Pour le meilleur et pour le pire
Récit érotique écrit par J A [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 20-06-2022 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Pour le meilleur et pour le pire
Savez-vous à quel point c’est difficile d’être le seul célibataire au sein d’un groupe d’amis mariés ? Vous peut-être pas, mais moi je vous confirme que j’en bave. C’est une période où les copains sont mariés depuis peu et qu’ils essayent de vous caser avec les copines, cousines, collègues et autres connaissances de leurs femmes. Dans peu de temps les activités entre couples prendront le dessus, puis il y aura les enfants et moi, si je suis toujours célibataire, j’en serai exclu car plus du tout en phase avec eux.
En attendant, ils m’invitent à dîner régulièrement à tour de rôle, pour me présenter des candidates au poste d’épouse. J’essaye de m’esquiver tant que faire se peut mais c’est peine perdue, mes potes sont acharnés et leurs femmes c’est pire encore.
Ces potentielles conjointes sont mignonnes voire belles, mais il n’y a pas que la beauté dans la vie, ce n’est même pas primordial. Je ne cherche pas les coups d’un soir, mais être en syntonie et développer une vraie relation. Pendant ces repas, j’ai rencontré une femme qui confond la Suisse et la Suède, une végane qui lit l’avenir dans le marc de café, ou encore une allumée qui croit que l’on guérit toutes les maladies avec des huiles essentielles et les autres postulantes sont à l’avenant. J’exagère un peu, elles ne sont pas toutes bizarres, mais ça ne colle jamais.
Je l’avais trouvée ma moitié et je l’ai perdue, par manque de « cojones » comme dit Pablo mon partenaire de jeux en ligne. Le pire c’est qu’il a raison. Mais avant d’aller plus loin, je vais vous présenter mes amis, que je connais depuis la fin du primaire, et leurs conjointes.
Paul et Noémie. Lui est un adepte de bons petits plats et de bière. Rondouillard, distrait et bon enfant. Elle c’est un ancien mannequin, aigrie car remplacée par des jeunettes et qui a trouvé le pigeon idéal pour la prendre en charge. Elle pose un regard réprobateur et méprisant sur tout ce qui l’entoure. Je l’imagine bien baiser en étoile de mer, passive mais lançant un regard courroucé à mon pote pendant qu’il essaye de lui enfiler sa petite queue (je l’ai vu nu sous la douche, après le sport).
Jacques et Isabelle. C’est un type carré, sérieux qui a toujours du mal à se dérider. Que fait-il avec cette fofolle ? Je me le demande. Elle a toujours une multitude de projets en cours et n’en finit aucun. Discuter avec elle est un calvaire, elle saute du coq à l’âne sans arrêt et ne finit jamais une histoire. Elle, je la vois plutôt baiser en changeant non-stop d’idée : fellation, missionnaire, levrette, sodomie, sous la douche, sur le lit, sur le canapé, dans la cuisine. J’espère que mon copain arrive quand même, entre deux changements, à prendre son pied.
Marc et Lisa. C’est un sportif, adepte de tous les régimes protéinés et détox, qui mélange une multitude de trucs bizarres, les mixe et les boit. Dégueu ! Sa femme est une pile électrique qui ne peut rester sans rien faire, c’est dur de la suivre. Elle doit chevaucher mon ami telle une amazone, en essayant de lui extraire jusqu’à la dernière goutte de sperme. Du coup je comprends un peu mieux les habitudes diététiques de mon pote.
Christophe et Sophie. C’est mon meilleur ami, le tombeur par excellence, aucune ne lui résiste. Quand nous étions plus jeunes, on pariait sur la durée de ses relations. Il fallait compter en jours et parfois en heures. On revoyait rarement la même fille, mais il en avait toujours une pendue à son bras. Qu’il se range en épousant Sophie nous a tous étonnés. Quant à elle, ses préférences en matière de sexe j’aurais préféré connaître de première main. C’est la fille de mes rêves, celle que je voyais même devenir la mère de mes enfants. Suis-je fleur bleue ? Oui et je l’ai perdue car j’ai trop tardé.
Revenons un an en arrière. Je suis consultant en analyse de réseaux informatiques, je travaille seul et je n’ai pas de bureau. C’est à cette époque que j’ai rencontré Sophie dans une entreprise qui m’avait mandaté pour un projet de développement. Elle était belle, intelligente et drôle ; je suis tombé sous le charme.
J’ai vaincu ma timidité et je l’ai invitée à sortir. Pendant quelques semaines nous nous sommes vus régulièrement : restos, promenades, ciné, plage et même un bowling. J’étais de plus en plus mordu et j’avançais lentement mes pions. J’ai toujours cherché la vraie, la seule, l’unique et je pensais l’avoir trouvée. Sophie semblait apprécier que je n’essaye pas de lui écarter les cuisses au plus vite. Nos discussions étaient passionnantes et nous étions d’accord sur pratiquement tout.
Il n’y avait pas eu plus de quelques bisous en guise de salut, mais j’étais prêt à me lancer. Ce soir-là, je l’avais invitée dans un très bon restaurant, puis nous étions allés dans un pub que je connaissais. J’ai toujours eu peur de tout faire foirer en me précipitant, mais je pensais enfin lui proposer un dernier verre chez moi.
C’est à ce moment que Christophe était apparu. Il m’avait vu, était venu me saluer, s’était présenté à Sophie, puis sans-gêne il s’était installé avec nous sans que je ne puisse l’en dissuader. Il s’était immiscé dans notre conversation et malgré mes piètres efforts j’en avais rapidement été exclu.
Christophe avait charmé Sophie qui ne m’avait plus prêté la moindre attention. Je m’étais donc retrouvé à tenir la chandelle à la soirée que j’avais soigneusement organisée. Je suis un ami fidèle, je n’avais donc fait aucune remarque quand il l’avait invitée à boire un verre chez lui, surtout qu’elle avait accepté tellement vite, que je n’avais pas eu le temps de dire quoi que ce soit. Elle ne m’avait même pas salué en partant, lui m’avait fait un clin d’œil complice. Ce salaud savait qu’elle me plaisait et il voulait simplement démontrer qu’il était meilleur que moi. Il a toujours eu un esprit de compétition féroce dont je suis totalement dénué. L’alcool aidant à oublier, j’avais donc fini la soirée seul et complètement bourré. La femme de ma vie venait de partir avec mon meilleur ami. Je ne pouvais pas vraiment leur en vouloir, nous n’étions pas en couple.
Je n’avais répondu à aucun des messages de Sophie pendant le week-end et lundi matin je n’étais pas passé la voir à son bureau, j’avais travaillé à fond pour finir mon mandat au plus vite. Quand elle était venue me chercher un peu avant midi pour aller manger, j’avais prétexté du travail pour refuser. Elle avait eu l’air déçue et surprise par ma réponse. J’avais passé le reste de la semaine à l’esquiver pendant que je finissais mon boulot. Je ne pensais plus la revoir étant donné la consommation féminine de Christophe, mais j’avais tort. À notre grand étonnement à tous, leur relation dura des mois jusqu’à ce qu’ils nous annoncent leurs fiançailles et leur futur mariage.
Cela dure depuis un, an mais heureusement le temps guérit les peines de cœur, enfin presque. Je suis poli, souriant mais distant avec elle, ce qui semble toujours l’étonner. J’ai refusé les quelques sorties en amis qu’elle m’a proposé. Elle ne semble pas comprendre pourquoi notre complicité a disparu et pourquoi je la traite comme n’importe laquelle des épouses de mes copains.
Bref, revenons à nos moutons. Samedi 10h30, je traîne au lit car j’ai la flemme de me lever. À mon grand étonnement on sonne, je vais à la porte, regarde par le judas et vois Marc. J’ouvre la porte et découvre qu’il est accompagné de Sophie. Ils sont bouleversés et on voit qu’ils ont pleuré tous les deux. Ils rentrent rapidement sans être invités.
- Qu’est-ce qu’il y a ? C’est quoi ces têtes d’enterrement ?
Ils se regardent pour savoir lequel commence. C’est Sophie qui se lance.
- Christophe me trompe.
Marc se racle la gorge et déglutit péniblement avant de parler à son tour.
- Avec Lisa.
J’avoue que je suis sur le cul. Bon, Christophe ce n’est pas étonnant, le connaissant ce ne doit pas être la première fois. En revanche Lisa… quoi qu’en y réfléchissant bien, son hyperactivité doit également s’étendre au sexe et Marc ne lui suffit probablement pas. C’est un de ces jours où je suis content d’être célibataire.
- Comment l’avez-vous découvert ?
- On s’est croisés ce matin au supermarché avec Marc. On a discuté et commenté en passant, l’absence simultanée de nos conjoints. Christophe pour un congrès et Lisa pour une formation.
- Et alors ? Pas de quoi fouetter un chat.
- Mêmes dates, même ville, même hôtel ?
- Bon c’est vrai, mais c’est peut-être le hasard.
- Marc a appelé l’hôtel en demandant qu’on lui passe la chambre de Lisa. Il n’y avait aucune réservation à son nom.
- Tu vois elle est ailleurs.
