Marrakech 2
Récit érotique écrit par Mibou [→ Accès à sa fiche auteur]
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 17-05-2024 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Marrakech 2
Chapitre 2
Le sexe est une folie quand, au lieu d’unir, il sépare.
Résumé : Marlène et Paul sont en vacances dans un Riad à Marrakech où ils passent des vacances. Marlène est séduite par le beau Karim, chauffeur du couple, et au retour d’une visite retrouve par hasard deux amis de fac de Marlène, Sophie et Pierre.
XXXXXXX
Le petit déjeuner avalé, nous partons tous les quatre pour une visite guidée de Marrakech.
Le guide (qui n’est pas Karim. Ouf !) nous raconte l’histoire de la ville. Fondée en 1071 par le souverain berbère Youssef ben Tachfine, dominée par les Almoravides qui construisirent un centre commercial, de nombreuses mosquées et des médersas (écoles de théologie coranique). Nous visitons ainsi la célèbre mosquée la Koutoubia et les tombeaux Saadiens. Nous y admirons les gravures décoratives qui encadrent les cryptes de la famille royale du XVIème siècle. Nous contemplons les plafonds peints du Palais de la Bahia. Nous flânons dans les jardins du palais et, enfin, allons dans la palmeraie de Marrakech.
En quelque sorte, une flânerie culturelle.
La visite des souks sera pour demain.
Les femmes restent souvent accrochées l’une à l’autre, toujours dans une complicité que je n’apprécie que modérément, un peu trop exclusive à mon goût. Elles se parlent à l’oreille, gloussent de temps en temps et rient comme des collégiennes.
Marlène vient de temps à autre m’embrasser, me dire combien elle m’aime et combien elle est ravie et comblée de cette rencontre qui la transporte plusieurs années en arrière.
C’est bien là mon inquiétude.
Le soir, nous allons dans un palais marocain organisant un dîner spectacle fabuleux. Nous y mangeons des plats typiques dont le célèbre tagine, tout en appréciant les danseuses du ventre un peu lascives, aux costumes scintillants, en écoutant les joueurs de tambours et les musiciens interprétant des chansons traditionnelles marocaines.
C’est bras dessus bras dessous que Marlène et moi d’un côté et Solange et Pierre de l’autre revenons au Riad.
Au fond de moi-même, une contrariété me hante. Ces amis ne me disent rien qui vaille et je m’interroge toujours sur ce merveilleux « hasard ».
Fatigués, nous nous couchons enlacés. Tourmenté, je ne réponds pas aux sollicitations nombreuses de Marlène et refuse de faire l’amour.
- Excuse-moi chérie, je suis trop fatigué dis-je pour justifier ce refus.
Je me tourne sur le côté, Marlène se positionne en cuiller dans mon dos.
- Ce n’est pas grave mon chéri.
Je finis par m’endormir malgré mon malaise.
Mon chéri est un amour, et je l’aime profondément et sincèrement.
J’ai profité de ces vacances pour proposer à Solange de nous rejoindre puisque nous avons renoué les liens depuis maintenant plusieurs semaines.
Retrouver Solange et Pierre a été une grande joie. Nous avions une belle amitié mais les aléas de la vie ont fait que nous nous sommes perdu de vue. Alors vive Facebook !
Solange m’a rappelé nos frasques sexuelles de l’époque bénie d’insouciance. Non seulement nous avons partagé nos conquêtes soit en échangeant les partenaires, soit en trios sulfureux, mais nous avons aussi eu ensemble une aventure saphique.
J’avais envie de les présenter à mon homme, lui expliquer quelle a été ma vie antérieure. Lui avouer aussi mes dérives et, peut-être, les recommencer avec lui…
Mais, Solange et moi sommes allés un peu vite et je crains maintenant qu’il pense avoir été placé devant le fait accompli (ce qui n’est pas tout à fait faux, il faut l’admettre).
Il m’a bien dit qu’il n’était pas partageur et, du coup, je n’ai pas osé ni pris le temps de le mettre au parfum dans de bonnes conditions, calmement, entre nous. Je mesure à présent le risque que je prends, j’espère ne pas m’en mordre les doigts.
Ce qui est fait est fait.
Et maintenant ? J’ai bien vu qu’il a tiqué lorsque nous sommes revenues, il n’est pas naïf et, intelligent comme il est, il va vite comprendre.
Et puis, que lui a raconté ce vantard de Pierre ?
il faut absolument trouver un moyen de lui parler.
J’aurais pu en revenant de notre soirée marocaine, mais je n’ai pas osé, je l’ai senti préoccupé. Dans l’après-midi, il était tendu, agacé par nos roucoulades et, je le suppose, pense qu’il a été mis de côté. Ce n’est pas tout à fait faux. En plus, il semble ne pas apprécier Pierre, peut-être le croit-il rival ?
J’ai bien tout fait pour le rassurer : un câlin, un baiser, un mot doux, mais un léger malaise subsiste, une lourdeur dans l’atmosphère.
Ce soir nous nous sommes couchés sans faire l’amour. J’aurais pourtant aimé
oooOOOooo
Vers 2HOO, je me réveille. Encore tout ensommeillé, je m’aperçois que la place à côté de moi est vide. Elle est sans doute aux toilettes. Je me retourne et sombre dans un demi-sommeil. Une demi-heure plus tard, pas de Marlène. Je me réveille complètement cette fois, inquiet. Elle n’est pas malade au moins ?
Je me lève donc, passe un boxer pour être décent, vérifie la salle de bain et sort de la chambre.
Le couloir est vide, légèrement éclairé par des petites lampes faisant office de veilleuses. Descendu dans le patio, toujours personne. Surprenant.
Je reviens vers notre chambre et, passant devant la porte de Solange et Pierre, je perçois cette fois quelques gémissements. Ils ont l’air de bien s’amuser ces deux-là. Je me dis qu’ils ont bien raison, c’est les vacances après tout.
