Rien qu’une nuit V 2 - histoire érotique

Passant en revue mes premiers textes, j’ai relu « Rien qu’une nuit » que j’avais écrit il y a quelques années, suite d’une histoire de tromperie dont la fin m’avait semblé trop belle.

Déçu par le mari qui accepte trop facilement l’infidélité de son épouse, comme à mon habitude, j’ai eu envie d’en écrire une autre, ou plutôt deux autres, imaginant quelle aurait été ma réaction à la place du mari.
J’avais alors présenté plusieurs fins possibles.

De nouvelles idées me sont passées par la tête. J’ai repris mon texte initial pour vous proposer une nouvelle version de cette belle histoire.

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Muriel et Damien, jeunes mariés, sont en vacances à La Rochelle. Ils rencontrent par hasard une amie d’enfance de Muriel, Olympe et son mari Serge. Les amies ne se sont plus vues depuis de nombreuses années, elles étaient très proches.

Damien comprend que sa femme et Olympe ont été très intimes. A cette époque, Serge aurait bien voulu passer une nuit avec Muriel, elle n’a jamais voulu.

Les retrouvailles sont chaleureuses, mais Damien se sent exclu du trio d’amis. Olympe et Muriel couchent ensemble. Damien se doute de quelque chose, mais son épouse aveuglée par son amour de jeunesse ne lui dit rien.

Au cours de la soirée, Serge drague Muriel qui se laisse faire. Damien n’ose intervenir, il a confiance en sa femme.

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Résumé du texte original, DAMIEN raconte.


J’aide Olympe dans la cuisine tandis de Muriel discute dans le salon avec Serge. J’amène un plateau avec les verres et à grignoter, que je pose sur la petite table devant le canapé.
Le champagne pétille. Muriel est assise à côté de Serge, il a posé une main sur sa cuisse. Elle ne réagit pas, même lorsque je m’assieds en face d’eux. Olympe nous regarde, assise sur l’accoudoir d’un fauteuil.

Ne pouvant détacher mes yeux de cette main, j’interpelle Muriel :

- Muriel ! d’un ton que j’aurais préféré plus décontracté.

Elle sursaute et me regarde l’air désolé. Serge retire lentement sa main.

En souriant, Muriel vient près de moi son verre à la main. Elle trinque et pose ses lèvres sur les miennes. L’incident est oublié, ne voulant pas donner trop d’importance à un geste peut être anodin.

Notre discussion reprend. Olympe se lève pour mettre de la musique, un slow. Elle tend sa main vers moi, m’invitant à danser.

Pas en reste, Serge prend Muriel dans ses bras. Bercé par la musique, elle pose sa tête sur son épaule. J’ai un petit pincement au cœur, mais j’ai confiance en elle.

Olympe se détache de moi pour débarrasser la table et porter le plateau dans la cuisine.
Serge et Muriel dansent toujours enlacés. Le champagne que j’ai bu commence à me monter à la tête, j’ai besoin d’air frais. J’en profite pour sortir sur la terrasse. Appuyé à la rambarde, je respire à pleins poumons l’air de la nuit.

Je ferme les yeux, espérant que Muriel vienne me voir. J’aimerais lui parler, j’aimerais que cette soirée se termine, j’aimerais rentrer chez nous.

Un bruit furtif, la porte-fenêtre de la terrasse s’ouvre, elle a compris, Muriel me rejoint. Mais c’est la voix d’Olympe qui me tire de ma rêverie :

- C’est l’heure que je préfère, le calme de la nuit, les étoiles.
- Serge et Muriel ont l’air de bien s’entendre ! Ne puis-je m’empêcher de lui dire.
- Serge a toujours eu un faible pour Muriel.
- …
- Damien, il faut que tu saches. Tout à l’heure, nous avons discuté avec Muriel… Nous avons parlé de nous, de Serge, de toi et nous avons envisagé …
- Tu m’intrigues.
- La tendresse, la découverte, l’amour partagé … Peut-être pour assouvir un désir inavoué entre Serge, Muriel et moi… Tu comprends ?

