Petite culotte

- Par l'auteur HDS Exorium -
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Récit libertin : Petite culotte Histoire érotique Publiée sur HDS le 12-09-2018 dans la catégorie A dormir debout
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(9.5 / 10)
Note attribuée à cette histoire érotique par HDS :
(10.0 / 10)

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Petite culotte
– Qu’est-ce tu fais là, toi ?
Silène ! C’était Silène.
– Ben, et toi ?
– J’habite la résidence juste derrière.
– Et moi sur la butte là-haut.
On a éclaté de rire. Alors là c’était la meilleure ! Quatre ans qu’on était collègues, dans la même boîte, et on ne savait même pas qu’on était voisins.
– À peine cinq cents mètres, tu te rends compte !
Du coup on a décidé de rouler ensemble. À tour de rôle. Parce que la route tout seul !
– Et ça finit par revenir cher en plus à force !

Elle passait me chercher. Je passais la chercher. On profitait des trente kilomètres de trajet pour faire vraiment connaissance. Parce qu’il fallait bien reconnaître que dans le cadre du boulot ça ne s’y était pas, jusque là, vraiment prêté. Elle était restée mariée six ans, vivait seule depuis dix mois et n’envisageait pas le moins du monde de refaire sa vie. Elle tenait beaucoup trop à sa liberté fraîchement reconquise.
– Pour en faire quoi ?
– Plein de choses.
– Mais encore ?
Il n’y avait pas moyen d’en savoir plus.

– T’es pressé ?
– Non. Pourquoi ?
On passait, ce soir-là, sur la route du retour, à proximité d’un centre commercial.
– J’ai du monde ce soir et j’ai plus d’apéro.
– Ça tombe bien. Moi aussi, j’aurais deux ou trois bricoles à acheter.
Au rayon alcools, elle s’est accroupie, genoux serrés dans sa petite robe rouge, pour examiner ce qui était exposé tout en bas.
– C’est là qu’ils mettent ce qu’il y a de moins cher. Pas fous !
Elle s’est emparée d’une bouteille de whisky. Qui lui a glissé des mains. Elle l’a rattrapée en catastrophe. Son équilibre s’en est trouvé un instant sérieusement compromis. Pour le rétablir, elle a, d’instinct, en un réflexe spontané, ouvert les jambes au large. Et j’ai vu – brièvement, trop brièvement –, mais j’ai vu la délicieuse encoche ciselée à nu.

On a regagné la voiture.
– Faut bien reconnaître qu’on touche des salaires de misère, hein !
Elle m’a coulé de côté un long regard interrogateur.
– Ben oui ! Même pas de quoi se payer une culotte.
– Oh, c’est vraiment le truc idiot. Tu vas rire. J’en avais pas sous la main quand je me suis habillée ce matin. Fallait que je remonte là-haut. Je me suis dit que j’irais après. Mais j’étais complètement à la bourre. J’ai couru à droite. J’ai couru à gauche. Je voulais pas te faire attendre. Et, pour finir, j’ai complètement oublié.
– Et t’as pas pensé à profiter de la pause de midi pour courir en acheter une ? Faut croire que ça te manquait pas beaucoup. Que c’était pas si désagréable que ça finalement.
Elle n’a pas répondu. Elle a fixé la route droit devant elle.
– Non, c’est bien imaginé ton histoire, mais ça tient pas une seule seconde debout.
Un petit rire un peu gêné.
– Oui, bon. Je suis grillée, quoi !
– Oh, mais t’inquiète pas ! Ça restera entre nous.

Le lendemain, à peine étions-nous installés dans la voiture que j’ai voulu savoir.
– T’en as une aujourd’hui ?
Elle a haussé les épaules.
– Qu’est-ce ça peut te faire !
– Rien. Non, rien. Mais quand même quel pied on doit prendre à se balader comme ça, sans rien en dessous, pendant des journées entières ! Non ?
– Si ! Tu te sens libre. Sans contraintes.
– Et se dire en plus que personne sait rien.Que personne se doute de rien ! J’imagine quand Magnier te convoque dans son bureau ou que tu restes penchée des heures et des heures sur les maquettes avec les types de la section B. Ah, je vais regarder tout ça d’un autre œil, moi, maintenant, là-bas ! Sauf que j’arrêterai pas de me demander douloureusement si t’en as une ou pas. Tu veux pas me dire ? Vraiment ?
– J’en ai jamais quand je suis en robe ou en jupe. Toujours quand je suis en pantalon.
– Merci.

