Plaisirs troubles - 4/5
Récit érotique écrit par Misa [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 01-02-2016 dans la catégorie Entre-nous, les femmes
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Plaisirs troubles - 4/5
Plaisirs troubles4ème partie - 4/5
« « 4ème partie ! Comme le temps passe … et quelques-uns parmi vous qui venez d’ouvrir cette histoire et n’ont pas lu les précédentes ! Catastrophe !
Comment vous dire … que vous auriez dû ? Ben oui ! Je vais quand même pas tout recommencer … quoique ! vous ne serez pas perdus !
Patricia, Christelle, Charlène … ont les a quittées un mercredi en début de nuit … bien occupées les unes des autres, et nous voilà au dimanche qui suit ! » »
** Babou, dans un café à Nantes …**Elle est venue passer le week-end chez nous. Aucune nouvelles pendant 3 semaines, à peine un texto pour répondre à mes messages, pas un coup de fil, et brusquement elle appelle pour dire qu’elle venait. Bien sûr que j’étais inquiète ! Je m’attendais à … je sais pas ! La retrouver comme elle était partie des mois plus tôt, après avoir quitté Pierrick, un peu cassée.
D’abord cette lettre où elle disait qu’elle avait rencontré des nanas, et que … et puis ce silence ! Oui, j’étais inquiète !
Et puis pas du tout ! Au mieux de sa forme ! Au début j’ai même cru qu’elle se forçait, pour donner le change, mais non … elle allait vraiment bien !
Elle me charriait à cause de mon gros ventre. Elle se foutait de moi parce que je marchais en me dandinant comme un canard, que j’arrivais pas à enfiler mes chaussures, que j’avais envie de faire pipi toutes les heures … J’en étais à 7 mois ! Et j’avais beaucoup pris … trop.
Quand elle avait voulu me câliner, elle s’était mise derrière moi pour me serrer dans ses bras, elle disait « de face, t’es trop loin, j’écraserais le bébé pour te faire des bisous ».
Moi je bouillais, j’avais plein de questions qui me brûlaient les lèvres, mais devant son frère … à la moindre allusion, je pouvais pas m’en empêcher, elle faisait les gros yeux en montrant Pascal qui nous lâchait pas.
J’ai dû attendre le soir. Elle m’a suivie dans la salle de bains quand je suis partie me préparer pour la nuit. Tous les soirs je mettais de la crème, pour éviter les vergetures. Bon … ça a pas marché ! mais j’en mettais, et conne comme pas deux, je continue ! Passons … Elle m’a pris le tube des mains et c’est elle qui m’a massée. Ça a réveillé le bébé ! Elle jouait avec lui. Et puis …— T’étais jalouse, mais là, je suis battue ! Je les masse aussi ?
Elle était dans mon dos. Elle soulevait mes seins de ses deux mains.
— Je ferai toute seule.
— Allez Babou … laisse-moi m’occuper de toi ! A moins que tu préfères que ce soit Pascal ?
— Ça risque pas ! Ton frère … tu le connais … il croit que je suis toute fragile …— Ah ! Si je comprends bien, ça va pas beaucoup mieux.
— Et avec ce que tu as commencé à me raconter, je sais pas si c’est une bonne idée que tu me tripotes !
— Babou !! C’est pas parce que …— Parce que quoi ? Parce que tu t’es découvert un intérêt pour les filles ?
— T’es bête ! Allez ! Enlève ça ! Et puis c’est pas tout, t’as du poil aux pattes ! C’est pour ça que Pascal se met dans son coin du lit : tu lui chatouilles les guiboles !
— Et comment tu veux que je fasse ? T’as bien vu, j’arrive à peine à me chausser !
— Je vais m’occuper de toi ! Laisse-toi dorloter !
— D’accord … mais toi tu me racontes !
Elle m’a raconté comment c’était arrivé … son anniversaire, le bar à filles, l’alcool et ses bêtises avec une des filles, Qu’elle s’était réveillée chez cette fille, Christelle, le lendemain « toute habillée sur un lit qu’elle connaissait pas », son mal de tête …— Il s’est rien passé ?
— Non, pas vraiment …Elle avait fini de me masser la poitrine, je me tenais des deux mains au lavabo pendant qu’elle me massait le dos et les reins. Pascal a passé la tête par la porte pour dire qu’il se couchait et il nous a laissé très vite … ou s’est enfui … ça faisait au moins deux mois qu’il m’avait pas vue en culotte et les seins à l’air … Ils sont tous comme ça, les mecs ? Lui, mon gros ventre lui faisait peur !
— C’est quoi, ça, « pas vraiment » ? ça commence où et ça finit où ?
— Quelques caresses … des baisers …— Et c’est bien ? Je savais pas que t’aimais les filles … c’est nouveau !
— Un accident, Babou. Un accident.
A son sourire que je guettais dans le miroir au-dessus du lavabo, je voyais bien que c’était plus que ça.
— Des caresses ? ça se précise !
Elle se mordait la lèvre en croisant mon regard dans le miroir.
… ses rêves, ses questions, son étonnement … elle n’est pas rentrée dans les détails, en a dit juste assez, elle m’a dit qu’elles les avaient revues, que c’était bien …— Les ? Parce qu’il y en a plusieurs ?
— Mmm … Assieds-toi au bord de la baignoire.
Elle m’a rasé les mollets. Ça faisait un moment que j’y arrivais pas bien.
… elle m’a dit pour sa collègue de travail, j’ai oublié le nom, qui l’avait piégée, l’explication qu’elles ont eue.
— Tu esquives, là ! Explique-moi ce « les » !
En fait, elle ne m’a pas dit ce qu’il se passait entre elles, pas vraiment. Ses mots retenus, son sourire, ses hésitations en disaient plus que des mots.
Et moi je divaguais … nos bêtises quand on était ados, ses histoires, elle à mes pieds qui rasait entre mes cuisses ce qui dépassait de ma culotte … le manque … ça faisait trois mois ? plus ? que Pascal me touchait plus ! Comme s’il avait peur de faire mal au bébé, ou qu’il l’espionne depuis dedans, je sais pas … mais, voilà, j’y pensais ! Et je crois qu’elle y pensait aussi, les regards … si elle m’avait touchée je l’aurais repoussée … mais elle est restée … cool … je l’aurais repoussée mais j’en crevais d’envie. C’est con, non ?