- J’ai appelé à mon tour et j’ai demandé la chambre de Christophe. C’est Lisa qui a répondu, on l’a reconnue tous les deux. J’ai répondu d’une voix aigüe que je cherchais M. Paul Pote. Elle m’a répondu qu’il n’y avait aucun M. Pote et elle a raccroché.
- Ah d’accord. Et maintenant ?
- On ne savait pas quoi faire, alors on est venus chez toi pour… réfléchir. On est sous le choc, perdus et on a besoin d’un autre avis.
Mon samedi matin commence sous les meilleurs auspices, je sens que ça va être un week-end pourri. J’ai encore une question pour eux.
- Ils rentrent quand ?
- Christophe tard ce soir, selon ce qu’il m’a dit.
- Lisa aussi – précise Marc.
Je ne sais pas quoi leur dire ou leur conseiller, mais ils ont surtout besoin d’une oreille compatissante et attentive qui les écoute. Ils passent en revue leurs vies, leur incompréhension, parlent de réconciliation, de vengeance et de divorce. L’heure de l’apéro est arrivée et elle dure tout l’après-midi. En début de soirée, nous sommes tous ivres. Je traîne difficilement Sophie somnolente jusqu’à mon lit. Marc ronfle sur le canapé, je vais donc me reposer dans mon bureau, sur mon fauteuil relax.
Le lendemain à l’aube, la sonnette et des coups sur la porte me réveillent. J’ai une gueule de bois carabinée et ce ne sont pas les beuglements « OUVREZ POLICE » qui me soulagent. Je me traîne jusqu’à la porte et l’ouvre en grand. Plusieurs hommes en uniforme et en civil se précipitent à l’intérieur en me bousculant. Ils se dispersent dans mon appartement et commencent à fouiller. Deux d’entre eux me coincent contre le mur et me demandent de m’identifier, ce que je suis incapable de faire dans mon état.
Ils réveillent Sophie et Marc et nous transfèrent au poste, pour interrogatoire-témoignage-discussion. J’avoue que je n’ai pas bien compris la nuance. Ce que je finis par comprendre après plusieurs tasses de café, c’est que Christophe a été sauvagement agressé tard hier soir à son retour chez lui. Les flics sont remontés à son séjour à l’hôtel, à la femme qui l’accompagnait et après interrogatoire, à son mari Marc principal suspect. Ce matin son portable a été localisé dans mon immeuble, moi identifié comme un proche et ils ont débarqué. Trouver la femme de la victime chez moi a renforcé leurs soupçons de complot criminel.
Je m’efforce de leur faire comprendre toute la situation : adultère, larmes, beuverie et gueule de bois. Je parle de Christophe en faisant remarquer que c’est un coureur et que des maris cocus, il n’y en a certainement pas qu’un. Après des heures de discussion ou d’interrogatoire, ce n’est toujours pas clair, on m’autorise à rentrer chez moi en me demandant de rester à disposition de la justice.
Selon les infos qu’on m’a données, Christophe a été assommé et l’agresseur s’est acharné sur son visage qui est en bouillie. Quelle que soit l’habilité des chirurgiens, il n’aura plus jamais figure humaine.
Trois semaines plus tard le coupable court toujours et les médias font les choux gras avec cette histoire de sexe et de sang. J’ai eu un nouveau choc quand Paul et Jacques ont été convoqués au poste, en tant que cocus potentiellement suspects. Noémie et Isabelle étaient aussi les maîtresses de Christophe. Ce salaud ne respectait rien ni personne, pas même ses amis.
Paul dégoûté a mis Noémie à la porte. Jacques a quitté Isabelle et a logé chez moi quelques jours avant de trouver un studio à louer. Marc et Lisa ont longuement discuté et c’est elle qui a quitté le domicile conjugal. Christophe a brisé trois couples, quatre en comptant le sien. Combien d’autres couples et de familles a-t-il détruits ? Je ne sais pas mais c’est bien triste.
Tous les trois nous avons rapidement été disculpés par nos alibis mutuels, nos portables qui n’avaient pas bougé et les analyses qui montraient un taux d’alcool encore très élevé le lendemain matin. Nous n’avions pas été en mesure de faire quoi que ce soit la veille au soir.
Quelques jours plus tard, en rentrant de mon travail, j’ai la surprise de trouver Sophie qui m’attend devant la porte. Cela fait presque un mois que nous avons été réveillés par la police et nous ne nous sommes pas revus depuis.
- Salut.
- Salut. Je t’attendais depuis un petit moment, j’espère que je ne te dérange pas ?
- Non pas de souci. Tu as besoin de quelque chose ?
- Non je veux juste discuter.
- D’accord.
Une fois à l’intérieur je pose mes affaires et lui offre quelque chose à boire ; elle décline et s’assoit sur le canapé. Je prends place à mon tour.
- Avant que je ne rencontre Christophe, on sortait souvent ensemble, on avait une belle amitié et une grande complicité. Tu t’en rappelles ?
- Oui bien sûr.
- Pourquoi est-ce que tu n’avais pas tenté de sortir avec moi ?
- Je prenais mon temps pour qu’on apprenne à se connaître et je pensais que tu appréciais cela.
- Oui, mais pourquoi n’as-tu rien fait quand on a rencontré Christophe ?
- J’ai bien essayé mais tu m’as ignoré dès qu’il est arrivée et quand il t’a proposé d’aller baiser, tu as littéralement sauté sur l’occasion et tu as même oublié de me saluer en partant.
- Non, il ne m’a pas proposé de baiser.
- Tu n’es plus une gamine, boire un dernier verre chez lui, c’était baiser.
- Bon d’accord. Mais les jours suivants tu n’as rien fait.
- Tu étais avec Christophe. Qu’aurais-je dû faire selon toi ?
- Garder le contact. On était bien ensemble, mais tu m’as évité à partir de ce jour.
- C’est vrai, mais ce soir-là tu m’avais laissé tomber et tu étais partie baiser avec lui.
- Je n’ai rien fait de mal, on n’était pas ensemble toi et moi, juste amis.
- Exact et c’était clair que tu ne voulais pas aller plus loin avec moi.
- Non ce n’est pas vrai, on aurait quand même pu continuer à se fréquenter après l’épisode avec Christophe et voir où cela pouvait nous mener. Ce soir-là, c’était un coup de folie, il n’y avait aucun sentiment, juste du sexe et même pas exceptionnel.
- Je cite Christophe : « Sophie est une bonne suceuse, pas la meilleure que j’aie connu mais elle avale tout sans se poser de questions et elle te nettoie bien la queue après. C’est pratique pour se faire discrètement vider les couilles où qu’on soit ». Ou encore : « elle était vierge du cul, mais je l’ai facilement convaincue d’essayer, elle n’attendait que ça. Elle soufflait comme une locomotive à vapeur au fur et à mesure que je lui enfonçais ma queue. Elle a adoré que je lui défonce l’anus, je l’ai bien fait jouir cette salope ».
Sophie est livide, elle vient de comprendre que Christophe m’avait raconté leur première nuit et elle se sent humiliée par ses propos. Mon pote s’était toujours vanté de ses exploits et comme il savait que Sophie me plaisait, il ne m’avait épargné aucun détail. Après ça, essayer de me mettre en couple avec elle et que mon ami me demande si j’appréciais le cul qu’il avait si bien ouvert avec sa grosse bite, n’était pas une expérience que j’avais souhaité tenter.
- … je…
- Écoute, il y a un an tu as fait ton choix, pour le meilleur et pour le pire, alors ne viens pas me reprocher ce que j’ai fait ou ce que j’aurais pu faire.
- Oui… mais maintenant on pourrait…
- Tu es mariée à Christophe et je ne suis pas comme lui. Toi et moi étions juste amis et, comme tu me l’as fait remarquer, nous ne nous étions engagés à rien l’un envers l’autre. Tu as décidé de partir avec l’homme de ta vie et j’ai respecté ta décision, alors grand bien te fasse.
Mon ton ironique et l’insulte à peine déguisée ne lui ont pas échappé. Le passé est mort et enterré, il n’y a plus rien à dire. Je la dirige poliment mais fermement vers la porte. Elle s’arrête sur le pas de porte et se retourne, mais avant qu’elle puisse parler je l’interromps.
- Salut, plein de bonnes choses pour la suite.
Avant qu’elle ne réponde, je lui ferme la porte au nez. Une page de ma vie se tourne définitivement et s’il me restait des sentiments pour Sophie, ils viennent de disparaître. Je n’avais jamais réalisé à quel point j’avais besoin de lui dire ses quatre vérités, j’ai l’impression d’avoir un poids en moins sur les épaules.
Deux mois ont passé et personne n’a donné de ses nouvelles. Tous les copains veulent oublier les trahisons et les adultères qui ont dévasté leurs vies. Rester en contact et nous revoir ne ferai que raviver les souvenirs et la douleur. Ce salaud de Christophe a fait exploser notre groupe de copains. Moi je me demande combien de mes ex il a baisé, toutes probablement. Si je m’étais déclaré plus tôt à Sophie, aujourd’hui je serais cocu et divorcé comme les autres, je n’ai aucun doute là-dessus. Finalement, je ne regrette pas d’avoir pris mon temps avec elle, car je suis le seul à m’en être bien tiré.
