Un jeu de cartes
Récit érotique écrit par Philus [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 27-01-2022 dans la catégorie A dormir debout
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Un jeu de cartes
— J’ai acheté un nouveau jeu, annonça à haute voix Pedro en montrant une boîte en carton rose et blanc au bout de son bras levé.
Quand il eut acquis l’attention de ses trois amies, il lança ladite boîte sur la table basse devant lui.
Rébecca s’en empara, intriguée.
— C’est vrai, ce jeu est tout neuf, il y a encore la cellophane autour. Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-elle en déchirant avec curiosité le papier transparent.
— Ouvre ! Tu verras bien, lui répondit Doris impatiente.
Quand Rébecca eut ouvert le paquet, elle en retira ce qui ressemblait à de simples cartes à jouer.
D’où elle était, Estelle ne distinguait pas très bien ce que son amie avait dans les mains.
— Bof, ce ne sont que des cartes à jouer, commenta-t-elle visiblement déçue.
Rébecca les avait sorties complètement de l’étui et les consultait en éventail, un sourire en coin.
— Des cartes, oui, mais pas n’importe lesquelles ! pouffa-t-elle en les lançant sur la table.
— Oh ! Là, là ! s’esclaffa Doris en observant le jeu en détail. On va bien rigoler !
Dans la soirée de samedi d’une banlieue lilloise, au cinquième niveau d’un immeuble récent, des rires sonores résonnaient sur le palier. Un rai de lumière filtrait sous la porte d’entrée d’un des trois appartements de l’étage. À l’intérieur, quatre personnes étaient assises autour d’une table de salon. Pedro avait servi l’apéritif, sans doute plus d’une fois si l’on en juge par la gaieté des convives.
Pedro, Rébecca, Doris et Estelle étaient quatre copains d’une trentaine d’années. De vrais amis ; des amis de lycée qui n’avaient jamais eu d’aventures entre eux, mais qui n’hésitaient pas à se raconter leurs histoires les plus intimes, comme si chacun d’eux possédait non pas un, mais trois confidents. Pedro, le seul homme de la bande était du type méditerranéen. Noir de cheveux et de barbe, il était plutôt trapu. Ses dents très blanches et ses yeux bleu clair juraient sur sa peau basanée. Née à Houston, Rébecca était en France depuis sa primaire. Elle parlait excellemment bien le français, mais avec un léger accent yankee dont elle n’avait jamais réussi à se défaire tout à fait. Très grande, blonde, peu de poitrine, mais un beau fessier moulé dans des slims très à la mode, elle attirait les regards des hommes et des femmes. Doris, entre autres, admirait Rébecca pour sa silhouette élancée, car elle-même était plutôt petite et un peu potelée, sans excès toutefois. Son opulente chevelure rousse retombait en anglaises souples sur sa peau blanche couverte de taches de rousseur. Avec ses lunettes rondes cerclées de métal, tout le monde la trouvait à juste titre extrêmement attirante et sensuelle. Estelle enfin était la plus jeune. Cheveux châtain mi-longs, de taille moyenne, mais bien proportionnée de partout, elle aurait pu poser en bikini sans souci. Elle était aussi la plus timorée et hésitait parfois à parler de certains sujets, notamment sexuels lorsqu’il fallait entrer dans les détails. Quand elle y parvenait, cela confortait les trois autres dans l’idée que dans l’intimité, Estelle se montrait bien plus hardie qu’elle ne voulait bien le dire.
— Alors, on commence ? proposa Pedro.
— Oui, oui, répondirent en chœur Doris et Rébecca. Estelle souriait sans rien dire.
Pedro ramassa le jeu éparpillé, le mélangea, demanda à Rébecca de couper et déposa la pile sur la table.
— Qui commence ? interrogea-t-il ?
Comme personne n’osait se lancer, on tira au sort et celui-ci désigna Doris. Résignée, elle prit la première carte du paquet et lut tout haut :— Racontez votre fellation (donnée ou reçue) la plus saugrenue.
Les trois autres rirent de bon cœur.
— Allez, allez ! Dis-nous tout, Doris ! encouragea Rébecca en tapant des mains.
— Bon, d’accord, répondit-elle. Mais pas de jugement s’il vous plaît.
— On est là pour s’amuser et pour rien d’autre, rassura Pedro.
— Soit. Vous l’aurez voulu, concéda-t-elle en finissant son verre d’apéritif cul sec.
Doris se cala confortablement dans son fauteuil et débuta son récit en fixant le mur en face d’elle. Celui-ci devint flou, les souvenirs affluaient…
— Vous savez tous que j’ai étudié à Lyon. Je vous parle de l’époque où j’étais en dernière année alors que j’avais vingt-deux ans. Au CROUS où je résidais, je liai connaissance avec la fille qui avait la chambre contigüe à la mienne. Ludmilla était une très belle femme, une Roumaine de Bucarest qui terminait ses études en France pour parfaire son accent, car elle souhaitait être prof de français de retour chez elle. Grande, blonde, une poitrine et un cul de rêve, un joli minois, les garçons bavaient souvent devant elle, mais je ne l’ai jamais vue avec l’un d’eux.
Nous sortions souvent ensemble. Avec mon peu de moyens, je voulais bien aller au cinéma ou en boîte quand, certains soirs, l’entrée des filles était gratuite, mais le restaurant était trop cher pour ma bourse. Alors c’est elle qui m’invitait et qui réglait l’addition avec des espèces dont j’ignorais totalement la provenance. Lorsqu’une fois je lui ai demandé si c’était ses parents qui lui envoyaient de l’argent, elle me répondit que non, mais qu’elle travaillait en soirée comme serveuse dans une boîte de nuit du quartier de la Croix-Rousse. Elle était payée normalement à l’heure, mais les clients lui laissaient, affirmait-elle, de fabuleux pourboires.
Un jour, pour une énième invitation au restaurant, elle me proposa de venir la chercher à la discothèque à vingt-deux heures. Elle avait obtenu de son patron de partir plus tôt ce soir-là. J’arrivai un bon quart d’heure en avance et puisque le physio me fit signe d’entrer, je passai la porte. Un bruit d’enfer m’accueillit quand je vis soudain, sur la droite, Ludmilla jaillir de derrière une tenture comme un diable de sa boîte. Sans préambule, elle se précipita sur moi et me cria dans les oreilles en raison de la musique trop forte :— Vite ! Vite ! Il faut que tu me remplaces ! Viens !
Je me laissai entraîner en lui demandant en quoi je pouvais la remplacer, mais elle ne me répondit pas ou ne m’entendit pas, ce qui revenait au même. Ludmilla me poussa dans une pièce minuscule éclairée très faiblement par une petite ampoule rouge.
— Je ne te fais pas de dessin, il faut que tu prennes ma place. Je t’en prie, sinon je perds cinq cents euros. Moi je suis trop malade, il faut que j’aille aux toilettes. Je reviens dès que je peux, débita-t-elle rapidement avant de me planter sur place et refermer le rideau derrière elle.
J’étais sciée. D’accord, Ludmilla était malade et c’était ma copine, donc j’allais l’aider. Mais comment me demandai-je ? Ce fut alors que je compris quand j’entendis trois coups à une cloison, comme quelqu’un qui frappe à une porte pour qu’on le laisse entrer. Je tournai la tête et, sous la lumière tamisée rouge, surgit d’un trou dans le mur une bite monumentale surmontant deux couilles énormes.
Doris s’interrompit un moment dans son récit.
— Je n’exagère pas, affirma-t-elle en écartant ses mains ouvertes. Elle était au moins longue comme ça, et ses testicules gros comme ça en fermant un poing.
