Marrakech 4
Récit érotique écrit par Mibou [→ Accès à sa fiche auteur]
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 02-06-2024 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Marrakech 4
Après l’enfer, le paradis ?
Résumé – Paul a fini par quitter le riad, sa femme et ses amis à la suite de leur nuit de débauche. Il n’est pas retourné chez eux avec l’intention de faire un périple dans le désert.
oooOOOooo
Paul est parti. Il m’a laissée avec ma culpabilité et mes remords. Je suis anéantie.
Les sanglots se disputent aux larmes.
Longtemps, j’étreins l’oreiller dans lequel s’écrasent mes larmes, s’étouffent mes cris. Je reste prostrée, incapable de bouger ni de réfléchir dans un demi-coma.
De petites secousses ponctuées d’un chuchotement dans l’oreille me ramènent doucement à la réalité.
Je capte la voix de Solange, douce et câline. Elle me caresse les cheveux, alors que, revenue dans le monde des vivants, je me souviens.
J’ai les yeux qui se mouillent.
Solange me parle délicatement, me prend dans ses bras, me cajole comme un bébé.
Elle me convainc de descendre dîner pendant lequel nous pourrons parler de tous ces événements, expurger mes ressentis et cracher ma douleur.
Ils lisent la missive et je les sens un peu secoués, ils savent ne pas être sans reproche dans ce qui arrive.
Ils veulent me rassurer, il a mal encaissé notre passé et notre côté libre et ouvert. Mais avec de la réflexion, ils sont certains que mon mari, intelligent, comprendra
- Ce n’est qu’une question de temps m’assurent-ils.
- Peut-être, mais j’aurais dû lui raconter ma vie, lui expliquer. Maintenant, il croit que je l’ai trahi, et c’est vrai que j’ai menti par omission.
- Il n’y a pas mort d’homme tout de même.
- Non, mais ce qu’il a découvert doit lui avoir fait un choc. C’est surtout le mensonge et la trahison qui l’ont mis en colère, car notre passé lui est inconnu. Il ne m’a pas laissé qu’une lettre : il y a aussi une clé USB dont je me doute du contenu.
- Sois sûre qu’après réflexion, il va te recontacter et, vous pourrez dialoguer et lui expliquer. Là, il est en colère et sans doute déçu.
- Et blessé dis-je.
- Oui, probablement. Mais tout cela peut s’estomper avec le temps. En attendant, tu dois continuer à espérer, et surtout à vivre.
Le dîner se poursuit et, comme l’on dit, l’appétit vient en mangeant, comme la soif. Et les deux compères n’hésitent pas à remplir mon verre d’un succulent vin qui finit par me détacher de mes tourments.
Solange tend la main, me caresse gentiment la joue et pose un baiser à côté de mes lèvres.
Je frissonne sous ce tendre attouchement, une pulsion me traverse le corps. Je suis écartelée entre mes regrets et mes envies.
Et ce qui devait arriver arriva.
Nous nous sommes retrouvés dans leur chambre, nus et enlacés sans trop savoir comment.
Comme par magie, Karim nous a rejoint.
Nos mains se sont égarées sur nos corps alanguis par le désir. Couchées l’une à côté de l’autre, chacune avec une jambe repliée à la verticale invitant les mâles à visiter nos intimités respectives.
Solange caresse les fesses de Karim pendant que Pierre me triture lascivement un sein.
Les effluves d’une douce moiteur parviennent à nos narines et nous excitent.
Nous en arrivons progressivement à une position de tête bêche permettant à Karim de goûter mes sucs intimes pendant que je lèche une hampe dure comme un piquet.
Dans un mouvement commun, comme si quelqu’un avait ordonné ce ballet, nous changeons de partenaire, Pierre me prenant en missionnaire alors que Solange est prise en levrette par Karim.
Les gémissements s’intensifient, se font cris de plaisir.
A présent, je me couche sur Karim, seins écrasés sur son torse. Il me pénètre avec une facilité déconcertante malgré un sexe imposant alors que Pierre s’invite dans mon anus bien lubrifié par Solange.
Je pousse un rugissement de plaisir sous l’invasion des hommes. Bien coordonnés, ils m’amènent au septième ciel.
Je jouis comme rarement au point de perdre connaissance quelques instants.
Allongée sur le côté, je vois Solange prendre ma place sur Karim et se faire prendre en double pénétration par son mari. Ses vocalises sont encore plus sonores que les miennes et son corps est secoué de spasmes comme pris d’une danse de Saint-Guy.
La jouissance la foudroie et elle s’écroule à côté de ses amants, repue et épuisée.
Ils n’ont toujours pas joui.
Je prends le sexe de Pierre, l’embouche et le pompe, d’abord lentement et le suçant comme une glace, puis en accélérant le rythme. Karim se masturbe devant le spectacle.
- Tu ne perds rien pour attendre mon beau, dis-je en prenant son sexe.
Pierre grogne, se tend et finit par se lâcher dans ma bouche en jets puissants et volumineux. J’avale tout avec délice alors que mon amant se retourne vers sa femme et l’embrasse à pleine bouche.
Je me tourne vers Karim, toujours le sexe entre les mains. Il sait qu’il va subir le même sort et me gratifie d’un sourire coquin.
Il ne me faut que quelques pompages et il se lâche en moi. Comme pour Pierre, j’avale tout constatant néanmoins que son jus est plus salé.
Nous avons baisé encore près de deux heures, multipliant les positions, les partenaires.
Solange et moi nous avons même joué les gouines au grand bonheur de nos amants, trop heureux d’assister à un tel spectacle qui leur permet aussi un temps de récupération.
Quels amants ! Ils sont endurants et attentifs à la jouissance de leurs partenaires. Un délice.
Mais si vaillants qu’ils puissent être, la fatigue s’installe.
Repus de sexe et de jouissance, nous nous sommes endormis dans les bras des uns et des autres.
Au petit matin, je me réveille dans ma chambre sans trop savoir quand et comment je m’y suis rendue.
Ni Karim, ni Solange ni Pierre ne sont là.
Sortie du brouillard, la réalité me rattrape.
Je suis retombée dans mes travers alors que mon mari vient de me quitter avec pertes et fracas ! Je n’ai pas pu résister, depuis que mes amis sont revenus, j’ai des envies de sexe multiple et pervers, alors que j’ai un homme qui m’a toujours satisfaite, comblée, que j’aime. Mais voilà, j’aime le sexe libre, je ne puis m’en passer même si j’en suis un peu honteuse. Je sais, c’est totalement immoral et j’ai conscience de ne pas être comme tout le monde.
Je l’ai trahi, il est parti vexé, blessé. Je lui ai fait du mal, cela, je ne le voulais pas.
Mais où ai-je donc la tête ? Qu’est-ce-qui m’arrive ? J’ai joué avec le feu en proposant à mes complices de venir nous rejoindre. Je m’en mords les doigts.
