutôt classique, un peu BCBG, timide et discrète en toutes circonstances, et qui ne fera jamais rien pour se démarquer. Et, contre toute attente, malgré leurs différences, le courant est très bien passé, un peu trop même… Et moi, stupide et aveugle, je n'ai rien vu, trop préoccupé par ce poste de rédacteur en chef que je souhaitais absolument obtenir, travaillant jour et nuit, sans relâche, délaissant complètement ma vie familiale. Certes, ma vie amoureuse n'était déjà pas au beau fixe, nous étions enlisé dans le triste refrain boulot dodo, mais comment faire autrement lorsque le couple travaille beaucoup trop chacun de son côté, avec très peu de temps libre et de loisirs, et avec en plus deux enfants à charge ? Bon, je n'essaie pas de me trouver des circonstances atténuantes, cela n'excuse pas tout, mais cette vie active ne facilite pas l'intimité ou le dialogue. J'aurais dû avoir la puce à l'oreille lorsque Mélanie s'est montrée plus indépendante, plus émancipée, subissant l'influence néfaste de sa nouvelle amie, sans que je m'en rende compte réellement. Et, de même, j'aurais dû avoir des soupçons sur les orientations sexuelles de Laure, qui ne recevait que des filles. On peut dire que ça défilait chez elle, rien que des filles de tout genre et toutes nationalités, dont cette immense et sculpturale noire, Daphné, que je n'ai jamais aimé. Elle avait ce petit air moqueur et condescendant qui veut vous rabaisser, celle-là je ne pouvais pas me l'encadrer ! Laure, elle, était plus avenante, même si elle me donnait l'impression de se forcer un peu, pour mieux me tromper sans doute, pour que je ne me braque pas contre elle et interdise ma femme de la voir. J'aurais dû également deviner ses intentions rien qu'à sa façon de regarder Mélanie, comme si elle voulait la manger à la petite cuiller ! Comme j'ai été stupide ! J'ai atteint le sommet de la bêtise humaine en laissant sortir Mélanie avec Daphné et Laure. "Une sortie entre filles" m'a précisé cette derniére, comme pour me rassurer ! Là était bien le plus grand danger, et j'ai laissé faire. Mélanie était excitée comme une jeune fille qui va faire l'école buissonnière et découvrir enfin le monde. Pour elle, les occasions de s'amuser sont si rares, inexistantes même, alors je n'ai pas eu le courage de lui dire non. Ce fut la plus grosse erreur de ma vie. C'est cette fameuse nuit, la semaine dernière, qu'il s'est passé quelques chose, car elle fût ensuite différente. Oui, plus aucun doute alors que j'y repense, le changement radical s'est opéré à partir de cet instant là. Depuis, elle se montre distante, absente, perdue dans ses rêves, délaissant le ménage et l'éducation des enfants, fuyant ma présence le peu de fois où l'on se voit… Je ne sais pas ce qui lui est arrivé cette nuit-là, mais je crois que je vais bientôt le savoir, et certainement le regretter. Je reporte mon attention sur la télé, me concentrant sur les images qui se font plus nettes, dans un plan plus général. Enfin, tout m'apparaît clairement. Aucune trace de Mélanie, et je me sens soulagé, avec l'infime espoir que je me suis inquiété pour rien. Sur le lit, quatre femmes font l'amour : Laure, Daphné dont la peau noire contraste violemment sur celles de ses compagnes, et deux autres que je ne connais pas. La scène est éclairée plus distinctement par un chandelier à sept branches, aux lueurs blafardes. Un mouvement brusque me signale qu'il va y' avoir du changement. Les deux femmes inconnues bousculent sur le côté, toujours étroitement enlacées, libérant ainsi Laure et Daphné qui en profitent pour sortir du lit. Laure s'étire avec une grâce féline tout en regardant fixement la personne qui filme, une femme sans aucun doute. Les yeux de Laure sont des fentes brûlantes, et c'est comme si elle me voyait à travers l'objectif. Je repousse ce sentiment absurde. Elle détourne les yeux, inspectant les lieux avant de diriger son regard dans la même direction que Daphné, droit devant. Cette dernière se passe souvent la langue sur les lèvres, avec des hochements de tête approbateurs. Je ne sais pas ce qu'elles lorgnent ainsi, mais cela a l'air de leur plaire drôlement. Elles se dirigent ensemble vers un escalier de pierre qui s'enfonce dans la pénombre. Le camescope suit maladroitement leur progression, faisant en même temps un plan serré. Une magnifique silhouette, silencieuse et immobile, s'encadre dans le champ de vision. Je la reconnais tout de suite : Mélanie, ma femme. Mon cœur ne fait qu'un bond.
-" Oh, non…"
Je sens monter en moi une panique irraisonnée. Evidemment, je m'en doutais, mais jusqu'au bout j'osais croire le contraire, avec l'entêtement de celui qui refuse la vérité. Cela risque de modifier à jamais ma façon de vivre, m'obliger à réaliser que l'amour peut engendrer bien des folies et des aberrations, si loin de mes principes et de ce bon sens auquel j'ai toujours crû … Même si ce n'est que justice d'en faire cruellement les frais, j'aimerai avoir une deuxième chance, réparer mes erreurs, tout recommencer à zéro. J'ai envie de crier, tout arrêter, avertir Mélanie, la mettre en garde et lui ordonner de s'enfuir le plus loin possible de cet endroit décadent où l'attendent les pires sévices. Je parviens à me maîtriser, cette réaction est aussi puérile que stupide, je connais le résultat final et mon inquiétude n'y pourra rien changer. Mélanie, comme inconsciente du danger qui la guette, ne bouge toujours pas. Sa présence à quelque chose d'irréel, de choquant. Elle n'a pas sa place ici, elle paraît si fragile, si innocente. Sa beauté ingénue illumine à elle seule la vaste pièce, et même l'image granuleuse de la vidéo qui se fige sur elle ne peut l'enlaidir. Elle est juste vêtue d'un petit slip en soie, de couleur rose, et je devine dessous l'ombre du pubis qui se dessine. Je me surprends encore à admirer la délicatesse de sa gorge offerte, la douceur satinée des épaules nues, la finesse de sa taille élancée, le galbe parfait de ses petits seins. Comme elle est belle et désirable ! Les deux femmes qui s'approchent d'elle sont gagnées par le même trouble, je le sens comme si l'air était chargé d'électricité. Laure semble fiévreuse et impatiente, elle se colle au plus prés de Mélanie, caressant le visage de poupée avec des gestes nerveux. Elle ne cesse de la défier du regard, arrogante et provoquante, creusant les reins pour faire saillir sa poitrine. Cette fille, je la déteste, mais je dois reconnaître qu'elle est drôlement bien faite. Beaucoup d'hommes donneraient n'importe quoi pour avoir une telle femme dans leur lit, ce qui restera toujours un fantasme impossible à réaliser…. Même constat pour Daphné, une femme que je déteste, mais à qui je dois reconnaître des atouts physiques non négligeables. C'est une superbe africaine à la silhouette impressionnante, tout en muscles et en formes généreuses, qui prend certainement un malin plaisir à déclencher des torticolis chez tous les mâles qu'elle croise. Pour l'instant, c'est ma femme qui frôle le torticolis, pour d'autres raisons : elle tord le cou pour fuir les baisers de Daphné qui se love dans ses bras avec souplesse.
