Récits érotiques de la mythologie (32) : Lady Godiva
Récit érotique écrit par Olga T [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 06-11-2024 dans la catégorie A dormir debout
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Récits érotiques de la mythologie (32) : Lady Godiva
Les « Femen », ce groupe de protestation féministe ukrainien, créé en 2008, ont réussi à attirer sur eux l’attention des médias en manifestant seins nus. Une autre femme manifesta de la même manière un millénaire avant elles : Lady Godiva.
Dans cette série de textes, « Récits érotiques de la mythologie », j’ai souhaité retenir, une conception très extensive de la mythologie, ne me limitant pas à la Grèce ancienne et à Rome, ni même à la mythologie de l’antiquité.
Ici, nous sommes entre la légende et l’histoire, avec le mythe de Lady Godiva, selon lequel la belle épouse de Léofric (968-1057), comte de Mercie et seigneur de Coventry, aurait traversé les rues de cette ville à cheval, entièrement nue, afin de convaincre son époux de diminuer les lourds impôts qu'il prélevait sur ses habitants. Bien que dépourvue de tout fondement historique, la chevauchée de Lady Godiva a inspiré de nombreux artistes.
L'histoire est-elle trop belle pour être vraie ? Certains doutent de son authenticité et affirment que cette impudique démonstration n'est que le fruit de l'imagination d'un chroniqueur anglais ayant vécu un siècle après les faits. L'événement a durablement frappé les imaginations, en particulier celle des artistes que l'image de lady Godiva n'a cessé de hanter.
Néanmoins, s'il est aujourd'hui impossible de déterminer si la légende de Godiva s'inspire d'un fait réel ou pas, force est de constater que ce mythe reste très populaire dans le monde anglo-saxon, étant mentionné dans de très nombreux ouvrages d'art : livres, peintures, films, musiques, etc.
***
UNE FORME TRES PARTICULIERE DE RAS LE BOL FISCAL !
Les habitants de Coventry se plaignaient des lourds impôts dont leur seigneur les accablait, pour financer l'embellissement de la ville et les festivités qu'il y donnait.
À plusieurs reprises, Dame Godiva, son épouse, se fit auprès du comte, son, mari, le relais du mécontentement de la population, mais le puissant féodal refusait obstinément de diminuer les taxes. Enfin, las de son insistance, il prétendit accéder à sa demande, à condition qu’elle traverse les rues de Coventry à cheval, entièrement nue. On pense généralement que les longs cheveux de Godiva sont un ajout ultérieur à la légende.
Faisant preuve d’une audace inouïe, Godiva le prit au mot, et traversa la ville, vêtue seulement de ses longs cheveux. Son mari tint parole et supprima les impôts.
Les habitants de la ville furent tous bouleversés, émus et fiers qu’une dame de cette classe ait pu aller jusqu’à de telles extrémités pour défendre leur cause.
On retrouve dans cette légende des thèmes coutumiers, comme ceux du seigneur intransigeant, de la promesse exigée et respectée ou encore des conditions de vie très difficiles. Ce qui est particulier dans cette histoire, en plein Moyen-âge, c’est le courage et l'indépendance d'une épouse anglo-saxonne de la classe aristocratique, qui n’avait pas froid aux yeux.
PLUSIEURS VERSIONS : TOM LE VOYEUR
La forme la plus ancienne de la légende raconte la traversée du marché de Coventry par Godiva, accompagnée par deux chevaliers, alors que le peuple était rassemblé. Cette version est narrée dans « Flores Historiarum » de Roger de Wendover, un chroniqueur anglais du XIIIe siècle, qui citait lui-même un autre auteur plus ancien. Dans cette version, l’humiliation et l’exhibition de Godiva sont publiques.
Une des variantes de la légende veut que les habitants de Coventry, pour montrer leur reconnaissance et leur respect envers leur Dame, se soient tous enfermés chez eux pendant son passage. Seul un curieux, nommé Tom, aurait osé enfreindre la consigne et aurait jeté un coup d'œil à la dérobée ; mais en guise de punition, il devint aveugle sur-le-champ. C'est de là que vient l'expression anglaise « Peeping Tom », ou « Tom le voyeur ».
Une autre version fait du comte Léofric lui-même un voyeur. Le comte aurait épié sa femme par la fenêtre pour se convaincre qu'elle tenait effectivement sa promesse. Volonté d’humilier son épouse contestataire, voyeurisme ou candaulisme refoulé ?
DE LA LÉGENDE AU PERSONNAGE HISTORIQUE
Godiva a bel et bien existé, comme le démontrent plusieurs documents anciens. Elle était veuve quand Léofric l'épousa en 1040. Elle a aidé à la fondation d'un monastère à Stow, Lincolnshire. En 1043, elle persuade son mari de construire un monastère bénédictin à Coventry. Elle est commémorée comme bienfaitrice dans d'autres monastères. Son nom est mentionné parmi ceux des quelques Anglo-Saxons qui conservèrent des terres après la conquête normande de 1066.
Au XIIIe siècle, Édouard Ier, roi d’Angleterre de 1274 à 1307, voulut savoir exactement ce qu'il en était de cette légende. L'étude des annales de Coventry a bien confirmé qu'à partir de 1057, l'impôt n'a effectivement plus été perçu, mais on n'a trouvé aucune preuve que ce fût dû à l'événement devenu légendaire.
LE CORTÈGE DE GODIVA
Le cortège de Godiva, commémoration du tour légendaire, institué en 1678 comme élément de la foire de Coventry, continue encore aujourd'hui. Les participants s'habillent en costumes du XIe siècle. Le défilé commence à partir des ruines de l'ancienne cathédrale et emprunte l'itinéraire suivi autrefois par la courageuse lady, passant bien sûr près de son monument. On y joue des musiques d'époque et divers concours sont organisés, dont le plus populaire est celui de la meilleure lady Godiva. On ne va pas jusqu’à reproduire à l’identique le parcours de Godiva. Seules des femmes y participent mais elles sont vêtues de costumes du XIe siècle. La seule condition, absolue, est d'avoir des cheveux longs et dorés.
