Marrakech 5
Récit érotique écrit par Mibou [→ Accès à sa fiche auteur]
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 07-06-2024 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Marrakech 5
De l’illusion à la désillusion, de la désillusion à la certitude
Résumé – Paul a rencontré une femme qui, comme lui, cherche à se resourcer dans la sérénité du désert et de son environnement rude et apaisant. Il n’est pas insensible à cette femme, mais son esprit ne peut oublier sa femme légitime. Son cœur balance.
oooOOOooo
Me voilà revenue chez nous et sans surprise, Paul n’est pas là.
Je lui ai envoyé plein de messages, mais aucun n’a reçu réponse. J’erre dans notre appartement comme une âme en peine, me trainant de fauteuil en sofa, mangeant peu voire pas du tout.
J’espère son retour, qu’il n’est pas trop tard pour nous deux.
Et s’il revient, il va falloir lui expliquer, mais je sais que cela sera difficile.
Comment lui dire que, pendant mes années de fac, j’ai été accro au sexe, que les clubs échangistes n’avaient aucun secret pour moi ?
J’étais certaine qu’avec le temps et la fin de nos années folles, je me calmerais sans difficulté. Mais voilà, il a suffi de renouer avec Solange et Pierre, et tout a basculé. J’ai été prise de court et le résultat est là : mon mari est parti !
Pendant toutes mes années de fac, j’en ai profité, je voulais vivre ma jeunesse. Je suis passée de lit en lit sans me poser de questions au point d’être accro au sexe. Je suis devenue libertine et les clubs et leurs habitué(e)s n’ont plus eu de secrets pour moi. Quelle époque où le plaisir a été mon maître-mot.
Diplôme en poche, j’ai entamé ma vie professionnelle et mes activités sexuelles se sont limitées à quelques coups d’un soir.
Assagie certes mais pas au point de devenir nonne !
Et puis, j’ai rencontré Paul.
C’était lors d’un vernissage il est passé devant moi, l’air fier, le menton relevé, respirant la confiance en soi, et même un peu supérieur voire hautain, mais beau, d’une présence et d’un charisme naturels. Un seigneur que toutes les femmes regardaient (et regardent d’ailleurs toujours) avec intérêt, voire envie.
La mâchoire carrée (signe de volonté), les yeux bleu-gris d’une intensité folle qui vous transpercent au point que l’on a l’impression d’avoir l’âme à nu lorsqu’il vous regarde.
Et justement, il m’a regardée.
J’ai eu l’impression d’être clouée au sol, sans pouvoir bouger, presque extatique. Sa stature de félin, ses gestes souples, sa démarche déliée, m’ont subjuguée. Il m’a souri, a compris que j’étais déstabilisée, s’est approché de moi.
- Vous allez bien mademoiselle ?
Je l’ai regardé sans répondre.
- Mademoiselle ?
- ….
- Allo la Lune, ici la Terre …
Il a touché mon bras, j’ai sursauté, suis sortie de mon nuage
- Tout va bien Mademoiselle ?
- Oui ne vous inquiétez pas dis-je en lui souriant
- Ces tableaux vous font un tel effet ? dit-il un peu ironique.
- Ils sont superbes et je suis subjuguée d’une telle beauté.
Il n’est pas dupe du double sens et éclate de rire.
- Et vous n’avez pas encore vu les sculptures, elles sont exceptionnelles. Un peu érotiques sans doute, mais tellement envoûtantes. Puis-je vous accompagner et les admirer en votre compagnie ?
Gentleman en plus !
- D’accord, allons-y.
Quelle jolie manière de me draguer, tout en douceur et en finesse. J’apprécie.
A l’issue de notre visite, il m’offre un café.
Nous parlons, rions, nos yeux s’accrochent, nos regards deviennent insistants et sont le reflet d’une attirance mutuelle.
Il m’invite à dîner et submergée par mes émotions, j’accepte sans même m’en apercevoir.
Je ne sais plus où nous sommes allés ni ce que nous avons mangé.
Je sais qu’il m’a pris la main, m’a entrainé chez lui sans que je n’offre la moindre résistance.
Nous avons fait l’amour tendrement, passionnément.
Je me suis réveillée au petit matin, nue dans ses bras, heureuse et enveloppée d’une volupté telle que le monde autour peut s’écrouler sans que je n’en sois consciente.
Réveillé à son tour, il me dévore des yeux, me caresse et m’entraîne à nouveau dans les abîmes du plaisir amoureux.
Quel bonheur !
Au diable les amants, le libertinage et ses dérives. Je suis amoureuse.
Mon homme, c’est lui, je n’en veux pas d’autres.
Après une année, nous nous sommes mariés.
Logiquement, j’ai pris la résolution de laisser derrière moi mes années de jeunesse et de luxure.
Je ne lui ai donc rien raconté de cette vie débridée, inutile de lui laisser penser qu’il a épousé une trainée.
Il a seulement voulu savoir si j’avais comme on dit vécu et je lui ai raconté un peu ma jeunesse mais en mentant par omission. Je n’ai pas osé lui révéler ma vie estudiantine débridée de peur qu’à peine commencée, notre histoire devienne vite un souvenir.
Quelle erreur !
Solange et Pierre sont revenus de leurs vacances et jusqu’à aujourd’hui, j’ai refusé poliment leur invitation. Solange a pourtant beaucoup insisté
- Marlène, tu ne vas pas rester cloîtrée, il te faut réagir.
- Je sais mais je me sens tellement coupable.
- Voyons, tu n’as tué personne, escroqué qui que ce soit. Certes ton mari a sans doute été surpris mais il n’est pas vraiment fâché. Tout au plus secoué. Il a surtout besoin d’un peu de recul, quoi de plus normal après tout.
- Je l’ai certainement déçu.
- Il s’en remettra et reviendra heureux de te retrouver. Tu pourras tout lui expliquer.
- J’aurais dû le faire avant.
