Révélations 1
Récit érotique écrit par Ethelrede [→ Accès à sa fiche auteur]
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 28-07-2024 dans la catégorie Entre-nous, les femmes
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Révélations 1
- T’es pas gentil, Didier, t’es pas gentil. En fait, tu ne m’aimes pas, tu te fous complètement de moi…
La jeune femme était visiblement sous le coup d'une grande émotion : la colère. Debout devant lui, elle venait de remettre maladroitement sa robe, tremblante, boutonnant lundi avec mardi, les lèvres blêmes et agitées de petites saccades. Lui, confortablement assis dans le canapé, un sourire un peu ironique aux lèvres, laissait passer l’orage, du moins le pensait-il.
- Tu ne t’intéresses pas à moi, tu ne me regardes pas… Ou alors seulement quand tu as des envies. As-tu seulement une fois imaginé quelles étaient miennes ? Si elles étaient satisfaites ? T’es-tu une fois demandé si j’étais heureuse ? Si tu pouvais me rendre heureuse ? Plus heureuse ? Tu me sautes dessus et tu vas tout droit à ton plaisir mais t’es-tu une fois interrogé sur le mien ? Si j’en éprouvais aussi ? Non, tu ne le sais pas. Si tu t’étais posé la question, tu aurais bien vu que je n’ai jamais joui entre tes bras… Tu ne sais rien de moi, si ce n’est que je suis là et c’est bien tout ce qui t’intéresse. Non, t’es pas gentil…
Sa voix tremblait de plus en plus et l’eau montait à ses yeux, ses magnifiques yeux verts… Sa voix se brisa :
- Et moi… moi, je croyais que tu étais gentil, prévenant, attentionné… Tu me parlais si joliment, au début… Je me suis donnée à toi, mon cœur, mon corps, ma virginité, gardée depuis toujours pour l’homme que j’aime… Je t’ai tout donné, Didier, il y a presque six mois, et toi, t’es pas gentil, non, t’es pas gentil… Tu n’as pas même idée des souffrances que tu m’infliges… Et tout ce que tu trouves à faire, c’est sourire bêtement, sans comprendre qui je suis… non, t’es pas gentil…
Elle essaya, vainement de mettre ses sandales, jolies, à fines lanières de cuir beige, celles qui lui faisaient un pied si fin, si élégant, sensuel… Un pied qui mettait Didier en émoi aussi sûrement, si ce n’est plus, même, que sa jolie poitrine, son corps parfait… Elle y renonça, éclata en sanglots et courut à la porte, se précipita dehors en larmes, laissant fuser un cri à travers ses pleurs, tout en courant pieds nus sous la pluie.
Étonné de la tournure que prenait sa colère, Didier se leva, se disant qu’il aurait dû retenir Juliette : elle était partie en courant et c’est d’assez loin qu’il entendit un dernier "t’es pas gentil", lancé depuis la rue, sans savoir de quel côté. Il ramassa la sandale sur le gravier de l’allée. Il ne vit donc pas la jolie jeune femme courir, vers… vers n’importe où, s’élancer, en zigzag, à travers les rues, cherchant à disparaître, à cesser d’exister en ce lieu de souffrance..
"Les souffrances que tu m’infliges"… C’était bien Juliette, ça… Mais où allait-elle donc chercher de telles formules ? Didier ne souriait plus. La conscience lui venait, petit à petit, qu’une profonde déchirure venait de s’ouvrir devant lui, entre Juliette et lui, une déchirure qu’il ne saurait peut-être pas raccommoder… La peur commença à germer en lui.
Didier s’équipa de bonnes chaussures, en prit une paire pour Juliette, au cas où il la retrouverait, mit un vêtement de pluie et s’en fut au gré des rues, recherchant sa belle… Sans succès.
Plus la matinée avançait, plus la crainte qui s’était installée en lui peu après le départ de Juliette virait à l’angoisse. Mais, enfin, il l’aimait vraiment, cette fille, il en était même dingue. Comment se faisait-il qu’elle ne l’ait pas compris ? Bon, il était un homme, un vrai, un dur… alors, c’est sûr, il n’était pas du genre midinette, à câlins par ci, mamours par là… Mais son amour se voyait, non ?
Peut-être que non, finalement… Et que lui avait-elle dit ? Qu’il ne l’avait jamais regardée ? Mais il ne faisait que ça, tant elle était belle… Tant il était fier d’elle ! Jamais regardée pendant l’amour ? Mais si … Quoi que… Est-ce qu’il s’était posé la question de son plaisir à elle ? Mais bien sûr ! Quoi que…
Zut, j’ai tout raté, si ça se trouve… Que m’a-t-elle dit, encore ? Qu’elle n’avait jamais joui ? Mais, enfin, je l’entends bien, moi, quand elle soupire, halète, me dit "encore"… Ce serait pour moi, pour me faire plaisir alors qu’elle n’en a pas elle-même ? Ah, mon Dieu… Qu’ai-je fait ? Je n’ai rien compris à ma belle…
Il s’était mis à courir à travers les rues, sous la pluie, cherchant le moindre indice…
Juliette courait, pieds nus sur le goudron trempé, ne voyant rien du fait de la pluie autant que de ses larmes, n’entendant rien, toute à son désespoir. Les rares passants qui la voyaient ne pouvaient qu’entendre, toujours murmurés, ces quelques mots : t’es pas gentil…
Elle ne vit pas plus qu’elle entendit la grosse voiture arrivant sur sa droite, alors qu’elle traversait, comme une folle, une grande avenue. Elle ne put entendre le moteur, électrique et silencieux, ni le chuintement des pneus partant en aquaplaning sur le bitume détrempé.
C’est à ses pieds nus qu’elle dut de ne pas avoir un accident trop sévère. Lorsque le pare-choc avant lui toucha le genou et le haut du mollet, la plante du pied glissa sur le sol et c’est ainsi qu’elle se retrouva sur le capot de l’automobile dont elle retomba, une fois celui-ci arrêté.
Elle ne vit pas la conductrice en sortir affolée, se pencher sur elle :
- Madame, je vous ai blessée ?
En l’absence de réponse, la femme procéda à un examen sommaire de la victime, puis, estimant qu’il n’y avait probablement pas de grand risque, l’aida à se relever et la fit s’asseoir dans la voiture avant de repartir vers chez elle. La voiture entra dans un jardin et s’immobilisa devant une maison ; à l’entrée se voyait une plaque : Docteur Clotilde Lefébure, médecine générale.
