S.W.A.T.X : Opération ALPHA (10) - histoire érotique

S.W.A.T.X : Opération ALPHA



CHAPITRE 10



- Il m'a violé. Vous entendez, il m'a violé!

Miss Lindow croisa ses longues jambes fuselées, tirant au passage sur sa mini-jupe en cuir.

- Combien de temps nous connaissons-nous, monsieur Street?

L'Officier fronça les sourcils avant de fermer les yeux, non sans avoir jeté un dernier regard sur l'anatomie de la jeune femme.

- Je dirais, depuis trois mois...

- Quatre-vingt douze jours et cinq heures, très précisément.

Miss Lindow s'était délibérément placée face à son jeune patient. Elle occupait un vieux fauteuil de Manille, cadeau de son premier mari et s'efforçait de capter l'attention du jeune-homme du mieux qu'elle pouvait.

Elle était en mission. Il lui fallait des résultats si son cabinet de psychanalyse ne voulait pas se retrouver black-listé par le Département de la Défense.

- Pourquoi cette question, Professeur?

- Pour signifier le fait qu'il vous aura fallu attendre quinze séances avant de consentir à évoquer ce pour quoi vous êtes ici.

Il se racla la gorge avant de répondre.

- C'est difficile pour moi, vous savez. Se faire violenter par l'un de ses collègues, qui plus est, votre supérieur hiérarchique, ça n'est pas facile à avouer. Surtout que...

- Oui...?!

Comme pour l'encourager à poursuivre, elle releva un peu plus sa jupe. Nul doute que son patient, allongé en face d'elle, devait avoir une vue plongeante sur son sexe épilé de la veille. Sa fine culotte en dentelle ne cachait pas grand chose de ce côté là.

Il avala bruyamment sa salive avant de détourner le regard.

Miss Lindow parut déçue. Tous ses efforts pour l'aguicher tournaient courts... Elle avait convenu avec le Commandant Robert Hicks de le tester afin de savoir ce qu'il restait des son orientation sexuelle. Allait-il revenir à la norme hétérosexuelle qui était la sienne avant les événements ou, au contraire, les dégâts post traumatiques liés à son agression laisseraient-ils des séquelles irréversibles?

Les rapports d'analyses psychiatriques concernant les Sergents Harreslson et Kay s'étaient révélés décevants. L'un comme l'autre avaient été déclarés inaptes à la poursuite des interventions de sécurité au sein du S.W.A.T.

On misait beaucoup sur le jeune Officier James Street pour démêler cette affaire qui embarrassait tout le monde. En premier lieu, la sphère politique et le nouveau Gouverneur démocrate de Californie.

En effet, les deux millions de $ n'avaient toujours pas été retrouvés et certains, dans l'armée comme dans l'Administration, commençaient à douter de la sincérité des trois agents fédéraux.

- Je... Je ne sais pas si je dois tout raconter, finit par lâcher le jeune Cadet.

- C'est précisément la raison de votre présence ici, Jim. Je n'ai aucun lien avec l'armée, vous le savez. Aillez confiance .

Puis, après une courte pose.

- En outre, n'oubliez pas que c'est vous même qui avez sollicité auprès de votre hiérarchie la possibilité de suivre une thérapie privée.

Street soupira tout en se tassant au fond du divan. Il se souvenait parfaitement de sa requête. OK pour un suivi psy, mais en dehors de tout protocole militaire. Il désirait que cela s'opère dans un cadre privé. Quel n'avait pas été son étonnement lorsque le Commandant Hicks avait accédé à sa requête.

Il avait même poussé l'audace jusqu'à exiger une femme plutôt qu'un homme, arguant que ce qu'il avait à dire serait plus facilement audible auprès d'une oreille féminine. Il craignait surtout de devoir raconter son viol et tous les détails terrifiants qu'il avait eu à subir.

Il s'en voulait personnellement mais aussi à la terre entière. Sans compter ce salaud d'Harrelson...

Il agrippa l'accoudoir. Ce geste ne passa pas inaperçu. Miss Lindow nota que la mâchoire du jeune homme se crispait à mesure qu'il faisait un effort pour articuler. Mince, il n'allait pas encore se rétracter. Les trois dernières séances avaient été les plus prometteuses. À chaque fois, Street avait donné l'impression de s'ouvrir encore un peu plus. Tout comme une digue qui se fissurait avant de finir par céder...

Mais au final, un détail infime avait annihilé tout le travail de fond entrepris en amont.

Cette fois, il était question du Sergent Daniel Harrelson. Il importait de faire diversion si Miss Lindow ne voulait pas voir James Street se refermer comme une huître.

- Concentrez-vous sur vos ravisseurs. Vous dites qu'ils n'ont pas été tendres avec vous.

- Je... C'est exact. Ils m'ont forcé à...