Les gémissements et les grognements proviennent de plusieurs voix féminines. S’ajoutent maintenant des voix masculines.
Intrigué, je tends l’oreille et comprends qu’il y a au moins deux voix d’hommes et deux voix de femmes.
Dis donc, ils ne s’emmerdent pas les copains !
Et puis, le doute.
Je reste sans bouger, fébrile, nerveux.
La peur au ventre, ma curiosité est plus forte que ma discrétion et je pousse doucement la porte.
Elle tourne sur ses gonds sans bruit et je passe la tête.
Je suis pétrifié par le spectacle qui s’offre à moi. J’ai l’impression qu’un gouffre s’est ouvert sous mes pieds.
Pierre, allongé sur le dos est nu sur le lit, Marlène est plantée sur son dard, lui tournant le dos, penchée vers l’avant. Une main sur la cuisse de Pierre, l’autre entourant le sexe long et fin de Karim qu’elle suce comme un sucre d’orge. Il ne cache pas son plaisir, gloussant et fermant les yeux pour accentuer les sensations.
Elle s’abandonne à son plaisir, ses magnifiques seins ballottent au rythme de ses montées et descentes, ses traits expriment un plaisir infini.
Solange, nue elle aussi, présente à son mari son sexe qu’il lèche goulument. Elle ferme les yeux en rejetant la tête vers l’arrière, les mains posées sur les épaules de Marlène.
Tellement absorbés par leur affaire, ils ne m’ont pas entendu.
Sous le choc, je suis incapable de bouger, pétrifié, et je mets plusieurs minutes à reprendre mes esprits.
Je réagis comme un automate, retourne dans ma chambre, m’empare de mon téléphone et reviens prendre mon poste d’observation bien décidé à prendre quelques photos et pourquoi pas, réaliser une petite vidéo. Cela pourra servir.
Les choses ont évolué : Marlène est maintenant couchée sur le dos, Karim la prend en missionnaire. Solange, couchée à son côté, lui caresse les seins pendant que son mari la sodomise. Les coups de boutoir sont fougueux et Solange est secouée avec le bruit caractéristique de peaux qui se choquent à chaque fois que le vit de Pierre s’enfonce complètement en elle. Marlène crie son plaisir et écarte les jambes le plus possible, accompagnant les mouvements de son amant de ses mains sur les hanches. Solange n’est pas en reste et éructe son plaisir en résonnance des cris de Marlène, l’une répondant à l’autre.
Je suis complètement oublié, définitivement mis au ban de son plaisir. J’en pleure de dépit et de rage.
Malgré ma colère, je prends des photos, j’enclenche la vidéo. Ils ne m’ont toujours pas aperçu alors que j’entre de plus en plus dans la pièce.
A présent, Marlène couchée sur le dos sur Karim est aussi prise par Pierre de manière à profiter d’une double pénétration. Solange observe les protagonistes en se masturbant furieusement.
Nouveau changement : Solange, le dos tourné, enfourche le sexe tendu de Pierre, couché. Se penchant vers son mari, elle est prise à l’avant par Karim en une double pénétration. Les hommes accordent leurs va-et-vient sous les cris de Solange. Marlène embrasse Pierre tout en se masturbant vigoureusement.
Ecœuré, je retourne dans ma chambre où je me couche, incapable de dormir tellement je bous de colère, d’indignation et d’humiliation.
J’aurais dû intervenir mais je me connais, l’explosion aurait été telle que des coups auraient été échangés, des paroles insultantes criées, des invectives outrageuses proférées. Mieux vaut garder son calme.
Une heure plus tard, la porte de la chambre s’ouvre en silence. Marlène jette ses vêtements sur le fauteuil passe par la salle de bain. J’entends l’eau couler, des pleurs et sanglots.
Qu’ai-je fait ? Je suis complètement folle : je viens de tromper mon mari de manière éhontée. Solange a tellement insisté pour se retrouver, et reproduire nos jeunes années. Elle a été très convaincante et j’ai fini par accepter.
Nous nous sommes retrouvés à trois, et, puis, je ne sais comment, Karim est arrivé. J’en ai été très contente, j’en avais tellement envie.
Après coup, je m’en veux terriblement. J’ai trompé Paul, je l’ai trahi. S’il l’apprend, je crains sa réaction.
Je suis rouge de honte, mais trop tard pour les remords, ils arrivent toujours trop tard.
Heureusement, Paul ne s’est pas réveillé. Je ne saurais quoi lui dire, pas la vérité en tout cas il le prendrait très mal. Déjà qu’il n’était pas ravi de voir mes amis…
Il va croire que tout cela est un coup monté. Honnêtement, ce qui était prévu c’est leur venue, pas la coucherie. Je ne voulais pas coucher avec eux. Je voulais seulement retrouver des amis, les présenter à mon mari et passer du bon temps avec eux. Je voulais amener mon merveilleux mari à s’ouvrir, à partager, à échanger. Mais voilà, j’ai mis la charrue avant les bœufs !
J’en veux à Solange, à son mari. Faire venir Karim ! Ils avaient tout prévu les salauds !
Je suis dans une belle merde maintenant !
Elle se glisse rapidement dans le lit, fraîche de la douche mais épuisée par ses frasques, et s’endort.
oooOOOooo
Le matin, je me lève relativement tôt, Marlène dort encore, nue les draps relevés.
Qu’elle est belle.
Qui est-elle vraiment ? Pourquoi m’a-t-elle ainsi trompé ? Que nous arrive-t-il ?
Même maintenant, je ne peux m’empêcher de l’aimer
Quelle attitude adopter ? Cette nuit, j’aurais peut-être dû intervenir, crier mon dégoût. Mais j’étais tellement en colère que j’aurais eu des paroles, voire des actes, qui dépassaient mes pensées. Ce matin, si ma colère n’est pas éteinte, ce sont la tristesse qui domine mon esprit et la douleur qui me broie le cœur.