- Entrez, entrez, n’ayez pas peur.
Clotilde ouvrit une porte, dans l’entrée, et lui donna accès à son cabinet médical.
- Allongez-vous sur cette table, je vais vous examiner un peu, vérifier si vous n’avez pas été blessée trop gravement.
Clotilde commença par observer la jeune accidentée. Elle lui parut tout de suite ravissante. Ses cheveux à la limite entre blond et roux, joliment bouclés, sa silhouette tellement fine, élancée bien que de taille modeste, elle devait faire un mètre soixante deux ou trois, guère plus, taille fine, hanche marquées, poitrine sans excès question volume mais d’une forme parfaite… Elle possédait des bras graciles aux poignets très fins prolongés par des mains tout aussi fines, aristocratiques. Quant à ses jambes, elles étaient élégantes, galbées, fuselées, joliment musclées. Oui, un joli brin de fille. La jeune femme parcourut tout le corps de Juliette du regard, palpant ici ou là, faisant bouger une articulation, une autre… Tout semblait en bon ordre, sans ecchymoses ni hématomes cachés. Elle arriva aux pieds, toujours nus…
- Mademoiselle ! Vos ne devriez pas courir en ville ainsi pieds nus… De si jolis pieds ! Regardez, vous vous êtes blessée, sans doute sur des gravillons… Attendez, je vais tâcher de vous soigner ça.
Pendant un long moment, Clotilde nettoya, pansa, fit même quelques petits points de suture sur des coupures profondes après avoir usé d’un anesthésiant.
- Voilà, vous devriez ne plus trop souffrir d’ici quelques jours.
Clotilde s’était assise d’un bord de fesse sur la table d’examen et, d’une main, caressait les cheveux de Juliette qui, petit à petit, sortait de son état de choc. Pendant tout le temps qu’elle venait de passer auprès d’elle, les seuls mots qu’elle ait entendu sortir de sa bouche étaient cet unique : t’es pas gentil.
Juliette la regarda, pour la première fois. Elle vit le visage ouvert, souriant, accueillant du jeune médecin et réalisa qu’elle n’avait aucune idée d’où elle se trouvait.
- Où suis-je ? Pourquoi suis-je ici ?
- Vous êtes ici chez moi ! Je suis Clotilde Lefébure, médecin, nouvellement installée ici. Vous avez traversé la rue si soudainement devant moi, je n’ai pas pu vous éviter… Je vous ai renversée avec ma voiture.
- Pardon ! Pardon, madame… Tout est de ma faute… Je vous cause bien du souci…
- J’ai l’impression que vous en avez bien davantage. Puis-je vous demander qui vous êtes ? Cela me sera indispensable pour aller à la police déclarer notre accident…
- Oh, non, ne déclarez rien, je vais tout à fait bien… Mon nom est Juliette, Juliette Rambert. J’habite de l’autre côté de la ville, près du parc.
- Juliette, je vous ai trouvée en état de choc, je vous propose de rester au calme ici un petit peu. Je suppose que vous êtes sous le coup d’une immense émotion : voudriez-vous prendre un bain bien chaud pour vous détendre, apaiser toutes ces tensions ?
Juliette ne répondit rien, mais ce n’était pas non ? Alors Clotilde se rendit à la salle de bain voisine et prépara un bon bain, bien chaud, avec quelques gouttes d’huiles essentielles choisies. Elle revint chercher Juliette dont les pieds devenaient douloureux. Elle fit preuve d’une force plutôt inattendue pour une femme d’apparence si fluette et la prit simplement dans ses bras, comme on porte un enfant !
Dans la salle de bain, sans manière, Clotilde défit les boutons mal ajustés de la jolie robe à fleurs, la fit tomber au sol et, puis que Juliette était nue dessous, la déposa délicatement dans le bain, laissant ses pieds reposer au sec.
- Voilà, Juliette, laisse toi aller, repose-toi, détends-toi.
Juliette ne remarqua même pas le passage au tu et, quand Clotilde fit mine de la laisser seule, elle s’agita soudainement :
- Non… restez, je vous en prie… Je ne veux pas être seule.
Pendant près d’une heure, Juliette resta au clame, ne disant rien d’abord, puis commença à se raconter, jusqu’à cette fuite soudaine, prise d’un violent désespoir après sa dispute avec ce Didier de malheur.
- Voilà… Vous savez à peu près tout de moi… Ce n’est pas brillant !
- Juliette, s’il te plaît… Je suis passée au tu, fais-le aussi… Ça me donnera l’impression d’avoir une amie dans cette ville où je ne connais personne !
- Mais… Tu AS une amie ! Je suis là…
Clotilde prit sa main sur la bord de la baignoire et la serra doucement. Elle se pencha un peu et donna un petit baiser sur le front de Juliette :
- Merci, Juliette, merci de m’accueillir dans ton cœur parmi tes amis !
Les deux jeunes femmes se regardaient intensément, la main dans la main, l’œil brillant… Clotilde se pencha encore et son baiser, cette fois, tomba sur les lèvres de Juliette qui eut un petit sursaut, mais ne se défila pas. Le bain commençait à refroidir :
- Peux-tu essayer de t’asseoir sur le bord de la baignoire, sans poser les pieds par terre ? Ça, c’est interdit pour les huit jours qui viennent !
Clotilde prit une serviette sèche dans son placard et entreprit de la sécher très soigneusement et de lui faire passer un douillet peignoir en tissu éponge, ainsi que d’épais chaussons douillets.
- Les meilleures choses ont une fin, hélas… Tu es très belle, sais-tu, Juliette ?
- Merci… Je n’ai jamais entendu tel compliment venant d’une femme…
- Je suis une femme, c’est vrai, mais j’ai des yeux !
Reprenant son amie dans ses bras, elle la conduisit dans son salon et la déposa doucement sur son canapé. Il était près de deux heures ; Clotilde mit le couvert sur la table basse, devant le canapé puis fouilla dans son frigo. Elle prépara rapidement une omelette au lard, fromage et pommes de terre, lava rapidement une salade et porta le tout à table. Elle servit deux petits verres de Chablis et leva le sien.
- À ta santé, Juliette !
- À notre amitié…
Après avoir mangé un morceau, Clotilde proposa une sieste à Juliette.
- Veux-tu dormir un peu ?
