Révélations 2
Récit érotique écrit par Ethelrede [→ Accès à sa fiche auteur]
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 29-07-2024 dans la catégorie Plus on est
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Révélations 2
- Allô, Didier ?
- Juliette ! Mon amour… Où es-tu ?
La jeune femme resta un petit moment silencieuse. Elle décida de conserver encore le secret du lieu où elle se trouvait. Elle voulait en parler avec Clotilde avant de le dévoiler.
- Je ne peux pas te répondre, Didier.
- Comment vas-tu ? Je me fais un sang d’encre depuis hier…
- Ça va… Je vais bien. Mais je me suis blessée aux pieds… Je ne pourrai marcher que dans quelques jours.
- Mais bien sûr, à sortir sans chaussures… Tu m’as fait une de ces peurs, ma belle chérie… Je t’ai recherchée dans toute la ville, presque toute la nuit… Dis, Juliette… Tu m’entends ?
- Oui je t’entends très bien… Je t’ai bien entendu, quand tu me recherchais… Cela m’a touchée, mais j’étais alors encore sous le coup de mon profond désespoir. Qui ne m’a pas tout à fait quittée, tu sais ?
- J’ai honte, ma douce… Je te demande pardon, fort, très fort. Je ne sais pas si tu pourras. Tu avais raison, hier : je ne suis pas gentil avec toi. J’ai été depuis le début de notre aventure, un gros égoïste. À travers toi, je ne recherchais que le regard des autres sur moi… Je voudrais tant que tu me dises que tu pourras peut-être me pardonner tout ça, un jour… J’ai compris en quoi j’ai été misérable, et je m’en veux tellement…
Juliette se rendait compte que quelque chose avait changé. Dans l’intonation de sa voix, mais aussi dans ce qu’il disait, le choix de ses mots. Il était clairement heureux de pouvoir lui parler et cela s’entendait. Mais surtout, ce qu’il lui disait semblait empreint de l’accent de la sincérité. Honnêtement, elle en était étonnée. Heureuse aussi.
- C’est encore tôt, pour te répondre, Didier…
- Qu’as-tu fait, depuis hier ? Je voudrais tant savoir ?
- Alors, ça, je peux te dire… J’ai couru, j’ai été renversée par une voiture, je me suis fait soigner, j’ai mangé et dormi. Voilà je crois que je n’oublie rien… Ah, si, j’ai fait l’amour… aussi… toute la nuit.
- Tu as fait l’amour toute la nuit ? Alors, ça veut dire que c’est fini, nous deux… Je le mérite, note bien…
- T’appellerais-je si c’était le cas ?
Juliette sentit qu’à l’autre bout de la ligne, un espoir venait de renaître. Elle n’en demandait pas plus ! Il fallait tout de même en finir avec cette discussion, s’il devait y avoir un après, une deuxième chance. Elle reprit :
- Didier, tu m’as trompée, moi aussi…
- Comment l’as-tu su ?
- Parce que tu me l’as dit.
- Quand ça ?
- À l’instant ! Je n’en savais rien mais je m’en doutais. Je ne voyais pas pourquoi tu avais tant changé, pourquoi tu n’étais plus gentil, comme au début. C’est ce qui m’a fait partir, pleine de désespoir, hier…
- Et tu as rencontré un homme avec qui tu as fait l’amour…
- Didier ! Si tu étais à deux doigts de te jeter dans la rivière, est-ce que chercher une femme pour baiser serait ta priorité ? Et puis… qui t’a dit que c’était un homme ?
Didier resta silencieux, complètement abasourdi par l’idée-même que Juliette, sa belle chérie, puisse regarder une autre femme avec envie, faire l’amour avec elle… Non, c’était nécessairement un homme.
- Tu sais, quand je t’ai dit hier que je n’avais jamais joui avec toi, j’aurais été plus honnête en te disant que je n’avais jamais joui tout court… alors, maintenant je vais te dire une chose très importante que je te recommande de méditer : un couple, dans mon idée, ça se réussit ou ça se rate à deux. Il n’y a jamais un tout blanc et un tout noir. Chacun son niveau de gris. J’ai été très mauvaise en te cachant que je n’avais jamais connu d’orgasme… Peut-être que cela t’aurais mis sur la voie pour m’en offrir un, qui sait ? J’en ai été punie par ton infidélité, ton attitude pas gentille. C’est ma part de faute…
- Mais… Juliette, ma douce, tu n’y es pour rien, c’est moi qui…
- Non ! Je prends ma part, Didier, c’est tout… à toi de prendre la tienne. Maintenant, si tu veux mon sentiment, je ne crois pas que nous ayons tout raté, toi et moi. Tu me demandes pardon : rien ne peut me rendre plus heureuse. Pour la suite, nous verrons comment orchestrer ça…
- Dis, ma belle d’amour… tu le crois vraiment, que nous avons encore une chance, toi et moi ?
- Seulement si tu y crois toi aussi… Aussi fort que moi j’ai cru en toi quand nous nous sommes connus.
- Ma belle, je te le promets, jamais je ne te trahirai, toi… Tu es désormais ce que j’ai de plus précieux au fond de mon âme, ce que je veux préserver, protéger, contre vents et marées, à tout prix...
- Merci Didier, merci de me conforter dans mon idée… Je commence à croire que j’ai eu raison de faire ce que j’ai fait hier. Je dois me reposer, maintenant,… Je te rappelle bientôt.
- Bisous, ma belle, je t’aime.
- Au revoir, Didier
Vers dix heures, Clotilde remonta à sa chambre : elle avait un peu oublié que Juliette ne pouvait pas marcher… Rouge de confusion, elle entra en trombe :
- Ma pauvre puce, tu dois avoir horriblement envie d’aller aux toilettes…
Rire de Juliette, rire tout frais, sans l’ombre d’un reproche, accompagné de son plus ravissant sourire.
- Même pas ! J’y suis allée, ne t’en fais pas…
- Mais…je t’avais dit de ne pas marcher… Pas avant une huitaine !
- Marcher, oui, mais ramper, tu ne m’as rien dit…
Rire à nouveau, les deux jeunes femmes s’enlacent, s’embrassent, très chastement, sur leurs joues. Regard intense… de nouveaux baisers sur les joues, tout en se serrant les mains, doigts entrecroisés.
- J’ai appelé mon Didier, pendant que tu étais partie.
