Qui m’a prise ? Le dénouement
Récit érotique écrit par Effrontée [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 29-08-2021 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Qui m’a prise ? Le dénouement
Bientôt sept ans depuis cette fin décembre 2014. Sept ans que je vis sans savoir. Sept ans d’interrogations et toujours la même réponse de mon époux : NON !
Pourquoi ne veut-il pas que je sache ? Que je sache qui m’a prise penchée sur son bureau, aveuglée par un foulard soigneusement noué sur mes yeux ! Peut-être craint-il que je compare ses performances avec celles d’un inconnu qui aujourd’hui encore n’est pour moi qu’un fantôme ?
En tous cas il n’imagine pas combien c’est devenu pour moi une obsession de ne pas savoir qui m’a baisée ce soir-là. Un collègue, une relation, un inconnu même ? J’ai pensé à toutes ces éventualités. Mais à chaque fois ce qui me trouble le plus, sans que je puisse en donner une explication, ce sont les sensations que mon corps a gardées en mémoire : moi, cette épouse fidèle, presque nue, les yeux bandés, les mains à plat sur le cuir qui recouvre son bureau, qui attend à l’affût du moindre bruit, qui guette le moindre mouvement d’air. Ce changement d’atmosphère, cette odeur juste avant le contact de ces mains sur mes épaules.
Quand je me replonge comme aujourd’hui, dans cet instant, j’ai l’impression aussitôt que cette bite tendue, dure, brûlante me pourfend brutalement à nouveau. Les images se bousculent dans ma tête, mon ventre me brûle et une envie folle de me caresser m’envahit.
Et lui ? Je me suis demandé bien souvent comment il avait vécu ce moment. Il l’avait provoqué, c’était son fantasme, pas le mien. Du moins à cette période pour notre couple. Dans la routine du quotidien si commun à bien des couples, il souhaitait redonner un nouvel élan à notre sexualité. La mienne allait bien pourtant. Il m’allait bien. Peut-être avais-je des fantasmes refoulés ? Mon éducation ? Banale et si fréquent que cela en devient ridicule de l’évoquer.
Mais, contre toute attente ce fut pour moi une révélation. Révélation d’une libido en sommeil. Je me libérais de l’image de maman qui me conseillait de me méfier des hommes, de ne pas les exciter avec des tenues légères. J’ai compris qu’elle voulait en réalité me protéger. Pas me rendre réfractaire au sexe.
Et cette rencontre inattendue m'avait toute bouleversée. Je suis devenue avide de sexe. Moi si prude, je m’exhibe volontiers désormais.
Mais ce soir, je dois me contenir.
C’est une soirée professionnelle. Accompagnée. Je me sens belle pour mon mari. J’ai cédé à l’envie de mettre cette robe rouge qui me colle à la peau. La finesse du tissu me déshabille plus qu’il m’habille. J’ai même abandonné le soutien gorge et gardé mes jambes nues. Je suis fière de mes seins et de mes jambes. Même le maquillage plus marqué traduit mon envie de plaire.
On pourrait appeler ça un acte caché non ? Comme si au fond de moi j’espère toujours un jour découvrir qui est celui qui m’a prise et être prête pour lui ?
Mais c’est mon chéri, qui en profite là. Il devrait en être fier de moi, mais je le trouve bizarre, tendu. Oui, c’est ça, il n’est pas tranquille. Pourtant il est plus dans son élément que moi. Et comme chaque fois quand je côtoie son milieu professionnel, une sorte d’angoisse s’empare de moi. Elle surgit du plus profond de ma mémoire. Et ce soir n’échappe pas à la règle.
- Tu sembles inquiet ? On dirait qu’une chose te tourmente ?
Lentement il se tourne vers moi et avec une infinie douceur, un sourire forcé aux lèvres, il me murmure, presque pour lui-même :
- Et s’il était là ?
A ces mots, je me sens défaillir. J’ai immédiatement saisi le sens de ces mots. Car bien sûr, comme à chaque fois que nous sommes en présence de collègues, cette éventualité s’impose. Je respire pour reprendre contenance en feignant une mine étonnée.
- De qui parles-tu ?
