Rosalie la Fragonarde - 2 : Le Contrat
Récit érotique écrit par Reveevasion [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 03-10-2024 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Rosalie la Fragonarde - 2 : Le Contrat
Résumé du 1er épisode : Rosalie, une jeune épouse de 30 ans au physique rappelant les modèles du peintre Fragonard, est bouleversée par la proposition que son mari lui fait de faciliter sa propre promotion professionnelle en s’offrant à son patron.Elle prend conseil auprès de son amie de jeunesse, Colette, qui lui conseille de demander à ce patron de la rencontrer pour mettre fin à ce chantage odieux. Après une tendre nuit passée avec son amie, Rosalie se prépare à suivre le plan échafaudé.
Au Jardin des Dames, le salon de thé cosy du passage Vivienne à Paris, Rosalie était arrivée en avance bien que n’ayant pas obtenu de réponse au message envoyé au patron de son mari. Elle se sentait cernée par un halo blême d’angoisse. Blottie devant un guéridon soigneusement à l’abri de la curiosité des passants, elle attendait en jetant des regards fuyants qui ne se fixaient sur rien. Elle était ailleurs, enfermée dans sa colère, choquée dans son amour-propre, humiliée par la lâcheté de son mari. Elle se sentait fantôme dans ce pourtant confortable cadre au charme désuet. Son visage quitta un instant cet état d’hébétude à l’évocation de ce mot « cadre ». Oui ! Si elle se trouve ici c’est bien à cause d’un cadre, celui du tableau de Fragonard qui trône dans le bureau du patron de son mari où ce dernier l’avait faite entrer pour lui montrer « l’Escarpolette » ou plutôt le modèle féminin de ce tableau qui était son sosie parfait. Elle n’avait plus jamais entendu parler de cet homme jusqu’à ce que son mari lui fasse part de l’horrible proposition. Selon les conseils de Colette, elle devait le laisser parler le premier puis l’interrompre en lui demandant sèchement d’en venir aux faits. Elle s’était entraînée à mimer cette rigoureuse partition pendant tout le trajet, ce qui n’avait pas été sans amuser le chauffeur du taxi.
Lorsque pour occuper cette attente elle se pencha dans son sac à main pour sortir son rouge à lèvres elle marqua un arrêt sur image, une main occupée par le tube et l’autre par une miniature de miroir : un colosse aux cheveux en brosse gris, un visage fermé aux traits énergiques, un corps massif d’aventurier glissé dans des vêtements d’une élégance toute britannique mais décontractée. Son regard vert d’une douce profondeur portée comme un vent contraire l’avait déjà repérée et il traversait le salon comme s’il était chez lui. Elle était incapable de quitter sa posture ridicule de bourgeoise entravée pas ces objets de coquetterie comme si ils n’étaient que des colifichets. Elle avait peine à reconnaître cet homme qu’elle n’avait vu, il y a 5 ans, que lors d’une réception au siège de la banque. D’autorité il s’installa sur la chaise face à Rosalie sans même avoir pris la peine de la saluer. Une voix grave aussi douce que son regard traversa Rosalie comme un archet de violoncelle sur les cordes les plus basses :
- Ma chère, je n’ai pas répondu à votre message car je me doutais que vous seriez bien ici à l’heure choisie. Pour éclaircir ce qui me semble être un insupportable malentendu, je vous propose d’entrer de suite dans le sujet et d’en venir aux faits.
Rosalie se raidit en entendant ces derniers mots : la savante combinaison élaborée par son amie Colette qui devait lui offrir un avantage certain changeait de camp. Le « je vous écoute » qu’elle répondit avait la fadeur de la défaite.
C’est ce long monologue qu’elle dût subir : « Il n’y a dans cette fausse histoire qu’un seul responsable, et là, je vous demande de me pardonner ma franchise qui risque d’être cruelle pour vous. Votre mari est un incapable et c’est le seul cadre de mon entreprise qui me coûte plus que je ne le paie. Il a dilapidé les banques de son père et du vôtre et si je n’avais pas été là pour les reprendre, vos deux familles seraient sur la paille. Je préfère ne pas insister sur les détails de ses incompétences pour éviter de vous blesser plus. Mais il vient de franchir un cap dans la lâcheté en tentant de se servir de vous pour sauver sa place. Il me l’a avoué lamentablement ce matin car je l’ai convoqué immédiatement après avoir reçu votre message. Ne craignez rien pour lui car j’ai signé son ordre de mission pour les succursales de l’Amérique centrale qui lui garantira un doublement de salaire pour un travail inoffensif pour les intérêts nos banques. Vous voyez donc que sa soit-disante promotion ne posait aucun problème et ne dépendait pas d’un chantage infâme. Est-ce que cela vous convient ma chère ? »
- J’avais déjà choisi de me séparer de lui, puisque chez nous on ne divorce pas. Je vous remercie pour la rapidité avec laquelle vous êtes intervenu. Elle sauve mon honneur et je ressens un grand soulagement.