J’ai peur de comprendre. Ses paroles me glacent, mon estomac se noue, je secoue la tête, et attrape Olympe par le bras :

- Tu te moques de moi ? Qu’avez-vous décidé ?

Olympe se dégage doucement, elle plonge son regard dans le mien :

- Damien, ai-je l’air de me moquer ? Je te parle de Muriel et de Serge, mais aussi de toi et de moi. Rien qu’une nuit …
- Et Muriel dans tout ça ?
- Elle est d’accord pour toi et moi … et pour Serge. D’ailleurs, ils ne nous ont pas attendu.

Sonné par ce que je viens d’entendre, je m’approche de la baie vitrée restée ouverte. Serge et Muriel ne danse plus, blottis l’un contre l’autre sur le canapé, je le vois approcher ses lèvres des siennes.

Je vais pour me jeter en avant pour arrêter ce mauvais rêve, quand une main me retient par le bras :

- Mais… tu es jaloux ? … Damien, laisse-les. Il y a des choses inachevées, de celles qui laissent des regrets toute la vie. Cette nuit est la leur, mais c’est aussi la nôtre. Laissons-les s’aimer, rien qu’une nuit. Viens avec moi.

Immobile, je reste hypnotisé devant la vitre du salon. Muriel et Serge s’embrassent, se cajolent, petites caresses, petits rires complices… Serge se lève, la prend par la main. Ils partent dans la chambre sans un regard dans ma direction, sans savoir si je suis d’accord. Muriel m’a complètement oublié.

Je suis sidéré, paralysé, la main d’Olympe n’a pas quitté mon bras. Je sens une larme couler le long de ma joue :

- Olympe, je ne comprends pas. Pourquoi Muriel ne m’en a-t-elle pas parlé ? Elle ne m’aime donc plus ?


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MURIEL raconte sa soirée.


En vacances avec mon Damien, je suis heureuse d’avoir retrouvé mes amis, Depuis le temps…Olympe que j’ai tant aimé, Serge son compagnon qui voulait coucher avec moi. Je n’ai jamais voulu, pourquoi ? j’en avais pourtant envie et Olympe n’a jamais été contre. Mais c’est la vie…

Ce soir, lorsque Olympe m’a embrassée, j’ai pensé à toi mon chéri, j’étais certaine que tu comprendrais. J’ai aimé faire l’amour avec mon amour de jeunesse, prendre notre douche ensemble, en riant comme deux ados.

Damien a compris ce que nous avions fait, il n’a rien dit, c’est un amour. En me préparant pour cette soirée, je voulais être belle, je voulais plaire, à Olympe, à toi mon Damien, mais inconsciemment à Serge, surtout à Serge. J’ai choisi cette petite robe sexy que tu aimes tant.

Comment en est-on arrivé à parler avec Olympe de finir la soirée tous ensemble ? Je n’étais pas contre, je sentais bien que Serge avait toujours envie de moi. Petit à petit l’idée s’est imposée à notre esprit, rien qu’une nuit, comme point final à notre jeunesse, avant de repartir chacun dans son couple. Serge est d’accord pour qu’Olympe passe la nuit avec Damien, je crois que mon petit mari plaît bien à ma copine. Tant mieux.

Toute la soirée, Serge m’a draguée, complimentée… Damien ne dit rien, mais je vois bien qu’il s’inquiète, il se pose des questions, il a été choqué de voir la main de Serge posée sur moi. Comment lui présenter la chose, je n’ose pas lui en parler, Olympe pourra mieux lui expliquer.

Je danse avec Serge, Damien va sur la terrasse prendre l’air, un coup d’œil avec Olympe, c’est le moment de lui parler. Il doit accepter, sinon j’arrête tout, pas question de le faire sans lui.

J’aperçois Olympe en grande conversation avec mon chéri, c’est bon signe. Serge se fait de plus en plus tendre. Il attend ce moment depuis tant d’années. Ils en ont parlé avec Olympe, pour eux il n’y a aucun obstacle. Et toi Damien ? Je suis certaine qu’Olympe arrivera à te convaincre.