DERRIÈRE LE MYTHE
Godiva incarne la sensualité et l’innocence, mais aussi l’émancipation, l’indépendance, le courage, de ces grandes dames du Moyen-âge, aux temps de l’amour courtois, celles qu’ont chanté trouvères et troubadours et qu’a si bien incarné la reine Aliénor d’Aquitaine (lire à ce sujet « Histoires des libertines (10) : « Aliénor d’Aquitaine, une femme libre au temps des cathédrales, texte paru le 12 janvier 2018).
Ce mythe est instructif de la façon dont, en plein Moyen-âge, au moins pour les dames de haut rang, étaient perçues les femmes et leur façon de paraitre. Les gentes dames ne cachaient guère leurs atours, sans aller bien entendu aussi loin que Godiva, qui le fit pour une bonne cause. L’église n’aura de cesse de mettre bon ordre à tout cela !
Au-delà, que retenir de ce mythe ? Il évoque beaucoup de choses.
Il y a d’abord le personnage du mari, le comte Léofric, qui est tout autant despote, pour ne pas dire odieux et cruel, avec ses sujets que dans son foyer. Je relève aussi la perversité de Léofric, qui n’hésite pas à humilier et à exhiber sa jolie épouse.
Faut-il aller jusqu’à faire du comte de Mercie un candauliste refoulé ? On peut observer qu’il se comporte comme le roi Candaule, heureux et fier d’exhiber Nyssia, son épouse, au regard de Gygès (voir « Récits érotiques de la mythologie (1) : Candaule et le candaulisme », mis en ligne le 11 ocobre 2017)). Léofric va plus loin que Candaule, qui n’avait exhibé Nyssia qu’au seul capitaine des gardes. Léofric, lui, l’exposait potentiellement au regard de tous les habitants de Coventry. C’est en ce sens que je vois Léofric comme un héritier du roi de Phrygie, même si leurs destins furent bien différents !
Y-a-t-il aussi, chez la belle Godiva, une part d’exhibitionnisme ? Il faut toutefois rappeler que le défi ne vient pas d’elle, mais de son mari. Ce que l’on peut dire toutefois, c’est qu’elle a accepté et qu’elle n’avait pas froid aux yeux. Mais elle fit avec une incontestable classe, loin des provocations médiatiques.
Il y a également, dans ce mythe, le thème du voyeur, à travers le personnage de « Peeping Tom ». Mais la morale reste sauve, puisque Tom fut puni sévèrement de son audace.
Faut-il enfin faire de Godiva une féministe et d’une certaine façon l’ancêtre des Femen ? Elle fut sans doute la première à se servir de son corps pour défendre une cause et, sans porter le moindre jugement sur les méthodes souvent provocatrices du groupe ultra-féministe créé en Ukraine en 2008, Godiva est d’abord un symbole de dignité, de courage et de pureté.
On retiendra enfin le respect et l’affection des habitants de Coventry pour leur comtesse, puisqu’à l’exception de Tom, tous choisirent de se cloitrer chez eux, refusant de profiter de l’occasion de se « rincer l’œil » et de contribuer à l’humiliation publique de Godiva.
Personnage historique, devenue un mythe féminin, un symbole de courage et de défense des opprimés, la belle Lady Godiva de la légende méritait bien cet hommage !
***
PRINCIPALES SOURCES
Outre l’article Wikipédia, j’ai relevé les liens suivants :
• https://mythologica.fr/medieval/godiva.htm
• https://legendica.com/histoires-europeennes/angleterre/lady-godiva
• https://www.contrepoints.org/2012/12/26/109278-lady-godiva-la-femen-dhier-avait-plus-de-classe
• https://www.le-petit-billet.com/lady-godiva/
• https://www.superprof.fr/ressources/arts-appliques/arts-appliques-tous-niveaux/femme-historique-art.html
• https://www.ouest-france.fr/normandie/lady-godiva-femen-du-xie-siecle-2010282
• La légende de dame Godiva (histoire-fr.com)
• Who was Lady Godiva? | HISTORY
Dans cette série de textes, « Récits érotiques de la mythologie », j’ai souhaité retenir, une conception très extensive de la mythologie, ne me limitant pas à la Grèce ancienne et à Rome, ni même à la mythologie de l’antiquité.
Ici, nous sommes entre la légende et l’histoire, avec le mythe de Lady Godiva, selon lequel la belle épouse de Léofric (968-1057), comte de Mercie et seigneur de Coventry, aurait traversé les rues de cette ville à cheval, entièrement nue, afin de convaincre son époux de diminuer les lourds impôts qu'il prélevait sur ses habitants. Bien que dépourvue de tout fondement historique, la chevauchée de Lady Godiva a inspiré de nombreux artistes.
L'histoire est-elle trop belle pour être vraie ? Certains doutent de son authenticité et affirment que cette impudique démonstration n'est que le fruit de l'imagination d'un chroniqueur anglais ayant vécu un siècle après les faits. L'événement a durablement frappé les imaginations, en particulier celle des artistes que l'image de lady Godiva n'a cessé de hanter.
Néanmoins, s'il est aujourd'hui impossible de déterminer si la légende de Godiva s'inspire d'un fait réel ou pas, force est de constater que ce mythe reste très populaire dans le monde anglo-saxon, étant mentionné dans de très nombreux ouvrages d'art : livres, peintures, films, musiques, etc.
***
UNE FORME TRES PARTICULIERE DE RAS LE BOL FISCAL !
Les habitants de Coventry se plaignaient des lourds impôts dont leur seigneur les accablait, pour financer l'embellissement de la ville et les festivités qu'il y donnait.
À plusieurs reprises, Dame Godiva, son épouse, se fit auprès du comte, son, mari, le relais du mécontentement de la population, mais le puissant féodal refusait obstinément de diminuer les taxes. Enfin, las de son insistance, il prétendit accéder à sa demande, à condition qu’elle traverse les rues de Coventry à cheval, entièrement nue. On pense généralement que les longs cheveux de Godiva sont un ajout ultérieur à la légende.
