Soir d'écriture
Récit érotique écrit par Misa [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 11-02-2014 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Soir d'écriture
Ce n’est pas tous les jours ; ce soir j’ai envie d’écrire, sans but précis, sans véritable idée. Une histoire ? Oui, mais quoi ? Puiser dans des souvenirs ? Mes carnets, ceux où très souvent je note ce que je vois comme d’autres prennent des photos ?
Une histoire, une bonne …
Qu’est-ce qui fait une bonne histoire ? Une de ces histoires qu’il vous plaît de lire ici, pour vous détendre, vous amuser, vous émoustiller, une histoire que vous commencerez et que vous aurez envie de lire jusqu’au bout …
Il faut de bons personnages comme il y en a dans toutes les histoires, qui se rencontrent, qui vivent un bout de vie sous vos yeux, leur vie à eux, belle, peut-être poétique (à ce qu’il paraît que c’est mieux), une vie qu’on regarde par le trou de la serrure, pour voir ce qu’on ne voit pas d’habitude parce que les rideaux sont tirés et les portes fermées.
Il faut qu’ils soient beaux, c’est mieux.
Vous avez remarqué comme tous les gens des histoires que vous lisez ici sont beaux ? A tel point qu’ils se ressemblent tous un peu.
C’est souvent une fille et un garçon, parfois deux filles, d’autres fois deux garçons. Et même, de temps en temps, ils sont plus nombreux. Si, si ! Trois, quatre … et ils font de ces choses ! Ouh la la ! De ces choses !
Les filles ? Elles sont belles, toujours. On dit leurs yeux, leurs cheveux ; et leur nom ; c’est important le nom ; un nom de tous les jours ou un nom exotique, ça dépend. Et puis on dit leurs seins, plus souvent gros que petits ; fiers, souvent ils sont fiers, de seins qui se tiennent, des seins tout chauds avec un téton qui se dresse à la première caresse. Elle a froid ? Mais non ! Elle est comme ça ! Des tétons réactifs, qu’on devine, à la tâche plus foncée quand ils pointent sous le t-shirt ou le chemisier qu’ils déforment gentiment. C’est qu’elles sont chaudes les filles d’ici !
Elles ont de jolies jambes, galbées, qu’on devine douces, qu’on a envie de caresser, en montant du mollet au genou, gainées de bas (c’est bien les bas. Il faut éviter les collants. C’est pas aussi sexy). Elles ont des bas, parce quand elles bougent, qu’elles s’assoient, ou qu’un vent coquin se glisse sous une robe légère, on devine, on vous montre, là où le bas s’arrête et que se dévoile la peau, douce (toujours douce la peau : pas une fille qui aurait pas prévu d’être là pour vous, qui aurait pas eu le temps, dont les poils auraient repoussés, un peu piquant, surtout pas ! manquerait plus que cà …). Et là, juste au-dessus du bas, l’éclair de blancheur de la cuisse nue dans l’ombre d’une jupe où bientôt c’est certain se glissera une main.
On dit les fesses aussi, qui bougent si bien sous le tissu léger, qu’on devine fermes sous la taille fine, et on a hâte que la jupe s’envole pour le régal des yeux, voir ce petit pli charmant en haut de la cuisse où les fesses s’épanouissent, enveloppées d’une jolie culotte, un peu coquine, qui a bougé, c’est touchant, si naturel. Avant qu’elle ne l’enlève elle se tournera. Ah ! Voilà ! Oh, comme elle est moulée dans sa jolie culotte ! Indécent ? Oui, un peu … le sexe deviné en transparence et tout de suite on sait : on sait si la fille s’épile, totalement ou a gardé un ticket juste au-dessus, ou si elle garde sa toison intacte . Et … mais oui ! Cette petite tâche d’humidité ! Elle est excitée, elle a déjà mouillé sa petite culotte ! Si seulement on pouvait s’approcher, sentir son parfum, les quelques gouttes qu’elle a posé du bout d’un doigt sur sa peau en se préparant, et son parfum de fille, cette douceur d’épice sucrée des filles avant l’amour ( dans les histoires on choisit le jour, le moment : elle a pas ses règles, elle est de bonne humeur, elle est prête. Toujours.).
Lui ? On en parle un peu moins, on en vient vite à l’essentiel, je vous dirai.
Lui il est grand. On le remarque, on le voit. Tout de suite on sait que c’est lui. A ses yeux, son regard profond et chaud, son sourire esquissé, c’est lui, forcément, et ses mains fortes qui feront frissonner d’un contact. Il est svelte, élancé, et un cul ! Je vous dis pas ! (important les fesses des hommes ! pas de ces fesses tristes et plates, non, bien fermes).
Souvent, lui, il est costaud (pas de petit ventre rond, que non pas, ça ferait quotidien, on rêverait pas). Il a des pectoraux rebondis, on le dit, on les voit, et dessous les tablettes de chocolat des abdos. Un mec, un vrai, qu’on devine sportif, qui s’essoufflera pas, gardera calme et maîtrise. Et la promesse … on espérait, c’est vrai, mais on est comblés ! Dès qu’il tombe le pantalon, on voit le joli paquet. Et c’était pas qu’une promesse, un espoir, non non, c’est du vrai, du solide, un qui pliera pas, qui se dressera fier et ardent. On regarde ? Bien sûr ! Et on n’est pas déçus, le monsieur bande déjà et ça valait le détour, une verge bien raide et un gland turgescent, gonflé de désir. Un engin pareil, toutes les filles en rêvent ! Epais et bien raide, long comme il faut, un qu’on a envie de prendre dans sa bouche, en noyant son nez dans la toison sur le ventre, dont on boira avec tant de plaisir les giclées brûlantes (les filles refusent jamais, dans les histoires, toutes elles aiment ça pomper un mec, jusqu’au bout, sans flancher, des gourmandes).
Il n’y a plus qu’à regarder par le trou de la serrure, Elle est belle, excitée, dans les bras d’un beau mâle. Elle mouille d’attente et lui bande ferme. Elle va jouir comme jamais avant, longtemps, plusieurs fois (elles ont du pot les filles des histoires, ça leur vient à chaque fois), et lui aussi, parce que c’est pas n’importe qui, il repart au quart de tour, le monsieur (eh non ! Dans les histoires le monsieur il s’endort pas après, il remet ça aussitôt).
On sait, on sait dès le début ! Ils sont si beaux ! L’histoire peut commencer.
Des filles et des garçons comme en voit sur les magazines de mode plus souvent que dans la rue, qui font rêver. C’est ça le truc. Le rêve. Faire rêver, sortir du quotidien.