Va-t-elle me parler, tout m’avouer ? Et, si tant est qu’elle me parle, comment va-t-elle justifier cet écart ? D’ailleurs, peut-elle le justifier ?
Depuis que nous avons retrouvé ses anciens amis, je n’existe plus, je l’ai bien compris. Elle se retrouve plongée dix ans en arrière et elle en est ravie. J’avais bien perçu un danger pour nous mais comment le lui exprimer en voyant sa joie ? Je ne voulais pas jouer l’emmerdeur et puis je m’étais dit que cela n’allait pas durer, qu’il fallait un peu de temps pour leur permettre de se retrouver, et qu’elle reviendrait rapidement dans la réalité. Elle ne pouvait pas m’avoir totalement oublié.
Et comment Karim est-il dans le coup ? C’est elle qui l’a fait venir dans leurs jeux pervers ?
Et si elle ne me dit rien, que faire ? Sera-t-elle capable de faire comme si rien ne s’était passé ? Je la connais, elle ne va pas pouvoir me cacher la vérité longtemps. Elle n’aime pas le mensonge ni la fourberie. Elle n’est pas comme cela. J’en suis certain.
N’empêche, pour la première fois, je me pose des questions sur Marlène.
Et Solange et Pierre ? Comment les côtoyer encore sans rien dire ? Je ne les connais pas, mais dès le premier abord, je ne les sentais pas. En me laissant entendre quelques bribes de leur passé commun, Pierre n’a-t-il pas tenté de me faire comprendre qu’une partie à quatre était souhaitée ?
Ils se sont bien foutus de moi. Place maintenant à la moquerie du cocu. Un cocu, cela fait toujours rire ! Ils m’ont bien humilié, les bougres.
Nous avions le projet de faire un enfant si bien qu’elle m’a dit avoir arrêter la pilule. Je suis pris d’effroi à l’idée de retrouver Marlène enceinte, j’en crève.
Toutes ces questions me tournent dans la tête. Je suis mal, très mal.
Qu’est devenue ma tendre épouse ? Une salope lubrique ? L’était-elle déjà avant et je ne m’en suis pas aperçu ?
La douche me fait du bien.
Je me dis que si elle passe aux aveux, elle me servira du « j’ai perdu la tête » - « je ne savais plus ce que je faisais » - « nous sommes revenus 10 ans en arrière ». Comme si tout cela pouvait excuser ce comportement. J’ai besoin d’air, de me retrouver seul, de réfléchir. Je me demande si je ne vais pas m’en aller, laisser ces menteurs fourbes à leurs occupations lubriques.
J’ai besoin de recul, de réfléchir Le désert n’est pas loin, un bon endroit pour se ressourcer. Cependant, la politique de la chaise vide n’a jamais été une bonne option.
Elle se lève, me voit. Je la sens craintive. Elle me sourit et me dit
- Bonjour mon chéri. Ais-je droit à un câlin ce matin ? Tu n’étais pas au lit et je n’ai pas pu te caresser comme je l’avais espéré.
- Tu dormais si profondément que je n’ai pas osé te réveiller.
Je l’embrasse mais avec retenue. Elle sent que je force un peu, que je ne suis pas aussi tendre et attentionné que d’habitude. Bien que très calme, elle me sent nerveux, tendu.
- Voilà un baiser bien superficiel dit-elle d’un ton d’ingénue. As-tu mal dormi ?
- En ce qui me concerne, j’ai très bien dormi. C’est plutôt à toi qu’il faut poser la question.
- Oh, moi j’ai plutôt bien dormi, mais pas beaucoup.
- C’est ce qu’il me semble. J’ai en effet constaté ton absence au cours de la nuit. Que s’est-t-il passé ?
- Ah ! dit-elle un peu crispée. Quand nous nous sommes mis au lit hier soir, je ne suis pas parvenue à m’endormir, un peu excitée par notre magnifique soirée. Je tournais dans le lit, il faisait très chaud, au point que, pour ne pas te réveiller, je me suis levée pour aller m’aérer dans le jardin.
- T’aérer dans le jardin ? Dans cette tenue ? Tiens donc. Et ?
- Et, contre toute attente, j’ai croisé Solange qui comme moi ne pouvait pas dormir.
- Décidément, le hasard fait bien les choses dis-je un peu moqueur. Aussi en petite tenue ?
Elle ignore ma question, sentant bien mon sarcasme.
- Nous sommes donc descendues dans le jardin. Et là, Pierre nous a rejoint. Il nous a proposé d’aller dans leur chambre boire un verre.
- Décidément, quel hasard merveilleux ! Et tu as accepté ? Dans ta petite tenue de nuit ? Presque nue ?
- Oh tu sais, tous les deux m’ont déjà vu très dévêtue.
- Ben voyons. Je n’en doute pas même si tu t’es bien gardée de me raconter.
- ….
- Et que s’est-t-il passé alors ? L’alcool aidant, vous avez eu encore plus chaud et vous vous êtes mis à poil ?
- Mais non, que vas-tu chercher ? dit-elle sur la défensive, entendant mon ton de plus en plus sarcastique. Non, nous avons simplement bu quelques verres en échangeant nos souvenirs.
-
Quel aplomb ! Je ne la savais pas si menteuse et comédienne !
- Vous n’avez bien entendu pas eu le temps pendant la journée. Je t’ai à peine vue, accaparée que tu étais par ta copine et son mec. Et j’imagine, vous avez aussi ressassé les souvenirs coquins ? Tout y concourait…
- Mais non, un peu énervée. Tu peux imaginer ce que sont des retrouvailles. Nous avons passé toutes nos années universitaires ensemble si bien que les anecdotes et souvenirs ne manquent pas ! C’était très rigolo, nous étions un peu hors du temps.
- J’imagine très bien ce que sont des retrouvailles de copines ayant fait tout et n’importe quoi dans leur jeunesse. A voir les cernes qui ornent tes yeux cela a dû être épuisant dis-je déçu du gros mensonge. Et c’est tout ? Il n’y a rien d’autre ?