Faisant preuve d’une audace inouïe, Godiva le prit au mot, et traversa la ville, vêtue seulement de ses longs cheveux. Son mari tint parole et supprima les impôts.
Les habitants de la ville furent tous bouleversés, émus et fiers qu’une dame de cette classe ait pu aller jusqu’à de telles extrémités pour défendre leur cause.
On retrouve dans cette légende des thèmes coutumiers, comme ceux du seigneur intransigeant, de la promesse exigée et respectée ou encore des conditions de vie très difficiles. Ce qui est particulier dans cette histoire, en plein Moyen-âge, c’est le courage et l'indépendance d'une épouse anglo-saxonne de la classe aristocratique, qui n’avait pas froid aux yeux.
PLUSIEURS VERSIONS : TOM LE VOYEUR
La forme la plus ancienne de la légende raconte la traversée du marché de Coventry par Godiva, accompagnée par deux chevaliers, alors que le peuple était rassemblé. Cette version est narrée dans « Flores Historiarum » de Roger de Wendover, un chroniqueur anglais du XIIIe siècle, qui citait lui-même un autre auteur plus ancien. Dans cette version, l’humiliation et l’exhibition de Godiva sont publiques.
Une des variantes de la légende veut que les habitants de Coventry, pour montrer leur reconnaissance et leur respect envers leur Dame, se soient tous enfermés chez eux pendant son passage. Seul un curieux, nommé Tom, aurait osé enfreindre la consigne et aurait jeté un coup d'œil à la dérobée ; mais en guise de punition, il devint aveugle sur-le-champ. C'est de là que vient l'expression anglaise « Peeping Tom », ou « Tom le voyeur ».
Une autre version fait du comte Léofric lui-même un voyeur. Le comte aurait épié sa femme par la fenêtre pour se convaincre qu'elle tenait effectivement sa promesse. Volonté d’humilier son épouse contestataire, voyeurisme ou candaulisme refoulé ?
DE LA LÉGENDE AU PERSONNAGE HISTORIQUE
Godiva a bel et bien existé, comme le démontrent plusieurs documents anciens. Elle était veuve quand Léofric l'épousa en 1040. Elle a aidé à la fondation d'un monastère à Stow, Lincolnshire. En 1043, elle persuade son mari de construire un monastère bénédictin à Coventry. Elle est commémorée comme bienfaitrice dans d'autres monastères. Son nom est mentionné parmi ceux des quelques Anglo-Saxons qui conservèrent des terres après la conquête normande de 1066.
Au XIIIe siècle, Édouard Ier, roi d’Angleterre de 1274 à 1307, voulut savoir exactement ce qu'il en était de cette légende. L'étude des annales de Coventry a bien confirmé qu'à partir de 1057, l'impôt n'a effectivement plus été perçu, mais on n'a trouvé aucune preuve que ce fût dû à l'événement devenu légendaire.
LE CORTÈGE DE GODIVA
Le cortège de Godiva, commémoration du tour légendaire, institué en 1678 comme élément de la foire de Coventry, continue encore aujourd'hui. Les participants s'habillent en costumes du XIe siècle. Le défilé commence à partir des ruines de l'ancienne cathédrale et emprunte l'itinéraire suivi autrefois par la courageuse lady, passant bien sûr près de son monument. On y joue des musiques d'époque et divers concours sont organisés, dont le plus populaire est celui de la meilleure lady Godiva. On ne va pas jusqu’à reproduire à l’identique le parcours de Godiva. Seules des femmes y participent mais elles sont vêtues de costumes du XIe siècle. La seule condition, absolue, est d'avoir des cheveux longs et dorés.
DERRIÈRE LE MYTHE
Godiva incarne la sensualité et l’innocence, mais aussi l’émancipation, l’indépendance, le courage, de ces grandes dames du Moyen-âge, aux temps de l’amour courtois, celles qu’ont chanté trouvères et troubadours et qu’a si bien incarné la reine Aliénor d’Aquitaine (lire à ce sujet « Histoires des libertines (10) : « Aliénor d’Aquitaine, une femme libre au temps des cathédrales, texte paru le 12 janvier 2018).
Ce mythe est instructif de la façon dont, en plein Moyen-âge, au moins pour les dames de haut rang, étaient perçues les femmes et leur façon de paraitre. Les gentes dames ne cachaient guère leurs atours, sans aller bien entendu aussi loin que Godiva, qui le fit pour une bonne cause. L’église n’aura de cesse de mettre bon ordre à tout cela !
Au-delà, que retenir de ce mythe ? Il évoque beaucoup de choses.
Il y a d’abord le personnage du mari, le comte Léofric, qui est tout autant despote, pour ne pas dire odieux et cruel, avec ses sujets que dans son foyer. Je relève aussi la perversité de Léofric, qui n’hésite pas à humilier et à exhiber sa jolie épouse.
Faut-il aller jusqu’à faire du comte de Mercie un candauliste refoulé ? On peut observer qu’il se comporte comme le roi Candaule, heureux et fier d’exhiber Nyssia, son épouse, au regard de Gygès (voir « Récits érotiques de la mythologie (1) : Candaule et le candaulisme », mis en ligne le 11 ocobre 2017)). Léofric va plus loin que Candaule, qui n’avait exhibé Nyssia qu’au seul capitaine des gardes. Léofric, lui, l’exposait potentiellement au regard de tous les habitants de Coventry. C’est en ce sens que je vois Léofric comme un héritier du roi de Phrygie, même si leurs destins furent bien différents !
Y-a-t-il aussi, chez la belle Godiva, une part d’exhibitionnisme ? Il faut toutefois rappeler que le défi ne vient pas d’elle, mais de son mari. Ce que l’on peut dire toutefois, c’est qu’elle a accepté et qu’elle n’avait pas froid aux yeux. Mais elle fit avec une incontestable classe, loin des provocations médiatiques.
Il y a également, dans ce mythe, le thème du voyeur, à travers le personnage de « Peeping Tom ». Mais la morale reste sauve, puisque Tom fut puni sévèrement de son audace.