Pas de galères dans les histoires. Pas de seins qui tombent et pas de repas allégés, pas la peine, elles sont minces, ni cellulite ni culotte de cheval ; des canons ; des comme les mecs en veulent.
Pas de ventre pour les messieurs. Jeunes ou moins jeunes, ils assurent. Les éjaculateurs précoces ? Les peine-à-jouir ? Pas de ça chez nous ! Pas de petite bite non plus, non mais ! Des mecs bien gaulés, sévèrement burnés comme disaient les Guignols, des hommes des vrais qui amènent les filles au septième ciel toute la soirée, des hommes comme les filles en veulent.
J’étais installée devant mon clavier, les personnages étaient là, il n’y avait plus qu’à me laisser aller, de quelques souvenirs, de quelques rêves, vous faire partager.
Mais ça ne suffit pas : il faut le décor, la situation. On peut quand même pas les poser sur un lit tout de suite, si ?
Je cherchais l’inspiration, la première phrase, et en même temps je feuilletais les magazines gratuits que j’avais sortis de ma boîte aux lettres en rentrant et posés sur un coin de mon bureau.
Il y avait de trucs de bricolage, un camion qui s’arrêterait le jeudi suivant sur la place du village, le journal de la commune, les promos du supermarché voisin, et …
J’ai feuilleté, j’ai rêvé un peu, j’ai écrit …
« « … Taille 48 – 100F
Elle n’a pas de nom. Elle n’a pas de passé.
Elle n’a de présent que le regard que je pose sur elle et n’a de futur que le temps pour moi de vous parler d’elle.
Je l’ai vue ce soir pour la première fois et toute la soirée très souvent je l’ai cherchée des yeux.
Son regard et ses lèvres, j’y reviens sans cesse.
Que je vous dise, si je peux, pourquoi mes yeux se noient.
Des yeux sombres légèrement soulignés de gris, des lèvres entrouvertes peintes d’un rose orangé, qu’on sait douces et souples, que j’imagine effleurer du pouce, la paume de ma main sur sa joue, en goûter le sucré, y chercher son souffle en jouant d’un doigt sur une mèche de ses cheveux aux teintes d’or et de brun de l’automne.
Par l’ouverture de son blouson de cuir fauve au col relevé sous les ondulations indisciplinées qui couvrent les épaules, une blouse en dentelle blanche s’arrondit en relief gaufrés sur la naissance des seins et s’évase sur ses hanches rondes gainées d’un corsaire noir qui moule et expose des formes généreuses.
Quelques minutes quelques heures, la soirée passait et toujours ce visage doux, sa peau claire, ne quittaient pas mes pensées, je voulais la retrouver.
Elle s’était changée, toute en volupté affichée, revendiquée, pour une robe en maille grise imprimée de noir à l’encolure en vé profond serrée de pinces sous les seins pour épouser sa poitrine ronde, devinée sous son blouson, qui maintenant s’affichait d’opulence. Large et flottante jusqu’à ses genoux, la robe cachait pour mieux laisser deviner les hanches larges et la douce courbe du ventre.
Qu’elle était belle ! La femme en elle s’affirmait dans ce qu’elle a de plus doux, de plus chaud, en attente de bras autour de sa taille.
J’ai dû quitter des yeux cette fille superbe mais sa silhouette était là en surimpression toute la soirée, je rêvais, ses lèvres à goûter et mes mains à ses seins, mes bras serrés sur sa taille et mes mains sur ses hanches, son corps que je savais chaud, que je voulais alangui contre moi.
Elle n’a pas de nom. Elle était là ce soir. Elle sera là demain.
J’attendrai demain, j’attendrai d’avoir rêvé la douceur de sa peau et de ses baisers, d’avoir dans la nuit plongé mes doigts dans ses cheveux, et dans le noir de la nuit j’embrasserai ses seins et caresserai son ventre rond, je la veux sur moi, je veux sa peau sur ma peau et ma bouche à son ventre et réchauffer mes mains à ses seins.
Je la rêverai cette nuit et la nuit sera aussi belle que ses yeux sombres soulignés de gris.
Demain, demain je serai indiscrète, demain en pleine lumière je saurai ses dessous, ses soutien-gorge en dentelle et ses culottes qui cette nuit juste avant, avant que je les fasse glisser doucement sur ses jambes, étaient hautes sur sa taille et ses hanches et creusées sous son ventre jusqu’au triangle bombé que fermaient ses cuisses si douces aux baisers que j’aurai rêvés.
Demain je tournerai les pages du catalogue trouvé ce soir dans ma boîte aux lettres et je serai indiscrète à voir ses dessous, taille 48, 100F.
Elle n’a pas de nom. Elle n’a pas de passé. Elle n’a de présent que le temps de mes rêves. » »
… j’avais rêvé en feuilletant le catalogue, et j’avais écrit ces lignes, bien loin des personnages dont je voulais vous raconter l’histoire.
Cette fille était si loin des standards convenus ! Non, ça ne plairait pas ! Il n’y a pas de filles rondes dans les histoires …
Mais pourquoi ? Elles sont si belles de promesses de chaleur, de douceur, et de fougue à leurs yeux qui pétillent ?
Pourquoi faut-il toujours de filles minces et élancées qui se nourrissent en chipotant d’une feuille de salade ?
Elle fait pas envie ma fille « 48 – 100F » ?
Hors standard, ça n’irait pas, ces filles là ne sont pas dans nos histoires. Et pourtant ! Comme elles sont belles !
Enfin, tant pis … il fallait en revenir à mes personnages, trouver un intrigue, une situation, piocher dans ma mémoire, un souvenir, ou peut-être quelque chose que m’aurait raconté une copine ? Faire rêver, donner dans mes mots ce que la vie n’offre pas toujours …
Reprenons. Une fille et un garçon, du soleil, des vacances … ce type bien monté qui bande comme un cerf et remet le couvert à la demande, normal, puisque la fille rien qu’à le voir est déjà toute mouillée et n’a qu’une envie, qu’il lui arrache sa culotte, et même, s’il tarde un peu, elle l’arrachera elle-même, parce qu’elle n’en peut plus, tellement excitée qu’elle n’est pas seulement mouillée : elle coule ! elle s’inonde ! vite il faut qu’il la baise, elle qui veut prendre dans sa bouche cette bite si raide ! (dans les histoires, pas de souci de lubrification, pas de vaseline dans le tiroir de la table de nuit pour aider, elles ont du pot, les filles des histoires).