**Patricia aussi m’a parlé de ce week-end …**Ça faisait trop longtemps que je l’avais pas vue. Elle me laissait des messages et moi je me dégonflais de l’appeler. Je répondais par textos.
Le samedi soir, dans la salle de bains, on a parlé. C’était bizarre. C’est la grande sœur que j’ai pas eu … et j’arrivais pas à lui dire ce que je ressentais. Pas de honte, non, mais c’était comme une autre vie, que je vivais loin d’elle, loin de tout ce qu’on avait vécu ensemble … et puis je n’étais pas très sûre de moi.
Juste une histoire de cul, j’aurais pu lui dire. On aurait rigolé ensemble. Mais c’était pas que ça. Christelle, Charlène … comment j’aurais pu lui expliquer ce que je ne comprenais pas très bien moi-même ?
Alors j’en ai dit un peu, juste assez pour qu’elle devine le reste. En ne lui disant pas tout, c’est idiot, j’avais presque l’impression de lui mentir !
Et puis son gros ventre et ses gros seins. Elle était belle ! Mon frère est un imbécile tout coincé ! Je lui en ai touché deux mots le lendemain. Moi, devoir dire à mon grand frère qu’il devait s’occuper de sa femme ! Un comble, non ?
Parce qu’elle était en manque, la pauvre, c’est sûr ! Et sur ce coup-là, elle était aussi bête que lui ! Parce qu’elle lui avait rien dit ! Il a fallu que moi je m’en mêle ! Moi avec ma vie de patachon qui partait dans une drôle de direction ! Pff ! deux imbéciles !
Pendant que je m’occupais d’elle, je rasais le haut de ses cuisses, des mains étrangères sur elle … j’ai bien vu que … ses joues toutes rouges, la tête qu’elle détournait … On aurait pu rigoler, mais on était finalement aussi gênées l’une que l’autre. J’ai bien vu qu’elle mouillait sa petite culotte, et elle devait le sentir aussi. On aurait pu en rire, on n’a pas osé en parler, à cause de mes histoires, bien sûr.
Je ne sais pas si ce que lui ai raconté lui a donné une idée vraie de ce qu’il se passait entre Christelle Charlène et moi, je suis restée … en surface. Et puis quoi, lui raconter leurs baisers, leurs caresses ? Lui dire que moi … que moi je ne les avais jamais touchées ?
Quand je suis allée passer un week-end avec Babou et mon frère, on ne s’était vues que trois fois ! La soirée d’anniversaire, le week-end d’avant quand j’étais passée au bar, et le mercredi précédent. C’est tout. Trois fois. Trois nuits. Bien différentes d’ailleurs entre elles, ces trois nuits ! J’allais quand même pas lui raconter que je m’étais réveillée menottée sur le lit de Christelle la première fois, et que Charlène m’avait sodomisée avec un gode ceinture la seconde ! Et que j’étais retournée chez elle le mercredi précédent malgré ça … ou à cause de ça ? lui dire que ça me plaisait ? Pas question !!
Et puis il y avait eu le mercredi, quand elles m’avaient invitée pour une pizza partie. C’était tellement différent ! Pas de menottes, pas de gode … enfin si, mais rien à voir … elles étaient … gentilles ?
Comment j’aurais pu lui dire ?
Des amies ? Très spéciales, ces amies !
Du cul ? seulement du cul ? Du sexe entre copines ? Peut-être … mais ça ne me satisfaisait pas d’y penser comme ça.
De l’amour ? Tout de suite les grands mots ! J’en savais quoi de l’amour …
Mercredi, quand je les ai rejointes, elles m’attendaient sur le lit et je leur ai fait un strip-tease avant de les rejoindre et de m’installer dans le lit entre Christelle et Charlène.
Et puis Christelle s’était déshabillée aussi.
C’est étonnant, mais c’était la première fois que je la voyais nue et ça m’a fait un effet bizarre quand elle s’est allongée toute nue contre moi, une boule chaude de plaisir.
Depuis ce mercredi, j’y pensais.
Charlène, c’était différent. Une copine ? Quelque chose comme ça. Avec elle, c’était comme un jeu, un jeu olé-olé, d’accord, un jeu de sexe, mais un jeu.
Avec Christelle ? Sans que je sache exactement en quoi, sans trouver les mots pour expliquer, je ressentais autre chose ... il y avait cette boule au ventre, la gorge nouée, et par-dessus tout la crainte de la décevoir.
Christelle avait éteint la lumière. Elles m’ont caressée. Tout doucement. Je dis elles, mais en fait, c’est Charlène qui me caressait, pas Christelle. Elle, se tenait lovée tout contre moi, un bras passé sous mon cou.
Moi je les ai jamais touchées, ni l’une ni l’autre. Pourquoi ? Bonne question !
Gêne ? Honte ? Retenue ? Je ne sais pas l’expliquer.
Je suis rentrée à Paris comme prévu le dimanche en milieu d’après-midi. Bien sûr Babou m’avait fait promettre de l’appeler plus souvent. J’ai promis. Mais j’ai pas fait.
Charlène m’avait amenée à la gare avec la voiture de Christelle à l’aller pour m’économiser les frais de parking, et c’est Christelle toute seule qui est venue me chercher.
Elle m’attendait en bout de quai au milieu de la cohue de ceux qui descendaient du TGV comme moi, s’arrêtaient en rejoignant un proche venu les chercher, encombrant le passage de leurs valises et ralentissant le flot.
Je l’ai reconnue de loin et elle m’avait vue aussi. Pantalon à pinces kaki, un foulard noué lâche dans l’échancrure d’un blouson court de cuir fauve, col relevé sous ses cheveux courts, elle me souriait tout le temps que j’arrive près d’elle.
Elle a passé les bras sous les miens chargés d’un sac d’un côté, les magazines qui m’avaient occupés durant le trajet de l’autre et m’a serrée contre elle en plaquant un baiser sur ma bouche.
De Charlène, cet accueil ne m’aurait pas surpris et sans doute que j’aurais ri en m’amusant de la réaction des gens autour.
Venant de Christelle, ce baiser au milieu de la foule des passagers qui se retournaient sur nous en nous dépassant avait une saveur bien différente. Elle a relâché la pression de ses lèvres pour balayer mon nez du sien, petit baiser eskimo, en me serrant fort contre elle, plantées au milieu du flot des passagers.