Je suis sur le point de finir un mandat dans une entreprise. C’est sympa et je m’entends bien avec la secrétaire de direction, Jessica. On bavarde, on plaisante, on se retrouve même à la machine à café parfois, mais je garde mes distances. Chat échaudé…
Ce matin je passe dans le bureau du directeur pour l’informer que je finirai ce soir et qu’il aura mon rapport dans le courant de la semaine prochaine. En sortant je m’arrête au bureau de Jessica.
- Voilà, c’est mon dernier jour, je ne vais plus venir t’embêter. Je voulais te saluer avant de partir.
Elle me regarde avec colère, elle semble d’une humeur de chien et je me demande ce que je lui ai fait. Soudain elle explose.
- Merde putain ! Ça fait trois semaines que j’attends. Je sais que je te plais et je t’ai fait comprendre que c’était réciproque. Alors, qu’est-ce que tu attends pour m’inviter au resto, au ciné, boire un verre, n’importe quoi ?
Là pour le coup, je n’ai rien vu venir. Je dois avoir développé une sorte de cécité vis-à-vis du sexe opposé. Ignorer Sophie pendant un an pour que mes sentiments s’estompent, est devenu une habitude inconsciente avec toutes les femmes. Pas d’attentes, pas de rejet, pas de souffrance.
- Ah… heu oui… heu…
- Bon, j’ai compris. Ton numéro de portable est dans nos dossiers. Je vais t’envoyer mon adresse et je t’attends à 19h30 précises. Je te laisse choisir le restaurant.
- Ah… heu oui.
Je retourne à mon boulot complètement retourné, essayant de comprendre ce qui vient de se passer. C’est vrai que Jessica me plaît, beaucoup même, mais je ne l’avais pas vraiment réalisé, je la regardais à travers un filtre derrière lequel je me protégeais.
Je finis ma journée de travail en mode automatique, totalement perdu dans mes pensées, je ressasse mes discussions avec Jessica ces dernières semaines. Qu’est-ce que j’ai dit ? Qu’est-ce que j’ai fait ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Je ne sais pas tout est confus.
En sortant, je panique, il faut que je réserve le restaurant, il faut que je me douche, il faut que je m’habille, il faut que je passe la prendre, il faut… il faut… il faut...
À 19h35 je sonne à sa porte, j’espère que ce n’est pas une maniaque de la ponctualité. Quand elle ouvre, j’attends devant la porte avec un bouquet de roses jaunes à la main, chose qu’elle semble apprécier. Ouf ! J’ai pensé à la dernière minute de ne pas arriver les mains vides. Je me sens gauche et emprunté comme si je n’avais jamais fréquenté une femme ou plutôt, comme si j’avais oublié comment faire.
- Bonsoir. C’est gentil merci, il ne fallait pas.
Les souvenirs reviennent peu à peu. En langage féminin ça veut dire : tu viens de sauver ta peau, c’était la moindre des choses. Elle me regarde de la tête aux pieds et là aussi je crois que je réussis à passer l’examen. Je suis stressé et angoissé, j’ai l’impression d’être au tribunal. Jusque-là ça va, pourvu que ça dure.
Le restaurant que j’ai choisi est excellent et je marque encore des points. Ouf à nouveau ! Pour la suite j’ai choisi un bar sympa, ambiance années 80, pari risqué qui semble lui plaire. Je n’ai rien prévu pour la suite, on se connait à peine et je temporise toujours.
- C’était une soirée très sympa, j’ai beaucoup apprécié. Tu me raccompagnes ?
- Oui bien sûr.
Parfait, mon programme était suffisant, je m’en tire bien. Galamment je lui ouvre la portière de la voiture et je la ramène chez elle. Arrivés, je me gare et retourne l’aider à sortir.
- Merci. Tu montes boire un dernier verre n’est-ce pas ?
- Ah… heu… oui.
L’étonnement doit se lire sur mon visage et elle me prend sûrement pour un débile. Elle doit avoir pitié de moi et me ménage avant de me renvoyer. Elle espérait probablement que je refuse poliment. Trop tard pour changer ma réponse, je monte donc avec elle. Devant la porte elle me sourit et l’ouvre. Je la suis à l’intérieur et me retrouve dans un charmant salon très accueillant. Jessica se plante devant moi et je reste comme un idiot à la regarder sans rien faire.
- C’est dingue à quel point tu es timide.
Sur ces mots, elle passe sa robe par-dessus sa tête pour se retrouver en petite culotte, elle ne porte pas de soutien-gorge. Elle retire vite son dernier rempart pour paraître nue devant moi. Ses seins sont magnifiques et son sexe légèrement bombé est complètement épilé, laissant apparaître une jolie fente d’où rien ne dépasse. Elle a un corps sublime. Je réalise soudain qu’elle attend quelque chose de moi.
- Tu… tu es superbe. Magnifique.
Elle a l’air d’apprécier ma réponse et mon air extatique. Elle fait un pas vers moi, se met à genoux, défait ma ceinture et baisse mon pantalon et mon boxer. Je n’avais pas remarqué mais je suis déjà en semi-érection. Elle regarde, semble apprécier ce qu’elle voit, se penche en avant et englouti tout ce qu’elle peut.
La sensation est divine. Ces lèvres qui m’aspirent, cette bouche chaude et humide qui m’englouti et cette langue qui me caresse, je n’arrive pas à me retenir longtemps et je sens monter un orgasme irrésistible. J’essaye de sortir de sa bouche. Elle lève les yeux vers moi, mais s’accroche à mon sexe.
Je me cambre et me vide dans sa bouche pendant qu’elle avale. J’ai l’impression que mon plaisir est sans fin. Je rouvre les yeux et titube car, mes chevilles sont emprisonnées dans mon pantalon et que je n’ai aucune liberté de mouvement. Je dois avoir l’air ridicule à battre des bras dans tous les sens, pour éviter de tomber sur Jessica.
- C’était du rapide, tu en avais vraiment besoin.
- Je… heu… oui.
- À moi maintenant.
Elle m’agrippe pendant que je fini de me déshabiller et me tire jusqu’à sa chambre. Elle m’entraîne sur le lit tout en m’embrassant. Je la caresse en regrettant de ne pas avoir plus de mains, frustré de ne pouvoir la toucher partout en même temps. Puis doucement mais fermement Jessica pousse ma tête entre ses cuisses largement ouvertes et je découvre sa merveilleuse intimé.
Ma langue se déplace de bas en haut tout en s’arrêtant régulièrement pour titiller son clitoris. Après l’avoir lubrifiée avec ma langue, je la pénètre de mes doigts lentement, doucement pendant que je pince son petit bouton du bout de mes lèvres, avant de recommencer à le lécher. Son orgasme est aussi rapide que fort. Elle pose ses mains sur ma tête, tout en la serrant entre ses cuisses.
Qu’elle est belle après avoir joui. Les yeux fermés, le visage détendu, elle ressemble à une déesse. Sa respiration se calme tandis que son plaisir reflue. Elle baisse son regard vers moi avec le plus beau sourire que j’aie jamais vu. Cela me fait du bien de la voir me regarder ainsi.
Les femmes sont vraiment multi orgasmiques. Nous les hommes il n’y a qu’à l’adolescence où nous pouvons multiplier les érections et avec l’âge il nous faut une pause de plus en plus longue. Il n’y a que dans les récits, de HDS par exemple, que les hommes sont capables d’enchaîner érections et orgasmes pendant des heures. Je ne tiens pas compte du dopage aux petites pilules bleues, bien sûr.
Je colle à nouveau mon visage sur son sexe et recommence depuis le début. Cette fois ma langue descend plus bas pour bien humidifier ses fesses et me permettre d’y introduire également un doigt. Apparemment, elle aime cette caresse car je ne tarde pas à sentir les contractions de son ventre, pendant qu’elle hurle son plaisir. Incroyable il est encore plus fort que le précédent. Je me fais une joie de recommencer plusieurs fois, avant que pantelante elle me supplie d’arrêter. Je me couche à côté d’elle et je la caresse, je veux rester au contact de son corps. Une fois calmée, le regard qu’elle pose sur moi m’électrise, j’y vois une promesse, un espoir.
Elle dirige sa main entre mes jambes, prend mon sexe en main et me masturbe en douceur. Ma réaction immédiate la fait sourire. Elle se penche de l’autre côté et fouille sa table de chevet, sans trouver ce qu’elle cherche. Elle se tourne vers moi.
- Tu as une capote ?
- Non.
- Tu n’avais pas prévu de coucher avec moi ?
- Euh… non.
- Tu es désarmant de naïveté.
Elle reprend ses fouilles de plus belle, trouve quelque chose, la regarde et la jette par terre.
- Merde périmée.
Énervée elle commence à vider le tiroir par terre quand soudain elle pousse un cri et se tourne vers moi une capote à la main.
- Désolée je n’ai pas de grande taille. On se contentera d’une normale.
- Grande taille ?
- Ben oui, tu t’es vu ?
- Qu’est-ce que j’ai ?