Une capote ? Mais non ! Tout de suite ! Pas le temps ! Et puis un type aussi beau et une fille si belle, voyons, pas eux ! Et puis c’est compliqué : faudrait s’arrêter, fouiller dans son sac … zut ! elle en a plus ! courir vers une pharmacie ? en trouver une à sa taille, pas facile, c’est qu’il est membré le monsieur ! Alors pas de caoutchouc …
C’est la vie ? C’est pas la vie, non, c’est pour l’histoire, c’est pour rêver …
Si la fille disait « Non ! pas de capote, je remets ma culotte ! », elle serait où l’histoire ?
Il faudrait expliquer, ou pourrir l’histoire en cassant les images ! Dire que finalement le type était moche, qu’il avait une haleine de coyote, un petit mec de rien du tout …
Ou alors dire qu’elle le connaissait déjà ? qu’il baisait comme un lapin, un éjaculateur précoce avec un petit sexe un peu tordu au bout …
Oh oui ! Autre solution : il avait eu une panne, n’avait pas pu bander ? Mais pourquoi ? Il l’avait draguée dans un bar et il était bourré ?
Ou bien qu’il bandait pas parce que la fille était moche, des fesses molles et des seins avachis …
Une histoire qui part mal, reconnaissez ! elle mouillerait pas et lui banderait pas : la tuile ! De quoi décevoir les lecteurs qui voulaient rêver !
Je les entends d’ici : « Quoi ? Mais c’est quoi cette arnaque ? Ils vont pas baiser ? Elle va pas crier de plaisir ? Il va pas glisser son sexe entre ses fesses pour la faire jouir ? ».
(toujours elles aiment, dans les histoires ! si, si ; vous aviez pas remarqué ?).
Non, il fallait que je me reprenne ! Que je trouve l’idée qui ferait une belle histoire.
J’ai abandonné mon clavier pour me préparer un thé, ranger quelques papiers, feuilleter le magazine télé que j’avais acheté en rentrant du travail au café-PMU-librairie du village.
Quand j’étais arrivée pour acheter mon journal, il y avait ce type accoudé au comptoir devant une bière, un habitué, la taille de son vieux pantalon de jogging tâché roulée sous son ventre à bière, et il y avait une dame seule, pas très classe, attablée seule à une table devant un verre …
« « Tranche de vie.
Max a quarante ans demain. Pas de fête. La maison est vide et l’évier est plein. Y aura pas de gâteau et pas de Champagne. Il pourra pas la peloter et profiter d’un trop plein d’alcool pour lui fourrer sa bite au fond de la gorge avant de la baiser à quatre pattes sur la moquette du salon.
Un repas chaud en rentrant, des slips et des chaussettes propres dans son tiroir, un cul accueillant le samedi dans son lit, le minimum vital quand on a quarante ans, non ? Pourquoi elle s’est barrée, cette conne ? Un micro ondes, une machine à laver, trois semaines à Palavas, il lui fallait quoi de plus ?
Sonia a quarante ans demain. Pas de fête. La maison est vide et son lit est froid. Y aura pas de gâteau et pas de Champagne. Elle pourra pas se mettre la tête à l’envers pour qu’il croie que c’est l’alcool qui lui fait ouvrir les cuisses pour une baise missionnaire sur la moquette du salon.
La lunette des chiottes relevée, un bouquet de fleurs de temps en temps, une bite bien raide le samedi dans le lit, le minimum vital quand on a quarante ans, non ? Pourquoi il s’est barré, ce con ? Une pipe, une pizza et des bières les soirs de match, son rire quand il rotait, il lui fallait quoi de plus ?
Max buvait une bière au comptoir en guettant l’arrivée du tiercé dans son survêtement fatigué.
Sonia buvait un kir en grattant ses grilles de morpions sa jupe trop moulante remontée sur les cuisses.
Il matait les cuisses et pensait « je me la ferais bien, elle a l’air bonne » en se grattant les couilles.
Elle matait la main qui tripotait le matos et pensait « une petite levrette, je dirais pas non ».
Le lendemain, anniversaire sans gâteau, sans Champagne, Max et Sonia ont regardé Drucker à la télé. Tous seuls sur leurs canapés.
On se demande bien pourquoi … la vie est injuste ! » »
… ah bravo ! ça c’est de la poésie ! ça va faire rêver, c’est sûr ! ça va pas, ça va pas du tout. Qu’est-ce qu’il me prend de raconter des trucs pareils ?
C’est pas du tout ce que veulent les lecteurs !
Décidément je n’arrivais à rien de bon et je n’avais toujours pas la première phrase de l’histoire, pas de scénario.
J’avais une jolie fille qui ne demandait qu’à enlever sa culotte, qui piaffait d’attente, un beau mec au garde-à-vous, et rien à en dire ? Allez, allez, une idée …
J’ai sorti mon carnet de notes … m’inspirer d’un récent voyage ? J’ai feuilleté mes notes, la soirée avançait et je n’avais rien écrit, que mes rêves sur les filles rondes, et ce truc idiot des buveurs au café du village.
Dans mon carnet de vacances en Crète il y avait bien cette fille, plutôt bien fichue qui tortillait des fesses au bord de la piscine dans son maillot remonté très haut sur les hanches (c’est la mode, paraît-il, qu’il soit fait pour ça ou pas, faut étirer le maillot bien haut au-dessus de la taille. Au premier pas qu’on fait il se glisse dans la raie des fesses, c’est normal, c’est le but, et devant, moulant, hyper moulant) ; elle se pavanait, multipliait les allers-retours, se trempait de temps en temps, pas pour nager, juste se mouiller, descendant par l’échelle et remontant aussitôt, et son maillot, c’était le but là encore devenait quasiment transparent quand il était mouillé ; personne n’ignorait qu’elle n’avait gardé qu’une mince ligne de poils pubiens au-dessus de lèvres fines parfaitement dessinées.
Ce pourrait être elle la fille de mon histoire ! Mais pour le garçon, j’ai un doute. Parce que cette fille était russe et que les garçons qui la rejoignaient en fin d’après-midi étaient russes aussi : ils riaient trop fort, parlaient trop fort, n’avaient pas l’air sympathiques. Ils faisaient fuir tous les baigneurs quand ils arrivaient pour improviser une partie de water-polo, faisaient de gros bouillons en criant très fort pendant que la belle tortillait des fesses au bord du bassin, glissait parfois deux doigts sous le maillot dans son dos et s’attardait à l’étirer toujours plus haut. Ils étaient plusieurs à venir la prendre par les épaules, à lui claquer les fesses avant de plonger à nouveau, et toujours elle riait …
Mais voilà ! Je le tiens mon scénario ! Les deux grands, un tout sec et l’autre plus costaud, le petit tout maigre qui avait une moustache et la belle qui s’exhibait ! Il ne me restait plus qu’à les suivre, coller mon oreille à la porte de leur chambre et vous raconter (j’allais écrire regarder par le trou de la serrure, mais c’est pas crédible, depuis que partout les clés ont été remplacées par des cartes magnétiques. Et puis vous m’imaginez pliée en deux dans un couloir d’hôtel en train de mater par un trou de serrure ? Non …ça se fait pas !).