Je l’aime profondément et ce libertinage n’affecte en rien mon amour pour lui. Comment lui expliquer ? Aurais-je encore le loisir de lui expliquer ?
Consternée par les conséquences de mon laisser-aller, rongée de remords pour la peine que je lui inflige, et consciente de l’influence de mes amis, je prends la décision de partir. J’appelle la réception, demande de me réserver un vol vers Paris, Bruxelles, Londres ou Francfort selon le départ le plus imminent.
Une douche, fermer mes bagages, prendre le petit déjeuner, et un taxi m’attend m’emportant vers mon enfer.
Ignorant son souhait, je tente de le contacter pour l’informer de mon retour, de mes regrets. Je lui envoie moulte messages pour lui demander pardon, pour lui dire que je l’aime. Je veux lui expliquer, je veux qu’il m’écoute. Après, la décision lui appartiendra.
Mais aucune réaction. Rien que le silence, angoissant, pesant.
J’ai peur.
XXXXXX
Fou de douleur, j’arrive à l’aéroport.
Je repère une société de location et prend possession d’un véhicule 4X4 costaud et pars aussitôt vers le Sud, en direction de Ouarzazate.
L’esprit complètement embrouillé, je roule sans m’arrêter, juste pour faire le plein de carburant.
Au petit matin, arrivé à destination, j’assiste au lever du soleil, image apaisante et tout en douceur, reposant mon âme. Nonobstant la nuit blanche, mon esprit se laisse envahir par la sérénité du lieu. Ici, personne ne court, tous ces gens sont calmes et pacifiques, sans agressivité. Tout est dans la moiteur, sans doute la chaleur y est pour quelque chose.
Je déniche dans le centre un hôtel où je puis m’installer pour quelques jours.
L’Hôtel « La Porte du Sud » (le bien nommé) compte un restaurant, une piscine et tout le calme auquel j’aspire. Il abrite également une discothèque en espérant que la quiétude nocturne ne sera pas troublée.
Je loue une chambre, m’installe et descend prendre le petit déjeuner, compte tenu de l’heure de mon arrivée.
Ensuite, de retour dans ma chambre, je m’allonge recru de fatigue et m’endors d’un sommeil lourd et profond, sans rêve, abruti de fatigue.
J’ai dormi 24 heures sans discontinuer.
Mon téléphone a tinté à plusieurs reprises pour me faire savoir qu’un message est arrivé. Je me doute que Marlène, malgré ma demande, tente de me contacter et veut certainement si pas se justifier, du moins s’excuser.
Je regarde les messages, l’œil de plus en plus mouillé. Malgré mon envie, je ne réponds pas, prend une douche bien chaude et descend prendre un petit déjeuner copieux.
Dans la salle de restaurant, quelques personnes, essentiellement des couples d’âges divers de toute évidence en vacances.
Je croyais être l’unique solitaire, mais à ma gauche se trouve une femme aussi esseulée que moi, la trentaine, plutôt jolie sans être un canon de beauté, à la poitrine arrogante et de belle dimension, élégante naturellement et d’allure altière. Ses cheveux châtain clair bouclés tombent sur ses épaules et encadrent une bouche sensuelle, des yeux verts et un nez fin aquilin.
Elle me regarde régulièrement, souriante, intriguée.
Je lui rends son sourire et retourne dans mes pensées, ruminant les événements.
Où est mon erreur ? Qu’est-ce que j’ai raté ? Je ne l’ai peut-être pas suffisamment écoutée. Elle devait attendre quelque chose de moi que je n’ai pas perçu ou remarqué. Il fallait alors être plus claire !
Nous étions si heureux, avec des projets de vie, un bébé ce n’est pas rien ! Pas de dispute, pas de divergence majeur, rien qui n’annonce un déchirement prochain.
Financièrement, nous avons la chance de vivre confortablement, certes sans luxe ostentatoire, mais sans se priver.
Sexuellement, nos rapports semblaient satisfaire Marlène : trois à quatre fois par semaine et, me disait-elle, chaque fois elle jouissait Si j’en crois ses mugissements, elle ne simulait pas.
Alors ?
Relevant la tête, je la vois me regarde intensément. Sans en comprendre la raison, je me lève et me dirige vers elle.
- Bonjour Madame. Votre sourire est magnifique. Puis-je en profiter et vous accompagner en dégustant un café ?
- Vous voilà bien audacieux Monsieur.
- Pardonnez ma témérité, mais je vous vois seule et me dis que nous pourrions partager nos solitudes respectives.
- Voilà qui est surprenant mais néanmoins charmant me dit-elle. Si le sourire est chaleureux les yeux vert gardent une froideur méfiante. Vous êtes Monsieur… ?
- Mon nom est Paul XXX et vous êtes ?
- Charlotte ZZZ. Enchantée mais asseyez-vous donc et dégustons ce café.
Nous échangeons quelques banalités sur la chaleur, le pays, ses paysages et la gentillesse des gens qui le peuplent.
Au bout d’une heure, toute appréhension dans son regard disparait. Un apaisement, une confiance voire une attirance s’installe si bien que, naturellement, viennent les confidences : pourquoi elle est ici (une randonnée pédestre dans le désert), seule (son mari l’a trompée avec son assistante et elle est en plein divorce).
- J’ai été déstabilisée, anéantie me dit-elle. Je cherche donc la paix, la sérénité, me retrouver moi-même, me resourcer.
- La coïncidence est extraordinaire lui dis-je. Je viens chercher exactement la même chose que toi et pour des raisons identiques !
Tellement en phase avec cette femme que j’en suis arrivé au tutoiement, comme une évidence.
- Ecoute, me dit-elle, ne soyons pas défaitistes. Le lieu est magnifique, l’hôtel charmant et le hasard fait que nous nous sommes rencontrés. Profitons donc de ces instants. Allons au bord de la piscine, nous y trouverons un peu de fraîcheur.
Installés, Charlotte ôte sa robe légère et dévoile un corps somptueux. Je ne peux m’empêcher d’admirer sa plastique parfaite et voluptueuse. Comment un mec a-t-il pu abandonner tout cela ?
- Ne rêve pas me dit-elle en me voyant la mater. Je ne suis pas à la recherche d’un mâle pour me satisfaire.
- Je comprends, mais rassure-toi, je ne veux pas d’une aventure. Seulement être bien. Et si je puis être accompagné d’une jolie femme cultivée et dont le moteur principal n’est pas le sexe, j’en serai particulièrement heureux. Une conversation autre qu’un babillage stupide me convient très bien.
- Dans ce cas, nous sommes fait pour nous entendre.
Et notre conversation reprend, explorant ses goûts littéraires, mes préférences musicales, ses succès, mes envies.