- Mais enfin ! Ton sexe est très au-dessus de la moyenne et je pèse mes mots. Tu vas être très serré là-dedans.
- J’ai toujours été très serré dans les capotes, c’est normal non ?
- Ton innocence me tuera.
Mon enthousiasme ayant diminué pendant cet intermède archéologique, Jessica me prend en bouche pour me redonner de la vigueur. Une fois satisfaite, elle m’enfile difficilement le préservatif puis se couche sur le dos en écartant ses jambes et me murmure.
- Viens.
J’enfonce mon sexe dans le sien pendant qu’elle gémit. Ses yeux appellent les miens et sa bouche la mienne. Ses jambes et ses bras m’entourent et me serrent contre elle, comme si elle ne voulait pas me laisser lui échapper. Elle jouit à nouveau et lâche ma bouche pour crier. Dans un soupir elle me demande.
- Tu veux en levrette ?
- Ou… oui bien sûr.
Nous bougeons et elle se met à quatre pattes. C’est en admirant son cul que je m’enfonce en elle, que c’est bon. Au bout de quelques minutes, elle me fait une nouvelle proposition.
- Tu veux mes fesses ? Je n’ai jamais essayé la sodomie, même si j’y ai souvent pensé. Tu m’as tellement bien lubrifiée que ça devrait rentrer. Sois doux.
Moi non plus je ne l’ai jamais pratiquée, mais cela m’a souvent tenté. Je me retire, vise un peu plus haut et pousse mes hanches lentement en avant. Prendre les choses calmement et ne pas se précipiter me sert aujourd’hui.
- Ahhhhhh. Stop ! Je ne crois pas que je supporterai plus loin.
Je vois que je me suis enfoncé aux deux tiers dans son rectum. Je recule doucement et entame un lent va-et-vient. J’apprécie de l’enculer, mais c’est voir ma queue aller et venir dans son cul qui me fait exploser dans un orgasme foudroyant. Je me retire et me laisse tomber à côté d’elle. Un coup sur l’épaule me réveille, j’ai dû m’assoupir un moment.
- Viens, on va prendre une douche
Je la suis dans sa douche italienne et quand Jessica s’agenouille à nouveau devant moi, je constate que j’ai repris des forces, car mon sexe répond tout de suite à ses sollicitations. J’ai droit à une nouvelle fellation, dont elle avale le résultat jusqu’à la dernière goutte. Elle se relève m’embrasse, sa bouche a un goût salé. Une fois lavés et séchés nous retournons au lit, totalement épuisés.
Ce matin je suis le premier à me réveiller, je peux donc la contempler à loisir. Son corps partiellement recouvert par le drap est digne d’une photo d’art ou d’un tableau de la Renaissance. Elle ouvre les yeux et le bonheur qui apparait sur son visage en me voyant me bouleverse. Qu’est-ce qu’elle peut bien me trouver ? Elle devient brusquement sérieuse.
- Écoute, je ne suis pas une fille facile, quoi que cette nuit t’ait fait penser. Tu es le premier homme qui me plaît depuis longtemps. À vrai dire, le seul qui m’ait autant plu. Je ne cherche pas une brève aventure mais bâtir une vraie relation. Si ce n’est pas ton cas, dis-le et séparons-nous bons amis.
- Oui.
- Oui quoi ?
- Je… je cherche aussi une relation sérieuse pour construire un avenir à deux. Traverser les bons et les mauvais moments avec quelqu’un que je chérirai et avoir une famille.
- Je veux tout ça aussi. Alors on essaye ?
- Oui, essayons.
Quelques mois ont passé. Je viens d’apprendre que Christophe est mort à l’hôpital, dans son sommeil. Je ne suis jamais allé de voir, je sais qu’il n’aurait pas supporté d’être regardé comme un monstre, lui le beau gosse qui tombait toutes les femmes. Ça a été la dernière faveur que je lui ai accordée, au regard d’une longue amitié qu’il avait si souvent mise à mal. Il était infirmier et je le soupçonne d’avoir court-circuité les protocoles de la pompe qui lui perfusait les antidouleurs et s’être administré une dose mortelle. J’en touche un mot à Jessica, avec qui j’ai emménagé.
- Ah oui le beau mec qui collectionnait les filles.
- Oui c’est lui.
- Tu savais que je le connaissais ? On s’était rencontrés ?
Ma gorge se noue et un froid glacial m’envahit. Non ce n’est pas vrai ! Elle aussi, il a fallu qu’il la baise. Jessica, le dos tourné, n’a pas vu ma réaction de déception et de détresse à la suite de son aveu. Elle continue sur sa lancée.
- Il était vraiment beau mais tellement imbu de lui-même. Un soir il est venu me baratiner en boîte, j’ai tout de suite senti qu’il me croyait déjà conquise et qu’il pensait me baiser comme il l’entendait. Ça m’a gonflé, tu n’imagines même pas. Je l’ai laissé me servir tout son laïus avant de lui répondre que j’étais lesbienne. Ça ne l’a pas démonté. Il s’est détourné de moi et a recommencé avec une autre fille à deux pas. Il lui a ressorti les mêmes conneries et il est reparti avec elle.
Je crois que Jessica ne comprends pas pourquoi je la prends dans mes bras et la soulève en la faisant tourner dans les airs. Quel soulagement, elle est immunisée contre les cocufieurs en série.
Cinq ans ont passé, je fais les courses et pousse mon chariot. Au détour d’un rayon, quelle n’est pas ma surprise de tomber sur Sophie. Surprise partagée, vu sa tête.
- Salut.
- Salut Louis (oui, je ne vous l’avais pas encore dit, car je déteste mon prénom), comment ça va ?
- Bien merci. Et toi ?
- Bien aussi. Ça fait vraiment longtemps. Tu as revu quelqu’un depuis… depuis ce qui s’est passé ?
- Non et toi ?
- Moi non plus. Tu sais que Christophe est décédé ?
- Oui.
- J’ai divorcé peu après l’agression. Ses parents m’ont reproché de le quitter à cause des séquelles de son agression, mais je l’ai fait car c’était un salaud.
- C’est vrai, il a trahi tout le monde.
- Oui. Depuis je suis célibataire et toujours à la recherche du bon. J’ai souvent regretté cette complicité que nous avions toi et moi.
Le sourire qu’elle me fait, me ramène six ans en arrière. Elle est encore plus belle en ce début de trentaine et elle a un charme fou. Elle sait que ce sourire m’avait conquis autrefois et c’est vrai qu’il me fait toujours de l’effet, mais ce n’est plus qu’une pointe de nostalgie. Elle guette ma réaction car je l’intéresse toujours apparemment. Christophe n’est plus, et après tout ce temps elle semble espérer que les vieilles blessures ont cicatrisé. Mes pensées sont brusquement interrompues par un projectile qui heurte mes jambes.
- Papa, papa. Môman t’chech patou. Ze tai touvé.
Je me baisse et je prends dans mes bras la prunelle de mes yeux, Alice 3 ans. Je vois que le sourire de Sophie s’est crispé. Je suis son regard quand il quitte ma fille pour se poser sur mon alliance. Le regret apparaît dans ses yeux quand Alice se met à hurler.
- MÔMAN, MÔMAN. ZAI TOUVE PAPA.
Jessica vient d’apparaître au bout du rayon, radieuse dans son quatrième mois de grossesse. Sophie la regarde s’approcher et murmure.
- Un choix. Un choix pour le meilleur et pour le pire
Sophie n’attend même pas que Jessica arrive à notre hauteur, elle fait pivoter son chariot et s’éloigne rapidement sans saluer, pendant qu’Alice trépigne dans mes bras pour que je la repose par terre.
- C’était qui cette femme ?
- C’était Sophie.
- La Sophie ?
- Oui. Celle qui m’a planté pour Christophe.
- Une chance pour moi qu’elle soit complètement C-O-N.
Toujours faire attention avec les gros mots devant les enfants, ils mémorisent instantanément et répètent tout. On en dit déjà suffisamment sans s’en rendre compte.
Voilà c’est la fin de mon histoire. Quand j’ai cru perdre la femme de ma vie, j’ai trouvé l’amour de ma vie, mon âme sœur. À Sophie le pire et à moi le meilleur.
Il me reste une dernière petite chose à raconter. Il n’y a que deux personnes qui savent pour Christophe et je suis l’une des deux.
Cette nuit-là un besoin urgent m’avait réveillé et j’avais péniblement trouvé la salle de bains. À peine de retour dans mon fauteuil j’avais entendu la porte d’entrée s’ouvrir. Curieux, je m’étais levé pour aller guigner. J’avais vu une ombre entrer et poser mes clés tout doucement à leur place. Elle avait saisi une bouteille de vodka entamée dans la cuisine, l’avait bue au goulot, puis était retournée se coucher après avoir regardé son portable qui était resté à la maison. J’avais à nouveau sombré dans le sommeil.
Pourquoi je n’ai jamais rien dit ? Parce que je suis fidèle en amitié. Je n’allais quand même pas dénoncer mon ami Marc aux flics, non ?
… ne cherche pas à te venger. Assieds-toi au bord de la rivière…
P.S. J’ai tenu compte d’un conseil pro de La chipie, concernant les coûts de la santé, pour régler le sort de Christophe.