- Sans doute, mais ce qui est fait est fait. Voyons le futur et tu dois absolument sortir de cette culpabilité qui te ronge. Vois du monde, détends toi, il te reviendra sois en certaine.
- Désolé, je ne suis pas prête à m’amuser comme si rien ne s’était produit.
Solange est très convaincante, et j’ai accepté, certes du bout des lèvres, l’invitation d’Audrey et Julien, d’autres copains de fac, à participer à une soirée à leur domicile. Audrey fête ses 30 ans et Julien son mari souhaite marquer le coup.
Sans surprise, j’ai retrouvé Solange et Pierre, heureusement noyés parmi d’autres anciens de fac.
Retrouver ces copines et copains (cela fait un peu vieux combattants mais, soit) m’a fait un bien fou. Nous avons ri, blagué, ressorti les souvenirs de nos virées, les anecdotes de nos délires. J’en oublie mes déboires sentimentaux et, dans l’euphorie, j’ai finalement accepté l’invitation de Solange d’aller dîner une semaine plus tard ensemble.
Voilà maintenant plus de dix jours que je suis revenue et que je n’ai pas la moindre nouvelle de Paul.
J’ai un vrai besoin de retrouver de la vie autour de moi, un peu de bien-être. Aussi, ais-je invité mes amis à venir partager ce vendredi un apéritif dînatoire. Remplir la maison de joie, de blagues, de rires, histoire d’enfouir ma culpabilité sous une brume de faux bonheur.
Je perçois l’incongruité de mon discours : dire que j’aime mon mari, profondément et sincèrement, et en même temps, coucher et participer à des parties de sexe en groupe.
Il ne s’agit bien entendu pas d’amour dans ce cas, seulement de sexe.
Faire l’amour, c’est autre chose !
Avec lui, nous avons une connexion particulière qui donne aux moments d’intimité amoureuse une ampleur et une qualité exceptionnelles. Ensemble, nous nous emboitons, nous nous complétons dans une harmonie des sens et du cœur sans pareille.
Les retrouvailles avec mes amis de fac, leur venue dans notre lieu de vacances, tout cela a boosté une libido qui, en réalité, était en sommeil. Avec eux, c’est du sexe pur et dur, pratiquement bestial où, seule, la recherche du plaisir des sens compte.
Je n’ai rien à reprocher à Paul, un homme amoureux, attentionné, bon et, je ne peux le cacher, performant au lit. Et il me fait jouir comme aucun amant n’a réussi à le faire auparavant. Tout pour plaire.
D’ailleurs, j’aurais arraché les yeux de celle qui aurait voulu me l’enlever. Je ne suis pas à un paradoxe près…Car de mon côté, je bafoue mon engagement, je me donne à d’autres partenaires, je baise allègrement…
Il n’y a pas d’autres mots : je l’ai trahi.
Peut-être me pardonnera-t-il car il est homme à comprendre.
En revanche, je ne suis pas certaine du tout que la confiance qu’il avait en moi pourra être rétablie. Et sans la confiance, il n’y a pas de couple…
oooOOOooo
Notre périple est à présent terminé.
Après avoir salué notre guide et les autres participants, nous récupérons rapidement nos chambres pour se jeter sous une douche bienfaitrice.
J’aurais aimé partager ce moment avec Charlotte, mais malgré nos regards de plus en plus appuyés, nous partons chacun de notre côté avec la promesse de nous retrouver une heure plus tard pour le dîner.
Assis dans le restaurant, je vois Charlotte arriver tout de jaune vêtue, soulignant ainsi le bronzage obtenu lors de notre escapade.
Que dire ? Une déesse, un ange, une beauté gracieuse. Je suis subjugué, écrasé par une telle apparition. Je me lève et lui présente une chaise pour s’y asseoir.
- Quelle galanterie !
- Comment faire autrement face à une telle apparition ?
- Vil flatteur ! dit-elle en riant.
Le serveur vient prendre les commandes et, sans trainer, nous dépose les apéritifs sur notre table.
- Je lève mon verre à ta beauté dis-je en la regardant droit dans les yeux.
- Merci Paul.
- Grâce à toi, j’ai passé une semaine exceptionnelle. Non seulement les paysages ont été magnifiques mais je n’hésite pas à prétendre que nos âmes se sont trouvées.
- Je partage dit-elle en plongeant son regard dans le mien. Tu as été un compagnon de route merveilleux et je t’en remercie.
- Santé !
- Santé !
Tout au long du repas, au demeurant délicieux, nous parlons des moments exceptionnels que nous avons passés ensemble. Nous insistons aussi sur ces moments de grâce nés de ces paysages grandioses et apaisants.
- Pour être honnête avec toi, dis-je, je me sens plus serein.
- Je veux aussi être honnête avec toi. Tu as été merveilleux avec moi, à la fois gentil et attentionné, mais aussi correct tout en étant proche.
- Je ne voulais en aucun cas briser la magie du voyage.
- C’est tout à ton honneur.
- Pourtant, ne le prend pas mal, mais je dois reconnaitre qu’être aussi proche de toi m’a donné bien souvent des idées.
Disant cela, je lui prends la main. Elle ne se dérobe pas.
- Tu es parvenu à me rendre confiance dans l’homme et à ne plus les considérer tous comme des salauds uniquement intéressés par mon cul.
- J’en suis heureux. Je ne te cache pas mon attirance pour toi, et pas uniquement physique.
Je sens une crispation de sa main mais elle ne se dérobe toujours pas.
- Si tu es libre comme l’air, tu sais que ce n’est pas tout à fait mon cas.
- Je sais me dit-elle, et je ne veux pas être celle qui volera le mari d’une autre. Je sais ce que cela fait.
- De mon côté, je veux rester honnête avec elle, même si elle ne l’a pas été avec moi. J’ai encore des sentiments pour elle.
- Elle a beaucoup de chance d’avoir un mari tel que toi. J’aurais dû te rencontrer avant, nous aurions peut-être pu partager plus de choses.