Nous parlons de nos vies, de notre travail, de nos échecs sentimentaux. Je perçois une ombre de colère mêlée à la tristesse lorsqu’elle s’épanche sur son mariage explosé.
En veine de confidences, je lui conte par le menu mes déboires conjugaux.
Parlant l’un et l’autre, un sentiment d’apaisement et de bien-être nous envahit. Nos yeux s’accrochent de plus en plus souvent, content d’échanger avec quelqu’un qui vit la même blessure.
Nous rions beaucoup aussi, car elle ne manque pas d’humour, ce qui fait un bien fou.
Nous nous découvrons et j’apprécie de plus en plus cette femme à l’âme en peine comme la mienne et que je ne connaissais pas il y a seulement deux heures.
Son charme, sa voix douce et ses regards lumineux me touchent.
- Serais-tu intéressé par m’accompagner en randonnée dans le désert ? Qu’en penses-tu ?
Je suis troublé et ravi de cette proposition. Elle m’apprécie donc comme moi je l’apprécie.
Je saute sur l’occasion.
- Avec plaisir. Mais y aura-t-il de la place ?
- En fait j’ai réservé deux places afin d’être seule dans les bivouacs. Si tu le veux, elle est à toi.
- Tu devances mes désirs. Je voulais partir dans le désert, me perdre dans les grands espaces et laisser mon âme se vautrer dans l’immensité.
- Dans ce cas accepte. J’ai compris que tu seras gentleman et qu’il n’y aura nulle équivoque.
J’acquiesce, même si ses yeux me racontent une autre histoire, entre l’espoir et la peur.
- Une condition cependant : je paie une partie des frais.
- D’accord me répond -t-elle en éclatant de rire.
Le soir, nous dînons ensemble dans une complicité joyeuse.
Elle est magnifique dans cette robe qui met ses formes en valeur, descend juste au-dessus des genoux soulignant sa taille et ses hanches. Sans soutien-gorge, ses seins bougent au rythme de ses mouvements. Sensualité sans excès, beauté discrète.
Elle me rencarde sur cette randonnée : les étapes à parcourir, le nombre de kilomètres à pied journalier, l’hébergement rudimentaire, les nuits fraîches dans un bivouac sous tente, la chaleur extrême en journée.
- Ce ne sera pas une partie de plaisir me dit Charlotte. Il va falloir faire preuve de ténacité. Heureusement, le temps de marche ne dépasse pas les cinq heures par jour, ce qui nous laissera du temps de détente et de méditation. Tu dois savoir que le différentiel de température entre le jour et la nuit peut atteindre 30 ° !
- Nous nous soutiendrons, tu peux compter sur moi.
- A propos, as-tu le matériel utile et nécessaire à ce type d’activité ?
- J’ai bien peur que non !
- Non ? dit-elle en éclatant de rire. Comment vas-tu faire ?
- Heu…
- Je vois. Demain, nous irons acheter le minimum utile. Etablissons la liste. Heureusement, l’organisateur fournit déjà l’indispensable comme le sac de couchage pour le bivouac, l’investissement ne sera donc pas trop important.
Un peu penaud et sous le rire moqueur de Charlotte mais avec son aide précieuse et ses conseils judicieux, le recensement est vite rédigé.
Elle est joyeuse comme un pinson et son rire sonore est communicatif.
Assis l’un à côté de l’autre, nos mains se frôlent subrepticement, nos cuisses se touchent régulièrement, nos têtes se cognent gentiment et ma main repousse régulièrement ses cheveux qui me chatouillent le nez.
J’apprécie ce moment d’intimité tout en retenue.
La rigolade est certes franche mais pas dénuée de tension sexuelle : je me surprends à bander en la regardant. Son enthousiasme, sa pureté et sa simplicité emportent mes sens. Je ne suis qu’un homme et je m’efforce de chasser ce réflexe typiquement masculin.
Je ne sais pas pour elle et je ne cherche pas à savoir même si au fond de moi, une réciprocité serait formidable.
Je pense à Marlène. Elle reste ma femme, celle que j’ai épousée, que j’aime. Certes, elle m’a trahi mais est-ce une bonne raison pour à mon tour la cocufier ?
Je ne sais plus où j’en suis.
Nous partons nous coucher, chacun dans sa chambre.
Je la laisse après l’avoir prise dans mes bras pour lui faire la bise mais cela me coûte. J’ai senti son parfum, sa peau si douce, touché son sein si ferme. Il me semble qu’elle s’accroche à mon cou plus qu’il ne faut mais je me fais peut-être un film.
oooOOOooo
Le lendemain, après le petit déjeuner pris en commun, nous partons acheter le matériel nécessaire et utile : un chandail pour les soirées à la belle étoile, de bonnes chaussures de marche légères mais protectrices des chevilles, une casquette, une gourde. Couverture et duvet sont fournis par l’organisateur.
Devant mon ignorance, Charlotte m’aide, me guide et me conseille et ne se prive pas de me charrier. La bonne humeur, les rires et les blagues fusent.
Elle revient du fond d’un magasin, un t-shirt à la main sur lequel est écrit : « Un travail remplit les poches, mais la rando remplit mon âme ».
Je suis touché mais masque mon trouble dans un grand rire.
Je la prends dans mes bras, lui donne un baiser un peu trop près de la bouche, en profite pour me coller quelques instants contre son corps. Elle ne se dérobe pas.
Mon téléphone m’indique l’arrivée d’autres messages. Marlène m’annonce qu’elle retourne chez nous, me réitère ses regrets. Tardifs, car les dégâts sont là…
La journée s’écoule rapidement, les préparatifs occupent le grande partie du temps. Charlotte me raconte l’histoire de ces Touaregs nomades, leurs coutumes, leurs habitudes de vie. Je suis sous le charme de cette jolie femme à la tête bien faite mais aussi bien pleine.
Elle parle sans volonté d’éblouir, avec simplicité comme lorsque, enfant, on vous raconte l’histoire de Blanche Neige.
Avec la même magie, les mêmes yeux pétillants de bonheur.
Aucun doute, elle me subjugue.
oooOOOooo
Après une nuit tranquille, nous nous rendons au point de rendez-vous.
Le groupe comprend trois couples quinquagénaires, au physique sec, habitués aux randonnées extrêmes ainsi que deux hommes bien musclés, en couple, sans charme particulier.
Nous serons guidés par un homme jeune, la quarantaine, au teint olivâtre, au visage anguleux façonné par les fréquentes escapades dans le désert.
Charlotte me glisse dans l’oreille « qu’il a un certain charme ce mec », ce qui me rappelle de douloureux souvenirs.
- Excuse-moi Paul, je n’ai pas fait attention me dit-elle en passant ses doigts fins sur mon visage.
- T’inquiète, je survivrai.
