Nina
Récit érotique écrit par Fran [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 26-03-2013 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Couleur du fond :
Nina
Nina, son visage laissait deviner qu'elle venait sans doute d'un pays lointain, mais
ce qui était sûr c'est qu'elle m'avait plu tout de suite, comme par surprise.
J'en fus étonné moi-même.
Ce midi-là j'étais passé dans mon magasin de disques préféré pour y chercher une
interprétation que je n'avais pas de Tannhaüser, de Wagner.
Alors que je cherchais cette édition ancienne, que je ne possédais pas encore,
quelqu'un l'a hélée "coucou Nina" et dans mon dos il y a eu un mouvement et puis
surtout il y a eu un parfum ! Un sillage inoubliable !
Nina, c'est d'abord ce parfum qui est venu jusqu'à moi lorsqu'elle est passée derrière
moi et que dans une virevolte elle s'est retournée !
Un parfum d'embruns et de fleurs blanches mêlées, de freesias, de fleurs de lotus,
avec une pointe d'autre chose, d'indéfinissable. Je ne suis pas fort en parfum, mais
vivant souvent au grand air, je hume l'air et je reconnais les odeurs de terre, de
pluie, de feuilles écrasées, de rosée, d'herbes chaudes, de pins... odeurs que j'aime,
toutes ces belles odeurs de campagne que je rencontre lorsque je suis à cheval, de mer
aussi qui n'est pas loin, au bout de la forêt.
Parce qu'avec la musique ce sont les chevaux que je fréquente.
Alors et les femmes ?
Il y en a eu une, une seule aimée à la folie , mais que le destin tragique m'a enlevée
pour toujours... alors depuis c'est la musique et les chevaux !
Oh, les chevaux aussi ont leur parfum, d'écurie certes, mais aussi de sueur et
d'efforts, après les reprises, après les balades et les galops.
Odeur de crottin, d'écurie, de cuir ou de sellerie, de paille, de grésil, ce produit
qui sert à nettoyer les écuries, de vraies odeurs masculines !
Et le parfum de cette Nina fut comme un enchantement. De délicatesse, de fraicheur,
une odeur tout à l'opposé cette fois, tellement féminine.
Nina, ce fut aussi une silhouette, entrevue, un trench beige, une chemise blanche et
des pantalons noirs, tiens on aurait dit des pantalons de cheval, et des cheveux
châtain-foncé, retenus en une queue de cheval justement !
Elle est partie, et son parfum s'est estompé, mais je ne l'ai jamais oublié...
Le temps a passé ...
Oh, il m'est arrivé très souvent de rêver, laissant mon cheval dans les pins après une
chevauchée matinale, marchant jusqu'à l'océan, m'allongeant sur le sable, les yeux se
perdant dans les nuages à chercher son visage, respirant d'un profond soupir l'air
marin et le parfum suave des oyats.
Plus d'une fois pris d'un vertige et d'une envie puissante, j'ai pris Nina dans mes
bras les yeux fermés, elle était nue, offerte : je prenais ses hanches fines à deux
mains, je glissais mon bras derrière sa taille souple et d'une main la déplaçais sous
moi, d'un geste tendre mais ferme, puis écartant ses cuisses fuselées et bronzées d'un
genou assuré et autoritaire, je trouvais son sexe doux, coquillage rose et nacré,
ouvert et ruisselant comme une source...A cette source j'ai bu souvent, posant mes
lèvres à la rencontre des siennes, pour une fête des sens, avec pour seul décor la
dune et le chant de la mer... J'ai aimé Nina en rêve comme un jeune homme qui n'a pas
encore aimé sa belle, son ventre contre le mien, son ventre doré et souriant, son
joli nombril comme une ponctuation entre ses petits seins ronds et moelleux et son
pubis ombré de châtain foncé...
Le temps a passé jusqu'à l'été...
Au début de l'été, en cette fin du mois de Juin, à cette date fatidique de souvenir
tragique, comme chaque année, je suis parti, seul, dans le jura.
Une semaine de golf, une autre région, au bout du pays, pour oublier, marcher, taper
dans des balles, taper avec la rage encore chevillée dans mes tripes, taper encore et
me battre contre moi-même dans ces magnifiques espaces de bois et verdure. Les arbres
sont aussi mes amis.
J'y ai retrouvé par hasard une vieille connaissance, une célébrité de la télévision,
venue discrètement, avec sa femme et ses filles, pour se reposer après la saison des
compétitions, qu'il commente à merveille et de sa voix inimitable . Première chance.