-" Si on passait aux choses sérieuses…"
Mélanie émet un petit cri étranglé, secouant toujours la tête avec négation.
-" Non, j'ai changé d'avis, je n'aurais jamais dû venir ici, je regrette…"
Elle s'interrompt, trop occupée à pousser des gémissements affolés lorsqu'une langue insistante force la barrière de ses dents pour s'emparer de sa bouche. Haletante, le feu aux joues, elle y échappe en détournant la tête. Mais Daphné n'est pas femme à se décourager si facilement. Elle a certainement l'habitude de satisfaire ses envies, surtout lorsqu'elle est possédée par un désir impétueux, livrée à ses instincts les plus sauvages. Sous la lumière vacillante, sa chair semble vivante, animée d'appétits lascifs, collante d'une fine pellicule de sueur qui brille de chauds reflets, avec une densité impudique. Daphné sourit, sûre d'elle, un sourire carnassier et primitif, et de sa bouche entrouverte coule un peu de salive qui humecte ses lèvres épaisses. Je ne peux retenir un frisson d'appréhension devant un tel spectacle. Mélanie ne fait pas le poids, si délicate et vulnérable, une proie trop facile. Je ressens sa peur, elle me glace d'horreur. Mélanie se révolte encore une fois lorsqu'une bouche possessive se soude à ses lévres, la forçant à réagir. Elle se tortille en reculant, évitant la bouche exigeante. A petits pas, en titubant, elle réussit à atteindre l'escalier. Peine perdue. Laure l'a devancée, plantée devant les marches, l'air farouche, les bras croisés avec détermination. Mélanie essaie de la contourner, luttant toujours contre Daphné qui ne lâche pas prise, mais Laure ne bouge pas d'un millimètre, tel un obstacle infranchissable.
-" Laissez-moi, je veux partir !" implore Mélanie d'un ton plaintif.
Durant quelques secondes, je regarde cette scène, en proie à une fascination morbide. Je suis mortifié. Je me rends compte que je répète depuis un moment la même phrase : " Ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai…" sur un ton monocorde, comme un demeuré qui ne veut pas se résigner à accepter l'horreur de la situation. Ce sentiment d'impuissance me fait trembler, j'en ai la chair de poule, l'estomac retourné. Un instant, l'idée de me lever et d'arracher le camescope du téléviseur se fait tenace. Je tords nerveusement mes doigts entrelacés au risque de les briser, mais je suis incapable d'effectuer le moindre mouvement. Je reste paralysé, comme hypnotisé. Et je reste là, les coudes sur les genoux, la tête entre les mains, réalisant tout juste que les larmes ruissellent depuis un bon moment sur mes joues, des larmes épaisses et abondantes qui ne pourront jamais effacer toutes mes erreurs passées et toute l'horreur d'un destin déjà écrit. Devant mes yeux incrédules, Mélanie ne cesse de lutter, poussant des petits cris de protestation. Sa situation est désespérée. Elle est prise en sandwich, malmenée par les deux femmes qui s'excitent de sa rébellion. Les trois corps ne font qu'un, d'autant plus que la définition de l'image se détériore de plus en plus. La voix sèche de Laure claque au milieu de leurs halètements, sifflante et haineuse :
-" Mélanie, fais pas chier ! Me prends pas pour une débile, il y' a longtemps que je ne crois plus à ton numéro de vierge effarouchée, ça ne prend pas… Allez, viens !"