Je sais bien de qui il parle. Et lui aussi évidemment. Je sais qu’il n’a pas oublié, cet instant maintenant lointain qui a été pour nous une expérience nouvelle. Il est pâle, (ses mains tremblent légèrement). Inquiète, je l’interroge.
- Ça ne va pas mon chéri ?
(Je me sens soudain envahie d’une forte panique.)
- Non, non, tout va bien. Ne t’inquiète pas, me répond-il.
Pourtant je suis troublée. Malgré tout, prenant mon courage à deux mains je lui lance, attentive à saisir la moindre réaction.
- Il est là, c’est ça ?
- Oui !
- C’est qui ?
Vais-je enfin savoir ? Apparemment ce doit être un nouveau venu ce soir, dans cette assemblée. Déjà, je me rends compte qu’il y a beaucoup de personnes que je ne connais pas ou que j’ai seulement parfois rencontrées.
- Je ne te le dirai pas !
Cette fois la colère monte.
- T’es un salaud ! Lui il sait et il doit bien se réjouir. Je me sens humiliée. Dis-moi !
Il reprend soudain la maîtrise de ses émotions. Il prend même un air coquin pour ajouter :
- Non ! N’insiste pas. Tiens, un défi pour toi ! Je sais qu’il te baiserait volontiers de nouveau. Cherche, il va bien manifester un geste, un regard, dire un mot qui devrait le désigner. Si tu arrives à le confondre, je te l’offre.
- C’est bien gentil ça ! (Mes tripes se retournent. Le souvenir de cette grosse bite qui m’a pilonnée sans pitié me met l’eau à la bouche. Je mouille). En plus, non content d’exciter ma curiosité, tu excites ma libido. Si je gagne, je vais te le faire payer !
Il accuse le coup mais ne se laisse pas démonter.
- Je m’en doute. Je te rappelle qu’il t’avait laissé un souvenir plutôt flatteur pour lui, non ?
- Tu lui en as parlé depuis ?
- Bien sûr. Je me souviens même que j’en avais été très jaloux. Tu l’avais, souviens-toi, laissé jouir en toi alors que tu ne prenais plus la pilule, ce que tu m’avais caché car tu voulais m’imposer un bébé.
- Oui, c’est vrai et notre petit est venu. Tu sais bien qu’il est ton fils !
- Encore heureux !
- Alors tu me le montres ? S’il te plaît !
- Écoute, il y a quoi... une trentaine de mecs ce soir dans cette salle ? Six ou sept sont dans les âges non ? Un peu de courage te le fera trouver. Aguiche, caresse des yeux, souris et tu vas le confondre. Je t’aime.
Sur ces paroles, le salaud me plante là sans aucun égard pour moi. Je le suis des yeux dans l’espoir de trouver un indice. Rien ! Il rejoint ses stagiaires trop jeunes pour faire mon affaire.
Je file au bar et je commende un whisky pour me donner une contenance. Je me sens au bord des larmes autant de colère que de dépit.
Il faut bien dire que ce soir là j’ai vécu un moment tellement fort qu’aujourd’hui encore, il m’obsède et il m’arrive même d’avoir des frissons en y songeant.
Je repense au moment où j’ai cédé pour le laisser jouir en moi. Quand j’ai senti son sperme m’envahir et peut-être me féconder. Je n’ai rien fait pour m’y opposer. Pourtant cela n’a duré que quelques secondes d’abandon. Mais tellement fortes, avec une telle intensité que toutes les cellules de mon corps s’en souviennent. Et puis il m’avait prise avec force et j’avais joui comme jamais. La situation y était pour quelque chose bien sûr, mais je me souviens très bien de son ardeur à me faire prendre mon plaisir, avec une fougue inconnue.
Et son doigt dans mon fondement. Çà c’était une première pour moi. S’il l’avait voulu je me serais laissée aller, même à l’encourager à m’enculer. J’en frissonne encore. D’autres depuis sont venus, m’ont baisée, enculée, mais jamais aussi intensément.
Bien sûr mon chéri a compris que son complice s’était déversé en moi. Mais il ignorait alors ma supercherie destinée à lui imposer notre futur enfant. En plus je me savais dans une période qui aurait dû être féconde.