Faut-il enfin faire de Godiva une féministe et d’une certaine façon l’ancêtre des Femen ? Elle fut sans doute la première à se servir de son corps pour défendre une cause et, sans porter le moindre jugement sur les méthodes souvent provocatrices du groupe ultra-féministe créé en Ukraine en 2008, Godiva est d’abord un symbole de dignité, de courage et de pureté.
On retiendra enfin le respect et l’affection des habitants de Coventry pour leur comtesse, puisqu’à l’exception de Tom, tous choisirent de se cloitrer chez eux, refusant de profiter de l’occasion de se « rincer l’œil » et de contribuer à l’humiliation publique de Godiva.
Personnage historique, devenue un mythe féminin, un symbole de courage et de défense des opprimés, la belle Lady Godiva de la légende méritait bien cet hommage !
***
PRINCIPALES SOURCES
Outre l’article Wikipédia, j’ai relevé les liens suivants :
• https://mythologica.fr/medieval/godiva.htm
• https://legendica.com/histoires-europeennes/angleterre/lady-godiva
• https://www.contrepoints.org/2012/12/26/109278-lady-godiva-la-femen-dhier-avait-plus-de-classe
• https://www.le-petit-billet.com/lady-godiva/
• https://www.superprof.fr/ressources/arts-appliques/arts-appliques-tous-niveaux/femme-historique-art.html
• https://www.ouest-france.fr/normandie/lady-godiva-femen-du-xie-siecle-2010282
• La légende de dame Godiva (histoire-fr.com)
• Who was Lady Godiva? | HISTORY
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31 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Merci ma chère Sarah!
Comme pour le reste, il y a un véritable travail de recherche et d’analyse. Je ne peux que te féliciter, ma chère Olga, pour cet excellent travail.
Sarah T.
Sarah T.
@ Richard, je suis bien consciente que, sur ce type de récits, le nombre de lecteurs est limité, bien inférieur à ce qu'il est sur des récits avec des scènes de sexe. Néanmoins, ce qui m'encourage est le nombre de commentaires. Par ailleurs je publie les types de textes.
Je constate, bien qu'il y ait beaucoup de travail à rédiger un tel récit, le travail ne paie pas, pas beaucoup de lecteurs ou lectrices dommage. Peut-être un retour au sexe harde serait la solution, ce n'est que mon simple avis.
Richard
Richard
Merci Micky. Il s'agit bien en effet, à l'occasion de cette légende, de liberté et de justice
Le rapprochement avec les Femen est amusant et pertinent. Pour une fois, il s'agit moins de liberté sexuelle, souvent évoquée dans cette rubrique par Olga, que de liberté du corps, même si on peut en effet douter de la véracité de cette histoire. Je rejoins Olga pour dire qu'au Moyen Age, on était moins vertueux qu'un peu plus tard, quand la religion a pesé de tout son poids.
Très juste, Roland!
Et tu as eu raison, Olga, de ne pas inclure Heloïse dans tes héroïnes. Oui c'est voulu. Heloïse n'est pas une femme Elle est le symbole de la femme folle d'amour pour un homme et prisonnière de cet amour. Pour lui, elle brave tous les interdits, mais lui aime Dieu et non Héloïse. Il la force à abandonner leur enfant et il la quitte pour la religion. Mieux encore, il obtient qu'elle prenne elle-même l'habit alors qu'elle n'a nullement la vocation. Par amour pour lui, la femme la plus cultivée de son temps va devenir la plus célèbre des abbesses et certes, 800 ans plus tard, on parle d'elle. Mais alors que la vox populi encense l'histoire d'amour entre ces deux êtres, la vérité n'est pas si belle, c'est celle d'une femme brisée qui a survécu et non vécu. L'amour peut aussi conduire à une impasse.
Roland
Roland
Merci Josiane. Le chapitre 5 se l'histoire d'Aude est prêt. Et, avec Sarah, nous allons travailler sur une sixième chapitre. J'alterne en effet le type de publications.
Pas mal, mais j'aime mieux l'écriture en duo, le premier en particulier m'a fait frémir, bien que les suivants ne m'aient pas déplu. Vous comptez en écrire d'autres ?
Josiane
Josiane
@ Laeti, merci!
@Roland, merci également. Tous les noms (sauf Héloïse) que tu mentionnes ont fait l'objet de chroniques sur ma page. Quant au candaulisme du comte, c'était une hypothèse, sans plus
@Roland, merci également. Tous les noms (sauf Héloïse) que tu mentionnes ont fait l'objet de chroniques sur ma page. Quant au candaulisme du comte, c'était une hypothèse, sans plus
Merci à Olga pour cette très utile évocation. Merci aussi à Julie d'avoir parlé de Abou Daryaei pour laquelle j'ai une admiration totale et je suis extrêmement inquiet, comme toutes les personnes de bonne volonté. Si vous ne l'aviez pas fait, Julie, je me promettais de le faire, tant son image m'est venue à l'esprit dès que j'ai commencé à lire le texte d'Olga. Cette nouvelle martyre de la cause de la liberté aussi bien que de celle des femmes devrait susciter la compassion et l'action au moins des femmes politiques européennes, mais cela n'en prend guère le chemin. Pensons à elle, qui et où que nous soyons.
Juste un point de réserve avec ce que tu as écrit, Olga, je ne suis pas sûr du candaulisme refoulé du seigneur. Je me plais à penser que peu désireux de baisser les impôts, il n'a pas imaginé sa femme capable de relever le défi. Puis devant la digne admiration du peuple, il a été contraint de céder.
C'est une belle histoire, même si je n'y crois pas une seconde, mais mille ans plus tard on en débat encore, pari réussi.
Et oui, pour moi c'est déjà du féminisme.
Quant à la question posée par John W sur un fait ou un mythe emblématique de la mentalité française, question intéressante. Il y en a de nombreux, mais pas aussi spectaculaires que celui de Godiva.