Deuxième chance, était organisé pour la fin de semaine sur l'hippodrome de Vittel et
dans le cadre de la FFE , un concours hippique, avec en prime une grande épreuve de
cross qui devait compter au niveau international ; il y aurait les meilleurs
cavaliers. Et je me réjouissais déjà.
La semaine de golf écoulée, je me suis donc rendu sur le parcours du cross, cette
épreuve que j'aime tant, et dans le décor splendide des bois tout autour du parcours
du Mont Saint-Jean, le grand 18 trous de l'endroit, sous le soleil revenu, un bonheur.
Un bonheur qui après deux heures de compétition a tourné au drame : un cavalier venait
de faire une chute incroyable sous mes yeux, à l'obstacle numéro 14, son cheval
s'écroulant juste après le saut de la haie et tombant à moitié sur lui !
Nous étions tous catastrophés par ce spectacle, mais aussitôt, avec les organisateurs
présents, nous nous sommes précipités auprès du concurrent pour le secourir et surtout
le dégager de son cheval.
Pour ce dernier, hélas, il nous fut terrible de constater que c'était fini ! Crise
cardiaque a dit plus tard le vétérinaire venu sur les lieux !
Quant au cavalier, c'était en réalité une cavalière, et les médecins-pompiers présents
pour la compétition, arrivés eux-aussi très très vite, ont constaté qu'elle était
sonnée, mais ne souffrait apparemment que d'une fracture au bras, donc rien de très
grave, hormis le choc.
Le choc, il fut aussi pour moi, lorsque m'approchant, c'est le parfum de Nina que j'ai
reçu au visage et que j'ai immédiatement reconnu ! Avec son casque, je ne pouvais pas
la reconnaître elle, d'autant que la première fois, je ne l'avais vue que furtivement
et à moitié de dos ! Mais ici, ce parfum, ce parfum-là, dans cette situation-là,
c'était tellement imprévisible, tellement incroyable !
Et déjà on l'emmenait, titubante vers le camion pour des examens, et ensuite à
l'hôpital...
C'était son parfum j'en étais sûr ! C'était Nina !
J'avais la gorge nouée, je n'étais pas de sa famille, était-elle accompagnée, comment
s'appelait-elle, était-elle vraiment Nina, la Nina du magasin de disques, comment
l'approcher ? Toutes ces questions se bousculaient dans ma tête... Alors, avec un
culot dont je ne me serais pas cru capable, je suis allé vers l'un des organisateurs,
demandant si étant seulement un ami, je pouvais suivre les pompiers avec ma voiture
jusqu'à l'hôpital. Il me fut répondu que Mademoiselle Nina ...était effectivement
venue avec des amis et son van. Que pour le cheval, on allait prévenir la société
d'équarrissage, et pour Nina, pas de problème.
Faut dire que c'était la panique : compétition arrêtée depuis plus d' une heure avec
toutes les conséquences que cela comportait pour la suite de l'épreuve, l'attente des
concurrents et de leurs montures, pas encore partis, les autres arrêtés dans leur
course, etc...
J'étais bouleversé par cette rencontre, ce drame et... mon audace. C'était aussi la
panique dans mon coeur, chamboulé par ce parfum.
Connaissant la nature du rapport qu'il y a entre une personne et son cheval, j'étais
terrifié à l'idée qu'il faudrait lui annoncer que son cheval était mort !
Coup dur, très dur après le choc de la chute, et l'abandon de la compétition ! Et ce
parfum que j'avais reconnu, senti, qui me tournait la tête et me tourmentait. Et
puis, qui allais-je rencontrer à l'hôpital ? Une amie, un ami ou petit-ami, un parent
?
J'en étais là de mes réflexions, quand quelqu'un a demandé qui s'occupait du van : je
ne savais pas, en fait je ne savais rien, rien d'elle que son prénom et son parfum, ce
parfum si frais et délicat comme une promesse de printemps. Je me moquais bien du van.
Alors je n'avais pas de temps à perdre, j'ai couru jusqu'à mon auto pour suivre les
pompiers déjà au bout du chemin, partis dans un nuage de poussière.