Nous nous regardons intensément, les yeux emplis d’amour et de tendresse.
- Je vais me coucher dit-elle. Je suis fatiguée et demain une longue route nous attend pour rejoindre l’aéroport de Marrakech.
Nous nous levons, toujours main dans la main et partons vers le couloir de nos chambres.
Arrivés à la porte de sa chambre, nous nous faisons face. Elle lève les mains vers mon visage pour le caresser du bout des doigts. Elle suit le contour de ma mâchoire, le pourtour doux de mon oreille gauche. Elle découvre une cicatrice devenue avec le temps quasi invisible, juste sous l’œil gauche.
Sa main remonte dans mes cheveux courts qu’elle caresse, descend sur les rides d’inquiétude sur le front. Elle semble aimer le mystère caché sous ces rides.
Sa main tombe maintenant sur mon épaule, vite rejointe par l’autre main sur l’autre épaule et se rejoignent dans une caresse sensuelle autour de mon cou.
Ma respiration devient saccadée, heurtée.
Elle attire ma tête vers le bas et promène ses lèvres sur mon cou, elle hume mon parfum très mâle et me dit :
- Tu es un homme rare, Paul. Je crois bien que je t’aime.
Elle m’embrasse. D’abord très pudiquement. Puis, plus tendrement.
Sa langue cherche à s’introduire entre mes lèvres, finit par trouver la mienne.
Un baiser langoureux et passionné nous réunit. Sa bouche me dévore et je réponds fiévreusement. Nos yeux se ferment comme pour profiter de ce moment de passion.
Rien à voir avec un baiser de coup d’un soir, mais un vrai, un passionné, profond.
Elle se pend à mon cou, sa main gauche immobilisant ma tête, elle veut être certaine que ce moment de bonheur ne sera pas interrompu.
Mes mains descendent sur son corps, parcourent ses flancs, la droite caressant son sein gauche et ma gauche poussant ses fesses vers mon bassin.
Son bas-ventre se colle au mien, elle ne peut pas ne pas s’apercevoir de mon érection grandissante, et même sollicite le contact de mon sexe. C’est ce que j’espère et, je crois, c’est ce qu’elle veut.
Je sens ses tétons pointer sous la fine robe, je titille le petit bout pointant en-dessous du fin tissu. Nos corps se rapprochent encore, elle se love comme une chatte cherchant la douceur de ce contact.
Puis soudain, elle s’arrache à moi.
- Bonne nuit mon beau.
- Bonne nuit mon rêve dis-je interloqué.
Je suis déçu mais elle a raison. J’ai une épouse et elle le sait.
Sachant les déboires qu’elle a rencontrés, je n’en ai que plus d’admiration encore pour sa droiture, son respect pour l’autre.
Mon esprit est dans une confusion extrême. D’un côté, j’ai rencontré une femme magnifique sous tous ses aspects : intelligente, belle, sexy mais pas exhibitionniste, d’une profondeur d’âme magnifique.
De l’autre, une femme magnifique, belle sous tous ses aspects mais adultère et m’ayant trahi de la pire des manières. Mais j’ai pour elle encore de profonds sentiments, cinq années de mariage heureux ne s’effacent pas d’un revers de la main.
Je serai tout de même heureux de la retrouver même si je sais que les explications inévitables qui me seront fournies seront toujours des « c’était une erreur » « je me suis laissé aller » « l’attirance de l’interdit » et j’en passe.
oooOOOooo
Après le petit déjeuner, nous embarquons dans ma voiture de location et remontons vers Marrakech que nous atteignons à 16 heures.
Le temps de remettre la voiture, payer, nous procédons aux formalités d’embarquement, après quoi, nous avalons un repas léger.
Toute la journée, nos mains se sont retrouvées, nos doigts entrelacés mais nous avons maintenu une retenue malgré nos envies. Une vraie torture pour nos cœurs.
Après un vol de 2H30, nous atterrissons à CDG où, après avoir récupéré nos bagages, nous prenons un taxi.
Première étape : chez elle. Je l’aide à prendre ses bagages, l’accompagne dans le hall de son immeuble. Je suis fébrile.
Le moment fatidique et douloureux est arrivé, il faut se séparer.
Le regard brûlant, je la prends dans mes bras, l’enlace fort. Elle me gratifie d’un baiser chaste, sur les joues.
- Si tu le veux, tu viens me rejoindre à la seule condition d’avoir réglé le problème de ta femme. Je refuse de jouer à la maîtresse cachée. Cela dit si je ne te vois plus, sois heureux et n’oublie pas de rester ce que tu es : un homme bien sous tous les rapports.
Elle s’arrache à mes bras et, empoignant ses bagages s’engouffre dans l’ascenseur.
A la fermeture des portes, je vois son visage où ses lèvres m’envoient un baiser, suivi d’un magnifique sourire ponctué par des larmes silencieuses.
Je suis sans force.
Mon attirance pour elle est terrible et j’ignore ce qui me retient de monter dans l’ascenseur et la rejoindre.
Ou plutôt si, je sais : Marlène.
Elle vit toujours dans mon cœur et mon esprit et mes sentiments bien que mis à mal, sont toujours présents.
Je retourne vers le taxi qui démarre, je vais retrouver ma vie, ma femme et nos projets.
Il est déjà 22h30 lorsque j’arrive en bas de mon immeuble. Je règle la course et appelle l’ascenseur.
Pendant la montée, ma joie de retrouver celle que j’aime malgré tout augmente avec les étages.
J’entre doucement dans l’appartement sans faire de bruit, il faut que la surprise soit totale. J’ouvre la porte du salon et là, c’est moi qui ai une surprise.
Une dizaine de corps nus s’entrelacent, s’imbriquent les uns dans les autres. J’assiste à une partouze, chez moi…
Là, une femme est couchée sur une autre, se léchant simultanément le sexe débordant de cyprine. Je reconnais Solange entre les cuisses de l’autre femme.