Je citerai Aliénor, dont Olga a parlé, qui a quitté son mari, roi de France et ses deux filles pour épouser par amour un seigneur de 10 ans son cadet (elle ignorait qu'il deviendrait plus tard roi d'Angleterre, elle ne pouvait même pas le supposer), on imagine l'énormité du scandale, puis Héloïse presque contemporaine de Godiva (1092-1164), qui toute jeune étudiante, a bravé son oncle et la religion pour rejoindre en cachette un homme plus âgé qu'elle (et qui la trahira), Marguerite de Valois, qui sœur et femme de rois, mena une vie scandaleuse bien peu en rapport avec son rang, et plus près de nous Colette (Sidonie-Gabrielle Colette) qui se produisit presque nue sur scène à Paris, échangea le premier vrai baiser sur scène avec sa partenaire et s'afficha lors de sa période homosexuelle avant de quitter son mari au profit du fils de celui-ci (d'où le beau livre « Le blé en herbe ») ce qui ne l'empêcha pas de devenir plus tard présidente du Prix Goncourt et même de recevoir la Légion d'honneur puis à sa mort, des obsèques nationales, même si l'Eglise, en raison de sa vie émaillée de scandales, lui avait refusé un enterrement religieux.
Il y aurait bien d'autres femmes courageuses à citer, comme Olympe de Gouges qui sera guillotinée en 1793 ou Teresa Cabarrus qui a bravé la Terreur avec réussite, mais ces quelques exemples peuvent déjà donner à réfléchir.
Roland
Juste un point de réserve avec ce que tu as écrit, Olga, je ne suis pas sûr du candaulisme refoulé du seigneur. Je me plais à penser que peu désireux de baisser les impôts, il n'a pas imaginé sa femme capable de relever le défi. Puis devant la digne admiration du peuple, il a été contraint de céder.
C'est une belle histoire, même si je n'y crois pas une seconde, mais mille ans plus tard on en débat encore, pari réussi.
Et oui, pour moi c'est déjà du féminisme.
Quant à la question posée par John W sur un fait ou un mythe emblématique de la mentalité française, question intéressante. Il y en a de nombreux, mais pas aussi spectaculaires que celui de Godiva.
Je citerai Aliénor, dont Olga a parlé, qui a quitté son mari, roi de France et ses deux filles pour épouser par amour un seigneur de 10 ans son cadet (elle ignorait qu'il deviendrait plus tard roi d'Angleterre, elle ne pouvait même pas le supposer), on imagine l'énormité du scandale, puis Héloïse presque contemporaine de Godiva (1092-1164), qui toute jeune étudiante, a bravé son oncle et la religion pour rejoindre en cachette un homme plus âgé qu'elle (et qui la trahira), Marguerite de Valois, qui sœur et femme de rois, mena une vie scandaleuse bien peu en rapport avec son rang, et plus près de nous Colette (Sidonie-Gabrielle Colette) qui se produisit presque nue sur scène à Paris, échangea le premier vrai baiser sur scène avec sa partenaire et s'afficha lors de sa période homosexuelle avant de quitter son mari au profit du fils de celui-ci (d'où le beau livre « Le blé en herbe ») ce qui ne l'empêcha pas de devenir plus tard présidente du Prix Goncourt et même de recevoir la Légion d'honneur puis à sa mort, des obsèques nationales, même si l'Eglise, en raison de sa vie émaillée de scandales, lui avait refusé un enterrement religieux.
Il y aurait bien d'autres femmes courageuses à citer, comme Olympe de Gouges qui sera guillotinée en 1793 ou Teresa Cabarrus qui a bravé la Terreur avec réussite, mais ces quelques exemples peuvent déjà donner à réfléchir.
Roland
@ linsee, merci. Oui, Valeriane et toi, vous avez raison, cela demande pas mal de recherches, mais c'est un plaisir pour moi et je suis heureuse que les lecteurs apprécient.
@ Didier et Ber77, vous avez raison de mettre l'accent sur la dignité de la femme et les combats qu'elle doit encore mener, partout dans le monde, plus dramatiques dans certains pays.
@ Didier et Ber77, vous avez raison de mettre l'accent sur la dignité de la femme et les combats qu'elle doit encore mener, partout dans le monde, plus dramatiques dans certains pays.
Ça a déjà été dit, mais la similitude avec le combat des femmes iraniennes me semble aussi évidente. Ça a été la première pensée en commençant ce texte.
Toujours pertinents tes écrits Olga.
Laeti
Toujours pertinents tes écrits Olga.
Laeti
@Julie,
Même si on est loin des mythes et légendes Merci d'avoir évoqué ici le sort de cette pauvre jeune femme iranienne, preuve une nouvelle fois de cet incessant combat, loin d'être fini, que les femmes doivent faire, face à l'obscurantisme de certaines religions ou de sociétés patriarcales.
Et c'est sans oublier ces pauvres femmes afghanes qui doivent désormais plier l'échine en silence face au joug qu'elles subissent, car il leur est interdit de parler voire de chuchoter...
@Olga,
Tu as parfaitement raison, il y a quelques siècles encore la femme, surtout érudite, subissait le même traitement de la part de la religion chrétienne.
Celle-ci a quelque peu évolué dans le bon sens dans nos société occidentales fort heureusement, même si le combat n'est pas terminé.
Merci à toutes deux pour ce rappel.
Didier
Même si on est loin des mythes et légendes Merci d'avoir évoqué ici le sort de cette pauvre jeune femme iranienne, preuve une nouvelle fois de cet incessant combat, loin d'être fini, que les femmes doivent faire, face à l'obscurantisme de certaines religions ou de sociétés patriarcales.
Et c'est sans oublier ces pauvres femmes afghanes qui doivent désormais plier l'échine en silence face au joug qu'elles subissent, car il leur est interdit de parler voire de chuchoter...
@Olga,
Tu as parfaitement raison, il y a quelques siècles encore la femme, surtout érudite, subissait le même traitement de la part de la religion chrétienne.
Celle-ci a quelque peu évolué dans le bon sens dans nos société occidentales fort heureusement, même si le combat n'est pas terminé.
Merci à toutes deux pour ce rappel.
Didier
Olga, tu m'étonnes de récit en récit, bravo, Val a raison, il y a sûrement beaucoup de recherche, je te félicite.