- Non, de plus en plus mal à l’aise. Nous avons beaucoup bu, ri et la tête me tournait un peu.
- Et donc ?
- On s’est laissé un peu aller.
- C’est-à-dire ? dis-je les boyaux serrés.
- Nous nous sommes fait des confidences très intimes. Solange m’a avoué qu’ils étaient un couple très libre. Et aussi qu’elle ne pouvait pas avoir d’enfant.
- Et il faut nécessairement se faire de telles confidences en pleine nuit ? Si je comprends bien, dis-je effaré, tu leur as raconté notre vie intime. Sexuelle aussi ? Ce ne sont pas là des souvenirs de jeunesse !
- Oui, désolé mon chéri prenant l’air d’une petite fille surprise avec la main dans la confiture.
- Notre vie sexuelle ou la tienne ?
- Mais, c’est la même mon amour !
- En es-tu bien certaine ?
- Mais enfin, oui ! dit-elle de plus en plus tendue.
- Je me demande si je vais encore pouvoir les regarder dans le blanc des yeux. Moi, je ne sais rien d’eux ! De quel droit oses-tu nous exposer comme cela ?
- Désolée, mon amour. L’alcool aidant…Ce n’est tout de même pas bien grave.
- Pas grave, pas grave ! Qu’est-ce-que je deviens là-dedans ? Tu m’as oublié, voilà la vérité !
- C’est vrai que j’ai oublié que tu n’étais pas présent à cette époque.
- Et vous n’avez pas que parler de vos vies intimes ? Qu’avez-vous fait d’autre ?
- Rien de plus, je t’assure, baissant les yeux.
- Rien de plus, tu es certaine ? C’est maintenant qu’il faut le dire.
- Mais que vas-tu imaginer ? dit-elle agacée mais tremblante et le regard fuyant.
- Oh tu sais, de fil en aiguille, on parle et puis on passe à l’acte, ce ne serait pas une première.
- Non, non, dit-elle mais ses yeux se troublent.
- Es-tu bien certaine que leur présence ici n’est due qu’au hasard ?
- Mais que vas-tu inventer ? Bien sûr que c’est le hasard !
- Et donc par hasard, ils arrivent ici ; par hasard tu les retrouves la nuit juste pour échanger des souvenirs alcoolisés, parler du bon vieux temps, de vos histoires de cœur et de cul et au surplus, tu te permets d’étaler ma vie intime ! Chapeau ! Tu me prends vraiment pour un con !
- Non, je t’assure, je n’ai rien manigancé. J’ignorais totalement leur arrivée, tu dois me croire !
- Et bien non, je ne te crois pas ! Tout cela est cousu de fil blanc. Je me demande pourquoi ils sont là réellement ?
- Tu n’acceptes pas leur présence et je le comprends. Tout comme moi, tu es étonné de leur venue. C’est vrai que Solange m’a accaparée, mais je suis désolée mon chéri, je ne pensais pas que tu le prendrais ainsi. Je ne peux quand même pas leur dire d’aller ailleurs ? Ils ont bien le droit de fréquenter cet endroit et d’y passer leurs vacances tout comme nous.
- Je ne crois pas non plus à ta nuit de soi-disant échange de souvenirs. Tout cela à poil !
- Tu es en colère ?
- Oui je suis en colère, mais surtout triste de ton comportement, tes mensonges et la manière avec laquelle tu me considères en présence de tes amis.
- Je ne te mens pas ! Excuse-moi mon amour si je te fais du mal, ce n’est pas mon intention et je n’ai pas pensé à mal.
Elle se pend à mon cou espérant un geste tendre, un baiser mais je la repousse vigoureusement.
Ses larmes arrivent, elle se cache le visage dans les mains.
- Je vais déjeuner dis-je durement.
- Je prends ma douche et te rejoins répond -t-elle entre deux sanglots.
Elle part à la salle de bains fuyant mon regard et mon courroux, trop heureuse d’en finir mais la peur au ventre.
Il ne me croit pas, c’est évident. A sa place, je n’avalerais pas non plus une telle couleuvre.
Est-il au courant ? Impossible, il dormait. Et puis, s’il savait, il ne serait pas aussi calme. Je ne peux quand même pas lui raconter que Solange m’a demandé de les rejoindre. J’ai été stupide d’accepter car je savais ce qu’elle voulait. Par contre, la venue de Karim a été une grosse surprise, ce qui est loin de m’avoir déplu.
J’ai oublié mon mari, nos vacances, et je me suis laissé emporter par mes envies. Imbécile que je suis ! Maintenant, je suis vraiment dans la merde !
Et s’il savait ? Non, visiblement il a des doutes, de gros doutes, car mon explication n’est pas très crédible. Mais, il faut tenir bon, continuer à nier et jouer à l’ingénue. Je vois qu’il a mal et qu’il n’est pas bien. J’en suis profondément désolée, j’aurais tant souhaité l’amener à plus d’ouverture. C’est raté !
Mais, dans l’état où il est, s’il devait apprendre notre coucherie, je ne donnerais pas cher de notre couple.
J’ai vraiment déconné et je vais devoir déployer toute ma science de la séduction pour l’apaiser. Il n’est pas stupide et pense que nous nous sommes envoyés en l’air mais il est dans l’incertitude. Je dois renforcer celle-ci, lui montrer tout mon amour, le rassurer, lui dire que je l’aime et que je n’ai de sentiments que pour lui.
Ce n’était qu’un dérapage, une parenthèse, rien de profond ni de sérieux.
Lui, je l’aime, c’est mon homme, ma moitié, mon avenir. J’espère qu’il le restera, j’ai peur.
Le sexe est une folie quand, au lieu d’unir, il sépare.
Résumé : Marlène et Paul sont en vacances dans un Riad à Marrakech où ils passent des vacances. Marlène est séduite par le beau Karim, chauffeur du couple, et au retour d’une visite retrouve par hasard deux amis de fac de Marlène, Sophie et Pierre.