Quand je suis entrée dans sa chambre, longtemps après, elle semblait somnoler, un
grand bandage autour de l'épaule lui emprisonnant le bras, elle avait des écouteurs
sur les oreilles. Elle a ouvert les yeux, arrêté son MP3 et devant le sourire que je
lui adressais, elle a souri aussi, d'un petit sourire interrogateur, un de ses
sourcils légèrement soulevé en accent circonflexe. Je me suis présenté aussitôt comme
un cavalier, un spectateur-admirateur, présent au moment de l'accident, juste venu la
réconforter avant l'arrivée de ses proches.
Elle était très belle Nina, les cheveux châtains défaits autour d'elle, les joues
roses très pâle, sur sa peau plutôt mate et fine. L'autre épaule était dénudée.
montrait un petit grain de beauté sur l'arrondi, et déjà j'avais envie de la toucher,
de la caresser.
Elle m'a demandé pour son cheval, et là j'ai pensé que c'était trop tôt, je n'avais
pas les mots, j'avais envie de la serrer dans mes bras, et pas du tout de lui annoncer
la mauvaise nouvelle. Alors j'ai dit que je ne savais pas, que nous aurions des
nouvelles bientôt...que c'était grave, je crois, mais qu'elle devait se reposer
Avait-elle compris ? Elle m'a demandé de m'assoir près d'elle, a fermé alors les yeux
dans lesquels les larmes arrivaient, a remis en marche son petit appareil et m'a donné
une oreillette, comme ça, sans me regarder, des larmes glissaient déjà sur ses joues :
c'était les concertos pour violons et mandolines de Vivaldi. Si belle cette musique
italienne, pour ce premier moment d'intimité qu'elle m'offrait. Moi, je lui ai juste
offert ma main qui s'est posée puis a enfermé la sienne, doucement.
J'avais envie de la toucher, de la prendre , de la serrer fort contre moi, porté par
cette musique qui déjà nous liait...
Aujourd'hui je la regarde monter, guérie, sur mes terres où elle est revenue,
longtemps après la chute, longtemps après Vittel. Elle apprivoise le cheval qui
l'attendait. Enfin ces deux-là font connaissance, et vont bien s'entendre j'en suis
sûr. Et cette pouliche, pour elle, en l'attendant, je l'avais baptisée Fleur de Lotus.
Un été avait passé. L'automne était bien entamé.
En partant de l'hôpital à l'arrivée de sa famille, rapidement je m'étais éclipsé, lui
laissant avec mon seul prénom, adresse et téléphone, le petit mot suivant : j'ai un
beau cheval qui vous attendra, le temps que vous voudrez.
Elle était venue, en cette fin d'octobre dans ce pays des Landes qui est le mien,
comme ça sans prévenir. Elle portait une veste en lainage marron avec une pointe de
bleu ciel, col en velours brun et coudes de cuir, une chemise blanche et des
pantalons marron-foncé dans des bottes noires...cavalières. Si belle dans les
premières brumes de l'automne, une petite écharpe bleu-clair à la main.
Elle avait les couleurs de l'automne et portait toujours ce parfum frais, son cou
était fin et élégant, un lien bleu-pâle était noué dans ses cheveux, elle était
soudain un miracle.
Je suis allé à sa rencontre et sans mot dire, nous nous sommes rapprochés doucement,
je l'ai prise dans mes bras et je l'ai serrée fort, si fort, je l'ai humé, pour lui
murmurer : enfin !
Elle était venue à moi et je l'ai prise.
Nous sommes rentrés, et à l'abri des murs, oubliant toutes les retenues, devant le
premier feu de bois de l'automne, avec lenteur et une immense tendresse, je l'ai
déshabillée.
Doucement, elle s'est accordée pour m' enlever un à un veston, chandail, déboutonnant
délicatement ma chemise, ma ceinture...
Longtemps je l'ai embrassée, serrée, caressée...Enivré par sa peau et par son parfum.
Facilement nos coeurs et nos corps se sont assemblés, jusqu'à la nuit tombée.
Elle n'avait pas eu peur, elle avait osé, après avoir été prise, elle m'avait pris
aussi, avec force, avec fougue...dans la lueur des flammes.
Nous avions faim maintenant et son parfum n'était plus un rêve, il était jusque dans
mes mains.
Fran, Uzès 03/2013
ce qui était sûr c'est qu'elle m'avait plu tout de suite, comme par surprise.
J'en fus étonné moi-même.
Ce midi-là j'étais passé dans mon magasin de disques préféré pour y chercher une
interprétation que je n'avais pas de Tannhaüser, de Wagner.