Je m’assoie à côté de Serge, il cherche à m’embrasser. Je tourne la tête, pas tout de suite, je dois avoir l’accord de mon Damien.
Quelques minutes passent…Olympe t’a suffisamment expliqué, tu nous comprends, tu acceptes. Mon amour, bonne nuit avec ma maîtresse.

Je laisse Serge m’embrasser, la tête me tourne un peu, nous échangeons baisers sur baisers, ses mains me caressent, mes seins, mes cuisses. En embrassant Serge je pense à toi « tu n’interviens toujours pas, tu es d’accord ». Merci mon chéri, tu es le plus merveilleux des hommes, tu as compris, tu me fais le plus beau des cadeaux. Rien qu’une nuit, comme Olympe te l’a expliqué.

Serge se lève, il m’entraîne dans sa chambre. J’imagine Damien, mon Damien, embrassant Olympe sur la terrasse. Ils regagneront leur chambre plus tard.

Serge me déshabille en me caressant, ses lèvres parcourent mon corps, ses baisers sont doux.
Comment décrire tout ce que nous avons vécu cette nuit, j’étais heureuse de le sentir dans ma bouche, dans ma chatte. Combien de fois avons-nous fait l’amour, je n’ai pas compté. Tu m’as fait jouir Serge, pas autant que Damien mais lui je l’aime c’est différent.
Je m’endors heureuse dans ses bras en imaginant mon Damien s’endormant dans les bras d’Olympe. Bonne nuit mon chéri.

Le matin au réveil, je suis nue contre Serge, je m’étire, je me sens bien. Je pense à toi Damien, je vais te retrouver, ce sera l’unique fois, merci mon chéri pour cette merveilleuse preuve d’amour. Je vais t’offrir un doux réveil comme tu aimes.
Serge veut m’embrasser… non, la nuit est terminée.

Une main sur ma hanche, je me retourne, Olympe nue, allongée avec nous. Elle est belle, je lui souris. Elle me caresse un sein. Serge me caresse à son tour. Ces deux corps chauds me donnent envie, mais il faut que je rejoigne Damien, il est seul maintenant. Je veux le réveiller par mes baisers. J’en parle à Olympe, je suis heureuse qu’elle ne soit plus avec lui. Mon petit mari, tu es à moi maintenant, rien qu’à moi.

Olympe m’annonce qu’elle a passé toute la nuit avec nous, que Damien est parti hier soir.

Cette nouvelle me fait l’effet d’une douche froide. D’un bond je suis sur pied :

- Quoi ? tu n’as pas passé la nuit avec lui ?
- Non, dommage, je ne dois pas être son type.

En une seconde, je prends conscience de ce que j’ai fait hier soir ? A quoi ai-je pensé en abandonnant mon mari ?

- Tu aurais dû me prévenir quand il est parti. Ça ne devait pas se passer comme ça, je l’ai trompé… non, ce n’est pas ce que je voulais, pourquoi ne pas m’avoir averti ?
- Tu semblais si heureuse, et Serge avait tellement envie de toi.

J’ai l’impression de sortir d’un cauchemar. Je panique. Vite, je m’habille, il faut que je rentre chez nous, vite, tout lui expliquer… Sur mon téléphone, je découvre un message de Damien d’hier soir « Sois heureuse. Adieu ».

- Nooon, pas adieu ! Je pars en courant chez nous, tout lui dire, il comprendra.

Essoufflée, je pousse la porte, la maison est vide, ses affaires ne sont plus là, la voiture non plus. J’essaie de le joindre, je tombe sur son répondeur, un message pour lui expliquer, hier soir Olympe ne m’a rien dit… deux messages, dix messages. Pas de réponse.

J’ai peur, je m’en veux. Pourquoi vouloir revivre son passé, j’ai été folle. Je n’aime pas Serge, il n’est qu’un ami, c’est toi que j’aime Damien.