Inquiétude, regard sombre, comme un peu de reproche… Toujours sans qu’un mot soit échangé : les deux femmes se comprennent si bien…
- Tu lui as dit où tu es ?
- Nan ! Tu penses bien, il serait fichu de débarquer ici, la truffe au ras du sol ! Non, je lui ai dit que j’avais été blessée, soignée, nourrie, et que j’avais fait l’amour… en lui laissant perfidement penser que c’est peut-être bien avec une femme…
- Bien joué ! Je suis contente que tu aies fait cela.
- Je lui ai dit que tout n’était peut-être pas perdu pour nous deux, mais je suis restée plutôt froide, distante… Je vais le laisser mariner dans son jus encore un peu !
- Ne sois pas trop cruelle, non plus !
- Hé, ho, il m’a tout de même avoué qu’il m’avait trompée…
Juliette lui raconta comment elle avait obtenu l’aveu. Éclat de rire ! Vraiment trop forte, la petite Juliette ! Clotilde retourna à sa consultation.
Un repas de midi vite expédié, Juliette regarde un peu la télévision, dort un peu devant aussi : c’est d’ailleurs là que Clotilde la retrouve en revenant après sa consultation. Le coup du prince charmant… Elle lui donne un baiser sur les lèvres : lentement les bras de Juliette se tendent, passent derrière son cou, l’attirent à elle… Lente fusion des corps qui graduellement perdent leurs oripeaux tandis qu’apparait leur peau luisante de désir…
- Ce matin, ma belle, je t’ai fait de chastes baiser parce que tu ne serais jamais arrivée à temps pour tes premiers rendez-vous ! Mais j’ai eu envie de toi toute la journée !
- Moi aussi ma puce : j’ai eu ma culotte tellement mouillée que j’ai dû en changer deux fois !
- Oh, moi, ça va : je n’en ai pas, vu que je suis arrivée pratiquement à poil chez toi !!!
- Oui… j’ai bien vu. D’ailleurs, maintenant je peux te le dire, ça m’avait bien plu ! N’eut été l’accident et la peur que j’ai eue, j’aurai pris le temps de me rincer l’œil !
- Tu es comme ça, toi ? Un peu lesbienne ?
- Oh non ! Jamais ! C’est ça qui est fou. Je ressens pour toi une passion assez folle. J’ignore comment cela va évoluer, toi et moi, mais mon véritable besoin, depuis toujours, c’est un homme… Quand j’étais étudiante, j’ai eu jusqu’à quatre petits copains en même temps. Tu peux me croire, c’est compliqué à mettre en musique sans fausse note !
- Oh, allez… pas quatre, tout de même…
- Si… Et là où j’ai un peu honte, j’ai même couché avec quinze gars en une seule soirée ! Mais ça m’a fait une telle peur, après coup, que je n’ai jamais recommencé. Je me suis dit que s’ils m’avaient tous payée, j’aurais été une vraie prostituée… d’ailleurs, certains m’ont traitée de pute. Ça froisse un peu l’image que je me fais de moi ! En tout cas, tu es la première et sans doute la seule femme de ma vie sexuelle. Et toi, tu as déjà goûté au saphisme, avant moi ?
- Tu rêves ! Jamais… Je te rappelle que j’étais vierge avant de connaître Didier…
- Oui, c’est vrai, tu m’as dit… Alors, je vais te dire : je suis super heureuse que nous vivions cette aventure ensemble… Même si elle doit rester sans lendemain, je sais que nous resterons amies, pour la vie.
- Je le pense aussi. Mais je ne suis pas si certaines que cela du côté sans lendemain…
- Ah oui ?
- Tu sais, tu as allumé en moi un feu qui ne s’éteindra pas très spontanément, sans doute jamais, même ! Je pense que Je retournerai vite auprès de Didier et que la vie sera belle avec lui. Mais je serais bien étonnée que nous ne refassions jamais l’amour, toi et moi…
D’ailleurs, pour en donner la preuve, Juliette embrassa son amie en laissant ses mains partir en exploration sur tout son corps. Bientôt, les deux volcaniques jeunes femmes étaient nues, tête bêche sur le tapis devant la cheminée, se donnant le premier plaisir du soir, de la nuit
Petit jour blême, Clotilde dort encore profondément ; elle fait un rêve plutôt agréable dans lequel un énorme papillon roux aux yeux verts, doté d’une langue fabuleuse est en train de butiner sa fleur d’amour pendant qu’elle fait la sieste au soleil. Elle ouvre un œil et constate que le papillon est bel et bien là, butinant son trésor. Il a bien les yeux verts et les cheveux roux et se nomme Juliette ! Sa main part agripper la sienne, la serre fort.
Petit déjeuner, brossage de dents, le bon docteur Lefébure rejoint son cabinet avec un regard plein de reproche : Juliette ne lui a pas laissé le temps de lui faire l’amour en retour, pour la remercier à sa façon de son doux réveil…
La semaine se passe ainsi, le temps semble long en solitude, tellement court à deux. Les draps chauffés au rouge dès que les deux amantes s’y glissent. Leurs ébats favoris : le soixante-neuf sur le côté, la tête posée sur la cuisse de la partenaire. Elles appellent ça l’apéro tant elles se boivent goulument. Elles restent ainsi parfois tout l’après-midi, ne quittant la pose que le temps de se retourner pour s’embrasser tendrement.
Ce matin Clotilde m’a ôté les points de suture sous mes pieds. Elle n’a pas pu se retenir de me les embrasser, les couvrir de baisers, les lécher. Rechute, il a fallu une heure pour revenir sur terre.
- Juliette, tu sais que je t’aime, toi ?
- Oh, oui, je le sais ! Et je t’aime aussi, ma chérie. Mais nous ne devons pas nous leurrer : tu le sais, je vais revenir auprès de mon Didier, la leçon a bien assez duré. Et toi, tu vas te trouver un super mec, je le sais. Tu es tellement belle avec tes cheveux noirs comme du charbon et tes yeux bleus que c’en est indécent, ton corps à faire damner tous les saints du paradis !
L’après midi se termine. Les deux jeunes amantes sont convenues ensemble que Juliette rentrerait chez elle le lendemain matin. C’est leur dernier soir, elles comptent bien le mettre à profit pour se donner un maximum de plaisir. Tandis que Clotilde fait un peu de travail administratif, son amie s’occupe d’un petit repas. Les préparatifs achevas elle remonte à la chambre. Elle en profite pour prévenir son amoureux qu’elle va rentrer le lendemain…
- Allô, Didier ? Comment vas-tu ?
