Titre de l'histoire érotique : L'amour dans les fourrés 3
Récit érotique écrit par Accent [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 16-07-2017 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Titre de l'histoire érotique : L'amour dans les fourrés 3
Aujourd’hui, à mon retour de l‘atelier, Anne range rapidement son ouvrage, m’embrasse tendrement et se précipite en cuisine pour me préparer un café. Intrigué par sa hâte de changer d’occupation, je soulève le couvercle de son panier et examine la pièce du dessus. Celle que je ne devrais pas voir? C’est une charmante culotte de dame en soie rose. Je me pique à une aiguille : ma petite femme était en train de broder son court prénom dans un cœur à l’avant de l’objet. Étrange, c’est une première. A-t-elle peur de perdre le précieux étui, veut-elle me rappeler son prénom ou veut-elle en faire cadeau à un collectionneur ?
Oui, je suis obsédé par le soupçon, chaque détail réveille ma méfiance. Dans mon atelier, en plein travail, mes yeux s’embuent à l’idée de ce qui aurait pu se produire entre Sylvain et Anne. Je ne suis plus sûr qu’il n’y avait pas entente, entente muette néanmoins influente. Anne comptait se laisser surprendre ou Sylvain sentait que l’occasion serait favorable, que la femme permettrait et souhaitait un peu d’audace de sa part. Sauter le fossé , la main tenue dans celle de l’accompagnateur, elle l’avait regardé et lui avait lu dans ce regard le secret désir ? Faire pipi, c’était baisser culotte, découvrir ses parties intimes, s’accroupir, prendre une position de faiblesse, à moitié provoquer la réaction de domination du mâle.
En brodant son nom sur la soie, Anne souhaite-t-elle que le séducteur puisse reconnaître au premier coup d’œil cette offrande, l’assimiler à la donatrice et qu’il distingue infailliblement son offrande, parmi toutes ses prises anonymes, sans marque d’identification parce que emportées souvent par surprise dans les bois. Le prénom brodé sur cette pièce unique, serait le symbole de sa reddition avant la réalisation ou le témoignage de sa gratitude après le premier rapport sexuel ? Ce serait comme une volonté d’exister dans la durée, de faire durer l’adultère, d’en faire une longue histoire d’amour, une liaison sans fin… Le bonheur dans le changement: est-ce le rêve secret d’Anne? Passer de moi à Sylvain et broder pour passer du rêve à la réalité.
.
De sa conduite les jours suivants, je conclus que la broderie n’est pas destinée à attirer mon attention : elle disparaît. Ce qui n’est pas destiné au mari doit aller à l’amant potentiel. Ma jalousie maladive me torture, Trop dégoûté, je ne cherche pas dans les tiroirs ou les armoires. Mieux vaut croire que l’objet occupe sa place parmi ses semblables., les autres culottes et strings. D’ailleurs que ferais-je de cette petite culotte de soie ?. Je me vois mal la porter sur la tête pour montrer à tout le monde que ma femme m’aime; ce serait tellement ridicule. Je ne vois pas mieux Anne se présenter en culotte rose à son nom, en guise de badge, dans une assemblée.
Anne attire mon attention, me tire de mes pensées moroses :
- Je suis très fatiguée, mon amour et je me suis fait une entorse à la cheville. Je ne pourrai pas participer à la prochaine randonnée. J’en suis malheureuse, je me sens si bien quand nous marchons côte à côte. Hélas, demain tu iras sans moi. Je ne voudrais pas te priver de cette sortie.
- Ne t’inquiète pas. Rester près de toi, à la maison comme en randonnée, ne sera jamais une privation. Je n’ai pas l’intention de te laisser seule à la maison si tu n’es pas en forme. Montre-moi ton pied. Effectivement ta cheville est enflée. Prends un bain de pied. Je vais appliquer de l’arnica et bander pied et cheville. Et demain je te conduirai chez notre généraliste pour voir ce qu’il faut faire.
- Mais non, c’est un petit bobo, je ne vais pas forcer et les choses se remettront d’elles-mêmes en quelques jours.
Cette entorse ne semble guère sérieuse. Ne serait-ce pas une façon d’agir plus facilement au lit ou sur un autre meuble. Je refuse une nouvelle fois d’abandonner Anne. Sa réaction me conforte dans mes soupçons inavouables:
Non, va à cette randonnée. Mais, attention, pas de… tu comprends. Laisse Geneviève et compagnie de côté. Si tu fais un écart, il y aura une bonne copine pour me le dire; et alors attends-toi au pire.