En attendant, ils m’invitent à dîner régulièrement à tour de rôle, pour me présenter des candidates au poste d’épouse. J’essaye de m’esquiver tant que faire se peut mais c’est peine perdue, mes potes sont acharnés et leurs femmes c’est pire encore.
Ces potentielles conjointes sont mignonnes voire belles, mais il n’y a pas que la beauté dans la vie, ce n’est même pas primordial. Je ne cherche pas les coups d’un soir, mais être en syntonie et développer une vraie relation. Pendant ces repas, j’ai rencontré une femme qui confond la Suisse et la Suède, une végane qui lit l’avenir dans le marc de café, ou encore une allumée qui croit que l’on guérit toutes les maladies avec des huiles essentielles et les autres postulantes sont à l’avenant. J’exagère un peu, elles ne sont pas toutes bizarres, mais ça ne colle jamais.
Je l’avais trouvée ma moitié et je l’ai perdue, par manque de « cojones » comme dit Pablo mon partenaire de jeux en ligne. Le pire c’est qu’il a raison. Mais avant d’aller plus loin, je vais vous présenter mes amis, que je connais depuis la fin du primaire, et leurs conjointes.
Paul et Noémie. Lui est un adepte de bons petits plats et de bière. Rondouillard, distrait et bon enfant. Elle c’est un ancien mannequin, aigrie car remplacée par des jeunettes et qui a trouvé le pigeon idéal pour la prendre en charge. Elle pose un regard réprobateur et méprisant sur tout ce qui l’entoure. Je l’imagine bien baiser en étoile de mer, passive mais lançant un regard courroucé à mon pote pendant qu’il essaye de lui enfiler sa petite queue (je l’ai vu nu sous la douche, après le sport).
Jacques et Isabelle. C’est un type carré, sérieux qui a toujours du mal à se dérider. Que fait-il avec cette fofolle ? Je me le demande. Elle a toujours une multitude de projets en cours et n’en finit aucun. Discuter avec elle est un calvaire, elle saute du coq à l’âne sans arrêt et ne finit jamais une histoire. Elle, je la vois plutôt baiser en changeant non-stop d’idée : fellation, missionnaire, levrette, sodomie, sous la douche, sur le lit, sur le canapé, dans la cuisine. J’espère que mon copain arrive quand même, entre deux changements, à prendre son pied.
Marc et Lisa. C’est un sportif, adepte de tous les régimes protéinés et détox, qui mélange une multitude de trucs bizarres, les mixe et les boit. Dégueu ! Sa femme est une pile électrique qui ne peut rester sans rien faire, c’est dur de la suivre. Elle doit chevaucher mon ami telle une amazone, en essayant de lui extraire jusqu’à la dernière goutte de sperme. Du coup je comprends un peu mieux les habitudes diététiques de mon pote.
Christophe et Sophie. C’est mon meilleur ami, le tombeur par excellence, aucune ne lui résiste. Quand nous étions plus jeunes, on pariait sur la durée de ses relations. Il fallait compter en jours et parfois en heures. On revoyait rarement la même fille, mais il en avait toujours une pendue à son bras. Qu’il se range en épousant Sophie nous a tous étonnés. Quant à elle, ses préférences en matière de sexe j’aurais préféré connaître de première main. C’est la fille de mes rêves, celle que je voyais même devenir la mère de mes enfants. Suis-je fleur bleue ? Oui et je l’ai perdue car j’ai trop tardé.
Revenons un an en arrière. Je suis consultant en analyse de réseaux informatiques, je travaille seul et je n’ai pas de bureau. C’est à cette époque que j’ai rencontré Sophie dans une entreprise qui m’avait mandaté pour un projet de développement. Elle était belle, intelligente et drôle ; je suis tombé sous le charme.
J’ai vaincu ma timidité et je l’ai invitée à sortir. Pendant quelques semaines nous nous sommes vus régulièrement : restos, promenades, ciné, plage et même un bowling. J’étais de plus en plus mordu et j’avançais lentement mes pions. J’ai toujours cherché la vraie, la seule, l’unique et je pensais l’avoir trouvée. Sophie semblait apprécier que je n’essaye pas de lui écarter les cuisses au plus vite. Nos discussions étaient passionnantes et nous étions d’accord sur pratiquement tout.
Il n’y avait pas eu plus de quelques bisous en guise de salut, mais j’étais prêt à me lancer. Ce soir-là, je l’avais invitée dans un très bon restaurant, puis nous étions allés dans un pub que je connaissais. J’ai toujours eu peur de tout faire foirer en me précipitant, mais je pensais enfin lui proposer un dernier verre chez moi.
C’est à ce moment que Christophe était apparu. Il m’avait vu, était venu me saluer, s’était présenté à Sophie, puis sans-gêne il s’était installé avec nous sans que je ne puisse l’en dissuader. Il s’était immiscé dans notre conversation et malgré mes piètres efforts j’en avais rapidement été exclu.
Christophe avait charmé Sophie qui ne m’avait plus prêté la moindre attention. Je m’étais donc retrouvé à tenir la chandelle à la soirée que j’avais soigneusement organisée. Je suis un ami fidèle, je n’avais donc fait aucune remarque quand il l’avait invitée à boire un verre chez lui, surtout qu’elle avait accepté tellement vite, que je n’avais pas eu le temps de dire quoi que ce soit. Elle ne m’avait même pas salué en partant, lui m’avait fait un clin d’œil complice. Ce salaud savait qu’elle me plaisait et il voulait simplement démontrer qu’il était meilleur que moi. Il a toujours eu un esprit de compétition féroce dont je suis totalement dénué. L’alcool aidant à oublier, j’avais donc fini la soirée seul et complètement bourré. La femme de ma vie venait de partir avec mon meilleur ami. Je ne pouvais pas vraiment leur en vouloir, nous n’étions pas en couple.
Je n’avais répondu à aucun des messages de Sophie pendant le week-end et lundi matin je n’étais pas passé la voir à son bureau, j’avais travaillé à fond pour finir mon mandat au plus vite. Quand elle était venue me chercher un peu avant midi pour aller manger, j’avais prétexté du travail pour refuser. Elle avait eu l’air déçue et surprise par ma réponse. J’avais passé le reste de la semaine à l’esquiver pendant que je finissais mon boulot. Je ne pensais plus la revoir étant donné la consommation féminine de Christophe, mais j’avais tort. À notre grand étonnement à tous, leur relation dura des mois jusqu’à ce qu’ils nous annoncent leurs fiançailles et leur futur mariage.
Cela dure depuis un, an mais heureusement le temps guérit les peines de cœur, enfin presque. Je suis poli, souriant mais distant avec elle, ce qui semble toujours l’étonner. J’ai refusé les quelques sorties en amis qu’elle m’a proposé. Elle ne semble pas comprendre pourquoi notre complicité a disparu et pourquoi je la traite comme n’importe laquelle des épouses de mes copains.
Bref, revenons à nos moutons. Samedi 10h30, je traîne au lit car j’ai la flemme de me lever. À mon grand étonnement on sonne, je vais à la porte, regarde par le judas et vois Marc. J’ouvre la porte et découvre qu’il est accompagné de Sophie. Ils sont bouleversés et on voit qu’ils ont pleuré tous les deux. Ils rentrent rapidement sans être invités.
- Qu’est-ce qu’il y a ? C’est quoi ces têtes d’enterrement ?
Ils se regardent pour savoir lequel commence. C’est Sophie qui se lance.
- Christophe me trompe.
Marc se racle la gorge et déglutit péniblement avant de parler à son tour.
- Avec Lisa.
J’avoue que je suis sur le cul. Bon, Christophe ce n’est pas étonnant, le connaissant ce ne doit pas être la première fois. En revanche Lisa… quoi qu’en y réfléchissant bien, son hyperactivité doit également s’étendre au sexe et Marc ne lui suffit probablement pas. C’est un de ces jours où je suis content d’être célibataire.
- Comment l’avez-vous découvert ?
- On s’est croisés ce matin au supermarché avec Marc. On a discuté et commenté en passant, l’absence simultanée de nos conjoints. Christophe pour un congrès et Lisa pour une formation.
- Et alors ? Pas de quoi fouetter un chat.
- Mêmes dates, même ville, même hôtel ?
- Bon c’est vrai, mais c’est peut-être le hasard.
- Marc a appelé l’hôtel en demandant qu’on lui passe la chambre de Lisa. Il n’y avait aucune réservation à son nom.
- Tu vois elle est ailleurs.
- J’ai appelé à mon tour et j’ai demandé la chambre de Christophe. C’est Lisa qui a répondu, on l’a reconnue tous les deux. J’ai répondu d’une voix aigüe que je cherchais M. Paul Pote. Elle m’a répondu qu’il n’y avait aucun M. Pote et elle a raccroché.
- Ah d’accord. Et maintenant ?
- On ne savait pas quoi faire, alors on est venus chez toi pour… réfléchir. On est sous le choc, perdus et on a besoin d’un autre avis.
Mon samedi matin commence sous les meilleurs auspices, je sens que ça va être un week-end pourri. J’ai encore une question pour eux.