De force, elles la saisissent par les poignets et la traînent vers le lit. Toutes les trois passent à proximité du camescope, et les détails se font brusquement plus précis, un court instant. Mélanie semble réellement effrayée. Son visage est livide, creusé par l'angoisse. Les yeux tremblants, elle ne peut retenir les larmes qui coulent sur ses joues, et je la trouve encore plus émouvante dans son désarroi. A cette constatation s'ajoute du dégoût pour moi-même. Comment puis-je ressentir de l'attirance pour elle dans un moment pareil ? Mélanie cherche des yeux un secours, jetant un appel désemparé à celle qui filme la scène. Peine perdue. Le visage de Laure apparaît une brève seconde en gros plan, et j'y lis une telle expression de joie perverse qu'une brusque envie de meurtre me saisit. Consterné, je ne peux que garder les yeux rivés sur mon téléviseur. Mon cœur bat davantage la chamade en suivant le combat puéril que livre Mélanie pour échapper au sort qui l'attend. Elle se démène comme elle peut, brusquement jetée sur le lit et aussitôt recouverte par les deux femmes inconnues qui comptent bien faire beaucoup plus que mâter. Laure et Daphné les rejoignent impatiemment. La mêlée en devient désordonnée. La lutte est faiblement éclairée par les lueurs ternes des bougies, et cela en donne un aspect indiciblement plus menaçant. Un instant, je ne sais comment, Mélanie parvient à faire tomber les deux femmes inconnues aux pieds du lit. Celles-ci se relèvent, hésitent, en proie à quelques remords, puis disparaissent du champs de vision. Durant ce temps, Mélanie tente vite sa chance, se tortillant pour fuir, cambrant les reins et s'aidant des pieds et des coudes pour ramper sur le dos, mais Laure et Daphné restent solidement accrochées à elle comme des pieuvres affamées. C'est cette dernière qui la ramène vers le milieu du lit, l'agrippant nerveusement aux hanches et l'attirant à elle. Installée entre ses cuisses, elle l'oblige également à garder les jambes ouvertes. Sa situation ne fait qu'empirer lorsque Laure lui saisit les bras pour les maintenir solidement écartées. Mélanie a beau protester de toutes ses forces, sanglotant de détresse, hérissée de la tête aux pieds en bondissant convulsivement, elle ne s'en retrouve pas moins étendue et offerte, bras et jambes en croix. Son visage, avant de disparaître, m'apparaît brièvement, avec cette même expression hébétée et apeurée dans ses yeux débordant de larmes. Mon indignation ne fait que croître. Celle qui filme ce viol ignoble semble bouger, se rapprochant pour ne rien rater du spectacle. Du coup, les cadrages deviennent instables, partant dans toutes les directions, du sol au plafond. Enfin, l'image se stabilise sur le lit, mais des problèmes de mise au point rendent l'ensemble si abstrait que j'en ai mal aux yeux. La femme jure, se démenant comme un diable avec la vidéo qui lui cause bien des soucis. Brusquement, c'est le noir absolu. Plus rien.
-" Merde !"
Elle vient de faire une fausse manipulation. Le son se fait entendre, fort et distinct, mais toujours pas d'image. Quelle conne cette fille, quelle incapable ! Je dois me contenter d'écouter et de deviner ce qui se passe. Pour l'instant, ce n'est pas trop difficile, ce ne sont que des bruits de lutte et de bataille. Puis, soudain, j'entends le claquement d'une gifle retentissante et la voix essoufflée de Daphné :
-" Laisse-toi faire ou je te jure que tu vas le regretter !"
Un sanglot lui répond. La voix de Laure est plus douce, plus rassurante.
-" Chut, détends-toi, ma jolie, laisse-toi aller, tu ne le regretteras pas…"
-" Non !" gémit Mélanie.
Sa protestation est étouffée par le bruit d'un baiser vorace. Ensuite, il n'y a rien d'autre que des froissements et des souffles haletants.
-" J'aime ta bouche. Embrasse-moi !" lui ordonne Daphné sur un ton plus impérieux.
Rien n'y répond, excepté des bruits de succions humides et de respirations oppressées. Il y' a également des frôlements de mains glissant sur les peaux nues, des corps qui s'agitent furieusement.
-" Non, non, pas ça !" supplie soudainement Mélanie.
-" Sage, gentille, ne bouge pas… Voilà, c'est mieux…" lui murmure doucement l'africaine.
-" Arrêtez !"
Mélanie crie, puis bouge violemment. Tout d'un coup, elle cesse de se débattre. Sa respiration s'accélére, courte et saccadée, ainsi que celles des autres femmes qui ne cessent de s'activer plus ardemment. Daphné prend plaisir à parler, s'excitant de ses propres paroles.
-" Tu aimes qu'on te lèche les seins, hein ? Oh, oui, je les sens durcir…" halète t-elle.
Un léger râle lui répond, noyé par de puissants soupirs qui montent et résonnent dans la pièce.
-" Hm, c'est bon, ta peau est si douce… J'aime son odeur."
Mélanie semble suffoquer, hoquetant entre des pleurs et des suppliques de plus en plus faibles.
-" Ne faîtes pas ça, je vous en prie, c'est mal…"
Soudain, elle pousse un cri stupéfait, purement sexuel. Cela brise net sa mutinerie, encore une fois. Puis le silence revient, entrecoupé de baisers, de frottements, de soupirs. Cela dure une éternité il me semble, avant que je n'entende la voix rauque de Laure :
-" Oui, continue, écarte-lui les cuisses, elle y prend goût la salope ! C'est ça, mets-y la langue, elle commence à fondre… Hm, c'est bon !"
Elle semble encourager Daphné à persévérer, la guidant au mieux pour que Mélanie cède à leurs assauts lubriques. Leurs efforts semblent porter ses fruits. Mélanie exalte un soupir plus fort qui me fait sursauter. Son râle s'achève en feulement continu, un son délicieusement sensuel. J'entends en même temps des bruits de clapotis qui s'accélèrent. Je sens une bouffée de chaleur m'envahir. Cette étreinte primitive, complètement suggérée, est d'un érotisme assez perturbant. C'est cent fois plus excitant que si chaque détail était dévoilé dans sa vérité la plus crue. Je suis partagé entre l'indignation et un trouble insidieux, et surtout le dégoût de moi-même pour tout ce que cela m'inspire. Mon imagination s'enflamme, osant deviner les positions les plus incongrues, les caresses les plus expertes, comme seules les femmes apparemment savent le faire. Leur connaissance est illimitée, leur savoir incomparable, elles vont réveiller chez Mélanie des appétits insatiables, exacerbant ses sens à l'en rendre folle, des sensations qu'elle n'a jamais exprimées avec moi. Notre vie sexuelle se limitait, ces dernières années, à des étreintes fugaces, du sexe bâclé, une à deux fois par mois, parce que nous n'en avions ni le temps, ni l'envie, ou ni les deux à la fois. C'était fait sans passion, dans la retenue et la pudeur, en parfaite harmonie avec notre tempérament introverti. Apparemment, il brûlait en elle un feu secret qui ne demandait qu'à s'enflammer, et que seule une femme semblait pouvoir réveiller. Laure et Daphné semblent conscientes de l'opportunité qui leur est offerte. Leurs soupirs me parviennent comme des ricanements déjà victorieux, des rires sournois, la mélodie de goules affamées qui entraînent leur proie vers les ténèbres, dans les plaisirs ultimes. La respiration puissante comme une locomotive de Daphné fait crachoter le micro du camescope, rendant le son désagréable, comme si elle soufflait tout prés. Elle articule difficilement :
-" C'est chaud, oui, tu mouilles comme une chienne en chaleur, ça coule entre mes doigts… Ne résiste pas, c'est bien, tu vas perdre, oui, tu vas perdre !"