- J’aimerais que tu me parles de toi, plutôt…
Clotilde raconta un peu sa vie, jusqu’à son diplôme, obtenu l’année précédente. Son projet de s’installer en Normandie en double cabinet avec Alex, son fiancé, lui aussi médecin, jusqu’au moment où… elle s’était retrouvée atteinte, contre toute attente, d’une infection intime… du genre de celles qu’on attrape avec des rapports non protégés. Lorsqu’elle en avait parlé avec Alexandre, il avait instantanément rougi. Là elle avait compris qui était coupable de la contamination. Elle n’avait pas laissé une seconde chance au fiancé volage : elle avait retiré la bague de fiançailles :
- Tiens, tu la lui donneras quand elle sera guérie de la saleté qu'elle t'a refilée.
Le garçon n’avait pas même tenté sa chance pour la reconquérir : il savait n’en avoir aucune. Clotilde avait quitté la région pour aller s’établir dans un désert médical, en Aveyron, où elle ne connaissait personne ; c’était mieux, pour recommencer sa vie.
- Toi aussi, tu as des soucis d’homme… Tu l’aimais ?
- À la folie, mais il a su très bien me soigner de ce mal, c’est fini ! Et toi, tu l’aimes, ce Didier ?
- Je crois que oui… C’est profond. Ce sera plus dur à guérir…
- Comment est-il avec toi ? Il est bon amant, au moins ? Te fait-il bien jouir ?
Silence. Juliette ne réfléchit pas. Il n’y a pas matière à… Le rouge à ses joues, elle se demande si elle va confesser cette partie très intime de sa vie ou pas à cette toute nouvelle amie… En fait, confusément, elle en a un peu honte. Elle se jette finalement à l’eau.
- Non… Jamais.
Regard incrédule, questionnement : ai-je bien compris ? Clotilde écarte une mèche des jolis cheveux bouclés de Juliette pour bien voir ses beaux yeux verts…
- Jamais… Tu veux dire qu’il ne t’a jamais fait jouir ?
Silence… petit oui, timide, de la tête. Clotilde sent la honte, la gêne que ressent Juliette en avouant cela. Son malaise est palpable.
- Mais, toi, quand tu te fais du bien, ça va, non ?
Plus rouge, c’est difficile à imaginer, plus d’envie de disparaître tout au fond de sa coquille, en mode bigorneau, non plus. Clotilde serre plus fort son amie contre elle, sent les larmes qui montent en elle.
- Là, là, je te comprends… C’est la barrière de l’éducation. Cela arrive, ma puce… Tu n’as pas à avoir de honte parce que tu ne te donnes pas de plaisir… C’est juste dommage… pour toi ! Mais n’en sois pas mortifiée… Ne pleure pas…
Dehors, la pluie continuait de plus belle comme elle savait le faire, lors des étés pourris, bien pourris, même ! Par la fenêtre de la terrasse, la rumeur de la pluie s’entendait, lancinante. Soudain, un autre bruit se fit entendre. Une voix qui clamait, sans qu’on pu comprendre ce qui était dit. La voix se rapprochait et, bientôt, le message devint clair. Dans la rue passait un homme qui, tous les cinquante mètres criait :
- Juliette ! Je t’aime, reviens, je veux te demander pardon, reviens…
Clotilde se leva et ferma la porte fenêtre avec un petit sourire. Elle revint vers Juliette, s’allongea près d’elle.
- Au moins, tu sais où tu en es. C’est la voix de ton Didier j’imagine ?
Juliette est tétanisée, elle fait un petit oui de la tête. Clotilde la prend dans ses bras, la serre doucement contre elle en caressant ses cheveux. Elle l’observe, ressent le trouble en elle, l’hésitation. Violent tremblement de la jolie rousse : est-ce le froid ou l’émotion ? Ou les deux ? Elle est toute raide. Clotilde se lève, va rouvrir la porte de son cabinet médical et vient prendre Juliette dans ses bras, la dépose une fois encore sur sa table d’examen.
- Tu es raide comme un passe-lacet : tu as besoin de te détendre. Je vais te faire un massage avec de bonnes huiles qui vont t’y aider. Allonge-toi sur le ventre, j’arrive.
Clotilde a mis en marche un petit radiateur soufflet et a pris un flacon d’une huile de massage très douce, légèrement odorante : rose de Damas. Elle en a mis une bonne rasade dans un petit bol en bois qu’elle a déposé près de la table, sur une desserte Elle ôte le peignoir, faisant apparaitre une éruption de chair de poule ! Puisant dans son bol, elle laisse filer l’huile tout le long de la colonne vertébrale, sur les fesses, sur chaque jambe jusqu’à la plante des pieds.
Placée à sa tête, elle masse doucement les épaules, en petits ronds qu’elle élargit graduellement. Elle masse le cou, en insistant sur la base de la tête. La température dans le cabinet monte doucement, Juliette se détend petit à petit. Les mains se déplacent sur le dos, suivant les deux masses musculeuses de part et d’autre des vertèbres, les pinçant légèrement de proche en proche jusqu'au bassin, puis remontent.
Elle se déplace pour se mettre à son côté droit. Elle masse encore, enfonçant ses doigts plus profondément dans les muscles qui se détendent, pouces au milieu, qui remontent jusqu’à la base du cou… redescendent jusqu’aux fesses. Les malaxent avec délicatesse, cherchant les faisceaux encore tendus, contracturés, tout au fond. Les pouces passent délicatement entre les deux globes, magnifiques, tandis que les mains arrivent sur le haut des cuisses. Clotilde a la bouche sèche, en songeant à ce qu’elle s’apprête à faire, pour la toute première fois de sa vie…
Frémissement de Juliette… Clotilde change de côté. Sa main droite continue sur les cuisses, la gauche restant au niveau des fesses. En quelques minutes, elle a fait s’écarter imperceptiblement les jolies jambes fuselées : ma main remonte désormais en suivant l’intérieur des cuisses, là où la peau est si fine, si douce. Elle remonte jusque sur les fesses en effleurant les grandes lèvres frémissantes, replonge aussitôt… C’est au cinquième passage que ses doigts appuient plus franchement sur ces grandes lèvres en proie au désir. Juliette a un petit hoquet.
La main est maintenant sur le sexe tout à fait offert et le sollicite, longeant le profond sillon, lissant les ailes du joli papillon posé sur la fleur d’amour. Index et majeur, unis en un seul corps, tels une grosse abeille, viennent la butiner, entrent délicatement dans le saint du saint où, de façon claire, ils sont attendus tant le lieu a été rendu accueillant, chaud, humide… Ils entament une sensuelle danse, allant et venant, au rythme proposé par la respiration de Juliette.