- Ils rentrent quand ?
- Christophe tard ce soir, selon ce qu’il m’a dit.
- Lisa aussi – précise Marc.
Je ne sais pas quoi leur dire ou leur conseiller, mais ils ont surtout besoin d’une oreille compatissante et attentive qui les écoute. Ils passent en revue leurs vies, leur incompréhension, parlent de réconciliation, de vengeance et de divorce. L’heure de l’apéro est arrivée et elle dure tout l’après-midi. En début de soirée, nous sommes tous ivres. Je traîne difficilement Sophie somnolente jusqu’à mon lit. Marc ronfle sur le canapé, je vais donc me reposer dans mon bureau, sur mon fauteuil relax.
Le lendemain à l’aube, la sonnette et des coups sur la porte me réveillent. J’ai une gueule de bois carabinée et ce ne sont pas les beuglements « OUVREZ POLICE » qui me soulagent. Je me traîne jusqu’à la porte et l’ouvre en grand. Plusieurs hommes en uniforme et en civil se précipitent à l’intérieur en me bousculant. Ils se dispersent dans mon appartement et commencent à fouiller. Deux d’entre eux me coincent contre le mur et me demandent de m’identifier, ce que je suis incapable de faire dans mon état.
Ils réveillent Sophie et Marc et nous transfèrent au poste, pour interrogatoire-témoignage-discussion. J’avoue que je n’ai pas bien compris la nuance. Ce que je finis par comprendre après plusieurs tasses de café, c’est que Christophe a été sauvagement agressé tard hier soir à son retour chez lui. Les flics sont remontés à son séjour à l’hôtel, à la femme qui l’accompagnait et après interrogatoire, à son mari Marc principal suspect. Ce matin son portable a été localisé dans mon immeuble, moi identifié comme un proche et ils ont débarqué. Trouver la femme de la victime chez moi a renforcé leurs soupçons de complot criminel.
Je m’efforce de leur faire comprendre toute la situation : adultère, larmes, beuverie et gueule de bois. Je parle de Christophe en faisant remarquer que c’est un coureur et que des maris cocus, il n’y en a certainement pas qu’un. Après des heures de discussion ou d’interrogatoire, ce n’est toujours pas clair, on m’autorise à rentrer chez moi en me demandant de rester à disposition de la justice.
Selon les infos qu’on m’a données, Christophe a été assommé et l’agresseur s’est acharné sur son visage qui est en bouillie. Quelle que soit l’habilité des chirurgiens, il n’aura plus jamais figure humaine.
Trois semaines plus tard le coupable court toujours et les médias font les choux gras avec cette histoire de sexe et de sang. J’ai eu un nouveau choc quand Paul et Jacques ont été convoqués au poste, en tant que cocus potentiellement suspects. Noémie et Isabelle étaient aussi les maîtresses de Christophe. Ce salaud ne respectait rien ni personne, pas même ses amis.
Paul dégoûté a mis Noémie à la porte. Jacques a quitté Isabelle et a logé chez moi quelques jours avant de trouver un studio à louer. Marc et Lisa ont longuement discuté et c’est elle qui a quitté le domicile conjugal. Christophe a brisé trois couples, quatre en comptant le sien. Combien d’autres couples et de familles a-t-il détruits ? Je ne sais pas mais c’est bien triste.
Tous les trois nous avons rapidement été disculpés par nos alibis mutuels, nos portables qui n’avaient pas bougé et les analyses qui montraient un taux d’alcool encore très élevé le lendemain matin. Nous n’avions pas été en mesure de faire quoi que ce soit la veille au soir.
Quelques jours plus tard, en rentrant de mon travail, j’ai la surprise de trouver Sophie qui m’attend devant la porte. Cela fait presque un mois que nous avons été réveillés par la police et nous ne nous sommes pas revus depuis.
- Salut.
- Salut. Je t’attendais depuis un petit moment, j’espère que je ne te dérange pas ?
- Non pas de souci. Tu as besoin de quelque chose ?
- Non je veux juste discuter.
- D’accord.
Une fois à l’intérieur je pose mes affaires et lui offre quelque chose à boire ; elle décline et s’assoit sur le canapé. Je prends place à mon tour.
- Avant que je ne rencontre Christophe, on sortait souvent ensemble, on avait une belle amitié et une grande complicité. Tu t’en rappelles ?
- Oui bien sûr.
- Pourquoi est-ce que tu n’avais pas tenté de sortir avec moi ?
- Je prenais mon temps pour qu’on apprenne à se connaître et je pensais que tu appréciais cela.
- Oui, mais pourquoi n’as-tu rien fait quand on a rencontré Christophe ?
- J’ai bien essayé mais tu m’as ignoré dès qu’il est arrivée et quand il t’a proposé d’aller baiser, tu as littéralement sauté sur l’occasion et tu as même oublié de me saluer en partant.
- Non, il ne m’a pas proposé de baiser.
- Tu n’es plus une gamine, boire un dernier verre chez lui, c’était baiser.
- Bon d’accord. Mais les jours suivants tu n’as rien fait.
- Tu étais avec Christophe. Qu’aurais-je dû faire selon toi ?
- Garder le contact. On était bien ensemble, mais tu m’as évité à partir de ce jour.
- C’est vrai, mais ce soir-là tu m’avais laissé tomber et tu étais partie baiser avec lui.
- Je n’ai rien fait de mal, on n’était pas ensemble toi et moi, juste amis.
- Exact et c’était clair que tu ne voulais pas aller plus loin avec moi.
- Non ce n’est pas vrai, on aurait quand même pu continuer à se fréquenter après l’épisode avec Christophe et voir où cela pouvait nous mener. Ce soir-là, c’était un coup de folie, il n’y avait aucun sentiment, juste du sexe et même pas exceptionnel.
- Je cite Christophe : « Sophie est une bonne suceuse, pas la meilleure que j’aie connu mais elle avale tout sans se poser de questions et elle te nettoie bien la queue après. C’est pratique pour se faire discrètement vider les couilles où qu’on soit ». Ou encore : « elle était vierge du cul, mais je l’ai facilement convaincue d’essayer, elle n’attendait que ça. Elle soufflait comme une locomotive à vapeur au fur et à mesure que je lui enfonçais ma queue. Elle a adoré que je lui défonce l’anus, je l’ai bien fait jouir cette salope ».
Sophie est livide, elle vient de comprendre que Christophe m’avait raconté leur première nuit et elle se sent humiliée par ses propos. Mon pote s’était toujours vanté de ses exploits et comme il savait que Sophie me plaisait, il ne m’avait épargné aucun détail. Après ça, essayer de me mettre en couple avec elle et que mon ami me demande si j’appréciais le cul qu’il avait si bien ouvert avec sa grosse bite, n’était pas une expérience que j’avais souhaité tenter.
- … je…
- Écoute, il y a un an tu as fait ton choix, pour le meilleur et pour le pire, alors ne viens pas me reprocher ce que j’ai fait ou ce que j’aurais pu faire.
- Oui… mais maintenant on pourrait…
- Tu es mariée à Christophe et je ne suis pas comme lui. Toi et moi étions juste amis et, comme tu me l’as fait remarquer, nous ne nous étions engagés à rien l’un envers l’autre. Tu as décidé de partir avec l’homme de ta vie et j’ai respecté ta décision, alors grand bien te fasse.
Mon ton ironique et l’insulte à peine déguisée ne lui ont pas échappé. Le passé est mort et enterré, il n’y a plus rien à dire. Je la dirige poliment mais fermement vers la porte. Elle s’arrête sur le pas de porte et se retourne, mais avant qu’elle puisse parler je l’interromps.
- Salut, plein de bonnes choses pour la suite.
Avant qu’elle ne réponde, je lui ferme la porte au nez. Une page de ma vie se tourne définitivement et s’il me restait des sentiments pour Sophie, ils viennent de disparaître. Je n’avais jamais réalisé à quel point j’avais besoin de lui dire ses quatre vérités, j’ai l’impression d’avoir un poids en moins sur les épaules.
Deux mois ont passé et personne n’a donné de ses nouvelles. Tous les copains veulent oublier les trahisons et les adultères qui ont dévasté leurs vies. Rester en contact et nous revoir ne ferai que raviver les souvenirs et la douleur. Ce salaud de Christophe a fait exploser notre groupe de copains. Moi je me demande combien de mes ex il a baisé, toutes probablement. Si je m’étais déclaré plus tôt à Sophie, aujourd’hui je serais cocu et divorcé comme les autres, je n’ai aucun doute là-dessus. Finalement, je ne regrette pas d’avoir pris mon temps avec elle, car je suis le seul à m’en être bien tiré.
Je suis sur le point de finir un mandat dans une entreprise. C’est sympa et je m’entends bien avec la secrétaire de direction, Jessica. On bavarde, on plaisante, on se retrouve même à la machine à café parfois, mais je garde mes distances. Chat échaudé…
Ce matin je passe dans le bureau du directeur pour l’informer que je finirai ce soir et qu’il aura mon rapport dans le courant de la semaine prochaine. En sortant je m’arrête au bureau de Jessica.