- Mon amour ! Je souffre de ton absence mais je suis heureux. Heureux car je vais te revoir bientôt.
- En es-tu bien certain ?
- Oui !
- Pourquoi ?
- Parce que je t’aime et que tu m’aimes. Dis, Juliette, me donnes-tu l’autorisation de venir te rechercher ?
- Quand cela ?
- Tout de suite…
- Mon Dieu… c’est assez difficile, il te faudrait savoir où je suis, non ?
- Dis, ma douce, as-tu envie de me voir ?
- Oui, je te l’avoue. Tu commences à me manquer aussi.
- Veux-tu me voir tout de suite ?
- C’est impossible, Didier…
- Regarde par ta fenêtre, alors…
Juliette ouvre les deux volets qu’elle avait déjà fermés : là, devant elle, à dix mètres à peine, son amoureux est ici, avec un gros bouquet de roses rouges. Elle fond, des larmes lui montent aux yeux. Elle descend pour lui ouvrir la porte.
Clotilde était en train de rédiger quelques lettres à des confrères, elle a entendu des voix dans son salon. Elle est sortie de son cabinet et s’est trouvée nez à nez avec un plutôt joli garçon. Le genre dont elle ferait volontiers son quatre heures…
- Didier, je suppose ?
- Exact, docteur. Clotilde Lefébure, je crois…
- Comment êtes-vous arrivé jusqu’à nous ?
- Ma foi, c’est assez simple. Juliette m’a dit s’être fait renverser par une voiture, puis soigner. J’ai demandé à un de mes amis qui fait du tir à l’arc avec moi et qui est flic ce qu’il en pensait. Il m’a tout de suite dit qu’en effet, il y avait eu la semaine passée un petit accident impliquant une jeune femme médecin récemment installée ici… Je suis donc venu ici tout de suite.
- Tout de suite ?
- Oui, cela fait trois nuits que je dors dans ma voiture devant chez vous !
- Et vous n’avez pas tenté d’entrer, de la voir ?
- Pourquoi faire ? J’ai confiance en elle. Et si elle ne m’a pas demandé de venir, c’est que je n’étais pas utile. Je suis juste resté là seulement pour le cas où, pour ne pas la faire attendre…
Clotilde a regardé Juliette, longuement, avec un air de dire : "la chance que tu as, toi !" Elle est allée chercher des verres et a ouvert une bouteille de son meilleur vin blanc, un Condrieu, puis elle a servi généreusement les trois convives. Encore un regard, puis elle s’est lancée.
- Je bois à vos santés, surtout à vos amours, vous deux, je pense qu’elles seront belles, denses, et totalement réussies. Toutefois, j’aimerais ajouter une remarque. Puisqu’il a été dit que toi, Juliette, tu as trompé ton homme avec moi, il me semble que ce serait un juste retour des choses que lui, à son tour, te trompe avec moi, non ?
- Hé, ho, c’est lui qui a commencé !
- Je te l’accorde, mais là, tu assisteras, et même participeras…
- Hmm, j’avoue que c’est tentant, vu comme ça…
- Hé, dites, je n’aurais pas mon mot à dire, moi, au passage ?
Les deux jeunes femmes se regardent en se léchant les lèvres, du plaisir prospectif plein les yeux :
- Non, en fait…
Et Clotilde donne à Didier le premier baiser d’une longue soirée… Baiser torride, très sexuel, en se soudant littéralement à lui, une jambe passée derrière les siennes.
- Prends-moi comme une bête, là tout de suite.
- À vos ordres, docteur ! Mais si cela ne te tourmente pas trop, je vais d’abord m’assurer que ma belle, ici présente ait tout son confort…
Didier vient embrasser sa Juliette, les yeux pleins d’une question unique : tu veux bien ? Il lui donne le tout premier baiser d’amour réel de toute leur vie. Juliette fond au premier tour de langue. Lui-même ne se reconnait pas dans ce baiser, si profond, si dense : il le vit avec une émotion jamais ressentie jusqu’à ce jour… Il se dit que c’est ça l’amour ! Puis il la déshabille, suavement, avec gourmandise, bouton après bouton de cette petite robe qu’il connait si bien… Il voit apparaitre ce corps qu’il connait fort bien, en fait, mais sans avoir jamais pris le temps de le déguster des yeux, de s’imprégner de sa beauté. Il frémit à sa vue, son cœur prêt à exploser à l’idée que cette merveilleuse créature se donne à LUI…
Clins d’œil échangés, sourires, caresse sur la joue, tout un petit code qui signifie "si tu dis non, je ne le fais pas"… Baisers encore.
- Vas-y, mon amour, elle t’attend, ne la fais pas plus souffrir…
Didier embrasse Clotilde tout en ôtant, maladroitement, son pantalon. Le baiser est farouche mais n’a pas du tout le même teneur que le précédent. Passant sous l’ample débardeur, il prend un des seins palpitants entre ses doigts et l’autre dans sa bouche, roule le téton de l’un entre pouce et index, l’autre entre ses lèvres, ses dents, sa langue courant tout autour, il quitte les montagnes douces pour dévaler le long de la vallée, traverser la plaine du ventre vers le noir bosquet où il se sait attendu. Il a remonté la jupe au dessus de la taille, renoncé à attaquer le string.
Les deux mains sur les hanches de la belle, d’un pouce, il tient écartée sur un côté la fine dentelle de la minimaliste culotte, plonge son visage entre les cuisses, magnifiques fuseaux de chair tendre, qui s’écartent autant qu’elles le peuvent, faisant saillir deux puissants ligaments : il les mordille voluptueusement, les lèche en se rapprochant du centre de tous les plaisirs qu’il évite, survole, passant d’un ligament à l’autre, terrible supplice, véritable Tantale du plaisir.
Tout en haut des gémissements d’impatience se font entendre : Juliette décide de les faire cesser en s’installant à califourchon sur le beau visage de son amie, son joli petit minou couronné de blond roux sur sa bouche. De fait, la belle se tait !
- Je sais, ce n’est pas très fair… mais sinon, tu vas encore te plaindre… Je te connais, t’es une râleuse, toi !