— Wouah ! s’exclama Rébecca. Quel bol !
— Et alors ? réclamèrent impatiemment les auditeurs. La suite…— Sers-moi à boire s’il te plaît. Ça me donne soif rien que d’y repenser, temporisa Doris en tendant son verre en direction de Pedro.
Quand elle eut vidé la moitié de son apéritif, elle poursuivit.
— Ah ! La salope ! me dis-je tout d’abord. Bon, je n’en étais pas à ma première pipe, loin de là, mais tout de même… Trois coups résonnèrent à nouveau, le propriétaire de la grosse bite s’impatientait. Alors, je me mis à genoux devant ce monument, ouvris grand la bouche, enserrai cette poutre de chair dans mes deux mains et enfournai le gland jusqu’au fond de ma bouche. Si j’avais été une pro du deep-throat, sa pine me serait arrivée au milieu de l’œsophage ! Je suçais l’engin en fermant les yeux et priais pour que Ludmilla revienne vite prendre la suite. De l’autre côté de la cloison, l’homme gémissait à chaque fois que ma langue tournoyait autour de son énorme gland et encore plus quand je lui léchais le frein en appuyant dessus fermement. Soudain, je ne pensai plus à Ludmilla. Je sentis ma culotte se mouiller abondamment et une envie folle de me faire bourrer la chatte avec cet énorme morceau me traversa l’esprit. Ce fut juste le moment que choisit l’homme pour éjaculer. Il n’avait pas de grosses couilles pour rien le salaud ! Il m’en a envoyé un paquet sur la langue ! Ça débordait de partout par les commissures de mes lèvres et pourtant j’avalais, j’avalais, j’avalais… Enfin, ce fut fini. Le monstre débanda et rejoignit le slip de son propriétaire. Peu après, la place libérée par l’homme laissa passer un peu de lumière et j’entendis la voix du patron.
— Bien Ludmi. Toujours aussi douée. Mais si tu veux ta soirée et tes cinq cents balles, t’as encore une bite à sucer, ma p’tite !
Tout en me massant les articulations de la mâchoire, je n’en crus pas mes oreilles. Et Ludmilla qui ne revenait pas… Soudain, on frappa encore après la cloison. Je regardai le trou, dépitée. Une verge tout à fait normale en taille, mais qui paraissait bien menue par rapport à celle dont je venais de m’occuper apparut. Désespérée, je tournai la tête vers la tenture qui restait, malheureusement pour moi, immobile. Alors, j’ai fait ce que je devais faire pour mon amie, je suçai à fond cette nouvelle queue et absorbai avec plaisir ma deuxième dose de sperme. Changement de programme toutefois. Comme la grosse bite m’avait bien excitée, j’en ai profité pour baisser pantalon et culotte et je me suis masturbée avec rage. La pine apparemment satisfaite disparut et je m’offris en gémissant un bel orgasme à genoux.
Je repris ma respiration et me rhabillai. Je bouclais ma ceinture quand une voix me fit sursauter. C’était Ludmilla qui était revenue discrètement et qui avait dû assister au spectacle. Je rougis instantanément.
— Eh bien ! Tu m’as caché tes talents ! observa-t-elle en rigolant. Sérieusement, si tu veux te faire un peu de fric, tu pourrais joindre l’utile à l’agréable. Le patron paye cinq cents euros pour dix pipes, mais que dalle si t'en fais moins ! Tu comprends pourquoi j’ai imploré ton aide, ajouta-t-elle, désolée.
— Tu aurais pu au moins me prévenir, répondis-je en essuyant ma bouche et mon menton d’un revers de manche.
— Je n’ai pas eu le temps, s’excusa Ludmilla. J’ai été prise de violentes coliques et je n’ai pas pu revenir plus tôt. Tu t’es quand même payé un bon pied d’après ce que j’ai vu ! Allez, viens ! Tu as bien mérité ton resto.
Ludmilla est repartie à Bucarest à la fin de l’année scolaire et moi, je suis revenue à Lille. Sachez également que je n’ai jamais revu de bite aussi grosse que celle que j’ai sucée en premier ce soir-là et je le regrette bien. Je me la serais bien carrée dans la foufoune, celle-là, termina Doris dans un grand éclat de rire.
— C’est parce que tu n’as jamais vu la mienne ! se vanta Pedro en riant.
— Et tu n’as pas été tentée de te faire un peu de fric ? interrogea Rébecca.
Doris rougit un peu.
— À vrai dire, si. Oh ! Pas dix pipes de suite ça non, mais il m’est arrivée de rares fois d’accompagner Ludmilla à la boîte et elle m'en laissait deux pour cent balles, mais ça s’est arrêté définitivement quand Ludmilla est retournée chez elle.
— En tout cas, nous savons tous les trois maintenant que nous pouvons compter sur ton amitié indéfectible, déclara Pedro.
Un murmure d’approbation circula.
— Bon, c’est à qui le tour ? poursuivit-il.
Des regards amusés se tournèrent vers Rébecca.
— Oui, c’est à moi, confirma-t-elle. Je tire une carte.
Parcourant ladite carte pour elle-même, elle porta la main à sa bouche pour masquer une grimace. Puis elle lut à voix haute :— Racontez votre masturbation la plus osée.
Un léger ricanement passa dans le petit auditoire.
— Je suis sûr que ça va être chaud, s’enflamma Pedro.
— Je ne sais pas ; vous me direz après, répondit Rébecca en lançant la carte sur la table. Ce ne sera peut-être pas aussi pittoresque que l’histoire de Doris.
Elle posa deux doigts sur ses paupières fermées pendant une seconde, puis entama son récit d’une voix un peu monocorde, du moins au début.
— Ça ne se passe pas à Lyon, mais à Paris, j’avais dix-neuf ans. Le bac en poche, mais pas trop douée pour les études, j’avais quitté le foyer familial à Lille pour un boulot dans une brasserie du VIe vers Saint-Sulpice. À cause des horaires, j’avais opté pour une chambre meublée près de mon travail. Elle se situait au cinquième étage, sans ascenseur, d’un immeuble ancien rue de Sèvres. Quand on franchissait la porte cochère où l’on passait obligatoirement devant la loge de la concierge, on parvenait à une cour pavée. Les quatre immeubles, en carré, offraient chacun une entrée séparée. Moi, c’était au fond à gauche. La concierge râlait un peu quand je rentrais tard du boulot, mais elle savait que je n’y étais pour rien. Quelquefois, je lui rapportais une bouteille de vin à peine entamée par le client, mais entièrement payée, ça l’occupait pour la soirée et elle me pardonnait mes horaires tordus. J’avais droit à une journée de repos par semaine plus un après-midi. Ces journées n’étaient pas fixes, on les prenait par roulement pour que ce ne soit pas toujours les mêmes qui profitent du dimanche.
Bien qu’elles fussent au dernier étage, toutes les chambres étaient pourvues d’un balcon, quoique minuscule. J’ai toujours aimé prendre des bains de soleil et, par chance, dans un placard, le propriétaire avait laissé un transat. Mes après-midi libres des mois d’été, je les passais allongée, nue comme un ver, à me faire dorer la pilule. Les seuls voisins qui auraient pu me voir étaient ceux qui habitaient au même étage que moi, mais lorsque c’était en semaine ils étaient au travail. J’en profitais largement, car même sans spectateurs, je reconnaissais là une forme d’exhibitionnisme et cela me troublait. À tel point qu’une fois à l’intérieur, je m’étendais souvent sur le lit pour me masturber longuement.