Elle m’enveloppe d’un regard doux où pointent les regrets et la peur d’avoir réveillé le démon. Silencieux, nous écoutons les dernières recommandations.
Dans un minibus, nous partons vers Ait Ben Haddou dans la vallée de l’Ounila, point de passage traditionnel des caravanes reliant Marrakech au sud du Sahara. Nous y admirons un ksar (village fortifié), exemple frappant de l’architecture berbère du sud marocain.
Charlotte m’explique que les maisons sont rassemblées derrière les murailles et l’on y trouve encore un caravansérail. Certaines maisons dateraient du XVIIème siècle et habitées par des berbères, anciennement nomades sédentarisés.
Je suis envoûté à la fois par la voix mélodieuse de Charlotte, par ses gestes gracieux mais aussi par son érudition. Je la dévore des yeux, elle est magnifique.
- dis donc, tu m’écoutes ?
- heu..oui,oui
- On y a tourné Lawrence d’Arabie, La Momie, Gladiator notamment.
Voyant mon ahurissement, elle éclate d’un rire sonore et goguenard.
En route pour la palmeraie d’Agdz, à pied cette fois, qui marque le début de la vallée du Draa.
Avant de repartir, notre guide nous donne le tissu nécessaire à confectionner un chèche, protection que portent les Touaregs.
Charlotte est plus habile que moi et, sous les conseils du guide, m’aide, dans un fou rire, à réaliser cette protection solaire bien utile.
Je ne peux m’empêcher d’observer ma compagne de voyage lors de notre marche. Elle est aérienne, toute en grâce, superbe d’élégance et de délicatesse.
Je suis en train de tomber amoureux…
Ce premier soir, nous bivouaquons à M’Hamid.
Cuisine à la belle étoile, puis installation dans notre tente pour un repos bien mérité. L’espace est réduit et le confort spartiate mais nous nous débrouillons.
Charlotte se change dans la tente alors que je fais le pied de grue à l’extérieur. Sur la toile de tente, son corps se dessine en ombre chinoise. Mon imagination vagabonde, j’ai envie d’être avec elle et d’en profiter pour la caresser, la cajoler, la dorloter, de sentir son corps nu contre moi…
Elle m’appelle, me dit qu’elle est dans son sac de couchage. Je plonge et me change dans le noir. Inévitablement l’exiguïté entraine des frôlements de corps, un peu de bousculade et malgré l’érotisme que je ressens, nous rions de cette situation, ce qui cache mon trouble.
Couché l’un à côté de l’autre, nous finissons par être l’un contre l’autre. Je sens son corps, devine la courbe de ses seins, la rondeur de son bassin, la fermeté de ses fesses.
Je m’enivre de son odeur, me rapproche encore pour profiter de sa chaleur.
J’ai envie d’elle, une érection forte le prouve.
Pendant les trois jours qui ont suivi, nous avons marché sous un soleil de plomb la journée et, la nuit dans nos tentes, ressenti la morsure du froid.
Nous avons traversé les dunes de Ras Enkhel à Sidi, traversé l’oued Drâa, les dunes et tamaris de l’Erg Zaher à l’erg Sadrat.
Chaque matin, Charlotte m’enduit de crème solaire et j’en fais de même avec elle. Un moment délicieux pendant lequel il me faut réprimer mes envies de la prendre dans les bars, de l’embrasser.
Chaque journée, nous profitons du désert avec son immensité et sa beauté brute, et qui offre un environnement vraiment propice à la contemplation. En marchant, nous parlons peu, nous nous imprégnons de cette nature dénudée.
Au cœur de ces vastes étendues arides, loin de l’agitation de la vie quotidienne, je ressens une profonde sensation de calme et de paix intérieure. La simplicité du paysage marqué par le sable à perte de vue et le ciel infini, invite à la réflexion et à la méditation.
Cette ambiance de plénitude nous entraine Charlotte et moi dans des confidences très intimes et personnelles le soir au bivouac. Chacun à son tour, sans rien demander ni exiger, au gré du vent, de la chute du soleil nous mettons de plus en plus notre âme et notre cœur à nu.
Charlotte et moi-même ressentons profondément cette immensité et son silence. Nous ne nous sommes pas seulement rapprochés physiquement mais nos âmes ont communié.
La contemplation du désert permet de se déconnecter du tumulte de la vie moderne, de retrouver un sentiment de liberté et de se recentrer sur l’essentiel. En observant les nuances et les couleurs qui se dessinent au coucher du soleil, en écoutant le silence enveloppant de la nuit étoilée, on peut ressentir une profonde harmonie avec l’univers qui nous entoure.
Sous les étoiles scintillantes, nous partageons cette quête de sérénité. Le désert nous offre une expérience unique et inoubliable. C’est un lieu où l’infini de la nature se mêle à l’infini de l’âme, invitant chacun à se perdre pour mieux se retrouver.
Cette sensation de plénitude et de bien-être que l’on connaît après l’amour, nous la ressentons au plus profond de notre être, nos cœurs blessés s’harmonisent et vibrent à l’unisson devant cette nature tellement envoûtante.
Au cours de ces nuits froides, sous notre tente au bivouac, nous nous sommes serrés l’un contre l’autre, blottis et proches, pour nous tenir au chaud partageant des moments de chaste intimité et emportant notre plénitude dans nos rêves.
Prétendre que lorsque nos corps se touchent, accrochés l’un à l’autre dans une douce chaleur, je n’ai pas de réaction masculine serait contraire à la vérité. Sans le vouloir, des caresses sont échangées, Charlotte se blottissant volontiers dans mes bras. Son odeur me transperce les narines, ses seins s’écrasent sur mon torse, ses cheveux m’enveloppent le visage.
Et je suis d’autant plus sensible que cette femme est belle, que je partage avec elle des moments d’exception et qu’enfin, je suis abstinent (par la force des choses) depuis plusieurs jours.
Certes, mon esprit pense Mathilde même si elle m’a trahi. En revanche, mon corps pense Charlotte, sa douceur, sa beauté et sa blessure que nous partageons.
J’ai envie d’elle, de son corps, de connaitre ses caresses, mais Mathilde me hante, quoi qu’elle ait pu faire.
Elle est celle que j’aime, que je chéris, est ma femme si tendre.
J’ai ces horribles images en tête où elle se donne à d’autres sans retenue aucune. Mon cœur, mon égo n’acceptent pas cette traitrise et d’y penser me met en colère. Mon amour pour elle tempère mes réactions et m’invite au pardon. Après tout, il n’y a pas mort d’homme.
Malgré nos années de mariage, je ne connais pas ma femme.
Qu’allons-nous devenir ?
Résumé – Paul a fini par quitter le riad, sa femme et ses amis à la suite de leur nuit de débauche. Il n’est pas retourné chez eux avec l’intention de faire un périple dans le désert.
oooOOOooo
Paul est parti. Il m’a laissée avec ma culpabilité et mes remords. Je suis anéantie.