Elle a ri de mes joues cramoisies. Je crois qu’elle s’est trompée sur l’origine de cette rougeur, et s’est écartée de moi, a passé un bras autour de ma taille pour m’entraîner vers l’accès au parking :— T’inquiète pas ! Personne ne te connaît !
Elle avait cru que je rougissais à cause de ce baiser en public ? Franchement, tous ces témoins ne me dérangeaient pas le moins du monde ! Je rougissais de plaisir : que ce soit elle qui soit venue, qu’elle m’accueille d’un baiser.
Je me sentais toute chaude à l’intérieur, avec de petits frissons partout.
Dans l’ascenseur qui nous conduisait au parking, c’est moi qui me suis collée à elle pour un baiser. Je n’avais que ça en tête depuis le quai de la gare, et cette fois si j’ai rougi, c’était de fierté d’avoir osé. Elle haussait les sourcils de surprise et souriait. Le monsieur qui était monté dans la cabine d’ascenseur avec nous s’était détourné en plissant les lèvres de réprobation, sa réaction déclenchant notre fou-rire.
— Charlène n’est pas là ?
— Sa copine est rentrée.
— Sa copine ?
— Tu savais pas ? Elle t’a rien dit ? Elle est avec elle depuis … bientôt deux ans ! Sophia part souvent en mission à l’étranger pour deux ou trois semaines. Elle est rentrée samedi.
— Mais … je croyais … toi et elle …— Charlène et moi ? Non ! On se connaît depuis longtemps ! Et toi … son amie s’en fiche … enfin je crois ! Et puis si elle se fâche, je te défendrai !
— Mais … avec toi ?
— Moi ? Mais … on est amies, c’est tout ! Il n’y a rien entre nous ! T’as bien vu, quand même, qu’il ne se passait rien entre nous !
— Vous étiez … toutes les deux …— Pour toi.
— Ah …C’est vrai que je n’avais jamais rien vu entre Christelle et Charlène, pas un baiser, pas un geste. Je n’avais pas compris leur complicité autour de moi, à cause des inventions de ma collègue à l’hôpital, Cathy.
— T’as l’air déçue ! Tu pensais que Charlène et toi ...
— Non … pas vraiment ! Enfin, qu’on pourrait être amies … je suis un peu larguée ! Et … toi aussi t’as une copine qui va revenir de ‘je sais pas où’ ?
— Ben … c’est vrai, y a une fille. Mais je sais pas trop où j’en suis avec elle. Je la connais pas depuis longtemps, et, elle aussi elle vient de rentrer, aujourd’hui, alors je sais pas.
— Et elle était où ? A l’étranger elle aussi ?
— Non non, à Nantes.
J’étais tellement perturbée par ces histoires que j’avais à peine remarqué qu’elle me tenait les mains, qu’elle était tout près de moi, qu’elle cherchait mon regard, un petit sourire aux lèvres.
Plus je fronçais les sourcils, plus son sourire s’élargissait. J’avais compris ? C’est de moi qu’elle parlait ? Je me souviens seulement que j’avais chaud, très chaud et que trop de choses se bousculaient sous mon crâne.
Et puis elle m’a embrassée. Du bout des lèvres. Elle piquait de petits baisers sur ma bouche et se reculait, elle pressait mes doigts entre ses mains, m’embrassait encore.
Quoi lui dire ? Trop de questions !
Un peu comme une fuite, pour échapper à son regard, parce que je sentais mes yeux piquer un peu, et que je ne savais pas quoi dire, que de toute façon les mots seraient restés coincés au fond de ma gorge, je me suis blottie contre elle, le visage au creux de son cou.
Elle savait pas où elle en était avec moi ? Mais moi non plus je savais pas où j'en étais !
Le premier jour elle m’avait bousculée, parce que Cathy lui avait raconté que c’était ce que je cherchais, et … c’était bien !
La seconde fois elle m’avait pratiquement donnée en pâture à Charlène qui m’avait quasiment violée, et … c’était bien !
Et puis mercredi dernier j’avais dormi tout contre elle, et ça aussi c’était bien. Vraiment bien.
Et ? Et quand je pensais à elle en rentrant sur Paris plus tôt dans l’après-midi, ensuite en la voyant sur quai de la gare qui m’attendait, et là, blottie contre elle, à chaque fois, je sentais les bouffées de chaleur et les frissons me prendre, ma gorge se serrer, et trop de choses tourner en tempête dans ma tête.
— Tu veux faire un bout de route avec moi ?
Elle murmurait tout contre mon oreille, ses bras noués dans mon dos, repoussait mes cheveux du nez pour poser un baiser dans mon cou.
Moi, comme une conne, mes yeux avaient fini de piquer : je pleurais tout doucement sur son épaule. Même pas fichue de lui répondre. Alors je secouais la tête pour dire oui. Oui oui oui ! Bien sûr que je voulais faire un bout de chemin avec elle, même si je savais pas du tout où il allait.
Je sais plus combien de temps elle m’a bercée dans ses bras, debout toutes les deux entre son canapé et sa table ronde.
Mais à un moment, ce début de chemin c’est dans sa chambre qu’il menait. Parce que c’était la chambre et que forcément ça passait par là ? Sans doute, oui, souvent les chemins qu’on suit à deux passent par un lit.
Au début pas de mots, ou des mots qui comptent pas, des mots qui cachent ceux qu’on n’ose pas dire ou qu’on ne sait pas dire, « t’as pas froid ? » , « t’es bien ? », « tu trembles », « elle accouche quand, ta belle-sœur ? », « tu veux un thé ? un café ? », et de petits baisers comme des bises, des baisers en sourire, des baisers calmes, des baisers soufflés entre deux soupirs. Et non, je n’osais toujours pas glisser mes mains sous son gros pull de laine.
Elle a tiré la couverture sur nous, pour nous faire un nid tout chaud où nous blottir, prétexte aussi à changer de position, nous serrer plus près, pour croire que le rouge à nos joues vient de la chaleur nouvelle et pas de nous.
Le gris du soir a doucement envahi la chambre, et le noir de la nuit après. Il a plu, je crois. On était au chaud l’une de l’autre.