Plus loin, un homme est couché sur le dos, une femme le chevauche alors qu’elle est en même temps sodomisée par un deuxième homme et qu’un troisième tend sa bite pour qu’elle le suce, ce qu’elle fait vigoureusement.
Arrivant dos au sofa, je vois Pierre lécher une femme que je ne connais pas, elle-même lèche une autre femme que je reconnais comme étant Julie, l’une des amies de Marlène. Un homme est avachi dans le fauteuil, sans doute en train de récupérer de ses efforts.
Soudain, venant de la cuisine, apparait Marlène, nue, portant un magnum de champagne dans chaque main qu’elle brandit comme un trophée. Ses seins magnifiques pointent, arrogants, somptueux. Sa toison souligne la blancheur de sa peau et donne envie d’y introduire ses doigts pour la caresser. J’ai le cœur qui saigne, les larmes aux yeux.
- Pour qui du champagne ? Profitez donc, c’est Julien qui offre !
Ceux qui ne sont pas en activité tendant leur coupe et Marlène les sers alors que ces messieurs en profitent pour lui caresser un sein ou une fesse. L’un d’eux se lève et vient la peloter par l’arrière. Elle glousse de plaisir, dépose les bouteilles sur le dressoir, se retourne et embrasse le quidam à pleine bouche.
Je suis sidéré de ce comportement, mais, depuis quelques minutes, plus rien ne m’étonne.
Les amants se couchent à même le sol et je vois le vit du mâle s’introduire brutalement dans la femelle en chaleur. Marlène joint ses gémissements à ceux de ses acolytes qui, sans la moindre gêne, continuent leur fornication.
La colère monte en moi,
Je suis cocu, trahi et pas n’importe comment. Quelle déchéance pour elle à mes yeux ! D’une voix forte, je crie :
- Bonsoir ! Je vois qu’on s’amuse bien ici !
« Oh temps, suspends ton vol »
Écrit Lamartine.
Les regards des participants se tournent vers moi, étonnés, dans une ambiance devenue tout à coup silencieuse.
- Ah voilà le cocu s’écrie Pierre d’un ton sarcastique. Tu viens t’amuser avec nous ?
- Oh oui, dit Solange qui réapparait sous le corps d’un homme inconnu de moi. Viens, j’en rêve depuis longtemps lance-t-elle dans un cri et rire sonores.
Marlène, qui s’est détachée de son cavalier, écarquille les yeux. Elle se lève et viens vers moi.
- Paul, qu’est-ce-que tu fais là ? Viens, laisse-moi t’expliquer…
- Stop ! Non seulement tu me cocufies de la pire des manières mais tu veux me faire prendre des vessies pour des lanternes.
Elle s’arrête au son de ma voix qui ne laisse aucun doute quant à ce que je pense. Elle comprend que je suis en colère. Le silence s’installe, devient pesant, l’atmosphère tout à coup lourde et pesante. Tous les yeux sont braqués vers moi.
- Ne vous dérangez pas pour moi, désolé de vous avoir interrompu.
Je fais demi-tour, claque la porte de l’appartement et descend les escaliers en trombe.
J’entends Marlène m’appeler.
- Paul, mon amour, reviens je t’en prie, ils vont tous partir.
Je ne réponds pas, trop en colère, elle pourrait devenir violente. J’ai dans l’oreille le sarcasme de Pierre, le rire lubrique de Solange.
Arrivé sur le trottoir, Marlène me crie depuis notre appartement
- Paul, je t’en supplie, reste, nous allons parler dit-elle dans un sanglot.
- Amuse-toi bien salope !
Je hèle un taxi et me fais conduire vers un hôtel proche de la gare de l’Est.
oooOOOooo
Tous mes complices sont partis et je reste à présent comme une conne dans une sorte de sidération, assise dans un fauteuil, complètement nue, la chatte et les seins à l’air.
L’homme de ma vie vient de me surprendre en galantes compagnies, dans des positions plus qu’indécentes voire obscènes. J’en frémis de honte et de rage contre moi-même.
Déjà qu’à Marrakech, je l’avais blessé et je dois reconnaitre que je ne l’avais pas ménagé. A commencer par la baignade avec Karim dont il ne connait pas toute la vérité. Heureusement, j’aurais eu beaucoup de mal à garder l’église au milieu du village.
Ensuite, les retrouvailles avec mes amis, avec d’abord l’épisode de notre aparté avec Solange puis la séance de sexe nocturne qui lui a fait péter les plombs.
Je n’ai pas pu résister, l’appel du plaisir et du sexe a été le plus fort. Je suis vraiment stupide de ne pas lui avoir révélé ma nature dès notre rencontre. Maintenant…
Avec frénésie et beaucoup de remords, j’envoie message sur message à Paul, allant du « reviens, je t’aime » à « ne me juge pas trop vite stp » en passant par « il faut que nous discutions » ou encore « laisse-moi une chance «.
Je ne reçois aucune réponse.
Sous le poids de la fatigue, je finis par m’endormir, d’abord d’un sommeil lourd puis, de plus en plus agité secouée par des rêves qui n’ont rien d’érotiques.
Au petit matin, je saute sur mon téléphone, mais pas de réponse.
J’envoie de nouveaux messages mais sans conviction : je connais mon homme.
Je me souviens de ses dernières paroles « Amuse-toi bien salope ! ».
Cela m’a blessé, transpercé, mais je le mérite.
Je mesure sa colère et sa déception. Lui, si maître de lui, évitant de s’emporter pour ne pas dire des choses qu’il ne pense pas, il m’a traitée de salope ! Jamais, il ne m’a insultée de cette manière. Quand je l’ai vu dans notre salon, j’ai lu sa colère mais aussi de la tristesse. Et surtout, du dégoût.
Je le comprends et je mesure le poids de ma culpabilité.
Je crains que cette fois, il ne revienne plus.