Les sanglots se disputent aux larmes.
Longtemps, j’étreins l’oreiller dans lequel s’écrasent mes larmes, s’étouffent mes cris. Je reste prostrée, incapable de bouger ni de réfléchir dans un demi-coma.
De petites secousses ponctuées d’un chuchotement dans l’oreille me ramènent doucement à la réalité.
Je capte la voix de Solange, douce et câline. Elle me caresse les cheveux, alors que, revenue dans le monde des vivants, je me souviens.
J’ai les yeux qui se mouillent.
Solange me parle délicatement, me prend dans ses bras, me cajole comme un bébé.
Elle me convainc de descendre dîner pendant lequel nous pourrons parler de tous ces événements, expurger mes ressentis et cracher ma douleur.
Ils lisent la missive et je les sens un peu secoués, ils savent ne pas être sans reproche dans ce qui arrive.
Ils veulent me rassurer, il a mal encaissé notre passé et notre côté libre et ouvert. Mais avec de la réflexion, ils sont certains que mon mari, intelligent, comprendra
- Ce n’est qu’une question de temps m’assurent-ils.
- Peut-être, mais j’aurais dû lui raconter ma vie, lui expliquer. Maintenant, il croit que je l’ai trahi, et c’est vrai que j’ai menti par omission.
- Il n’y a pas mort d’homme tout de même.
- Non, mais ce qu’il a découvert doit lui avoir fait un choc. C’est surtout le mensonge et la trahison qui l’ont mis en colère, car notre passé lui est inconnu. Il ne m’a pas laissé qu’une lettre : il y a aussi une clé USB dont je me doute du contenu.
- Sois sûre qu’après réflexion, il va te recontacter et, vous pourrez dialoguer et lui expliquer. Là, il est en colère et sans doute déçu.
- Et blessé dis-je.
- Oui, probablement. Mais tout cela peut s’estomper avec le temps. En attendant, tu dois continuer à espérer, et surtout à vivre.
Le dîner se poursuit et, comme l’on dit, l’appétit vient en mangeant, comme la soif. Et les deux compères n’hésitent pas à remplir mon verre d’un succulent vin qui finit par me détacher de mes tourments.
Solange tend la main, me caresse gentiment la joue et pose un baiser à côté de mes lèvres.
Je frissonne sous ce tendre attouchement, une pulsion me traverse le corps. Je suis écartelée entre mes regrets et mes envies.
Et ce qui devait arriver arriva.
Nous nous sommes retrouvés dans leur chambre, nus et enlacés sans trop savoir comment.
Comme par magie, Karim nous a rejoint.
Nos mains se sont égarées sur nos corps alanguis par le désir. Couchées l’une à côté de l’autre, chacune avec une jambe repliée à la verticale invitant les mâles à visiter nos intimités respectives.
Solange caresse les fesses de Karim pendant que Pierre me triture lascivement un sein.
Les effluves d’une douce moiteur parviennent à nos narines et nous excitent.
Nous en arrivons progressivement à une position de tête bêche permettant à Karim de goûter mes sucs intimes pendant que je lèche une hampe dure comme un piquet.
Dans un mouvement commun, comme si quelqu’un avait ordonné ce ballet, nous changeons de partenaire, Pierre me prenant en missionnaire alors que Solange est prise en levrette par Karim.
Les gémissements s’intensifient, se font cris de plaisir.
A présent, je me couche sur Karim, seins écrasés sur son torse. Il me pénètre avec une facilité déconcertante malgré un sexe imposant alors que Pierre s’invite dans mon anus bien lubrifié par Solange.
Je pousse un rugissement de plaisir sous l’invasion des hommes. Bien coordonnés, ils m’amènent au septième ciel.
Je jouis comme rarement au point de perdre connaissance quelques instants.
Allongée sur le côté, je vois Solange prendre ma place sur Karim et se faire prendre en double pénétration par son mari. Ses vocalises sont encore plus sonores que les miennes et son corps est secoué de spasmes comme pris d’une danse de Saint-Guy.
La jouissance la foudroie et elle s’écroule à côté de ses amants, repue et épuisée.
Ils n’ont toujours pas joui.
Je prends le sexe de Pierre, l’embouche et le pompe, d’abord lentement et le suçant comme une glace, puis en accélérant le rythme. Karim se masturbe devant le spectacle.
- Tu ne perds rien pour attendre mon beau, dis-je en prenant son sexe.
Pierre grogne, se tend et finit par se lâcher dans ma bouche en jets puissants et volumineux. J’avale tout avec délice alors que mon amant se retourne vers sa femme et l’embrasse à pleine bouche.
Je me tourne vers Karim, toujours le sexe entre les mains. Il sait qu’il va subir le même sort et me gratifie d’un sourire coquin.
Il ne me faut que quelques pompages et il se lâche en moi. Comme pour Pierre, j’avale tout constatant néanmoins que son jus est plus salé.
Nous avons baisé encore près de deux heures, multipliant les positions, les partenaires.
Solange et moi nous avons même joué les gouines au grand bonheur de nos amants, trop heureux d’assister à un tel spectacle qui leur permet aussi un temps de récupération.
Quels amants ! Ils sont endurants et attentifs à la jouissance de leurs partenaires. Un délice.
Mais si vaillants qu’ils puissent être, la fatigue s’installe.
Repus de sexe et de jouissance, nous nous sommes endormis dans les bras des uns et des autres.
Au petit matin, je me réveille dans ma chambre sans trop savoir quand et comment je m’y suis rendue.
Ni Karim, ni Solange ni Pierre ne sont là.
Sortie du brouillard, la réalité me rattrape.
Je suis retombée dans mes travers alors que mon mari vient de me quitter avec pertes et fracas ! Je n’ai pas pu résister, depuis que mes amis sont revenus, j’ai des envies de sexe multiple et pervers, alors que j’ai un homme qui m’a toujours satisfaite, comblée, que j’aime. Mais voilà, j’aime le sexe libre, je ne puis m’en passer même si j’en suis un peu honteuse. Je sais, c’est totalement immoral et j’ai conscience de ne pas être comme tout le monde.
Je l’ai trahi, il est parti vexé, blessé. Je lui ai fait du mal, cela, je ne le voulais pas.
Mais où ai-je donc la tête ? Qu’est-ce-qui m’arrive ? J’ai joué avec le feu en proposant à mes complices de venir nous rejoindre. Je m’en mords les doigts.
Je l’aime profondément et ce libertinage n’affecte en rien mon amour pour lui. Comment lui expliquer ? Aurais-je encore le loisir de lui expliquer ?
Consternée par les conséquences de mon laisser-aller, rongée de remords pour la peine que je lui inflige, et consciente de l’influence de mes amis, je prends la décision de partir. J’appelle la réception, demande de me réserver un vol vers Paris, Bruxelles, Londres ou Francfort selon le départ le plus imminent.