Elle m’a parlé d’elle, son travail, ses amours, j’ai parlé de moi, celui que j’avais fui, le seul que j’aie jamais connu, nos jeux et les débordements.
— Tu faisais tout ce qu’il voulait ?
— Presque … je suis partie.
— A quel moment ?
— Il voulait … que je le fasse avec ses copains.
— Que tu baises avec eux ?
— Mmm … et puis un jour, je l’ai trouvé chez nous avec une autre fille … la goutte d’eau ! me suis barrée. Pendant six mois j’habitais chez mon frère et Babou et j’ai demandé ma mutation. Je supportais plus de le croiser, il me relançait tout le temps, il m’attendait à la sortie du boulot.
— Je pourrai, moi, venir te chercher à la sortie du boulot ?
— Ben oui !
— Même si je te bouscule un peu ? C’était … c’était ce que tu voulais, un peu, non ?
— Je savais pas trop ce que je voulais …— Moi je sais ce que je voudrais !
— Quoi ?
— Un baiser, là, tout de suite … et puis un baiser le matin quand on se réveille, prendre le p’tit déj avec toi et essuyer tes épaules après la douche, un baiser tous les matins en partant au boulot, et un autre tous les soirs quand tu rentrerais …— Ça fait beaucoup de baisers !
— Ouais ! Et puis me balader avec toi en te tenant la main, passer le samedi sous la couette … — Tout le samedi ?
— Peut-être aussi le dimanche ! Que tu me déshabilles tout doucement pour caresser mes seins et mon ventre, mes fesses aussi, j’aime bien, et j’aimerai même que tu fasses ça maintenant …— Et toi ? Tu ferais quoi ?
— Eh ! C’est moi qui ai dit prem’ ! Toi … après !
— Christelle … je … j’ai jamais fait ça …— Mais d’abord, je vais faire pipi !
Elle a planté un baiser sur mes lèvres en se redressant et elle m’a laissée toute seule dans son grand lit et le noir de la chambre.
**Christelle, leur première nuit …**Je peux l’avouer, je n’étais pas sûre de la retrouver dans le lit en revenant. Et l’idée qu’elle s’en aille me tordait le ventre. J’ai l’air comme ça … la réputation aussi ? mais en fait je suis une inquiète. Une angoissée.
Depuis la soirée du mercredi, je pensais sans arrêt à elle. Sans arrêt. Et pourtant il ne s’était rien passé entre nous. Presque rien !
Elle n’avait pas bougé quand je suis revenue. Je suis restée debout à côté du lit sans bouger et elle a fini par s’asseoir au bord du lit. J’attendais. Elle s’est levée. Je la voyais à peine. J’avais laissé la porte de la chambre ouverte et la seule lumière venait du couloir.
A quoi je m’attendais ? Je ne savais même pas si elle serait toujours là ou si elle se serait enfuie !
Elle a pris mes joues entre ses mains, qu’est-ce qu’elle tremblait ! Et ce baiser ! Waouh !
Elle m’a déshabillée. Mon gros pull, mon tshirt, mon soutien-gorge, mon pantalon et mon slip, mes chaussettes. Tout ça sans me toucher vraiment, à peine si elle a effleuré ma peau et dégrafant le soutien-gorge et en étirant mon slip pour me l’enlever.
Elle était dans mon dos. Je sentais son souffle sur mes épaules. Elle a pris mes mains dans les siennes pour écarter mes bras et c’est là que tout a commencé.
Ses baisers partout sur mon dos en caressant mes seins, sur mes fesses quand elle s’est agenouillée derrière moi, une main sur mon ventre et l’autre entre mes jambes, toutes légères et curieuses en même temps … Elle prenait tout son temps ! Une torture et un délice ! Je vous dis pas dans quel état j’étais !
Elle ne tremblait plus, moi si !
**Patricia, les yeux brillants …**La chambre était presque plongée dans le noir, juste éclairée de la lumière du couloir. Sans ça, je ne sais pas si j’aurais osé.
Elle avait compris que je ne ferai rien de moi-même ? Qu'il fallait qu'elle décide pour moi ? Sans doute. C'est tout ce que je voulais. Que ce soit sa volonté.
Je voulais tellement lui plaire ! Jamais je n’avais caressé une fille. Je vous l'ai déjà dit. Des bêtises quand on était ados avec Babou, mais on ne se touchait pas, jamais. Des bêtises.
La douceur de sa peau, son parfum, son odeur, ses frissons, ses soupirs.
Au début je l’effleurais à peine, exprès, je me retenais. Je sentais sa chaleur, le parfum de son sexe, et j’étais dans le même état qu’elle, mais je retenais mes gestes. Je sentais mon sang battre, mes tétons se tendre, mes lèvres toutes chaudes et gonflées.
Je l’ai repoussée sur le lit. J’embrassais son ventre, je la sentais se tendre, les muscles durs sous mes lèvres et ma joue. Son odeur de fille, de désir de fille me tournait la tête quand j’ai embrassé son sexe, que je l’ai goûtée, chaude et douce, collante. Je l’aspirais entre mes lèvres, l’ouvrais de ma langue, la plongeais en elle.
Novice à aimer une fille ? Et alors !
Je sentais contre mes joues les longs frissons et je l’entendais gémir au passage de ma langue sur son petit bouton d’amour tout lisse, tout rond.
Elle soulevait son bassin pour se plaquer à ma bouche et je m’échappais en riant, je repoussais les mains qui plongeaient dans mes cheveux.
J’ai continué jusqu’à ce qu’elle supplie, la voix rauque :— S’il te plaît … s’il te plaît chérie …Pour la première fois, j’ai joint une main à ma langue , un, deux, trois doigts plantés en elle, une main sur sa cuisse pour la repousser grande ouverte, mes doigts juste poussés lentement dans son vagin glissant, sans à-coups, pour l’ouvrir, l’étirer, lui faire mal ? non, pas à ce point, mais … la posséder. Elle était tellement mouillée que je ne risquais pas lui faire mal de toute façon même en poussant mes doigts en elle au plus profond que je pouvais.
Et elle a joui. Je sentais les contractions sur mes doigts, le battement du périnée contre mon petit doigt replié.
Moi ! Moi j’avais fait jouir Christelle ! Christelle qui m’avait appelée ‘chérie’ ! J’en aurais pleuré !