Le pire ? Qui est derrière cette menace ? Sylvain évidemment , pour un mari, il n‘y a pas pire que lui ! Comme si j’avais, moi, l’habitude de jouer au gardien des vierges , des plus ou moins vierges ou des femmes mariées. Je garde pour moi mon indignation et je proteste mollement:
- Mais…
- Il n’y a pas de mais. Tu y vas, un point c’est tout. Embrasse-moi idiot. Je t’aime.
Le pire ! Je dois m’attendre « au pire » si n’importe quel idiot ou idiote vient raconter n’importe quoi à ma femme. Le pire… c’est les cornes déjà entrevues. A l’évidence Sylvain n’a pas quitté l’ esprit d‘Anne. Je n’ai pas besoin d’un dessin pour me le représenter. En vérité, les deux chevilles d’Anne ont le même diamètre. L’entorse n’est pas à la cheville mais au cœur. Aucun bandage ne la guérira. Anne soupire bien fort pendant que je déroule le bandage. Ce soir, en raison de sa grande fatigue, je devrai me contenter de baisers sur la bouche, de caresses prudentes. Quel signe faut-il de plus pour gonfler les doutes ? Il faut éviter une excitation qui pourrait aggraver sa blessure. Elle ose :
- Sage, mon amour. Une pause dans nos habituelles démonstrations d’amour sera bénéfique et te permettra de recharger les batteries pour le plus grand bonheur de notre couple.
Alors là ! C’est gonflé de la part d’une équilibriste de l’amour. Elle se moque de moi, me prend pour un imbécile. Elle me met à la diète : elle se repose, elle ménage ses orifices pour mieux accueillir le chevalier blanc. Mon calvaire continue. Je n’ai pas l’intention de laisser faire. Quand elle pose son bracelet dans le tiroir de la table de chevet, je vois l’éclair rose d’un objet de soie. Je me souviens, c’est la petite culotte brodée. Elle est privilégiée, à l’écart de toutes les autres, comme prête à une cérémonie prochaine de remise au récipiendaire. Demain elle rehaussera l’accueil du postier, demain Sylvain en essuiera sur Anne une chatte conquise, trempée de sécrétions mélangées et la subtilisera pour agrandir son musée des conquêtes féminines. La chose ne l’embarrassera pas lui!
Anne a pris un analgésique, m’a innocemment souhaité une bonne nuit et s’est endormie. Je suis tourmenté, je maudis ce jour où j’ai découvert les histoires de cul de ces randonneurs, les tromperies, les hypocrisies et les risques courus par les plus honnêtes épouses. Comment dormir, agité par une foule d’images déchirantes et par la pensée d’une trahison préméditée. Le sommeil m’emporte après une longue insomnie remplie de fantasmes mêlés aux images crues de la réalité vécue. La fatigue l’emporte finalement. Vers neuf heures, Anne me secoue courroucée et contrariée:
- Excuse-moi, j’ai dormi comme une innocente, je me réveille avec retard. Qu’est-ce que tu fais là ? Je te croyais parti. Ils doivent être loin déjà. Si tu te dépêches tu pourras les rejoindre au deuxième arrêt en prenant un raccourci. Allez, vite, debout.
- J’étais tellement chagriné par ton problème de santé : j’ai eu du mal à m’endormir. J’en ai oublié de mettre la sonnerie du réveil. Tant pis. Ne t’en fais pas, réjouis-toi plutôt de me garder près de toi dans l’épreuve. Voyons le bon côté des choses.
- Indécrottable optimiste. Tu ne changeras jamais. C’est-ce que j’ai aimé par-dessus tout chez toi. Mais parfois, c’est lourd. Bouge-toi, flemmard.
Le compliment tourne au reproche. J’en comprends vite la raison. À travers les persiennes, « l’optimiste indécrottable » aperçoit, sur le trottoir, une silhouette d’homme et un chien tenu en laisse. L’homme fait un va-et-vient sur une courte distance en face de notre maison. Qui s’intéresse à l’architecture si simple de notre bâtisse ? La maison n’est pas à vendre. Y a-t-il à l’intérieur un objet de grande valeur mis aux enchères, en dehors de ma femme. Pas que je sache. Pourtant, pourtant, ce rôdeur m’intrigue. Serait-ce l’objet de ma hantise, le dénommé Sylvain ? Moi en randonnée, la voie est ouverte. Car il me croit en forêt. Je veux vérifier.