Ce qu’il y a de bien avec Olga , c’est qu’on découvre des personnages inconnus ou dont l’histoire ne nous a jamais été contée, cela dans des textes écrits avec clarté, faciles à lire.
Ce texte nous interroge sur le respect de la dignité de la femme à travers les âges . Que de progrès à faire encore aujourd’hui dans certaines sociétés (voir récente actualité).
Ber77
Ce texte nous interroge sur le respect de la dignité de la femme à travers les âges . Que de progrès à faire encore aujourd’hui dans certaines sociétés (voir récente actualité).
Ber77
@ Valeriane, merci beaucoup.
@ Julie, tu as raison d'évoquer cette jeune femme si courageuse, téméraire même. te tremble pour elle, je n,'ose imaginer ce qu'ils lui ont fait subir. Si on fait des parallèles, on pourrait ajouter que l'église catholique du Moyen-Age, n'avait pas grand chose à envier aux intégristes iraniens, en particulier en ce qui concerne la femme. Il suffit de penser au sort de la philosophe Hypatie d'Alexandrie, massacrée par des fanatiques chrétiens, dont j'ai parlée dans un de mes récits historiques.
@ Julie, tu as raison d'évoquer cette jeune femme si courageuse, téméraire même. te tremble pour elle, je n,'ose imaginer ce qu'ils lui ont fait subir. Si on fait des parallèles, on pourrait ajouter que l'église catholique du Moyen-Age, n'avait pas grand chose à envier aux intégristes iraniens, en particulier en ce qui concerne la femme. Il suffit de penser au sort de la philosophe Hypatie d'Alexandrie, massacrée par des fanatiques chrétiens, dont j'ai parlée dans un de mes récits historiques.
Ton texte me fait penser à cette vidéo qui a fait le tour du monde. Une jeune femme, harcelée par des agents de sécurité pour ne pas avoir respecté le code vestimentaire, s'est mise en sous-vêtements en guise de protestation devant l'université Azad de Téhéran. L'acte de protestation d'Ahou Daryaei est vu comme le prolongement du mouvement Femme, vie, liberté, deux ans après le choc de la mort, en septembre 2022, de Masha Amini.
Elle marche, seule, en sous-vêtements, sa longue chevelure tombant sur son dos, au milieu de femmes entièrement voilées. La force de son geste de protestation, non violent, courageux, avec son corps en sous-vêtements comme seule arme, a fait le tour du monde.
Ahou Daryaei, âgée de 30 ans, serait inscrite dans un cursus de langue française dans la prestigieuse université d’Azad. D’après plusieurs médias, elle s’est dévêtue en signe de protestation contre le harcèlement des Gardiens de la révolution qui lui reprochaient de ne pas avoir porté le voile correctement. Ils l’auraient alors malmenée et lui auraient arraché ses vêtements. La vidéo a été publiée samedi 2 novembre par le site étudiant iranien Amir Kabir, puis reprise par des groupes de défense des droits humains comme Amnesty Iran. D’autres images montrent la jeune femme jetée par la suite dans une voiture par des hommes en civil.
Il est difficile, depuis, d’obtenir des infos fiables de ce qu’elle devient. Elle aurait été emmenée dans une unité psychiatrique, stratégie souvent employée par le régime pour faire passer des protestataires pour des personnes ayant des problèmes mentaux.
Rappelons qu’en Iran, le fait d’apparaître en public sans voile est passible d’une peine d’emprisonnement de dix jours à deux mois. On n’ose imaginer ce qu’elle peut subir pour s’être mise en sous-vêtements.
Je profite donc de ce texte pour évoquer cette courageuse d'Ahou Daryaei
Son acte fait écho à la légende de Lady Godiva. Femme, vie, liberté !
Julie
Elle marche, seule, en sous-vêtements, sa longue chevelure tombant sur son dos, au milieu de femmes entièrement voilées. La force de son geste de protestation, non violent, courageux, avec son corps en sous-vêtements comme seule arme, a fait le tour du monde.
Ahou Daryaei, âgée de 30 ans, serait inscrite dans un cursus de langue française dans la prestigieuse université d’Azad. D’après plusieurs médias, elle s’est dévêtue en signe de protestation contre le harcèlement des Gardiens de la révolution qui lui reprochaient de ne pas avoir porté le voile correctement. Ils l’auraient alors malmenée et lui auraient arraché ses vêtements. La vidéo a été publiée samedi 2 novembre par le site étudiant iranien Amir Kabir, puis reprise par des groupes de défense des droits humains comme Amnesty Iran. D’autres images montrent la jeune femme jetée par la suite dans une voiture par des hommes en civil.
Il est difficile, depuis, d’obtenir des infos fiables de ce qu’elle devient. Elle aurait été emmenée dans une unité psychiatrique, stratégie souvent employée par le régime pour faire passer des protestataires pour des personnes ayant des problèmes mentaux.
Rappelons qu’en Iran, le fait d’apparaître en public sans voile est passible d’une peine d’emprisonnement de dix jours à deux mois. On n’ose imaginer ce qu’elle peut subir pour s’être mise en sous-vêtements.
Je profite donc de ce texte pour évoquer cette courageuse d'Ahou Daryaei
Son acte fait écho à la légende de Lady Godiva. Femme, vie, liberté !
Julie
Merci Patrick. Histoire sans doute légendaire, à partir d'un personnage qui, elle, a réellement existé.
C'est vrai qu'on aimerait que cette légende fut réelle. car elle incarne beaucoup de choses, en particulier un combat pour la justice, contre la pression fiscale insupportable qu'exerçait Léofric sur ses sujets.
C'est vrai qu'on aimerait que cette légende fut réelle. car elle incarne beaucoup de choses, en particulier un combat pour la justice, contre la pression fiscale insupportable qu'exerçait Léofric sur ses sujets.
Bien racontée, beaucoup de recherche, bravo Olga
Valériane
Valériane
Bien racontée, beaucoup de recherche, bravo Olga
Valériane
Valériane
Je connaissais l'histoire de Lady Godiva, sans savoir si c'était la vérité historique.