« « Encore un peu ? Une autre fois, il se fait tard, pour un dernier petit tour … » »
(A suivre … si vous voulez !)
Misa - 11/2015
« « 4ème partie ! Comme le temps passe … et quelques-uns parmi vous qui venez d’ouvrir cette histoire et n’ont pas lu les précédentes ! Catastrophe !
Comment vous dire … que vous auriez dû ? Ben oui ! Je vais quand même pas tout recommencer … quoique ! vous ne serez pas perdus !
Patricia, Christelle, Charlène … ont les a quittées un mercredi en début de nuit … bien occupées les unes des autres, et nous voilà au dimanche qui suit ! » »
** Babou, dans un café à Nantes …**Elle est venue passer le week-end chez nous. Aucune nouvelles pendant 3 semaines, à peine un texto pour répondre à mes messages, pas un coup de fil, et brusquement elle appelle pour dire qu’elle venait. Bien sûr que j’étais inquiète ! Je m’attendais à … je sais pas ! La retrouver comme elle était partie des mois plus tôt, après avoir quitté Pierrick, un peu cassée.
D’abord cette lettre où elle disait qu’elle avait rencontré des nanas, et que … et puis ce silence ! Oui, j’étais inquiète !
Et puis pas du tout ! Au mieux de sa forme ! Au début j’ai même cru qu’elle se forçait, pour donner le change, mais non … elle allait vraiment bien !
Elle me charriait à cause de mon gros ventre. Elle se foutait de moi parce que je marchais en me dandinant comme un canard, que j’arrivais pas à enfiler mes chaussures, que j’avais envie de faire pipi toutes les heures … J’en étais à 7 mois ! Et j’avais beaucoup pris … trop.
Quand elle avait voulu me câliner, elle s’était mise derrière moi pour me serrer dans ses bras, elle disait « de face, t’es trop loin, j’écraserais le bébé pour te faire des bisous ».
Moi je bouillais, j’avais plein de questions qui me brûlaient les lèvres, mais devant son frère … à la moindre allusion, je pouvais pas m’en empêcher, elle faisait les gros yeux en montrant Pascal qui nous lâchait pas.
J’ai dû attendre le soir. Elle m’a suivie dans la salle de bains quand je suis partie me préparer pour la nuit. Tous les soirs je mettais de la crème, pour éviter les vergetures. Bon … ça a pas marché ! mais j’en mettais, et conne comme pas deux, je continue ! Passons … Elle m’a pris le tube des mains et c’est elle qui m’a massée. Ça a réveillé le bébé ! Elle jouait avec lui. Et puis …— T’étais jalouse, mais là, je suis battue ! Je les masse aussi ?
Elle était dans mon dos. Elle soulevait mes seins de ses deux mains.
— Je ferai toute seule.
— Allez Babou … laisse-moi m’occuper de toi ! A moins que tu préfères que ce soit Pascal ?
— Ça risque pas ! Ton frère … tu le connais … il croit que je suis toute fragile …— Ah ! Si je comprends bien, ça va pas beaucoup mieux.
— Et avec ce que tu as commencé à me raconter, je sais pas si c’est une bonne idée que tu me tripotes !
— Babou !! C’est pas parce que …— Parce que quoi ? Parce que tu t’es découvert un intérêt pour les filles ?
— T’es bête ! Allez ! Enlève ça ! Et puis c’est pas tout, t’as du poil aux pattes ! C’est pour ça que Pascal se met dans son coin du lit : tu lui chatouilles les guiboles !
— Et comment tu veux que je fasse ? T’as bien vu, j’arrive à peine à me chausser !
— Je vais m’occuper de toi ! Laisse-toi dorloter !
— D’accord … mais toi tu me racontes !
Elle m’a raconté comment c’était arrivé … son anniversaire, le bar à filles, l’alcool et ses bêtises avec une des filles, Qu’elle s’était réveillée chez cette fille, Christelle, le lendemain « toute habillée sur un lit qu’elle connaissait pas », son mal de tête …— Il s’est rien passé ?
— Non, pas vraiment …Elle avait fini de me masser la poitrine, je me tenais des deux mains au lavabo pendant qu’elle me massait le dos et les reins. Pascal a passé la tête par la porte pour dire qu’il se couchait et il nous a laissé très vite … ou s’est enfui … ça faisait au moins deux mois qu’il m’avait pas vue en culotte et les seins à l’air … Ils sont tous comme ça, les mecs ? Lui, mon gros ventre lui faisait peur !
— C’est quoi, ça, « pas vraiment » ? ça commence où et ça finit où ?
— Quelques caresses … des baisers …— Et c’est bien ? Je savais pas que t’aimais les filles … c’est nouveau !
— Un accident, Babou. Un accident.
A son sourire que je guettais dans le miroir au-dessus du lavabo, je voyais bien que c’était plus que ça.
— Des caresses ? ça se précise !
Elle se mordait la lèvre en croisant mon regard dans le miroir.
… ses rêves, ses questions, son étonnement … elle n’est pas rentrée dans les détails, en a dit juste assez, elle m’a dit qu’elles les avaient revues, que c’était bien …— Les ? Parce qu’il y en a plusieurs ?
— Mmm … Assieds-toi au bord de la baignoire.
Elle m’a rasé les mollets. Ça faisait un moment que j’y arrivais pas bien.
… elle m’a dit pour sa collègue de travail, j’ai oublié le nom, qui l’avait piégée, l’explication qu’elles ont eue.
— Tu esquives, là ! Explique-moi ce « les » !
En fait, elle ne m’a pas dit ce qu’il se passait entre elles, pas vraiment. Ses mots retenus, son sourire, ses hésitations en disaient plus que des mots.
Et moi je divaguais … nos bêtises quand on était ados, ses histoires, elle à mes pieds qui rasait entre mes cuisses ce qui dépassait de ma culotte … le manque … ça faisait trois mois ? plus ? que Pascal me touchait plus ! Comme s’il avait peur de faire mal au bébé, ou qu’il l’espionne depuis dedans, je sais pas … mais, voilà, j’y pensais ! Et je crois qu’elle y pensait aussi, les regards … si elle m’avait touchée je l’aurais repoussée … mais elle est restée … cool … je l’aurais repoussée mais j’en crevais d’envie. C’est con, non ?