- Ma chérie, reste encore allongée, je vais m’occuper de ton pied. Attends, j’ouvre les volets, nous y verrons plus clair.
J’écarte les battants et je reconnais l’individu : c’est Sylvain. Ce n’est même pas une surprise, c’était prévisible. Anne ne me pousse pas à rejoindre la troupe en marche uniquement par souci de ma santé. Sylvain s’est bien éloigné de la poste , ce n‘est pas un hasard ! Son chien ne l’a pas égaré. Est-ce le chien qui insiste pour accomplir ces allées et venues en face de chez nous ? J’ adresse un signe de la main à ce promeneur déçu de me trouver où il ne m‘attendait pas. Il fixait les fenêtres closes : Il me voit, répond à mon geste et s’en va, penaud. Bizarre, je me dis « Bizarre! ». La laisse tire le chien blanc sur les pas de son maître.
- Chérie, je ne serai pas le seul absent à la marche aujourd’hui. Figure-toi que je viens de voir passer Sylvain et son toutou. Je croyais qu’il habitait loin d‘ici, à la poste.
- Ah ! Bon, et il viendrait promener son chien jusqu’ici ? Tu es sûr de ne pas confondre Sylvain et un voisin ?
Tiens, tiens, Anne saurait quel mal me ronge. Devant tant de mauvaise foi, je m’incline. Si ces deux-là ne se sont pas donné rendez-vous, ici, pendant que je marcherais gentiment par monts et par vaux, je donne ma main à couper. Sans preuve, je me montre conciliant
- C’est possible. Depuis votre histoire en forêt, je le vois partout. Ce doit être une hallucination de plus.
- Oh! Mon pauvre chéri. Quelle histoire ! Cesse de ruminer cet incident sans importance. Tu me fais culpabiliser. Mais tu ne vas pas imaginer maintenant , ah! non, que je lui ai donné rendez-vous pendant ton absence? Oh, que je suis malheureuse ! Tu me soupçonnes d’infidélité, tu crois que je cours derrière ce pervers ! Tu supposes que je voulais profiter de la randonnée pour te tromper ?
- Tu as tellement insisté pour m’envoyer balader. Et, comme par hasard, il se promène devant notre demeure, fait les cent pas, puis déguerpit à ma vue.
- Tu en as oublié le réveil, exprès. Cela devient infernal. Tout cela parce que j’ai eu envie de pisser, un jour pendant une randonnée!
- Le même jour, bien plus tôt, j’ai pissé derrière un buisson. Ce jour là, un couple a fait halte juste derrière le bosquet suivant, le pipi a été plus vite mené que leur accouplement adultère, crois-moi.
- Ah, voilà la source de tes soucis. Tu me compares à quelle cochonne ?
— Ne pleure pas, j’ai pu me tromper, le soleil m’a ébloui. Que viendrait-il chercher dans notre quartier, ton adorateur? Il n’a rien à faire chez nous, il ne porte pas le courrier. Après tout, il est bien libre d’aller se promener où il veut. Et si le hasard lui fait faire les cent pas devant chez nous, cela ne signifie pas nécessairement que tu lui as fixé un rendez-vous.
Les pleurs redoublent, elle oublie sa cheville douloureuse et part en courant vers la salle de bain.
- Attention, tu vas tomber, la bande s’est défaite.
L’avertissement la bloque, elle ramasse l’extrémité de la bande et reprend sa claudication appliquée.
- Chéri, viens m’aider, j’ai besoin de ton aide. Et puis, dis-moi bonjour.
Elle est nue sous la douche, me tend les bras, juge l’effet de sa nudité sur mon sexe, a un sourire enjôleur. Aux baisers fades et prudents du soir succède une ventouse surprise, à réveiller le plus déprimé des maris. Nous attaquons l’étreinte debout avant d’aller mouiller le drap de lit. L’analgésique a supprimé la douleur, il n’en est plus question, c’est oublié, nous pouvons jouer à papa-maman..