Je pleure mes espoirs malmenés mais je ne peux m’en prendre qu’à moi-même.
Résumé – Paul a rencontré une femme qui, comme lui, cherche à se resourcer dans la sérénité du désert et de son environnement rude et apaisant. Il n’est pas insensible à cette femme, mais son esprit ne peut oublier sa femme légitime. Son cœur balance.
oooOOOooo
Me voilà revenue chez nous et sans surprise, Paul n’est pas là.
Je lui ai envoyé plein de messages, mais aucun n’a reçu réponse. J’erre dans notre appartement comme une âme en peine, me trainant de fauteuil en sofa, mangeant peu voire pas du tout.
J’espère son retour, qu’il n’est pas trop tard pour nous deux.
Et s’il revient, il va falloir lui expliquer, mais je sais que cela sera difficile.
Comment lui dire que, pendant mes années de fac, j’ai été accro au sexe, que les clubs échangistes n’avaient aucun secret pour moi ?
J’étais certaine qu’avec le temps et la fin de nos années folles, je me calmerais sans difficulté. Mais voilà, il a suffi de renouer avec Solange et Pierre, et tout a basculé. J’ai été prise de court et le résultat est là : mon mari est parti !
Pendant toutes mes années de fac, j’en ai profité, je voulais vivre ma jeunesse. Je suis passée de lit en lit sans me poser de questions au point d’être accro au sexe. Je suis devenue libertine et les clubs et leurs habitué(e)s n’ont plus eu de secrets pour moi. Quelle époque où le plaisir a été mon maître-mot.
Diplôme en poche, j’ai entamé ma vie professionnelle et mes activités sexuelles se sont limitées à quelques coups d’un soir.
Assagie certes mais pas au point de devenir nonne !
Et puis, j’ai rencontré Paul.
C’était lors d’un vernissage il est passé devant moi, l’air fier, le menton relevé, respirant la confiance en soi, et même un peu supérieur voire hautain, mais beau, d’une présence et d’un charisme naturels. Un seigneur que toutes les femmes regardaient (et regardent d’ailleurs toujours) avec intérêt, voire envie.
La mâchoire carrée (signe de volonté), les yeux bleu-gris d’une intensité folle qui vous transpercent au point que l’on a l’impression d’avoir l’âme à nu lorsqu’il vous regarde.
Et justement, il m’a regardée.
J’ai eu l’impression d’être clouée au sol, sans pouvoir bouger, presque extatique. Sa stature de félin, ses gestes souples, sa démarche déliée, m’ont subjuguée. Il m’a souri, a compris que j’étais déstabilisée, s’est approché de moi.
- Vous allez bien mademoiselle ?
Je l’ai regardé sans répondre.
- Mademoiselle ?
- ….
- Allo la Lune, ici la Terre …
Il a touché mon bras, j’ai sursauté, suis sortie de mon nuage
- Tout va bien Mademoiselle ?
- Oui ne vous inquiétez pas dis-je en lui souriant
- Ces tableaux vous font un tel effet ? dit-il un peu ironique.
- Ils sont superbes et je suis subjuguée d’une telle beauté.
Il n’est pas dupe du double sens et éclate de rire.
- Et vous n’avez pas encore vu les sculptures, elles sont exceptionnelles. Un peu érotiques sans doute, mais tellement envoûtantes. Puis-je vous accompagner et les admirer en votre compagnie ?
Gentleman en plus !
- D’accord, allons-y.
Quelle jolie manière de me draguer, tout en douceur et en finesse. J’apprécie.
A l’issue de notre visite, il m’offre un café.
Nous parlons, rions, nos yeux s’accrochent, nos regards deviennent insistants et sont le reflet d’une attirance mutuelle.
Il m’invite à dîner et submergée par mes émotions, j’accepte sans même m’en apercevoir.
Je ne sais plus où nous sommes allés ni ce que nous avons mangé.
Je sais qu’il m’a pris la main, m’a entrainé chez lui sans que je n’offre la moindre résistance.
Nous avons fait l’amour tendrement, passionnément.
Je me suis réveillée au petit matin, nue dans ses bras, heureuse et enveloppée d’une volupté telle que le monde autour peut s’écrouler sans que je n’en sois consciente.
Réveillé à son tour, il me dévore des yeux, me caresse et m’entraîne à nouveau dans les abîmes du plaisir amoureux.
Quel bonheur !
Au diable les amants, le libertinage et ses dérives. Je suis amoureuse.
Mon homme, c’est lui, je n’en veux pas d’autres.
Après une année, nous nous sommes mariés.
Logiquement, j’ai pris la résolution de laisser derrière moi mes années de jeunesse et de luxure.
Je ne lui ai donc rien raconté de cette vie débridée, inutile de lui laisser penser qu’il a épousé une trainée.
Il a seulement voulu savoir si j’avais comme on dit vécu et je lui ai raconté un peu ma jeunesse mais en mentant par omission. Je n’ai pas osé lui révéler ma vie estudiantine débridée de peur qu’à peine commencée, notre histoire devienne vite un souvenir.
Quelle erreur !
Solange et Pierre sont revenus de leurs vacances et jusqu’à aujourd’hui, j’ai refusé poliment leur invitation. Solange a pourtant beaucoup insisté
- Marlène, tu ne vas pas rester cloîtrée, il te faut réagir.
- Je sais mais je me sens tellement coupable.
- Voyons, tu n’as tué personne, escroqué qui que ce soit. Certes ton mari a sans doute été surpris mais il n’est pas vraiment fâché. Tout au plus secoué. Il a surtout besoin d’un peu de recul, quoi de plus normal après tout.
- Je l’ai certainement déçu.
- Il s’en remettra et reviendra heureux de te retrouver. Tu pourras tout lui expliquer.
- J’aurais dû le faire avant.
- Sans doute, mais ce qui est fait est fait. Voyons le futur et tu dois absolument sortir de cette culpabilité qui te ronge. Vois du monde, détends toi, il te reviendra sois en certaine.