J’aurais dû au moins t’expliquer, ne pas laisser ce soin à Olympe. Ça aurait été plus honnête. Mais hier j’ai manqué de courage, j’ai été lâche.

Sur la table, un mot griffonné attire mon attention.

« Muriel,

Quand tu liras cette lettre, je serais loin. Tu vas pouvoir passer la fin de NOS vacances avec tes amants, Je te laisse reconstituer ton trio, j’en suis étranger. Je te souhaite beaucoup de bonheur avec Olympe et Serge, seulement déçu de ton manque d’honnêteté à mon égard, tu aurais dû me dire que tu ne m’aimais plus.

J’aurais pu pardonner un dérapage, je ne serais pas le seul mari cocu sur terre, mais pas être trahi. Tu t’es bien moquée de moi… le lieu de nos vacances… la rencontre « par hasard » … la soirée… jusqu’à Olympe, tu peux reprendre ton cadeau.

Excuse-moi de ne pas t’avoir rendu heureuse comme tu le méritais.
Moi, j’étais bien avec toi.
Adieu. »

Damien, non, tu déformes tout… ça n’a rien à voir. Je suis heureuse avec toi, je n’ai rien à te reprocher. Je t’aime, je n’aime que toi…Je t’ai fait souffrir, je ne voulais pas. Reviens.

Olympe et Serge me rejoignent, je leur montre la lettre de Damien, ils sont effondrés. Elle est désolée, elle n’aurait jamais pensé que Damien puisse réagir de la sorte, pourtant il était triste en partant.

Serge me trouve rapidement un billet de train pour rentrer dans l’après-midi chez nous. Je veux parler à Damien, tout lui expliquer… mon amour, pardonnes moi.

Arrivé dans la soirée à Paris, je saute dans un taxi, mon cœur bat plus fort en poussant la porte de notre immeuble. L’ascenseur est trop lent, vite.
Notre porte est fermée à clé, mon cœur s’arrête, notre appartement est vide. Aucun signe de Damien. Je croyais le retrouver. Mon amour où es-tu ?

Je me laisse tomber dans un fauteuil, les larmes longtemps retenues inondent mon visage. Qu’ai-je fait ?

Fatiguée, je me traîne jusqu’à notre lit et m’endors tout habillée en pleurant,

Je suis réveillée au petit matin par mon téléphone. Mon cœur fait un bond « il a lu mes messages, il a compris » … Ce n’est pas Damien, mais la gendarmerie d’Orléans qui m’informe que mon mari a eu un accident, il a été admis hier à l’hôpital de la ville.

J’essaie de joindre l‘hôpital, sans succès, le standard ne répond pas. Juste le temps de prendre quelques affaires, je saute dans ma voiture direction Orléans. En fin de matinée sur le parking, je vois la voiture de Damien, l’avant enfoncé. Mon Dieu ! Dans quel état vais-je le retrouver ?

A l’accueil, on m’apprend qu’il est parti il y a un peu plus d’une heure. Les médecins voulaient encore le garder, mais il a signé une décharge. Un taxi l’a mené à la gare.

Un médecin arrive, accompagné d’un gendarme. Il me rassure sur l’état de santé de Damien, que des contusions superficielles, c’est pour cette raison qu’il n’a pas insisté pour le garder. Malgré tout, je respire.

Le gendarme me prend à part pour m’expliquer que la voiture de Damien a quitté la route et a percuté le rail de sécurité. Sa ceinture l’a sauvé, l’airbag a amorti le choc.
Rapport de routine, il doit me poser quelques questions. Après avoir terminé son questionnaire habituel, il me regarde dans les yeux :

- Madame, je dois vous poser une question plus personnelle. Ne soyez pas choquée.
- Oui ? dis-je intriguée.
- Votre mari avait-il une raison de vouloir attenter à sa vie.

Je trésaille :

- Non, bien sûr que non, dis-je la peur dans les yeux. Pourquoi ? Vous pensez que …

Je n’arrive pas à finir ma phrase.

- Il s’est peut-être endormi au volant, ou il a été ébloui par des phares en face. Nous devons envisager toutes les hypothèses pour notre rapport. Donc pour vous il n’y avait aucune raison…
- Non aucune, dis-je un peu vite.