Merci Olga d'avoir ainsi détailler les multiples facettes de cette légende qu'on aimerait réelle.
Bien à toi
Patrick
Merci Olga d'avoir ainsi détailler les multiples facettes de cette légende qu'on aimerait réelle.
Bien à toi
Patrick
Merci à Maurice et merci tout particulièrement à John W pour ce commentaire très pertinent. Il est vrai qu’il s’agit d’une légende anglaise, cher John. Merci tout particulièrement pour ces développements sur la bipolarité anglaise au sujet du sexe : désir, honte et refoulement.
Il est exact que la légende est apparue plus de deux siècles après l’existence de la vraie Lady Godiva. Il est aussi vrai que les longs cheveux blonds de la belle auraient caché sa poitrine, tout le contraire des femen en effet. J’ai parle de « lointaines descendantes » car, dans les deux cas, il y a exhibition pour défendre une cause.
John partage mon analyse sur le candaulisme (refoulé lui aussi) de Leofric.
Quant à la question de John sur l’existence d’un mythe équivalent en France, je n’en vois pas a priori. Mais si quelqu’un a une réponse, n’hésitez pas. Ne faut-il pas, comme le suggère John, parler « des » mentalités françaises.
Il ne faut pas oublier non plus que, si l’Angleterre a subi le poids du puritanisme protestant, la France fut « la fille ainée de l’église ». Cette histoire a pesé sur les mentalités.
Il est exact que la légende est apparue plus de deux siècles après l’existence de la vraie Lady Godiva. Il est aussi vrai que les longs cheveux blonds de la belle auraient caché sa poitrine, tout le contraire des femen en effet. J’ai parle de « lointaines descendantes » car, dans les deux cas, il y a exhibition pour défendre une cause.
John partage mon analyse sur le candaulisme (refoulé lui aussi) de Leofric.
Quant à la question de John sur l’existence d’un mythe équivalent en France, je n’en vois pas a priori. Mais si quelqu’un a une réponse, n’hésitez pas. Ne faut-il pas, comme le suggère John, parler « des » mentalités françaises.
Il ne faut pas oublier non plus que, si l’Angleterre a subi le poids du puritanisme protestant, la France fut « la fille ainée de l’église ». Cette histoire a pesé sur les mentalités.
"Quand la légende dépasse la réalité, alors on publie la légende!" Voici, un bel exemple d'une formule célèbre...
Personnellement, je crois que le mythe du Lady Godiva ne fut qu'une invention d'un chroniqueur, quoiqu'il soit vrai que Godiva ait vraiment existé (elle fut l'une des femmes les plus riches en Angleterre, car après la mort de son époux, elle avait hérité ses terres).
La signification du mythe Godiva est surtout celle de la morale. L'aveuglement du "Peeping Tom" sert aux personnes comme un avertissement contre le vice de l'envie. Le mythe témoigne aussi de l'approche bipolaire des anglais à la sexualité, la combinaison du puritanisme et de titillation. Pour comprendre les anglais, il faut comprendre que pour eux, le sexe est souvent une question de la honte mélangé avec le désir et le refoulement.
Quant au Leofric, ses intentions sont autant inconnus que son nom fut oublié. Certains historiens croient que Godiva fut plus jeune que lui, et était sa seconde épouse. Alors, dans le mythe, il y a une démonstration du corps féminin comme symbole du pouvoir; le pouvoir d'une femme, évidemment, car dans une société patriarcale, le corps de la femme est souvent son pouvoir, mais surtout le symbole du pouvoir masculin, dans une société où la femme figure parmi les "biens" d'un homme. Il n'y a rien de neuf dans l'idée d'une femme plus jeune comme symbole de la puissance d'un mari âgé... Donc, dans cet sens, il y a un parallèle entre Leofric et Candaule.
Mon seul point de divergence avec Olga serait au sujet de Femen. Les 'Femen' montrent leurs seins, mais dans la légende, les seins de Godiva sont toujours cachés par ses tresses blondes, signe en quelque sorte de la pudeur- le 'Nue, mais...' qui est emblématique de l'attitude anglaise vers le sexe et le corps. Les Femen étaient provocatrices, contestation du pouvoir ultra-conservateur dans les sociétés de l'Europe de l'est. En revanche, le seul motif de Godiva dans le mythe fut d'alléger la souffrance des serfs de son mari. On peut tirer toujours, si on veut, une certaine ligne depuis Godiva vers les Femen, mais c'est une ligne avec pas mal des méandres.
En tout cas, c'est une analyse très pertinente- et passionnante- de la part d'Olga, qui s'interroge beaucoup sur la place de la femme dans le passé- et par extension, dans le présent. Je souhaite, en tant que bon 'rosbif', terminer avec une question pour Olga. Si le mythe de Godiva est emblématique de la mentalité anglaise vers la sexualité, quel mythe, quel fait historique, serait l'emblématique de la mentalité française ? Peut-on même parler d'une mentalité sexuelle française, ou des "mentalités" au pluriel ?
John W
Personnellement, je crois que le mythe du Lady Godiva ne fut qu'une invention d'un chroniqueur, quoiqu'il soit vrai que Godiva ait vraiment existé (elle fut l'une des femmes les plus riches en Angleterre, car après la mort de son époux, elle avait hérité ses terres).
La signification du mythe Godiva est surtout celle de la morale. L'aveuglement du "Peeping Tom" sert aux personnes comme un avertissement contre le vice de l'envie. Le mythe témoigne aussi de l'approche bipolaire des anglais à la sexualité, la combinaison du puritanisme et de titillation. Pour comprendre les anglais, il faut comprendre que pour eux, le sexe est souvent une question de la honte mélangé avec le désir et le refoulement.