J’ai paniqué les jours suivants jusqu’à la venue de mes règles. Quel soulagement ! C’est bête à dire mais au delà du soulagement j’étais un peu déçue. Facile quand on se sait libérée ! Le mois suivant j’étais enceinte de mon mari, et avec son accord.
Tout cela pour dire que ce rapport reste toujours pour moi, un des moments d’exception de ma vie de couple.
Et maintenant ? Qui est-il ? Où est-il ? Je scrute la salle pour saisir un regard qui le trahirait. Et puis je me retrouve doucement à choisir celui qu’il me plairait d’avoir eu comme amant ce soir là !
Le verre à la main, dont j’ai déjà bu la moitié du whisky qui me chauffe la tête, je me dirige vers un groupe de trois individus de sexe masculin sans vraiment de stratégie.
Je les connais tous. Je pense qu’ils sont dans la boite depuis plus de dix ans. Ils ont le profil. L’air innocent, je fais celle qui sait. Ils m’accueillent tous les trois avec le même sourire. C’est mal parti. Mais je ne me dégonfle pas et je les entreprends.
- Bonsoir, vous êtes célibataires ce soir ?
- Ben non ! Nick est là bas avec la femme de Pierre.
- Moi oui Chantal, annonce Francis ! Pierrette est auprès de sa mère malade.
Je me mords la lèvre inférieure. Un bide. Aucun des trois n’affiche un quelconque malaise. Et ils sont mariés. J’imagine que mon mari n’aurait pas débauché un collègue marié, à moins que…
- Vous êtes mariés depuis longtemps, si ce n’est pas indiscret.
Bonne question me dis-je.
Les deux plus mignons le sont depuis plus de dix ans. Le dernier, Francis, le plus séduisant, depuis moins longtemps. Tant pis pour Pierrette, je me lance.
Sans aucune pudeur je le fixe d’un regard que je souhaite accusateur. Il me sourit sans comprendre. Pourtant le doute me submerge.
- Vous êtes un bon ami de mon mari non ?
- Je l’espère oui. En tous cas je l’apprécie beaucoup.
Je cherche le moindre signe de gêne. Aucun. Pourtant j’avoue que je me verrai bien succomber à ses charmes. La folie me poursuit.
- Pierrette est absente pour plusieurs jours ?
- Au moins jusqu’à la fin de la semaine prochaine. Sa mère est à Londres.
- Vous voulez venir dîner demain soir chez nous, cela me ferait plaisir ?
Ma proposition l’a surpris. Je le sens quelques secondes déstabilisé.
- Pourquoi pas, Chantal, si Monsieur est d’accord.
- Il est d’accord, je sais qu’il vous aime beaucoup. Disons 20 heures ?
- D’accord, à demain.
Je réalise que les deux autres sont dépités et jaloux de mon audace. Mais tant pis. Je tiens l’oiseau ! Et demain soir je compte bien m’en régaler. Satisfaite je quitte le groupe à la recherche de mon époux pour lui annoncer ma victoire.
Du coin de l’œil Francis m’épie. Ça confirme que j’ai découvert mon inconnu bien aimé. Quand j’arrive auprès de lui, mon chéri repère mon regard et celui de mon suspect d’amant. Je lui souris en lui annonçant !
- Je crois que je l’ai confondu !
- Francis ? Ah bon. Et ?
- Je l’ai invité demain soir pour le dîner.
Sans se départir d’un calme qui m’énerve, il murmure :
- C’est une bonne idée surtout que je crois qu’il est seul.
- Oui ! Et je compte bien en profiter.
- Sois prudente. Ne vient foutre pas le bordel parmi mes collaborateurs.
Sa réflexion m’anéantit. Il veut me faire croire que je me suis trompée.
- Bien sûr que non. Je serai très discrète… mais séductrice, pensais-je en moi même !
Un peu ébranlée pourtant, je décide de poursuivre ma chasse.
Mon regard est attiré par un couple en pleine discussion. Je les connais mais pas plus que ça. Apparemment la femme sermonne son chéri et je crois voir qu’elle jette des œillades en ma direction. Une scène de ménage dont je serais la cause ?
Sans réfléchir je les rejoins. Leur discussion cesse spontanément. Ils m’accueillent même avec gentillesse.
- Bonjour Chantal, comment allez-vous ?