**Patricia aussi m’a parlé de ce week-end …**Ça faisait trop longtemps que je l’avais pas vue. Elle me laissait des messages et moi je me dégonflais de l’appeler. Je répondais par textos.
Le samedi soir, dans la salle de bains, on a parlé. C’était bizarre. C’est la grande sœur que j’ai pas eu … et j’arrivais pas à lui dire ce que je ressentais. Pas de honte, non, mais c’était comme une autre vie, que je vivais loin d’elle, loin de tout ce qu’on avait vécu ensemble … et puis je n’étais pas très sûre de moi.
Juste une histoire de cul, j’aurais pu lui dire. On aurait rigolé ensemble. Mais c’était pas que ça. Christelle, Charlène … comment j’aurais pu lui expliquer ce que je ne comprenais pas très bien moi-même ?
Alors j’en ai dit un peu, juste assez pour qu’elle devine le reste. En ne lui disant pas tout, c’est idiot, j’avais presque l’impression de lui mentir !
Et puis son gros ventre et ses gros seins. Elle était belle ! Mon frère est un imbécile tout coincé ! Je lui en ai touché deux mots le lendemain. Moi, devoir dire à mon grand frère qu’il devait s’occuper de sa femme ! Un comble, non ?
Parce qu’elle était en manque, la pauvre, c’est sûr ! Et sur ce coup-là, elle était aussi bête que lui ! Parce qu’elle lui avait rien dit ! Il a fallu que moi je m’en mêle ! Moi avec ma vie de patachon qui partait dans une drôle de direction ! Pff ! deux imbéciles !
Pendant que je m’occupais d’elle, je rasais le haut de ses cuisses, des mains étrangères sur elle … j’ai bien vu que … ses joues toutes rouges, la tête qu’elle détournait … On aurait pu rigoler, mais on était finalement aussi gênées l’une que l’autre. J’ai bien vu qu’elle mouillait sa petite culotte, et elle devait le sentir aussi. On aurait pu en rire, on n’a pas osé en parler, à cause de mes histoires, bien sûr.
Je ne sais pas si ce que lui ai raconté lui a donné une idée vraie de ce qu’il se passait entre Christelle Charlène et moi, je suis restée … en surface. Et puis quoi, lui raconter leurs baisers, leurs caresses ? Lui dire que moi … que moi je ne les avais jamais touchées ?
Quand je suis allée passer un week-end avec Babou et mon frère, on ne s’était vues que trois fois ! La soirée d’anniversaire, le week-end d’avant quand j’étais passée au bar, et le mercredi précédent. C’est tout. Trois fois. Trois nuits. Bien différentes d’ailleurs entre elles, ces trois nuits ! J’allais quand même pas lui raconter que je m’étais réveillée menottée sur le lit de Christelle la première fois, et que Charlène m’avait sodomisée avec un gode ceinture la seconde ! Et que j’étais retournée chez elle le mercredi précédent malgré ça … ou à cause de ça ? lui dire que ça me plaisait ? Pas question !!
Et puis il y avait eu le mercredi, quand elles m’avaient invitée pour une pizza partie. C’était tellement différent ! Pas de menottes, pas de gode … enfin si, mais rien à voir … elles étaient … gentilles ?
Comment j’aurais pu lui dire ?
Des amies ? Très spéciales, ces amies !
Du cul ? seulement du cul ? Du sexe entre copines ? Peut-être … mais ça ne me satisfaisait pas d’y penser comme ça.
De l’amour ? Tout de suite les grands mots ! J’en savais quoi de l’amour …
Mercredi, quand je les ai rejointes, elles m’attendaient sur le lit et je leur ai fait un strip-tease avant de les rejoindre et de m’installer dans le lit entre Christelle et Charlène.
Et puis Christelle s’était déshabillée aussi.
C’est étonnant, mais c’était la première fois que je la voyais nue et ça m’a fait un effet bizarre quand elle s’est allongée toute nue contre moi, une boule chaude de plaisir.
Depuis ce mercredi, j’y pensais.
Charlène, c’était différent. Une copine ? Quelque chose comme ça. Avec elle, c’était comme un jeu, un jeu olé-olé, d’accord, un jeu de sexe, mais un jeu.
Avec Christelle ? Sans que je sache exactement en quoi, sans trouver les mots pour expliquer, je ressentais autre chose ... il y avait cette boule au ventre, la gorge nouée, et par-dessus tout la crainte de la décevoir.
Christelle avait éteint la lumière. Elles m’ont caressée. Tout doucement. Je dis elles, mais en fait, c’est Charlène qui me caressait, pas Christelle. Elle, se tenait lovée tout contre moi, un bras passé sous mon cou.
Moi je les ai jamais touchées, ni l’une ni l’autre. Pourquoi ? Bonne question !
Gêne ? Honte ? Retenue ? Je ne sais pas l’expliquer.
Je suis rentrée à Paris comme prévu le dimanche en milieu d’après-midi. Bien sûr Babou m’avait fait promettre de l’appeler plus souvent. J’ai promis. Mais j’ai pas fait.
Charlène m’avait amenée à la gare avec la voiture de Christelle à l’aller pour m’économiser les frais de parking, et c’est Christelle toute seule qui est venue me chercher.
Elle m’attendait en bout de quai au milieu de la cohue de ceux qui descendaient du TGV comme moi, s’arrêtaient en rejoignant un proche venu les chercher, encombrant le passage de leurs valises et ralentissant le flot.
Je l’ai reconnue de loin et elle m’avait vue aussi. Pantalon à pinces kaki, un foulard noué lâche dans l’échancrure d’un blouson court de cuir fauve, col relevé sous ses cheveux courts, elle me souriait tout le temps que j’arrive près d’elle.
Elle a passé les bras sous les miens chargés d’un sac d’un côté, les magazines qui m’avaient occupés durant le trajet de l’autre et m’a serrée contre elle en plaquant un baiser sur ma bouche.
De Charlène, cet accueil ne m’aurait pas surpris et sans doute que j’aurais ri en m’amusant de la réaction des gens autour.
Venant de Christelle, ce baiser au milieu de la foule des passagers qui se retournaient sur nous en nous dépassant avait une saveur bien différente. Elle a relâché la pression de ses lèvres pour balayer mon nez du sien, petit baiser eskimo, en me serrant fort contre elle, plantées au milieu du flot des passagers.