Dans la voiture au retour, mon esprit gamberge. Non, ce n’est pas possible… non Damien tu n’as pas voulu, c’est trop affreux, à cause de moi… Ce n’est qu’un accident… j’essaie de m’en persuader.

Enfin chez nous.

Damien est dans notre chambre, les traits un peu tirés, mais il semble bien remis. Une valise sur notre lit, il vide ses tiroirs. J’ai envie de le prendre dans mes bras, lui dire ma peur, mon amour :

- Mon chéri, j’ai tellement eu peur … Je reviens d’Orléans. Comment vas-tu ?

Damien m’ignore. Sans un regard, il continue de remplir sa valise.

- C’est un malentendu, un affreux malentendu. Olympe devait t’expliquer, je ne voulais pas que ça se passe comme ça, je t’ai tout dit dans mes messages. Je t’aime, ne me quittes pas.
- Tu aurais dû rester en vacances avec eux, c’est bien ce que tu avais prévu.
- Non, on avait dit rien qu’une nuit… Olympe m’a dit que tu es parti rapidement, tu aurais dû venir me parler…J’aurais compris, je n’aurais pas passé la nuit avec Serge … Nous étions bien d’accord.
- D’accord ? Qui était d’accord ? Je ne compte pas ? Si tu me l’avais demandé, tu aurais su si j’étais d’accord ou pas.
- Olympe t’avait expliqué. Tu es resté sur la terrasse, tu n’es pas venu me chercher. J’ai cru que tu avais accepté et que tu restais avec elle.
- Tu as cru, tu as cru…Tu aurais pu m’en parler avant… Tu ne m’as même rien dit de vos relations passées, tu avais tout le temps dans l’après-midi. Depuis qu’on les a rencontrés, je n’existe plus.

J’éclate en sanglots, c’est trop bête.

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DAMIEN

Je m’en veux. Sur la terrasse, sous le choc, j’étais paralysé de stupeur, sans le vouloir je lui ai donné le feu vert.

- J’espère qu’elle en valait la peine.
- De quoi parles -tu ?
- Foutre en l’air notre couple pour une nuit, j’espère qu’elle en valait la peine. C’était bien au moins.
- …
- Je vous ai vu vous embrasser sur le canapé, tu avais l’air si heureuse, tu m’avais totalement oublié. Après, j’imagine que tu as aimé être nue dans les bras de Serge, être caressée par lui ? Tu l’as bien sucé ? Il t’a baisé combien de fois ? Tu as joui ?

Muriel baisse les yeux, honteuse.

- Tu n’oseras tout de même pas me dire que tu n’as pas joui.
- Bien sûr j’ai joui, plusieurs fois. Mais je croyais que tu étais avec Olympe, je n’étais pas jalouse du plaisir que tu prenais avec elle.

Son téléphone sonne, c’est Olympe qui vient aux nouvelles. Je n’entends pas ce qu’elle dit, elle doit essayer de la consoler. Muriel pleure en racontant que j’ai eu un accident.
Elle me tend son téléphone :

- Serge veut te parler.
- Je n’ai rien à lui dire.
- …

Je me saisis de son appareil, j’attends :

- C’est toi Damien ? … Nous n’aurions pas dû, tout est ma faute, n’en veux pas à Muriel, elle t’aime.
- C’est elle la fautive… Tu as juste profité d’une salope qui n’attendait que ça.
- Oh ! Dans l’appareil, la voix d’Olympe fait écho à celle de Muriel à côté de moi.

Serge continue :

- Ne dis pas ça, c’est moi qui ai insisté. J’ai tous les torts. Pardonne-lui.
- Jamais… Tout est fini entre nous… Dans le fonds, toi aussi t’es un salaud, va rejoindre ta pute, je n’en veux pas.

En colère, je coupe brutalement la conversation. Muriel, rouge de honte, n’ose rien dire.