Alors que je cherchais cette édition ancienne, que je ne possédais pas encore,
quelqu'un l'a hélée "coucou Nina" et dans mon dos il y a eu un mouvement et puis
surtout il y a eu un parfum ! Un sillage inoubliable !
Nina, c'est d'abord ce parfum qui est venu jusqu'à moi lorsqu'elle est passée derrière
moi et que dans une virevolte elle s'est retournée !
Un parfum d'embruns et de fleurs blanches mêlées, de freesias, de fleurs de lotus,
avec une pointe d'autre chose, d'indéfinissable. Je ne suis pas fort en parfum, mais
vivant souvent au grand air, je hume l'air et je reconnais les odeurs de terre, de
pluie, de feuilles écrasées, de rosée, d'herbes chaudes, de pins... odeurs que j'aime,
toutes ces belles odeurs de campagne que je rencontre lorsque je suis à cheval, de mer
aussi qui n'est pas loin, au bout de la forêt.
Parce qu'avec la musique ce sont les chevaux que je fréquente.
Alors et les femmes ?
Il y en a eu une, une seule aimée à la folie , mais que le destin tragique m'a enlevée
pour toujours... alors depuis c'est la musique et les chevaux !
Oh, les chevaux aussi ont leur parfum, d'écurie certes, mais aussi de sueur et
d'efforts, après les reprises, après les balades et les galops.
Odeur de crottin, d'écurie, de cuir ou de sellerie, de paille, de grésil, ce produit
qui sert à nettoyer les écuries, de vraies odeurs masculines !
Et le parfum de cette Nina fut comme un enchantement. De délicatesse, de fraicheur,
une odeur tout à l'opposé cette fois, tellement féminine.
Nina, ce fut aussi une silhouette, entrevue, un trench beige, une chemise blanche et
des pantalons noirs, tiens on aurait dit des pantalons de cheval, et des cheveux
châtain-foncé, retenus en une queue de cheval justement !
Elle est partie, et son parfum s'est estompé, mais je ne l'ai jamais oublié...
Le temps a passé ...
Oh, il m'est arrivé très souvent de rêver, laissant mon cheval dans les pins après une
chevauchée matinale, marchant jusqu'à l'océan, m'allongeant sur le sable, les yeux se
perdant dans les nuages à chercher son visage, respirant d'un profond soupir l'air
marin et le parfum suave des oyats.
Plus d'une fois pris d'un vertige et d'une envie puissante, j'ai pris Nina dans mes
bras les yeux fermés, elle était nue, offerte : je prenais ses hanches fines à deux
mains, je glissais mon bras derrière sa taille souple et d'une main la déplaçais sous
moi, d'un geste tendre mais ferme, puis écartant ses cuisses fuselées et bronzées d'un
genou assuré et autoritaire, je trouvais son sexe doux, coquillage rose et nacré,
ouvert et ruisselant comme une source...A cette source j'ai bu souvent, posant mes
lèvres à la rencontre des siennes, pour une fête des sens, avec pour seul décor la
dune et le chant de la mer... J'ai aimé Nina en rêve comme un jeune homme qui n'a pas
encore aimé sa belle, son ventre contre le mien, son ventre doré et souriant, son
joli nombril comme une ponctuation entre ses petits seins ronds et moelleux et son
pubis ombré de châtain foncé...
Le temps a passé jusqu'à l'été...
Au début de l'été, en cette fin du mois de Juin, à cette date fatidique de souvenir
tragique, comme chaque année, je suis parti, seul, dans le jura.
Une semaine de golf, une autre région, au bout du pays, pour oublier, marcher, taper
dans des balles, taper avec la rage encore chevillée dans mes tripes, taper encore et
me battre contre moi-même dans ces magnifiques espaces de bois et verdure. Les arbres
sont aussi mes amis.
J'y ai retrouvé par hasard une vieille connaissance, une célébrité de la télévision,
venue discrètement, avec sa femme et ses filles, pour se reposer après la saison des
compétitions, qu'il commente à merveille et de sa voix inimitable . Première chance.
Deuxième chance, était organisé pour la fin de semaine sur l'hippodrome de Vittel et
dans le cadre de la FFE , un concours hippique, avec en prime une grande épreuve de
cross qui devait compter au niveau international ; il y aurait les meilleurs
cavaliers. Et je me réjouissais déjà.