Étendue, appuyée sur les talons, Anne soulève son bassin pour offrir son sexe en attente, pour réclamer le baiser de braise sur sa vulve gonflée de désir. On est bien au lit pour s’aimer, sans risque d’être dérangé, sans peur des fourmis ou des araignées. Je prends Anne, je la maintiens sur le dos, mes mains encerclent ses chevilles renversées sur ses épaules et je lui prouve qu’il a suffi d’une nuit pour recharger mes batteries. et réduire la taille de sa cheville.
Quand elle geint, ce n’est pas de douleur, croyez-moi. Et pour une fois, sans remords ni regrets, planté au fond du vagin, je déverse à l’entrée de l’utérus une double ration de sperme dont les jets successifs provoquent un orgasme d’une intensité de 9 sur l’échelle de Richter. C’est en tout cas ce qu’il me plaît de penser. Et Anne ne semble pas simuler son plaisir. Je devrais remercier Sylvain d’avoir reboosté notre activité sexuelle et d’avoir rendu ses ailes à Cupidon. Peut-être était-il espéré. Mais c’est moi qui fais l’amour à ma femme.
En attendant, la vie peut reprendre son cours. Je m’en veux beaucoup de m’être montré aussi chagrin sans raison valable. Il ne s’est rien passé de répréhensible. Je me suis fait du mal et Anne en a souffert. Au fil des jours, apparaissent certains changements. Aux accès d’euphorie succèdent parfois des heures de mélancolie. J’entends moins de chants, je rencontre des regards tristes, je surprends des mines désolées. À mes questions inquiètes Anne répond :
- Je suis songeuse ? Pas plus que d’habitude. Tout va bien. Merci de t’inquiéter, mais rien ne le justifie.
Je ne revois plus dans ma rue le sosie de Sylvain ni la copie exacte de son loulou blanc. L’autre jour Anne m’a déclaré :
- Quand j’aurai brodé mon prénom sur mes culottes, je broderai le tien en bleu sur tes slips, ainsi le plaisantin qui m’a dérobé du petit linge sur le fil du jardin aura peur d’être repéré. Toutes les filles du club ont décidé d’en faire autant pour le dissuader. Il peut cesser de vouloir ouvrir un magasin de lingerie féminine.
- Ah, il y a un voleur de culottes ? Heureusement, mes parents ne m’ont pas appelé NABUCHODONOSOR ! Tu aurais un sacré boulot ! Pourquoi céder à un vent de folie ? Ton voleur s’appelle peut-être bourrasque.
Je dis bourrasque. Je suis sûr qu’Anne me soupçonne d’avoir pensé « Sylvain » Elle aurait raison !
Oui, je suis obsédé par le soupçon, chaque détail réveille ma méfiance. Dans mon atelier, en plein travail, mes yeux s’embuent à l’idée de ce qui aurait pu se produire entre Sylvain et Anne. Je ne suis plus sûr qu’il n’y avait pas entente, entente muette néanmoins influente. Anne comptait se laisser surprendre ou Sylvain sentait que l’occasion serait favorable, que la femme permettrait et souhaitait un peu d’audace de sa part. Sauter le fossé , la main tenue dans celle de l’accompagnateur, elle l’avait regardé et lui avait lu dans ce regard le secret désir ? Faire pipi, c’était baisser culotte, découvrir ses parties intimes, s’accroupir, prendre une position de faiblesse, à moitié provoquer la réaction de domination du mâle.
En brodant son nom sur la soie, Anne souhaite-t-elle que le séducteur puisse reconnaître au premier coup d’œil cette offrande, l’assimiler à la donatrice et qu’il distingue infailliblement son offrande, parmi toutes ses prises anonymes, sans marque d’identification parce que emportées souvent par surprise dans les bois. Le prénom brodé sur cette pièce unique, serait le symbole de sa reddition avant la réalisation ou le témoignage de sa gratitude après le premier rapport sexuel ? Ce serait comme une volonté d’exister dans la durée, de faire durer l’adultère, d’en faire une longue histoire d’amour, une liaison sans fin… Le bonheur dans le changement: est-ce le rêve secret d’Anne? Passer de moi à Sylvain et broder pour passer du rêve à la réalité.