C’est l’épouse qui m’interpelle.
- J’étais justement en train de dire à Marcel que vous portiez une bien jolie robe.
- Ah ? Merci ! Je vais bien. C’est une vieille robe mais je l’aime bien.
En disant ces banalités, je fixe le regard de Marcel en essayant d’y mettre une once de reproche et même d’accusation. Je le vois rougir. Je jubile mais en même temps je m’inquiète Et Francis ?
- Vous voulez quelque chose à boire, j’allais justement remplir mon verre au bar.
- Non merci, d’ailleurs nous devons rentrer. Bonne fin de soirée.
- Merci et rentrez bien.
Je suis soulagée mais en même temps troublée. Ce Marcel avait une mine de coupable, c’est sûr. Mais je n’ai pas forcément envie de casser ce joli couple et Marcel est loin de me plaire. Tandis que Francis !
En rentrant, dans la voiture mon mari est silencieux et semble contrarié.
- C’est bien Francis hein ? C’est ça ? Et cela te pose un problème ?
- Non pas du tout. Enfin, non, pas de problème pour l’invitation. Mais pour ton amant d’un soir, je t’ai déjà dit que je ne te révélerai jamais qui t’a prise ce soir là. Et puis j’ai appris que notre directeur des ventes était muté à l’étranger. Je l’aime bien.
- C’est René ?
- Oui.
- Il y était déjà parti ?
- Oui aux États Unis, il y a six ans !
- Alors c’est lui ! Lui qui m’a prise avant de partir à l’étranger. C’est pour cela que tu l’as choisi.
- Arrête Chantal, tu deviens pénible.
- Si ce n’est pas lui alors invite-le un soir pour dîner à la maison.
- Avec Francis ? Dit-il avec un soupçon de moquerie dans l’œil.
- Pourquoi pas. Au contraire.
- Tu es impossible. D’accord. Mais je ne suis pas sûr que ce soit des libertins. J’espère que tu sauras te conduire avec un minimum de retenue !
- Pour qui me prends-tu ? Sois tranquille.
Je reste silencieuse le reste du trajet. Je me sens excitée et en même temps humiliée. Je ne réalise pas tout à fait ce que j’ai déclenché. Une chose est certaine mon cher époux a l’air de se réjouir de mon initiative.
(à suivre)
Pourquoi ne veut-il pas que je sache ? Que je sache qui m’a prise penchée sur son bureau, aveuglée par un foulard soigneusement noué sur mes yeux ! Peut-être craint-il que je compare ses performances avec celles d’un inconnu qui aujourd’hui encore n’est pour moi qu’un fantôme ?
En tous cas il n’imagine pas combien c’est devenu pour moi une obsession de ne pas savoir qui m’a baisée ce soir-là. Un collègue, une relation, un inconnu même ? J’ai pensé à toutes ces éventualités. Mais à chaque fois ce qui me trouble le plus, sans que je puisse en donner une explication, ce sont les sensations que mon corps a gardées en mémoire : moi, cette épouse fidèle, presque nue, les yeux bandés, les mains à plat sur le cuir qui recouvre son bureau, qui attend à l’affût du moindre bruit, qui guette le moindre mouvement d’air. Ce changement d’atmosphère, cette odeur juste avant le contact de ces mains sur mes épaules.
Quand je me replonge comme aujourd’hui, dans cet instant, j’ai l’impression aussitôt que cette bite tendue, dure, brûlante me pourfend brutalement à nouveau. Les images se bousculent dans ma tête, mon ventre me brûle et une envie folle de me caresser m’envahit.
Et lui ? Je me suis demandé bien souvent comment il avait vécu ce moment. Il l’avait provoqué, c’était son fantasme, pas le mien. Du moins à cette période pour notre couple. Dans la routine du quotidien si commun à bien des couples, il souhaitait redonner un nouvel élan à notre sexualité. La mienne allait bien pourtant. Il m’allait bien. Peut-être avais-je des fantasmes refoulés ? Mon éducation ? Banale et si fréquent que cela en devient ridicule de l’évoquer.
Mais, contre toute attente ce fut pour moi une révélation. Révélation d’une libido en sommeil. Je me libérais de l’image de maman qui me conseillait de me méfier des hommes, de ne pas les exciter avec des tenues légères. J’ai compris qu’elle voulait en réalité me protéger. Pas me rendre réfractaire au sexe.
