Premiers jours d'été
Récit érotique écrit par Misa [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 23-09-2013 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Premiers jours d'été
Seignosse. Sous les pins. Sous le soleil. Sous la tente.
Mais avant …
Il y a toujours un avant !
Avant, il y a Liselotte.
C’est un joli prénom … non ?
Mais. Il y a toujours des « mais » : dès la maternelle, c’est devenu Lolotte.
Et ça, c’est moins drôle. De quoi en vouloir à ses parents ?
Mais non ! Liselotte a bon caractère. Elle rit de tout, tout le temps.
Et puis il y a l’hérédité.
Sa mère était grande. Sa mère était rousse.
Lolotte est grande. Lolotte est rousse.
Sa mère est jolie. Alors Lolotte aussi.
Elle a de grands yeux bleus, un visage de poupée tâché de son sur les joues et le nez, sur la poitrine et sur les bras. Des tâches de rousseur partout sur sa peau jusque sur les cuisses.
Mesurer 1m86 à 14 ans, être rousse et être Lolotte pour tout le monde, c’est pas un bon départ à la puberté, à l’âge où les hormones font du corps des filles leur terrain de jeu.
Les garçons de son âge avaient au mieux les yeux à hauteur de ses seins, et pas un n’a eu le courage ou l’envie d’en profiter.
Les années passant, elle est restée Lolotte, la bonne copine rigolote, mais pas celle dont les garçons recherchent la compagnie.
Pourtant elle aurait bien voulu. Même un boutonneux, un petit. Un qui se serait allongé tout près d’elle, l’aurait embrassé dans le cou et aurait mis ses mains partout. Parce qu’elle avait des envies et des rêves de tendresse et d’amour, des envies aussi d’un corps contre le sien.
Ce qui a tout changé ? Sa mère.
Elle voyait le matin dans la salle de bains sa Lolotte à la toilette et voyait sa taille et ses cuisses s’épaissir, le pli au bas de son ventre se marquer.
Elle voyait aussi sa toison s’épaissir, déborder du pli de l’aine et gagner sur les cuisses, et voyait la moue de sa fille quand elle lui proposait un rasoir.
Lolotte se voulait naturelle. Lolotte aimait bien prendre sur son ventre sa toison à plein poing d’une main et serrer pendant que l’autre lui faisait voir des étoiles.
Sa mère, donc. Elle avait 14 ans quand sa mère a eu l’idée qui a tout changé : elle l’a inscrite dans un club de judo.
Et ça lui a plu tout de suite.
Elle allait au dojo deux soirs par semaine, elle y allait aussi le mercredi après-midi et le samedi.
Pour le judo lui-même ? Oui. Mais pas que.
Elle transpirait autant sur le tapis de course que sur le tatami, elle levait des haltères. En un an à peine elle a perdu les mauvaises graisses qui marbraient son ventre et ses fesses.
Elle ne ressemblera jamais pas aux filles anorexiques qui glacent les pages des magazines. Elle a des formes et des courbes, une abondance généreuse de santé.
Ce qui lui a plu en plus, c’est que très vite c’est avec des hommes qu’elle faisait des randoris. Des hommes à sa taille, des costauds qui la bousculaient. Elle a aimé cette rudesse des corps qui s’empoignent, a aimé la douleur des muscles fatigués, les odeurs de vestiaires, liniment camphré et transpiration.
Au tout début, encombrée de son corps, elle attendait que le vestiaire se vide avant d’aller se changer.
Elle renonçait à la douche, inquiète et gênée de s’exposer nue au milieu des filles de son âge et des jeunes femmes qui se pressaient en riant dans la grande salle commune.
Un an pour dépasser ses complexes. Grâce à sa mère, encore une fois, qui un jour est venue avec elle dans le vestiaire comme souvent d’autres mères le font, rangeait son kimono dans son sac et la soutenait du regard en la poussant vers les douches enveloppée d’une serviette et les joues cramoisies.
Un nouveau plaisir qu’elle a découvert. La chaleur des regards sur son corps nu.
Elle en abuse depuis. Elle en a un peu honte, mais c’est tellement bon !
Elle se réchauffe du regard des fillettes et de celui de filles de son âge, de celui de leurs mères. Elle aime les yeux qui se cachent pour se poser sur ses seins aux tétons fiers et dressés, sur le large triangle aux lèvres gonflées de son sexe dont la toison pourtant fournie ne cache rien.
Celles qui se cachent et la regarde à la dérobée. Celles qui plissent les yeux. Celles qui sourient. Celles qui rougissent et se mordent les lèvres. Elle aime tous ces regards sur elle et n’est plus surprise de la tension qui lui noue le ventre.
Voilà. Vous connaissez Liselotte, que tout le monde appelle Lolotte.
Il y en a maintenant qui l’appellent Lise, parfois « chérie » à mots murmurés : c’est l’été de ses 18 ans.
Vous ne savez pas tout d’elle et de sa vie d’avant, bien sûr, mais vous le découvrirez en son temps.
Seignosse.
L’été de ses 18 ans … Les Campéoles la plage des Casernes …
— Tu as de l’après-soleil, Camille ?
— Mmm, j’ai ça. Tu veux que je t’en mette dans le dos ? Viens …
Camille et elle sont sorties en même temps de leurs cabines de douche respectives enveloppées toutes les deux d’un paréo noué sous les seins et entrent ensemble dans un cabinet de toilette.
— T’es brûlante … ça te fait mal ?
— L’eau chaude, c’était une torture !
— Demain, tu te mets à l’ombre, d’accord ?
— A ce point ?
— Ouais …
Lise dénoue son paréo et se penche, dos tourné à Camille, appuyée des deux avant-bras sur le plateau du petit lavabo.
Camille étale doucement une crème blanche qui a du mal à pénétrer la peau rougie du dos de Lise, s’agenouille et écarte ses jambes d’un petit coup du dos de la main pour appliquer la crème sur ses jambes et ses cuisses.
— T’aurais mieux fait de m’écouter.
— Pour quoi ?
— Ton maillot. Je t’avais dit de pas en mettre. T’es bicolore. Tu ressembles au drapeau polonais. Et puis il est trop grand, ton maillot.
— C’est vrai qu’on était tranquilles. J’ai pas osé … demain … éh ! … là aussi, c’est rouge ?
— … un peu …
Camille se redresse après un baiser sur les fesses, laisse un peu encore la main entre les jambes de Lise :
— Elle glisse bien cette crème …
— C’est pas que la crème …
— Allez, tourne-toi !
— Déjà ?
Camille masse le cou et les bras, le ventre de Lise qui s’approche et pose ses bras sur ses épaules :
— Tu vas en mettre plein mon paréo !
— Enlève-le … je te ferai du body-body …
Elles sont restées longtemps dans la cabine. Lise s’est mordue les lèvres pour ne pas alerter les occupants des cabines voisines sur ce qui se passait, et a une grande trace rouge qui lui barre les fesses, laissée par l’angle de la tablette du lavabo où elle s’est adossée … Camille a testé le pouvoir lubrifiant de la crème solaire … Lise a apprécié :
— Elle est bien, ta crème … Tu m’en remettras, demain ?