Dès le lendemain j’ai remis ça sur le tapis.
– C’est la première fois ?
– La première fois que quoi ?
– Que tu te fais prendre sur le fait ?
– Par quelqu’un que je connais, oui !
– Un jour ou l’autre ça devait arriver. Tu savais qu’un jour ou l’autre ça arriverait. Forcément… Comment ça doit contribuer à l’excitation. Comment ça doit faire monter l’adrénaline. Se dire qu’à tout moment n’importe quoi peut se produire. Sans qu’on puisse prévoir où. Ni dans quelles conditions. Avec quelles conséquences. Ce qu’on doit le redouter ! Tout en en ayant, en même temps, terriblement envie. Non ?
Elle a fait la moue.
– C’est plus compliqué que ça.
– Tu te rends compte si ça t’arrivait au boulot ? Ta robe qui s’accroche quelque part. Ton siège qui se renverse. Ou autre chose. Ne me dis pas que tu n’y as pas pensé. Que tu ne l’as pas mille et mille fois délicieusement appréhendé.
– Je peux t’assurer que ça me ferait pas rire du tout.
– N’empêche que tu en prends quand même le risque.

– Et des inconnus ? Il y en a qui se sont déjà rendu compte ?
– Tu fais moins attention avec des inconnus.
– Ce qui veut dire que tu t’arranges pour qu’ils s’en aperçoivent tout en ayant l’air de ne pas le faire exprès.
Elle a ri. De bon cœur.
– Comment tu sais tout ça, toi ? Mais enfin faut quand même pas exagérer non plus. C’est pas systématique.
– Et ils réagissent comment ?
– Ça dépend. Il y en a qui font semblant de rien. Il y en a qui écarquillent de grands yeux stupéfaits. Mais la plupart, tu sais pas.
– Ça doit être frustrant.
– Un peu, oui. Mais tu peux quand même pas aller les regarder sous le nez pour voir quel effet tu leur fais.
– Tu sais ce qu’il te faudrait ? C’est un espion.
– Ben voyons ! Je te vois venir, toi !
– Un espion attentif et discret qui surveillerait les réactions des uns et des autres et te ferait, aussitôt après, un rapport circonstancié.
– Et pourquoi pas ?
J’ai saisi la balle au bond.
– Chiche !
Elle a haussé les épaules.
– De toute façon, maintenant j’ai pas d’autre solution que de te faire confiance.

Elle a traversé le parking du centre commercial jusqu’à la voiture, en poussant tranquillement son chariot devant elle. Elle a ouvert le coffre, s’est penchée pour y ranger les courses. La jupe est remontée haut, découvrant les fesses. Un vieux monsieur, juste en face, les a goulûment fixées. Sa femme a suivi son regard et, la bouche arrondie en un « Oh » de muette réprobation, l’a furieusement tiré par la manche. Elle s’est penchée plus avant encore, jusqu’au fond du coffre, offrant une vue imprenable, insolente, sur ses replis secrets. Une camionnette a ralenti, klaxonné. À l’intérieur, les trois ouvriers, en bleu de travail, étaient hilares. Un jeune homme qui courait, tête baissée, l’a brusquement relevée. Toutes ses provisions se sont éparpillées à ses pieds. Elle s’est lentement redressée, a claqué le coffre, contourné la voiture, s’est installée au volant. Je l’ai rejointe.
– Alors ?

Pour son pot d’adieu – il partait enfin à la retraite – Mélisson avait fait les choses en grand. Buffet titanesque. Champagne à gogo. Toute la boîte était là. Le grand directeur était même tout spécialement revenu de Bratislava. Ce qui n’a pas empêché Barbier d’engloutir une quantité impressionnante de coupes de champagne. Et presque autant de verres de whisky. Il était persuadé qu’il avait de l’humour. Beaucoup d’humour. L’occasion ou jamais pour lui de briller de tous ses feux. Il était entouré d’une cour d’admiratrices qui gloussaient à chacun de ses bons mots. Avec de moins en moins de retenue. Un grand éclat de rire. Tous les regards ont convergé vers eux : il en avait capturé une qu’il promenait sur ses deux bras tendus tout autour de la salle. À côté de moi Silène a murmuré.
– Quel crétin, ce Barbier !
La même chose avec une autre qui a battu tant et plus des jambes en poussant de grands cris. Il l’a reposée et il s’est dirigé vers nous.
– Ben alors ! C’est quoi ces têtes d’enterrement ? On sait pas s’amuser dans ce coin ? Je vais vous arranger ça, moi !
Silène a senti le danger. Elle a voulu discrètement s’éclipser. C’est ce qui l’a perdue. Il l’a happée au passage– Allez, hop !
Elle a voulu résister, s’est débattue. Il a insisté, l’a soulevée, renversée. La robe est remontée haut, très haut. Tout le monde a vu.

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