Ma valise est prête, je me dirige vers la porte. Muriel essaie de me retenir :

- Reste mon chéri.
- …
- Quand es-tu parti ?
- J’étais anéanti, je suis parti très vite… Sur l’autoroute, je ne pensais qu’à toi, qu’à vous deux. Je te revoyais sur le canapé, dans ses bras, il t’embrassait, te caressait. J’imaginais ce qu’il devait te faire, ce que toi tu lui faisais… je t’imaginais heureuse avec lui. C’en était trop.
- Mon chéri, qu’as-tu fait ?
- Tout aurait été tellement plus simple.
- Nooon, tu as… Je ne veux pas te perdre.
- Alors, pourquoi ?
- Je n’ai rien à te reprocher, tu es un mari merveilleux, je suis heureuse avec toi, je t’aime… J’ai perdu la tête… J’aurais dû te parler… Dis-moi que tu m’aimes encore.

Je ne sais plus où j’en suis, mais je ne veux pas prendre de décision à la va-vite, ne pas gâcher notre vie par un excès de jalousie. Moi non plus je ne veux pas la perdre, mais me dit-elle la vérité ? Était-ce prémédité ou pas ? J’ai besoin de savoir :

- Tu n’as aucune excuse… j’ai besoin que tu m’expliques… Je partirais demain matin.

Muriel me saute au cou, me fait des baisers sur toute la figure, je lui refuse mes lèvres, pas de réconciliation sur l’oreiller, ce serait trop simple.

Il est tard, nous n’avons faim ni l’un ni l’autre. Elle vient se blottir contre moi, je la repousse voulant garder mes distances, elle ne comprend pas.

Muriel parle, me redit ce que m’a dit Olympe, ce qu’elle m’a dit cent fois dans ces messages. Elle me parle d’Olympe, de Serge… de leur jeunesse… de l’amour d’Olympe… de leurs souvenirs communs… la joie de se retrouver, l’ambiance… leur idée de partage croyant que je serais d’accord… Elle me parle de nous…de son manque de courage… me demande pardon…

Je l’écoute … Je veux lui faire comprendre mes doutes, mon désarroi :

- Tu te souviens de ce que tu m’as dit ?
- … ?
- « Tu es à moi, je ne partage pas !», mais moi je devrais te partager ?
- Pardonne-moi mon chéri.
- Comment te pardonner ? Vous aviez tout combiné à l’avance. Tu m’as trahi avec eux.
- Trahi ? Non. Jamais je ne pourrais te trahir... tu es mon mari, je t’aime.
- Tu as flirté avec lui toute la soirée, devant moi, comme si je n’étais pas là, tu m’as humilié, abandonné. C’est ça ton amour ?
- Je ne me rendais pas compte.
- En te préparant, avant même d’aller chez eux, tu avais déjà décidé de coucher avec Serge.
- Non mon chéri, je n’y pensais même pas. Après c’est vrai, je t’ai oublié. Je me suis retrouvée des années en arrière sans faire attention qu’à l’époque, tu n’étais pas là. Mais je t’assure, c’était de l’histoire ancienne. Je ne pensais plus à eux depuis longtemps, on s’est retrouvé par hasard,
- Tu te moques de moi. C’est aussi par hasard que tu m’as trompé avec Olympe une heure après être arrivés chez eux ?
- Trompé ?
- Oui, trompé. Tu ne vas pas nier que tu m’as fait cocu dès l’apéritif.
- Cocu ?
- Oui cocu… Pourquoi, pour toi, baiser avec une femme ça ne compte pas ?
- …
- Après avoir fait l’amour avec elle, c’est encore par hasard que tu as décidé de me faire cocu avec Serge cette fois…
- Pas cocu, non ! Tu devais être avec Olympe.
- Tu me prends vraiment pour un imbécile ? Si j’invitais Sophie (une de mes ex), tu te souviens d’elle. Que dirais-tu, si je m’enfermais avec elle dans notre chambre ?
- Oh non ! Tu ne ferais pas ça.
- Rassure-toi, tu ne resterais pas seule. Son mari, bel homme, pourrait passer toute la nuit avec toi,
- T’es fou, je ne le connais même pas, pour qui tu me prends.
- Et Olympe, elle non plus ne me connaissait pas. Comment as-tu pu imaginer que j’allais accepter de faire l’amour avec une inconnue ?