Julien est déjà rentré à leur tente quand elle reviennent à leur tour :
— Vous avez été longues … tu peux me mettre de la crème dans le dos ?
— Mais oui, mon chéri, bien sûr !
Il n’a pas compris, ni le coup d’œil complice échangé par Camille et Lise, ni pourquoi elles l’entraînaient vers la chambre au fond de la tente …
Avant …
Camille et julien. Vous ne les connaissez pas encore …
Camille est prof d’anglais. Elles se connaissent depuis bientôt six mois. Elles se croisaient dans les vestiaires du dojo. Camille regardait les entraînements, suivait parfois une mère de famille dans les vestiaires pour finir une discussion. Ses yeux étaient chauds. Elle ne se cachait pas pour la détailler toute entière, s’attardait. Elle lui souriait après.
« Tu lui plais ». Les premiers mots que Camille lui ai dits.
Elle venait de finir la séance par un combat avec son entraîneur, comme à la fin de toutes les séances. Il l’avait projeté d’un ushimata imparable, sa spéciale, avait suivi au sol pour une immobilisation.
Il est plus grand, plus fort qu’elle, et contrairement aux autres hommes du club qui combattent avec elle, lui, ne retient pas ses mouvements, la pousse dans ses derniers retranchements, la prépare aux tournois.
Il avait vu sa grimace quand il lui avait écrasé un sein en tombant avec elle, avait senti sa hargne à tenter d’échapper au bras qui se refermait derrière son cou.
Ils s’étaient relâchés en même temps. Gestes assouplis, immobiles cramponnés l’un à l’autre.
C’est très long quelques secondes allongés bras et jambes mêlés.
C’est très long quelques secondes à se dévisager, aussi étonnés et surpris l’un que l’autre de la bise qu’il avait posé au coin de sa bouche.
Ils s’étaient relevés et salués. Il était parti sans un mot, la laissant désemparée et seule au milieu du tatami.
Camille était là, juste au bord, lui souriait en se mordant la lèvre. Elle avait vu.
Camille, la compagne mince et brune de Julien, celui dont elle rêvait bien souvent, celui qui venait de lui donner ce baiser qui rougissait ses joues plus que l’effort du combat.
Camille l’avait rejointe dans le vestiaire, s’était assise sur le banc pendant qu’elle enlevait de ses doigts les sparadraps qui les maintenaient.
Camille a fouillé dans le sac de Lise et pris les ciseaux à bouts ronds. Elle a soulevé la jambe gauche de Lise et posé son pied gauche sur ses genoux pour découper l’élastoplast autour de sa cheville fragile, l’a arraché d’un coup sec.
Elle était toujours là, dans le vestiaire déserté, au retour de sa douche, lui a retiré la serviette des mains pour essuyer son dos.
Elle s’est dressée sur la pointe des pieds pour l’embrasser dans le cou, les mains légères s’attardant sur ses hanches, et lui murmurer à l’oreille « Tu lui plais ».
Camille est restée assise sur le banc tout le temps qu’elle se rhabillait et rangeait son sac, a quitté le vestiaire devant elle sans un mot, après lui avoir pressé la main de ses doigts en souriant.
Lolotte avait eu du mal à s’endormir ce soir-là. Les yeux noirs de Julien et la bise au coin de sa bouche, les grands yeux dorés de Camille qui lui souriaient et ses mains sur ses hanches.
Seignosse …
Il fait chaud dans la chambre sous la tente où Camille entraîne Julien et le pousse sur les sacs de couchage en désordre. Lise tient ouvert le voile de nylon et regarde Camille s’asseoir sur les cuisses de Julien, le repousser d’une main sur le torse avant de s’attaquer à son bermuda, le tirant vers ses cuisses des deux mains glissées sous la ceinture à la taille pendant qu’il proteste :
— C’était juste pour mon dos !
— T’inquiète pas ! Elle est vraiment bien cette crème solaire, on a testé !
D’une main haut levée elle presse sur le flacon et dessine un grand « z » de crème blanche sur les pectoraux de Julien, de l’autre tendue dans son dos elle invite des doigts Lise à les rejoindre sur les matelas de la chambre de toile où elle s’assoit, jambes repliées sur le côté, croise un instant le regard de Julien avant qu’il ne se couvre les yeux de son bras, puis celui de Camille qui lui sourit en bousculant les jambes de Julien pour s’installer à genou entre elles.
Camille penchée. Le torse d’abord et le cou. Lents mouvements tournants des mains. Doigts ouverts. La taille et les hanches après. Un doigt retire une larme de crème perdue dans le nombril. Les mains suivent la ligne de poils noirs qui descend vers la verge couchée. Les collent à la peau brunie de soleil. Contournent et descendent sur les cuisses et les muscles qui roulent de lentes contractions. Remontent dans les aines et se glissent sous verge repoussée droite sur le ventre. Encore flasque. Le point plus rose tout en haut en partie masqué par la peau brune et plissée du prépuce.
Lise s’écarte et s’allonge, la joue sur les pectoraux, les mains jointes entre les genoux. Elle lève un instant les yeux vers Camille en mordant son sourire, revient vite au ballet des mains sur le ventre et les cuisses, sur la tâche sombre entre les jambes de Camille dont le paréo ouvert découvre le ventre. Elle est comme au spectacle, attentive aux mouvements des mains brillantes et grasses de crème, au ballet des doigts légers sur la peau, attentive comme à une leçon de caresses.
Mains à plat sur les cuisses, pouces écartés, tendus, qui remontent lentement, se rejoignent et soulèvent, entraînent très haut avec eux les testicules et tendent la peau lisse veinée de fines lignes rouges, restent là, un instant immobiles, puis appuient, petites pressions cadencées sur la ligne de la verge qui plonge entre les jambes, que devinent Lise aux pulsations rythmées du sexe couché droit sur le ventre.
Lise soulève ses épaules pour laisser le bras de Julien l’envelopper, sourit de la main qui étire son t-shirt et se pose sur ses reins.
Camille glisse ses doigts des deux mains entre le ventre et le sexe, les croisent ensemble et referme les mains en étui sur la verge, en parcourt la longueur en montant lentement, faisant gonfler le gland qui se dessine sous la peau, le libère enfin en descendant doucement doigts serrés, éclat rose luisant de crème, boursouflure plus sombre tout autour qui se ferme sur le fil de peau blanc de tension.
Les yeux de Lise suivent les lents va-et-vient des mains de Camille, se lèvent brièvement vers son visage concentré, s’attarde plus longtemps sur le triangle noir entre les jambes qu’elle a ouvertes pour écarter plus largement les cuisses de Julien avec ses genoux, triangle ourlé au milieu de fines lignes roses et brillantes.
Elle sent dans son dos la main chaude de Julien bouger sur ses reins au rythme des mains de Camille, se crisper en même temps que sa respiration se bloque, pectoraux gonflés sous sa joue, quand Camille redresse la verge d’une main aux doigts serrés en anneaux à sa racine. Du bout de l’index de l’autre main, elle caresse la petite bouche rose au sommet, referme les doigts sur le gland, masse du pouce le fil de peau blanche, fait un anneau de son pouce et de son index pour caresser le gland rougi de l’afflux de sang de petits mouvements rapides.