- Désolé, je ne suis pas prête à m’amuser comme si rien ne s’était produit.
Solange est très convaincante, et j’ai accepté, certes du bout des lèvres, l’invitation d’Audrey et Julien, d’autres copains de fac, à participer à une soirée à leur domicile. Audrey fête ses 30 ans et Julien son mari souhaite marquer le coup.
Sans surprise, j’ai retrouvé Solange et Pierre, heureusement noyés parmi d’autres anciens de fac.
Retrouver ces copines et copains (cela fait un peu vieux combattants mais, soit) m’a fait un bien fou. Nous avons ri, blagué, ressorti les souvenirs de nos virées, les anecdotes de nos délires. J’en oublie mes déboires sentimentaux et, dans l’euphorie, j’ai finalement accepté l’invitation de Solange d’aller dîner une semaine plus tard ensemble.
Voilà maintenant plus de dix jours que je suis revenue et que je n’ai pas la moindre nouvelle de Paul.
J’ai un vrai besoin de retrouver de la vie autour de moi, un peu de bien-être. Aussi, ais-je invité mes amis à venir partager ce vendredi un apéritif dînatoire. Remplir la maison de joie, de blagues, de rires, histoire d’enfouir ma culpabilité sous une brume de faux bonheur.
Je perçois l’incongruité de mon discours : dire que j’aime mon mari, profondément et sincèrement, et en même temps, coucher et participer à des parties de sexe en groupe.
Il ne s’agit bien entendu pas d’amour dans ce cas, seulement de sexe.
Faire l’amour, c’est autre chose !
Avec lui, nous avons une connexion particulière qui donne aux moments d’intimité amoureuse une ampleur et une qualité exceptionnelles. Ensemble, nous nous emboitons, nous nous complétons dans une harmonie des sens et du cœur sans pareille.
Les retrouvailles avec mes amis de fac, leur venue dans notre lieu de vacances, tout cela a boosté une libido qui, en réalité, était en sommeil. Avec eux, c’est du sexe pur et dur, pratiquement bestial où, seule, la recherche du plaisir des sens compte.
Je n’ai rien à reprocher à Paul, un homme amoureux, attentionné, bon et, je ne peux le cacher, performant au lit. Et il me fait jouir comme aucun amant n’a réussi à le faire auparavant. Tout pour plaire.
D’ailleurs, j’aurais arraché les yeux de celle qui aurait voulu me l’enlever. Je ne suis pas à un paradoxe près…Car de mon côté, je bafoue mon engagement, je me donne à d’autres partenaires, je baise allègrement…
Il n’y a pas d’autres mots : je l’ai trahi.
Peut-être me pardonnera-t-il car il est homme à comprendre.
En revanche, je ne suis pas certaine du tout que la confiance qu’il avait en moi pourra être rétablie. Et sans la confiance, il n’y a pas de couple…
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Notre périple est à présent terminé.
Après avoir salué notre guide et les autres participants, nous récupérons rapidement nos chambres pour se jeter sous une douche bienfaitrice.
J’aurais aimé partager ce moment avec Charlotte, mais malgré nos regards de plus en plus appuyés, nous partons chacun de notre côté avec la promesse de nous retrouver une heure plus tard pour le dîner.
Assis dans le restaurant, je vois Charlotte arriver tout de jaune vêtue, soulignant ainsi le bronzage obtenu lors de notre escapade.
Que dire ? Une déesse, un ange, une beauté gracieuse. Je suis subjugué, écrasé par une telle apparition. Je me lève et lui présente une chaise pour s’y asseoir.
- Quelle galanterie !
- Comment faire autrement face à une telle apparition ?
- Vil flatteur ! dit-elle en riant.
Le serveur vient prendre les commandes et, sans trainer, nous dépose les apéritifs sur notre table.
- Je lève mon verre à ta beauté dis-je en la regardant droit dans les yeux.
- Merci Paul.
- Grâce à toi, j’ai passé une semaine exceptionnelle. Non seulement les paysages ont été magnifiques mais je n’hésite pas à prétendre que nos âmes se sont trouvées.
- Je partage dit-elle en plongeant son regard dans le mien. Tu as été un compagnon de route merveilleux et je t’en remercie.
- Santé !
- Santé !
Tout au long du repas, au demeurant délicieux, nous parlons des moments exceptionnels que nous avons passés ensemble. Nous insistons aussi sur ces moments de grâce nés de ces paysages grandioses et apaisants.
- Pour être honnête avec toi, dis-je, je me sens plus serein.
- Je veux aussi être honnête avec toi. Tu as été merveilleux avec moi, à la fois gentil et attentionné, mais aussi correct tout en étant proche.
- Je ne voulais en aucun cas briser la magie du voyage.
- C’est tout à ton honneur.
- Pourtant, ne le prend pas mal, mais je dois reconnaitre qu’être aussi proche de toi m’a donné bien souvent des idées.
Disant cela, je lui prends la main. Elle ne se dérobe pas.
- Tu es parvenu à me rendre confiance dans l’homme et à ne plus les considérer tous comme des salauds uniquement intéressés par mon cul.
- J’en suis heureux. Je ne te cache pas mon attirance pour toi, et pas uniquement physique.
Je sens une crispation de sa main mais elle ne se dérobe toujours pas.
- Si tu es libre comme l’air, tu sais que ce n’est pas tout à fait mon cas.
- Je sais me dit-elle, et je ne veux pas être celle qui volera le mari d’une autre. Je sais ce que cela fait.
- De mon côté, je veux rester honnête avec elle, même si elle ne l’a pas été avec moi. J’ai encore des sentiments pour elle.
- Elle a beaucoup de chance d’avoir un mari tel que toi. J’aurais dû te rencontrer avant, nous aurions peut-être pu partager plus de choses.
Nous nous regardons intensément, les yeux emplis d’amour et de tendresse.