Le dernier mot est étouffé et inaudible, comme si sa bouche était activement occupée, ce qui est certainement le cas. Laure rugit :
-" Mélanie, embrasse-moi, vite !"
Leur baiser est si violent que j'entends des dents s'entrechoquer. C'est un baiser fougueux, interminable, que l'une d'entre elles interrompt enfin parce que le souffle lui manque. Peu après, la voix de Mélanie surgit, forte et hystérique, avec une telle fureur que j'ai du mal à la reconnaître
-" Je viens… Oui, je viens… Plus vite, plus vite !" crie t-elle.
Je devine des déplacements impatients, des corps qui changent de position, d'autres qui se tordent comme des vers grouillants, des bonds déchaînés qui font trembler le lit à en casser les ressorts.
Fin du premier épisode.
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Mélanie a de brusques remords et réussit à s'enfuir. Tout rentre dans l'ordre, elle retrouve son mari pour un happy end heureux. Dans ce cas-là, la morale est sauve.
Ou n'écoutez plus votre cœur, encore moins la raison, et vous décidez qu'elle perd le contrôle, assouvit ses envies jusqu'au bout, emportée par une incroyable crise érotique qui transformera à jamais sa vie sexuelle et, aussi, brisera à jamais sa vie de couple.
La raison ou le péché ? A vous de choisir…
homme
C'est étrange comme le destin peut vous jouer des tours, vous prendre comme bouc émissaire et s'amuser à chambouler votre vie de façon si cruelle. Tout me souriait, une vie heureuse et sereine, un boulot passionnant, une femme adorable, deux enfants mignons comme tout, et en si peu de temps tout vient de s'écrouler. Assister à ma propre chute sans me battre me semble logique, un juste châtiment, le prix à payer pour des années d'égoïsme, de boulot acharné, de course à la promotion, et tout cela aux dépens de ma vie familiale. .. Anéanti, je me traîne pitoyablement comme une âme en peine, abandonnant toute dignité. Qui s'en préoccupe maintenant ? C'est avant que j'aurais dû réagir, m'inquiéter ou sentir venir le danger, et tout faire pour que cela n'arrive jamais. Aujourd'hui, il est trop tard, j'ai tout perdu. De la culpabilité, de l'amertume, du désespoir, c'est un mélange perfide de tout ça qui me laisse sans force. Quel nom donner à ce trou béant qui vient de s'emparer de tout mon être ? Je ne sais pas, mais j'en connais par contre le résultat final, une horrible vérité que je ne suis toujours pas prêt à affronter. Je traverse le salon d'un pas chancelant, sur des jambes lourdes qui ont du mal à me guider, comme si elles appartenaient à quelqu'un d'autre. J'ai la désagréable impression d'être une marionnette manipulée par une volonté pleine de bonnes intentions, mais manquant réellement d'expérience dans son art. Je me fais violence pour sortir de cet état végétatif dans lequel je sombre lamentablement, fonçant sur ma télévision d'une démarche un peu plus assurée. Ma décision est prise. Je dois connaître la vérité, même si le mal est déjà fait. Le seul moyen d'en être sûr est de visionner ce foutu film. Là, j'en aurai enfin le cœur net, le triste dénouement d'une sombre histoire. Tant de folies qui me paraissent incompréhensibles, qui ont pris ici des proportions démesurées. C'est ce matin de fin d'été que tout s'achève, et l'appréhension de ce que je vais voir me fait encore hésiter. La vérité me flanque la frousse, je ne peux le nier, mais j'éprouve la sensation encore plus forte et plus insidieuse de satisfaire une curiosité presque malsaine.
" Ne regarde pas, fous le camp d'ici !"
Mais au lieu d'écouter cette voix, voilà que je me penche sur le côté de l'écran, à l'endroit où sont regroupées toutes sortes d'entrées et sorties audio- vidéo. Je dois m'y reprendre à trois fois avant de faire les bons branchements, ne sachant pas trop comment relier le camescope à mon téléviseur. J'y parviens, appuie sur la lecture. Je m'installe nerveusement sur mon canapé, gardant d'abord les yeux fixés sur la table basse, là où sont posés un verre et une bouteille de Martini. Un petit remontant dont je vais bien avoir besoin… J'évite le papier qui traîne à côté, avec ce message immonde qui vient de me frapper en plein figure, que je viens de lire il y'a deux minutes: " Ta femme m'appartient, elle est à moi maintenant, et en voici la preuve. Signé, Laure." Pour l'instant, je ne peux me résoudre à regarder l'écran. Je ferme les yeux, retiens mon souffle, rouvre les yeux en levant la tête. Je laisse échapper l'air de mes poumons, avec le sentiment de fondre sur place en affrontant les premières images. Ce n'est pas un camescope numérique, la qualité s'en ressent péniblement. Une image affreuse, des couleurs qui bavent, avec des défauts de granulations et de contrastes dans les scènes sombres qui accentuent le côté glauque et réaliste du film amateur. Je distingue un enchevêtrement de corps nus, de membres entrelacés, de seins et de pubis qui apparaissent dans un flou qui n'a rien d'artistique, et pendant un long moment il m'est impossible de reconnaître qui que ce soit. L'image tremblante se perd d'un coup vers le plafond, si haut qu'il en est invisible dans les ténèbres, puis redescend le long de pierres dures et lisses, couleur grenat, faiblement éclairées par quelques torches qui brûlent dans des niches creusées dans la paroi. Les murs sont à peine décorés de tissus perlés et de rares sculptures en cire, comme ces visages de femmes aux traits figés dans un masque de luxure, abaissant leurs regards torves vers le sol. Leurs têtes coupées forment une rangée superposée, inclinées dans un angle grotesque, ce qui ne les rend que plus sinistres. De toute façon, tout semble lugubre et macabre, un décor gothique assez effrayant, renforcé par l'architecture imposante, écrasante même. Mais le décor me semble vite anodin lorsque l'image descend se fixe sur une dizaine de lits immenses, recouverts