Muriel réalise où je veux l’amener. Elle a l’air désemparée :

- Je regrette mon chéri. Nous étions tellement heureux de passer ces vacances en amoureux. Nous avions un beau projet, non ?
- Un projet ?
- Ne me dis pas que tu as oublié. Me dit-elle les yeux mouillés de larmes.
- Non, moi je n’ai pas oublié, mais toi certainement.
- Comment oublier que nous avions décidé d’agrandir la famille.

Je marque un temps d’arrêt :

- Voilà, maintenant je comprends tout.
- …
- C’était donc ça ton deal avec Olympe ?
- Je ne comprends pas, que veux-tu dire mon chéri ?
- Arrête de m’appeler « mon chéri ». Olympe nous avait dit ne pas pouvoir avoir d’enfant. C’était donc ça. Le bébé, c’est avec Serge que tu voulais le faire.
- Non, ce n’est pas possible, comment peux-tu … ?
- Qu’avais-tu prévu ? Tu me quittais après la naissance, pour vivre avec tes deux amants et élever votre bébé ensemble, ou tu m’aurais laissé élever un bâtard ?

Muriel se fige, les yeux grands ouverts :

- Comment peux-tu penser une chose pareille ?
- Je me demandais comment cette idée bizarre d’échange avait pu te venir à l’esprit, ça ne te ressemble pas. Maintenant je commence à comprendre.

J’ai envie de fuir. Déjà je regrette d’être resté.

- Mon amour, c’est affreux de penser ça.

Grand silence, plus un mot, chacun dans ses pensées …

- Je veux bien reprendre la vie commune, j’accepte de passer l’éponge sur ta nuit avec Serge. Avec le temps, j’oublierais peut-être… A deux conditions.
- Tout ce que tu veux, mon chéri.
- D’abord, tu me jures ne plus jamais les revoir, ni Serge, ni Olympe.
- Mais, ce sont mes amis.
- Tu m’as dit « rien qu’une nuit », c’est bien ça ? La nuit est terminée, maintenant tu ne les revois plus. Plus jamais.

Muriel accepte en silence :

- … Tu as parlé de deux conditions.
- C’est très simple, si tu es enceinte, nous le saurons rapidement, je demande le divorce.
- … Et s’il est de toi ? Nous avons tellement fait l’amour depuis un mois.
- C’est le risque, c’est toi qui l’as voulu..., D’ailleurs je suis certain que ça t’arrange.
- Non, NON, tu es fou.

Suis-je maso… Je ne sais plus où j’en suis, mais c’est dit …je ne voudrais jamais élever l’enfant d’un autre, l’enfant de Serge.

Nous allons nous coucher. Je la laisse seule dans notre chambre, préférant le canapé du salon. Je n’arrive pas à dormir, je revois encore cette image de Muriel, ma Muriel dans les bras de Serge, prête à se donner à lui.

Au petit matin, je quitte notre appartement avant qu’elle ne se réveille. Adieu.


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Muriel a été blessée que Damien puisse imaginer… Elle n’aime pas Serge, cette nuit n’était que le prolongement de sa jeunesse, un prolongement malheureux, rien de plus. D’ailleurs, ils se sont protégés, Serge avait tout prévu.

Depuis qu’elle s’est réveillée entre Olympe et Serge, la culpabilité la ronge. Elle a trompé Damien, ce n’était pas ce qu’elle avait prévu, il devait être avec Olympe. Elle en voulait à la terre entière. Elle en voulait à Olympe de ne pas l’avoir prévenu, mais, et c’était paradoxal, elle en voulait aussi à Damien de n’avoir rien dit. Elle s’en voulait à elle surtout, elle avait oublié son mari toute la soirée, sans se rendre compte du mal qu’elle lui faisait.