- En fait, je dois pour être complètement franc vous dire que dans notre première conversation, poussé hors de moi par le culot avec lequel il m’avait demandé une promotion, je lui ai jeté à la figure qu’il ne méritait pas d’avoir une femme comme vous et que c’est elle que je devrais embaucher.
Un premier sourire dégela complètement les échanges.
Rosalie releva son visage en se redressant sur son fauteuil, geste qui parut éclaircir ce petit coin tranquille. Charles Valière savoura d’un clignement de paupière et son regard se permit un léger arrêt sur la poitrine surexposée par les dessins parme de la robe sous le voile blanc à pois.
Ecartant les consignes de Colette, Rosalie se crût obligée de dévoiler une petite faiblesse qui l’avait effleurée à la suite des fausses révélations de son mari : « en fait moi aussi je vous ai fait une cachoterie, ma première réaction a été de vous croire capable d’exercer un chantage sexuel et je me suis dit, mais pourquoi il n’a pas pensé que s’il voulait me séduire il était piteux d’utiliser un procédé aussi ignoble ? »
En avouant cela, elle regretta instantanément cette audace et posa sa petite main sur sa poitrine en ouvrant grand ses yeux comme pour implorer son indulgence.
- Poursuivez votre idée en toute sincérité, ma chère, ce que vous venez de dire me touche beaucoup. Auriez-vous cédé à un marivaudage si je l’avais tenté?
- Votre question est déloyale. Si je vous dis oui, je mentirais ! Et si je vous dis non, je mentirais peut être encore plus…
- Il n’y a qu’une femme singulière comme vous pour répondre avec autant d’élégance et de subtilité en faisant du mensonge une vérité et d’une vérité un mensonge.
- Mentir… c’est… parfois… vouloir…
- Et si je vous l’avais demandé ce soir où je vous ai montré l’Escarpolette de Fragonard dans mon bureau ?
- J’aurais choisi la fuite, une fuite… que j’aurais regrettée toute ma vie.
Après cette réponse osée de Rosalie une cage d’osier les enferma tout en les désenchaînant du monde médiocre des préjugés.
Un silence les unit pendant une petite éternité, laissant leurs regards s’interroger, se fouiller pour finir par se fondre. Ils leur semblaient que ce silence leur racontait plus de choses que toute une bibliothèque pourrait leur apprendre. Charles brisa cet instant magique par « j’ai retenu une table dans un restaurant ». Elle répondit qu’elle n’avait rien mangé depuis trois jours.
Ils furent accueillis dans un restaurant parmi les plus prestigieux de Paris avec la déférence discrète que l’on accorde aux personnes importantes.
Un maître d’hôtel très professionnel au point d’en paraître impersonnel les guida vers une porte capitonnée très certainement faite pour ne pas être remarquée et s’ouvrit sur une petit salon particulier aux murs habillés de tentures aux couleurs lourdes et meublé d’un sofa, d’une table avec deux sièges qui faisaient face à un immense miroir qui donnait une ampleur artificielle à ce minuscule réceptacle.
Tandis que le maître d’hôtel m’installait sur un des deux sièges Louis XV, Charles commanda caviar, fruits de mer et champagne.
Elle réalisait difficilement le chemin parcouru depuis la séance du salon de thé qu’elle avait prévue comme une simple mise au point et qui s’était embrasée pour servir d’embarquement pour Cythère. Ils étaient assis côte à côte, leurs hanches se frôlant à chaque froissement de tissus. Une première flûte de champagne vint rendre plus familiers ces premiers instants où Charles ne voulait rien brusquer de la complicité vers laquelle il avait su si habilement l’emmener. Les joues saillantes de Rosalie s’illuminèrent et à la deuxième flûte, sous les effets du jeûne et de l’alcool elle ne maîtrisait déjà plus ce qu’elle faisait ni disais. Toute enflammée elle osa cette confidence :
- Charles, je vous en supplie j’ai un besoin urgent que vous me touchiez.
Il la regarda amusé mais en silence et en restant immobile.
- Même si c’est juste un effleurement !
- Qu’il en soit fait ainsi, alors, ma chère, puisque l’urgence me paraît si vitale.