Alors … retour de piscine, douche ou pas, la fille et les trois garçons qui l’auraient suivie dans sa chambre … on pourrait en faire des choses avec un scénario comme celui-là ! Russes ou pas, ça doit bien se passer pareil, non ? Bon pour les mots doux qu’ils échangeraient, c’est plus compliqué, pas grave, je ne parle pas russe et vous non plus sans doute, je m’en tiendrai au langage du corps, international, celui-là.
Pour pouvoir raconter, disons que je les ai suivis… je colle mon oreille à la porte de leur chambre … rien qu’au bruit, on peut deviner …
Le premier à entreprendre la fille, c’est le grand costaud, celui qui criait encore plus fort que les autres. Lui, donne pas dans la fioriture. Les préliminaires, il zappe !
Il la repousse pour qu’elle s’asseye sur le lit et se tient devant elle entre ses jambes (j’entends craquer les ressorts, une voix de fille un peu étonnée). C’est elle ou c’est lui, je sais pas qui a baissé le maillot du grand type, mais il est à poil (rire de fille et un « ooooh ! (c’est pareil en russe)), son sexe en face du visage de la belle …
Euh … c’est qu’il est grand, ce russe, elle beaucoup moins et les lits sont bas, va falloir qu’elle lève drôlement la tête, ou qu’elle le plie vers elle …
… mais ça leur fait mal, non ? quand on plie à l’horizontale, voire plus, leur sexe dressé ? Faudrait que je demande à un monsieur, pour être crédible dans mon histoire : « dis, Monsieur, imaginons que tu bandes ferme, imagine, si je prends ta verge dans la main et que je la bascule vers ma bouche à l’horizontale, voire plus … tu visualises, ça va ? … alors : est-ce que ça marche ou est-ce que ça te fait mal ? ». (c’est que vous imaginez pas le boulot que c’est d’écrire une histoire, la documentation, tout ça !) (et puis ces questions là, c’est compliqué, on peut pas les poser à n’importe qui, n’importe où) (des fois, faut même des travaux pratiques pour bien voir les choses).
Et c’est important de savoir, parce que si c’est douloureux, à tous les coups, mon russe, il lui met une grosse claque à la fille, et mon histoire tourne court … faut que je me renseigne !
Bon, disons qu’il la repousse, l’allonge sur le lit et il s’avance, ses genoux autour de la taille de la fille et se penche, à cheval au-dessus d’elle, lui fourre sa verge dans la bouche (j’ai entendu « ssgglurp » à travers la porte, ça peut être que ça !)…
Euh … j’avoue, c’est bête, j’ai pas bien regardé les mecs autour de la piscine … je sais qu’il est balaise mais j’ai pas fait attention à ce qu’il cachait dans son slip de bain. Aucune idée. C’est pas parce qu’il est grand et costaud … ça veut rien dire ! s’il faut, il en a une petite !
Enfin on s’en fout, on le voit que de dos, on est derrière lui (c’est les deux autres gars qui le voient de dos, moi derrière la porte, je vois rien). Il est à quatre pattes sur le lit, penché sur la fille et lui baise la bouche. Son cul à lui qui monte et descend, et on entend le bruit humide de la succion des lèvres …
Eh ! eh ! … vous avez remarqué ? les fesses levées du grand russe … et si un des deux autres en profitait ? ça serait pas chouette ?
Bon, les russes, avec ce qu’on entend à la télé, ils ont pas l’air de beaucoup apprécier les homos … (mais comme Poutine lit pas mes histoires, je peux dénoncer !) mais ils sont dans une chambre, loin de chez eux, personne les voit … si ! nous ! mais ils le savent pas ! alors ils se laissent aller …
C’est le petit moustachu qui s’approche (il s’est branlé avant, en regardant la fille ou les fesses de son copain, peu importe) …
Lui non plus, j’ai rien noté dans mon carnet, je sais pas s’il avait un gros paquet ou pas. Il faut que je change ça, que je sois plus précise dans mes notes une prochaine fois. Dans mon carnet j’ai surtout des filles … allez savoir pourquoi …
Supposons qu’il en a une peu courbée, bien veinée, et comme il s’est branlé avant (si ! j’ai reconnu le bruit depuis derrière la porte !) il a déjà les couilles crispées et le gland gonflé.
Il prévient ? Il prépare le terrain d’un doigt mouillé de salive ? Même pas ! C’est vicieux, des fois, les petits russes moustachus ! Il y va direct, à sec ! d’un coup ! en se cramponnant aux hanches du grand gars qui du coup s’enfonce à fond dans la bouche de la fille. Elle râle même pas, tout va bien, finalement, le grand en avait une petite.
On n’entend que le « HAN ! » du petit moustachu et le « Da, da, Youri … » du grand (si j’ai entendu ! n’oubliez pas, j’ai toujours l’oreille collée à la porte).
Et le troisième, il fait quoi ? Il me faut une idée pour le troisième … vous voyez pas qu’il s’ennuie ? se sente de trop ? qu’il ouvre la porte du couloir et me trouve là, à les espionner collée à la porte de leur chambre ?
Comment je lui explique, moi à ce grand russe tout sec que je suis là juste pour raconter une histoire, que je suis pas dans l’histoire, hein ?
On s’y prend comment ? On dit quoi ? Vous voyez un peu les risques qu’on prend, nous les auteurs, pour vous faire des histoires?
J’ai pas du tout envie qu’il me prenne par le bras et me traîne dans la chambre, m’allonge sur le lit à côté de la fille !
Je suis pas contre les démonstrations et les TP, mais quand même ! Je le connais pas, moi, ce russe !
Je sais même pas à quoi il ressemble ! J’ai rien noté dans mon carnet, juste qu’il était grand et maigre !
Ça va pas du tout ! Elle est nulle cette histoire de russes.
Je suis désolée, mais je refuse de me sacrifier pour une histoire à vous raconter !
Non mais !
Misa – 01/2014
Une histoire, une bonne …
Qu’est-ce qui fait une bonne histoire ? Une de ces histoires qu’il vous plaît de lire ici, pour vous détendre, vous amuser, vous émoustiller, une histoire que vous commencerez et que vous aurez envie de lire jusqu’au bout …
Il faut de bons personnages comme il y en a dans toutes les histoires, qui se rencontrent, qui vivent un bout de vie sous vos yeux, leur vie à eux, belle, peut-être poétique (à ce qu’il paraît que c’est mieux), une vie qu’on regarde par le trou de la serrure, pour voir ce qu’on ne voit pas d’habitude parce que les rideaux sont tirés et les portes fermées.