Un après-midi du mois de juillet où le soleil brillait fort, je me suis installée comme d’habitude sur mon petit balcon pour une bronzette. Je fermais les yeux quand je réalisai soudain avoir aperçu une ombre bouger légèrement derrière la porte-fenêtre de l’immeuble d’en face. Sur mes gardes, je surveillai les alentours avec attention, mais ne revis plus de mouvement suspect. Alors je pensai au reflet d’un pigeon en vol dans les carreaux. Je baissais à nouveau les paupières, puis prise d’un doute, les relevai très vite. Je chaussai mes lunettes de soleil et là je distinguai clairement la tête de mon voisin qui m’observait avec des jumelles. Il ne se doutait pas que je l’avais repéré et le maintins dans cette ignorance. Mon exhibitionnisme était à son paroxysme et ma chatte dégoulinait d’une cyprine que j’essuyais comme je pouvais. Au bout d’un quart d’heure, je n’y tins plus et je rentrai m’allonger pour me caresser et hurler mes orgasmes le visage enfoui dans mon oreiller. Quelques semaines se déroulèrent selon le même schéma et j’étais frustrée quand il pleuvait pendant mes jours de repos, car même quand c’était simplement nuageux, je proposais mon corps en spectacle.
Je croisais bien mon voisin de temps en temps, mais à part « bonjour, bonsoir » aucun de nous deux n’évoquait ce qui se passait au cinquième étage. C’était un jeune homme très mignon prénommé Louison, un peu plus âgé que moi, mais je me dis que finalement, nous pourrions peut-être aller plus loin que cette simple relation voyeur/exhibitionniste. J’en étais là de mes réflexions quand je dus rentrer à Lille. Mon père devait être opéré du cœur et je ne voulais pas laisser ma mère seule. J’entamai mes congés de l’année, mon patron avait parfaitement compris mon problème familial.
Quand je revins à Paris, le mois d’août se terminait. J’avais bien réfléchi à la situation, il ne restait que quelques jours d’été, ma décision était prise. C’était une journée encore chaude, mais au soleil déjà déclinant. Je m’installai face à mon admirateur que j’espérais présent. Ce fut effectivement le cas et, cinq minutes après m’être allongée, j’aperçus la tête de Louison derrière le carreau. Il m’observait à travers ses jumelles et je mouillais abondamment, car il devait voir ma chatte en gros plan. Au comble de mon désir de m’exhiber, j’avais le cœur qui battait la chamade et je me décidai enfin à approcher ma main vers ma vulve qui ne réclamait que ça. J’entamai une lente masturbation du clitoris en le caressant par petits cercles. Mes yeux étaient fermés, je ne sais pas si c’était pour mieux apprécier la caresse ou si un reliquat de honte m’empêchait de regarder mon voyeur. Puis je parvins à me vider la tête, tout mon être fixé sur mon sexe et mes doigts. La cyprine coulait à flots, mouillait mes cuisses et le tissu du transat. J’ouvris les paupières un centième de seconde, oui il me matait. Sans aucun signe prémonitoire, j’explosai dans un spasme hors du commun. Je ne pus retenir des râles de bête qui se répercutèrent en écho contre les immeubles et dans la cour. Les orgasmes se suivaient l’un après l’autre, ils étaient toujours aussi violents et moi toujours aussi bruyante. Cela me parut durer une éternité, mais mon vagin cria grâce aussi subitement qu’il avait commencé à jouir. Je n’osais pas rouvrir les yeux et dans le silence retrouvé, j’entendis à ma plus grande frayeur des applaudissements, des sifflets et des rires. Je m’assis précipitamment et aperçus deux voisins hilares à un balcon du cinquième étage en train de m’observer. J’étais morte de honte. Je me masquai le visage des deux mains en me rallongeant et n’eus même pas le réflexe de couvrir ma nudité.
Pedro et les deux femmes buvaient les paroles de Rébecca. Tous trois étaient sévèrement accrochés par l’histoire. Rébecca but une gorgée d’apéritif et poursuivit :
— Ce fut Louison qui me sauva la mise. Me voyant dans l’embarras et ayant conscience que j’avais réalisé cela pour lui seul, il sortit sur son balcon. S’approchant du parapet, il défit son pantalon et le baissa aux genoux, slip inclus. Il passa sa bite en érection entre deux barreaux et par-dessus la rampe, commença à se branler. Il jouit rapidement, gémit et laissa son sperme chuter sur les pavés de la cour. Les deux autres voisins cessèrent de rire, confus. Ils avaient compris avoir interrompu un jeu amoureux entre deux personnes et qu’ils n’y avaient pas leur place. Ils rentrèrent penauds, en ayant soin de fermer la fenêtre et de tirer le rideau. Louison et moi regagnâmes également nos pénates.
Le soir même, Louison était à la porte avec un bouquet de fleurs et m’invita au restaurant. Nous sommes sortis ensemble pendant trois ans et quand nous faisions l’amour, il arrivait souvent que l’un se branle devant l’autre et réciproquement.
Voilà, vous savez tout. J’ai gardé ce côté exhibitionniste qui me secoue les hormones, mais seulement dans l’intimité d’une relation à un seul partenaire ou d’une relation sexuelle de groupe à laquelle j’avoue participer de temps en temps.
Un silence de quelques secondes suivit le récit de Rébecca, encore plongée dans ses souvenirs. Il fut brisé par Pedro.
— C’est une très belle histoire, Rébecca.
Un murmure d’approbation s’ensuivit de la part de Doris et Estelle. Rébecca esquissa un geste devant son visage comme pour chasser une mouche.
— Bon, c’est du passé. Au fait Pedro, ne serait-ce pas ton tour par hasard ? continua-t-elle en souriant.
Les deux autres femmes acquiescèrent.
— Oui, tire donc une carte, intima Doris.
Pedro s’exécuta et lut.
— Alors il faut que je vous raconte ma relation sexuelle la plus curieuse, révéla-t-il en riant.
— Ça promet ! nota Estelle à mi-voix.
Pedro, après avoir réfléchi quelques secondes, s’éclaircit la voix et commença posément.
— On pourrait dire qu’un coït c’est un coït et rien d’autre qu’un coït. L’homme fourre sa queue dans un trou tapissé de muqueuses et la secoue jusqu’à cracher son foutre. Et s’il est respectueux et habile, il essaiera de contenter aussi son ou sa partenaire. Donc, en dehors dudit partenaire lui-même, rien ne saurait différencier une baise d’une autre baise.
Partant de ce postulat, j’en conclus que les circonstances entourant cet acte deviennent bien plus importantes que l’acte en lui-même. C’est pourquoi je vais vous conter ici un bref passage de ma vie sexuelle dont je ne suis pas particulièrement fier, mais très insolite par son décor, ce qui répond tout à fait à la carte que j’ai tirée. En premier lieu, tout comme Doris et Rébecca, je vous prierais de ne pas me juger trop vite. Les deux histoires que nous venons d’entendre nous prouvent, s’il en était besoin, que chacun de nous est capable d’accomplir certaines choses lorsque c’est absolument nécessaire, choses que nous n’envisagerions en aucune manière en y réfléchissant à froid.
— Soit tranquille Pedro, interrompit Doris. Nous sommes amis depuis longtemps et nous avons tous au moins un cadavre dans le placard. Considérons-nous donc tous comme un psy à l’écoute impartiale des trois autres.
— Merci à toi, Doris, approuva Pedro.
Cette mise au point effectuée, Pedro rassembla ses souvenirs. Il s’empara de son verre d’apéritif, fit tinter ce qui restait des glaçons contre la paroi et le reposa sans même y avoir trempé les lèvres.