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De sa conduite les jours suivants, je conclus que la broderie n’est pas destinée à attirer mon attention : elle disparaît. Ce qui n’est pas destiné au mari doit aller à l’amant potentiel. Ma jalousie maladive me torture, Trop dégoûté, je ne cherche pas dans les tiroirs ou les armoires. Mieux vaut croire que l’objet occupe sa place parmi ses semblables., les autres culottes et strings. D’ailleurs que ferais-je de cette petite culotte de soie ?. Je me vois mal la porter sur la tête pour montrer à tout le monde que ma femme m’aime; ce serait tellement ridicule. Je ne vois pas mieux Anne se présenter en culotte rose à son nom, en guise de badge, dans une assemblée.
Anne attire mon attention, me tire de mes pensées moroses :
- Je suis très fatiguée, mon amour et je me suis fait une entorse à la cheville. Je ne pourrai pas participer à la prochaine randonnée. J’en suis malheureuse, je me sens si bien quand nous marchons côte à côte. Hélas, demain tu iras sans moi. Je ne voudrais pas te priver de cette sortie.
- Ne t’inquiète pas. Rester près de toi, à la maison comme en randonnée, ne sera jamais une privation. Je n’ai pas l’intention de te laisser seule à la maison si tu n’es pas en forme. Montre-moi ton pied. Effectivement ta cheville est enflée. Prends un bain de pied. Je vais appliquer de l’arnica et bander pied et cheville. Et demain je te conduirai chez notre généraliste pour voir ce qu’il faut faire.
- Mais non, c’est un petit bobo, je ne vais pas forcer et les choses se remettront d’elles-mêmes en quelques jours.
Cette entorse ne semble guère sérieuse. Ne serait-ce pas une façon d’agir plus facilement au lit ou sur un autre meuble. Je refuse une nouvelle fois d’abandonner Anne. Sa réaction me conforte dans mes soupçons inavouables:
Non, va à cette randonnée. Mais, attention, pas de… tu comprends. Laisse Geneviève et compagnie de côté. Si tu fais un écart, il y aura une bonne copine pour me le dire; et alors attends-toi au pire.
Le pire ? Qui est derrière cette menace ? Sylvain évidemment , pour un mari, il n‘y a pas pire que lui ! Comme si j’avais, moi, l’habitude de jouer au gardien des vierges , des plus ou moins vierges ou des femmes mariées. Je garde pour moi mon indignation et je proteste mollement:
- Mais…
- Il n’y a pas de mais. Tu y vas, un point c’est tout. Embrasse-moi idiot. Je t’aime.
Le pire ! Je dois m’attendre « au pire » si n’importe quel idiot ou idiote vient raconter n’importe quoi à ma femme. Le pire… c’est les cornes déjà entrevues. A l’évidence Sylvain n’a pas quitté l’ esprit d‘Anne. Je n’ai pas besoin d’un dessin pour me le représenter. En vérité, les deux chevilles d’Anne ont le même diamètre. L’entorse n’est pas à la cheville mais au cœur. Aucun bandage ne la guérira. Anne soupire bien fort pendant que je déroule le bandage. Ce soir, en raison de sa grande fatigue, je devrai me contenter de baisers sur la bouche, de caresses prudentes. Quel signe faut-il de plus pour gonfler les doutes ? Il faut éviter une excitation qui pourrait aggraver sa blessure. Elle ose :
- Sage, mon amour. Une pause dans nos habituelles démonstrations d’amour sera bénéfique et te permettra de recharger les batteries pour le plus grand bonheur de notre couple.
Alors là ! C’est gonflé de la part d’une équilibriste de l’amour. Elle se moque de moi, me prend pour un imbécile. Elle me met à la diète : elle se repose, elle ménage ses orifices pour mieux accueillir le chevalier blanc. Mon calvaire continue. Je n’ai pas l’intention de laisser faire. Quand elle pose son bracelet dans le tiroir de la table de chevet, je vois l’éclair rose d’un objet de soie. Je me souviens, c’est la petite culotte brodée. Elle est privilégiée, à l’écart de toutes les autres, comme prête à une cérémonie prochaine de remise au récipiendaire. Demain elle rehaussera l’accueil du postier, demain Sylvain en essuiera sur Anne une chatte conquise, trempée de sécrétions mélangées et la subtilisera pour agrandir son musée des conquêtes féminines. La chose ne l’embarrassera pas lui!