Il faut qu’ils soient beaux, c’est mieux.
Vous avez remarqué comme tous les gens des histoires que vous lisez ici sont beaux ? A tel point qu’ils se ressemblent tous un peu.
C’est souvent une fille et un garçon, parfois deux filles, d’autres fois deux garçons. Et même, de temps en temps, ils sont plus nombreux. Si, si ! Trois, quatre … et ils font de ces choses ! Ouh la la ! De ces choses !
Les filles ? Elles sont belles, toujours. On dit leurs yeux, leurs cheveux ; et leur nom ; c’est important le nom ; un nom de tous les jours ou un nom exotique, ça dépend. Et puis on dit leurs seins, plus souvent gros que petits ; fiers, souvent ils sont fiers, de seins qui se tiennent, des seins tout chauds avec un téton qui se dresse à la première caresse. Elle a froid ? Mais non ! Elle est comme ça ! Des tétons réactifs, qu’on devine, à la tâche plus foncée quand ils pointent sous le t-shirt ou le chemisier qu’ils déforment gentiment. C’est qu’elles sont chaudes les filles d’ici !
Elles ont de jolies jambes, galbées, qu’on devine douces, qu’on a envie de caresser, en montant du mollet au genou, gainées de bas (c’est bien les bas. Il faut éviter les collants. C’est pas aussi sexy). Elles ont des bas, parce quand elles bougent, qu’elles s’assoient, ou qu’un vent coquin se glisse sous une robe légère, on devine, on vous montre, là où le bas s’arrête et que se dévoile la peau, douce (toujours douce la peau : pas une fille qui aurait pas prévu d’être là pour vous, qui aurait pas eu le temps, dont les poils auraient repoussés, un peu piquant, surtout pas ! manquerait plus que cà …). Et là, juste au-dessus du bas, l’éclair de blancheur de la cuisse nue dans l’ombre d’une jupe où bientôt c’est certain se glissera une main.
On dit les fesses aussi, qui bougent si bien sous le tissu léger, qu’on devine fermes sous la taille fine, et on a hâte que la jupe s’envole pour le régal des yeux, voir ce petit pli charmant en haut de la cuisse où les fesses s’épanouissent, enveloppées d’une jolie culotte, un peu coquine, qui a bougé, c’est touchant, si naturel. Avant qu’elle ne l’enlève elle se tournera. Ah ! Voilà ! Oh, comme elle est moulée dans sa jolie culotte ! Indécent ? Oui, un peu … le sexe deviné en transparence et tout de suite on sait : on sait si la fille s’épile, totalement ou a gardé un ticket juste au-dessus, ou si elle garde sa toison intacte . Et … mais oui ! Cette petite tâche d’humidité ! Elle est excitée, elle a déjà mouillé sa petite culotte ! Si seulement on pouvait s’approcher, sentir son parfum, les quelques gouttes qu’elle a posé du bout d’un doigt sur sa peau en se préparant, et son parfum de fille, cette douceur d’épice sucrée des filles avant l’amour ( dans les histoires on choisit le jour, le moment : elle a pas ses règles, elle est de bonne humeur, elle est prête. Toujours.).
Lui ? On en parle un peu moins, on en vient vite à l’essentiel, je vous dirai.
Lui il est grand. On le remarque, on le voit. Tout de suite on sait que c’est lui. A ses yeux, son regard profond et chaud, son sourire esquissé, c’est lui, forcément, et ses mains fortes qui feront frissonner d’un contact. Il est svelte, élancé, et un cul ! Je vous dis pas ! (important les fesses des hommes ! pas de ces fesses tristes et plates, non, bien fermes).
Souvent, lui, il est costaud (pas de petit ventre rond, que non pas, ça ferait quotidien, on rêverait pas). Il a des pectoraux rebondis, on le dit, on les voit, et dessous les tablettes de chocolat des abdos. Un mec, un vrai, qu’on devine sportif, qui s’essoufflera pas, gardera calme et maîtrise. Et la promesse … on espérait, c’est vrai, mais on est comblés ! Dès qu’il tombe le pantalon, on voit le joli paquet. Et c’était pas qu’une promesse, un espoir, non non, c’est du vrai, du solide, un qui pliera pas, qui se dressera fier et ardent. On regarde ? Bien sûr ! Et on n’est pas déçus, le monsieur bande déjà et ça valait le détour, une verge bien raide et un gland turgescent, gonflé de désir. Un engin pareil, toutes les filles en rêvent ! Epais et bien raide, long comme il faut, un qu’on a envie de prendre dans sa bouche, en noyant son nez dans la toison sur le ventre, dont on boira avec tant de plaisir les giclées brûlantes (les filles refusent jamais, dans les histoires, toutes elles aiment ça pomper un mec, jusqu’au bout, sans flancher, des gourmandes).
Il n’y a plus qu’à regarder par le trou de la serrure, Elle est belle, excitée, dans les bras d’un beau mâle. Elle mouille d’attente et lui bande ferme. Elle va jouir comme jamais avant, longtemps, plusieurs fois (elles ont du pot les filles des histoires, ça leur vient à chaque fois), et lui aussi, parce que c’est pas n’importe qui, il repart au quart de tour, le monsieur (eh non ! Dans les histoires le monsieur il s’endort pas après, il remet ça aussitôt).
On sait, on sait dès le début ! Ils sont si beaux ! L’histoire peut commencer.
Des filles et des garçons comme en voit sur les magazines de mode plus souvent que dans la rue, qui font rêver. C’est ça le truc. Le rêve. Faire rêver, sortir du quotidien.
Pas de galères dans les histoires. Pas de seins qui tombent et pas de repas allégés, pas la peine, elles sont minces, ni cellulite ni culotte de cheval ; des canons ; des comme les mecs en veulent.
Pas de ventre pour les messieurs. Jeunes ou moins jeunes, ils assurent. Les éjaculateurs précoces ? Les peine-à-jouir ? Pas de ça chez nous ! Pas de petite bite non plus, non mais ! Des mecs bien gaulés, sévèrement burnés comme disaient les Guignols, des hommes des vrais qui amènent les filles au septième ciel toute la soirée, des hommes comme les filles en veulent.
J’étais installée devant mon clavier, les personnages étaient là, il n’y avait plus qu’à me laisser aller, de quelques souvenirs, de quelques rêves, vous faire partager.
Mais ça ne suffit pas : il faut le décor, la situation. On peut quand même pas les poser sur un lit tout de suite, si ?