Camille prend son temps. Lise ressent sous sa joue les plaintes sourdes de dépit de Julien quand Camille interrompt un mouvement qui fait se tendre ses muscles et crisper ses abdos sur son ventre, les doigts qu’il a glissé sous la ceinture de son short se durcir tout en haut sur ses fesses.
Lise retire une main d’entre ses genoux et la pose sur le ventre de Julien, lève les yeux vers Camille qui sourit de son geste, et hoche la tête, acquiesce à l’intention de Lise, il est temps de libérer Julien.
Main à plat sur son ventre, Lise enferme la racine de la verge entre son index et son majeur, croche ses doigts autour des tendons durs dans les aines, pendant que Camille dresse la verge et la caresse de mouvements fermes et réguliers.
Lise retient un instant sa respiration en même temps que Julien en voyant l’autre main de Camille bouger lentement, profondément enfoncée entre les jambes de Julien, et devine au rire de Camille quelle autre caresse elle lui prodigue.
Avant même le premier jet de sperme elle sait qu’il va jouir à la crispation des doigts sur ses fesses et serre plus fort ses doigts à la racine du sexe, sourit de son plaisir en regardant Camille et les jets épais retomber sur son bras.
Avant même les derniers soubresauts, Camille se relève et enjambe Julien, vient s’empaler sur le sexe en ouvrant ses lèvres à deux doigts.
Julien tend le bras dont il s’est caché les yeux tout le temps et attire Camille vers lui pour un baiser.
Ils restent ainsi longtemps sans bouger, la peau collante de transpiration dans la chaleur de la tente.
— Je crois qu’une autre douche serait bienvenue … après, tu me mettras de la crème dans le dos ? Parce que c’était l’idée au départ, non ?
Avant …
Un mois. Un mois depuis cette bise et Julien lui semblait plus froid, plus distant.
Il y avait eu des occasions pourtant, qu’elle avait guettées, espérant un mot, un geste, et se traitant d’idiote en pleurant dans son lit.
Elle avait fêté son anniversaire un samedi soir avec les membres du club, il y avait eu la remise de sa ceinture noire. Rien. Froid. Les deux fois il lui avait juste serré l’épaule d’une main en évitant son regard.
Il avait 35 ans et elle 18. Il y avait Camille. Camille …
Camille toujours la suivait dans les vestiaires, pliait son kimono, son t-shirt, sa culotte et sa brassière pendant qu’elle prenait sa douche, préparait ses affaires de rechange sur le banc et rangeait son sac. Sans un mot. Souvent, comme la première fois, elle lui prenait la serviette des mains pour l’essuyer.
Un soir où il avait été particulièrement froid avec elle :
— … c’était dur aujourd’hui …
— « Il » était dur aujourd’hui.
— Pourquoi ?
— Parce qu’il a peur.
— …
— Peur de lui, peur de toi.
Camille avait laissé tomber la serviette au pied de Liselotte dans son dos et refermé ses bras autour de sa taille, le front appuyé contre les cheveux mouillés sur la nuque de Liselotte :
— Il est comme ça. Il a du mal à parler. Tu le troubles et ça lui fait peur.
— Mais j’ai rien fait …
— Je sais. C’est aussi un problème. Il te plaît pourtant, non ?
— Mais … tu …
— Oui ? Je ? … C’est tout simple. Je te trouve très jolie moi aussi.
Liselotte sentait ses joues brûler. Des mots. De ce qu’ils contenaient. Des bras autour de sa taille et l’effleurement de la jupe de Camille dans son dos, des baisers qu’elle posait sur ses épaules, de sa nudité dans ses bras. Elle tremblait.
Elle était bien trop troublée pour résister quand Camille l’a retournée dans ses bras et a attiré sa bouche vers la sienne d’une main derrière son cou pour un baiser léger sur ses lèvres. C’est sans réfléchir, presqu’en réflexe, qu’elle lui a rendu son baiser.
Camille balançait ses hanches de droite à gauche, balayant de sa jupe la toison hirsute de Liselotte sur son ventre :
— Tu les coupes jamais ?
— … non …
Camille s’est reculée et a pris sur le banc le soutien-gorge de Liselotte qu’elle avait posé sur ses affaires de rechange :
— Rhabille-toi, il doit nous attendre.
En riant, Camille caressait du dos d’un doigt les poils roux sur le ventre pendant que Liselotte refermait des deux mains les agrafes dans son dos :
— J’aime bien. T’es belle, tu sais ? Tu t’en rends compte, au moins ?
Elle lui a tendu ses vêtements un à un, et a pris son sac sur l’épaule pendant que Liselotte séchait ses cheveux et les peignait de ses doigts.
— Ta mère vient te chercher ?
— Elle travaille.
— Tu veux manger avec nous ? Steacks hachés et pâtes à gogo, ça ira ? Julien est toujours affamé après l’entraînement, pas toi ?
Seignosse …
Camille efface sur le bras de Lise les traces de sperme et tend la serviette à Julien avant qu’il ne renfile son bermuda, et sort de la chambre, tend sa trousse de toilette à Lise avant d’aller chercher sur un fil tendu entre deux arbres leurs draps de bain.
Dans l’allée qui mène aux douches, elle prend Lise par la taille. Elle est coutumière de ces gestes, ne se préoccupe pas du « qu’en dira-t-on ». Plus étonnant, Julien les rattrape et prend sa main dans la sienne tout au long du chemin.
Julien prend une cabine, Camille pousse Lise dans une autre et la suit.
Elle vont sous l’eau ensemble et Camille savonne le dos de Lise en se tenant tout contre elle, les seins de Lise plaqués à sa poitrine au dessus des siens, le front contre sa joue.
— J’ai deviné ce que tu faisais, à la fin …
Camille s’écarte en riant :
— Et ?
— Je savais pas … les hommes …
— Tu sais ils sont faits comme nous, les hommes ! Mais ils aiment pas tous. Certains craignent de mettre en cause leur virilité, et d’autres n’aiment pas, tout simplement, comme les femmes peuvent ne pas aimer.
— … et toi ?
— Moi j’adore ! Pas toujours, mais j’aime. Tu y as jamais pensé ?
Lise hausse les épaules et rougit, lèvres pincées et le regard fuyant.
— Je sais bien que t’étais vierge, mais toute seule, jamais ? Eh ! Rougis pas comme ça ! moi aussi je me caresse, tu sais, même maintenant ! C’est pas parce qu’on vit avec un homme qu’on n’aime pas un plaisir pour soi, toute seule !
Camille se dresse sur la pointe des pieds et embrasse Lise en riant.
— Ça te gêne ? Oh, chérie, on peut parler de ça tu sais ! Et puis le reste …
Elle s’ approche et d’une main dans le dos de Lise elle glisse un doigt tendu entre ses fesses en riant :
— Alors ? Jamais ?
Lise recule en riant aussi et en contractant ses fesses :
— Arrête ! Pas là … Des fois, un peu …
— J’y penserai !