— Cette histoire ne date pas de mes vingt ans et ne se déroule ni à Paris ni à Lyon, mais à Zagreb en Croatie. Toutefois, elle débute tout simplement ici : à Lille, il y a trois ans. Lors de la grande braderie annuelle, une vieille édition de 1867 du « Voyage au centre de la Terre » de Jules Verne me tendait les bras. Bien entendu, il n’y avait aucun prix affiché et je fis une offre au vendeur. Immédiatement après, une voix derrière moi enchérit sur ma proposition. Je me retournai et vis un homme stylé d’une quarantaine d’années accompagné d’une belle femme bien plus jeune. Elle lui parlait dans une langue que je ne comprenais pas. Je surenchéris à mon tour, aussitôt contré par l’inconnu. Bref, le manège continua une minute et je compris que je n’aurais jamais gain de cause. Je regardai le vendeur qui était aux anges, il n’en espérait pas tant, et lui dis que je stoppai là. Le livre changea de mains et, déçu, je repartis vers d’autres affaires. Je ne fis pas trois pas quand la voix de l’acheteur m’arrêta.
— Monsieur !
Je me retournai, surpris. L’homme souriait.
— Je suis désolé de vous avoir privé de cette édition du « Voyage ». Je devine que, comme moi, vous y teniez parce qu’elle comporte deux chapitres de plus que l’édition originale de 1864… Puis-je me faire pardonner en vous invitant ce soir au restaurant de mon hôtel ?
Cet homme avait l’air parfaitement éduqué, cultivé, sympathique, bref il paraissait très fréquentable. J’acceptai et le soir même, nous nous retrouvâmes à son hôtel. J’y appris qu’il avait quarante-deux ans, qu’il s’appelait Patrick et que sa jolie épouse de vingt-sept ans Masha parlait très peu le français. Ils étaient en vacances pour une quinzaine de jours à Bruxelles. À une heure et quart de route, il ne voulait pas manquer notre célèbre grande braderie. Si lui était Français, sa femme était Croate et ils résidaient toute l’année à Zagreb. Le diner était très fin, les vins très chers et les alcools somptueux. L’argent n’était pas un problème pour Patrick, ce qui me conforta dans l’idée que je n’aurais jamais pu entrer en possession du livre que nous nous étions disputé. À la fin du repas, nous échangeâmes nos cartes de visite, plus par convenances que par réel souci de se revoir, pensai-je.
Ce ne fut pas le cas. Deux mois plus tard, alors que j’avais oublié cet épisode, je reçus une lettre de Patrick m’invitant à passer quelques jours dans leur résidence de Zagreb. Un billet d’avion était joint au courrier. Je téléphonai à Patrick, lui dis que c’était trop, que je ne pouvais accepter, etc., etc. En fait, j’en mourrais d’envie et Patrick n’eut pas beaucoup d’arguments à déployer pour me convaincre.
Mon hôte vint me chercher à l’aéroport et il nous ramena chez lui. Sa maison était splendide, sise au milieu d’un jardin magnifique. L’une des ailes de la résidence était réservée à la piscine. De la terrasse, la vue sur Zagreb s’étalait dans le soleil couchant. Je passais une semaine de rêve à visiter la ville, ses monuments, ses musées, ses théâtres quand un soir, alors que Masha n’était pas rentrée, il me dit :— Pedro, aujourd’hui je t’emmène (nous étions passés au tutoiement dès mon arrivée à l’aéroport) où je pense que tu n’es jamais allé.
— Tiens donc ! Et où ça ?
— C’est une surprise.
Je ne pus en savoir plus. Après avoir conduit dans un dédale de rues et ruelles, Patrick réussit à se garer sur une place non loin de la cathédrale. Nous descendîmes de voiture et parvînmes au début d’une impasse. Au fond de celle-ci, nous nous arrêtâmes devant une porte discrète gardée par un malabar suspicieux. Quand il reconnut Patrick, un sourire illumina son visage et il me parut soudain bien plus sympathique qu’au premier abord. Il nous désigna le chemin de la main et nous entrâmes. Nous longeâmes un couloir fermé grossièrement par une tenture épaisse laissant filtrer une lumière tamisée. Un homme derrière un guichet nous accueillit :— Vous êtes deux ? demanda-t-il, avachi dans son fauteuil et le nez dans son journal.
— C’est moi, Dragos, expliqua simplement Patrick en tapotant nerveusement ledit guichet du bout des doigts.
Le dénommé Dragos leva les yeux et quand il reconnut mon nouvel ami rectifia sa position et répondit platement :— Ah ! Excusez-moi, Monsieur, je n’avais pas fait attention. Allez-y.
Nous passâmes un second rideau. Ici, la lumière était vive. Ce que je vis me cloua sur place. Tout le monde connait le principe du « glory-hole », Doris nous l’a brillamment rappelé tout à l’heure. Imaginez la même chose, mais avec des trous assez gros dans les cloisons pour y engager l’arrière-train d’une femme couchée sur le dos en position fœtale. Une dizaine de culs étaient ainsi présentés aux hommes qui se promenaient en les contemplant avec avidité. Offertes à mi-hauteur, on ne voyait de ces femmes que les fesses et les cuisses. Tout ce qui se situe au-dessus du nombril nous était masqué. Soudain, l’un des clients se décida devant une chatte aux poils pubiens noirs et fournis. Il défit sa ceinture, abaissa pantalon et caleçon à mi-cuisse et commença à se masturber. Quelques spectateurs le regardaient faire, indifférents. Quand il estima son érection suffisante, il embrocha la vulve de la femme qui poussa un réel cri de surprise. L’homme, assez bien pourvu, fit aller et venir sa bite dans le vagin offert. De l’autre côté de la cloison en contreplaqué compact, la prostituée gémissait d’une manière un peu trop ostensible pour être totalement naturelle. Puis, ce fut lui qui râla fort en enfonçant profondément son glaive dans le fourreau qu’il lui avait trouvé. Il resta immobile à récupérer durant une quinzaine de secondes puis ressortit avec lenteur sa verge ramollie et trempée. Le sperme épais mêlé de cyprine coulait entre les fesses de la femme qui ne pouvait s’essuyer. L’homme se rhabilla et à mon grand étonnement, se promena à nouveau dans les rayons paraissant être en quête d’un autre trou, si j’ose m’exprimer ainsi.
J’étais abasourdi. Il existait donc des lieux où des hommes payaient un « forfait » à l’entrée et baisaient le ou les culs qu’ils voulaient… Ils ne voyaient jamais le visage de la femme qui leur offrait leurs orifices. J’avais du mal à en croire mes yeux. Sidéré, je tournai la tête vers Patrick qui s’amusait de mon ahurissement.
— Tu as compris le principe ? Alors, choisis donc un ou des culs et baise-les autant que tu veux et que tu peux !
Bien sûr, à froid j’aurais refusé une telle proposition. Seulement, je bandais depuis le moment même où nous étions entrés et de plus, avant de venir, j’avais un peu forcé sur la rakija locale qui titrait bien cinquante degrés. Je m’approchai donc du « présentoir ». Des hommes besognaient des culs, crachaient leur sperme dans les vagins ou les rectums. Certaines femmes étaient inondées et apparemment, planter sa queue dans le foutre d’un autre ne gênait personne. Malgré ma griserie, je me refusai à une telle extrémité même pour assouvir un besoin sexuel de plus en plus pressant. Patrick fit alors un signe à je ne sais qui et un arrière-train féminin apparut dans une ouverture jusque là inoccupée. La chair ferme et blanche, de belles cuisses sans vergetures, un pubis glabre et une vulve aux grandes lèvres en papillon, j’eus le regard aussitôt attiré. Un homme s’approcha de la nouvelle venue, Patrick effectua un autre geste et un vigile éloigna l’importun.
— Celle-ci est toute propre, profites-en.