Je cherchais l’inspiration, la première phrase, et en même temps je feuilletais les magazines gratuits que j’avais sortis de ma boîte aux lettres en rentrant et posés sur un coin de mon bureau.
Il y avait de trucs de bricolage, un camion qui s’arrêterait le jeudi suivant sur la place du village, le journal de la commune, les promos du supermarché voisin, et …
J’ai feuilleté, j’ai rêvé un peu, j’ai écrit …
« « … Taille 48 – 100F
Elle n’a pas de nom. Elle n’a pas de passé.
Elle n’a de présent que le regard que je pose sur elle et n’a de futur que le temps pour moi de vous parler d’elle.
Je l’ai vue ce soir pour la première fois et toute la soirée très souvent je l’ai cherchée des yeux.
Son regard et ses lèvres, j’y reviens sans cesse.
Que je vous dise, si je peux, pourquoi mes yeux se noient.
Des yeux sombres légèrement soulignés de gris, des lèvres entrouvertes peintes d’un rose orangé, qu’on sait douces et souples, que j’imagine effleurer du pouce, la paume de ma main sur sa joue, en goûter le sucré, y chercher son souffle en jouant d’un doigt sur une mèche de ses cheveux aux teintes d’or et de brun de l’automne.
Par l’ouverture de son blouson de cuir fauve au col relevé sous les ondulations indisciplinées qui couvrent les épaules, une blouse en dentelle blanche s’arrondit en relief gaufrés sur la naissance des seins et s’évase sur ses hanches rondes gainées d’un corsaire noir qui moule et expose des formes généreuses.
Quelques minutes quelques heures, la soirée passait et toujours ce visage doux, sa peau claire, ne quittaient pas mes pensées, je voulais la retrouver.
Elle s’était changée, toute en volupté affichée, revendiquée, pour une robe en maille grise imprimée de noir à l’encolure en vé profond serrée de pinces sous les seins pour épouser sa poitrine ronde, devinée sous son blouson, qui maintenant s’affichait d’opulence. Large et flottante jusqu’à ses genoux, la robe cachait pour mieux laisser deviner les hanches larges et la douce courbe du ventre.
Qu’elle était belle ! La femme en elle s’affirmait dans ce qu’elle a de plus doux, de plus chaud, en attente de bras autour de sa taille.
J’ai dû quitter des yeux cette fille superbe mais sa silhouette était là en surimpression toute la soirée, je rêvais, ses lèvres à goûter et mes mains à ses seins, mes bras serrés sur sa taille et mes mains sur ses hanches, son corps que je savais chaud, que je voulais alangui contre moi.
Elle n’a pas de nom. Elle était là ce soir. Elle sera là demain.
J’attendrai demain, j’attendrai d’avoir rêvé la douceur de sa peau et de ses baisers, d’avoir dans la nuit plongé mes doigts dans ses cheveux, et dans le noir de la nuit j’embrasserai ses seins et caresserai son ventre rond, je la veux sur moi, je veux sa peau sur ma peau et ma bouche à son ventre et réchauffer mes mains à ses seins.
Je la rêverai cette nuit et la nuit sera aussi belle que ses yeux sombres soulignés de gris.
Demain, demain je serai indiscrète, demain en pleine lumière je saurai ses dessous, ses soutien-gorge en dentelle et ses culottes qui cette nuit juste avant, avant que je les fasse glisser doucement sur ses jambes, étaient hautes sur sa taille et ses hanches et creusées sous son ventre jusqu’au triangle bombé que fermaient ses cuisses si douces aux baisers que j’aurai rêvés.
Demain je tournerai les pages du catalogue trouvé ce soir dans ma boîte aux lettres et je serai indiscrète à voir ses dessous, taille 48, 100F.
Elle n’a pas de nom. Elle n’a pas de passé. Elle n’a de présent que le temps de mes rêves. » »
… j’avais rêvé en feuilletant le catalogue, et j’avais écrit ces lignes, bien loin des personnages dont je voulais vous raconter l’histoire.
Cette fille était si loin des standards convenus ! Non, ça ne plairait pas ! Il n’y a pas de filles rondes dans les histoires …
Mais pourquoi ? Elles sont si belles de promesses de chaleur, de douceur, et de fougue à leurs yeux qui pétillent ?
Pourquoi faut-il toujours de filles minces et élancées qui se nourrissent en chipotant d’une feuille de salade ?
Elle fait pas envie ma fille « 48 – 100F » ?
Hors standard, ça n’irait pas, ces filles là ne sont pas dans nos histoires. Et pourtant ! Comme elles sont belles !
Enfin, tant pis … il fallait en revenir à mes personnages, trouver un intrigue, une situation, piocher dans ma mémoire, un souvenir, ou peut-être quelque chose que m’aurait raconté une copine ? Faire rêver, donner dans mes mots ce que la vie n’offre pas toujours …
Reprenons. Une fille et un garçon, du soleil, des vacances … ce type bien monté qui bande comme un cerf et remet le couvert à la demande, normal, puisque la fille rien qu’à le voir est déjà toute mouillée et n’a qu’une envie, qu’il lui arrache sa culotte, et même, s’il tarde un peu, elle l’arrachera elle-même, parce qu’elle n’en peut plus, tellement excitée qu’elle n’est pas seulement mouillée : elle coule ! elle s’inonde ! vite il faut qu’il la baise, elle qui veut prendre dans sa bouche cette bite si raide ! (dans les histoires, pas de souci de lubrification, pas de vaseline dans le tiroir de la table de nuit pour aider, elles ont du pot, les filles des histoires).
Une capote ? Mais non ! Tout de suite ! Pas le temps ! Et puis un type aussi beau et une fille si belle, voyons, pas eux ! Et puis c’est compliqué : faudrait s’arrêter, fouiller dans son sac … zut ! elle en a plus ! courir vers une pharmacie ? en trouver une à sa taille, pas facile, c’est qu’il est membré le monsieur ! Alors pas de caoutchouc …
C’est la vie ? C’est pas la vie, non, c’est pour l’histoire, c’est pour rêver …
Si la fille disait « Non ! pas de capote, je remets ma culotte ! », elle serait où l’histoire ?
Il faudrait expliquer, ou pourrir l’histoire en cassant les images ! Dire que finalement le type était moche, qu’il avait une haleine de coyote, un petit mec de rien du tout …
Ou alors dire qu’elle le connaissait déjà ? qu’il baisait comme un lapin, un éjaculateur précoce avec un petit sexe un peu tordu au bout …
Oh oui ! Autre solution : il avait eu une panne, n’avait pas pu bander ? Mais pourquoi ? Il l’avait draguée dans un bar et il était bourré ?