Une douche, fermer mes bagages, prendre le petit déjeuner, et un taxi m’attend m’emportant vers mon enfer.
Ignorant son souhait, je tente de le contacter pour l’informer de mon retour, de mes regrets. Je lui envoie moulte messages pour lui demander pardon, pour lui dire que je l’aime. Je veux lui expliquer, je veux qu’il m’écoute. Après, la décision lui appartiendra.
Mais aucune réaction. Rien que le silence, angoissant, pesant.
J’ai peur.
XXXXXX
Fou de douleur, j’arrive à l’aéroport.
Je repère une société de location et prend possession d’un véhicule 4X4 costaud et pars aussitôt vers le Sud, en direction de Ouarzazate.
L’esprit complètement embrouillé, je roule sans m’arrêter, juste pour faire le plein de carburant.
Au petit matin, arrivé à destination, j’assiste au lever du soleil, image apaisante et tout en douceur, reposant mon âme. Nonobstant la nuit blanche, mon esprit se laisse envahir par la sérénité du lieu. Ici, personne ne court, tous ces gens sont calmes et pacifiques, sans agressivité. Tout est dans la moiteur, sans doute la chaleur y est pour quelque chose.
Je déniche dans le centre un hôtel où je puis m’installer pour quelques jours.
L’Hôtel « La Porte du Sud » (le bien nommé) compte un restaurant, une piscine et tout le calme auquel j’aspire. Il abrite également une discothèque en espérant que la quiétude nocturne ne sera pas troublée.
Je loue une chambre, m’installe et descend prendre le petit déjeuner, compte tenu de l’heure de mon arrivée.
Ensuite, de retour dans ma chambre, je m’allonge recru de fatigue et m’endors d’un sommeil lourd et profond, sans rêve, abruti de fatigue.
J’ai dormi 24 heures sans discontinuer.
Mon téléphone a tinté à plusieurs reprises pour me faire savoir qu’un message est arrivé. Je me doute que Marlène, malgré ma demande, tente de me contacter et veut certainement si pas se justifier, du moins s’excuser.
Je regarde les messages, l’œil de plus en plus mouillé. Malgré mon envie, je ne réponds pas, prend une douche bien chaude et descend prendre un petit déjeuner copieux.
Dans la salle de restaurant, quelques personnes, essentiellement des couples d’âges divers de toute évidence en vacances.
Je croyais être l’unique solitaire, mais à ma gauche se trouve une femme aussi esseulée que moi, la trentaine, plutôt jolie sans être un canon de beauté, à la poitrine arrogante et de belle dimension, élégante naturellement et d’allure altière. Ses cheveux châtain clair bouclés tombent sur ses épaules et encadrent une bouche sensuelle, des yeux verts et un nez fin aquilin.
Elle me regarde régulièrement, souriante, intriguée.
Je lui rends son sourire et retourne dans mes pensées, ruminant les événements.
Où est mon erreur ? Qu’est-ce que j’ai raté ? Je ne l’ai peut-être pas suffisamment écoutée. Elle devait attendre quelque chose de moi que je n’ai pas perçu ou remarqué. Il fallait alors être plus claire !
Nous étions si heureux, avec des projets de vie, un bébé ce n’est pas rien ! Pas de dispute, pas de divergence majeur, rien qui n’annonce un déchirement prochain.
Financièrement, nous avons la chance de vivre confortablement, certes sans luxe ostentatoire, mais sans se priver.
Sexuellement, nos rapports semblaient satisfaire Marlène : trois à quatre fois par semaine et, me disait-elle, chaque fois elle jouissait Si j’en crois ses mugissements, elle ne simulait pas.
Alors ?
Relevant la tête, je la vois me regarde intensément. Sans en comprendre la raison, je me lève et me dirige vers elle.
- Bonjour Madame. Votre sourire est magnifique. Puis-je en profiter et vous accompagner en dégustant un café ?
- Vous voilà bien audacieux Monsieur.
- Pardonnez ma témérité, mais je vous vois seule et me dis que nous pourrions partager nos solitudes respectives.
- Voilà qui est surprenant mais néanmoins charmant me dit-elle. Si le sourire est chaleureux les yeux vert gardent une froideur méfiante. Vous êtes Monsieur… ?
- Mon nom est Paul XXX et vous êtes ?
- Charlotte ZZZ. Enchantée mais asseyez-vous donc et dégustons ce café.
Nous échangeons quelques banalités sur la chaleur, le pays, ses paysages et la gentillesse des gens qui le peuplent.
Au bout d’une heure, toute appréhension dans son regard disparait. Un apaisement, une confiance voire une attirance s’installe si bien que, naturellement, viennent les confidences : pourquoi elle est ici (une randonnée pédestre dans le désert), seule (son mari l’a trompée avec son assistante et elle est en plein divorce).
- J’ai été déstabilisée, anéantie me dit-elle. Je cherche donc la paix, la sérénité, me retrouver moi-même, me resourcer.
- La coïncidence est extraordinaire lui dis-je. Je viens chercher exactement la même chose que toi et pour des raisons identiques !
Tellement en phase avec cette femme que j’en suis arrivé au tutoiement, comme une évidence.
- Ecoute, me dit-elle, ne soyons pas défaitistes. Le lieu est magnifique, l’hôtel charmant et le hasard fait que nous nous sommes rencontrés. Profitons donc de ces instants. Allons au bord de la piscine, nous y trouverons un peu de fraîcheur.
Installés, Charlotte ôte sa robe légère et dévoile un corps somptueux. Je ne peux m’empêcher d’admirer sa plastique parfaite et voluptueuse. Comment un mec a-t-il pu abandonner tout cela ?
- Ne rêve pas me dit-elle en me voyant la mater. Je ne suis pas à la recherche d’un mâle pour me satisfaire.
- Je comprends, mais rassure-toi, je ne veux pas d’une aventure. Seulement être bien. Et si je puis être accompagné d’une jolie femme cultivée et dont le moteur principal n’est pas le sexe, j’en serai particulièrement heureux. Une conversation autre qu’un babillage stupide me convient très bien.
- Dans ce cas, nous sommes fait pour nous entendre.
Et notre conversation reprend, explorant ses goûts littéraires, mes préférences musicales, ses succès, mes envies.
Nous parlons de nos vies, de notre travail, de nos échecs sentimentaux. Je perçois une ombre de colère mêlée à la tristesse lorsqu’elle s’épanche sur son mariage explosé.
En veine de confidences, je lui conte par le menu mes déboires conjugaux.
Parlant l’un et l’autre, un sentiment d’apaisement et de bien-être nous envahit. Nos yeux s’accrochent de plus en plus souvent, content d’échanger avec quelqu’un qui vit la même blessure.