Quand le souffle de la belle s’accélère, l’annulaire se tend et vient visiter le pistil de l’orchidée, déclenchant le raidissement brutal de tout le corps, accompagné d’un petit chant mi-aigu, fredonné à bouche fermée, tout à fait charmant. Clotilde demeure quelques instants dans cette posture, continuant les petits va-et-vient sans les appuyer davantage. Puis elle reprend le massage des cuisses, des jambes, et jusque au cou de pied.
- Tu peux te retourner maintenant.
Regards… pas de mots… Il n’y a rien à ajouter Clotilde est fière de son travail et l’exprime par son sourire le plus doux. Juliette est troublée par ce premier contact avec le plaisir charnel : magnifique découverte ! La honte semble s’effacer, mais remplacée par une autre liée à qui le lui a donné… Deux femmes… La rougeur persiste sur ses joues.
Clotilde a repris le massage des épaules, suivant les bras, jusqu’aux mains dont elle masse doucement les paumes, les doigts si fins. Retour au cou, ses mains descendent sur la poitrine, contournent les seins sans les toucher plusieurs fois avant de partir à l’assaut des cimes… pincent légèrement les tétons, faisant apparaître de petits grains en saillies sur les aréoles rétrécies, tandis que de nouveaux gémissement prennent naissance dans la gorge de Juliette.
Les mains descendent sur le ventre et Clotilde se replace à gauche d’elle pour, en se penchant, continuer à pincer les deux jolies petites fraises avec ses lèvres, sa langue. Sa main gauche arrive sur le mont de Vénus, se perd dans la toison blond roux, aux longs poils soyeux. Elle peut maintenant l’admirer sans obstacle : elle est encore plus belle qu’elle le pensait. Nouveau changement de côté, sa main gauche est maintenant occupée entre les seins et le bas du ventre tandis que la droite vagabonde sur les cuisses qui, graduellement, s’entrouvrent sous ses sollicitations.
Deux doigts vont et viennent de part et d’autre des grandes lèvres et l’autre main s’occupe de masser l’intérieur des cuisses, se rapprochant inexorablement du temple des plaisirs, juste en dessous de son visage, ainsi soumis aux émanations odorantes, stimulantes du puissant désir de Juliette. Clotilde se voit gagnée par une excitation qu’elle n’avait jamais soupçonné de pouvoir naître en elle.
Jusqu’à ce jour, elle avait eu des relations sexuelles avec de nombreux partenaires, très nombreux même, tous masculins. Elle revoyait avec un certain ravissement ce soir de célébration de la fin des examens de troisième année…
Le punch qui coulait à flot, les garçons qui devenaient entreprenants, les filles qui avaient toutes pris le large, sauf elle… qui s’était rapidement retrouvée nue. Elle se remémorait comment le premier l’avait prise sans manière, bientôt rejoint par un second, empruntant une voie détournée dont elle n’avait jamais autorisé l’accès jusqu’alors. Puis un troisième avait sollicité son sourire… Les trois garçons avaient bientôt été remplacés par trois autres… Et à la fin de la soirée ; elle ne se souvenait plus si elle avait eu douze ou quinze partenaires ! Bon, le lendemain, après dégrisement, elle n’en avait pas été bien fière et avait tremblé devant les possibles conséquences… Par chance, il n’y en avait eu aucune. Sept ou huit années plus tard, elle en gardait une légère nostalgie…
Mais là… Elle était totalement sous la coupe d’un désir fou… Un désir de femme. Clotilde connaissait très bien son propre goût. Lorsqu’elle se donnait du plaisir, elle ne manquait jamais de lécher ses doigts ou ses jouets, pour les débarrasser de la crème blanchâtre les recouvrant en abondance et quelle avalait avec volupté. Elle aimait beaucoup ce goût, cette quantité que toutes ses amies n'offraient pas, elle le savait. Alors, la sève, plus claire, plus fluide aussi, qu’elle voyait s'écouler en larges filets de la fleur de Juliette mettait en elle une incontrôlable tentation.
Juliette, après avoir connu son premier orgasme, n’était plus dans l’expectative. Elle était dans une totale impatience. Elle attendait le retour de cette merveilleuse sensation le plus vite possible, le plus intensément possible. C’est elle qui saisit la main de son amie et la guida vers le lieu de son désir. Clotilde se fit un plaisir d’obtempérer.
Lorsqu’elle vit ses deux doigts ressortir d’entre les lèvres turgescentes accompagnés d’un soudain flux de la liqueur d’amour, elle les porta à sa bouche et s’en régala aussitôt. Ce fut le signal d’un nouveau départ. Baissant sa tête, elle la logea entre les cuisses de son amie et but à la source, goulument, longuement, laissant sa langue continuer le travail de ses doigts. Le bassin de Juliette, maintenant partie prenante, ondulait sous le plaisir, imposait son rythme et, bientôt, secouée d’un second tsunami orgasmique encore plus puissant que le premier, la jeune femme poussa son chant d’amour.
Pour la troisième fois, Clotilde prit son amante dans ses bras et la conduisit à sa chambre, histoire de continuer dans un confort amélioré. En un tournemain, elle fut à son tour nue et se lova contre elle. Juliette put lui rendre les caresses qu’elle venait de découvrir et ce n’est qu’au milieu de la nuit que les deux amantes réalisèrent qu’elles avaient totalement oublié de dîner !
- Clotilde ! C’est merveilleux, c’est magique… Tu m’as appris à jouir, tu m’as fait découvrir le bonheur du plaisir…
Elle ne pouvait plus se lasser de l’embrasser, de lui donner des ces baisers volcaniques déclenchant systématiquement une reprise des hostilités… Tant pis pour le dîner !
Au petit jour, la faim fit tout de même sortir le loup du bois. Clotilde s’en fut à la cuisine pour préparer un petit déjeuner qu’elle apporta au lit à sa belle amie. Elle dut aussi se rendre à son cabinet quand l’heure des premiers rendez-vous arriva. Juliette se retrouva seule. Sur la table de nuit, avisant son téléphone, trouvé dans la pochette de sa robe, elle le prit et l’alluma.