Et cette rencontre inattendue m'avait toute bouleversée. Je suis devenue avide de sexe. Moi si prude, je m’exhibe volontiers désormais.
Mais ce soir, je dois me contenir.
C’est une soirée professionnelle. Accompagnée. Je me sens belle pour mon mari. J’ai cédé à l’envie de mettre cette robe rouge qui me colle à la peau. La finesse du tissu me déshabille plus qu’il m’habille. J’ai même abandonné le soutien gorge et gardé mes jambes nues. Je suis fière de mes seins et de mes jambes. Même le maquillage plus marqué traduit mon envie de plaire.
On pourrait appeler ça un acte caché non ? Comme si au fond de moi j’espère toujours un jour découvrir qui est celui qui m’a prise et être prête pour lui ?
Mais c’est mon chéri, qui en profite là. Il devrait en être fier de moi, mais je le trouve bizarre, tendu. Oui, c’est ça, il n’est pas tranquille. Pourtant il est plus dans son élément que moi. Et comme chaque fois quand je côtoie son milieu professionnel, une sorte d’angoisse s’empare de moi. Elle surgit du plus profond de ma mémoire. Et ce soir n’échappe pas à la règle.
- Tu sembles inquiet ? On dirait qu’une chose te tourmente ?
Lentement il se tourne vers moi et avec une infinie douceur, un sourire forcé aux lèvres, il me murmure, presque pour lui-même :
- Et s’il était là ?
A ces mots, je me sens défaillir. J’ai immédiatement saisi le sens de ces mots. Car bien sûr, comme à chaque fois que nous sommes en présence de collègues, cette éventualité s’impose. Je respire pour reprendre contenance en feignant une mine étonnée.
- De qui parles-tu ?
Je sais bien de qui il parle. Et lui aussi évidemment. Je sais qu’il n’a pas oublié, cet instant maintenant lointain qui a été pour nous une expérience nouvelle. Il est pâle, (ses mains tremblent légèrement). Inquiète, je l’interroge.
- Ça ne va pas mon chéri ?
(Je me sens soudain envahie d’une forte panique.)
- Non, non, tout va bien. Ne t’inquiète pas, me répond-il.
Pourtant je suis troublée. Malgré tout, prenant mon courage à deux mains je lui lance, attentive à saisir la moindre réaction.
- Il est là, c’est ça ?
- Oui !
- C’est qui ?
Vais-je enfin savoir ? Apparemment ce doit être un nouveau venu ce soir, dans cette assemblée. Déjà, je me rends compte qu’il y a beaucoup de personnes que je ne connais pas ou que j’ai seulement parfois rencontrées.
- Je ne te le dirai pas !
Cette fois la colère monte.
- T’es un salaud ! Lui il sait et il doit bien se réjouir. Je me sens humiliée. Dis-moi !
Il reprend soudain la maîtrise de ses émotions. Il prend même un air coquin pour ajouter :
- Non ! N’insiste pas. Tiens, un défi pour toi ! Je sais qu’il te baiserait volontiers de nouveau. Cherche, il va bien manifester un geste, un regard, dire un mot qui devrait le désigner. Si tu arrives à le confondre, je te l’offre.
- C’est bien gentil ça ! (Mes tripes se retournent. Le souvenir de cette grosse bite qui m’a pilonnée sans pitié me met l’eau à la bouche. Je mouille). En plus, non content d’exciter ma curiosité, tu excites ma libido. Si je gagne, je vais te le faire payer !
Il accuse le coup mais ne se laisse pas démonter.
- Je m’en doute. Je te rappelle qu’il t’avait laissé un souvenir plutôt flatteur pour lui, non ?
- Tu lui en as parlé depuis ?
- Bien sûr. Je me souviens même que j’en avais été très jaloux. Tu l’avais, souviens-toi, laissé jouir en toi alors que tu ne prenais plus la pilule, ce que tu m’avais caché car tu voulais m’imposer un bébé.
- Oui, c’est vrai et notre petit est venu. Tu sais bien qu’il est ton fils !
- Encore heureux !
- Alors tu me le montres ? S’il te plaît !