Elle a ri de mes joues cramoisies. Je crois qu’elle s’est trompée sur l’origine de cette rougeur, et s’est écartée de moi, a passé un bras autour de ma taille pour m’entraîner vers l’accès au parking :— T’inquiète pas ! Personne ne te connaît !
Elle avait cru que je rougissais à cause de ce baiser en public ? Franchement, tous ces témoins ne me dérangeaient pas le moins du monde ! Je rougissais de plaisir : que ce soit elle qui soit venue, qu’elle m’accueille d’un baiser.
Je me sentais toute chaude à l’intérieur, avec de petits frissons partout.
Dans l’ascenseur qui nous conduisait au parking, c’est moi qui me suis collée à elle pour un baiser. Je n’avais que ça en tête depuis le quai de la gare, et cette fois si j’ai rougi, c’était de fierté d’avoir osé. Elle haussait les sourcils de surprise et souriait. Le monsieur qui était monté dans la cabine d’ascenseur avec nous s’était détourné en plissant les lèvres de réprobation, sa réaction déclenchant notre fou-rire.
— Charlène n’est pas là ?
— Sa copine est rentrée.
— Sa copine ?
— Tu savais pas ? Elle t’a rien dit ? Elle est avec elle depuis … bientôt deux ans ! Sophia part souvent en mission à l’étranger pour deux ou trois semaines. Elle est rentrée samedi.
— Mais … je croyais … toi et elle …— Charlène et moi ? Non ! On se connaît depuis longtemps ! Et toi … son amie s’en fiche … enfin je crois ! Et puis si elle se fâche, je te défendrai !
— Mais … avec toi ?
— Moi ? Mais … on est amies, c’est tout ! Il n’y a rien entre nous ! T’as bien vu, quand même, qu’il ne se passait rien entre nous !
— Vous étiez … toutes les deux …— Pour toi.
— Ah …C’est vrai que je n’avais jamais rien vu entre Christelle et Charlène, pas un baiser, pas un geste. Je n’avais pas compris leur complicité autour de moi, à cause des inventions de ma collègue à l’hôpital, Cathy.
— T’as l’air déçue ! Tu pensais que Charlène et toi ...
— Non … pas vraiment ! Enfin, qu’on pourrait être amies … je suis un peu larguée ! Et … toi aussi t’as une copine qui va revenir de ‘je sais pas où’ ?
— Ben … c’est vrai, y a une fille. Mais je sais pas trop où j’en suis avec elle. Je la connais pas depuis longtemps, et, elle aussi elle vient de rentrer, aujourd’hui, alors je sais pas.
— Et elle était où ? A l’étranger elle aussi ?
— Non non, à Nantes.
J’étais tellement perturbée par ces histoires que j’avais à peine remarqué qu’elle me tenait les mains, qu’elle était tout près de moi, qu’elle cherchait mon regard, un petit sourire aux lèvres.
Plus je fronçais les sourcils, plus son sourire s’élargissait. J’avais compris ? C’est de moi qu’elle parlait ? Je me souviens seulement que j’avais chaud, très chaud et que trop de choses se bousculaient sous mon crâne.
Et puis elle m’a embrassée. Du bout des lèvres. Elle piquait de petits baisers sur ma bouche et se reculait, elle pressait mes doigts entre ses mains, m’embrassait encore.
Quoi lui dire ? Trop de questions !
Un peu comme une fuite, pour échapper à son regard, parce que je sentais mes yeux piquer un peu, et que je ne savais pas quoi dire, que de toute façon les mots seraient restés coincés au fond de ma gorge, je me suis blottie contre elle, le visage au creux de son cou.
Elle savait pas où elle en était avec moi ? Mais moi non plus je savais pas où j'en étais !
Le premier jour elle m’avait bousculée, parce que Cathy lui avait raconté que c’était ce que je cherchais, et … c’était bien !
La seconde fois elle m’avait pratiquement donnée en pâture à Charlène qui m’avait quasiment violée, et … c’était bien !
Et puis mercredi dernier j’avais dormi tout contre elle, et ça aussi c’était bien. Vraiment bien.
Et ? Et quand je pensais à elle en rentrant sur Paris plus tôt dans l’après-midi, ensuite en la voyant sur quai de la gare qui m’attendait, et là, blottie contre elle, à chaque fois, je sentais les bouffées de chaleur et les frissons me prendre, ma gorge se serrer, et trop de choses tourner en tempête dans ma tête.
— Tu veux faire un bout de route avec moi ?
Elle murmurait tout contre mon oreille, ses bras noués dans mon dos, repoussait mes cheveux du nez pour poser un baiser dans mon cou.
Moi, comme une conne, mes yeux avaient fini de piquer : je pleurais tout doucement sur son épaule. Même pas fichue de lui répondre. Alors je secouais la tête pour dire oui. Oui oui oui ! Bien sûr que je voulais faire un bout de chemin avec elle, même si je savais pas du tout où il allait.
Je sais plus combien de temps elle m’a bercée dans ses bras, debout toutes les deux entre son canapé et sa table ronde.
Mais à un moment, ce début de chemin c’est dans sa chambre qu’il menait. Parce que c’était la chambre et que forcément ça passait par là ? Sans doute, oui, souvent les chemins qu’on suit à deux passent par un lit.
Au début pas de mots, ou des mots qui comptent pas, des mots qui cachent ceux qu’on n’ose pas dire ou qu’on ne sait pas dire, « t’as pas froid ? » , « t’es bien ? », « tu trembles », « elle accouche quand, ta belle-sœur ? », « tu veux un thé ? un café ? », et de petits baisers comme des bises, des baisers en sourire, des baisers calmes, des baisers soufflés entre deux soupirs. Et non, je n’osais toujours pas glisser mes mains sous son gros pull de laine.
Elle a tiré la couverture sur nous, pour nous faire un nid tout chaud où nous blottir, prétexte aussi à changer de position, nous serrer plus près, pour croire que le rouge à nos joues vient de la chaleur nouvelle et pas de nous.
Le gris du soir a doucement envahi la chambre, et le noir de la nuit après. Il a plu, je crois. On était au chaud l’une de l’autre.
Elle m’a parlé d’elle, son travail, ses amours, j’ai parlé de moi, celui que j’avais fui, le seul que j’aie jamais connu, nos jeux et les débordements.