de lin, posés dans le même alignement à distance égale. Le camescope va rapidement de l'un à l'autre, comme cherchant quelqu'un, et ce à une telle vitesse que je ne distingue plus rien. Enfin, l'image s'arrête sur un lit et n'y bouge plus. Un zoom plus précis se fixe sur les personnes qui s'y ébattent joyeusement dans une mélodie de soupirs extasiés. La chevelure flamboyante de Laure étincelle un instant dans ce mélange de chairs impudiques, mais pas son visage qui reste enfoncé dans la fourche d'une cuisse féminine. En voilà une qui passe du bon temps, mais sa présence n'a rien de surprenant, je m'y attendais. Le décor est maintenant planté. On est là en pleine soirée échangiste, dans un pseudo temple dédié aux plaisirs de la chair, pour de longues nuits de débauche. Ici, les clients se livrent à toutes sortes de perversions, parodiant quelques cérémonies antiques et obscènes, au cours d'orgies interminables. Les grands lits occupés par des hommes et des femmes qui gémissent et se tordent les uns sur les autres me donnent raison à cent pour cent. Mon cœur se serre d'angoisse lorsque l'image plonge soudainement au cœur même de l'action, où toutes ces peaux luisantes qui s'emmêlent me font penser à l'étreinte sinueuse des serpents, un fouillis à la fois immonde et voluptueux. Imaginer Mélanie dedans me procure une excitation si vive et si inadmissible que je la chasse aussitôt. Honteux, je m'accroche à l'espoir de ne pas trouver Mélanie, mais je n'y crois pas trop. A quoi bon alors ce message et cette cassette qui l'accompagnait. L'attente me devient insupportable, et je ne peux m'empêcher pendant ce temps de laisser dériver mon esprit en arrière. Au début, il n'y a que les ténèbres, puis la confusion, avec l'impression de vivre simultanément dans le passé et le présent. Quelques détails se gravent enfin avec une précision redoutable, revenant souvent à cette fois où on a croisé Laure dans le couloir de l'immeuble, alors qu'elle venait d'emménager. Elle nous a fait un effet immédiat, et apparemment beaucoup plus à Mélanie, ma femme, ce que jamais je n'aurais imaginé. Laure est une femme qui impressionne, qui en jette. Grande, sportive, elle a cette énergie et cette décontraction de celles qui sont bien dans leur tête et bien dans leur peau, et à l'aise en toutes circonstances. Même vêtue d'un survêtement, son habit préféré, elle dégage un sex-apple et une sensualité débordante, avec un naturel désarmant. Son beau visage ajoute encore du charme, elle n'a rien à jeter : yeux en amande, grande bouche pulpeuse, nez aquilin, fossettes expressives qui accentuent son côté espiègle et rieur. Son look rebelle ajoute encore du piquant : cheveux d'un rouge agressif, piercing au sourcil droit, tatouage d'un ange sur l'épaule gauche, elle affiche ainsi un tempérament de femme libre et anticonformiste. Bref, tout le contraire de ma femme, qui est plutôt classique, un peu BCBG, timide et discrète en toutes circonstances, et qui ne fera jamais rien pour se démarquer. Et, contre toute attente, malgré leurs différences, le courant est très bien passé, un peu trop même… Et moi, stupide et aveugle, je n'ai rien vu, trop préoccupé par ce poste de rédacteur en chef que je souhaitais absolument obtenir, travaillant jour et nuit, sans relâche, délaissant complètement ma vie familiale. Certes, ma vie amoureuse n'était déjà pas au beau fixe, nous étions enlisé dans le triste refrain boulot dodo, mais comment faire autrement lorsque le couple travaille beaucoup trop chacun de son côté, avec très peu de temps libre et de loisirs, et avec en plus deux enfants à charge ? Bon, je n'essaie pas de me trouver des circonstances atténuantes, cela n'excuse pas tout, mais cette vie active ne facilite pas l'intimité ou le dialogue. J'aurais dû avoir la puce à l'oreille lorsque Mélanie s'est montrée plus indépendante, plus émancipée, subissant l'influence néfaste de sa nouvelle amie, sans que je m'en rende compte réellement. Et, de même, j'aurais dû avoir des soupçons sur les orientations sexuelles de Laure, qui ne recevait que des filles. On peut dire que ça défilait chez elle, rien que des filles de tout genre et toutes nationalités, dont cette immense et sculpturale noire, Daphné, que je n'ai jamais aimé. Elle avait ce petit air moqueur et condescendant qui veut vous rabaisser, celle-là je ne pouvais pas me l'encadrer ! Laure, elle, était plus avenante, même si elle me donnait l'impression de se forcer un peu, pour mieux me tromper sans doute, pour que je ne me braque pas contre elle et interdise ma femme de la voir. J'aurais dû également deviner ses intentions rien qu'à sa façon de regarder Mélanie, comme si elle voulait la manger à la petite cuiller ! Comme j'ai été stupide ! J'ai atteint le sommet de la bêtise humaine en laissant sortir Mélanie avec Daphné et Laure. "Une sortie entre filles" m'a précisé cette derniére, comme pour me rassurer ! Là était bien le plus grand danger, et j'ai laissé faire. Mélanie était excitée comme une jeune fille qui va faire l'école buissonnière et découvrir enfin le monde. Pour elle, les occasions de s'amuser sont si rares, inexistantes même, alors je n'ai pas eu le courage de lui dire non. Ce fut la plus grosse erreur de ma vie. C'est cette fameuse nuit, la semaine dernière, qu'il s'est passé quelques chose, car elle fût ensuite différente. Oui, plus aucun doute alors que j'y repense, le changement radical s'est opéré à partir de cet instant là. Depuis, elle se montre distante, absente, perdue dans ses rêves, délaissant le ménage et l'éducation des enfants, fuyant ma présence le peu de fois où l'on se voit… Je ne sais pas ce qui lui est arrivé cette nuit-là, mais je crois que je vais bientôt le savoir, et certainement le regretter. Je reporte mon attention sur la télé, me concentrant sur les images qui se font plus