- Écoute, il y a quoi... une trentaine de mecs ce soir dans cette salle ? Six ou sept sont dans les âges non ? Un peu de courage te le fera trouver. Aguiche, caresse des yeux, souris et tu vas le confondre. Je t’aime.
Sur ces paroles, le salaud me plante là sans aucun égard pour moi. Je le suis des yeux dans l’espoir de trouver un indice. Rien ! Il rejoint ses stagiaires trop jeunes pour faire mon affaire.
Je file au bar et je commende un whisky pour me donner une contenance. Je me sens au bord des larmes autant de colère que de dépit.
Il faut bien dire que ce soir là j’ai vécu un moment tellement fort qu’aujourd’hui encore, il m’obsède et il m’arrive même d’avoir des frissons en y songeant.
Je repense au moment où j’ai cédé pour le laisser jouir en moi. Quand j’ai senti son sperme m’envahir et peut-être me féconder. Je n’ai rien fait pour m’y opposer. Pourtant cela n’a duré que quelques secondes d’abandon. Mais tellement fortes, avec une telle intensité que toutes les cellules de mon corps s’en souviennent. Et puis il m’avait prise avec force et j’avais joui comme jamais. La situation y était pour quelque chose bien sûr, mais je me souviens très bien de son ardeur à me faire prendre mon plaisir, avec une fougue inconnue.
Et son doigt dans mon fondement. Çà c’était une première pour moi. S’il l’avait voulu je me serais laissée aller, même à l’encourager à m’enculer. J’en frissonne encore. D’autres depuis sont venus, m’ont baisée, enculée, mais jamais aussi intensément.
Bien sûr mon chéri a compris que son complice s’était déversé en moi. Mais il ignorait alors ma supercherie destinée à lui imposer notre futur enfant. En plus je me savais dans une période qui aurait dû être féconde.
J’ai paniqué les jours suivants jusqu’à la venue de mes règles. Quel soulagement ! C’est bête à dire mais au delà du soulagement j’étais un peu déçue. Facile quand on se sait libérée ! Le mois suivant j’étais enceinte de mon mari, et avec son accord.
Tout cela pour dire que ce rapport reste toujours pour moi, un des moments d’exception de ma vie de couple.
Et maintenant ? Qui est-il ? Où est-il ? Je scrute la salle pour saisir un regard qui le trahirait. Et puis je me retrouve doucement à choisir celui qu’il me plairait d’avoir eu comme amant ce soir là !
Le verre à la main, dont j’ai déjà bu la moitié du whisky qui me chauffe la tête, je me dirige vers un groupe de trois individus de sexe masculin sans vraiment de stratégie.
Je les connais tous. Je pense qu’ils sont dans la boite depuis plus de dix ans. Ils ont le profil. L’air innocent, je fais celle qui sait. Ils m’accueillent tous les trois avec le même sourire. C’est mal parti. Mais je ne me dégonfle pas et je les entreprends.
- Bonsoir, vous êtes célibataires ce soir ?
- Ben non ! Nick est là bas avec la femme de Pierre.
- Moi oui Chantal, annonce Francis ! Pierrette est auprès de sa mère malade.
Je me mords la lèvre inférieure. Un bide. Aucun des trois n’affiche un quelconque malaise. Et ils sont mariés. J’imagine que mon mari n’aurait pas débauché un collègue marié, à moins que…
- Vous êtes mariés depuis longtemps, si ce n’est pas indiscret.
Bonne question me dis-je.
Les deux plus mignons le sont depuis plus de dix ans. Le dernier, Francis, le plus séduisant, depuis moins longtemps. Tant pis pour Pierrette, je me lance.
Sans aucune pudeur je le fixe d’un regard que je souhaite accusateur. Il me sourit sans comprendre. Pourtant le doute me submerge.
- Vous êtes un bon ami de mon mari non ?
- Je l’espère oui. En tous cas je l’apprécie beaucoup.
Je cherche le moindre signe de gêne. Aucun. Pourtant j’avoue que je me verrai bien succomber à ses charmes. La folie me poursuit.
- Pierrette est absente pour plusieurs jours ?
- Au moins jusqu’à la fin de la semaine prochaine. Sa mère est à Londres.