Comme un automate, je me rapprochai et caressai le sexe et les cuisses de cette femme que je ne verrai jamais, du moins le croyais-je. J’écartai ses petites lèvres rosées, une goutte de cyprine perla. Sans plus de pudeur ni de retenue, je léchai anus et nymphe puis je baissai mon pantalon. Ma bite jaillit par-dessus l’élastique de la taille du slip ; je la décalottai et la plongeai dans cet abîme brûlant de désir. Un profond gémissement retentit. Hormis Patrick, personne ne prêta attention à moi tandis que j’allais et venais dans cet écrin de douceur. J’étais couvert de honte, mais totalement désinhibé par l’alcool. Soudain, de vraies plaintes d’orgasme surgirent de l’autre côté de la cloison. Patrick, qui était derrière moi, me dit surexcité :— Elle jouit, Pedro ! Continue ! Continue ! T’arrête pas !
Je déchargeai dans un cri rauque une bonne quantité de sperme, car je n’avais pas éjaculé depuis quelque temps. Quand je me suis retiré, la vulve et le périnée se contractaient encore sous le spasme voluptueux que j’avais provoqué. Je caressai et embrassai tendrement le ventre de cette femme qui m’avait donné tant de plaisir puis, alors que je me rhabillais, Patrick mit la main sur mon épaule.
— Viens ! Je vais te la présenter.
— Je croyais que cela ne faisait pas partie du principe de base, objectai-je.
— Oui, mais là c’est spécial et ce n’est pas chaque fois le cas.
Le cul de la fille que je venais de baiser disparut dans la cloison et Patrick me conduisit dans un dédale de corridors. Je n’étais plus moi-même, l’esprit encore embrumé par l’alcool, je me laissais porter par les évènements. Nous arrivâmes à un couloir garni de portes sur une de ses parois, comme des vestiaires à la piscine. Il ouvrit l’un des réduits et me pria d’entrer. Les bras m’en tombèrent… Masha, nue, me souriait. Elle dit quelque chose en croate que je ne compris pas.
— Elle te dit qu’il y a longtemps qu’elle n’avait pas joui autant, traduisit Patrick, et elle te remercie.
Mon ego aurait dû en être flatté, mais, dans un sursaut de lucidité, je me dégoutai et demandai à Patrick de me ramener chez lui sans plus attendre. Nous rentrâmes tous les trois dans un silence absolu et le lendemain au plus tôt, je repartis pour Lille. Patrick semblait déçu de mon attitude, mais assura ne pas m’en vouloir.
Quelque temps plus tard, je reçus un paquet poste en provenance de Zagreb. C’était l’exemplaire du livre de Jules Verne de 1867 accompagné d’un simple petit mot où Patrick m’expliquait qu’il n’avait jamais eu l’intention d’acquérir ce livre. Je compris alors que c’était Masha qui avait flashé sur moi et qu’elle avait demandé à son mari d’aménager cette rencontre. Ce couple avait trouvé un équilibre ; elle en se faisant baiser par les hommes dont elle avait envie, et lui en observant le vagin ou le rectum de sa femme engouffrer les pines qu’elle avait elle-même choisies.
Je n’eus plus jamais de contact avec Patrick et Masha et ne le cherchai pas non plus. Vous raconter cette histoire m’a beaucoup libéré, car j’ai toujours beaucoup de remords sur ce qui s’est passé.
Pedro vida son verre et le reposa sur la table basse. Le regard absent, il n’osait affronter celui de ses amies.
Doris brisa le silence :— Rassure-toi. Nous te comprenons toutes les trois. Tu l’as très bien dit tout à l’heure, nos actions dépendent surtout des conditions extérieures et finalement, sans le décider vraiment, tu n’as fait que répondre favorablement à la demande de ce couple. Tu n’as rien à te reprocher.
— Encore merci pour cela, Doris.
— Mais dis-moi, reprit-elle. Si le but de la manœuvre consiste à ne pas voir le visage des femmes que les hommes baisent, pourquoi Patrick t’a-t-il montré celui de Masha ? Et pourquoi se balade-t-il là-dedans comme chez lui ?
— En réalité, je l’ai su après, c’est Patrick le propriétaire de ce lupanar particulier ; il y fait donc ce qu’il veut. Quant à Masha, elle ne consent à montrer son visage qu’aux hommes qui lui procurent un orgasme. Patrick aime voir sa femme prendre son pied sans lui, comme tout candauliste, je suppose.
Un long silence s’installa, puis afin de dissiper le malaise qui subsistait encore, Rébecca claironna en se forçant un peu à rire :— Il reste encore une carte à tirer pour ce soir, n’est-ce pas Estelle ?
— Oui, c’est mon tour, répondit-elle sans enthousiasme.
Estelle tendit le bras, prit la carte au-dessus du paquet et lut :— Racontez votre première sodomie (donnée ou reçue).
Estelle se mit à rire.
— Ah ! ben, ça va être vite fait, ça ne m’est jamais arrivé !
— Ooooohhh ! se désolèrent les trois autres en s’entre-regardant.
— Ben non ! Je plaisante, rectifia-t-elle malicieuse.
— Aaaaahhh ! obtint-elle comme réponse.
Estelle rit de sa bonne blague.
— Bon, je vous préviens, avertit-elle, pas de Paris, Lyon, Zagreb ou autre endroit exotique. Ça s’est passé tout bêtement ici, à Lille. Je sais que vous êtes accros aux détails croustillants, alors je vais essayer de vous en donner, car ce qui m’est arrivé n’est pas ordinaire, je le reconnais.
J’habitais chez mes parents à cette époque, je venais de fêter mes dix-neuf ans. Vous n’ignorez pas que j’ai perdu ma mère très jeune et mon père, dépassé par les évènements et accaparé par son travail, me laissait une totale liberté. Peut-être un peu trop, mais bon… Je rencontrai Lucas en boîte, un garçon de vingt-cinq ans très beau. Nous sommes sortis ensemble tout de suite et il m’a emmené chez lui vers deux heures du matin. Je n’étais plus vierge depuis quelques années déjà, mais ça, c’est une autre histoire. Nous avons fait l’amour comme on le fait la première fois, on découvre l’autre et on ne se lance pas dans des choses hors du commun. J’ai commencé par le sucer. Je ne sais pas s’il se parfumait la bite, ni comment si c’était le cas, mais elle avait un très léger goût de fraise. Peut-être avec le lubrifiant de certaines capotes que l’on trouve dans les sex-shops ? Il était ce qu’il est convenu d’appeler « bien monté ». Mes lèvres étaient grandes ouvertes pour absorber son gland et quand j’amenais sa bite un peu trop loin, j’avais facilement des nausées. Puis il me demanda de m’allonger sur le dos. Il passa un genou de chaque côté de ma tête et replongea sa queue dans ma bouche, mais là, je ne bougeais plus. C’était lui qui baisait ma bouche comme il aurait baisé ma chatte. Il râla en éjaculant une dose de sperme impressionnante directement dans ma gorge. Je n’ai pu l’avaler que lorsqu’il retira son membre d’entre mes mâchoires endolories. Sitôt fait, alors que j’étais toujours sur le dos, il m’écarta les cuisses et me procura un orgasme intense par un cunnilingus expert. Il se débarbouilla le visage avec mon abondante cyprine puis se reposa un peu contre moi pour me caresser. Quand son érection revint, il me baisa longtemps et je jouis un grand nombre de fois. Il éjacula dans mon vagin après un très long moment, j’étais ébahie par son endurance. Nous avons fini la nuit dans les bras l’un de l’autre et j’ai dormi comme un bébé. Vous me direz : et la sodomie là-dedans ? J’y viens, j’y viens.