nettes, dans un plan plus général. Enfin, tout m'apparaît clairement. Aucune trace de Mélanie, et je me sens soulagé, avec l'infime espoir que je me suis inquiété pour rien. Sur le lit, quatre femmes font l'amour : Laure, Daphné dont la peau noire contraste violemment sur celles de ses compagnes, et deux autres que je ne connais pas. La scène est éclairée plus distinctement par un chandelier à sept branches, aux lueurs blafardes. Un mouvement brusque me signale qu'il va y' avoir du changement. Les deux femmes inconnues bousculent sur le côté, toujours étroitement enlacées, libérant ainsi Laure et Daphné qui en profitent pour sortir du lit. Laure s'étire avec une grâce féline tout en regardant fixement la personne qui filme, une femme sans aucun doute. Les yeux de Laure sont des fentes brûlantes, et c'est comme si elle me voyait à travers l'objectif. Je repousse ce sentiment absurde. Elle détourne les yeux, inspectant les lieux avant de diriger son regard dans la même direction que Daphné, droit devant. Cette dernière se passe souvent la langue sur les lèvres, avec des hochements de tête approbateurs. Je ne sais pas ce qu'elles lorgnent ainsi, mais cela a l'air de leur plaire drôlement. Elles se dirigent ensemble vers un escalier de pierre qui s'enfonce dans la pénombre. Le camescope suit maladroitement leur progression, faisant en même temps un plan serré. Une magnifique silhouette, silencieuse et immobile, s'encadre dans le champ de vision. Je la reconnais tout de suite : Mélanie, ma femme. Mon cœur ne fait qu'un bond.
-" Oh, non…"
Je sens monter en moi une panique irraisonnée. Evidemment, je m'en doutais, mais jusqu'au bout j'osais croire le contraire, avec l'entêtement de celui qui refuse la vérité. Cela risque de modifier à jamais ma façon de vivre, m'obliger à réaliser que l'amour peut engendrer bien des folies et des aberrations, si loin de mes principes et de ce bon sens auquel j'ai toujours crû … Même si ce n'est que justice d'en faire cruellement les frais, j'aimerai avoir une deuxième chance, réparer mes erreurs, tout recommencer à zéro. J'ai envie de crier, tout arrêter, avertir Mélanie, la mettre en garde et lui ordonner de s'enfuir le plus loin possible de cet endroit décadent où l'attendent les pires sévices. Je parviens à me maîtriser, cette réaction est aussi puérile que stupide, je connais le résultat final et mon inquiétude n'y pourra rien changer. Mélanie, comme inconsciente du danger qui la guette, ne bouge toujours pas. Sa présence à quelque chose d'irréel, de choquant. Elle n'a pas sa place ici, elle paraît si fragile, si innocente. Sa beauté ingénue illumine à elle seule la vaste pièce, et même l'image granuleuse de la vidéo qui se fige sur elle ne peut l'enlaidir. Elle est juste vêtue d'un petit slip en soie, de couleur rose, et je devine dessous l'ombre du pubis qui se dessine. Je me surprends encore à admirer la délicatesse de sa gorge offerte, la douceur satinée des épaules nues, la finesse de sa taille élancée, le galbe parfait de ses petits seins. Comme elle est belle et désirable ! Les deux femmes qui s'approchent d'elle sont gagnées par le même trouble, je le sens comme si l'air était chargé d'électricité. Laure semble fiévreuse et impatiente, elle se colle au plus prés de Mélanie, caressant le visage de poupée avec des gestes nerveux. Elle ne cesse de la défier du regard, arrogante et provoquante, creusant les reins pour faire saillir sa poitrine. Cette fille, je la déteste, mais je dois reconnaître qu'elle est drôlement bien faite. Beaucoup d'hommes donneraient n'importe quoi pour avoir une telle femme dans leur lit, ce qui restera toujours un fantasme impossible à réaliser…. Même constat pour Daphné, une femme que je déteste, mais à qui je dois reconnaître des atouts physiques non négligeables. C'est une superbe africaine à la silhouette impressionnante, tout en muscles et en formes généreuses, qui prend certainement un malin plaisir à déclencher des torticolis chez tous les mâles qu'elle croise. Pour l'instant, c'est ma femme qui frôle le torticolis, pour d'autres raisons : elle tord le cou pour fuir les baisers de Daphné qui se love dans ses bras avec souplesse.
-" Si on passait aux choses sérieuses…"
Mélanie émet un petit cri étranglé, secouant toujours la tête avec négation.
-" Non, j'ai changé d'avis, je n'aurais jamais dû venir ici, je regrette…"
Elle s'interrompt, trop occupée à pousser des gémissements affolés lorsqu'une langue insistante force la barrière de ses dents pour s'emparer de sa bouche. Haletante, le feu aux joues, elle y échappe en détournant la tête. Mais Daphné n'est pas femme à se décourager si facilement. Elle a certainement l'habitude de satisfaire ses envies, surtout lorsqu'elle est possédée par un désir impétueux, livrée à ses instincts les plus sauvages. Sous la lumière vacillante, sa chair semble vivante, animée d'appétits lascifs, collante d'une fine pellicule de sueur qui brille de chauds reflets, avec une densité impudique. Daphné sourit, sûre d'elle, un sourire carnassier et primitif, et de sa bouche entrouverte coule un peu de salive qui humecte ses lèvres épaisses. Je ne peux retenir un frisson d'appréhension devant un tel spectacle. Mélanie ne fait pas le poids, si délicate et vulnérable, une proie trop facile. Je ressens sa peur, elle me glace d'horreur. Mélanie se révolte encore une fois lorsqu'une bouche possessive se soude à ses lévres, la forçant à réagir. Elle se tortille en reculant, évitant la bouche exigeante. A petits pas, en titubant, elle réussit à atteindre l'escalier. Peine perdue. Laure l'a devancée, plantée devant les marches, l'air farouche, les bras croisés avec détermination. Mélanie essaie de la contourner, luttant toujours contre Daphné qui ne lâche pas prise, mais Laure ne bouge pas d'un millimètre, tel un obstacle infranchissable.