- Je vais me coucher dit-elle. Je suis fatiguée et demain une longue route nous attend pour rejoindre l’aéroport de Marrakech.
Nous nous levons, toujours main dans la main et partons vers le couloir de nos chambres.
Arrivés à la porte de sa chambre, nous nous faisons face. Elle lève les mains vers mon visage pour le caresser du bout des doigts. Elle suit le contour de ma mâchoire, le pourtour doux de mon oreille gauche. Elle découvre une cicatrice devenue avec le temps quasi invisible, juste sous l’œil gauche.
Sa main remonte dans mes cheveux courts qu’elle caresse, descend sur les rides d’inquiétude sur le front. Elle semble aimer le mystère caché sous ces rides.
Sa main tombe maintenant sur mon épaule, vite rejointe par l’autre main sur l’autre épaule et se rejoignent dans une caresse sensuelle autour de mon cou.
Ma respiration devient saccadée, heurtée.
Elle attire ma tête vers le bas et promène ses lèvres sur mon cou, elle hume mon parfum très mâle et me dit :
- Tu es un homme rare, Paul. Je crois bien que je t’aime.
Elle m’embrasse. D’abord très pudiquement. Puis, plus tendrement.
Sa langue cherche à s’introduire entre mes lèvres, finit par trouver la mienne.
Un baiser langoureux et passionné nous réunit. Sa bouche me dévore et je réponds fiévreusement. Nos yeux se ferment comme pour profiter de ce moment de passion.
Rien à voir avec un baiser de coup d’un soir, mais un vrai, un passionné, profond.
Elle se pend à mon cou, sa main gauche immobilisant ma tête, elle veut être certaine que ce moment de bonheur ne sera pas interrompu.
Mes mains descendent sur son corps, parcourent ses flancs, la droite caressant son sein gauche et ma gauche poussant ses fesses vers mon bassin.
Son bas-ventre se colle au mien, elle ne peut pas ne pas s’apercevoir de mon érection grandissante, et même sollicite le contact de mon sexe. C’est ce que j’espère et, je crois, c’est ce qu’elle veut.
Je sens ses tétons pointer sous la fine robe, je titille le petit bout pointant en-dessous du fin tissu. Nos corps se rapprochent encore, elle se love comme une chatte cherchant la douceur de ce contact.
Puis soudain, elle s’arrache à moi.
- Bonne nuit mon beau.
- Bonne nuit mon rêve dis-je interloqué.
Je suis déçu mais elle a raison. J’ai une épouse et elle le sait.
Sachant les déboires qu’elle a rencontrés, je n’en ai que plus d’admiration encore pour sa droiture, son respect pour l’autre.
Mon esprit est dans une confusion extrême. D’un côté, j’ai rencontré une femme magnifique sous tous ses aspects : intelligente, belle, sexy mais pas exhibitionniste, d’une profondeur d’âme magnifique.
De l’autre, une femme magnifique, belle sous tous ses aspects mais adultère et m’ayant trahi de la pire des manières. Mais j’ai pour elle encore de profonds sentiments, cinq années de mariage heureux ne s’effacent pas d’un revers de la main.
Je serai tout de même heureux de la retrouver même si je sais que les explications inévitables qui me seront fournies seront toujours des « c’était une erreur » « je me suis laissé aller » « l’attirance de l’interdit » et j’en passe.
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Après le petit déjeuner, nous embarquons dans ma voiture de location et remontons vers Marrakech que nous atteignons à 16 heures.
Le temps de remettre la voiture, payer, nous procédons aux formalités d’embarquement, après quoi, nous avalons un repas léger.
Toute la journée, nos mains se sont retrouvées, nos doigts entrelacés mais nous avons maintenu une retenue malgré nos envies. Une vraie torture pour nos cœurs.
Après un vol de 2H30, nous atterrissons à CDG où, après avoir récupéré nos bagages, nous prenons un taxi.
Première étape : chez elle. Je l’aide à prendre ses bagages, l’accompagne dans le hall de son immeuble. Je suis fébrile.
Le moment fatidique et douloureux est arrivé, il faut se séparer.
Le regard brûlant, je la prends dans mes bras, l’enlace fort. Elle me gratifie d’un baiser chaste, sur les joues.
- Si tu le veux, tu viens me rejoindre à la seule condition d’avoir réglé le problème de ta femme. Je refuse de jouer à la maîtresse cachée. Cela dit si je ne te vois plus, sois heureux et n’oublie pas de rester ce que tu es : un homme bien sous tous les rapports.
Elle s’arrache à mes bras et, empoignant ses bagages s’engouffre dans l’ascenseur.
A la fermeture des portes, je vois son visage où ses lèvres m’envoient un baiser, suivi d’un magnifique sourire ponctué par des larmes silencieuses.
Je suis sans force.
Mon attirance pour elle est terrible et j’ignore ce qui me retient de monter dans l’ascenseur et la rejoindre.
Ou plutôt si, je sais : Marlène.
Elle vit toujours dans mon cœur et mon esprit et mes sentiments bien que mis à mal, sont toujours présents.
Je retourne vers le taxi qui démarre, je vais retrouver ma vie, ma femme et nos projets.
Il est déjà 22h30 lorsque j’arrive en bas de mon immeuble. Je règle la course et appelle l’ascenseur.
Pendant la montée, ma joie de retrouver celle que j’aime malgré tout augmente avec les étages.
J’entre doucement dans l’appartement sans faire de bruit, il faut que la surprise soit totale. J’ouvre la porte du salon et là, c’est moi qui ai une surprise.
Une dizaine de corps nus s’entrelacent, s’imbriquent les uns dans les autres. J’assiste à une partouze, chez moi…
Là, une femme est couchée sur une autre, se léchant simultanément le sexe débordant de cyprine. Je reconnais Solange entre les cuisses de l’autre femme.
Plus loin, un homme est couché sur le dos, une femme le chevauche alors qu’elle est en même temps sodomisée par un deuxième homme et qu’un troisième tend sa bite pour qu’elle le suce, ce qu’elle fait vigoureusement.