Ou bien qu’il bandait pas parce que la fille était moche, des fesses molles et des seins avachis …
Une histoire qui part mal, reconnaissez ! elle mouillerait pas et lui banderait pas : la tuile ! De quoi décevoir les lecteurs qui voulaient rêver !
Je les entends d’ici : « Quoi ? Mais c’est quoi cette arnaque ? Ils vont pas baiser ? Elle va pas crier de plaisir ? Il va pas glisser son sexe entre ses fesses pour la faire jouir ? ».
(toujours elles aiment, dans les histoires ! si, si ; vous aviez pas remarqué ?).
Non, il fallait que je me reprenne ! Que je trouve l’idée qui ferait une belle histoire.
J’ai abandonné mon clavier pour me préparer un thé, ranger quelques papiers, feuilleter le magazine télé que j’avais acheté en rentrant du travail au café-PMU-librairie du village.
Quand j’étais arrivée pour acheter mon journal, il y avait ce type accoudé au comptoir devant une bière, un habitué, la taille de son vieux pantalon de jogging tâché roulée sous son ventre à bière, et il y avait une dame seule, pas très classe, attablée seule à une table devant un verre …
« « Tranche de vie.
Max a quarante ans demain. Pas de fête. La maison est vide et l’évier est plein. Y aura pas de gâteau et pas de Champagne. Il pourra pas la peloter et profiter d’un trop plein d’alcool pour lui fourrer sa bite au fond de la gorge avant de la baiser à quatre pattes sur la moquette du salon.
Un repas chaud en rentrant, des slips et des chaussettes propres dans son tiroir, un cul accueillant le samedi dans son lit, le minimum vital quand on a quarante ans, non ? Pourquoi elle s’est barrée, cette conne ? Un micro ondes, une machine à laver, trois semaines à Palavas, il lui fallait quoi de plus ?
Sonia a quarante ans demain. Pas de fête. La maison est vide et son lit est froid. Y aura pas de gâteau et pas de Champagne. Elle pourra pas se mettre la tête à l’envers pour qu’il croie que c’est l’alcool qui lui fait ouvrir les cuisses pour une baise missionnaire sur la moquette du salon.
La lunette des chiottes relevée, un bouquet de fleurs de temps en temps, une bite bien raide le samedi dans le lit, le minimum vital quand on a quarante ans, non ? Pourquoi il s’est barré, ce con ? Une pipe, une pizza et des bières les soirs de match, son rire quand il rotait, il lui fallait quoi de plus ?
Max buvait une bière au comptoir en guettant l’arrivée du tiercé dans son survêtement fatigué.
Sonia buvait un kir en grattant ses grilles de morpions sa jupe trop moulante remontée sur les cuisses.
Il matait les cuisses et pensait « je me la ferais bien, elle a l’air bonne » en se grattant les couilles.
Elle matait la main qui tripotait le matos et pensait « une petite levrette, je dirais pas non ».
Le lendemain, anniversaire sans gâteau, sans Champagne, Max et Sonia ont regardé Drucker à la télé. Tous seuls sur leurs canapés.
On se demande bien pourquoi … la vie est injuste ! » »
… ah bravo ! ça c’est de la poésie ! ça va faire rêver, c’est sûr ! ça va pas, ça va pas du tout. Qu’est-ce qu’il me prend de raconter des trucs pareils ?
C’est pas du tout ce que veulent les lecteurs !
Décidément je n’arrivais à rien de bon et je n’avais toujours pas la première phrase de l’histoire, pas de scénario.
J’avais une jolie fille qui ne demandait qu’à enlever sa culotte, qui piaffait d’attente, un beau mec au garde-à-vous, et rien à en dire ? Allez, allez, une idée …
J’ai sorti mon carnet de notes … m’inspirer d’un récent voyage ? J’ai feuilleté mes notes, la soirée avançait et je n’avais rien écrit, que mes rêves sur les filles rondes, et ce truc idiot des buveurs au café du village.
Dans mon carnet de vacances en Crète il y avait bien cette fille, plutôt bien fichue qui tortillait des fesses au bord de la piscine dans son maillot remonté très haut sur les hanches (c’est la mode, paraît-il, qu’il soit fait pour ça ou pas, faut étirer le maillot bien haut au-dessus de la taille. Au premier pas qu’on fait il se glisse dans la raie des fesses, c’est normal, c’est le but, et devant, moulant, hyper moulant) ; elle se pavanait, multipliait les allers-retours, se trempait de temps en temps, pas pour nager, juste se mouiller, descendant par l’échelle et remontant aussitôt, et son maillot, c’était le but là encore devenait quasiment transparent quand il était mouillé ; personne n’ignorait qu’elle n’avait gardé qu’une mince ligne de poils pubiens au-dessus de lèvres fines parfaitement dessinées.
Ce pourrait être elle la fille de mon histoire ! Mais pour le garçon, j’ai un doute. Parce que cette fille était russe et que les garçons qui la rejoignaient en fin d’après-midi étaient russes aussi : ils riaient trop fort, parlaient trop fort, n’avaient pas l’air sympathiques. Ils faisaient fuir tous les baigneurs quand ils arrivaient pour improviser une partie de water-polo, faisaient de gros bouillons en criant très fort pendant que la belle tortillait des fesses au bord du bassin, glissait parfois deux doigts sous le maillot dans son dos et s’attardait à l’étirer toujours plus haut. Ils étaient plusieurs à venir la prendre par les épaules, à lui claquer les fesses avant de plonger à nouveau, et toujours elle riait …
Mais voilà ! Je le tiens mon scénario ! Les deux grands, un tout sec et l’autre plus costaud, le petit tout maigre qui avait une moustache et la belle qui s’exhibait ! Il ne me restait plus qu’à les suivre, coller mon oreille à la porte de leur chambre et vous raconter (j’allais écrire regarder par le trou de la serrure, mais c’est pas crédible, depuis que partout les clés ont été remplacées par des cartes magnétiques. Et puis vous m’imaginez pliée en deux dans un couloir d’hôtel en train de mater par un trou de serrure ? Non …ça se fait pas !).
Alors … retour de piscine, douche ou pas, la fille et les trois garçons qui l’auraient suivie dans sa chambre … on pourrait en faire des choses avec un scénario comme celui-là ! Russes ou pas, ça doit bien se passer pareil, non ? Bon pour les mots doux qu’ils échangeraient, c’est plus compliqué, pas grave, je ne parle pas russe et vous non plus sans doute, je m’en tiendrai au langage du corps, international, celui-là.
Pour pouvoir raconter, disons que je les ai suivis… je colle mon oreille à la porte de leur chambre … rien qu’au bruit, on peut deviner …
Le premier à entreprendre la fille, c’est le grand costaud, celui qui criait encore plus fort que les autres. Lui, donne pas dans la fioriture. Les préliminaires, il zappe !