-" Laissez-moi, je veux partir !" implore Mélanie d'un ton plaintif.
Durant quelques secondes, je regarde cette scène, en proie à une fascination morbide. Je suis mortifié. Je me rends compte que je répète depuis un moment la même phrase : " Ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai…" sur un ton monocorde, comme un demeuré qui ne veut pas se résigner à accepter l'horreur de la situation. Ce sentiment d'impuissance me fait trembler, j'en ai la chair de poule, l'estomac retourné. Un instant, l'idée de me lever et d'arracher le camescope du téléviseur se fait tenace. Je tords nerveusement mes doigts entrelacés au risque de les briser, mais je suis incapable d'effectuer le moindre mouvement. Je reste paralysé, comme hypnotisé. Et je reste là, les coudes sur les genoux, la tête entre les mains, réalisant tout juste que les larmes ruissellent depuis un bon moment sur mes joues, des larmes épaisses et abondantes qui ne pourront jamais effacer toutes mes erreurs passées et toute l'horreur d'un destin déjà écrit. Devant mes yeux incrédules, Mélanie ne cesse de lutter, poussant des petits cris de protestation. Sa situation est désespérée. Elle est prise en sandwich, malmenée par les deux femmes qui s'excitent de sa rébellion. Les trois corps ne font qu'un, d'autant plus que la définition de l'image se détériore de plus en plus. La voix sèche de Laure claque au milieu de leurs halètements, sifflante et haineuse :
-" Mélanie, fais pas chier ! Me prends pas pour une débile, il y' a longtemps que je ne crois plus à ton numéro de vierge effarouchée, ça ne prend pas… Allez, viens !"
De force, elles la saisissent par les poignets et la traînent vers le lit. Toutes les trois passent à proximité du camescope, et les détails se font brusquement plus précis, un court instant. Mélanie semble réellement effrayée. Son visage est livide, creusé par l'angoisse. Les yeux tremblants, elle ne peut retenir les larmes qui coulent sur ses joues, et je la trouve encore plus émouvante dans son désarroi. A cette constatation s'ajoute du dégoût pour moi-même. Comment puis-je ressentir de l'attirance pour elle dans un moment pareil ? Mélanie cherche des yeux un secours, jetant un appel désemparé à celle qui filme la scène. Peine perdue. Le visage de Laure apparaît une brève seconde en gros plan, et j'y lis une telle expression de joie perverse qu'une brusque envie de meurtre me saisit. Consterné, je ne peux que garder les yeux rivés sur mon téléviseur. Mon cœur bat davantage la chamade en suivant le combat puéril que livre Mélanie pour échapper au sort qui l'attend. Elle se démène comme elle peut, brusquement jetée sur le lit et aussitôt recouverte par les deux femmes inconnues qui comptent bien faire beaucoup plus que mâter. Laure et Daphné les rejoignent impatiemment. La mêlée en devient désordonnée. La lutte est faiblement éclairée par les lueurs ternes des bougies, et cela en donne un aspect indiciblement plus menaçant. Un instant, je ne sais comment, Mélanie parvient à faire tomber les deux femmes inconnues aux pieds du lit. Celles-ci se relèvent, hésitent, en proie à quelques remords, puis disparaissent du champs de vision. Durant ce temps, Mélanie tente vite sa chance, se tortillant pour fuir, cambrant les reins et s'aidant des pieds et des coudes pour ramper sur le dos, mais Laure et Daphné restent solidement accrochées à elle comme des pieuvres affamées. C'est cette dernière qui la ramène vers le milieu du lit, l'agrippant nerveusement aux hanches et l'attirant à elle. Installée entre ses cuisses, elle l'oblige également à garder les jambes ouvertes. Sa situation ne fait qu'empirer lorsque Laure lui saisit les bras pour les maintenir solidement écartées. Mélanie a beau protester de toutes ses forces, sanglotant de détresse, hérissée de la tête aux pieds en bondissant convulsivement, elle ne s'en retrouve pas moins étendue et offerte, bras et jambes en croix. Son visage, avant de disparaître, m'apparaît brièvement, avec cette même expression hébétée et apeurée dans ses yeux débordant de larmes. Mon indignation ne fait que croître. Celle qui filme ce viol ignoble semble bouger, se rapprochant pour ne rien rater du spectacle. Du coup, les cadrages deviennent instables, partant dans toutes les directions, du sol au plafond. Enfin, l'image se stabilise sur le lit, mais des problèmes de mise au point rendent l'ensemble si abstrait que j'en ai mal aux yeux. La femme jure, se démenant comme un diable avec la vidéo qui lui cause bien des soucis. Brusquement, c'est le noir absolu. Plus rien.
-" Merde !"
Elle vient de faire une fausse manipulation. Le son se fait entendre, fort et distinct, mais toujours pas d'image. Quelle conne cette fille, quelle incapable ! Je dois me contenter d'écouter et de deviner ce qui se passe. Pour l'instant, ce n'est pas trop difficile, ce ne sont que des bruits de lutte et de bataille. Puis, soudain, j'entends le claquement d'une gifle retentissante et la voix essoufflée de Daphné :
-" Laisse-toi faire ou je te jure que tu vas le regretter !"
Un sanglot lui répond. La voix de Laure est plus douce, plus rassurante.
-" Chut, détends-toi, ma jolie, laisse-toi aller, tu ne le regretteras pas…"
-" Non !" gémit Mélanie.
Sa protestation est étouffée par le bruit d'un baiser vorace. Ensuite, il n'y a rien d'autre que des froissements et des souffles haletants.