Elle rit et sent, entre ses lèvres intimes, le rire étouffé de Clotilde qui la mordille pour la punir de son toupet. Mais sa langue prend vite le relai, se met au travail. Didier n’est pas resté inactif, inefficace : il s’active lui aussi de la langue. Des râles sortent d’entre les cuisses de Juliette… Il se redresse, avance son bassin vers celui de la jolie brune qui écarte aussitôt le slip de coton noir de cet amant improvisé, parant au plus pressé, le saisit par l’appendice de son mâle désir et le guide en elle : elle n’en peut plus !
Immobilité une fois arrivé tout au fond du ventre de la belle, observation, ressenti des palpitations de part et d’autre : c’est si doux, ce moment, juste avant le déferlement des sensualités… balancements des hanches et ondulations des bassins : commence un langoureux ballet, une marche douce et lente vers un objectif plein de lumière et de joie.
Juliette s’avance, le visage déjà congestionné par la caresse qu’elle reçoit et qui, bientôt, va aboutir à sa totale pâmoison, embrasse son homme en passant ses bras autour de son cou. Elle le serre comme une bouée de sauvetage, ouvre ses yeux, les plante dans ceux de Didier…Ses sublimes yeux verts lui crient : regarde-moi, mon amour, regarde-moi fort, tu vas me voir jouir pour la toute première fois, cet orgasme, je te le donne, je te le dédie, il est pour toi…
Didier accélère son déhanchement le fait à la fois fort et doux, violence et tendresse, il le veut amitié, pas amour, il s’applique. Il explose dans le ventre de Clotilde au moment même où il sent les muscles intimes de la belle le serrer de toute leur force.
Trois râles, trois cris, trois orgasmes, trois amours-amitiés qui se mêlent. Trois souffles qui se recherchent, se reprennent.
Clotilde a rajusté sa jupe, redescendu son débardeur jusqu’à retrouver une décence minimale. Elle serre les cuisses pour conserver encore un peu cette intense chaleur qui vient de lui donner tant de plaisir. Didier n’a pas remis son pantalon, Juliette est restée nue. Tous se sourient, béatement heureux, moment magique où corps et âmes sont en repos, en harmonie.
Didier a posé une main sur la cuisse de sa belle. Derrière son sourire se cache une petite tristesse, celle de n’avoir pas offert ce premier plaisir à sa belle… Elle le sait, le comprend. Il voudrait maintenant lui donner du bonheur de ses mains, de sa bouche, pour pouvoir la regarder encore dans son plaisir : elle était si belle dans cette première jouissance qu’elle lui a offerte à voir… Mais la belle jeune femme a une autre envie, un tout autre programme en tête.
- J’ai envie de te sentir jouir en moi et que tu me sentes jouir de l’intérieur de moi… c’est si beau, cet amour-là, c’est celui que je recherche en toi depuis toujours…
Elle attire à elle son homme, se laisse aller sur le canapé, l’embrasse fougueusement tout en fouillant le coton noir qui l’enserre à la taille. Elle le fait venir doucement sur elle et aide le pieu de chair palpitante qui reprend déjà une consistance intéressante à entrer en elle. Murmure à son oreille :
- Je l’ai fait exprès, pour que ça dure plus longtemps… J’ai trop envie de toi.
Clotilde file à la cuisine et s’occupe d’improviser un dîner, laissant à ces deux tourtereaux-là le temps de véritables retrouvailles.
Dressé sur ses deux bras, Didier regarde sa belle qui se tord de plaisir sous les lents va-et-vient de son amoureux en elle. Tout sourire, elle est en joie, elle respire l’amour, l’envie, le bonheur. Une caresse sur son front, sa joue, ses lèvres… Un rien suffit à son bonheur.
- Ce que tu es belle, mon amour ! Je suis l’homme le plus chanceux de la galaxie : la plus belle femme de l’univers s’offre à moi… Parmi les milliards d’hommes de la planète, c’est moi qu’elle a choisi, c’est moi qu’elle aime, à moi qu’elle se donne…
Il revient s’allonger sur elle pour l’embrasser ; échange de chauds baisers, caresses sensuelles, corps qui se serrent très fort… Juliette découvre, au fond d’elle, des muscles dont elle ne soupçonnait pas l’existence, dont elle ignorait avoir le contrôle. Didier sent, lui aussi, l’excitation que lui procure cette découverte. C’est une émotion énorme bulle de tendresse et d’émotion qui les entoure, les isole du monde.
La respiration de Juliette s’affole, des gémissements modulés passent derrière ses lèvres fermées, son chant d’amour commence à s’élever dans l’air. Didier calque son pas sur celui de sa partenaire, s’applique à rester concentré sur le plaisir qu’elle attend et, lorsque le ventre de Juliette se tend, que tout son corps se tétanise tandis que monte son cri, il libère toute la force de son amour et pousse lui-même son gémissement d’assouvissement.
Jamais ils n’oublieront ce jour-là.
Clotilde est sortie de sa cuisine, a retrouvé son verre…
- Il n’est plus très frais, maintenant, mais tout de même, je le bois à votre amour… C’est le plus émouvant, le plus magnifique qu’il m’ait été donné de rencontrer. À vous, mes chéris.
- À toi, ma belle chérie, à l’amour que tu rencontreras bientôt, je le sais…
- À toi, Clotilde, et merci de m’avoir permis de retrouver ma belle. Je te dois beaucoup, je le sais… C’est grâce à toi qu’elle a pu me pardonner mes égarements !
Les trois amis ont bu, pris un petit dîner, puis Juliette a remis, une fois de plus, cette petite robe à fleurs, en la boutonnant correctement, cette fois. Elle a fait un long baiser sur les lèvres de son amie Clotilde en la regardant droit dans les yeux. Elle sait que sans elle, peut-être ne serait-elle-même plus de ce monde. Elle sait lui devoir sa renaissance… Cette amitié est là pour la vie, elle le sait bien. Devant la maison, la voiture de Didier est là, moteur en marche. La pluie a recommencé, la nuit sera grise et humide surtout pour Clotilde qui reste là, souriante sur le pas de sa porte, mais avec un petit pincement de cœur tout de même.
Didier s’écarte de la porte pour la laisser passer, en faisant un petit signe à Clotilde.
- Tu es si gentil, mon chéri…
Et elle sort, pieds nus sous la pluie, comme elle est entrée.