La semaine de golf écoulée, je me suis donc rendu sur le parcours du cross, cette
épreuve que j'aime tant, et dans le décor splendide des bois tout autour du parcours
du Mont Saint-Jean, le grand 18 trous de l'endroit, sous le soleil revenu, un bonheur.
Un bonheur qui après deux heures de compétition a tourné au drame : un cavalier venait
de faire une chute incroyable sous mes yeux, à l'obstacle numéro 14, son cheval
s'écroulant juste après le saut de la haie et tombant à moitié sur lui !
Nous étions tous catastrophés par ce spectacle, mais aussitôt, avec les organisateurs
présents, nous nous sommes précipités auprès du concurrent pour le secourir et surtout
le dégager de son cheval.
Pour ce dernier, hélas, il nous fut terrible de constater que c'était fini ! Crise
cardiaque a dit plus tard le vétérinaire venu sur les lieux !
Quant au cavalier, c'était en réalité une cavalière, et les médecins-pompiers présents
pour la compétition, arrivés eux-aussi très très vite, ont constaté qu'elle était
sonnée, mais ne souffrait apparemment que d'une fracture au bras, donc rien de très
grave, hormis le choc.
Le choc, il fut aussi pour moi, lorsque m'approchant, c'est le parfum de Nina que j'ai
reçu au visage et que j'ai immédiatement reconnu ! Avec son casque, je ne pouvais pas
la reconnaître elle, d'autant que la première fois, je ne l'avais vue que furtivement
et à moitié de dos ! Mais ici, ce parfum, ce parfum-là, dans cette situation-là,
c'était tellement imprévisible, tellement incroyable !
Et déjà on l'emmenait, titubante vers le camion pour des examens, et ensuite à
l'hôpital...
C'était son parfum j'en étais sûr ! C'était Nina !
J'avais la gorge nouée, je n'étais pas de sa famille, était-elle accompagnée, comment
s'appelait-elle, était-elle vraiment Nina, la Nina du magasin de disques, comment
l'approcher ? Toutes ces questions se bousculaient dans ma tête... Alors, avec un
culot dont je ne me serais pas cru capable, je suis allé vers l'un des organisateurs,
demandant si étant seulement un ami, je pouvais suivre les pompiers avec ma voiture
jusqu'à l'hôpital. Il me fut répondu que Mademoiselle Nina ...était effectivement
venue avec des amis et son van. Que pour le cheval, on allait prévenir la société
d'équarrissage, et pour Nina, pas de problème.
Faut dire que c'était la panique : compétition arrêtée depuis plus d' une heure avec
toutes les conséquences que cela comportait pour la suite de l'épreuve, l'attente des
concurrents et de leurs montures, pas encore partis, les autres arrêtés dans leur
course, etc...
J'étais bouleversé par cette rencontre, ce drame et... mon audace. C'était aussi la
panique dans mon coeur, chamboulé par ce parfum.
Connaissant la nature du rapport qu'il y a entre une personne et son cheval, j'étais
terrifié à l'idée qu'il faudrait lui annoncer que son cheval était mort !
Coup dur, très dur après le choc de la chute, et l'abandon de la compétition ! Et ce
parfum que j'avais reconnu, senti, qui me tournait la tête et me tourmentait. Et
puis, qui allais-je rencontrer à l'hôpital ? Une amie, un ami ou petit-ami, un parent
?
J'en étais là de mes réflexions, quand quelqu'un a demandé qui s'occupait du van : je
ne savais pas, en fait je ne savais rien, rien d'elle que son prénom et son parfum, ce
parfum si frais et délicat comme une promesse de printemps. Je me moquais bien du van.
Alors je n'avais pas de temps à perdre, j'ai couru jusqu'à mon auto pour suivre les
pompiers déjà au bout du chemin, partis dans un nuage de poussière.
Quand je suis entrée dans sa chambre, longtemps après, elle semblait somnoler, un
grand bandage autour de l'épaule lui emprisonnant le bras, elle avait des écouteurs
sur les oreilles. Elle a ouvert les yeux, arrêté son MP3 et devant le sourire que je
lui adressais, elle a souri aussi, d'un petit sourire interrogateur, un de ses
sourcils légèrement soulevé en accent circonflexe. Je me suis présenté aussitôt comme
un cavalier, un spectateur-admirateur, présent au moment de l'accident, juste venu la
réconforter avant l'arrivée de ses proches.