Encore ce blocage, pensa Miss Lindow.

- Vous avez été contraint à faire des choses auxquelles vous n'étiez pas préparé, c'est cela?

- Affirmatif.

- Et de quel ordre?

James Street se mit à trembler.

- Je... Enfin, je dirais que c'était purement d'ordre...

- Sexuel?

- Heu... Oui.

Enfin, un progrès significatif. Pour la première fois, le jeune Officier consentait à évoquer les sévices dont il avait été victime. Apparemment, ce gang avait passé ses nerfs sur les trois agents en mission, puisque les Sergents Kay et Harrelson s'étaient plaints eux aussi de mauvais traitements subits.

- C'était des objets en caoutchouc, en fait. Des...

Miss Lindow jugea plus prudent de changer de sujet.

- Décrivez-moi leur chef.

James Street fit un effort sur lui-même afin de se souvenir.

- Vous savez, finit-il par lâcher, je n'avais pas toute ma raison, un peu comme mes collègues. Je crois qu'on nous avait drogué.

- Pourtant, vous avez vu celui qui dirigeait les opérations.

- En effet. Si je me souviens bien, c'était un afro-américain. La cinquantaine passé, je dirais et dans la pénombre, il paraissait immense.

- Il vous a forcé?

- Lui, non. Par contre, Harrelson...

- Votre supérieur ne vous a pas aidé?

Street explosa littéralement.

- L'ordure, le salaud, il a profité de la situation, oui! il m'a violé. Je vous l'ai dit, IL M'A VIOLÉ. (puis, après une courte pause)... Devant tout le monde.

Des spasmes parcoururent le corps de la jeune recrue et des larmes lui montèrent aux yeux. Il se recroquevilla en boule dans le divan et se mit à divaguer à haute voix.

Miss Lindow sut que la séance n'irait pas plus loin.


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RAPPORT DU PROFESSEUR Miss Sarah LINDOW à l'intention du COMMANDANT Robert HICKS.

« Monsieur le Commandant, veuillez prendre connaissance des trois dernières séances de psychothérapie menées sur le sujet James Street, Officier militaire au seins du S.W.A.T.

Après vingt-huit séances, à raison de deux par semaine, le sujet a enfin réussi à surmonter son traumatisme pour se confier sur le déroulé de sa détention.

Vous trouverez tous les enregistrements effectués au cours de chacune de ces séances. Mais seules les trois dernières présentent un réel intérêt dans le cadre de votre enquête.

Veuillez agréer, Mon Commandant, mes sincères...»

Robert Hicks, plia soigneusement la lettre puis porta son regard sur les vingt-huit cassettes numérotées par ordre croissant.

Il enclencha l'ante pénultième dans le lecteur. Il reconnut presque aussitôt la voix fluette de son jeune Cadet.

« … Oui, ils m'ont introduit des godes jusqu'à ce que j'avoue. Il m'a bien fallu dénoncer le Sergent Daniel Harrelson sinon je ne sais pas ce qu'ils m'auraient fait subir. Ces putains de négros étaient prêt à tout pour récupérer les 2 millions de $.

… J'ai craqué, je l'avoue. J'ai dit que seul Harrelson détenait les huit codes d'accès au coffre. Et puis merde, c'était l'entière vérité.

Petit temps de pause avant de poursuivre.

… En plus, je suis persuadé qu'ils m'avaient drogué et je n'avais plus toutes mes facultés mentales pour résister...

Hicks entendit quelques sanglots, il se douta que son rookie (débutant, dans la police) était en train de craquer. Il s'attendait à ce que Miss Lindow mette fin à la séance. Il n'en fut rien, elle l'incita au contraire à poursuivre.

… Ils m'ont traîné jusqu'à Harrelson. Je me souviens qu'il était nu, comme moi, mais lui était allongé sur le dos contre une grande table en fer. Il avait les jambes et les bras écartés si bien qu'il ne pouvait bouger à causes des crochets autour de ses membres.

… Après, j'ai dû faire des choses...

Nouveaux gémissements. Street était poussé dans ses derniers retranchements et revivait la scène comme un cauchemar. Il était encouragé à poursuivre par la douce voix de la psychanalyste.

… J'ai été forcé de le sucer. Mais je n'étais pas moi, à ce moment là, jamais je n'aurais... JAMAIS !!!

Miss Lindow posa une question des plus délicates.

… Oui, il bandait, ce salaud. Il prenait du plaisir à m'humilier. Je me demande maintenant s'il n'était pas de mèche avec eux. Il poussait son bassin loin devant pour que j'avale un peu plus de son...

La voix sur la bande devint plus puissante. Plus menaçante, aussi.

… CE FILS DE PUTE, IL VA PAYER ! JE VAIS ME LE FAIRE...

La cassette 26 prenait fin sur ces menaces à peine voilées.

(à suivre...)