Nous rions beaucoup aussi, car elle ne manque pas d’humour, ce qui fait un bien fou.
Nous nous découvrons et j’apprécie de plus en plus cette femme à l’âme en peine comme la mienne et que je ne connaissais pas il y a seulement deux heures.
Son charme, sa voix douce et ses regards lumineux me touchent.
- Serais-tu intéressé par m’accompagner en randonnée dans le désert ? Qu’en penses-tu ?
Je suis troublé et ravi de cette proposition. Elle m’apprécie donc comme moi je l’apprécie.
Je saute sur l’occasion.
- Avec plaisir. Mais y aura-t-il de la place ?
- En fait j’ai réservé deux places afin d’être seule dans les bivouacs. Si tu le veux, elle est à toi.
- Tu devances mes désirs. Je voulais partir dans le désert, me perdre dans les grands espaces et laisser mon âme se vautrer dans l’immensité.
- Dans ce cas accepte. J’ai compris que tu seras gentleman et qu’il n’y aura nulle équivoque.
J’acquiesce, même si ses yeux me racontent une autre histoire, entre l’espoir et la peur.
- Une condition cependant : je paie une partie des frais.
- D’accord me répond -t-elle en éclatant de rire.
Le soir, nous dînons ensemble dans une complicité joyeuse.
Elle est magnifique dans cette robe qui met ses formes en valeur, descend juste au-dessus des genoux soulignant sa taille et ses hanches. Sans soutien-gorge, ses seins bougent au rythme de ses mouvements. Sensualité sans excès, beauté discrète.
Elle me rencarde sur cette randonnée : les étapes à parcourir, le nombre de kilomètres à pied journalier, l’hébergement rudimentaire, les nuits fraîches dans un bivouac sous tente, la chaleur extrême en journée.
- Ce ne sera pas une partie de plaisir me dit Charlotte. Il va falloir faire preuve de ténacité. Heureusement, le temps de marche ne dépasse pas les cinq heures par jour, ce qui nous laissera du temps de détente et de méditation. Tu dois savoir que le différentiel de température entre le jour et la nuit peut atteindre 30 ° !
- Nous nous soutiendrons, tu peux compter sur moi.
- A propos, as-tu le matériel utile et nécessaire à ce type d’activité ?
- J’ai bien peur que non !
- Non ? dit-elle en éclatant de rire. Comment vas-tu faire ?
- Heu…
- Je vois. Demain, nous irons acheter le minimum utile. Etablissons la liste. Heureusement, l’organisateur fournit déjà l’indispensable comme le sac de couchage pour le bivouac, l’investissement ne sera donc pas trop important.
Un peu penaud et sous le rire moqueur de Charlotte mais avec son aide précieuse et ses conseils judicieux, le recensement est vite rédigé.
Elle est joyeuse comme un pinson et son rire sonore est communicatif.
Assis l’un à côté de l’autre, nos mains se frôlent subrepticement, nos cuisses se touchent régulièrement, nos têtes se cognent gentiment et ma main repousse régulièrement ses cheveux qui me chatouillent le nez.
J’apprécie ce moment d’intimité tout en retenue.
La rigolade est certes franche mais pas dénuée de tension sexuelle : je me surprends à bander en la regardant. Son enthousiasme, sa pureté et sa simplicité emportent mes sens. Je ne suis qu’un homme et je m’efforce de chasser ce réflexe typiquement masculin.
Je ne sais pas pour elle et je ne cherche pas à savoir même si au fond de moi, une réciprocité serait formidable.
Je pense à Marlène. Elle reste ma femme, celle que j’ai épousée, que j’aime. Certes, elle m’a trahi mais est-ce une bonne raison pour à mon tour la cocufier ?
Je ne sais plus où j’en suis.
Nous partons nous coucher, chacun dans sa chambre.
Je la laisse après l’avoir prise dans mes bras pour lui faire la bise mais cela me coûte. J’ai senti son parfum, sa peau si douce, touché son sein si ferme. Il me semble qu’elle s’accroche à mon cou plus qu’il ne faut mais je me fais peut-être un film.
oooOOOooo
Le lendemain, après le petit déjeuner pris en commun, nous partons acheter le matériel nécessaire et utile : un chandail pour les soirées à la belle étoile, de bonnes chaussures de marche légères mais protectrices des chevilles, une casquette, une gourde. Couverture et duvet sont fournis par l’organisateur.
Devant mon ignorance, Charlotte m’aide, me guide et me conseille et ne se prive pas de me charrier. La bonne humeur, les rires et les blagues fusent.
Elle revient du fond d’un magasin, un t-shirt à la main sur lequel est écrit : « Un travail remplit les poches, mais la rando remplit mon âme ».
Je suis touché mais masque mon trouble dans un grand rire.
Je la prends dans mes bras, lui donne un baiser un peu trop près de la bouche, en profite pour me coller quelques instants contre son corps. Elle ne se dérobe pas.
Mon téléphone m’indique l’arrivée d’autres messages. Marlène m’annonce qu’elle retourne chez nous, me réitère ses regrets. Tardifs, car les dégâts sont là…
La journée s’écoule rapidement, les préparatifs occupent le grande partie du temps. Charlotte me raconte l’histoire de ces Touaregs nomades, leurs coutumes, leurs habitudes de vie. Je suis sous le charme de cette jolie femme à la tête bien faite mais aussi bien pleine.
Elle parle sans volonté d’éblouir, avec simplicité comme lorsque, enfant, on vous raconte l’histoire de Blanche Neige.
Avec la même magie, les mêmes yeux pétillants de bonheur.
Aucun doute, elle me subjugue.
oooOOOooo
Après une nuit tranquille, nous nous rendons au point de rendez-vous.
Le groupe comprend trois couples quinquagénaires, au physique sec, habitués aux randonnées extrêmes ainsi que deux hommes bien musclés, en couple, sans charme particulier.
Nous serons guidés par un homme jeune, la quarantaine, au teint olivâtre, au visage anguleux façonné par les fréquentes escapades dans le désert.
Charlotte me glisse dans l’oreille « qu’il a un certain charme ce mec », ce qui me rappelle de douloureux souvenirs.
- Excuse-moi Paul, je n’ai pas fait attention me dit-elle en passant ses doigts fins sur mon visage.
- T’inquiète, je survivrai.
Elle m’enveloppe d’un regard doux où pointent les regrets et la peur d’avoir réveillé le démon. Silencieux, nous écoutons les dernières recommandations.
Dans un minibus, nous partons vers Ait Ben Haddou dans la vallée de l’Ounila, point de passage traditionnel des caravanes reliant Marrakech au sud du Sahara. Nous y admirons un ksar (village fortifié), exemple frappant de l’architecture berbère du sud marocain.