Après quelques mois, Lucas m’avoua un jour faire partie d’un groupe d’hommes et de femmes habitués à participer à des partouzes. Cela se passait du côté de Marc-en-Barœul. Un de ses amis, quadragénaire, avait installé tout le confort chez lui dans son sous-sol à cette fin. Je digérai assez mal la nouvelle, car cela signifiait que malgré notre histoire il baisait ailleurs à tour de bras. Je le lui fis remarquer sévèrement, mais il me répondit qu’il était un libertin, qu’il souhaitait le rester, et que ses « coups de bite », comme il disait, n’avaient aucune importance pour nous. D’ailleurs, il me précisa que s’il m’en avait parlé, c’était dans le but de me faire participer à ces orgies. Tout d’abord interloquée, moi qui n’avais que trois hommes à mon actif depuis mon dépucelage, j’étais très curieuse et je finis par accepter, à condition qu’il me donne plus de précisions.
Estelle interrompit son récit.
— Sachez que j’ai effectivement participé à tout ce que je vais vous décrire, et plus encore. J’espère ne pas vous choquer, mais après avoir entendu vos remarques à propos de vos propres histoires, je sais par avance que ce ne sera pas le cas. Seulement, je préfère tout de même vous prévenir.
Peu habitués à de telles confessions de la part d’Estelle, ses trois amis la rassurèrent et lui demandèrent de continuer son passionnant récit.
— Alors voilà comment ça se passait. Environ une ou deux fois par semaine, tous les participants étaient convoqués chez Thomas, l’ami de Lucas. Venait qui pouvait, tout le monde n’étant pas forcément disponible le jour précis de la partouze. Disons qu’il y avait, lors de ces rencontres, entre vingt et cinquante personnes. Les hommes étaient en général majoritaires. Il arrivait rarement que ce fût l’inverse. Thomas donnait la ligne de conduite de la soirée. C’était de jolis titres comme « La voie royale » où l’on ne devait utiliser que le vagin, « La voie étroite » où c’était la sodomie qui était obligatoire, « La chevauchée de l’amazone » où les femmes avaient le dessus, « Liqueur d’homme », où seules les fellations étaient autorisées souvent couplé avec « Liqueur de femme » ou plus simplement « 69 » ou encore « Main d’argent » où uniquement les masturbations étaient permises. Parfois, c’était une « Soirée homo », je ne vous fais pas de dessin, ou « Liberté des sens » où chaque participant agissait à sa guise. J’en oublie certainement, Thomas avait une imagination sans limites. Précisons aussi que dans ces partouzes, n’importe qui pouvait demander à n’importe qui d’autre de le contenter, en respectant le thème de la soirée le cas échéant. Pas de refus possible, sous peine d’exclusion du groupe. Lors d’une soirée « Liberté des sens » par exemple, une femme frisant la cinquantaine que je n’avais jamais vue m’a sollicitée pour lui sucer l’anus puis la chatte, jusqu’à ce qu’elle prenne son pied. Un autre soir, j’ai moi-même sauté sur un type d’une trentaine d’années qui exhibait une bite énorme et je me suis empalée dessus la moitié de la nuit sous les yeux rieurs de Lucas. C’était « La chevauchée de l’amazone ». J’ai même vu un jour un homme réclamer à un autre homme de lui faire une pipe devant leur épouse respective.
Lucas n’avait jamais demandé à me sodomiser. Je ne le lui ai jamais proposé non plus, encore que j’eusse déjà apprécié un de ses doigts dans mon rectum. Vint l’inévitable soirée « La voie étroite ». Comme nous ne connaissions le thème choisi que lorsqu’on y était, Lucas et moi ne pouvions plus revenir sur nos pas. J’avais beaucoup de craintes. On m’avait tout raconté et son contraire à ce sujet, je ne savais plus qui croire. J’observais les participants. Des hommes enculaient des femmes ou des hommes. Si c’était des femmes, elles avaient le droit de se masturber ou d’être masturbées en même temps pour s’amener à l’orgasme. Je me faisais toute petite une bonne partie de la soirée quand Lucas annonça à voix haute :— Messieurs, pour ceux que ça intéresse, personne n’a jamais sodomisé mon amie Estelle ici présente. Même pas moi. Si vous voulez une voie étroite parmi les voies étroites, c’est par là que ça se passe.
Je le foudroyai du regard. Je l’aurais tué…Il s’assit par terre, les cuisses écartées, et me disposa à quatre pattes entre ses jambes, le derrière tourné vers la convoitise des invités. Mon visage près du sien, il me dit de ne pas m’inquiéter que cela se déroulerait bien. Déjà, trois hommes attendaient leur tour. Un flacon de lubrifiant jaillit de je ne sais où. Lucas en mit une noix dans sa main et me frotta l’anus avec. Il demanda à mes futurs partenaires, ils étaient passés à cinq, de lubrifier leur verge afin de faciliter le passage. De cinq, les hommes devinrent sept puis neuf. Je crois que j’ai pleuré dans le cou de Lucas en les dénombrant. Le premier, heureusement doté d’un pénis très moyen, se positionna à genoux derrière moi. Son gland entra en contact avec mon sphincter brûlant, je serrai les dents et il poussa. Grâce au lubrifiant, son sexe pénétra en totalité d’un seul coup. Je hurlai, mais personne n’en eut cure. Lucas me murmurait des mots doux à l’oreille. Je sentis des va-et-vient dans mon rectum, des larmes coulèrent à nouveau. Plusieurs minutes interminables s’écoulèrent, la douleur s’était effacée. Je ne pleurais plus, la souffrance s’était transformée en une sensation de plus en plus agréable. L’homme se crispa soudain et éjacula dans mon cul en claquant fort son bas-ventre contre mes fesses. Il se retira, du sperme coula le long de ma cuisse. Le deuxième n’attendit pas une seconde de plus. Prenant la place toute chaude derrière moi, il m’encula violemment en lançant un cri. J’en poussai un à mon tour, car le diamètre de sa verge était beaucoup plus imposant que la première. La douleur s’effaça à nouveau et je commençai à apprécier le long glissement du membre dans mon rectum. Ma chatte mouillait abondamment.
— Branle-moi, murmurai-je à Lucas.
Il étendit son bras sous moi, posa son médius contre mon clitoris trempé et me masturba doucement. Je jouis au quatrième homme qui me sodomisait, puis au septième et au neuvième. Quand celui-ci se retira, mes cuisses et l’intérieur de mes fesses étaient couverts de sperme et je sentais mon anus grand ouvert. De l’air en sortit brusquement sous forme de pets sonores, j’en eus honte. Le dernier déposa un baiser sur mes deux fesses, puis je m’écroulai dans les bras de Lucas, vidée. Quelques minutes plus tard, je lui demandai de rentrer, j’avais besoin de me doucher.
C’était ma première sodomie. Peu de femmes pourraient vous dire qu’elles ont été enculées neuf fois le jour où elles ont perdu leur pucelage de ce côté-là.
Je suis restée encore deux mois avec Lucas, mais je refusai de participer à d’autres partouzes. Lors de l’une d’elles, comme il continuait à y aller seul, il rencontra une fille de son âge et me laissa tomber. Elle était aussi libertine que lui et ça lui plaisait. Depuis, j’ai donné mon rectum à d’autres de mes amants, mais plus jamais neuf fois de suite.
Estelle rougit, se cacha le visage dans les mains.
— J’en ai encore honte, avoua-t-elle.
— Nous aurions tous quatre de bons motifs d’avoir honte, déclara Doris. Mais cela fait partie de notre histoire et finalement, nous avons fait à ce moment ce dont nous avions envie. Nous n’avons rien à regretter.