Il saisit la petite cuillère en argent, recueillit quelques perles noires et lui demanda de tirer la langue? Elle s’empressa d’exécuter l’ordre avec l’enthousiasme d’une gamine espiègle. Il y déposa sur la pointe de sa langue le caviar et lui saisit le menton pour l’immobiliser. Bravant les yeux écarquillés de la belle, il approcha son visage et d’un coup de langue il lui vola ce butin précieux d’oeufs d’esturgeon. Rosalie stupéfaite resta bouche bée devant une pareille initiative.
- Si vous êtes friande de surprise, ma chère, vous allez être comblée.
Un petit sourire pincé de malice servit de réponse encourageante. Mais avant vous allez me faire un petit résumé de votre existence et cette demande s’accompagna d’une main posée sur la cuisse enrobée du velours parme.
La brièveté de la réponse de Rosalie vint appuyer l’idée qu’il se faisait de la pauvreté de l’existence de cette jeune femme, bridée comme une pouliche inutile au haras car ignorée des étalons, réduite à la portion congrue dans un enclos d’ennui, abreuvée de conventions ridicules et nourrie de chimères mort-nées. La main brûlait sa cuisse d’un feu dont les flammèches s’activaient pour consummer son corps pulpeux.
- Rosalie ! Accepteriez-vous que je casse vos chaînes pudibondes ; que je pousse des portes inconnues vers des trésors interdits ; que j’invente des moments que vos rêves n’ont jamais osés envisager ; que je vous fasse vous consumer sur les flamboiements du libertinage ?
Elle posa sa main tremblante et potelée sur celle de Charles.
- Mais qu’entendez-vous exactement par libertinage ?
- Se conduire selon des moeurs très libres, sans retenue de plaisirs de la chair, en refusant les contraintes et les gênes, en recherchant le goût de l’aventure et même des aventures.
- Et vous déciderez de… tout ? Vraiment tout ?
- Non ! je proposerai tout mais vous déciderez de tout. Je ne vous demande pas de vous épouser, de faire de vous ma chose. Ce que je veux c’est être votre complice ; le simple artisan de tous vos désirs et surtout de ceux dont vous n’avez aucune idée encore. J’offrirai et vous resterez la maîtresse de vos décisions.
Je ne serai qu’un influenceur, un tentateur, une sorte de diablotin de vos désirs.
- Vous ne dîtes rien ? Cela me plaît car j’aime lire sur votre visage. Et j’y vois un sourire qui me paraît inédit chez vous. Vous me permettez d’en chercher la confirmation ?
- Faites.
Alors Charles saisit le poignet de Rosalie et dirigea sa main vers le bas de sa robe déjà remontée à mi-cuisses. Rosalie resta sans voix.
- Remuez un peu vos fesses sans vous soulever.
Elle prit un plaisir qui la choqua mais ne l’interrompit pas dans ses contorsions fessières en obéissant aux mots licencieux de Charles comme sa robe obéissait à ses efforts pour se retrousser. Lorsqu’elle arriva à l’obstacle des jarretelles, l’homme poussa la main de Rosalie entre ses cuisses.
- Ecartez votre petite culotte et plongez deux doigts dans votre vagin.
Charles rendit sa liberté au poignet de Rosalie, confirmant ainsi son respect de sa liberté. Le visage de Rosalie devint rouge de confusion quand elle sentit que son slip était déjà trempé et lorsqu’elle plongea ses deux doigts découvrit son antre en nage. Obéissante, elle se laissa aller à une exploration minutieuse de sa grotte en déclenchant la résurgence de ses humeurs vaginales taries depuis des années. Sa bouche lâcha un soupir lancinant qui oscillait entre murmure à peine soufflé et babillage en onomatopées incertaines. Elle s’échappait de ses réserves de pudeur lassée par les restrictions.
- Retirez-les, Rosalie et venez répondre à ma question avec ce que vont me faire sentir vos doigts.
Elle osa le geste demandé bien que celui-ci parut encore incertain. Incertitude perçue avec ravissement par Charles qui voyait dans cette hésitation la preuve d’une dépendance acquise mais encore retenue. Il ne s’était pas trompé, cette fille était le joyau attendu. Il s’enflamma même à imaginer qu’elle était Celle qu’il cherchait.
Les doigts luisants de mucosités gourmandes approchaient de ses narines.
- Ce parfum ne ment pas Rosalie. Je suis persuadé qu’il ne me mentira jamais. Sentez-le à votre tour pour partager avec moi cette fragrance suave de miel âpre et poisseux ; ce nectar de vraie rousse à la puissance désarçonnante ; cet arôme de sous-bois que la biche souille à l’heure du brame, ce fumet de jus de rôti réduit après des heures de mijotage ; cette senteur de fleur des interdits qu’on soupçonne à tort vénéneuse ; cette émanation de la tentation prophétique de la jouissance absolue.