Des dizaines de messages de Didier l’attendaient…
À suivre
La jeune femme était visiblement sous le coup d'une grande émotion : la colère. Debout devant lui, elle venait de remettre maladroitement sa robe, tremblante, boutonnant lundi avec mardi, les lèvres blêmes et agitées de petites saccades. Lui, confortablement assis dans le canapé, un sourire un peu ironique aux lèvres, laissait passer l’orage, du moins le pensait-il.
- Tu ne t’intéresses pas à moi, tu ne me regardes pas… Ou alors seulement quand tu as des envies. As-tu seulement une fois imaginé quelles étaient miennes ? Si elles étaient satisfaites ? T’es-tu une fois demandé si j’étais heureuse ? Si tu pouvais me rendre heureuse ? Plus heureuse ? Tu me sautes dessus et tu vas tout droit à ton plaisir mais t’es-tu une fois interrogé sur le mien ? Si j’en éprouvais aussi ? Non, tu ne le sais pas. Si tu t’étais posé la question, tu aurais bien vu que je n’ai jamais joui entre tes bras… Tu ne sais rien de moi, si ce n’est que je suis là et c’est bien tout ce qui t’intéresse. Non, t’es pas gentil…
Sa voix tremblait de plus en plus et l’eau montait à ses yeux, ses magnifiques yeux verts… Sa voix se brisa :
- Et moi… moi, je croyais que tu étais gentil, prévenant, attentionné… Tu me parlais si joliment, au début… Je me suis donnée à toi, mon cœur, mon corps, ma virginité, gardée depuis toujours pour l’homme que j’aime… Je t’ai tout donné, Didier, il y a presque six mois, et toi, t’es pas gentil, non, t’es pas gentil… Tu n’as pas même idée des souffrances que tu m’infliges… Et tout ce que tu trouves à faire, c’est sourire bêtement, sans comprendre qui je suis… non, t’es pas gentil…
Elle essaya, vainement de mettre ses sandales, jolies, à fines lanières de cuir beige, celles qui lui faisaient un pied si fin, si élégant, sensuel… Un pied qui mettait Didier en émoi aussi sûrement, si ce n’est plus, même, que sa jolie poitrine, son corps parfait… Elle y renonça, éclata en sanglots et courut à la porte, se précipita dehors en larmes, laissant fuser un cri à travers ses pleurs, tout en courant pieds nus sous la pluie.
Étonné de la tournure que prenait sa colère, Didier se leva, se disant qu’il aurait dû retenir Juliette : elle était partie en courant et c’est d’assez loin qu’il entendit un dernier "t’es pas gentil", lancé depuis la rue, sans savoir de quel côté. Il ramassa la sandale sur le gravier de l’allée. Il ne vit donc pas la jolie jeune femme courir, vers… vers n’importe où, s’élancer, en zigzag, à travers les rues, cherchant à disparaître, à cesser d’exister en ce lieu de souffrance..
"Les souffrances que tu m’infliges"… C’était bien Juliette, ça… Mais où allait-elle donc chercher de telles formules ? Didier ne souriait plus. La conscience lui venait, petit à petit, qu’une profonde déchirure venait de s’ouvrir devant lui, entre Juliette et lui, une déchirure qu’il ne saurait peut-être pas raccommoder… La peur commença à germer en lui.
Didier s’équipa de bonnes chaussures, en prit une paire pour Juliette, au cas où il la retrouverait, mit un vêtement de pluie et s’en fut au gré des rues, recherchant sa belle… Sans succès.
Plus la matinée avançait, plus la crainte qui s’était installée en lui peu après le départ de Juliette virait à l’angoisse. Mais, enfin, il l’aimait vraiment, cette fille, il en était même dingue. Comment se faisait-il qu’elle ne l’ait pas compris ? Bon, il était un homme, un vrai, un dur… alors, c’est sûr, il n’était pas du genre midinette, à câlins par ci, mamours par là… Mais son amour se voyait, non ?
Peut-être que non, finalement… Et que lui avait-elle dit ? Qu’il ne l’avait jamais regardée ? Mais il ne faisait que ça, tant elle était belle… Tant il était fier d’elle ! Jamais regardée pendant l’amour ? Mais si … Quoi que… Est-ce qu’il s’était posé la question de son plaisir à elle ? Mais bien sûr ! Quoi que…
Zut, j’ai tout raté, si ça se trouve… Que m’a-t-elle dit, encore ? Qu’elle n’avait jamais joui ? Mais, enfin, je l’entends bien, moi, quand elle soupire, halète, me dit "encore"… Ce serait pour moi, pour me faire plaisir alors qu’elle n’en a pas elle-même ? Ah, mon Dieu… Qu’ai-je fait ? Je n’ai rien compris à ma belle…
Il s’était mis à courir à travers les rues, sous la pluie, cherchant le moindre indice…
Juliette courait, pieds nus sur le goudron trempé, ne voyant rien du fait de la pluie autant que de ses larmes, n’entendant rien, toute à son désespoir. Les rares passants qui la voyaient ne pouvaient qu’entendre, toujours murmurés, ces quelques mots : t’es pas gentil…
Elle ne vit pas plus qu’elle entendit la grosse voiture arrivant sur sa droite, alors qu’elle traversait, comme une folle, une grande avenue. Elle ne put entendre le moteur, électrique et silencieux, ni le chuintement des pneus partant en aquaplaning sur le bitume détrempé.
C’est à ses pieds nus qu’elle dut de ne pas avoir un accident trop sévère. Lorsque le pare-choc avant lui toucha le genou et le haut du mollet, la plante du pied glissa sur le sol et c’est ainsi qu’elle se retrouva sur le capot de l’automobile dont elle retomba, une fois celui-ci arrêté.
Elle ne vit pas la conductrice en sortir affolée, se pencher sur elle :
- Madame, je vous ai blessée ?
En l’absence de réponse, la femme procéda à un examen sommaire de la victime, puis, estimant qu’il n’y avait probablement pas de grand risque, l’aida à se relever et la fit s’asseoir dans la voiture avant de repartir vers chez elle. La voiture entra dans un jardin et s’immobilisa devant une maison ; à l’entrée se voyait une plaque : Docteur Clotilde Lefébure, médecine générale.
- Entrez, entrez, n’ayez pas peur.
Clotilde ouvrit une porte, dans l’entrée, et lui donna accès à son cabinet médical.
- Allongez-vous sur cette table, je vais vous examiner un peu, vérifier si vous n’avez pas été blessée trop gravement.