— Oh ! Si ma mère savait ça !
— Ta mère est pas idiote, tu sais. Elle sait très bien ce qui se passe … et puis on a un peu parlé, toutes les deux.
— Tu déconnes, là ?
— Non.
Lise plisse les sourcils et baisse la tête :
— Je lui ai rien dit …
— Tu devrais peut-être. Que ça vienne de toi.
— Qu’est-ce que tu lui as dit ?
— Que je voulais te mettre un doigt entre les fesses !
— Arrête, déconnes pas, dis-moi !
— Que t’étais un peu amoureuse de Julien … Qu’on t’aimait bien … tous les deux !
— Waouh …
— Tu sais que c’était pas si évident que ça que tu viennes en vacances avec nous, et puis j’aime pas trop les non-dits … je crois qu’elle s’en doutait, j’en suis même sûre ! Elle est inquiète, c’est normal … mais elle t’aime. Et c’est quelqu’un de bien. Et … c’est une très belle femme …
— Eh ! Oh !
— Je rigole ! ça va, chérie, c’était une blague … Non ! tu vas me casser un truc ! t’es trop forte pour moi, arrête ! t’es une brute !
Lise tient les deux bras écartés de Camille contre la paroi de la cabine. Elle rient. Camille avance le cou pour embrasser Lise qui se tient à distance, la retourne entre ses bras et glisse une jambe entre les siennes, plonge une main entre les fesses de Camille qui se débat en riant aux éclats :
— Non ! pas comme ça !
Lise relâche Camille qu’elle plaque d’une main sur la paroi et secoue la tête, une main devant sa bouche :
— Pardon !
— Quoi ? T’arrête déjà ? Ben zut, ça commençait bien, pourtant !
Elle se rhabillent et retrouvent Julien qui les attend :
— C’était quoi se raffût ?
— On a fait du bruit ? Ah ?
— Tout le monde vous entendait … on peut savoir ce que vous fabriquiez ?
— Nooon ! C’est un truc de filles, ça te regarde pas !
Avant …
Elle les avait suivis, avait mangé chez eux. Ils s’étaient retrouvés tous les trois devant l’évier de la petite cuisine, Camille lavait, Julien et Lise essuyaient, coincés entre la table de cuisine et la fenêtre. Camille leur avait retiré les torchons des mains et passé les bras autour de leur taille à tous les deux :
— Vous êtes deux nigauds. Un baiser c’est trop ou trop peu. Vous pouvez pas rester comme ça à vous éviter.
D’une main dans le cou de Julien elle avait attiré sa bouche sur la sienne pour un baiser lèvres closes, puis avait fait de même avec Lise avant de les pousser l’un vers l’autre d’une main dans le dos. Julien avait aux lèvres un sourire contraint et les yeux écarquillés de surprise et d’hésitation, Lise baissait les yeux, les joues plus rouges que jamais.
— Embrasse-la, imbécile ! Et si elle aime pas, elle te le dira !
Comme le temps lui avait paru long avant qu’il ne s’approche d’elle ! D’abord un contact furtif des lèvres sur les siennes, puis plus long, et sa main sur son bras, il s’était reculé un peu pour croiser son regard et avait pris son visage entre ses mains pour l’embrasser vraiment, entrouvrant ses lèvres de sa langue et cherchant la sienne. Son tout premier baiser. Elle y avait pensé si souvent. Est-ce qu’elle saurait faire ? Quel goût ça aurait ? Elle plantait les doigts d’une main dans le muscle de son bras, serrait de l’autre main la main de Camille, elle tremblait, elle gémissait contre sa bouche et se dressait sur la pointe des pieds pour rester contre lui, pour que ça dure encore, et Camille riait de plaisir à côté d’eux, se retenant de retirer sa main de celle de Lise qui lui broyait les doigts.
Lise respirait vite, essoufflée, quand il a interrompu leur baiser, un sourire tremblé aux lèvres, et c’est Camille qu’elle a brusquement pris dans ses bras en la serrant à l’étouffer.
— Ne dis rien ! C’était bien ! … tu veux rester ? ce soir ?
Elle hochait la tête avant de réfléchir, avant de savoir de ce que voulait dire « rester ce soir », et il l’embrassait à nouveau en la serrant dans ses bras …
Elle ne s’est vraiment rendu-compte de ce qui allait arriver que dans le long couloir où Camille la guidait en lui tenant la main. Elle a pensé s’arrêter, le temps d’un éclair, un pas ralenti, et a poursuivi en plissant fort les yeux en suivant Camille. « C’est maintenant. C’est ce que je veux. »
Dans la chambre sombre, Camille lui tenait les deux mains et chuchotait :
— Lise, ça va ? Tu dis « non » quand tu veux, d’accord ? ça ne changera rien …
— … ça va … Camille … c’était mon premier vrai baiser, tu sais …
— Oh … chérie ! alors … c’est la première fois … c’est ça ?
Lise hochait la tête et pressait les doigts de Camille dans ses mains :
— … dis … Tu restes ?
— Tu veux ?
— Oui ! S’il te plaît … il voudra ?
— Il voudra ce que tu veux … oh, ma chérie …
Camille a effacé une larme sur sa joue en aidant Julien qui les avait rejointes à déshabiller Lise, s’est allongée près d’eux sur le lit dont elle avait ouvert les draps.
Julien embrassait Lise, Lise embrassait Camille, Julien caressait ses seins et son ventre.
Camille caressait la joue de Julien quand il s’est allongé sur elle :
— Tout doucement, mon chéri … attends … attends un peu …
D’une main entre leur deux corps, elle a déposé du gel sur le sexe de Lise, sans s’apercevoir que c’était bien inutile. Lise était prête.
Camille s’est éloignée vers le pied du lit quand les jambes de Lise se sont refermées sur les cuisses de Julien. Elle a entendu le petit cri de Lise et a vu ses jambes se détendre et se crisper, a effacé un autre larme en entendant son profond soupir et a vu ses cuisses enfermer tout contre elle la taille de Julien, son bassin accompagner les mouvements de Julien.
Seignosse …
Lise n’a pas mis de maillot le lendemain, indifférente au spectacle rouge et blanc qu’elle offrait. Elle est sagement restée à l’ombre du parasol sauf pour aller se baigner et se battre dans les vagues avec Camille et Julien.
Ils sont restés tard à la plage, la peau tiraillée de sel séché sur leurs peaux.
Il faudrait tant de mots encore pour dire comme ils sont beaux et sont heureux tous les trois …
Ils s’aiment. C’est l’été.
C’était long ?
J’ai pris mon temps.
J’aimerai tellement rester encore avec eux …
Misa – 09/2013
Mais avant …
Il y a toujours un avant !
Avant, il y a Liselotte.
C’est un joli prénom … non ?
Mais. Il y a toujours des « mais » : dès la maternelle, c’est devenu Lolotte.
Et ça, c’est moins drôle. De quoi en vouloir à ses parents ?
Mais non ! Liselotte a bon caractère. Elle rit de tout, tout le temps.
Et puis il y a l’hérédité.
Sa mère était grande. Sa mère était rousse.