- Sucez vos doigts Rosalie ! Je devine que vous en mourrez d’envie.
Tandis que la belle se délectait avec gourmandise de son jus, Charles actionna une sonnette pour appeler Albert le maître d’hôtel qui put surprendre ainsi la belle qui non seulement dédaignait son assiette mais aussi lui offrait le spectacle de ses cuisses exhibées.
Elle s’arrêta aussitôt avec un regard furieux que Charles gomma d’une parole rassurante :
- Albert mérite bien un peu de ce divin plaisir de vous contempler ma chère.
Et Rosalie lui sourit, dépassant ainsi tous les espoirs de Charles, avant de lécher ses doigts devant le maître d’hôtel qui s’inclina dignement pour saluer avec classe d’un mouvement respectueux comme si elle était une reine. Bien évidemment il savait regarder avec délicatesse là où c’est gênant sans que la personne n’en porte ombrage.
- Apportez-nous un peu de votre si prestigieuse mousse au chocolat, Albert.
Ils n’avaient presque pas touché aux fruits de mer. En attendant le dessert Charles lui proposa une huître qu’elle goba en se laissant donner la becquée. Pendant qu’elle croquait la chair iodée, il dirigea la coquille entre les cuisses de Rosalie dont la robe était remontée jusqu’aux hanches.
- Pourriez-vous vous astiquer ce petit bouton rose qui me paraît bien turbulent sous vos poils roux et bouclés ?
Rosalie, qui avait cette turgescence en effervescence depuis qu’elle s’était doigtée la vulve, ne se fit pas prier et cette fois son geste fut déterminé.
- Dépêchez-vous de remplir cette coquille avant qu’Albert n’entre.
Une nouvelle grande satisfaction réjouit Charles, celle de voir que la petite épouse si frustrée par son imbécile de mari était une vraie fontaine.
Elle sentit la jouissance inéluctable lorsque le maître d’hôtel entra avec le dessert. Elle éclata devant les deux hommes ébahis devant un tel orgasme sans aucune retenue. Charles offrit à Albert la coquille débordante du jus de la chatte de Rosalie qui la vida avec le professionnalisme d’un goûteur de grand crû. On se serait presqu’attendu à ce qu’il donne l’âge et le château d’origine de la belle.
Rosalie encore pas remise de son orgasme éprouva une fierté qui la culpabilisa mais disparut aussitôt quand Charles demanda à Albert de recouvrir l’entre-cuisses de madame avec la mousse au chocolat. Ce fut un moment surprenant pour elle : se laisser ainsi barbouiller la chatte par un employé d’âge presque canonique lui parut le péché suprême comme une vengeance contre la rigueur de son éducation catholique. Elle fut presque déçue que cet instant fût si court.
De nouveau seuls, Charles vint se mettre à genoux entre les cuisses de Rosalie et entreprit de lécher la belle jusqu’à ce que toute trace brune disparût : boucles rousses de la toison, clitoris, lèvres, vagin, suivirent dans l’ordre le nettoyage de sa langue après les gouttes égarées sur les bas, les jarretelles et la chair pâle dénudée. Une nouvelle explosion déchaîna un déluge de coulée lubrique que Charles dédaigna par malice, laissant la belle se vautrer dans sa mouille gluante sous sa robe qu’il prit soin de remettre en place.
La voiture de Charles attendait avec son chauffeur et il montèrent sur la banquette arrière pour une destination qui resta encore inconnue à Rosalie car il lui retira sa culotte pour en faire un bandeau sur ses yeux. Des restes de sa jouissance coulait en larmes vaginales sous le tissu du slip-bandeau pour s’étaler sur les joues encore rouges du feu de la débauche.
Pendant le trajet aveugle, Charles lui expliqua ce qui allait être le cadre de leur complicité : « J’ai constitué une petite association que je préside et que j’héberge dans un manoir de la forêt de Rambouillet et que l’on appelle la Bonbonnière. Nous sommes quelques gentilhommes amoureux du XVIIIème au point de vivre des petites fêtes où des mises en scène adaptées à nos fantasmes libertins. Ce club s’appelle le Cercle galant.
Jusque-là nos petites fêtes galantes accueillaient des jeunes femmes appointées généreusement. Mais bien sûr cela ne pouvait nous satisfaire dans la mesure où leur plaisir n’était que mercantile. Depuis que je vous ai vue il y a 5 ans, l’idée me trotte dans la tête de faire de vous la reine de notre cercle.