Clotilde commença par observer la jeune accidentée. Elle lui parut tout de suite ravissante. Ses cheveux à la limite entre blond et roux, joliment bouclés, sa silhouette tellement fine, élancée bien que de taille modeste, elle devait faire un mètre soixante deux ou trois, guère plus, taille fine, hanche marquées, poitrine sans excès question volume mais d’une forme parfaite… Elle possédait des bras graciles aux poignets très fins prolongés par des mains tout aussi fines, aristocratiques. Quant à ses jambes, elles étaient élégantes, galbées, fuselées, joliment musclées. Oui, un joli brin de fille. La jeune femme parcourut tout le corps de Juliette du regard, palpant ici ou là, faisant bouger une articulation, une autre… Tout semblait en bon ordre, sans ecchymoses ni hématomes cachés. Elle arriva aux pieds, toujours nus…
- Mademoiselle ! Vos ne devriez pas courir en ville ainsi pieds nus… De si jolis pieds ! Regardez, vous vous êtes blessée, sans doute sur des gravillons… Attendez, je vais tâcher de vous soigner ça.
Pendant un long moment, Clotilde nettoya, pansa, fit même quelques petits points de suture sur des coupures profondes après avoir usé d’un anesthésiant.
- Voilà, vous devriez ne plus trop souffrir d’ici quelques jours.
Clotilde s’était assise d’un bord de fesse sur la table d’examen et, d’une main, caressait les cheveux de Juliette qui, petit à petit, sortait de son état de choc. Pendant tout le temps qu’elle venait de passer auprès d’elle, les seuls mots qu’elle ait entendu sortir de sa bouche étaient cet unique : t’es pas gentil.
Juliette la regarda, pour la première fois. Elle vit le visage ouvert, souriant, accueillant du jeune médecin et réalisa qu’elle n’avait aucune idée d’où elle se trouvait.
- Où suis-je ? Pourquoi suis-je ici ?
- Vous êtes ici chez moi ! Je suis Clotilde Lefébure, médecin, nouvellement installée ici. Vous avez traversé la rue si soudainement devant moi, je n’ai pas pu vous éviter… Je vous ai renversée avec ma voiture.
- Pardon ! Pardon, madame… Tout est de ma faute… Je vous cause bien du souci…
- J’ai l’impression que vous en avez bien davantage. Puis-je vous demander qui vous êtes ? Cela me sera indispensable pour aller à la police déclarer notre accident…
- Oh, non, ne déclarez rien, je vais tout à fait bien… Mon nom est Juliette, Juliette Rambert. J’habite de l’autre côté de la ville, près du parc.
- Juliette, je vous ai trouvée en état de choc, je vous propose de rester au calme ici un petit peu. Je suppose que vous êtes sous le coup d’une immense émotion : voudriez-vous prendre un bain bien chaud pour vous détendre, apaiser toutes ces tensions ?
Juliette ne répondit rien, mais ce n’était pas non ? Alors Clotilde se rendit à la salle de bain voisine et prépara un bon bain, bien chaud, avec quelques gouttes d’huiles essentielles choisies. Elle revint chercher Juliette dont les pieds devenaient douloureux. Elle fit preuve d’une force plutôt inattendue pour une femme d’apparence si fluette et la prit simplement dans ses bras, comme on porte un enfant !
Dans la salle de bain, sans manière, Clotilde défit les boutons mal ajustés de la jolie robe à fleurs, la fit tomber au sol et, puis que Juliette était nue dessous, la déposa délicatement dans le bain, laissant ses pieds reposer au sec.
- Voilà, Juliette, laisse toi aller, repose-toi, détends-toi.
Juliette ne remarqua même pas le passage au tu et, quand Clotilde fit mine de la laisser seule, elle s’agita soudainement :
- Non… restez, je vous en prie… Je ne veux pas être seule.
Pendant près d’une heure, Juliette resta au clame, ne disant rien d’abord, puis commença à se raconter, jusqu’à cette fuite soudaine, prise d’un violent désespoir après sa dispute avec ce Didier de malheur.
- Voilà… Vous savez à peu près tout de moi… Ce n’est pas brillant !
- Juliette, s’il te plaît… Je suis passée au tu, fais-le aussi… Ça me donnera l’impression d’avoir une amie dans cette ville où je ne connais personne !
- Mais… Tu AS une amie ! Je suis là…
Clotilde prit sa main sur la bord de la baignoire et la serra doucement. Elle se pencha un peu et donna un petit baiser sur le front de Juliette :
- Merci, Juliette, merci de m’accueillir dans ton cœur parmi tes amis !
Les deux jeunes femmes se regardaient intensément, la main dans la main, l’œil brillant… Clotilde se pencha encore et son baiser, cette fois, tomba sur les lèvres de Juliette qui eut un petit sursaut, mais ne se défila pas. Le bain commençait à refroidir :
- Peux-tu essayer de t’asseoir sur le bord de la baignoire, sans poser les pieds par terre ? Ça, c’est interdit pour les huit jours qui viennent !
Clotilde prit une serviette sèche dans son placard et entreprit de la sécher très soigneusement et de lui faire passer un douillet peignoir en tissu éponge, ainsi que d’épais chaussons douillets.
- Les meilleures choses ont une fin, hélas… Tu es très belle, sais-tu, Juliette ?
- Merci… Je n’ai jamais entendu tel compliment venant d’une femme…
- Je suis une femme, c’est vrai, mais j’ai des yeux !
Reprenant son amie dans ses bras, elle la conduisit dans son salon et la déposa doucement sur son canapé. Il était près de deux heures ; Clotilde mit le couvert sur la table basse, devant le canapé puis fouilla dans son frigo. Elle prépara rapidement une omelette au lard, fromage et pommes de terre, lava rapidement une salade et porta le tout à table. Elle servit deux petits verres de Chablis et leva le sien.
- À ta santé, Juliette !
- À notre amitié…
Après avoir mangé un morceau, Clotilde proposa une sieste à Juliette.
- Veux-tu dormir un peu ?
- J’aimerais que tu me parles de toi, plutôt…
Clotilde raconta un peu sa vie, jusqu’à son diplôme, obtenu l’année précédente. Son projet de s’installer en Normandie en double cabinet avec Alex, son fiancé, lui aussi médecin, jusqu’au moment où… elle s’était retrouvée atteinte, contre toute attente, d’une infection intime… du genre de celles qu’on attrape avec des rapports non protégés. Lorsqu’elle en avait parlé avec Alexandre, il avait instantanément rougi. Là elle avait compris qui était coupable de la contamination. Elle n’avait pas laissé une seconde chance au fiancé volage : elle avait retiré la bague de fiançailles :
- Tiens, tu la lui donneras quand elle sera guérie de la saleté qu'elle t'a refilée.