Lolotte est grande. Lolotte est rousse.
Sa mère est jolie. Alors Lolotte aussi.
Elle a de grands yeux bleus, un visage de poupée tâché de son sur les joues et le nez, sur la poitrine et sur les bras. Des tâches de rousseur partout sur sa peau jusque sur les cuisses.
Mesurer 1m86 à 14 ans, être rousse et être Lolotte pour tout le monde, c’est pas un bon départ à la puberté, à l’âge où les hormones font du corps des filles leur terrain de jeu.
Les garçons de son âge avaient au mieux les yeux à hauteur de ses seins, et pas un n’a eu le courage ou l’envie d’en profiter.
Les années passant, elle est restée Lolotte, la bonne copine rigolote, mais pas celle dont les garçons recherchent la compagnie.
Pourtant elle aurait bien voulu. Même un boutonneux, un petit. Un qui se serait allongé tout près d’elle, l’aurait embrassé dans le cou et aurait mis ses mains partout. Parce qu’elle avait des envies et des rêves de tendresse et d’amour, des envies aussi d’un corps contre le sien.
Ce qui a tout changé ? Sa mère.
Elle voyait le matin dans la salle de bains sa Lolotte à la toilette et voyait sa taille et ses cuisses s’épaissir, le pli au bas de son ventre se marquer.
Elle voyait aussi sa toison s’épaissir, déborder du pli de l’aine et gagner sur les cuisses, et voyait la moue de sa fille quand elle lui proposait un rasoir.
Lolotte se voulait naturelle. Lolotte aimait bien prendre sur son ventre sa toison à plein poing d’une main et serrer pendant que l’autre lui faisait voir des étoiles.
Sa mère, donc. Elle avait 14 ans quand sa mère a eu l’idée qui a tout changé : elle l’a inscrite dans un club de judo.
Et ça lui a plu tout de suite.
Elle allait au dojo deux soirs par semaine, elle y allait aussi le mercredi après-midi et le samedi.
Pour le judo lui-même ? Oui. Mais pas que.
Elle transpirait autant sur le tapis de course que sur le tatami, elle levait des haltères. En un an à peine elle a perdu les mauvaises graisses qui marbraient son ventre et ses fesses.
Elle ne ressemblera jamais pas aux filles anorexiques qui glacent les pages des magazines. Elle a des formes et des courbes, une abondance généreuse de santé.
Ce qui lui a plu en plus, c’est que très vite c’est avec des hommes qu’elle faisait des randoris. Des hommes à sa taille, des costauds qui la bousculaient. Elle a aimé cette rudesse des corps qui s’empoignent, a aimé la douleur des muscles fatigués, les odeurs de vestiaires, liniment camphré et transpiration.
Au tout début, encombrée de son corps, elle attendait que le vestiaire se vide avant d’aller se changer.
Elle renonçait à la douche, inquiète et gênée de s’exposer nue au milieu des filles de son âge et des jeunes femmes qui se pressaient en riant dans la grande salle commune.
Un an pour dépasser ses complexes. Grâce à sa mère, encore une fois, qui un jour est venue avec elle dans le vestiaire comme souvent d’autres mères le font, rangeait son kimono dans son sac et la soutenait du regard en la poussant vers les douches enveloppée d’une serviette et les joues cramoisies.
Un nouveau plaisir qu’elle a découvert. La chaleur des regards sur son corps nu.
Elle en abuse depuis. Elle en a un peu honte, mais c’est tellement bon !
Elle se réchauffe du regard des fillettes et de celui de filles de son âge, de celui de leurs mères. Elle aime les yeux qui se cachent pour se poser sur ses seins aux tétons fiers et dressés, sur le large triangle aux lèvres gonflées de son sexe dont la toison pourtant fournie ne cache rien.
Celles qui se cachent et la regarde à la dérobée. Celles qui plissent les yeux. Celles qui sourient. Celles qui rougissent et se mordent les lèvres. Elle aime tous ces regards sur elle et n’est plus surprise de la tension qui lui noue le ventre.
Voilà. Vous connaissez Liselotte, que tout le monde appelle Lolotte.
Il y en a maintenant qui l’appellent Lise, parfois « chérie » à mots murmurés : c’est l’été de ses 18 ans.
Vous ne savez pas tout d’elle et de sa vie d’avant, bien sûr, mais vous le découvrirez en son temps.
Seignosse.
L’été de ses 18 ans … Les Campéoles la plage des Casernes …
— Tu as de l’après-soleil, Camille ?
— Mmm, j’ai ça. Tu veux que je t’en mette dans le dos ? Viens …
Camille et elle sont sorties en même temps de leurs cabines de douche respectives enveloppées toutes les deux d’un paréo noué sous les seins et entrent ensemble dans un cabinet de toilette.
— T’es brûlante … ça te fait mal ?
— L’eau chaude, c’était une torture !
— Demain, tu te mets à l’ombre, d’accord ?
— A ce point ?
— Ouais …
Lise dénoue son paréo et se penche, dos tourné à Camille, appuyée des deux avant-bras sur le plateau du petit lavabo.
Camille étale doucement une crème blanche qui a du mal à pénétrer la peau rougie du dos de Lise, s’agenouille et écarte ses jambes d’un petit coup du dos de la main pour appliquer la crème sur ses jambes et ses cuisses.
— T’aurais mieux fait de m’écouter.
— Pour quoi ?
— Ton maillot. Je t’avais dit de pas en mettre. T’es bicolore. Tu ressembles au drapeau polonais. Et puis il est trop grand, ton maillot.
— C’est vrai qu’on était tranquilles. J’ai pas osé … demain … éh ! … là aussi, c’est rouge ?
— … un peu …
Camille se redresse après un baiser sur les fesses, laisse un peu encore la main entre les jambes de Lise :
— Elle glisse bien cette crème …
— C’est pas que la crème …
— Allez, tourne-toi !
— Déjà ?
Camille masse le cou et les bras, le ventre de Lise qui s’approche et pose ses bras sur ses épaules :
— Tu vas en mettre plein mon paréo !
— Enlève-le … je te ferai du body-body …
Elles sont restées longtemps dans la cabine. Lise s’est mordue les lèvres pour ne pas alerter les occupants des cabines voisines sur ce qui se passait, et a une grande trace rouge qui lui barre les fesses, laissée par l’angle de la tablette du lavabo où elle s’est adossée … Camille a testé le pouvoir lubrifiant de la crème solaire … Lise a apprécié :
— Elle est bien, ta crème … Tu m’en remettras, demain ?
Julien est déjà rentré à leur tente quand elle reviennent à leur tour :
— Vous avez été longues … tu peux me mettre de la crème dans le dos ?
— Mais oui, mon chéri, bien sûr !
Il n’a pas compris, ni le coup d’œil complice échangé par Camille et Lise, ni pourquoi elles l’entraînaient vers la chambre au fond de la tente …
Avant …
Camille et julien. Vous ne les connaissez pas encore …
Camille est prof d’anglais. Elles se connaissent depuis bientôt six mois. Elles se croisaient dans les vestiaires du dojo. Camille regardait les entraînements, suivait parfois une mère de famille dans les vestiaires pour finir une discussion. Ses yeux étaient chauds. Elle ne se cachait pas pour la détailler toute entière, s’attardait. Elle lui souriait après.