Anne a pris un analgésique, m’a innocemment souhaité une bonne nuit et s’est endormie. Je suis tourmenté, je maudis ce jour où j’ai découvert les histoires de cul de ces randonneurs, les tromperies, les hypocrisies et les risques courus par les plus honnêtes épouses. Comment dormir, agité par une foule d’images déchirantes et par la pensée d’une trahison préméditée. Le sommeil m’emporte après une longue insomnie remplie de fantasmes mêlés aux images crues de la réalité vécue. La fatigue l’emporte finalement. Vers neuf heures, Anne me secoue courroucée et contrariée:
- Excuse-moi, j’ai dormi comme une innocente, je me réveille avec retard. Qu’est-ce que tu fais là ? Je te croyais parti. Ils doivent être loin déjà. Si tu te dépêches tu pourras les rejoindre au deuxième arrêt en prenant un raccourci. Allez, vite, debout.
- J’étais tellement chagriné par ton problème de santé : j’ai eu du mal à m’endormir. J’en ai oublié de mettre la sonnerie du réveil. Tant pis. Ne t’en fais pas, réjouis-toi plutôt de me garder près de toi dans l’épreuve. Voyons le bon côté des choses.
- Indécrottable optimiste. Tu ne changeras jamais. C’est-ce que j’ai aimé par-dessus tout chez toi. Mais parfois, c’est lourd. Bouge-toi, flemmard.
Le compliment tourne au reproche. J’en comprends vite la raison. À travers les persiennes, « l’optimiste indécrottable » aperçoit, sur le trottoir, une silhouette d’homme et un chien tenu en laisse. L’homme fait un va-et-vient sur une courte distance en face de notre maison. Qui s’intéresse à l’architecture si simple de notre bâtisse ? La maison n’est pas à vendre. Y a-t-il à l’intérieur un objet de grande valeur mis aux enchères, en dehors de ma femme. Pas que je sache. Pourtant, pourtant, ce rôdeur m’intrigue. Serait-ce l’objet de ma hantise, le dénommé Sylvain ? Moi en randonnée, la voie est ouverte. Car il me croit en forêt. Je veux vérifier.
- Ma chérie, reste encore allongée, je vais m’occuper de ton pied. Attends, j’ouvre les volets, nous y verrons plus clair.
J’écarte les battants et je reconnais l’individu : c’est Sylvain. Ce n’est même pas une surprise, c’était prévisible. Anne ne me pousse pas à rejoindre la troupe en marche uniquement par souci de ma santé. Sylvain s’est bien éloigné de la poste , ce n‘est pas un hasard ! Son chien ne l’a pas égaré. Est-ce le chien qui insiste pour accomplir ces allées et venues en face de chez nous ? J’ adresse un signe de la main à ce promeneur déçu de me trouver où il ne m‘attendait pas. Il fixait les fenêtres closes : Il me voit, répond à mon geste et s’en va, penaud. Bizarre, je me dis « Bizarre! ». La laisse tire le chien blanc sur les pas de son maître.
- Chérie, je ne serai pas le seul absent à la marche aujourd’hui. Figure-toi que je viens de voir passer Sylvain et son toutou. Je croyais qu’il habitait loin d‘ici, à la poste.
- Ah ! Bon, et il viendrait promener son chien jusqu’ici ? Tu es sûr de ne pas confondre Sylvain et un voisin ?
Tiens, tiens, Anne saurait quel mal me ronge. Devant tant de mauvaise foi, je m’incline. Si ces deux-là ne se sont pas donné rendez-vous, ici, pendant que je marcherais gentiment par monts et par vaux, je donne ma main à couper. Sans preuve, je me montre conciliant
- C’est possible. Depuis votre histoire en forêt, je le vois partout. Ce doit être une hallucination de plus.
- Oh! Mon pauvre chéri. Quelle histoire ! Cesse de ruminer cet incident sans importance. Tu me fais culpabiliser. Mais tu ne vas pas imaginer maintenant , ah! non, que je lui ai donné rendez-vous pendant ton absence? Oh, que je suis malheureuse ! Tu me soupçonnes d’infidélité, tu crois que je cours derrière ce pervers ! Tu supposes que je voulais profiter de la randonnée pour te tromper ?
- Tu as tellement insisté pour m’envoyer balader. Et, comme par hasard, il se promène devant notre demeure, fait les cent pas, puis déguerpit à ma vue.