Charlotte m’explique que les maisons sont rassemblées derrière les murailles et l’on y trouve encore un caravansérail. Certaines maisons dateraient du XVIIème siècle et habitées par des berbères, anciennement nomades sédentarisés.
Je suis envoûté à la fois par la voix mélodieuse de Charlotte, par ses gestes gracieux mais aussi par son érudition. Je la dévore des yeux, elle est magnifique.
- dis donc, tu m’écoutes ?
- heu..oui,oui
- On y a tourné Lawrence d’Arabie, La Momie, Gladiator notamment.
Voyant mon ahurissement, elle éclate d’un rire sonore et goguenard.
En route pour la palmeraie d’Agdz, à pied cette fois, qui marque le début de la vallée du Draa.
Avant de repartir, notre guide nous donne le tissu nécessaire à confectionner un chèche, protection que portent les Touaregs.
Charlotte est plus habile que moi et, sous les conseils du guide, m’aide, dans un fou rire, à réaliser cette protection solaire bien utile.
Je ne peux m’empêcher d’observer ma compagne de voyage lors de notre marche. Elle est aérienne, toute en grâce, superbe d’élégance et de délicatesse.
Je suis en train de tomber amoureux…
Ce premier soir, nous bivouaquons à M’Hamid.
Cuisine à la belle étoile, puis installation dans notre tente pour un repos bien mérité. L’espace est réduit et le confort spartiate mais nous nous débrouillons.
Charlotte se change dans la tente alors que je fais le pied de grue à l’extérieur. Sur la toile de tente, son corps se dessine en ombre chinoise. Mon imagination vagabonde, j’ai envie d’être avec elle et d’en profiter pour la caresser, la cajoler, la dorloter, de sentir son corps nu contre moi…
Elle m’appelle, me dit qu’elle est dans son sac de couchage. Je plonge et me change dans le noir. Inévitablement l’exiguïté entraine des frôlements de corps, un peu de bousculade et malgré l’érotisme que je ressens, nous rions de cette situation, ce qui cache mon trouble.
Couché l’un à côté de l’autre, nous finissons par être l’un contre l’autre. Je sens son corps, devine la courbe de ses seins, la rondeur de son bassin, la fermeté de ses fesses.
Je m’enivre de son odeur, me rapproche encore pour profiter de sa chaleur.
J’ai envie d’elle, une érection forte le prouve.
Pendant les trois jours qui ont suivi, nous avons marché sous un soleil de plomb la journée et, la nuit dans nos tentes, ressenti la morsure du froid.
Nous avons traversé les dunes de Ras Enkhel à Sidi, traversé l’oued Drâa, les dunes et tamaris de l’Erg Zaher à l’erg Sadrat.
Chaque matin, Charlotte m’enduit de crème solaire et j’en fais de même avec elle. Un moment délicieux pendant lequel il me faut réprimer mes envies de la prendre dans les bars, de l’embrasser.
Chaque journée, nous profitons du désert avec son immensité et sa beauté brute, et qui offre un environnement vraiment propice à la contemplation. En marchant, nous parlons peu, nous nous imprégnons de cette nature dénudée.
Au cœur de ces vastes étendues arides, loin de l’agitation de la vie quotidienne, je ressens une profonde sensation de calme et de paix intérieure. La simplicité du paysage marqué par le sable à perte de vue et le ciel infini, invite à la réflexion et à la méditation.
Cette ambiance de plénitude nous entraine Charlotte et moi dans des confidences très intimes et personnelles le soir au bivouac. Chacun à son tour, sans rien demander ni exiger, au gré du vent, de la chute du soleil nous mettons de plus en plus notre âme et notre cœur à nu.
Charlotte et moi-même ressentons profondément cette immensité et son silence. Nous ne nous sommes pas seulement rapprochés physiquement mais nos âmes ont communié.
La contemplation du désert permet de se déconnecter du tumulte de la vie moderne, de retrouver un sentiment de liberté et de se recentrer sur l’essentiel. En observant les nuances et les couleurs qui se dessinent au coucher du soleil, en écoutant le silence enveloppant de la nuit étoilée, on peut ressentir une profonde harmonie avec l’univers qui nous entoure.
Sous les étoiles scintillantes, nous partageons cette quête de sérénité. Le désert nous offre une expérience unique et inoubliable. C’est un lieu où l’infini de la nature se mêle à l’infini de l’âme, invitant chacun à se perdre pour mieux se retrouver.
Cette sensation de plénitude et de bien-être que l’on connaît après l’amour, nous la ressentons au plus profond de notre être, nos cœurs blessés s’harmonisent et vibrent à l’unisson devant cette nature tellement envoûtante.
Au cours de ces nuits froides, sous notre tente au bivouac, nous nous sommes serrés l’un contre l’autre, blottis et proches, pour nous tenir au chaud partageant des moments de chaste intimité et emportant notre plénitude dans nos rêves.
Prétendre que lorsque nos corps se touchent, accrochés l’un à l’autre dans une douce chaleur, je n’ai pas de réaction masculine serait contraire à la vérité. Sans le vouloir, des caresses sont échangées, Charlotte se blottissant volontiers dans mes bras. Son odeur me transperce les narines, ses seins s’écrasent sur mon torse, ses cheveux m’enveloppent le visage.
Et je suis d’autant plus sensible que cette femme est belle, que je partage avec elle des moments d’exception et qu’enfin, je suis abstinent (par la force des choses) depuis plusieurs jours.
Certes, mon esprit pense Mathilde même si elle m’a trahi. En revanche, mon corps pense Charlotte, sa douceur, sa beauté et sa blessure que nous partageons.
J’ai envie d’elle, de son corps, de connaitre ses caresses, mais Mathilde me hante, quoi qu’elle ait pu faire.
Elle est celle que j’aime, que je chéris, est ma femme si tendre.
J’ai ces horribles images en tête où elle se donne à d’autres sans retenue aucune. Mon cœur, mon égo n’acceptent pas cette traitrise et d’y penser me met en colère. Mon amour pour elle tempère mes réactions et m’invite au pardon. Après tout, il n’y a pas mort d’homme.
Malgré nos années de mariage, je ne connais pas ma femme.
Qu’allons-nous devenir ?
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1 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Donc Marléne à tellement de mal à accepter ce qu'elle a fait à son mari qu'elle s'offre une nouvelle partouze pour être sûr que finalement elle aime son mari.
Lui de son côté à des remord et ce demande çi il ne devrait pas présenté c'est excuse auprès de sa femme d'être le cocu.
Nous espérons que le 5 chapitres n'ira pas dans se sens-là
L'histoire nous plaît bien hâte de lire la suite
Lui de son côté à des remord et ce demande çi il ne devrait pas présenté c'est excuse auprès de sa femme d'être le cocu.
Nous espérons que le 5 chapitres n'ira pas dans se sens-là
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