Si vous acceptez, vous habiterez ce manoir avec l’argent que vous désirerez, du personnel à votre disposition et l’entière liberté de disposer de
vos jours de la semaine. Une seule exigence, être disponible au manoir les week-end. Sachant que vous ne ferez que ce que vous accepterez.
Je vous laisse jusqu’au lever du jour pour accepter ou pas.
Au Jardin des Dames, le salon de thé cosy du passage Vivienne à Paris, Rosalie était arrivée en avance bien que n’ayant pas obtenu de réponse au message envoyé au patron de son mari. Elle se sentait cernée par un halo blême d’angoisse. Blottie devant un guéridon soigneusement à l’abri de la curiosité des passants, elle attendait en jetant des regards fuyants qui ne se fixaient sur rien. Elle était ailleurs, enfermée dans sa colère, choquée dans son amour-propre, humiliée par la lâcheté de son mari. Elle se sentait fantôme dans ce pourtant confortable cadre au charme désuet. Son visage quitta un instant cet état d’hébétude à l’évocation de ce mot « cadre ». Oui ! Si elle se trouve ici c’est bien à cause d’un cadre, celui du tableau de Fragonard qui trône dans le bureau du patron de son mari où ce dernier l’avait faite entrer pour lui montrer « l’Escarpolette » ou plutôt le modèle féminin de ce tableau qui était son sosie parfait. Elle n’avait plus jamais entendu parler de cet homme jusqu’à ce que son mari lui fasse part de l’horrible proposition. Selon les conseils de Colette, elle devait le laisser parler le premier puis l’interrompre en lui demandant sèchement d’en venir aux faits. Elle s’était entraînée à mimer cette rigoureuse partition pendant tout le trajet, ce qui n’avait pas été sans amuser le chauffeur du taxi.
Lorsque pour occuper cette attente elle se pencha dans son sac à main pour sortir son rouge à lèvres elle marqua un arrêt sur image, une main occupée par le tube et l’autre par une miniature de miroir : un colosse aux cheveux en brosse gris, un visage fermé aux traits énergiques, un corps massif d’aventurier glissé dans des vêtements d’une élégance toute britannique mais décontractée. Son regard vert d’une douce profondeur portée comme un vent contraire l’avait déjà repérée et il traversait le salon comme s’il était chez lui. Elle était incapable de quitter sa posture ridicule de bourgeoise entravée pas ces objets de coquetterie comme si ils n’étaient que des colifichets. Elle avait peine à reconnaître cet homme qu’elle n’avait vu, il y a 5 ans, que lors d’une réception au siège de la banque. D’autorité il s’installa sur la chaise face à Rosalie sans même avoir pris la peine de la saluer. Une voix grave aussi douce que son regard traversa Rosalie comme un archet de violoncelle sur les cordes les plus basses :
- Ma chère, je n’ai pas répondu à votre message car je me doutais que vous seriez bien ici à l’heure choisie. Pour éclaircir ce qui me semble être un insupportable malentendu, je vous propose d’entrer de suite dans le sujet et d’en venir aux faits.
Rosalie se raidit en entendant ces derniers mots : la savante combinaison élaborée par son amie Colette qui devait lui offrir un avantage certain changeait de camp. Le « je vous écoute » qu’elle répondit avait la fadeur de la défaite.
C’est ce long monologue qu’elle dût subir : « Il n’y a dans cette fausse histoire qu’un seul responsable, et là, je vous demande de me pardonner ma franchise qui risque d’être cruelle pour vous. Votre mari est un incapable et c’est le seul cadre de mon entreprise qui me coûte plus que je ne le paie. Il a dilapidé les banques de son père et du vôtre et si je n’avais pas été là pour les reprendre, vos deux familles seraient sur la paille. Je préfère ne pas insister sur les détails de ses incompétences pour éviter de vous blesser plus. Mais il vient de franchir un cap dans la lâcheté en tentant de se servir de vous pour sauver sa place. Il me l’a avoué lamentablement ce matin car je l’ai convoqué immédiatement après avoir reçu votre message. Ne craignez rien pour lui car j’ai signé son ordre de mission pour les succursales de l’Amérique centrale qui lui garantira un doublement de salaire pour un travail inoffensif pour les intérêts nos banques. Vous voyez donc que sa soit-disante promotion ne posait aucun problème et ne dépendait pas d’un chantage infâme. Est-ce que cela vous convient ma chère ? »
- J’avais déjà choisi de me séparer de lui, puisque chez nous on ne divorce pas. Je vous remercie pour la rapidité avec laquelle vous êtes intervenu. Elle sauve mon honneur et je ressens un grand soulagement.