— Doris a raison, compléta Pedro. Nous avons revécu des scènes de notre passé et ce passé, c’est le nôtre et nous l’avons regardé en face. Bravo à vous trois.
— Et à toi aussi, ajouta Rébecca.
Un sourire en coin, Estelle remarqua doucement :— Il est bien ton jeu, Pedro, il m’a bien plu. Il reste encore des cartes pour la fois prochaine, non ?
Les quatre amis partirent alors d’un grand éclat de rire.
***---***
Quand il eut acquis l’attention de ses trois amies, il lança ladite boîte sur la table basse devant lui.
Rébecca s’en empara, intriguée.
— C’est vrai, ce jeu est tout neuf, il y a encore la cellophane autour. Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-elle en déchirant avec curiosité le papier transparent.
— Ouvre ! Tu verras bien, lui répondit Doris impatiente.
Quand Rébecca eut ouvert le paquet, elle en retira ce qui ressemblait à de simples cartes à jouer.
D’où elle était, Estelle ne distinguait pas très bien ce que son amie avait dans les mains.
— Bof, ce ne sont que des cartes à jouer, commenta-t-elle visiblement déçue.
Rébecca les avait sorties complètement de l’étui et les consultait en éventail, un sourire en coin.
— Des cartes, oui, mais pas n’importe lesquelles ! pouffa-t-elle en les lançant sur la table.
— Oh ! Là, là ! s’esclaffa Doris en observant le jeu en détail. On va bien rigoler !
Dans la soirée de samedi d’une banlieue lilloise, au cinquième niveau d’un immeuble récent, des rires sonores résonnaient sur le palier. Un rai de lumière filtrait sous la porte d’entrée d’un des trois appartements de l’étage. À l’intérieur, quatre personnes étaient assises autour d’une table de salon. Pedro avait servi l’apéritif, sans doute plus d’une fois si l’on en juge par la gaieté des convives.
Pedro, Rébecca, Doris et Estelle étaient quatre copains d’une trentaine d’années. De vrais amis ; des amis de lycée qui n’avaient jamais eu d’aventures entre eux, mais qui n’hésitaient pas à se raconter leurs histoires les plus intimes, comme si chacun d’eux possédait non pas un, mais trois confidents. Pedro, le seul homme de la bande était du type méditerranéen. Noir de cheveux et de barbe, il était plutôt trapu. Ses dents très blanches et ses yeux bleu clair juraient sur sa peau basanée. Née à Houston, Rébecca était en France depuis sa primaire. Elle parlait excellemment bien le français, mais avec un léger accent yankee dont elle n’avait jamais réussi à se défaire tout à fait. Très grande, blonde, peu de poitrine, mais un beau fessier moulé dans des slims très à la mode, elle attirait les regards des hommes et des femmes. Doris, entre autres, admirait Rébecca pour sa silhouette élancée, car elle-même était plutôt petite et un peu potelée, sans excès toutefois. Son opulente chevelure rousse retombait en anglaises souples sur sa peau blanche couverte de taches de rousseur. Avec ses lunettes rondes cerclées de métal, tout le monde la trouvait à juste titre extrêmement attirante et sensuelle. Estelle enfin était la plus jeune. Cheveux châtain mi-longs, de taille moyenne, mais bien proportionnée de partout, elle aurait pu poser en bikini sans souci. Elle était aussi la plus timorée et hésitait parfois à parler de certains sujets, notamment sexuels lorsqu’il fallait entrer dans les détails. Quand elle y parvenait, cela confortait les trois autres dans l’idée que dans l’intimité, Estelle se montrait bien plus hardie qu’elle ne voulait bien le dire.
— Alors, on commence ? proposa Pedro.
— Oui, oui, répondirent en chœur Doris et Rébecca. Estelle souriait sans rien dire.
Pedro ramassa le jeu éparpillé, le mélangea, demanda à Rébecca de couper et déposa la pile sur la table.
— Qui commence ? interrogea-t-il ?
Comme personne n’osait se lancer, on tira au sort et celui-ci désigna Doris. Résignée, elle prit la première carte du paquet et lut tout haut :— Racontez votre fellation (donnée ou reçue) la plus saugrenue.
Les trois autres rirent de bon cœur.
— Allez, allez ! Dis-nous tout, Doris ! encouragea Rébecca en tapant des mains.
— Bon, d’accord, répondit-elle. Mais pas de jugement s’il vous plaît.
— On est là pour s’amuser et pour rien d’autre, rassura Pedro.
— Soit. Vous l’aurez voulu, concéda-t-elle en finissant son verre d’apéritif cul sec.
Doris se cala confortablement dans son fauteuil et débuta son récit en fixant le mur en face d’elle. Celui-ci devint flou, les souvenirs affluaient…
— Vous savez tous que j’ai étudié à Lyon. Je vous parle de l’époque où j’étais en dernière année alors que j’avais vingt-deux ans. Au CROUS où je résidais, je liai connaissance avec la fille qui avait la chambre contigüe à la mienne. Ludmilla était une très belle femme, une Roumaine de Bucarest qui terminait ses études en France pour parfaire son accent, car elle souhaitait être prof de français de retour chez elle. Grande, blonde, une poitrine et un cul de rêve, un joli minois, les garçons bavaient souvent devant elle, mais je ne l’ai jamais vue avec l’un d’eux.
Nous sortions souvent ensemble. Avec mon peu de moyens, je voulais bien aller au cinéma ou en boîte quand, certains soirs, l’entrée des filles était gratuite, mais le restaurant était trop cher pour ma bourse. Alors c’est elle qui m’invitait et qui réglait l’addition avec des espèces dont j’ignorais totalement la provenance. Lorsqu’une fois je lui ai demandé si c’était ses parents qui lui envoyaient de l’argent, elle me répondit que non, mais qu’elle travaillait en soirée comme serveuse dans une boîte de nuit du quartier de la Croix-Rousse. Elle était payée normalement à l’heure, mais les clients lui laissaient, affirmait-elle, de fabuleux pourboires.
Un jour, pour une énième invitation au restaurant, elle me proposa de venir la chercher à la discothèque à vingt-deux heures. Elle avait obtenu de son patron de partir plus tôt ce soir-là. J’arrivai un bon quart d’heure en avance et puisque le physio me fit signe d’entrer, je passai la porte. Un bruit d’enfer m’accueillit quand je vis soudain, sur la droite, Ludmilla jaillir de derrière une tenture comme un diable de sa boîte. Sans préambule, elle se précipita sur moi et me cria dans les oreilles en raison de la musique trop forte :— Vite ! Vite ! Il faut que tu me remplaces ! Viens !
Je me laissai entraîner en lui demandant en quoi je pouvais la remplacer, mais elle ne me répondit pas ou ne m’entendit pas, ce qui revenait au même. Ludmilla me poussa dans une pièce minuscule éclairée très faiblement par une petite ampoule rouge.
— Je ne te fais pas de dessin, il faut que tu prennes ma place. Je t’en prie, sinon je perds cinq cents euros. Moi je suis trop malade, il faut que j’aille aux toilettes. Je reviens dès que je peux, débita-t-elle rapidement avant de me planter sur place et refermer le rideau derrière elle.
J’étais sciée. D’accord, Ludmilla était malade et c’était ma copine, donc j’allais l’aider. Mais comment me demandai-je ? Ce fut alors que je compris quand j’entendis trois coups à une cloison, comme quelqu’un qui frappe à une porte pour qu’on le laisse entrer. Je tournai la tête et, sous la lumière tamisée rouge, surgit d’un trou dans le mur une bite monumentale surmontant deux couilles énormes.