XXXXXXX
Le petit déjeuner avalé, nous partons tous les quatre pour une visite guidée de Marrakech.
Le guide (qui n’est pas Karim. Ouf !) nous raconte l’histoire de la ville. Fondée en 1071 par le souverain berbère Youssef ben Tachfine, dominée par les Almoravides qui construisirent un centre commercial, de nombreuses mosquées et des médersas (écoles de théologie coranique). Nous visitons ainsi la célèbre mosquée la Koutoubia et les tombeaux Saadiens. Nous y admirons les gravures décoratives qui encadrent les cryptes de la famille royale du XVIème siècle. Nous contemplons les plafonds peints du Palais de la Bahia. Nous flânons dans les jardins du palais et, enfin, allons dans la palmeraie de Marrakech.
En quelque sorte, une flânerie culturelle.
La visite des souks sera pour demain.
Les femmes restent souvent accrochées l’une à l’autre, toujours dans une complicité que je n’apprécie que modérément, un peu trop exclusive à mon goût. Elles se parlent à l’oreille, gloussent de temps en temps et rient comme des collégiennes.
Marlène vient de temps à autre m’embrasser, me dire combien elle m’aime et combien elle est ravie et comblée de cette rencontre qui la transporte plusieurs années en arrière.
C’est bien là mon inquiétude.
Le soir, nous allons dans un palais marocain organisant un dîner spectacle fabuleux. Nous y mangeons des plats typiques dont le célèbre tagine, tout en appréciant les danseuses du ventre un peu lascives, aux costumes scintillants, en écoutant les joueurs de tambours et les musiciens interprétant des chansons traditionnelles marocaines.
C’est bras dessus bras dessous que Marlène et moi d’un côté et Solange et Pierre de l’autre revenons au Riad.
Au fond de moi-même, une contrariété me hante. Ces amis ne me disent rien qui vaille et je m’interroge toujours sur ce merveilleux « hasard ».
Fatigués, nous nous couchons enlacés. Tourmenté, je ne réponds pas aux sollicitations nombreuses de Marlène et refuse de faire l’amour.
- Excuse-moi chérie, je suis trop fatigué dis-je pour justifier ce refus.
Je me tourne sur le côté, Marlène se positionne en cuiller dans mon dos.
- Ce n’est pas grave mon chéri.
Je finis par m’endormir malgré mon malaise.
Mon chéri est un amour, et je l’aime profondément et sincèrement.
J’ai profité de ces vacances pour proposer à Solange de nous rejoindre puisque nous avons renoué les liens depuis maintenant plusieurs semaines.
Retrouver Solange et Pierre a été une grande joie. Nous avions une belle amitié mais les aléas de la vie ont fait que nous nous sommes perdu de vue. Alors vive Facebook !
Solange m’a rappelé nos frasques sexuelles de l’époque bénie d’insouciance. Non seulement nous avons partagé nos conquêtes soit en échangeant les partenaires, soit en trios sulfureux, mais nous avons aussi eu ensemble une aventure saphique.
J’avais envie de les présenter à mon homme, lui expliquer quelle a été ma vie antérieure. Lui avouer aussi mes dérives et, peut-être, les recommencer avec lui…
Mais, Solange et moi sommes allés un peu vite et je crains maintenant qu’il pense avoir été placé devant le fait accompli (ce qui n’est pas tout à fait faux, il faut l’admettre).
Il m’a bien dit qu’il n’était pas partageur et, du coup, je n’ai pas osé ni pris le temps de le mettre au parfum dans de bonnes conditions, calmement, entre nous. Je mesure à présent le risque que je prends, j’espère ne pas m’en mordre les doigts.
Ce qui est fait est fait.
Et maintenant ? J’ai bien vu qu’il a tiqué lorsque nous sommes revenues, il n’est pas naïf et, intelligent comme il est, il va vite comprendre.
Et puis, que lui a raconté ce vantard de Pierre ?
il faut absolument trouver un moyen de lui parler.
J’aurais pu en revenant de notre soirée marocaine, mais je n’ai pas osé, je l’ai senti préoccupé. Dans l’après-midi, il était tendu, agacé par nos roucoulades et, je le suppose, pense qu’il a été mis de côté. Ce n’est pas tout à fait faux. En plus, il semble ne pas apprécier Pierre, peut-être le croit-il rival ?
J’ai bien tout fait pour le rassurer : un câlin, un baiser, un mot doux, mais un léger malaise subsiste, une lourdeur dans l’atmosphère.
Ce soir nous nous sommes couchés sans faire l’amour. J’aurais pourtant aimé
oooOOOooo
Vers 2HOO, je me réveille. Encore tout ensommeillé, je m’aperçois que la place à côté de moi est vide. Elle est sans doute aux toilettes. Je me retourne et sombre dans un demi-sommeil. Une demi-heure plus tard, pas de Marlène. Je me réveille complètement cette fois, inquiet. Elle n’est pas malade au moins ?
Je me lève donc, passe un boxer pour être décent, vérifie la salle de bain et sort de la chambre.
Le couloir est vide, légèrement éclairé par des petites lampes faisant office de veilleuses. Descendu dans le patio, toujours personne. Surprenant.
Je reviens vers notre chambre et, passant devant la porte de Solange et Pierre, je perçois cette fois quelques gémissements. Ils ont l’air de bien s’amuser ces deux-là. Je me dis qu’ils ont bien raison, c’est les vacances après tout.
Les gémissements et les grognements proviennent de plusieurs voix féminines. S’ajoutent maintenant des voix masculines.
Intrigué, je tends l’oreille et comprends qu’il y a au moins deux voix d’hommes et deux voix de femmes.
Dis donc, ils ne s’emmerdent pas les copains !
Et puis, le doute.
Je reste sans bouger, fébrile, nerveux.
La peur au ventre, ma curiosité est plus forte que ma discrétion et je pousse doucement la porte.
Elle tourne sur ses gonds sans bruit et je passe la tête.