— Tu faisais tout ce qu’il voulait ?
— Presque … je suis partie.
— A quel moment ?
— Il voulait … que je le fasse avec ses copains.
— Que tu baises avec eux ?
— Mmm … et puis un jour, je l’ai trouvé chez nous avec une autre fille … la goutte d’eau ! me suis barrée. Pendant six mois j’habitais chez mon frère et Babou et j’ai demandé ma mutation. Je supportais plus de le croiser, il me relançait tout le temps, il m’attendait à la sortie du boulot.
— Je pourrai, moi, venir te chercher à la sortie du boulot ?
— Ben oui !
— Même si je te bouscule un peu ? C’était … c’était ce que tu voulais, un peu, non ?
— Je savais pas trop ce que je voulais …— Moi je sais ce que je voudrais !
— Quoi ?
— Un baiser, là, tout de suite … et puis un baiser le matin quand on se réveille, prendre le p’tit déj avec toi et essuyer tes épaules après la douche, un baiser tous les matins en partant au boulot, et un autre tous les soirs quand tu rentrerais …— Ça fait beaucoup de baisers !
— Ouais ! Et puis me balader avec toi en te tenant la main, passer le samedi sous la couette … — Tout le samedi ?
— Peut-être aussi le dimanche ! Que tu me déshabilles tout doucement pour caresser mes seins et mon ventre, mes fesses aussi, j’aime bien, et j’aimerai même que tu fasses ça maintenant …— Et toi ? Tu ferais quoi ?
— Eh ! C’est moi qui ai dit prem’ ! Toi … après !
— Christelle … je … j’ai jamais fait ça …— Mais d’abord, je vais faire pipi !
Elle a planté un baiser sur mes lèvres en se redressant et elle m’a laissée toute seule dans son grand lit et le noir de la chambre.
**Christelle, leur première nuit …**Je peux l’avouer, je n’étais pas sûre de la retrouver dans le lit en revenant. Et l’idée qu’elle s’en aille me tordait le ventre. J’ai l’air comme ça … la réputation aussi ? mais en fait je suis une inquiète. Une angoissée.
Depuis la soirée du mercredi, je pensais sans arrêt à elle. Sans arrêt. Et pourtant il ne s’était rien passé entre nous. Presque rien !
Elle n’avait pas bougé quand je suis revenue. Je suis restée debout à côté du lit sans bouger et elle a fini par s’asseoir au bord du lit. J’attendais. Elle s’est levée. Je la voyais à peine. J’avais laissé la porte de la chambre ouverte et la seule lumière venait du couloir.
A quoi je m’attendais ? Je ne savais même pas si elle serait toujours là ou si elle se serait enfuie !
Elle a pris mes joues entre ses mains, qu’est-ce qu’elle tremblait ! Et ce baiser ! Waouh !
Elle m’a déshabillée. Mon gros pull, mon tshirt, mon soutien-gorge, mon pantalon et mon slip, mes chaussettes. Tout ça sans me toucher vraiment, à peine si elle a effleuré ma peau et dégrafant le soutien-gorge et en étirant mon slip pour me l’enlever.
Elle était dans mon dos. Je sentais son souffle sur mes épaules. Elle a pris mes mains dans les siennes pour écarter mes bras et c’est là que tout a commencé.
Ses baisers partout sur mon dos en caressant mes seins, sur mes fesses quand elle s’est agenouillée derrière moi, une main sur mon ventre et l’autre entre mes jambes, toutes légères et curieuses en même temps … Elle prenait tout son temps ! Une torture et un délice ! Je vous dis pas dans quel état j’étais !
Elle ne tremblait plus, moi si !
**Patricia, les yeux brillants …**La chambre était presque plongée dans le noir, juste éclairée de la lumière du couloir. Sans ça, je ne sais pas si j’aurais osé.
Elle avait compris que je ne ferai rien de moi-même ? Qu'il fallait qu'elle décide pour moi ? Sans doute. C'est tout ce que je voulais. Que ce soit sa volonté.
Je voulais tellement lui plaire ! Jamais je n’avais caressé une fille. Je vous l'ai déjà dit. Des bêtises quand on était ados avec Babou, mais on ne se touchait pas, jamais. Des bêtises.
La douceur de sa peau, son parfum, son odeur, ses frissons, ses soupirs.
Au début je l’effleurais à peine, exprès, je me retenais. Je sentais sa chaleur, le parfum de son sexe, et j’étais dans le même état qu’elle, mais je retenais mes gestes. Je sentais mon sang battre, mes tétons se tendre, mes lèvres toutes chaudes et gonflées.
Je l’ai repoussée sur le lit. J’embrassais son ventre, je la sentais se tendre, les muscles durs sous mes lèvres et ma joue. Son odeur de fille, de désir de fille me tournait la tête quand j’ai embrassé son sexe, que je l’ai goûtée, chaude et douce, collante. Je l’aspirais entre mes lèvres, l’ouvrais de ma langue, la plongeais en elle.
Novice à aimer une fille ? Et alors !
Je sentais contre mes joues les longs frissons et je l’entendais gémir au passage de ma langue sur son petit bouton d’amour tout lisse, tout rond.
Elle soulevait son bassin pour se plaquer à ma bouche et je m’échappais en riant, je repoussais les mains qui plongeaient dans mes cheveux.
J’ai continué jusqu’à ce qu’elle supplie, la voix rauque :— S’il te plaît … s’il te plaît chérie …Pour la première fois, j’ai joint une main à ma langue , un, deux, trois doigts plantés en elle, une main sur sa cuisse pour la repousser grande ouverte, mes doigts juste poussés lentement dans son vagin glissant, sans à-coups, pour l’ouvrir, l’étirer, lui faire mal ? non, pas à ce point, mais … la posséder. Elle était tellement mouillée que je ne risquais pas lui faire mal de toute façon même en poussant mes doigts en elle au plus profond que je pouvais.
Et elle a joui. Je sentais les contractions sur mes doigts, le battement du périnée contre mon petit doigt replié.
Moi ! Moi j’avais fait jouir Christelle ! Christelle qui m’avait appelée ‘chérie’ ! J’en aurais pleuré !
« « Encore un peu ? Une autre fois, il se fait tard, pour un dernier petit tour … » »
(A suivre … si vous voulez !)
Misa - 11/2015
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