- Tu en as oublié le réveil, exprès. Cela devient infernal. Tout cela parce que j’ai eu envie de pisser, un jour pendant une randonnée!
- Le même jour, bien plus tôt, j’ai pissé derrière un buisson. Ce jour là, un couple a fait halte juste derrière le bosquet suivant, le pipi a été plus vite mené que leur accouplement adultère, crois-moi.
- Ah, voilà la source de tes soucis. Tu me compares à quelle cochonne ?
— Ne pleure pas, j’ai pu me tromper, le soleil m’a ébloui. Que viendrait-il chercher dans notre quartier, ton adorateur? Il n’a rien à faire chez nous, il ne porte pas le courrier. Après tout, il est bien libre d’aller se promener où il veut. Et si le hasard lui fait faire les cent pas devant chez nous, cela ne signifie pas nécessairement que tu lui as fixé un rendez-vous.
Les pleurs redoublent, elle oublie sa cheville douloureuse et part en courant vers la salle de bain.
- Attention, tu vas tomber, la bande s’est défaite.
L’avertissement la bloque, elle ramasse l’extrémité de la bande et reprend sa claudication appliquée.
- Chéri, viens m’aider, j’ai besoin de ton aide. Et puis, dis-moi bonjour.
Elle est nue sous la douche, me tend les bras, juge l’effet de sa nudité sur mon sexe, a un sourire enjôleur. Aux baisers fades et prudents du soir succède une ventouse surprise, à réveiller le plus déprimé des maris. Nous attaquons l’étreinte debout avant d’aller mouiller le drap de lit. L’analgésique a supprimé la douleur, il n’en est plus question, c’est oublié, nous pouvons jouer à papa-maman..
Étendue, appuyée sur les talons, Anne soulève son bassin pour offrir son sexe en attente, pour réclamer le baiser de braise sur sa vulve gonflée de désir. On est bien au lit pour s’aimer, sans risque d’être dérangé, sans peur des fourmis ou des araignées. Je prends Anne, je la maintiens sur le dos, mes mains encerclent ses chevilles renversées sur ses épaules et je lui prouve qu’il a suffi d’une nuit pour recharger mes batteries. et réduire la taille de sa cheville.
Quand elle geint, ce n’est pas de douleur, croyez-moi. Et pour une fois, sans remords ni regrets, planté au fond du vagin, je déverse à l’entrée de l’utérus une double ration de sperme dont les jets successifs provoquent un orgasme d’une intensité de 9 sur l’échelle de Richter. C’est en tout cas ce qu’il me plaît de penser. Et Anne ne semble pas simuler son plaisir. Je devrais remercier Sylvain d’avoir reboosté notre activité sexuelle et d’avoir rendu ses ailes à Cupidon. Peut-être était-il espéré. Mais c’est moi qui fais l’amour à ma femme.
En attendant, la vie peut reprendre son cours. Je m’en veux beaucoup de m’être montré aussi chagrin sans raison valable. Il ne s’est rien passé de répréhensible. Je me suis fait du mal et Anne en a souffert. Au fil des jours, apparaissent certains changements. Aux accès d’euphorie succèdent parfois des heures de mélancolie. J’entends moins de chants, je rencontre des regards tristes, je surprends des mines désolées. À mes questions inquiètes Anne répond :
- Je suis songeuse ? Pas plus que d’habitude. Tout va bien. Merci de t’inquiéter, mais rien ne le justifie.
Je ne revois plus dans ma rue le sosie de Sylvain ni la copie exacte de son loulou blanc. L’autre jour Anne m’a déclaré :
- Quand j’aurai brodé mon prénom sur mes culottes, je broderai le tien en bleu sur tes slips, ainsi le plaisantin qui m’a dérobé du petit linge sur le fil du jardin aura peur d’être repéré. Toutes les filles du club ont décidé d’en faire autant pour le dissuader. Il peut cesser de vouloir ouvrir un magasin de lingerie féminine.
- Ah, il y a un voleur de culottes ? Heureusement, mes parents ne m’ont pas appelé NABUCHODONOSOR ! Tu aurais un sacré boulot ! Pourquoi céder à un vent de folie ? Ton voleur s’appelle peut-être bourrasque.
Je dis bourrasque. Je suis sûr qu’Anne me soupçonne d’avoir pensé « Sylvain » Elle aurait raison !
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