Elle était très belle Nina, les cheveux châtains défaits autour d'elle, les joues
roses très pâle, sur sa peau plutôt mate et fine. L'autre épaule était dénudée.
montrait un petit grain de beauté sur l'arrondi, et déjà j'avais envie de la toucher,
de la caresser.
Elle m'a demandé pour son cheval, et là j'ai pensé que c'était trop tôt, je n'avais
pas les mots, j'avais envie de la serrer dans mes bras, et pas du tout de lui annoncer
la mauvaise nouvelle. Alors j'ai dit que je ne savais pas, que nous aurions des
nouvelles bientôt...que c'était grave, je crois, mais qu'elle devait se reposer
Avait-elle compris ? Elle m'a demandé de m'assoir près d'elle, a fermé alors les yeux
dans lesquels les larmes arrivaient, a remis en marche son petit appareil et m'a donné
une oreillette, comme ça, sans me regarder, des larmes glissaient déjà sur ses joues :
c'était les concertos pour violons et mandolines de Vivaldi. Si belle cette musique
italienne, pour ce premier moment d'intimité qu'elle m'offrait. Moi, je lui ai juste
offert ma main qui s'est posée puis a enfermé la sienne, doucement.
J'avais envie de la toucher, de la prendre , de la serrer fort contre moi, porté par
cette musique qui déjà nous liait...
Aujourd'hui je la regarde monter, guérie, sur mes terres où elle est revenue,
longtemps après la chute, longtemps après Vittel. Elle apprivoise le cheval qui
l'attendait. Enfin ces deux-là font connaissance, et vont bien s'entendre j'en suis
sûr. Et cette pouliche, pour elle, en l'attendant, je l'avais baptisée Fleur de Lotus.
Un été avait passé. L'automne était bien entamé.
En partant de l'hôpital à l'arrivée de sa famille, rapidement je m'étais éclipsé, lui
laissant avec mon seul prénom, adresse et téléphone, le petit mot suivant : j'ai un
beau cheval qui vous attendra, le temps que vous voudrez.
Elle était venue, en cette fin d'octobre dans ce pays des Landes qui est le mien,
comme ça sans prévenir. Elle portait une veste en lainage marron avec une pointe de
bleu ciel, col en velours brun et coudes de cuir, une chemise blanche et des
pantalons marron-foncé dans des bottes noires...cavalières. Si belle dans les
premières brumes de l'automne, une petite écharpe bleu-clair à la main.
Elle avait les couleurs de l'automne et portait toujours ce parfum frais, son cou
était fin et élégant, un lien bleu-pâle était noué dans ses cheveux, elle était
soudain un miracle.
Je suis allé à sa rencontre et sans mot dire, nous nous sommes rapprochés doucement,
je l'ai prise dans mes bras et je l'ai serrée fort, si fort, je l'ai humé, pour lui
murmurer : enfin !
Elle était venue à moi et je l'ai prise.
Nous sommes rentrés, et à l'abri des murs, oubliant toutes les retenues, devant le
premier feu de bois de l'automne, avec lenteur et une immense tendresse, je l'ai
déshabillée.
Doucement, elle s'est accordée pour m' enlever un à un veston, chandail, déboutonnant
délicatement ma chemise, ma ceinture...
Longtemps je l'ai embrassée, serrée, caressée...Enivré par sa peau et par son parfum.
Facilement nos coeurs et nos corps se sont assemblés, jusqu'à la nuit tombée.
Elle n'avait pas eu peur, elle avait osé, après avoir été prise, elle m'avait pris
aussi, avec force, avec fougue...dans la lueur des flammes.
Nous avions faim maintenant et son parfum n'était plus un rêve, il était jusque dans
mes mains.
Fran, Uzès 03/2013
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7 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Pas mal...
Je découvre aujourd'hui votre récit plein de douceur, de tendresse, d'amour.
Il est magnifiquement écrit.
Merci pour la délicatesse et la justesse de vos propos
Il est magnifiquement écrit.
Merci pour la délicatesse et la justesse de vos propos
Superbe récit ! Une vraie histoire d'amour sensuelle pleine de retenue .
Une première de Fran, un coup de maître, bravo et merci pour ce bon moment. Il nous
faudra le nom du parfum, Fran, pour relire au calme sous les pins, en bord de plage.
faudra le nom du parfum, Fran, pour relire au calme sous les pins, en bord de plage.
J'ai beaucoup aimé cette histoire. Merci et bravo
Un seul mot: superbe ...
Romantique