FIN
- Juliette ! Mon amour… Où es-tu ?
La jeune femme resta un petit moment silencieuse. Elle décida de conserver encore le secret du lieu où elle se trouvait. Elle voulait en parler avec Clotilde avant de le dévoiler.
- Je ne peux pas te répondre, Didier.
- Comment vas-tu ? Je me fais un sang d’encre depuis hier…
- Ça va… Je vais bien. Mais je me suis blessée aux pieds… Je ne pourrai marcher que dans quelques jours.
- Mais bien sûr, à sortir sans chaussures… Tu m’as fait une de ces peurs, ma belle chérie… Je t’ai recherchée dans toute la ville, presque toute la nuit… Dis, Juliette… Tu m’entends ?
- Oui je t’entends très bien… Je t’ai bien entendu, quand tu me recherchais… Cela m’a touchée, mais j’étais alors encore sous le coup de mon profond désespoir. Qui ne m’a pas tout à fait quittée, tu sais ?
- J’ai honte, ma douce… Je te demande pardon, fort, très fort. Je ne sais pas si tu pourras. Tu avais raison, hier : je ne suis pas gentil avec toi. J’ai été depuis le début de notre aventure, un gros égoïste. À travers toi, je ne recherchais que le regard des autres sur moi… Je voudrais tant que tu me dises que tu pourras peut-être me pardonner tout ça, un jour… J’ai compris en quoi j’ai été misérable, et je m’en veux tellement…
Juliette se rendait compte que quelque chose avait changé. Dans l’intonation de sa voix, mais aussi dans ce qu’il disait, le choix de ses mots. Il était clairement heureux de pouvoir lui parler et cela s’entendait. Mais surtout, ce qu’il lui disait semblait empreint de l’accent de la sincérité. Honnêtement, elle en était étonnée. Heureuse aussi.
- C’est encore tôt, pour te répondre, Didier…
- Qu’as-tu fait, depuis hier ? Je voudrais tant savoir ?
- Alors, ça, je peux te dire… J’ai couru, j’ai été renversée par une voiture, je me suis fait soigner, j’ai mangé et dormi. Voilà je crois que je n’oublie rien… Ah, si, j’ai fait l’amour… aussi… toute la nuit.
- Tu as fait l’amour toute la nuit ? Alors, ça veut dire que c’est fini, nous deux… Je le mérite, note bien…
- T’appellerais-je si c’était le cas ?
Juliette sentit qu’à l’autre bout de la ligne, un espoir venait de renaître. Elle n’en demandait pas plus ! Il fallait tout de même en finir avec cette discussion, s’il devait y avoir un après, une deuxième chance. Elle reprit :
- Didier, tu m’as trompée, moi aussi…
- Comment l’as-tu su ?
- Parce que tu me l’as dit.
- Quand ça ?
- À l’instant ! Je n’en savais rien mais je m’en doutais. Je ne voyais pas pourquoi tu avais tant changé, pourquoi tu n’étais plus gentil, comme au début. C’est ce qui m’a fait partir, pleine de désespoir, hier…
- Et tu as rencontré un homme avec qui tu as fait l’amour…
- Didier ! Si tu étais à deux doigts de te jeter dans la rivière, est-ce que chercher une femme pour baiser serait ta priorité ? Et puis… qui t’a dit que c’était un homme ?
Didier resta silencieux, complètement abasourdi par l’idée-même que Juliette, sa belle chérie, puisse regarder une autre femme avec envie, faire l’amour avec elle… Non, c’était nécessairement un homme.
- Tu sais, quand je t’ai dit hier que je n’avais jamais joui avec toi, j’aurais été plus honnête en te disant que je n’avais jamais joui tout court… alors, maintenant je vais te dire une chose très importante que je te recommande de méditer : un couple, dans mon idée, ça se réussit ou ça se rate à deux. Il n’y a jamais un tout blanc et un tout noir. Chacun son niveau de gris. J’ai été très mauvaise en te cachant que je n’avais jamais connu d’orgasme… Peut-être que cela t’aurais mis sur la voie pour m’en offrir un, qui sait ? J’en ai été punie par ton infidélité, ton attitude pas gentille. C’est ma part de faute…
- Mais… Juliette, ma douce, tu n’y es pour rien, c’est moi qui…
- Non ! Je prends ma part, Didier, c’est tout… à toi de prendre la tienne. Maintenant, si tu veux mon sentiment, je ne crois pas que nous ayons tout raté, toi et moi. Tu me demandes pardon : rien ne peut me rendre plus heureuse. Pour la suite, nous verrons comment orchestrer ça…
- Dis, ma belle d’amour… tu le crois vraiment, que nous avons encore une chance, toi et moi ?
- Seulement si tu y crois toi aussi… Aussi fort que moi j’ai cru en toi quand nous nous sommes connus.
- Ma belle, je te le promets, jamais je ne te trahirai, toi… Tu es désormais ce que j’ai de plus précieux au fond de mon âme, ce que je veux préserver, protéger, contre vents et marées, à tout prix...
- Merci Didier, merci de me conforter dans mon idée… Je commence à croire que j’ai eu raison de faire ce que j’ai fait hier. Je dois me reposer, maintenant,… Je te rappelle bientôt.
- Bisous, ma belle, je t’aime.
- Au revoir, Didier
Vers dix heures, Clotilde remonta à sa chambre : elle avait un peu oublié que Juliette ne pouvait pas marcher… Rouge de confusion, elle entra en trombe :
- Ma pauvre puce, tu dois avoir horriblement envie d’aller aux toilettes…
Rire de Juliette, rire tout frais, sans l’ombre d’un reproche, accompagné de son plus ravissant sourire.
- Même pas ! J’y suis allée, ne t’en fais pas…
- Mais…je t’avais dit de ne pas marcher… Pas avant une huitaine !
- Marcher, oui, mais ramper, tu ne m’as rien dit…
Rire à nouveau, les deux jeunes femmes s’enlacent, s’embrassent, très chastement, sur leurs joues. Regard intense… de nouveaux baisers sur les joues, tout en se serrant les mains, doigts entrecroisés.
- J’ai appelé mon Didier, pendant que tu étais partie.
Inquiétude, regard sombre, comme un peu de reproche… Toujours sans qu’un mot soit échangé : les deux femmes se comprennent si bien…
- Tu lui as dit où tu es ?