- Voilà, c’est mon dernier jour, je ne vais plus venir t’embêter. Je voulais te saluer avant de partir.
Elle me regarde avec colère, elle semble d’une humeur de chien et je me demande ce que je lui ai fait. Soudain elle explose.
- Merde putain ! Ça fait trois semaines que j’attends. Je sais que je te plais et je t’ai fait comprendre que c’était réciproque. Alors, qu’est-ce que tu attends pour m’inviter au resto, au ciné, boire un verre, n’importe quoi ?
Là pour le coup, je n’ai rien vu venir. Je dois avoir développé une sorte de cécité vis-à-vis du sexe opposé. Ignorer Sophie pendant un an pour que mes sentiments s’estompent, est devenu une habitude inconsciente avec toutes les femmes. Pas d’attentes, pas de rejet, pas de souffrance.
- Ah… heu oui… heu…
- Bon, j’ai compris. Ton numéro de portable est dans nos dossiers. Je vais t’envoyer mon adresse et je t’attends à 19h30 précises. Je te laisse choisir le restaurant.
- Ah… heu oui.
Je retourne à mon boulot complètement retourné, essayant de comprendre ce qui vient de se passer. C’est vrai que Jessica me plaît, beaucoup même, mais je ne l’avais pas vraiment réalisé, je la regardais à travers un filtre derrière lequel je me protégeais.
Je finis ma journée de travail en mode automatique, totalement perdu dans mes pensées, je ressasse mes discussions avec Jessica ces dernières semaines. Qu’est-ce que j’ai dit ? Qu’est-ce que j’ai fait ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Je ne sais pas tout est confus.
En sortant, je panique, il faut que je réserve le restaurant, il faut que je me douche, il faut que je m’habille, il faut que je passe la prendre, il faut… il faut… il faut...
À 19h35 je sonne à sa porte, j’espère que ce n’est pas une maniaque de la ponctualité. Quand elle ouvre, j’attends devant la porte avec un bouquet de roses jaunes à la main, chose qu’elle semble apprécier. Ouf ! J’ai pensé à la dernière minute de ne pas arriver les mains vides. Je me sens gauche et emprunté comme si je n’avais jamais fréquenté une femme ou plutôt, comme si j’avais oublié comment faire.
- Bonsoir. C’est gentil merci, il ne fallait pas.
Les souvenirs reviennent peu à peu. En langage féminin ça veut dire : tu viens de sauver ta peau, c’était la moindre des choses. Elle me regarde de la tête aux pieds et là aussi je crois que je réussis à passer l’examen. Je suis stressé et angoissé, j’ai l’impression d’être au tribunal. Jusque-là ça va, pourvu que ça dure.
Le restaurant que j’ai choisi est excellent et je marque encore des points. Ouf à nouveau ! Pour la suite j’ai choisi un bar sympa, ambiance années 80, pari risqué qui semble lui plaire. Je n’ai rien prévu pour la suite, on se connait à peine et je temporise toujours.
- C’était une soirée très sympa, j’ai beaucoup apprécié. Tu me raccompagnes ?
- Oui bien sûr.
Parfait, mon programme était suffisant, je m’en tire bien. Galamment je lui ouvre la portière de la voiture et je la ramène chez elle. Arrivés, je me gare et retourne l’aider à sortir.
- Merci. Tu montes boire un dernier verre n’est-ce pas ?
- Ah… heu… oui.
L’étonnement doit se lire sur mon visage et elle me prend sûrement pour un débile. Elle doit avoir pitié de moi et me ménage avant de me renvoyer. Elle espérait probablement que je refuse poliment. Trop tard pour changer ma réponse, je monte donc avec elle. Devant la porte elle me sourit et l’ouvre. Je la suis à l’intérieur et me retrouve dans un charmant salon très accueillant. Jessica se plante devant moi et je reste comme un idiot à la regarder sans rien faire.
- C’est dingue à quel point tu es timide.
Sur ces mots, elle passe sa robe par-dessus sa tête pour se retrouver en petite culotte, elle ne porte pas de soutien-gorge. Elle retire vite son dernier rempart pour paraître nue devant moi. Ses seins sont magnifiques et son sexe légèrement bombé est complètement épilé, laissant apparaître une jolie fente d’où rien ne dépasse. Elle a un corps sublime. Je réalise soudain qu’elle attend quelque chose de moi.
- Tu… tu es superbe. Magnifique.
Elle a l’air d’apprécier ma réponse et mon air extatique. Elle fait un pas vers moi, se met à genoux, défait ma ceinture et baisse mon pantalon et mon boxer. Je n’avais pas remarqué mais je suis déjà en semi-érection. Elle regarde, semble apprécier ce qu’elle voit, se penche en avant et englouti tout ce qu’elle peut.
La sensation est divine. Ces lèvres qui m’aspirent, cette bouche chaude et humide qui m’englouti et cette langue qui me caresse, je n’arrive pas à me retenir longtemps et je sens monter un orgasme irrésistible. J’essaye de sortir de sa bouche. Elle lève les yeux vers moi, mais s’accroche à mon sexe.
Je me cambre et me vide dans sa bouche pendant qu’elle avale. J’ai l’impression que mon plaisir est sans fin. Je rouvre les yeux et titube car, mes chevilles sont emprisonnées dans mon pantalon et que je n’ai aucune liberté de mouvement. Je dois avoir l’air ridicule à battre des bras dans tous les sens, pour éviter de tomber sur Jessica.
- C’était du rapide, tu en avais vraiment besoin.
- Je… heu… oui.
- À moi maintenant.
Elle m’agrippe pendant que je fini de me déshabiller et me tire jusqu’à sa chambre. Elle m’entraîne sur le lit tout en m’embrassant. Je la caresse en regrettant de ne pas avoir plus de mains, frustré de ne pouvoir la toucher partout en même temps. Puis doucement mais fermement Jessica pousse ma tête entre ses cuisses largement ouvertes et je découvre sa merveilleuse intimé.
Ma langue se déplace de bas en haut tout en s’arrêtant régulièrement pour titiller son clitoris. Après l’avoir lubrifiée avec ma langue, je la pénètre de mes doigts lentement, doucement pendant que je pince son petit bouton du bout de mes lèvres, avant de recommencer à le lécher. Son orgasme est aussi rapide que fort. Elle pose ses mains sur ma tête, tout en la serrant entre ses cuisses.
Qu’elle est belle après avoir joui. Les yeux fermés, le visage détendu, elle ressemble à une déesse. Sa respiration se calme tandis que son plaisir reflue. Elle baisse son regard vers moi avec le plus beau sourire que j’aie jamais vu. Cela me fait du bien de la voir me regarder ainsi.
Les femmes sont vraiment multi orgasmiques. Nous les hommes il n’y a qu’à l’adolescence où nous pouvons multiplier les érections et avec l’âge il nous faut une pause de plus en plus longue. Il n’y a que dans les récits, de HDS par exemple, que les hommes sont capables d’enchaîner érections et orgasmes pendant des heures. Je ne tiens pas compte du dopage aux petites pilules bleues, bien sûr.
Je colle à nouveau mon visage sur son sexe et recommence depuis le début. Cette fois ma langue descend plus bas pour bien humidifier ses fesses et me permettre d’y introduire également un doigt. Apparemment, elle aime cette caresse car je ne tarde pas à sentir les contractions de son ventre, pendant qu’elle hurle son plaisir. Incroyable il est encore plus fort que le précédent. Je me fais une joie de recommencer plusieurs fois, avant que pantelante elle me supplie d’arrêter. Je me couche à côté d’elle et je la caresse, je veux rester au contact de son corps. Une fois calmée, le regard qu’elle pose sur moi m’électrise, j’y vois une promesse, un espoir.
Elle dirige sa main entre mes jambes, prend mon sexe en main et me masturbe en douceur. Ma réaction immédiate la fait sourire. Elle se penche de l’autre côté et fouille sa table de chevet, sans trouver ce qu’elle cherche. Elle se tourne vers moi.
- Tu as une capote ?
- Non.
- Tu n’avais pas prévu de coucher avec moi ?
- Euh… non.
- Tu es désarmant de naïveté.
Elle reprend ses fouilles de plus belle, trouve quelque chose, la regarde et la jette par terre.
- Merde périmée.
Énervée elle commence à vider le tiroir par terre quand soudain elle pousse un cri et se tourne vers moi une capote à la main.
- Désolée je n’ai pas de grande taille. On se contentera d’une normale.
- Grande taille ?
- Ben oui, tu t’es vu ?
- Qu’est-ce que j’ai ?
- Mais enfin ! Ton sexe est très au-dessus de la moyenne et je pèse mes mots. Tu vas être très serré là-dedans.
- J’ai toujours été très serré dans les capotes, c’est normal non ?
- Ton innocence me tuera.
Mon enthousiasme ayant diminué pendant cet intermède archéologique, Jessica me prend en bouche pour me redonner de la vigueur. Une fois satisfaite, elle m’enfile difficilement le préservatif puis se couche sur le dos en écartant ses jambes et me murmure.
- Viens.