Quant au Leofric, ses intentions sont autant inconnus que son nom fut oublié. Certains historiens croient que Godiva fut plus jeune que lui, et était sa seconde épouse. Alors, dans le mythe, il y a une démonstration du corps féminin comme symbole du pouvoir; le pouvoir d'une femme, évidemment, car dans une société patriarcale, le corps de la femme est souvent son pouvoir, mais surtout le symbole du pouvoir masculin, dans une société où la femme figure parmi les "biens" d'un homme. Il n'y a rien de neuf dans l'idée d'une femme plus jeune comme symbole de la puissance d'un mari âgé... Donc, dans cet sens, il y a un parallèle entre Leofric et Candaule.
Mon seul point de divergence avec Olga serait au sujet de Femen. Les 'Femen' montrent leurs seins, mais dans la légende, les seins de Godiva sont toujours cachés par ses tresses blondes, signe en quelque sorte de la pudeur- le 'Nue, mais...' qui est emblématique de l'attitude anglaise vers le sexe et le corps. Les Femen étaient provocatrices, contestation du pouvoir ultra-conservateur dans les sociétés de l'Europe de l'est. En revanche, le seul motif de Godiva dans le mythe fut d'alléger la souffrance des serfs de son mari. On peut tirer toujours, si on veut, une certaine ligne depuis Godiva vers les Femen, mais c'est une ligne avec pas mal des méandres.
En tout cas, c'est une analyse très pertinente- et passionnante- de la part d'Olga, qui s'interroge beaucoup sur la place de la femme dans le passé- et par extension, dans le présent. Je souhaite, en tant que bon 'rosbif', terminer avec une question pour Olga. Si le mythe de Godiva est emblématique de la mentalité anglaise vers la sexualité, quel mythe, quel fait historique, serait l'emblématique de la mentalité française ? Peut-on même parler d'une mentalité sexuelle française, ou des "mentalités" au pluriel ?
John W
Merci Olga, d'avoir, derrière la légende de Lady Godiva, su explorer l'arrière-plan: candaulisme de Léofric, exhibitionnisme de Godiva, voyeurisme de Peeping Tom.
Maurice
Maurice
@ Olga, merci d'avoir rappelé cette histoire, mi-légende, mi historique!
Julie
Julie
@ John62, une naturiste et surtout une femme libre!
@ Didier, @ Dyonisia, excellente analyse!
@ Didier, @ Dyonisia, excellente analyse!
Je reconnais en John62 un fin gourmand. :) Les coffrets de cette marque sont d'ailleurs illustrées du tableau qui fit la réputation de la Dame.
Plus sérieusement, légende ou réalité - probablement un peu des deux ensemble - cette histoire que nous rappelle fort pertinemment Olga, me parait traduire, sous une forme acceptable pour la société médiévale, la latitude de choix que le droit coutumier germanique, et partant saxon, reconnaissait aux femmes, tout au moins celles de la noblesse, et dont l'héritage perdura en s'affaiblissant au cours du Moyen-Âge.
Comme le souligne aussi Olga, l’Église, "apostolique et romaine", s'employa à y mettre fin. Une constante des fondements monothéistes, semble-t-il, que d'affirmer la prééminence des hommes...
Plus sérieusement, légende ou réalité - probablement un peu des deux ensemble - cette histoire que nous rappelle fort pertinemment Olga, me parait traduire, sous une forme acceptable pour la société médiévale, la latitude de choix que le droit coutumier germanique, et partant saxon, reconnaissait aux femmes, tout au moins celles de la noblesse, et dont l'héritage perdura en s'affaiblissant au cours du Moyen-Âge.
Comme le souligne aussi Olga, l’Église, "apostolique et romaine", s'employa à y mettre fin. Une constante des fondements monothéistes, semble-t-il, que d'affirmer la prééminence des hommes...
Olga,
Le sujet de cette chronique est à mon avis un excellent choix, car cette histoire mythique est, me semble-t-il, bien connue de tous, et ce même s’il est vrai que pour ma part le nom de Lady Godiva ne me parlait pas sur l’instant. Le fait cependant d’évoquer d’entrée les Femen, m’a permis immédiatement de faire le rapprochement avec la légendaire chevauchée de cette "amazone" dénudée…
C'est une belle présentation que tu nous fait là aussi bien sur le plan mythique qu'historique.
Saches, qu’en parlant de candaulisme, d’exhibitionnisme, de voyeurisme, et de féminisme, je trouve fortes intéressantes tes différentes approches dans ton analyse.
Pour ma part, si je devais en choisir une, j’opterais pour le féminisme même si je trouve le terme prématuré pour l’époque, et inadapté au contexte. Je retiendrai cependant le courage, l’audace et surtout la détermination de cette Lady qui a su, en ce début de moyen-âge dans cette société patriarcale et machiste, relever un sacré défi et braver quelques peu les interdits afin de défendre ses idées et surtout aider les habitants de sa ville…
C’est encore un magnifique écrit, bravo.
Didier
Le sujet de cette chronique est à mon avis un excellent choix, car cette histoire mythique est, me semble-t-il, bien connue de tous, et ce même s’il est vrai que pour ma part le nom de Lady Godiva ne me parlait pas sur l’instant. Le fait cependant d’évoquer d’entrée les Femen, m’a permis immédiatement de faire le rapprochement avec la légendaire chevauchée de cette "amazone" dénudée…
C'est une belle présentation que tu nous fait là aussi bien sur le plan mythique qu'historique.
Saches, qu’en parlant de candaulisme, d’exhibitionnisme, de voyeurisme, et de féminisme, je trouve fortes intéressantes tes différentes approches dans ton analyse.
Pour ma part, si je devais en choisir une, j’opterais pour le féminisme même si je trouve le terme prématuré pour l’époque, et inadapté au contexte. Je retiendrai cependant le courage, l’audace et surtout la détermination de cette Lady qui a su, en ce début de moyen-âge dans cette société patriarcale et machiste, relever un sacré défi et braver quelques peu les interdits afin de défendre ses idées et surtout aider les habitants de sa ville…
C’est encore un magnifique écrit, bravo.
Didier
Merci pour tes recherches
Pour moi jusqu'à présent Godiva n'était qu'une marque de chocolat...
En fait c'est aussi une naturiste !
Pour moi jusqu'à présent Godiva n'était qu'une marque de chocolat...
En fait c'est aussi une naturiste !