- Nan ! Tu penses bien, il serait fichu de débarquer ici, la truffe au ras du sol ! Non, je lui ai dit que j’avais été blessée, soignée, nourrie, et que j’avais fait l’amour… en lui laissant perfidement penser que c’est peut-être bien avec une femme…
- Bien joué ! Je suis contente que tu aies fait cela.
- Je lui ai dit que tout n’était peut-être pas perdu pour nous deux, mais je suis restée plutôt froide, distante… Je vais le laisser mariner dans son jus encore un peu !
- Ne sois pas trop cruelle, non plus !
- Hé, ho, il m’a tout de même avoué qu’il m’avait trompée…
Juliette lui raconta comment elle avait obtenu l’aveu. Éclat de rire ! Vraiment trop forte, la petite Juliette ! Clotilde retourna à sa consultation.
Un repas de midi vite expédié, Juliette regarde un peu la télévision, dort un peu devant aussi : c’est d’ailleurs là que Clotilde la retrouve en revenant après sa consultation. Le coup du prince charmant… Elle lui donne un baiser sur les lèvres : lentement les bras de Juliette se tendent, passent derrière son cou, l’attirent à elle… Lente fusion des corps qui graduellement perdent leurs oripeaux tandis qu’apparait leur peau luisante de désir…
- Ce matin, ma belle, je t’ai fait de chastes baiser parce que tu ne serais jamais arrivée à temps pour tes premiers rendez-vous ! Mais j’ai eu envie de toi toute la journée !
- Moi aussi ma puce : j’ai eu ma culotte tellement mouillée que j’ai dû en changer deux fois !
- Oh, moi, ça va : je n’en ai pas, vu que je suis arrivée pratiquement à poil chez toi !!!
- Oui… j’ai bien vu. D’ailleurs, maintenant je peux te le dire, ça m’avait bien plu ! N’eut été l’accident et la peur que j’ai eue, j’aurai pris le temps de me rincer l’œil !
- Tu es comme ça, toi ? Un peu lesbienne ?
- Oh non ! Jamais ! C’est ça qui est fou. Je ressens pour toi une passion assez folle. J’ignore comment cela va évoluer, toi et moi, mais mon véritable besoin, depuis toujours, c’est un homme… Quand j’étais étudiante, j’ai eu jusqu’à quatre petits copains en même temps. Tu peux me croire, c’est compliqué à mettre en musique sans fausse note !
- Oh, allez… pas quatre, tout de même…
- Si… Et là où j’ai un peu honte, j’ai même couché avec quinze gars en une seule soirée ! Mais ça m’a fait une telle peur, après coup, que je n’ai jamais recommencé. Je me suis dit que s’ils m’avaient tous payée, j’aurais été une vraie prostituée… d’ailleurs, certains m’ont traitée de pute. Ça froisse un peu l’image que je me fais de moi ! En tout cas, tu es la première et sans doute la seule femme de ma vie sexuelle. Et toi, tu as déjà goûté au saphisme, avant moi ?
- Tu rêves ! Jamais… Je te rappelle que j’étais vierge avant de connaître Didier…
- Oui, c’est vrai, tu m’as dit… Alors, je vais te dire : je suis super heureuse que nous vivions cette aventure ensemble… Même si elle doit rester sans lendemain, je sais que nous resterons amies, pour la vie.
- Je le pense aussi. Mais je ne suis pas si certaines que cela du côté sans lendemain…
- Ah oui ?
- Tu sais, tu as allumé en moi un feu qui ne s’éteindra pas très spontanément, sans doute jamais, même ! Je pense que Je retournerai vite auprès de Didier et que la vie sera belle avec lui. Mais je serais bien étonnée que nous ne refassions jamais l’amour, toi et moi…
D’ailleurs, pour en donner la preuve, Juliette embrassa son amie en laissant ses mains partir en exploration sur tout son corps. Bientôt, les deux volcaniques jeunes femmes étaient nues, tête bêche sur le tapis devant la cheminée, se donnant le premier plaisir du soir, de la nuit
Petit jour blême, Clotilde dort encore profondément ; elle fait un rêve plutôt agréable dans lequel un énorme papillon roux aux yeux verts, doté d’une langue fabuleuse est en train de butiner sa fleur d’amour pendant qu’elle fait la sieste au soleil. Elle ouvre un œil et constate que le papillon est bel et bien là, butinant son trésor. Il a bien les yeux verts et les cheveux roux et se nomme Juliette ! Sa main part agripper la sienne, la serre fort.
Petit déjeuner, brossage de dents, le bon docteur Lefébure rejoint son cabinet avec un regard plein de reproche : Juliette ne lui a pas laissé le temps de lui faire l’amour en retour, pour la remercier à sa façon de son doux réveil…
La semaine se passe ainsi, le temps semble long en solitude, tellement court à deux. Les draps chauffés au rouge dès que les deux amantes s’y glissent. Leurs ébats favoris : le soixante-neuf sur le côté, la tête posée sur la cuisse de la partenaire. Elles appellent ça l’apéro tant elles se boivent goulument. Elles restent ainsi parfois tout l’après-midi, ne quittant la pose que le temps de se retourner pour s’embrasser tendrement.
Ce matin Clotilde m’a ôté les points de suture sous mes pieds. Elle n’a pas pu se retenir de me les embrasser, les couvrir de baisers, les lécher. Rechute, il a fallu une heure pour revenir sur terre.
- Juliette, tu sais que je t’aime, toi ?
- Oh, oui, je le sais ! Et je t’aime aussi, ma chérie. Mais nous ne devons pas nous leurrer : tu le sais, je vais revenir auprès de mon Didier, la leçon a bien assez duré. Et toi, tu vas te trouver un super mec, je le sais. Tu es tellement belle avec tes cheveux noirs comme du charbon et tes yeux bleus que c’en est indécent, ton corps à faire damner tous les saints du paradis !
L’après midi se termine. Les deux jeunes amantes sont convenues ensemble que Juliette rentrerait chez elle le lendemain matin. C’est leur dernier soir, elles comptent bien le mettre à profit pour se donner un maximum de plaisir. Tandis que Clotilde fait un peu de travail administratif, son amie s’occupe d’un petit repas. Les préparatifs achevas elle remonte à la chambre. Elle en profite pour prévenir son amoureux qu’elle va rentrer le lendemain…
- Allô, Didier ? Comment vas-tu ?