Fidèle à sa promesse, après avoir pleuré le départ de Damien pendant deux jours, Muriel a appelé son amie. N’osant raconter à Olympe en détail la soirée houleuse avec Damien, ni qu’il est parti, elle lui annonça simplement qu’il était préférable de ne plus se voir. A sa grande surprise, Olympe n’insista pas. Elle finit par lui avouer, que depuis cette nuit, Serge n’était plus le même, il désirait la revoir.
Muriel prit peur en entendant son amie. Son avenir, c’est Damien.


De son côté, Damien se morfond dans la chambre d’un petit hôtel. Pas très glorieux, il a préféré éviter ses amis et sa famille.

Il tourne en rond, en parlant tout seul. Des idées contradictoires se bousculent dans sa tête. Il ne peut pas croire que Muriel l’ait trahi au point de vouloir faire un bébé avec un autre, il a dit ça sous le coup de la colère.

Il voulait consulter un avocat, mais n’est plus sûr de rien. Depuis leur conversation, la culpabilité le ronge. Pourquoi ne pas être intervenu sur la terrasse, il avait manqué de courage. Muriel attendait un signe de lui, il n’a pas bougé. Il aurait dû faire un scandale, cassé la gueule de Serge, tant pis pour les conséquences. Ce qui est arrivé est aussi sa faute.

Il ressasse inlassablement la soirée dans sa tête, la complicité de Muriel avec Olympe, avec Serge, il en frémit encore. Se rappelant la main de Serge sur la cuisse de Muriel, il pensait avoir été ferme, que Muriel avait compris. En dansant, il n’a rien osé dire. Avec un peu d’humour, il aurait pu s’en sortir facilement, il aurait pu s’écrier en riant « Changement de partenaire », et prendre Muriel dans ses bras. Il aurait pu, il ne l’a pas fait. Elle aurait peut-être fait la tête, il serait peut-être passé pour un affreux jaloux, tant pis, ils n’en seraient pas là aujourd’hui. Au lieu de ça, il est sorti sur la terrasse, espérant qu’elle le suive, il lui faisait tellement confiance. Elle l’a abandonné.

Qu’allait-il faire maintenant ? Sentiments confus, il passe par des hauts et des bas, de la plus profonde dépression à une hilarité incompréhensible. Il ne veut plus la voir, et la minute suivante il a envie de la serrer dans ses bras.
Difficile de pardonner, mais il ne veut pas la perdre. Son avenir, c’est Muriel.

Qu’elle soit allée à l’hôpital à Orléans, ses messages, ses remords l’ont touché. Pourquoi tout gâcher pour une nuit ? D’autant qu’elle le croyait bien occupé de son côté… Ah si Olympe ne l’avait pas retenu !!!

Il avait voulu en finir sur l’autoroute, pour tout oublier, c’était facile. Il avait encore manqué de courage, un coup de volant au dernier moment lui a sauvé la vie... Groggy, il avait entendu des voix autour de lui et s’était réveillé dans l’ambulance qui le menait à l’hôpital. Il s’en sortait avec quelques bleus.


Muriel envoie régulièrement des SMS à Damien. Un « bonjour » le matin, un « bonne nuit » le soir, agrémenté d’un « tu me manques ». À son grand désespoir, il ne répond jamais.

Au bout de 10 jours, Damien reçoit le message qu’il espérait, sans oser se l’avouer :
« Reviens vite mon chéri, je sais depuis ce matin … », suivi d’un smiley explicite.


Fidèle à sa promesse, Damien a regagné le lit conjugal où Muriel l’attend.

La vie a repris son cours. Muriel a pris conscience qu’elle avait failli faire éclater son couple. Damien n’a plus jamais parlé de cette nuit. Il voudrait l’oublier.

Les années ont passé, la famille s’est agrandie. Damien et Muriel sont maintenant les parents de deux beaux bambins.

Le passé peut détruire l’avenir. Après bien des vicissitudes, Serge et Olympe se sont séparés. Mais ça, Muriel ne le sait pas, elles ne se sont jamais revues.