- En fait, je dois pour être complètement franc vous dire que dans notre première conversation, poussé hors de moi par le culot avec lequel il m’avait demandé une promotion, je lui ai jeté à la figure qu’il ne méritait pas d’avoir une femme comme vous et que c’est elle que je devrais embaucher.
Un premier sourire dégela complètement les échanges.
Rosalie releva son visage en se redressant sur son fauteuil, geste qui parut éclaircir ce petit coin tranquille. Charles Valière savoura d’un clignement de paupière et son regard se permit un léger arrêt sur la poitrine surexposée par les dessins parme de la robe sous le voile blanc à pois.
Ecartant les consignes de Colette, Rosalie se crût obligée de dévoiler une petite faiblesse qui l’avait effleurée à la suite des fausses révélations de son mari : « en fait moi aussi je vous ai fait une cachoterie, ma première réaction a été de vous croire capable d’exercer un chantage sexuel et je me suis dit, mais pourquoi il n’a pas pensé que s’il voulait me séduire il était piteux d’utiliser un procédé aussi ignoble ? »
En avouant cela, elle regretta instantanément cette audace et posa sa petite main sur sa poitrine en ouvrant grand ses yeux comme pour implorer son indulgence.
- Poursuivez votre idée en toute sincérité, ma chère, ce que vous venez de dire me touche beaucoup. Auriez-vous cédé à un marivaudage si je l’avais tenté?
- Votre question est déloyale. Si je vous dis oui, je mentirais ! Et si je vous dis non, je mentirais peut être encore plus…
- Il n’y a qu’une femme singulière comme vous pour répondre avec autant d’élégance et de subtilité en faisant du mensonge une vérité et d’une vérité un mensonge.
- Mentir… c’est… parfois… vouloir…
- Et si je vous l’avais demandé ce soir où je vous ai montré l’Escarpolette de Fragonard dans mon bureau ?
- J’aurais choisi la fuite, une fuite… que j’aurais regrettée toute ma vie.
Après cette réponse osée de Rosalie une cage d’osier les enferma tout en les désenchaînant du monde médiocre des préjugés.
Un silence les unit pendant une petite éternité, laissant leurs regards s’interroger, se fouiller pour finir par se fondre. Ils leur semblaient que ce silence leur racontait plus de choses que toute une bibliothèque pourrait leur apprendre. Charles brisa cet instant magique par « j’ai retenu une table dans un restaurant ». Elle répondit qu’elle n’avait rien mangé depuis trois jours.
Ils furent accueillis dans un restaurant parmi les plus prestigieux de Paris avec la déférence discrète que l’on accorde aux personnes importantes.
Un maître d’hôtel très professionnel au point d’en paraître impersonnel les guida vers une porte capitonnée très certainement faite pour ne pas être remarquée et s’ouvrit sur une petit salon particulier aux murs habillés de tentures aux couleurs lourdes et meublé d’un sofa, d’une table avec deux sièges qui faisaient face à un immense miroir qui donnait une ampleur artificielle à ce minuscule réceptacle.
Tandis que le maître d’hôtel m’installait sur un des deux sièges Louis XV, Charles commanda caviar, fruits de mer et champagne.
Elle réalisait difficilement le chemin parcouru depuis la séance du salon de thé qu’elle avait prévue comme une simple mise au point et qui s’était embrasée pour servir d’embarquement pour Cythère. Ils étaient assis côte à côte, leurs hanches se frôlant à chaque froissement de tissus. Une première flûte de champagne vint rendre plus familiers ces premiers instants où Charles ne voulait rien brusquer de la complicité vers laquelle il avait su si habilement l’emmener. Les joues saillantes de Rosalie s’illuminèrent et à la deuxième flûte, sous les effets du jeûne et de l’alcool elle ne maîtrisait déjà plus ce qu’elle faisait ni disais. Toute enflammée elle osa cette confidence :
- Charles, je vous en supplie j’ai un besoin urgent que vous me touchiez.
Il la regarda amusé mais en silence et en restant immobile.
- Même si c’est juste un effleurement !
- Qu’il en soit fait ainsi, alors, ma chère, puisque l’urgence me paraît si vitale.
Il saisit la petite cuillère en argent, recueillit quelques perles noires et lui demanda de tirer la langue? Elle s’empressa d’exécuter l’ordre avec l’enthousiasme d’une gamine espiègle. Il y déposa sur la pointe de sa langue le caviar et lui saisit le menton pour l’immobiliser. Bravant les yeux écarquillés de la belle, il approcha son visage et d’un coup de langue il lui vola ce butin précieux d’oeufs d’esturgeon. Rosalie stupéfaite resta bouche bée devant une pareille initiative.