Je suis pétrifié par le spectacle qui s’offre à moi. J’ai l’impression qu’un gouffre s’est ouvert sous mes pieds.
Pierre, allongé sur le dos est nu sur le lit, Marlène est plantée sur son dard, lui tournant le dos, penchée vers l’avant. Une main sur la cuisse de Pierre, l’autre entourant le sexe long et fin de Karim qu’elle suce comme un sucre d’orge. Il ne cache pas son plaisir, gloussant et fermant les yeux pour accentuer les sensations.
Elle s’abandonne à son plaisir, ses magnifiques seins ballottent au rythme de ses montées et descentes, ses traits expriment un plaisir infini.
Solange, nue elle aussi, présente à son mari son sexe qu’il lèche goulument. Elle ferme les yeux en rejetant la tête vers l’arrière, les mains posées sur les épaules de Marlène.
Tellement absorbés par leur affaire, ils ne m’ont pas entendu.
Sous le choc, je suis incapable de bouger, pétrifié, et je mets plusieurs minutes à reprendre mes esprits.
Je réagis comme un automate, retourne dans ma chambre, m’empare de mon téléphone et reviens prendre mon poste d’observation bien décidé à prendre quelques photos et pourquoi pas, réaliser une petite vidéo. Cela pourra servir.
Les choses ont évolué : Marlène est maintenant couchée sur le dos, Karim la prend en missionnaire. Solange, couchée à son côté, lui caresse les seins pendant que son mari la sodomise. Les coups de boutoir sont fougueux et Solange est secouée avec le bruit caractéristique de peaux qui se choquent à chaque fois que le vit de Pierre s’enfonce complètement en elle. Marlène crie son plaisir et écarte les jambes le plus possible, accompagnant les mouvements de son amant de ses mains sur les hanches. Solange n’est pas en reste et éructe son plaisir en résonnance des cris de Marlène, l’une répondant à l’autre.
Je suis complètement oublié, définitivement mis au ban de son plaisir. J’en pleure de dépit et de rage.
Malgré ma colère, je prends des photos, j’enclenche la vidéo. Ils ne m’ont toujours pas aperçu alors que j’entre de plus en plus dans la pièce.
A présent, Marlène couchée sur le dos sur Karim est aussi prise par Pierre de manière à profiter d’une double pénétration. Solange observe les protagonistes en se masturbant furieusement.
Nouveau changement : Solange, le dos tourné, enfourche le sexe tendu de Pierre, couché. Se penchant vers son mari, elle est prise à l’avant par Karim en une double pénétration. Les hommes accordent leurs va-et-vient sous les cris de Solange. Marlène embrasse Pierre tout en se masturbant vigoureusement.
Ecœuré, je retourne dans ma chambre où je me couche, incapable de dormir tellement je bous de colère, d’indignation et d’humiliation.
J’aurais dû intervenir mais je me connais, l’explosion aurait été telle que des coups auraient été échangés, des paroles insultantes criées, des invectives outrageuses proférées. Mieux vaut garder son calme.
Une heure plus tard, la porte de la chambre s’ouvre en silence. Marlène jette ses vêtements sur le fauteuil passe par la salle de bain. J’entends l’eau couler, des pleurs et sanglots.
Qu’ai-je fait ? Je suis complètement folle : je viens de tromper mon mari de manière éhontée. Solange a tellement insisté pour se retrouver, et reproduire nos jeunes années. Elle a été très convaincante et j’ai fini par accepter.
Nous nous sommes retrouvés à trois, et, puis, je ne sais comment, Karim est arrivé. J’en ai été très contente, j’en avais tellement envie.
Après coup, je m’en veux terriblement. J’ai trompé Paul, je l’ai trahi. S’il l’apprend, je crains sa réaction.
Je suis rouge de honte, mais trop tard pour les remords, ils arrivent toujours trop tard.
Heureusement, Paul ne s’est pas réveillé. Je ne saurais quoi lui dire, pas la vérité en tout cas il le prendrait très mal. Déjà qu’il n’était pas ravi de voir mes amis…
Il va croire que tout cela est un coup monté. Honnêtement, ce qui était prévu c’est leur venue, pas la coucherie. Je ne voulais pas coucher avec eux. Je voulais seulement retrouver des amis, les présenter à mon mari et passer du bon temps avec eux. Je voulais amener mon merveilleux mari à s’ouvrir, à partager, à échanger. Mais voilà, j’ai mis la charrue avant les bœufs !
J’en veux à Solange, à son mari. Faire venir Karim ! Ils avaient tout prévu les salauds !
Je suis dans une belle merde maintenant !
Elle se glisse rapidement dans le lit, fraîche de la douche mais épuisée par ses frasques, et s’endort.
oooOOOooo
Le matin, je me lève relativement tôt, Marlène dort encore, nue les draps relevés.
Qu’elle est belle.
Qui est-elle vraiment ? Pourquoi m’a-t-elle ainsi trompé ? Que nous arrive-t-il ?
Même maintenant, je ne peux m’empêcher de l’aimer
Quelle attitude adopter ? Cette nuit, j’aurais peut-être dû intervenir, crier mon dégoût. Mais j’étais tellement en colère que j’aurais eu des paroles, voire des actes, qui dépassaient mes pensées. Ce matin, si ma colère n’est pas éteinte, ce sont la tristesse qui domine mon esprit et la douleur qui me broie le cœur.
Va-t-elle me parler, tout m’avouer ? Et, si tant est qu’elle me parle, comment va-t-elle justifier cet écart ? D’ailleurs, peut-elle le justifier ?
Depuis que nous avons retrouvé ses anciens amis, je n’existe plus, je l’ai bien compris. Elle se retrouve plongée dix ans en arrière et elle en est ravie. J’avais bien perçu un danger pour nous mais comment le lui exprimer en voyant sa joie ? Je ne voulais pas jouer l’emmerdeur et puis je m’étais dit que cela n’allait pas durer, qu’il fallait un peu de temps pour leur permettre de se retrouver, et qu’elle reviendrait rapidement dans la réalité. Elle ne pouvait pas m’avoir totalement oublié.