Il la repousse pour qu’elle s’asseye sur le lit et se tient devant elle entre ses jambes (j’entends craquer les ressorts, une voix de fille un peu étonnée). C’est elle ou c’est lui, je sais pas qui a baissé le maillot du grand type, mais il est à poil (rire de fille et un « ooooh ! (c’est pareil en russe)), son sexe en face du visage de la belle …
Euh … c’est qu’il est grand, ce russe, elle beaucoup moins et les lits sont bas, va falloir qu’elle lève drôlement la tête, ou qu’elle le plie vers elle …
… mais ça leur fait mal, non ? quand on plie à l’horizontale, voire plus, leur sexe dressé ? Faudrait que je demande à un monsieur, pour être crédible dans mon histoire : « dis, Monsieur, imaginons que tu bandes ferme, imagine, si je prends ta verge dans la main et que je la bascule vers ma bouche à l’horizontale, voire plus … tu visualises, ça va ? … alors : est-ce que ça marche ou est-ce que ça te fait mal ? ». (c’est que vous imaginez pas le boulot que c’est d’écrire une histoire, la documentation, tout ça !) (et puis ces questions là, c’est compliqué, on peut pas les poser à n’importe qui, n’importe où) (des fois, faut même des travaux pratiques pour bien voir les choses).
Et c’est important de savoir, parce que si c’est douloureux, à tous les coups, mon russe, il lui met une grosse claque à la fille, et mon histoire tourne court … faut que je me renseigne !
Bon, disons qu’il la repousse, l’allonge sur le lit et il s’avance, ses genoux autour de la taille de la fille et se penche, à cheval au-dessus d’elle, lui fourre sa verge dans la bouche (j’ai entendu « ssgglurp » à travers la porte, ça peut être que ça !)…
Euh … j’avoue, c’est bête, j’ai pas bien regardé les mecs autour de la piscine … je sais qu’il est balaise mais j’ai pas fait attention à ce qu’il cachait dans son slip de bain. Aucune idée. C’est pas parce qu’il est grand et costaud … ça veut rien dire ! s’il faut, il en a une petite !
Enfin on s’en fout, on le voit que de dos, on est derrière lui (c’est les deux autres gars qui le voient de dos, moi derrière la porte, je vois rien). Il est à quatre pattes sur le lit, penché sur la fille et lui baise la bouche. Son cul à lui qui monte et descend, et on entend le bruit humide de la succion des lèvres …
Eh ! eh ! … vous avez remarqué ? les fesses levées du grand russe … et si un des deux autres en profitait ? ça serait pas chouette ?
Bon, les russes, avec ce qu’on entend à la télé, ils ont pas l’air de beaucoup apprécier les homos … (mais comme Poutine lit pas mes histoires, je peux dénoncer !) mais ils sont dans une chambre, loin de chez eux, personne les voit … si ! nous ! mais ils le savent pas ! alors ils se laissent aller …
C’est le petit moustachu qui s’approche (il s’est branlé avant, en regardant la fille ou les fesses de son copain, peu importe) …
Lui non plus, j’ai rien noté dans mon carnet, je sais pas s’il avait un gros paquet ou pas. Il faut que je change ça, que je sois plus précise dans mes notes une prochaine fois. Dans mon carnet j’ai surtout des filles … allez savoir pourquoi …
Supposons qu’il en a une peu courbée, bien veinée, et comme il s’est branlé avant (si ! j’ai reconnu le bruit depuis derrière la porte !) il a déjà les couilles crispées et le gland gonflé.
Il prévient ? Il prépare le terrain d’un doigt mouillé de salive ? Même pas ! C’est vicieux, des fois, les petits russes moustachus ! Il y va direct, à sec ! d’un coup ! en se cramponnant aux hanches du grand gars qui du coup s’enfonce à fond dans la bouche de la fille. Elle râle même pas, tout va bien, finalement, le grand en avait une petite.
On n’entend que le « HAN ! » du petit moustachu et le « Da, da, Youri … » du grand (si j’ai entendu ! n’oubliez pas, j’ai toujours l’oreille collée à la porte).
Et le troisième, il fait quoi ? Il me faut une idée pour le troisième … vous voyez pas qu’il s’ennuie ? se sente de trop ? qu’il ouvre la porte du couloir et me trouve là, à les espionner collée à la porte de leur chambre ?
Comment je lui explique, moi à ce grand russe tout sec que je suis là juste pour raconter une histoire, que je suis pas dans l’histoire, hein ?
On s’y prend comment ? On dit quoi ? Vous voyez un peu les risques qu’on prend, nous les auteurs, pour vous faire des histoires?
J’ai pas du tout envie qu’il me prenne par le bras et me traîne dans la chambre, m’allonge sur le lit à côté de la fille !
Je suis pas contre les démonstrations et les TP, mais quand même ! Je le connais pas, moi, ce russe !
Je sais même pas à quoi il ressemble ! J’ai rien noté dans mon carnet, juste qu’il était grand et maigre !
Ça va pas du tout ! Elle est nulle cette histoire de russes.
Je suis désolée, mais je refuse de me sacrifier pour une histoire à vous raconter !
Non mais !
Misa – 01/2014
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7 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
J'aime beaucoup ton style, c'est vrai que tu es la finesse incarnée! J'ai hâte de lire d'autres de tes histoires :)
Un joyau de finesse , d’intelligence, d`érotisme raffiné … un joyau de tout !
Une histoire « nulle »… voyons ! tu sais ce que j’en pense … du Misa à son meilleur !! qui réchauffe la froidure qui m’entoure … beaux moments … Merci à toi … Bises. -N-
Une histoire « nulle »… voyons ! tu sais ce que j’en pense … du Misa à son meilleur !! qui réchauffe la froidure qui m’entoure … beaux moments … Merci à toi … Bises. -N-
excellent. J'ai bien aimé cette non-histoire.
Quoique j'aurais bien aimé lire l'histoire des deux célibataires au bar la veille de leur anniversaire.
Quoique j'aurais bien aimé lire l'histoire des deux célibataires au bar la veille de leur anniversaire.
Tous les textes de Misa sont superbes.
Plein d'un humour réaliste, beaucoup de talent. Un vrai régal!!!!
Misa écrit réellement bien et c'est toujours un plaisir de la lire.
Sinon, pour répondre à la question qu'elle pose, la réponse est non, cela ne fait pas mal de la mettre à l'horizontale.
Sinon, pour répondre à la question qu'elle pose, la réponse est non, cela ne fait pas mal de la mettre à l'horizontale.
Génial ! J'adore !