- Si vous êtes friande de surprise, ma chère, vous allez être comblée.
Un petit sourire pincé de malice servit de réponse encourageante. Mais avant vous allez me faire un petit résumé de votre existence et cette demande s’accompagna d’une main posée sur la cuisse enrobée du velours parme.
La brièveté de la réponse de Rosalie vint appuyer l’idée qu’il se faisait de la pauvreté de l’existence de cette jeune femme, bridée comme une pouliche inutile au haras car ignorée des étalons, réduite à la portion congrue dans un enclos d’ennui, abreuvée de conventions ridicules et nourrie de chimères mort-nées. La main brûlait sa cuisse d’un feu dont les flammèches s’activaient pour consummer son corps pulpeux.
- Rosalie ! Accepteriez-vous que je casse vos chaînes pudibondes ; que je pousse des portes inconnues vers des trésors interdits ; que j’invente des moments que vos rêves n’ont jamais osés envisager ; que je vous fasse vous consumer sur les flamboiements du libertinage ?
Elle posa sa main tremblante et potelée sur celle de Charles.
- Mais qu’entendez-vous exactement par libertinage ?
- Se conduire selon des moeurs très libres, sans retenue de plaisirs de la chair, en refusant les contraintes et les gênes, en recherchant le goût de l’aventure et même des aventures.
- Et vous déciderez de… tout ? Vraiment tout ?
- Non ! je proposerai tout mais vous déciderez de tout. Je ne vous demande pas de vous épouser, de faire de vous ma chose. Ce que je veux c’est être votre complice ; le simple artisan de tous vos désirs et surtout de ceux dont vous n’avez aucune idée encore. J’offrirai et vous resterez la maîtresse de vos décisions.
Je ne serai qu’un influenceur, un tentateur, une sorte de diablotin de vos désirs.
- Vous ne dîtes rien ? Cela me plaît car j’aime lire sur votre visage. Et j’y vois un sourire qui me paraît inédit chez vous. Vous me permettez d’en chercher la confirmation ?
- Faites.
Alors Charles saisit le poignet de Rosalie et dirigea sa main vers le bas de sa robe déjà remontée à mi-cuisses. Rosalie resta sans voix.
- Remuez un peu vos fesses sans vous soulever.
Elle prit un plaisir qui la choqua mais ne l’interrompit pas dans ses contorsions fessières en obéissant aux mots licencieux de Charles comme sa robe obéissait à ses efforts pour se retrousser. Lorsqu’elle arriva à l’obstacle des jarretelles, l’homme poussa la main de Rosalie entre ses cuisses.
- Ecartez votre petite culotte et plongez deux doigts dans votre vagin.
Charles rendit sa liberté au poignet de Rosalie, confirmant ainsi son respect de sa liberté. Le visage de Rosalie devint rouge de confusion quand elle sentit que son slip était déjà trempé et lorsqu’elle plongea ses deux doigts découvrit son antre en nage. Obéissante, elle se laissa aller à une exploration minutieuse de sa grotte en déclenchant la résurgence de ses humeurs vaginales taries depuis des années. Sa bouche lâcha un soupir lancinant qui oscillait entre murmure à peine soufflé et babillage en onomatopées incertaines. Elle s’échappait de ses réserves de pudeur lassée par les restrictions.
- Retirez-les, Rosalie et venez répondre à ma question avec ce que vont me faire sentir vos doigts.
Elle osa le geste demandé bien que celui-ci parut encore incertain. Incertitude perçue avec ravissement par Charles qui voyait dans cette hésitation la preuve d’une dépendance acquise mais encore retenue. Il ne s’était pas trompé, cette fille était le joyau attendu. Il s’enflamma même à imaginer qu’elle était Celle qu’il cherchait.
Les doigts luisants de mucosités gourmandes approchaient de ses narines.
- Ce parfum ne ment pas Rosalie. Je suis persuadé qu’il ne me mentira jamais. Sentez-le à votre tour pour partager avec moi cette fragrance suave de miel âpre et poisseux ; ce nectar de vraie rousse à la puissance désarçonnante ; cet arôme de sous-bois que la biche souille à l’heure du brame, ce fumet de jus de rôti réduit après des heures de mijotage ; cette senteur de fleur des interdits qu’on soupçonne à tort vénéneuse ; cette émanation de la tentation prophétique de la jouissance absolue.
- Sucez vos doigts Rosalie ! Je devine que vous en mourrez d’envie.