Le garçon n’avait pas même tenté sa chance pour la reconquérir : il savait n’en avoir aucune. Clotilde avait quitté la région pour aller s’établir dans un désert médical, en Aveyron, où elle ne connaissait personne ; c’était mieux, pour recommencer sa vie.
- Toi aussi, tu as des soucis d’homme… Tu l’aimais ?
- À la folie, mais il a su très bien me soigner de ce mal, c’est fini ! Et toi, tu l’aimes, ce Didier ?
- Je crois que oui… C’est profond. Ce sera plus dur à guérir…
- Comment est-il avec toi ? Il est bon amant, au moins ? Te fait-il bien jouir ?
Silence. Juliette ne réfléchit pas. Il n’y a pas matière à… Le rouge à ses joues, elle se demande si elle va confesser cette partie très intime de sa vie ou pas à cette toute nouvelle amie… En fait, confusément, elle en a un peu honte. Elle se jette finalement à l’eau.
- Non… Jamais.
Regard incrédule, questionnement : ai-je bien compris ? Clotilde écarte une mèche des jolis cheveux bouclés de Juliette pour bien voir ses beaux yeux verts…
- Jamais… Tu veux dire qu’il ne t’a jamais fait jouir ?
Silence… petit oui, timide, de la tête. Clotilde sent la honte, la gêne que ressent Juliette en avouant cela. Son malaise est palpable.
- Mais, toi, quand tu te fais du bien, ça va, non ?
Plus rouge, c’est difficile à imaginer, plus d’envie de disparaître tout au fond de sa coquille, en mode bigorneau, non plus. Clotilde serre plus fort son amie contre elle, sent les larmes qui montent en elle.
- Là, là, je te comprends… C’est la barrière de l’éducation. Cela arrive, ma puce… Tu n’as pas à avoir de honte parce que tu ne te donnes pas de plaisir… C’est juste dommage… pour toi ! Mais n’en sois pas mortifiée… Ne pleure pas…
Dehors, la pluie continuait de plus belle comme elle savait le faire, lors des étés pourris, bien pourris, même ! Par la fenêtre de la terrasse, la rumeur de la pluie s’entendait, lancinante. Soudain, un autre bruit se fit entendre. Une voix qui clamait, sans qu’on pu comprendre ce qui était dit. La voix se rapprochait et, bientôt, le message devint clair. Dans la rue passait un homme qui, tous les cinquante mètres criait :
- Juliette ! Je t’aime, reviens, je veux te demander pardon, reviens…
Clotilde se leva et ferma la porte fenêtre avec un petit sourire. Elle revint vers Juliette, s’allongea près d’elle.
- Au moins, tu sais où tu en es. C’est la voix de ton Didier j’imagine ?
Juliette est tétanisée, elle fait un petit oui de la tête. Clotilde la prend dans ses bras, la serre doucement contre elle en caressant ses cheveux. Elle l’observe, ressent le trouble en elle, l’hésitation. Violent tremblement de la jolie rousse : est-ce le froid ou l’émotion ? Ou les deux ? Elle est toute raide. Clotilde se lève, va rouvrir la porte de son cabinet médical et vient prendre Juliette dans ses bras, la dépose une fois encore sur sa table d’examen.
- Tu es raide comme un passe-lacet : tu as besoin de te détendre. Je vais te faire un massage avec de bonnes huiles qui vont t’y aider. Allonge-toi sur le ventre, j’arrive.
Clotilde a mis en marche un petit radiateur soufflet et a pris un flacon d’une huile de massage très douce, légèrement odorante : rose de Damas. Elle en a mis une bonne rasade dans un petit bol en bois qu’elle a déposé près de la table, sur une desserte Elle ôte le peignoir, faisant apparaitre une éruption de chair de poule ! Puisant dans son bol, elle laisse filer l’huile tout le long de la colonne vertébrale, sur les fesses, sur chaque jambe jusqu’à la plante des pieds.
Placée à sa tête, elle masse doucement les épaules, en petits ronds qu’elle élargit graduellement. Elle masse le cou, en insistant sur la base de la tête. La température dans le cabinet monte doucement, Juliette se détend petit à petit. Les mains se déplacent sur le dos, suivant les deux masses musculeuses de part et d’autre des vertèbres, les pinçant légèrement de proche en proche jusqu'au bassin, puis remontent.
Elle se déplace pour se mettre à son côté droit. Elle masse encore, enfonçant ses doigts plus profondément dans les muscles qui se détendent, pouces au milieu, qui remontent jusqu’à la base du cou… redescendent jusqu’aux fesses. Les malaxent avec délicatesse, cherchant les faisceaux encore tendus, contracturés, tout au fond. Les pouces passent délicatement entre les deux globes, magnifiques, tandis que les mains arrivent sur le haut des cuisses. Clotilde a la bouche sèche, en songeant à ce qu’elle s’apprête à faire, pour la toute première fois de sa vie…
Frémissement de Juliette… Clotilde change de côté. Sa main droite continue sur les cuisses, la gauche restant au niveau des fesses. En quelques minutes, elle a fait s’écarter imperceptiblement les jolies jambes fuselées : ma main remonte désormais en suivant l’intérieur des cuisses, là où la peau est si fine, si douce. Elle remonte jusque sur les fesses en effleurant les grandes lèvres frémissantes, replonge aussitôt… C’est au cinquième passage que ses doigts appuient plus franchement sur ces grandes lèvres en proie au désir. Juliette a un petit hoquet.
La main est maintenant sur le sexe tout à fait offert et le sollicite, longeant le profond sillon, lissant les ailes du joli papillon posé sur la fleur d’amour. Index et majeur, unis en un seul corps, tels une grosse abeille, viennent la butiner, entrent délicatement dans le saint du saint où, de façon claire, ils sont attendus tant le lieu a été rendu accueillant, chaud, humide… Ils entament une sensuelle danse, allant et venant, au rythme proposé par la respiration de Juliette.
Quand le souffle de la belle s’accélère, l’annulaire se tend et vient visiter le pistil de l’orchidée, déclenchant le raidissement brutal de tout le corps, accompagné d’un petit chant mi-aigu, fredonné à bouche fermée, tout à fait charmant. Clotilde demeure quelques instants dans cette posture, continuant les petits va-et-vient sans les appuyer davantage. Puis elle reprend le massage des cuisses, des jambes, et jusque au cou de pied.