- Mon amour ! Je souffre de ton absence mais je suis heureux. Heureux car je vais te revoir bientôt.
- En es-tu bien certain ?
- Oui !
- Pourquoi ?
- Parce que je t’aime et que tu m’aimes. Dis, Juliette, me donnes-tu l’autorisation de venir te rechercher ?
- Quand cela ?
- Tout de suite…
- Mon Dieu… c’est assez difficile, il te faudrait savoir où je suis, non ?
- Dis, ma douce, as-tu envie de me voir ?
- Oui, je te l’avoue. Tu commences à me manquer aussi.
- Veux-tu me voir tout de suite ?
- C’est impossible, Didier…
- Regarde par ta fenêtre, alors…
Juliette ouvre les deux volets qu’elle avait déjà fermés : là, devant elle, à dix mètres à peine, son amoureux est ici, avec un gros bouquet de roses rouges. Elle fond, des larmes lui montent aux yeux. Elle descend pour lui ouvrir la porte.
Clotilde était en train de rédiger quelques lettres à des confrères, elle a entendu des voix dans son salon. Elle est sortie de son cabinet et s’est trouvée nez à nez avec un plutôt joli garçon. Le genre dont elle ferait volontiers son quatre heures…
- Didier, je suppose ?
- Exact, docteur. Clotilde Lefébure, je crois…
- Comment êtes-vous arrivé jusqu’à nous ?
- Ma foi, c’est assez simple. Juliette m’a dit s’être fait renverser par une voiture, puis soigner. J’ai demandé à un de mes amis qui fait du tir à l’arc avec moi et qui est flic ce qu’il en pensait. Il m’a tout de suite dit qu’en effet, il y avait eu la semaine passée un petit accident impliquant une jeune femme médecin récemment installée ici… Je suis donc venu ici tout de suite.
- Tout de suite ?
- Oui, cela fait trois nuits que je dors dans ma voiture devant chez vous !
- Et vous n’avez pas tenté d’entrer, de la voir ?
- Pourquoi faire ? J’ai confiance en elle. Et si elle ne m’a pas demandé de venir, c’est que je n’étais pas utile. Je suis juste resté là seulement pour le cas où, pour ne pas la faire attendre…
Clotilde a regardé Juliette, longuement, avec un air de dire : "la chance que tu as, toi !" Elle est allée chercher des verres et a ouvert une bouteille de son meilleur vin blanc, un Condrieu, puis elle a servi généreusement les trois convives. Encore un regard, puis elle s’est lancée.
- Je bois à vos santés, surtout à vos amours, vous deux, je pense qu’elles seront belles, denses, et totalement réussies. Toutefois, j’aimerais ajouter une remarque. Puisqu’il a été dit que toi, Juliette, tu as trompé ton homme avec moi, il me semble que ce serait un juste retour des choses que lui, à son tour, te trompe avec moi, non ?
- Hé, ho, c’est lui qui a commencé !
- Je te l’accorde, mais là, tu assisteras, et même participeras…
- Hmm, j’avoue que c’est tentant, vu comme ça…
- Hé, dites, je n’aurais pas mon mot à dire, moi, au passage ?
Les deux jeunes femmes se regardent en se léchant les lèvres, du plaisir prospectif plein les yeux :
- Non, en fait…
Et Clotilde donne à Didier le premier baiser d’une longue soirée… Baiser torride, très sexuel, en se soudant littéralement à lui, une jambe passée derrière les siennes.
- Prends-moi comme une bête, là tout de suite.
- À vos ordres, docteur ! Mais si cela ne te tourmente pas trop, je vais d’abord m’assurer que ma belle, ici présente ait tout son confort…
Didier vient embrasser sa Juliette, les yeux pleins d’une question unique : tu veux bien ? Il lui donne le tout premier baiser d’amour réel de toute leur vie. Juliette fond au premier tour de langue. Lui-même ne se reconnait pas dans ce baiser, si profond, si dense : il le vit avec une émotion jamais ressentie jusqu’à ce jour… Il se dit que c’est ça l’amour ! Puis il la déshabille, suavement, avec gourmandise, bouton après bouton de cette petite robe qu’il connait si bien… Il voit apparaitre ce corps qu’il connait fort bien, en fait, mais sans avoir jamais pris le temps de le déguster des yeux, de s’imprégner de sa beauté. Il frémit à sa vue, son cœur prêt à exploser à l’idée que cette merveilleuse créature se donne à LUI…
Clins d’œil échangés, sourires, caresse sur la joue, tout un petit code qui signifie "si tu dis non, je ne le fais pas"… Baisers encore.
- Vas-y, mon amour, elle t’attend, ne la fais pas plus souffrir…
Didier embrasse Clotilde tout en ôtant, maladroitement, son pantalon. Le baiser est farouche mais n’a pas du tout le même teneur que le précédent. Passant sous l’ample débardeur, il prend un des seins palpitants entre ses doigts et l’autre dans sa bouche, roule le téton de l’un entre pouce et index, l’autre entre ses lèvres, ses dents, sa langue courant tout autour, il quitte les montagnes douces pour dévaler le long de la vallée, traverser la plaine du ventre vers le noir bosquet où il se sait attendu. Il a remonté la jupe au dessus de la taille, renoncé à attaquer le string.
Les deux mains sur les hanches de la belle, d’un pouce, il tient écartée sur un côté la fine dentelle de la minimaliste culotte, plonge son visage entre les cuisses, magnifiques fuseaux de chair tendre, qui s’écartent autant qu’elles le peuvent, faisant saillir deux puissants ligaments : il les mordille voluptueusement, les lèche en se rapprochant du centre de tous les plaisirs qu’il évite, survole, passant d’un ligament à l’autre, terrible supplice, véritable Tantale du plaisir.
Tout en haut des gémissements d’impatience se font entendre : Juliette décide de les faire cesser en s’installant à califourchon sur le beau visage de son amie, son joli petit minou couronné de blond roux sur sa bouche. De fait, la belle se tait !
- Je sais, ce n’est pas très fair… mais sinon, tu vas encore te plaindre… Je te connais, t’es une râleuse, toi !