- Vous voulez venir dîner demain soir chez nous, cela me ferait plaisir ?
Ma proposition l’a surpris. Je le sens quelques secondes déstabilisé.
- Pourquoi pas, Chantal, si Monsieur est d’accord.
- Il est d’accord, je sais qu’il vous aime beaucoup. Disons 20 heures ?
- D’accord, à demain.
Je réalise que les deux autres sont dépités et jaloux de mon audace. Mais tant pis. Je tiens l’oiseau ! Et demain soir je compte bien m’en régaler. Satisfaite je quitte le groupe à la recherche de mon époux pour lui annoncer ma victoire.
Du coin de l’œil Francis m’épie. Ça confirme que j’ai découvert mon inconnu bien aimé. Quand j’arrive auprès de lui, mon chéri repère mon regard et celui de mon suspect d’amant. Je lui souris en lui annonçant !
- Je crois que je l’ai confondu !
- Francis ? Ah bon. Et ?
- Je l’ai invité demain soir pour le dîner.
Sans se départir d’un calme qui m’énerve, il murmure :
- C’est une bonne idée surtout que je crois qu’il est seul.
- Oui ! Et je compte bien en profiter.
- Sois prudente. Ne vient foutre pas le bordel parmi mes collaborateurs.
Sa réflexion m’anéantit. Il veut me faire croire que je me suis trompée.
- Bien sûr que non. Je serai très discrète… mais séductrice, pensais-je en moi même !
Un peu ébranlée pourtant, je décide de poursuivre ma chasse.
Mon regard est attiré par un couple en pleine discussion. Je les connais mais pas plus que ça. Apparemment la femme sermonne son chéri et je crois voir qu’elle jette des œillades en ma direction. Une scène de ménage dont je serais la cause ?
Sans réfléchir je les rejoins. Leur discussion cesse spontanément. Ils m’accueillent même avec gentillesse.
- Bonjour Chantal, comment allez-vous ?
C’est l’épouse qui m’interpelle.
- J’étais justement en train de dire à Marcel que vous portiez une bien jolie robe.
- Ah ? Merci ! Je vais bien. C’est une vieille robe mais je l’aime bien.
En disant ces banalités, je fixe le regard de Marcel en essayant d’y mettre une once de reproche et même d’accusation. Je le vois rougir. Je jubile mais en même temps je m’inquiète Et Francis ?
- Vous voulez quelque chose à boire, j’allais justement remplir mon verre au bar.
- Non merci, d’ailleurs nous devons rentrer. Bonne fin de soirée.
- Merci et rentrez bien.
Je suis soulagée mais en même temps troublée. Ce Marcel avait une mine de coupable, c’est sûr. Mais je n’ai pas forcément envie de casser ce joli couple et Marcel est loin de me plaire. Tandis que Francis !
En rentrant, dans la voiture mon mari est silencieux et semble contrarié.
- C’est bien Francis hein ? C’est ça ? Et cela te pose un problème ?
- Non pas du tout. Enfin, non, pas de problème pour l’invitation. Mais pour ton amant d’un soir, je t’ai déjà dit que je ne te révélerai jamais qui t’a prise ce soir là. Et puis j’ai appris que notre directeur des ventes était muté à l’étranger. Je l’aime bien.
- C’est René ?
- Oui.
- Il y était déjà parti ?
- Oui aux États Unis, il y a six ans !
- Alors c’est lui ! Lui qui m’a prise avant de partir à l’étranger. C’est pour cela que tu l’as choisi.
- Arrête Chantal, tu deviens pénible.
- Si ce n’est pas lui alors invite-le un soir pour dîner à la maison.
- Avec Francis ? Dit-il avec un soupçon de moquerie dans l’œil.
- Pourquoi pas. Au contraire.
- Tu es impossible. D’accord. Mais je ne suis pas sûr que ce soit des libertins. J’espère que tu sauras te conduire avec un minimum de retenue !
- Pour qui me prends-tu ? Sois tranquille.
Je reste silencieuse le reste du trajet. Je me sens excitée et en même temps humiliée. Je ne réalise pas tout à fait ce que j’ai déclenché. Une chose est certaine mon cher époux a l’air de se réjouir de mon initiative.
(à suivre)
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