- Tu peux te retourner maintenant.
Regards… pas de mots… Il n’y a rien à ajouter Clotilde est fière de son travail et l’exprime par son sourire le plus doux. Juliette est troublée par ce premier contact avec le plaisir charnel : magnifique découverte ! La honte semble s’effacer, mais remplacée par une autre liée à qui le lui a donné… Deux femmes… La rougeur persiste sur ses joues.
Clotilde a repris le massage des épaules, suivant les bras, jusqu’aux mains dont elle masse doucement les paumes, les doigts si fins. Retour au cou, ses mains descendent sur la poitrine, contournent les seins sans les toucher plusieurs fois avant de partir à l’assaut des cimes… pincent légèrement les tétons, faisant apparaître de petits grains en saillies sur les aréoles rétrécies, tandis que de nouveaux gémissement prennent naissance dans la gorge de Juliette.
Les mains descendent sur le ventre et Clotilde se replace à gauche d’elle pour, en se penchant, continuer à pincer les deux jolies petites fraises avec ses lèvres, sa langue. Sa main gauche arrive sur le mont de Vénus, se perd dans la toison blond roux, aux longs poils soyeux. Elle peut maintenant l’admirer sans obstacle : elle est encore plus belle qu’elle le pensait. Nouveau changement de côté, sa main gauche est maintenant occupée entre les seins et le bas du ventre tandis que la droite vagabonde sur les cuisses qui, graduellement, s’entrouvrent sous ses sollicitations.
Deux doigts vont et viennent de part et d’autre des grandes lèvres et l’autre main s’occupe de masser l’intérieur des cuisses, se rapprochant inexorablement du temple des plaisirs, juste en dessous de son visage, ainsi soumis aux émanations odorantes, stimulantes du puissant désir de Juliette. Clotilde se voit gagnée par une excitation qu’elle n’avait jamais soupçonné de pouvoir naître en elle.
Jusqu’à ce jour, elle avait eu des relations sexuelles avec de nombreux partenaires, très nombreux même, tous masculins. Elle revoyait avec un certain ravissement ce soir de célébration de la fin des examens de troisième année…
Le punch qui coulait à flot, les garçons qui devenaient entreprenants, les filles qui avaient toutes pris le large, sauf elle… qui s’était rapidement retrouvée nue. Elle se remémorait comment le premier l’avait prise sans manière, bientôt rejoint par un second, empruntant une voie détournée dont elle n’avait jamais autorisé l’accès jusqu’alors. Puis un troisième avait sollicité son sourire… Les trois garçons avaient bientôt été remplacés par trois autres… Et à la fin de la soirée ; elle ne se souvenait plus si elle avait eu douze ou quinze partenaires ! Bon, le lendemain, après dégrisement, elle n’en avait pas été bien fière et avait tremblé devant les possibles conséquences… Par chance, il n’y en avait eu aucune. Sept ou huit années plus tard, elle en gardait une légère nostalgie…
Mais là… Elle était totalement sous la coupe d’un désir fou… Un désir de femme. Clotilde connaissait très bien son propre goût. Lorsqu’elle se donnait du plaisir, elle ne manquait jamais de lécher ses doigts ou ses jouets, pour les débarrasser de la crème blanchâtre les recouvrant en abondance et quelle avalait avec volupté. Elle aimait beaucoup ce goût, cette quantité que toutes ses amies n'offraient pas, elle le savait. Alors, la sève, plus claire, plus fluide aussi, qu’elle voyait s'écouler en larges filets de la fleur de Juliette mettait en elle une incontrôlable tentation.
Juliette, après avoir connu son premier orgasme, n’était plus dans l’expectative. Elle était dans une totale impatience. Elle attendait le retour de cette merveilleuse sensation le plus vite possible, le plus intensément possible. C’est elle qui saisit la main de son amie et la guida vers le lieu de son désir. Clotilde se fit un plaisir d’obtempérer.
Lorsqu’elle vit ses deux doigts ressortir d’entre les lèvres turgescentes accompagnés d’un soudain flux de la liqueur d’amour, elle les porta à sa bouche et s’en régala aussitôt. Ce fut le signal d’un nouveau départ. Baissant sa tête, elle la logea entre les cuisses de son amie et but à la source, goulument, longuement, laissant sa langue continuer le travail de ses doigts. Le bassin de Juliette, maintenant partie prenante, ondulait sous le plaisir, imposait son rythme et, bientôt, secouée d’un second tsunami orgasmique encore plus puissant que le premier, la jeune femme poussa son chant d’amour.
Pour la troisième fois, Clotilde prit son amante dans ses bras et la conduisit à sa chambre, histoire de continuer dans un confort amélioré. En un tournemain, elle fut à son tour nue et se lova contre elle. Juliette put lui rendre les caresses qu’elle venait de découvrir et ce n’est qu’au milieu de la nuit que les deux amantes réalisèrent qu’elles avaient totalement oublié de dîner !
- Clotilde ! C’est merveilleux, c’est magique… Tu m’as appris à jouir, tu m’as fait découvrir le bonheur du plaisir…
Elle ne pouvait plus se lasser de l’embrasser, de lui donner des ces baisers volcaniques déclenchant systématiquement une reprise des hostilités… Tant pis pour le dîner !
Au petit jour, la faim fit tout de même sortir le loup du bois. Clotilde s’en fut à la cuisine pour préparer un petit déjeuner qu’elle apporta au lit à sa belle amie. Elle dut aussi se rendre à son cabinet quand l’heure des premiers rendez-vous arriva. Juliette se retrouva seule. Sur la table de nuit, avisant son téléphone, trouvé dans la pochette de sa robe, elle le prit et l’alluma.
Des dizaines de messages de Didier l’attendaient…
À suivre
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3 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Extrêmement agréable à lire
Avec une grande finesse, on devine la douceur des gestes allant à la découverte du plus intime du corps de Juliette.
On se sent bien dans cet univers féminin.
Merci
Nico
Avec une grande finesse, on devine la douceur des gestes allant à la découverte du plus intime du corps de Juliette.
On se sent bien dans cet univers féminin.
Merci
Nico
Merci ! C'est toujours un plaisir de savoir que le lecteur a été séduit par l'histoire !
À bientôt la suite !
Amicalement.
À bientôt la suite !
Amicalement.
Très jolie histoire vivement la suite le tout est bien écrit