« Tu lui plais ». Les premiers mots que Camille lui ai dits.
Elle venait de finir la séance par un combat avec son entraîneur, comme à la fin de toutes les séances. Il l’avait projeté d’un ushimata imparable, sa spéciale, avait suivi au sol pour une immobilisation.
Il est plus grand, plus fort qu’elle, et contrairement aux autres hommes du club qui combattent avec elle, lui, ne retient pas ses mouvements, la pousse dans ses derniers retranchements, la prépare aux tournois.
Il avait vu sa grimace quand il lui avait écrasé un sein en tombant avec elle, avait senti sa hargne à tenter d’échapper au bras qui se refermait derrière son cou.
Ils s’étaient relâchés en même temps. Gestes assouplis, immobiles cramponnés l’un à l’autre.
C’est très long quelques secondes allongés bras et jambes mêlés.
C’est très long quelques secondes à se dévisager, aussi étonnés et surpris l’un que l’autre de la bise qu’il avait posé au coin de sa bouche.
Ils s’étaient relevés et salués. Il était parti sans un mot, la laissant désemparée et seule au milieu du tatami.
Camille était là, juste au bord, lui souriait en se mordant la lèvre. Elle avait vu.
Camille, la compagne mince et brune de Julien, celui dont elle rêvait bien souvent, celui qui venait de lui donner ce baiser qui rougissait ses joues plus que l’effort du combat.
Camille l’avait rejointe dans le vestiaire, s’était assise sur le banc pendant qu’elle enlevait de ses doigts les sparadraps qui les maintenaient.
Camille a fouillé dans le sac de Lise et pris les ciseaux à bouts ronds. Elle a soulevé la jambe gauche de Lise et posé son pied gauche sur ses genoux pour découper l’élastoplast autour de sa cheville fragile, l’a arraché d’un coup sec.
Elle était toujours là, dans le vestiaire déserté, au retour de sa douche, lui a retiré la serviette des mains pour essuyer son dos.
Elle s’est dressée sur la pointe des pieds pour l’embrasser dans le cou, les mains légères s’attardant sur ses hanches, et lui murmurer à l’oreille « Tu lui plais ».
Camille est restée assise sur le banc tout le temps qu’elle se rhabillait et rangeait son sac, a quitté le vestiaire devant elle sans un mot, après lui avoir pressé la main de ses doigts en souriant.
Lolotte avait eu du mal à s’endormir ce soir-là. Les yeux noirs de Julien et la bise au coin de sa bouche, les grands yeux dorés de Camille qui lui souriaient et ses mains sur ses hanches.
Seignosse …
Il fait chaud dans la chambre sous la tente où Camille entraîne Julien et le pousse sur les sacs de couchage en désordre. Lise tient ouvert le voile de nylon et regarde Camille s’asseoir sur les cuisses de Julien, le repousser d’une main sur le torse avant de s’attaquer à son bermuda, le tirant vers ses cuisses des deux mains glissées sous la ceinture à la taille pendant qu’il proteste :
— C’était juste pour mon dos !
— T’inquiète pas ! Elle est vraiment bien cette crème solaire, on a testé !
D’une main haut levée elle presse sur le flacon et dessine un grand « z » de crème blanche sur les pectoraux de Julien, de l’autre tendue dans son dos elle invite des doigts Lise à les rejoindre sur les matelas de la chambre de toile où elle s’assoit, jambes repliées sur le côté, croise un instant le regard de Julien avant qu’il ne se couvre les yeux de son bras, puis celui de Camille qui lui sourit en bousculant les jambes de Julien pour s’installer à genou entre elles.
Camille penchée. Le torse d’abord et le cou. Lents mouvements tournants des mains. Doigts ouverts. La taille et les hanches après. Un doigt retire une larme de crème perdue dans le nombril. Les mains suivent la ligne de poils noirs qui descend vers la verge couchée. Les collent à la peau brunie de soleil. Contournent et descendent sur les cuisses et les muscles qui roulent de lentes contractions. Remontent dans les aines et se glissent sous verge repoussée droite sur le ventre. Encore flasque. Le point plus rose tout en haut en partie masqué par la peau brune et plissée du prépuce.
Lise s’écarte et s’allonge, la joue sur les pectoraux, les mains jointes entre les genoux. Elle lève un instant les yeux vers Camille en mordant son sourire, revient vite au ballet des mains sur le ventre et les cuisses, sur la tâche sombre entre les jambes de Camille dont le paréo ouvert découvre le ventre. Elle est comme au spectacle, attentive aux mouvements des mains brillantes et grasses de crème, au ballet des doigts légers sur la peau, attentive comme à une leçon de caresses.
Mains à plat sur les cuisses, pouces écartés, tendus, qui remontent lentement, se rejoignent et soulèvent, entraînent très haut avec eux les testicules et tendent la peau lisse veinée de fines lignes rouges, restent là, un instant immobiles, puis appuient, petites pressions cadencées sur la ligne de la verge qui plonge entre les jambes, que devinent Lise aux pulsations rythmées du sexe couché droit sur le ventre.
Lise soulève ses épaules pour laisser le bras de Julien l’envelopper, sourit de la main qui étire son t-shirt et se pose sur ses reins.
Camille glisse ses doigts des deux mains entre le ventre et le sexe, les croisent ensemble et referme les mains en étui sur la verge, en parcourt la longueur en montant lentement, faisant gonfler le gland qui se dessine sous la peau, le libère enfin en descendant doucement doigts serrés, éclat rose luisant de crème, boursouflure plus sombre tout autour qui se ferme sur le fil de peau blanc de tension.
Les yeux de Lise suivent les lents va-et-vient des mains de Camille, se lèvent brièvement vers son visage concentré, s’attarde plus longtemps sur le triangle noir entre les jambes qu’elle a ouvertes pour écarter plus largement les cuisses de Julien avec ses genoux, triangle ourlé au milieu de fines lignes roses et brillantes.
Elle sent dans son dos la main chaude de Julien bouger sur ses reins au rythme des mains de Camille, se crisper en même temps que sa respiration se bloque, pectoraux gonflés sous sa joue, quand Camille redresse la verge d’une main aux doigts serrés en anneaux à sa racine. Du bout de l’index de l’autre main, elle caresse la petite bouche rose au sommet, referme les doigts sur le gland, masse du pouce le fil de peau blanche, fait un anneau de son pouce et de son index pour caresser le gland rougi de l’afflux de sang de petits mouvements rapides.
Camille prend son temps. Lise ressent sous sa joue les plaintes sourdes de dépit de Julien quand Camille interrompt un mouvement qui fait se tendre ses muscles et crisper ses abdos sur son ventre, les doigts qu’il a glissé sous la ceinture de son short se durcir tout en haut sur ses fesses.
Lise retire une main d’entre ses genoux et la pose sur le ventre de Julien, lève les yeux vers Camille qui sourit de son geste, et hoche la tête, acquiesce à l’intention de Lise, il est temps de libérer Julien.