Et comment Karim est-il dans le coup ? C’est elle qui l’a fait venir dans leurs jeux pervers ?
Et si elle ne me dit rien, que faire ? Sera-t-elle capable de faire comme si rien ne s’était passé ? Je la connais, elle ne va pas pouvoir me cacher la vérité longtemps. Elle n’aime pas le mensonge ni la fourberie. Elle n’est pas comme cela. J’en suis certain.
N’empêche, pour la première fois, je me pose des questions sur Marlène.
Et Solange et Pierre ? Comment les côtoyer encore sans rien dire ? Je ne les connais pas, mais dès le premier abord, je ne les sentais pas. En me laissant entendre quelques bribes de leur passé commun, Pierre n’a-t-il pas tenté de me faire comprendre qu’une partie à quatre était souhaitée ?
Ils se sont bien foutus de moi. Place maintenant à la moquerie du cocu. Un cocu, cela fait toujours rire ! Ils m’ont bien humilié, les bougres.
Nous avions le projet de faire un enfant si bien qu’elle m’a dit avoir arrêter la pilule. Je suis pris d’effroi à l’idée de retrouver Marlène enceinte, j’en crève.
Toutes ces questions me tournent dans la tête. Je suis mal, très mal.
Qu’est devenue ma tendre épouse ? Une salope lubrique ? L’était-elle déjà avant et je ne m’en suis pas aperçu ?
La douche me fait du bien.
Je me dis que si elle passe aux aveux, elle me servira du « j’ai perdu la tête » - « je ne savais plus ce que je faisais » - « nous sommes revenus 10 ans en arrière ». Comme si tout cela pouvait excuser ce comportement. J’ai besoin d’air, de me retrouver seul, de réfléchir. Je me demande si je ne vais pas m’en aller, laisser ces menteurs fourbes à leurs occupations lubriques.
J’ai besoin de recul, de réfléchir Le désert n’est pas loin, un bon endroit pour se ressourcer. Cependant, la politique de la chaise vide n’a jamais été une bonne option.
Elle se lève, me voit. Je la sens craintive. Elle me sourit et me dit
- Bonjour mon chéri. Ais-je droit à un câlin ce matin ? Tu n’étais pas au lit et je n’ai pas pu te caresser comme je l’avais espéré.
- Tu dormais si profondément que je n’ai pas osé te réveiller.
Je l’embrasse mais avec retenue. Elle sent que je force un peu, que je ne suis pas aussi tendre et attentionné que d’habitude. Bien que très calme, elle me sent nerveux, tendu.
- Voilà un baiser bien superficiel dit-elle d’un ton d’ingénue. As-tu mal dormi ?
- En ce qui me concerne, j’ai très bien dormi. C’est plutôt à toi qu’il faut poser la question.
- Oh, moi j’ai plutôt bien dormi, mais pas beaucoup.
- C’est ce qu’il me semble. J’ai en effet constaté ton absence au cours de la nuit. Que s’est-t-il passé ?
- Ah ! dit-elle un peu crispée. Quand nous nous sommes mis au lit hier soir, je ne suis pas parvenue à m’endormir, un peu excitée par notre magnifique soirée. Je tournais dans le lit, il faisait très chaud, au point que, pour ne pas te réveiller, je me suis levée pour aller m’aérer dans le jardin.
- T’aérer dans le jardin ? Dans cette tenue ? Tiens donc. Et ?
- Et, contre toute attente, j’ai croisé Solange qui comme moi ne pouvait pas dormir.
- Décidément, le hasard fait bien les choses dis-je un peu moqueur. Aussi en petite tenue ?
Elle ignore ma question, sentant bien mon sarcasme.
- Nous sommes donc descendues dans le jardin. Et là, Pierre nous a rejoint. Il nous a proposé d’aller dans leur chambre boire un verre.
- Décidément, quel hasard merveilleux ! Et tu as accepté ? Dans ta petite tenue de nuit ? Presque nue ?
- Oh tu sais, tous les deux m’ont déjà vu très dévêtue.
- Ben voyons. Je n’en doute pas même si tu t’es bien gardée de me raconter.
- ….
- Et que s’est-t-il passé alors ? L’alcool aidant, vous avez eu encore plus chaud et vous vous êtes mis à poil ?
- Mais non, que vas-tu chercher ? dit-elle sur la défensive, entendant mon ton de plus en plus sarcastique. Non, nous avons simplement bu quelques verres en échangeant nos souvenirs.
-
Quel aplomb ! Je ne la savais pas si menteuse et comédienne !
- Vous n’avez bien entendu pas eu le temps pendant la journée. Je t’ai à peine vue, accaparée que tu étais par ta copine et son mec. Et j’imagine, vous avez aussi ressassé les souvenirs coquins ? Tout y concourait…
- Mais non, un peu énervée. Tu peux imaginer ce que sont des retrouvailles. Nous avons passé toutes nos années universitaires ensemble si bien que les anecdotes et souvenirs ne manquent pas ! C’était très rigolo, nous étions un peu hors du temps.
- J’imagine très bien ce que sont des retrouvailles de copines ayant fait tout et n’importe quoi dans leur jeunesse. A voir les cernes qui ornent tes yeux cela a dû être épuisant dis-je déçu du gros mensonge. Et c’est tout ? Il n’y a rien d’autre ?
- Non, de plus en plus mal à l’aise. Nous avons beaucoup bu, ri et la tête me tournait un peu.
- Et donc ?
- On s’est laissé un peu aller.
- C’est-à-dire ? dis-je les boyaux serrés.
- Nous nous sommes fait des confidences très intimes. Solange m’a avoué qu’ils étaient un couple très libre. Et aussi qu’elle ne pouvait pas avoir d’enfant.