J’enfonce mon sexe dans le sien pendant qu’elle gémit. Ses yeux appellent les miens et sa bouche la mienne. Ses jambes et ses bras m’entourent et me serrent contre elle, comme si elle ne voulait pas me laisser lui échapper. Elle jouit à nouveau et lâche ma bouche pour crier. Dans un soupir elle me demande.
- Tu veux en levrette ?
- Ou… oui bien sûr.
Nous bougeons et elle se met à quatre pattes. C’est en admirant son cul que je m’enfonce en elle, que c’est bon. Au bout de quelques minutes, elle me fait une nouvelle proposition.
- Tu veux mes fesses ? Je n’ai jamais essayé la sodomie, même si j’y ai souvent pensé. Tu m’as tellement bien lubrifiée que ça devrait rentrer. Sois doux.
Moi non plus je ne l’ai jamais pratiquée, mais cela m’a souvent tenté. Je me retire, vise un peu plus haut et pousse mes hanches lentement en avant. Prendre les choses calmement et ne pas se précipiter me sert aujourd’hui.
- Ahhhhhh. Stop ! Je ne crois pas que je supporterai plus loin.
Je vois que je me suis enfoncé aux deux tiers dans son rectum. Je recule doucement et entame un lent va-et-vient. J’apprécie de l’enculer, mais c’est voir ma queue aller et venir dans son cul qui me fait exploser dans un orgasme foudroyant. Je me retire et me laisse tomber à côté d’elle. Un coup sur l’épaule me réveille, j’ai dû m’assoupir un moment.
- Viens, on va prendre une douche
Je la suis dans sa douche italienne et quand Jessica s’agenouille à nouveau devant moi, je constate que j’ai repris des forces, car mon sexe répond tout de suite à ses sollicitations. J’ai droit à une nouvelle fellation, dont elle avale le résultat jusqu’à la dernière goutte. Elle se relève m’embrasse, sa bouche a un goût salé. Une fois lavés et séchés nous retournons au lit, totalement épuisés.
Ce matin je suis le premier à me réveiller, je peux donc la contempler à loisir. Son corps partiellement recouvert par le drap est digne d’une photo d’art ou d’un tableau de la Renaissance. Elle ouvre les yeux et le bonheur qui apparait sur son visage en me voyant me bouleverse. Qu’est-ce qu’elle peut bien me trouver ? Elle devient brusquement sérieuse.
- Écoute, je ne suis pas une fille facile, quoi que cette nuit t’ait fait penser. Tu es le premier homme qui me plaît depuis longtemps. À vrai dire, le seul qui m’ait autant plu. Je ne cherche pas une brève aventure mais bâtir une vraie relation. Si ce n’est pas ton cas, dis-le et séparons-nous bons amis.
- Oui.
- Oui quoi ?
- Je… je cherche aussi une relation sérieuse pour construire un avenir à deux. Traverser les bons et les mauvais moments avec quelqu’un que je chérirai et avoir une famille.
- Je veux tout ça aussi. Alors on essaye ?
- Oui, essayons.
Quelques mois ont passé. Je viens d’apprendre que Christophe est mort à l’hôpital, dans son sommeil. Je ne suis jamais allé de voir, je sais qu’il n’aurait pas supporté d’être regardé comme un monstre, lui le beau gosse qui tombait toutes les femmes. Ça a été la dernière faveur que je lui ai accordée, au regard d’une longue amitié qu’il avait si souvent mise à mal. Il était infirmier et je le soupçonne d’avoir court-circuité les protocoles de la pompe qui lui perfusait les antidouleurs et s’être administré une dose mortelle. J’en touche un mot à Jessica, avec qui j’ai emménagé.
- Ah oui le beau mec qui collectionnait les filles.
- Oui c’est lui.
- Tu savais que je le connaissais ? On s’était rencontrés ?
Ma gorge se noue et un froid glacial m’envahit. Non ce n’est pas vrai ! Elle aussi, il a fallu qu’il la baise. Jessica, le dos tourné, n’a pas vu ma réaction de déception et de détresse à la suite de son aveu. Elle continue sur sa lancée.
- Il était vraiment beau mais tellement imbu de lui-même. Un soir il est venu me baratiner en boîte, j’ai tout de suite senti qu’il me croyait déjà conquise et qu’il pensait me baiser comme il l’entendait. Ça m’a gonflé, tu n’imagines même pas. Je l’ai laissé me servir tout son laïus avant de lui répondre que j’étais lesbienne. Ça ne l’a pas démonté. Il s’est détourné de moi et a recommencé avec une autre fille à deux pas. Il lui a ressorti les mêmes conneries et il est reparti avec elle.
Je crois que Jessica ne comprends pas pourquoi je la prends dans mes bras et la soulève en la faisant tourner dans les airs. Quel soulagement, elle est immunisée contre les cocufieurs en série.
Cinq ans ont passé, je fais les courses et pousse mon chariot. Au détour d’un rayon, quelle n’est pas ma surprise de tomber sur Sophie. Surprise partagée, vu sa tête.
- Salut.
- Salut Louis (oui, je ne vous l’avais pas encore dit, car je déteste mon prénom), comment ça va ?
- Bien merci. Et toi ?
- Bien aussi. Ça fait vraiment longtemps. Tu as revu quelqu’un depuis… depuis ce qui s’est passé ?
- Non et toi ?
- Moi non plus. Tu sais que Christophe est décédé ?
- Oui.
- J’ai divorcé peu après l’agression. Ses parents m’ont reproché de le quitter à cause des séquelles de son agression, mais je l’ai fait car c’était un salaud.
- C’est vrai, il a trahi tout le monde.
- Oui. Depuis je suis célibataire et toujours à la recherche du bon. J’ai souvent regretté cette complicité que nous avions toi et moi.
Le sourire qu’elle me fait, me ramène six ans en arrière. Elle est encore plus belle en ce début de trentaine et elle a un charme fou. Elle sait que ce sourire m’avait conquis autrefois et c’est vrai qu’il me fait toujours de l’effet, mais ce n’est plus qu’une pointe de nostalgie. Elle guette ma réaction car je l’intéresse toujours apparemment. Christophe n’est plus, et après tout ce temps elle semble espérer que les vieilles blessures ont cicatrisé. Mes pensées sont brusquement interrompues par un projectile qui heurte mes jambes.
- Papa, papa. Môman t’chech patou. Ze tai touvé.
Je me baisse et je prends dans mes bras la prunelle de mes yeux, Alice 3 ans. Je vois que le sourire de Sophie s’est crispé. Je suis son regard quand il quitte ma fille pour se poser sur mon alliance. Le regret apparaît dans ses yeux quand Alice se met à hurler.
- MÔMAN, MÔMAN. ZAI TOUVE PAPA.
Jessica vient d’apparaître au bout du rayon, radieuse dans son quatrième mois de grossesse. Sophie la regarde s’approcher et murmure.
- Un choix. Un choix pour le meilleur et pour le pire
Sophie n’attend même pas que Jessica arrive à notre hauteur, elle fait pivoter son chariot et s’éloigne rapidement sans saluer, pendant qu’Alice trépigne dans mes bras pour que je la repose par terre.
- C’était qui cette femme ?
- C’était Sophie.
- La Sophie ?
- Oui. Celle qui m’a planté pour Christophe.
- Une chance pour moi qu’elle soit complètement C-O-N.
Toujours faire attention avec les gros mots devant les enfants, ils mémorisent instantanément et répètent tout. On en dit déjà suffisamment sans s’en rendre compte.
Voilà c’est la fin de mon histoire. Quand j’ai cru perdre la femme de ma vie, j’ai trouvé l’amour de ma vie, mon âme sœur. À Sophie le pire et à moi le meilleur.
Il me reste une dernière petite chose à raconter. Il n’y a que deux personnes qui savent pour Christophe et je suis l’une des deux.
Cette nuit-là un besoin urgent m’avait réveillé et j’avais péniblement trouvé la salle de bains. À peine de retour dans mon fauteuil j’avais entendu la porte d’entrée s’ouvrir. Curieux, je m’étais levé pour aller guigner. J’avais vu une ombre entrer et poser mes clés tout doucement à leur place. Elle avait saisi une bouteille de vodka entamée dans la cuisine, l’avait bue au goulot, puis était retournée se coucher après avoir regardé son portable qui était resté à la maison. J’avais à nouveau sombré dans le sommeil.
Pourquoi je n’ai jamais rien dit ? Parce que je suis fidèle en amitié. Je n’allais quand même pas dénoncer mon ami Marc aux flics, non ?
… ne cherche pas à te venger. Assieds-toi au bord de la rivière…
P.S. J’ai tenu compte d’un conseil pro de La chipie, concernant les coûts de la santé, pour régler le sort de Christophe.
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3 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
U.e belle histoire qui sent le vécu un récit qui est où pourrait arriver à beaucoup d entre nous se faire chipper la femme que l on désire par son meilleur ou plutôt son pire copain.Mais quelques fois le destin veille et rétabli une certaine justice pour les gens sincères comme dans cette histoire.Merci à l auteur de donner un peu d espoir aux amoureux .
Merci JA
La chipie
La chipie
Excellente histoire, très réaliste. Merci JA, j'aime beaucoup vos récits en espérant vous relire sur HDS.