Main à plat sur son ventre, Lise enferme la racine de la verge entre son index et son majeur, croche ses doigts autour des tendons durs dans les aines, pendant que Camille dresse la verge et la caresse de mouvements fermes et réguliers.
Lise retient un instant sa respiration en même temps que Julien en voyant l’autre main de Camille bouger lentement, profondément enfoncée entre les jambes de Julien, et devine au rire de Camille quelle autre caresse elle lui prodigue.
Avant même le premier jet de sperme elle sait qu’il va jouir à la crispation des doigts sur ses fesses et serre plus fort ses doigts à la racine du sexe, sourit de son plaisir en regardant Camille et les jets épais retomber sur son bras.
Avant même les derniers soubresauts, Camille se relève et enjambe Julien, vient s’empaler sur le sexe en ouvrant ses lèvres à deux doigts.
Julien tend le bras dont il s’est caché les yeux tout le temps et attire Camille vers lui pour un baiser.
Ils restent ainsi longtemps sans bouger, la peau collante de transpiration dans la chaleur de la tente.
— Je crois qu’une autre douche serait bienvenue … après, tu me mettras de la crème dans le dos ? Parce que c’était l’idée au départ, non ?
Avant …
Un mois. Un mois depuis cette bise et Julien lui semblait plus froid, plus distant.
Il y avait eu des occasions pourtant, qu’elle avait guettées, espérant un mot, un geste, et se traitant d’idiote en pleurant dans son lit.
Elle avait fêté son anniversaire un samedi soir avec les membres du club, il y avait eu la remise de sa ceinture noire. Rien. Froid. Les deux fois il lui avait juste serré l’épaule d’une main en évitant son regard.
Il avait 35 ans et elle 18. Il y avait Camille. Camille …
Camille toujours la suivait dans les vestiaires, pliait son kimono, son t-shirt, sa culotte et sa brassière pendant qu’elle prenait sa douche, préparait ses affaires de rechange sur le banc et rangeait son sac. Sans un mot. Souvent, comme la première fois, elle lui prenait la serviette des mains pour l’essuyer.
Un soir où il avait été particulièrement froid avec elle :
— … c’était dur aujourd’hui …
— « Il » était dur aujourd’hui.
— Pourquoi ?
— Parce qu’il a peur.
— …
— Peur de lui, peur de toi.
Camille avait laissé tomber la serviette au pied de Liselotte dans son dos et refermé ses bras autour de sa taille, le front appuyé contre les cheveux mouillés sur la nuque de Liselotte :
— Il est comme ça. Il a du mal à parler. Tu le troubles et ça lui fait peur.
— Mais j’ai rien fait …
— Je sais. C’est aussi un problème. Il te plaît pourtant, non ?
— Mais … tu …
— Oui ? Je ? … C’est tout simple. Je te trouve très jolie moi aussi.
Liselotte sentait ses joues brûler. Des mots. De ce qu’ils contenaient. Des bras autour de sa taille et l’effleurement de la jupe de Camille dans son dos, des baisers qu’elle posait sur ses épaules, de sa nudité dans ses bras. Elle tremblait.
Elle était bien trop troublée pour résister quand Camille l’a retournée dans ses bras et a attiré sa bouche vers la sienne d’une main derrière son cou pour un baiser léger sur ses lèvres. C’est sans réfléchir, presqu’en réflexe, qu’elle lui a rendu son baiser.
Camille balançait ses hanches de droite à gauche, balayant de sa jupe la toison hirsute de Liselotte sur son ventre :
— Tu les coupes jamais ?
— … non …
Camille s’est reculée et a pris sur le banc le soutien-gorge de Liselotte qu’elle avait posé sur ses affaires de rechange :
— Rhabille-toi, il doit nous attendre.
En riant, Camille caressait du dos d’un doigt les poils roux sur le ventre pendant que Liselotte refermait des deux mains les agrafes dans son dos :
— J’aime bien. T’es belle, tu sais ? Tu t’en rends compte, au moins ?
Elle lui a tendu ses vêtements un à un, et a pris son sac sur l’épaule pendant que Liselotte séchait ses cheveux et les peignait de ses doigts.
— Ta mère vient te chercher ?
— Elle travaille.
— Tu veux manger avec nous ? Steacks hachés et pâtes à gogo, ça ira ? Julien est toujours affamé après l’entraînement, pas toi ?
Seignosse …
Camille efface sur le bras de Lise les traces de sperme et tend la serviette à Julien avant qu’il ne renfile son bermuda, et sort de la chambre, tend sa trousse de toilette à Lise avant d’aller chercher sur un fil tendu entre deux arbres leurs draps de bain.
Dans l’allée qui mène aux douches, elle prend Lise par la taille. Elle est coutumière de ces gestes, ne se préoccupe pas du « qu’en dira-t-on ». Plus étonnant, Julien les rattrape et prend sa main dans la sienne tout au long du chemin.
Julien prend une cabine, Camille pousse Lise dans une autre et la suit.
Elle vont sous l’eau ensemble et Camille savonne le dos de Lise en se tenant tout contre elle, les seins de Lise plaqués à sa poitrine au dessus des siens, le front contre sa joue.
— J’ai deviné ce que tu faisais, à la fin …
Camille s’écarte en riant :
— Et ?
— Je savais pas … les hommes …
— Tu sais ils sont faits comme nous, les hommes ! Mais ils aiment pas tous. Certains craignent de mettre en cause leur virilité, et d’autres n’aiment pas, tout simplement, comme les femmes peuvent ne pas aimer.
— … et toi ?
— Moi j’adore ! Pas toujours, mais j’aime. Tu y as jamais pensé ?
Lise hausse les épaules et rougit, lèvres pincées et le regard fuyant.
— Je sais bien que t’étais vierge, mais toute seule, jamais ? Eh ! Rougis pas comme ça ! moi aussi je me caresse, tu sais, même maintenant ! C’est pas parce qu’on vit avec un homme qu’on n’aime pas un plaisir pour soi, toute seule !
Camille se dresse sur la pointe des pieds et embrasse Lise en riant.
— Ça te gêne ? Oh, chérie, on peut parler de ça tu sais ! Et puis le reste …
Elle s’ approche et d’une main dans le dos de Lise elle glisse un doigt tendu entre ses fesses en riant :
— Alors ? Jamais ?
Lise recule en riant aussi et en contractant ses fesses :
— Arrête ! Pas là … Des fois, un peu …
— J’y penserai !
— Oh ! Si ma mère savait ça !
— Ta mère est pas idiote, tu sais. Elle sait très bien ce qui se passe … et puis on a un peu parlé, toutes les deux.
— Tu déconnes, là ?
— Non.
Lise plisse les sourcils et baisse la tête :
— Je lui ai rien dit …
— Tu devrais peut-être. Que ça vienne de toi.
— Qu’est-ce que tu lui as dit ?
— Que je voulais te mettre un doigt entre les fesses !
— Arrête, déconnes pas, dis-moi !
— Que t’étais un peu amoureuse de Julien … Qu’on t’aimait bien … tous les deux !