-" J'aime ta bouche. Embrasse-moi !" lui ordonne Daphné sur un ton plus impérieux.
Rien n'y répond, excepté des bruits de succions humides et de respirations oppressées. Il y' a également des frôlements de mains glissant sur les peaux nues, des corps qui s'agitent furieusement.
-" Non, non, pas ça !" supplie soudainement Mélanie.
-" Sage, gentille, ne bouge pas… Voilà, c'est mieux…" lui murmure doucement l'africaine.
-" Arrêtez !"
Mélanie crie, puis bouge violemment. Tout d'un coup, elle cesse de se débattre. Sa respiration s'accélére, courte et saccadée, ainsi que celles des autres femmes qui ne cessent de s'activer plus ardemment. Daphné prend plaisir à parler, s'excitant de ses propres paroles.
-" Tu aimes qu'on te lèche les seins, hein ? Oh, oui, je les sens durcir…" halète t-elle.
Un léger râle lui répond, noyé par de puissants soupirs qui montent et résonnent dans la pièce.
-" Hm, c'est bon, ta peau est si douce… J'aime son odeur."
Mélanie semble suffoquer, hoquetant entre des pleurs et des suppliques de plus en plus faibles.
-" Ne faîtes pas ça, je vous en prie, c'est mal…"
Soudain, elle pousse un cri stupéfait, purement sexuel. Cela brise net sa mutinerie, encore une fois. Puis le silence revient, entrecoupé de baisers, de frottements, de soupirs. Cela dure une éternité il me semble, avant que je n'entende la voix rauque de Laure :
-" Oui, continue, écarte-lui les cuisses, elle y prend goût la salope ! C'est ça, mets-y la langue, elle commence à fondre… Hm, c'est bon !"
Elle semble encourager Daphné à persévérer, la guidant au mieux pour que Mélanie cède à leurs assauts lubriques. Leurs efforts semblent porter ses fruits. Mélanie exalte un soupir plus fort qui me fait sursauter. Son râle s'achève en feulement continu, un son délicieusement sensuel. J'entends en même temps des bruits de clapotis qui s'accélèrent. Je sens une bouffée de chaleur m'envahir. Cette étreinte primitive, complètement suggérée, est d'un érotisme assez perturbant. C'est cent fois plus excitant que si chaque détail était dévoilé dans sa vérité la plus crue. Je suis partagé entre l'indignation et un trouble insidieux, et surtout le dégoût de moi-même pour tout ce que cela m'inspire. Mon imagination s'enflamme, osant deviner les positions les plus incongrues, les caresses les plus expertes, comme seules les femmes apparemment savent le faire. Leur connaissance est illimitée, leur savoir incomparable, elles vont réveiller chez Mélanie des appétits insatiables, exacerbant ses sens à l'en rendre folle, des sensations qu'elle n'a jamais exprimées avec moi. Notre vie sexuelle se limitait, ces dernières années, à des étreintes fugaces, du sexe bâclé, une à deux fois par mois, parce que nous n'en avions ni le temps, ni l'envie, ou ni les deux à la fois. C'était fait sans passion, dans la retenue et la pudeur, en parfaite harmonie avec notre tempérament introverti. Apparemment, il brûlait en elle un feu secret qui ne demandait qu'à s'enflammer, et que seule une femme semblait pouvoir réveiller. Laure et Daphné semblent conscientes de l'opportunité qui leur est offerte. Leurs soupirs me parviennent comme des ricanements déjà victorieux, des rires sournois, la mélodie de goules affamées qui entraînent leur proie vers les ténèbres, dans les plaisirs ultimes. La respiration puissante comme une locomotive de Daphné fait crachoter le micro du camescope, rendant le son désagréable, comme si elle soufflait tout prés. Elle articule difficilement :
-" C'est chaud, oui, tu mouilles comme une chienne en chaleur, ça coule entre mes doigts… Ne résiste pas, c'est bien, tu vas perdre, oui, tu vas perdre !"
Le dernier mot est étouffé et inaudible, comme si sa bouche était activement occupée, ce qui est certainement le cas. Laure rugit :
-" Mélanie, embrasse-moi, vite !"
Leur baiser est si violent que j'entends des dents s'entrechoquer. C'est un baiser fougueux, interminable, que l'une d'entre elles interrompt enfin parce que le souffle lui manque. Peu après, la voix de Mélanie surgit, forte et hystérique, avec une telle fureur que j'ai du mal à la reconnaître
-" Je viens… Oui, je viens… Plus vite, plus vite !" crie t-elle.
Je devine des déplacements impatients, des corps qui changent de position, d'autres qui se tordent comme des vers grouillants, des bonds déchaînés qui font trembler le lit à en casser les ressorts.
Fin du premier épisode.
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Mélanie a de brusques remords et réussit à s'enfuir. Tout rentre dans l'ordre, elle retrouve son mari pour un happy end heureux. Dans ce cas-là, la morale est sauve.
Ou n'écoutez plus votre cœur, encore moins la raison, et vous décidez qu'elle perd le contrôle, assouvit ses envies jusqu'au bout, emportée par une incroyable crise érotique qui transformera à jamais sa vie sexuelle et, aussi, brisera à jamais sa vie de couple.
La raison ou le péché ? A vous de choisir…
homme
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1 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Le péché....
Cette petite sainte nitouche n'attend plus que ca....
Elle s'est laissé diriger par ce qu'elle le voulait bien...et que le vis qui l'habite a pris le dessus sur sa moralité....
Ce mari cocu n'avait qu'a baiser sa femme comme il le fallait et entretenir la flamme charnelle qui unit 2 êtres au lieu d'être carriériste....une suite svp magnifique auteure
Cette petite sainte nitouche n'attend plus que ca....
Elle s'est laissé diriger par ce qu'elle le voulait bien...et que le vis qui l'habite a pris le dessus sur sa moralité....
Ce mari cocu n'avait qu'a baiser sa femme comme il le fallait et entretenir la flamme charnelle qui unit 2 êtres au lieu d'être carriériste....une suite svp magnifique auteure