Elle rit et sent, entre ses lèvres intimes, le rire étouffé de Clotilde qui la mordille pour la punir de son toupet. Mais sa langue prend vite le relai, se met au travail. Didier n’est pas resté inactif, inefficace : il s’active lui aussi de la langue. Des râles sortent d’entre les cuisses de Juliette… Il se redresse, avance son bassin vers celui de la jolie brune qui écarte aussitôt le slip de coton noir de cet amant improvisé, parant au plus pressé, le saisit par l’appendice de son mâle désir et le guide en elle : elle n’en peut plus !
Immobilité une fois arrivé tout au fond du ventre de la belle, observation, ressenti des palpitations de part et d’autre : c’est si doux, ce moment, juste avant le déferlement des sensualités… balancements des hanches et ondulations des bassins : commence un langoureux ballet, une marche douce et lente vers un objectif plein de lumière et de joie.
Juliette s’avance, le visage déjà congestionné par la caresse qu’elle reçoit et qui, bientôt, va aboutir à sa totale pâmoison, embrasse son homme en passant ses bras autour de son cou. Elle le serre comme une bouée de sauvetage, ouvre ses yeux, les plante dans ceux de Didier…Ses sublimes yeux verts lui crient : regarde-moi, mon amour, regarde-moi fort, tu vas me voir jouir pour la toute première fois, cet orgasme, je te le donne, je te le dédie, il est pour toi…
Didier accélère son déhanchement le fait à la fois fort et doux, violence et tendresse, il le veut amitié, pas amour, il s’applique. Il explose dans le ventre de Clotilde au moment même où il sent les muscles intimes de la belle le serrer de toute leur force.
Trois râles, trois cris, trois orgasmes, trois amours-amitiés qui se mêlent. Trois souffles qui se recherchent, se reprennent.
Clotilde a rajusté sa jupe, redescendu son débardeur jusqu’à retrouver une décence minimale. Elle serre les cuisses pour conserver encore un peu cette intense chaleur qui vient de lui donner tant de plaisir. Didier n’a pas remis son pantalon, Juliette est restée nue. Tous se sourient, béatement heureux, moment magique où corps et âmes sont en repos, en harmonie.
Didier a posé une main sur la cuisse de sa belle. Derrière son sourire se cache une petite tristesse, celle de n’avoir pas offert ce premier plaisir à sa belle… Elle le sait, le comprend. Il voudrait maintenant lui donner du bonheur de ses mains, de sa bouche, pour pouvoir la regarder encore dans son plaisir : elle était si belle dans cette première jouissance qu’elle lui a offerte à voir… Mais la belle jeune femme a une autre envie, un tout autre programme en tête.
- J’ai envie de te sentir jouir en moi et que tu me sentes jouir de l’intérieur de moi… c’est si beau, cet amour-là, c’est celui que je recherche en toi depuis toujours…
Elle attire à elle son homme, se laisse aller sur le canapé, l’embrasse fougueusement tout en fouillant le coton noir qui l’enserre à la taille. Elle le fait venir doucement sur elle et aide le pieu de chair palpitante qui reprend déjà une consistance intéressante à entrer en elle. Murmure à son oreille :
- Je l’ai fait exprès, pour que ça dure plus longtemps… J’ai trop envie de toi.
Clotilde file à la cuisine et s’occupe d’improviser un dîner, laissant à ces deux tourtereaux-là le temps de véritables retrouvailles.
Dressé sur ses deux bras, Didier regarde sa belle qui se tord de plaisir sous les lents va-et-vient de son amoureux en elle. Tout sourire, elle est en joie, elle respire l’amour, l’envie, le bonheur. Une caresse sur son front, sa joue, ses lèvres… Un rien suffit à son bonheur.
- Ce que tu es belle, mon amour ! Je suis l’homme le plus chanceux de la galaxie : la plus belle femme de l’univers s’offre à moi… Parmi les milliards d’hommes de la planète, c’est moi qu’elle a choisi, c’est moi qu’elle aime, à moi qu’elle se donne…
Il revient s’allonger sur elle pour l’embrasser ; échange de chauds baisers, caresses sensuelles, corps qui se serrent très fort… Juliette découvre, au fond d’elle, des muscles dont elle ne soupçonnait pas l’existence, dont elle ignorait avoir le contrôle. Didier sent, lui aussi, l’excitation que lui procure cette découverte. C’est une émotion énorme bulle de tendresse et d’émotion qui les entoure, les isole du monde.
La respiration de Juliette s’affole, des gémissements modulés passent derrière ses lèvres fermées, son chant d’amour commence à s’élever dans l’air. Didier calque son pas sur celui de sa partenaire, s’applique à rester concentré sur le plaisir qu’elle attend et, lorsque le ventre de Juliette se tend, que tout son corps se tétanise tandis que monte son cri, il libère toute la force de son amour et pousse lui-même son gémissement d’assouvissement.
Jamais ils n’oublieront ce jour-là.
Clotilde est sortie de sa cuisine, a retrouvé son verre…
- Il n’est plus très frais, maintenant, mais tout de même, je le bois à votre amour… C’est le plus émouvant, le plus magnifique qu’il m’ait été donné de rencontrer. À vous, mes chéris.
- À toi, ma belle chérie, à l’amour que tu rencontreras bientôt, je le sais…
- À toi, Clotilde, et merci de m’avoir permis de retrouver ma belle. Je te dois beaucoup, je le sais… C’est grâce à toi qu’elle a pu me pardonner mes égarements !
Les trois amis ont bu, pris un petit dîner, puis Juliette a remis, une fois de plus, cette petite robe à fleurs, en la boutonnant correctement, cette fois. Elle a fait un long baiser sur les lèvres de son amie Clotilde en la regardant droit dans les yeux. Elle sait que sans elle, peut-être ne serait-elle-même plus de ce monde. Elle sait lui devoir sa renaissance… Cette amitié est là pour la vie, elle le sait bien. Devant la maison, la voiture de Didier est là, moteur en marche. La pluie a recommencé, la nuit sera grise et humide surtout pour Clotilde qui reste là, souriante sur le pas de sa porte, mais avec un petit pincement de cœur tout de même.
Didier s’écarte de la porte pour la laisser passer, en faisant un petit signe à Clotilde.
- Tu es si gentil, mon chéri…
Et elle sort, pieds nus sous la pluie, comme elle est entrée.
FIN
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1 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Très belle histoire bien écrite avec une multitude de détails très respectueux merci à toi é espérant en lire bientôt d’autres aussi sublimes