Tandis que la belle se délectait avec gourmandise de son jus, Charles actionna une sonnette pour appeler Albert le maître d’hôtel qui put surprendre ainsi la belle qui non seulement dédaignait son assiette mais aussi lui offrait le spectacle de ses cuisses exhibées.
Elle s’arrêta aussitôt avec un regard furieux que Charles gomma d’une parole rassurante :
- Albert mérite bien un peu de ce divin plaisir de vous contempler ma chère.
Et Rosalie lui sourit, dépassant ainsi tous les espoirs de Charles, avant de lécher ses doigts devant le maître d’hôtel qui s’inclina dignement pour saluer avec classe d’un mouvement respectueux comme si elle était une reine. Bien évidemment il savait regarder avec délicatesse là où c’est gênant sans que la personne n’en porte ombrage.
- Apportez-nous un peu de votre si prestigieuse mousse au chocolat, Albert.
Ils n’avaient presque pas touché aux fruits de mer. En attendant le dessert Charles lui proposa une huître qu’elle goba en se laissant donner la becquée. Pendant qu’elle croquait la chair iodée, il dirigea la coquille entre les cuisses de Rosalie dont la robe était remontée jusqu’aux hanches.
- Pourriez-vous vous astiquer ce petit bouton rose qui me paraît bien turbulent sous vos poils roux et bouclés ?
Rosalie, qui avait cette turgescence en effervescence depuis qu’elle s’était doigtée la vulve, ne se fit pas prier et cette fois son geste fut déterminé.
- Dépêchez-vous de remplir cette coquille avant qu’Albert n’entre.
Une nouvelle grande satisfaction réjouit Charles, celle de voir que la petite épouse si frustrée par son imbécile de mari était une vraie fontaine.
Elle sentit la jouissance inéluctable lorsque le maître d’hôtel entra avec le dessert. Elle éclata devant les deux hommes ébahis devant un tel orgasme sans aucune retenue. Charles offrit à Albert la coquille débordante du jus de la chatte de Rosalie qui la vida avec le professionnalisme d’un goûteur de grand crû. On se serait presqu’attendu à ce qu’il donne l’âge et le château d’origine de la belle.
Rosalie encore pas remise de son orgasme éprouva une fierté qui la culpabilisa mais disparut aussitôt quand Charles demanda à Albert de recouvrir l’entre-cuisses de madame avec la mousse au chocolat. Ce fut un moment surprenant pour elle : se laisser ainsi barbouiller la chatte par un employé d’âge presque canonique lui parut le péché suprême comme une vengeance contre la rigueur de son éducation catholique. Elle fut presque déçue que cet instant fût si court.
De nouveau seuls, Charles vint se mettre à genoux entre les cuisses de Rosalie et entreprit de lécher la belle jusqu’à ce que toute trace brune disparût : boucles rousses de la toison, clitoris, lèvres, vagin, suivirent dans l’ordre le nettoyage de sa langue après les gouttes égarées sur les bas, les jarretelles et la chair pâle dénudée. Une nouvelle explosion déchaîna un déluge de coulée lubrique que Charles dédaigna par malice, laissant la belle se vautrer dans sa mouille gluante sous sa robe qu’il prit soin de remettre en place.
La voiture de Charles attendait avec son chauffeur et il montèrent sur la banquette arrière pour une destination qui resta encore inconnue à Rosalie car il lui retira sa culotte pour en faire un bandeau sur ses yeux. Des restes de sa jouissance coulait en larmes vaginales sous le tissu du slip-bandeau pour s’étaler sur les joues encore rouges du feu de la débauche.
Pendant le trajet aveugle, Charles lui expliqua ce qui allait être le cadre de leur complicité : « J’ai constitué une petite association que je préside et que j’héberge dans un manoir de la forêt de Rambouillet et que l’on appelle la Bonbonnière. Nous sommes quelques gentilhommes amoureux du XVIIIème au point de vivre des petites fêtes où des mises en scène adaptées à nos fantasmes libertins. Ce club s’appelle le Cercle galant.
Jusque-là nos petites fêtes galantes accueillaient des jeunes femmes appointées généreusement. Mais bien sûr cela ne pouvait nous satisfaire dans la mesure où leur plaisir n’était que mercantile. Depuis que je vous ai vue il y a 5 ans, l’idée me trotte dans la tête de faire de vous la reine de notre cercle.
Si vous acceptez, vous habiterez ce manoir avec l’argent que vous désirerez, du personnel à votre disposition et l’entière liberté de disposer de
vos jours de la semaine. Une seule exigence, être disponible au manoir les week-end. Sachant que vous ne ferez que ce que vous accepterez.
Je vous laisse jusqu’au lever du jour pour accepter ou pas.
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