- Et il faut nécessairement se faire de telles confidences en pleine nuit ? Si je comprends bien, dis-je effaré, tu leur as raconté notre vie intime. Sexuelle aussi ? Ce ne sont pas là des souvenirs de jeunesse !
- Oui, désolé mon chéri prenant l’air d’une petite fille surprise avec la main dans la confiture.
- Notre vie sexuelle ou la tienne ?
- Mais, c’est la même mon amour !
- En es-tu bien certaine ?
- Mais enfin, oui ! dit-elle de plus en plus tendue.
- Je me demande si je vais encore pouvoir les regarder dans le blanc des yeux. Moi, je ne sais rien d’eux ! De quel droit oses-tu nous exposer comme cela ?
- Désolée, mon amour. L’alcool aidant…Ce n’est tout de même pas bien grave.
- Pas grave, pas grave ! Qu’est-ce-que je deviens là-dedans ? Tu m’as oublié, voilà la vérité !
- C’est vrai que j’ai oublié que tu n’étais pas présent à cette époque.
- Et vous n’avez pas que parler de vos vies intimes ? Qu’avez-vous fait d’autre ?
- Rien de plus, je t’assure, baissant les yeux.
- Rien de plus, tu es certaine ? C’est maintenant qu’il faut le dire.
- Mais que vas-tu imaginer ? dit-elle agacée mais tremblante et le regard fuyant.
- Oh tu sais, de fil en aiguille, on parle et puis on passe à l’acte, ce ne serait pas une première.
- Non, non, dit-elle mais ses yeux se troublent.
- Es-tu bien certaine que leur présence ici n’est due qu’au hasard ?
- Mais que vas-tu inventer ? Bien sûr que c’est le hasard !
- Et donc par hasard, ils arrivent ici ; par hasard tu les retrouves la nuit juste pour échanger des souvenirs alcoolisés, parler du bon vieux temps, de vos histoires de cœur et de cul et au surplus, tu te permets d’étaler ma vie intime ! Chapeau ! Tu me prends vraiment pour un con !
- Non, je t’assure, je n’ai rien manigancé. J’ignorais totalement leur arrivée, tu dois me croire !
- Et bien non, je ne te crois pas ! Tout cela est cousu de fil blanc. Je me demande pourquoi ils sont là réellement ?
- Tu n’acceptes pas leur présence et je le comprends. Tout comme moi, tu es étonné de leur venue. C’est vrai que Solange m’a accaparée, mais je suis désolée mon chéri, je ne pensais pas que tu le prendrais ainsi. Je ne peux quand même pas leur dire d’aller ailleurs ? Ils ont bien le droit de fréquenter cet endroit et d’y passer leurs vacances tout comme nous.
- Je ne crois pas non plus à ta nuit de soi-disant échange de souvenirs. Tout cela à poil !
- Tu es en colère ?
- Oui je suis en colère, mais surtout triste de ton comportement, tes mensonges et la manière avec laquelle tu me considères en présence de tes amis.
- Je ne te mens pas ! Excuse-moi mon amour si je te fais du mal, ce n’est pas mon intention et je n’ai pas pensé à mal.
Elle se pend à mon cou espérant un geste tendre, un baiser mais je la repousse vigoureusement.
Ses larmes arrivent, elle se cache le visage dans les mains.
- Je vais déjeuner dis-je durement.
- Je prends ma douche et te rejoins répond -t-elle entre deux sanglots.
Elle part à la salle de bains fuyant mon regard et mon courroux, trop heureuse d’en finir mais la peur au ventre.
Il ne me croit pas, c’est évident. A sa place, je n’avalerais pas non plus une telle couleuvre.
Est-il au courant ? Impossible, il dormait. Et puis, s’il savait, il ne serait pas aussi calme. Je ne peux quand même pas lui raconter que Solange m’a demandé de les rejoindre. J’ai été stupide d’accepter car je savais ce qu’elle voulait. Par contre, la venue de Karim a été une grosse surprise, ce qui est loin de m’avoir déplu.
J’ai oublié mon mari, nos vacances, et je me suis laissé emporter par mes envies. Imbécile que je suis ! Maintenant, je suis vraiment dans la merde !
Et s’il savait ? Non, visiblement il a des doutes, de gros doutes, car mon explication n’est pas très crédible. Mais, il faut tenir bon, continuer à nier et jouer à l’ingénue. Je vois qu’il a mal et qu’il n’est pas bien. J’en suis profondément désolée, j’aurais tant souhaité l’amener à plus d’ouverture. C’est raté !
Mais, dans l’état où il est, s’il devait apprendre notre coucherie, je ne donnerais pas cher de notre couple.
J’ai vraiment déconné et je vais devoir déployer toute ma science de la séduction pour l’apaiser. Il n’est pas stupide et pense que nous nous sommes envoyés en l’air mais il est dans l’incertitude. Je dois renforcer celle-ci, lui montrer tout mon amour, le rassurer, lui dire que je l’aime et que je n’ai de sentiments que pour lui.
Ce n’était qu’un dérapage, une parenthèse, rien de profond ni de sérieux.
Lui, je l’aime, c’est mon homme, ma moitié, mon avenir. J’espère qu’il le restera, j’ai peur.
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5 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Pas de suite de prévue, par ici?
Alors la suite arrive quand ?
La chipie
La chipie
L'épouse s'enfonce dans le mensonge.
Ça va partir en vrille. Espérons qu’il n’y a pas encore 1 cocu content comme ça devient la norme.
1 leçon ne serait pas du luxe : la femme serait attachée sur 1 chaise pendant que le mari s’occuperait d’une autre femme. 🤷♀️
J’attends la suite avec impatience.
La chipie
1 leçon ne serait pas du luxe : la femme serait attachée sur 1 chaise pendant que le mari s’occuperait d’une autre femme. 🤷♀️
J’attends la suite avec impatience.
La chipie
Scénario revisité, écriture et psychologie des personnages....le problème du mensonge c'est qu'on s'y enfonce trop facilement !
Vivement la suite
Vivement la suite