— Waouh …
— Tu sais que c’était pas si évident que ça que tu viennes en vacances avec nous, et puis j’aime pas trop les non-dits … je crois qu’elle s’en doutait, j’en suis même sûre ! Elle est inquiète, c’est normal … mais elle t’aime. Et c’est quelqu’un de bien. Et … c’est une très belle femme …
— Eh ! Oh !
— Je rigole ! ça va, chérie, c’était une blague … Non ! tu vas me casser un truc ! t’es trop forte pour moi, arrête ! t’es une brute !
Lise tient les deux bras écartés de Camille contre la paroi de la cabine. Elle rient. Camille avance le cou pour embrasser Lise qui se tient à distance, la retourne entre ses bras et glisse une jambe entre les siennes, plonge une main entre les fesses de Camille qui se débat en riant aux éclats :
— Non ! pas comme ça !
Lise relâche Camille qu’elle plaque d’une main sur la paroi et secoue la tête, une main devant sa bouche :
— Pardon !
— Quoi ? T’arrête déjà ? Ben zut, ça commençait bien, pourtant !
Elle se rhabillent et retrouvent Julien qui les attend :
— C’était quoi se raffût ?
— On a fait du bruit ? Ah ?
— Tout le monde vous entendait … on peut savoir ce que vous fabriquiez ?
— Nooon ! C’est un truc de filles, ça te regarde pas !
Avant …
Elle les avait suivis, avait mangé chez eux. Ils s’étaient retrouvés tous les trois devant l’évier de la petite cuisine, Camille lavait, Julien et Lise essuyaient, coincés entre la table de cuisine et la fenêtre. Camille leur avait retiré les torchons des mains et passé les bras autour de leur taille à tous les deux :
— Vous êtes deux nigauds. Un baiser c’est trop ou trop peu. Vous pouvez pas rester comme ça à vous éviter.
D’une main dans le cou de Julien elle avait attiré sa bouche sur la sienne pour un baiser lèvres closes, puis avait fait de même avec Lise avant de les pousser l’un vers l’autre d’une main dans le dos. Julien avait aux lèvres un sourire contraint et les yeux écarquillés de surprise et d’hésitation, Lise baissait les yeux, les joues plus rouges que jamais.
— Embrasse-la, imbécile ! Et si elle aime pas, elle te le dira !
Comme le temps lui avait paru long avant qu’il ne s’approche d’elle ! D’abord un contact furtif des lèvres sur les siennes, puis plus long, et sa main sur son bras, il s’était reculé un peu pour croiser son regard et avait pris son visage entre ses mains pour l’embrasser vraiment, entrouvrant ses lèvres de sa langue et cherchant la sienne. Son tout premier baiser. Elle y avait pensé si souvent. Est-ce qu’elle saurait faire ? Quel goût ça aurait ? Elle plantait les doigts d’une main dans le muscle de son bras, serrait de l’autre main la main de Camille, elle tremblait, elle gémissait contre sa bouche et se dressait sur la pointe des pieds pour rester contre lui, pour que ça dure encore, et Camille riait de plaisir à côté d’eux, se retenant de retirer sa main de celle de Lise qui lui broyait les doigts.
Lise respirait vite, essoufflée, quand il a interrompu leur baiser, un sourire tremblé aux lèvres, et c’est Camille qu’elle a brusquement pris dans ses bras en la serrant à l’étouffer.
— Ne dis rien ! C’était bien ! … tu veux rester ? ce soir ?
Elle hochait la tête avant de réfléchir, avant de savoir de ce que voulait dire « rester ce soir », et il l’embrassait à nouveau en la serrant dans ses bras …
Elle ne s’est vraiment rendu-compte de ce qui allait arriver que dans le long couloir où Camille la guidait en lui tenant la main. Elle a pensé s’arrêter, le temps d’un éclair, un pas ralenti, et a poursuivi en plissant fort les yeux en suivant Camille. « C’est maintenant. C’est ce que je veux. »
Dans la chambre sombre, Camille lui tenait les deux mains et chuchotait :
— Lise, ça va ? Tu dis « non » quand tu veux, d’accord ? ça ne changera rien …
— … ça va … Camille … c’était mon premier vrai baiser, tu sais …
— Oh … chérie ! alors … c’est la première fois … c’est ça ?
Lise hochait la tête et pressait les doigts de Camille dans ses mains :
— … dis … Tu restes ?
— Tu veux ?
— Oui ! S’il te plaît … il voudra ?
— Il voudra ce que tu veux … oh, ma chérie …
Camille a effacé une larme sur sa joue en aidant Julien qui les avait rejointes à déshabiller Lise, s’est allongée près d’eux sur le lit dont elle avait ouvert les draps.
Julien embrassait Lise, Lise embrassait Camille, Julien caressait ses seins et son ventre.
Camille caressait la joue de Julien quand il s’est allongé sur elle :
— Tout doucement, mon chéri … attends … attends un peu …
D’une main entre leur deux corps, elle a déposé du gel sur le sexe de Lise, sans s’apercevoir que c’était bien inutile. Lise était prête.
Camille s’est éloignée vers le pied du lit quand les jambes de Lise se sont refermées sur les cuisses de Julien. Elle a entendu le petit cri de Lise et a vu ses jambes se détendre et se crisper, a effacé un autre larme en entendant son profond soupir et a vu ses cuisses enfermer tout contre elle la taille de Julien, son bassin accompagner les mouvements de Julien.
Seignosse …
Lise n’a pas mis de maillot le lendemain, indifférente au spectacle rouge et blanc qu’elle offrait. Elle est sagement restée à l’ombre du parasol sauf pour aller se baigner et se battre dans les vagues avec Camille et Julien.
Ils sont restés tard à la plage, la peau tiraillée de sel séché sur leurs peaux.
Il faudrait tant de mots encore pour dire comme ils sont beaux et sont heureux tous les trois …
Ils s’aiment. C’est l’été.
C’était long ?
J’ai pris mon temps.
J’aimerai tellement rester encore avec eux …
Misa – 09/2013
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3 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Il y a beaucoup de tendresse dans ce récit de la première fois. Très belle écriture pleine de délicatesse. Je vais commencer à lire vos autres récits. Celui-ci m'a donné l'eau à la bouche...
Vieulou
Vieulou
Isa, Denis...merci une nouvelle fois pour ce texte, je le souligne encore une fois, bien écrit sans faute de français( une seule), avec du rythme, de la légèreté, et qui laisse le lecteur rêver. On est loin du scénario attendu de film X minable.
Il y a du sentiment, de l'hésitation, de la tendresse, de la sexualité, la vraie, faite d'envies, de tendresse et de doute,d'amour.
Merci, Toi!
Il y a du sentiment, de l'hésitation, de la tendresse, de la sexualité, la vraie, faite d'envies, de tendresse et de doute,d'amour.
Merci, Toi!
Je n'ai pas de mots pour te dire combien j'aime cette nouvelle histoire ... quels beaux instants, et non Misa, ce n'était pas long, ce n'est jamais long quand c'est aussi merveilleux. Merci, Bises ... N