Arrivant dos au sofa, je vois Pierre lécher une femme que je ne connais pas, elle-même lèche une autre femme que je reconnais comme étant Julie, l’une des amies de Marlène. Un homme est avachi dans le fauteuil, sans doute en train de récupérer de ses efforts.
Soudain, venant de la cuisine, apparait Marlène, nue, portant un magnum de champagne dans chaque main qu’elle brandit comme un trophée. Ses seins magnifiques pointent, arrogants, somptueux. Sa toison souligne la blancheur de sa peau et donne envie d’y introduire ses doigts pour la caresser. J’ai le cœur qui saigne, les larmes aux yeux.
- Pour qui du champagne ? Profitez donc, c’est Julien qui offre !
Ceux qui ne sont pas en activité tendant leur coupe et Marlène les sers alors que ces messieurs en profitent pour lui caresser un sein ou une fesse. L’un d’eux se lève et vient la peloter par l’arrière. Elle glousse de plaisir, dépose les bouteilles sur le dressoir, se retourne et embrasse le quidam à pleine bouche.
Je suis sidéré de ce comportement, mais, depuis quelques minutes, plus rien ne m’étonne.
Les amants se couchent à même le sol et je vois le vit du mâle s’introduire brutalement dans la femelle en chaleur. Marlène joint ses gémissements à ceux de ses acolytes qui, sans la moindre gêne, continuent leur fornication.
La colère monte en moi,
Je suis cocu, trahi et pas n’importe comment. Quelle déchéance pour elle à mes yeux ! D’une voix forte, je crie :
- Bonsoir ! Je vois qu’on s’amuse bien ici !
« Oh temps, suspends ton vol »
Écrit Lamartine.
Les regards des participants se tournent vers moi, étonnés, dans une ambiance devenue tout à coup silencieuse.
- Ah voilà le cocu s’écrie Pierre d’un ton sarcastique. Tu viens t’amuser avec nous ?
- Oh oui, dit Solange qui réapparait sous le corps d’un homme inconnu de moi. Viens, j’en rêve depuis longtemps lance-t-elle dans un cri et rire sonores.
Marlène, qui s’est détachée de son cavalier, écarquille les yeux. Elle se lève et viens vers moi.
- Paul, qu’est-ce-que tu fais là ? Viens, laisse-moi t’expliquer…
- Stop ! Non seulement tu me cocufies de la pire des manières mais tu veux me faire prendre des vessies pour des lanternes.
Elle s’arrête au son de ma voix qui ne laisse aucun doute quant à ce que je pense. Elle comprend que je suis en colère. Le silence s’installe, devient pesant, l’atmosphère tout à coup lourde et pesante. Tous les yeux sont braqués vers moi.
- Ne vous dérangez pas pour moi, désolé de vous avoir interrompu.
Je fais demi-tour, claque la porte de l’appartement et descend les escaliers en trombe.
J’entends Marlène m’appeler.
- Paul, mon amour, reviens je t’en prie, ils vont tous partir.
Je ne réponds pas, trop en colère, elle pourrait devenir violente. J’ai dans l’oreille le sarcasme de Pierre, le rire lubrique de Solange.
Arrivé sur le trottoir, Marlène me crie depuis notre appartement
- Paul, je t’en supplie, reste, nous allons parler dit-elle dans un sanglot.
- Amuse-toi bien salope !
Je hèle un taxi et me fais conduire vers un hôtel proche de la gare de l’Est.
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Tous mes complices sont partis et je reste à présent comme une conne dans une sorte de sidération, assise dans un fauteuil, complètement nue, la chatte et les seins à l’air.
L’homme de ma vie vient de me surprendre en galantes compagnies, dans des positions plus qu’indécentes voire obscènes. J’en frémis de honte et de rage contre moi-même.
Déjà qu’à Marrakech, je l’avais blessé et je dois reconnaitre que je ne l’avais pas ménagé. A commencer par la baignade avec Karim dont il ne connait pas toute la vérité. Heureusement, j’aurais eu beaucoup de mal à garder l’église au milieu du village.
Ensuite, les retrouvailles avec mes amis, avec d’abord l’épisode de notre aparté avec Solange puis la séance de sexe nocturne qui lui a fait péter les plombs.
Je n’ai pas pu résister, l’appel du plaisir et du sexe a été le plus fort. Je suis vraiment stupide de ne pas lui avoir révélé ma nature dès notre rencontre. Maintenant…
Avec frénésie et beaucoup de remords, j’envoie message sur message à Paul, allant du « reviens, je t’aime » à « ne me juge pas trop vite stp » en passant par « il faut que nous discutions » ou encore « laisse-moi une chance «.
Je ne reçois aucune réponse.
Sous le poids de la fatigue, je finis par m’endormir, d’abord d’un sommeil lourd puis, de plus en plus agité secouée par des rêves qui n’ont rien d’érotiques.
Au petit matin, je saute sur mon téléphone, mais pas de réponse.
J’envoie de nouveaux messages mais sans conviction : je connais mon homme.
Je me souviens de ses dernières paroles « Amuse-toi bien salope ! ».
Cela m’a blessé, transpercé, mais je le mérite.
Je mesure sa colère et sa déception. Lui, si maître de lui, évitant de s’emporter pour ne pas dire des choses qu’il ne pense pas, il m’a traitée de salope ! Jamais, il ne m’a insultée de cette manière. Quand je l’ai vu dans notre salon, j’ai lu sa colère mais aussi de la tristesse. Et surtout, du dégoût.
Je le comprends et je mesure le poids de ma culpabilité.
Je crains que cette fois, il ne revienne plus.
Je pleure mes espoirs malmenés mais je ne peux m’en prendre qu’à moi-même.
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1 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Très bon chapitre à nouveau, un sixième encore peut-être ? A défaut, j'espère une nouvelle histoire très vite...