Doris s’interrompit un moment dans son récit.
— Je n’exagère pas, affirma-t-elle en écartant ses mains ouvertes. Elle était au moins longue comme ça, et ses testicules gros comme ça en fermant un poing.
— Wouah ! s’exclama Rébecca. Quel bol !
— Et alors ? réclamèrent impatiemment les auditeurs. La suite…— Sers-moi à boire s’il te plaît. Ça me donne soif rien que d’y repenser, temporisa Doris en tendant son verre en direction de Pedro.
Quand elle eut vidé la moitié de son apéritif, elle poursuivit.
— Ah ! La salope ! me dis-je tout d’abord. Bon, je n’en étais pas à ma première pipe, loin de là, mais tout de même… Trois coups résonnèrent à nouveau, le propriétaire de la grosse bite s’impatientait. Alors, je me mis à genoux devant ce monument, ouvris grand la bouche, enserrai cette poutre de chair dans mes deux mains et enfournai le gland jusqu’au fond de ma bouche. Si j’avais été une pro du deep-throat, sa pine me serait arrivée au milieu de l’œsophage ! Je suçais l’engin en fermant les yeux et priais pour que Ludmilla revienne vite prendre la suite. De l’autre côté de la cloison, l’homme gémissait à chaque fois que ma langue tournoyait autour de son énorme gland et encore plus quand je lui léchais le frein en appuyant dessus fermement. Soudain, je ne pensai plus à Ludmilla. Je sentis ma culotte se mouiller abondamment et une envie folle de me faire bourrer la chatte avec cet énorme morceau me traversa l’esprit. Ce fut juste le moment que choisit l’homme pour éjaculer. Il n’avait pas de grosses couilles pour rien le salaud ! Il m’en a envoyé un paquet sur la langue ! Ça débordait de partout par les commissures de mes lèvres et pourtant j’avalais, j’avalais, j’avalais… Enfin, ce fut fini. Le monstre débanda et rejoignit le slip de son propriétaire. Peu après, la place libérée par l’homme laissa passer un peu de lumière et j’entendis la voix du patron.
— Bien Ludmi. Toujours aussi douée. Mais si tu veux ta soirée et tes cinq cents balles, t’as encore une bite à sucer, ma p’tite !
Tout en me massant les articulations de la mâchoire, je n’en crus pas mes oreilles. Et Ludmilla qui ne revenait pas… Soudain, on frappa encore après la cloison. Je regardai le trou, dépitée. Une verge tout à fait normale en taille, mais qui paraissait bien menue par rapport à celle dont je venais de m’occuper apparut. Désespérée, je tournai la tête vers la tenture qui restait, malheureusement pour moi, immobile. Alors, j’ai fait ce que je devais faire pour mon amie, je suçai à fond cette nouvelle queue et absorbai avec plaisir ma deuxième dose de sperme. Changement de programme toutefois. Comme la grosse bite m’avait bien excitée, j’en ai profité pour baisser pantalon et culotte et je me suis masturbée avec rage. La pine apparemment satisfaite disparut et je m’offris en gémissant un bel orgasme à genoux.
Je repris ma respiration et me rhabillai. Je bouclais ma ceinture quand une voix me fit sursauter. C’était Ludmilla qui était revenue discrètement et qui avait dû assister au spectacle. Je rougis instantanément.
— Eh bien ! Tu m’as caché tes talents ! observa-t-elle en rigolant. Sérieusement, si tu veux te faire un peu de fric, tu pourrais joindre l’utile à l’agréable. Le patron paye cinq cents euros pour dix pipes, mais que dalle si t'en fais moins ! Tu comprends pourquoi j’ai imploré ton aide, ajouta-t-elle, désolée.
— Tu aurais pu au moins me prévenir, répondis-je en essuyant ma bouche et mon menton d’un revers de manche.
— Je n’ai pas eu le temps, s’excusa Ludmilla. J’ai été prise de violentes coliques et je n’ai pas pu revenir plus tôt. Tu t’es quand même payé un bon pied d’après ce que j’ai vu ! Allez, viens ! Tu as bien mérité ton resto.
Ludmilla est repartie à Bucarest à la fin de l’année scolaire et moi, je suis revenue à Lille. Sachez également que je n’ai jamais revu de bite aussi grosse que celle que j’ai sucée en premier ce soir-là et je le regrette bien. Je me la serais bien carrée dans la foufoune, celle-là, termina Doris dans un grand éclat de rire.
— C’est parce que tu n’as jamais vu la mienne ! se vanta Pedro en riant.
— Et tu n’as pas été tentée de te faire un peu de fric ? interrogea Rébecca.
Doris rougit un peu.
— À vrai dire, si. Oh ! Pas dix pipes de suite ça non, mais il m’est arrivée de rares fois d’accompagner Ludmilla à la boîte et elle m'en laissait deux pour cent balles, mais ça s’est arrêté définitivement quand Ludmilla est retournée chez elle.
— En tout cas, nous savons tous les trois maintenant que nous pouvons compter sur ton amitié indéfectible, déclara Pedro.
Un murmure d’approbation circula.
— Bon, c’est à qui le tour ? poursuivit-il.
Des regards amusés se tournèrent vers Rébecca.
— Oui, c’est à moi, confirma-t-elle. Je tire une carte.
Parcourant ladite carte pour elle-même, elle porta la main à sa bouche pour masquer une grimace. Puis elle lut à voix haute :— Racontez votre masturbation la plus osée.
Un léger ricanement passa dans le petit auditoire.
— Je suis sûr que ça va être chaud, s’enflamma Pedro.
— Je ne sais pas ; vous me direz après, répondit Rébecca en lançant la carte sur la table. Ce ne sera peut-être pas aussi pittoresque que l’histoire de Doris.
Elle posa deux doigts sur ses paupières fermées pendant une seconde, puis entama son récit d’une voix un peu monocorde, du moins au début.
— Ça ne se passe pas à Lyon, mais à Paris, j’avais dix-neuf ans. Le bac en poche, mais pas trop douée pour les études, j’avais quitté le foyer familial à Lille pour un boulot dans une brasserie du VIe vers Saint-Sulpice. À cause des horaires, j’avais opté pour une chambre meublée près de mon travail. Elle se situait au cinquième étage, sans ascenseur, d’un immeuble ancien rue de Sèvres. Quand on franchissait la porte cochère où l’on passait obligatoirement devant la loge de la concierge, on parvenait à une cour pavée. Les quatre immeubles, en carré, offraient chacun une entrée séparée. Moi, c’était au fond à gauche. La concierge râlait un peu quand je rentrais tard du boulot, mais elle savait que je n’y étais pour rien. Quelquefois, je lui rapportais une bouteille de vin à peine entamée par le client, mais entièrement payée, ça l’occupait pour la soirée et elle me pardonnait mes horaires tordus. J’avais droit à une journée de repos par semaine plus un après-midi. Ces journées n’étaient pas fixes, on les prenait par roulement pour que ce ne soit pas toujours les mêmes qui profitent du dimanche.
Bien qu’elles fussent au dernier étage, toutes les chambres étaient pourvues d’un balcon, quoique minuscule. J’ai toujours aimé prendre des bains de soleil et, par chance, dans un placard, le propriétaire avait laissé un transat. Mes après-midi libres des mois d’été, je les passais allongée, nue comme un ver, à me faire dorer la pilule. Les seuls voisins qui auraient pu me voir étaient ceux qui habitaient au même étage que moi, mais lorsque c’était en semaine ils étaient au travail. J’en profitais largement, car même sans spectateurs, je reconnaissais là une forme d’exhibitionnisme et cela me troublait. À tel point qu’une fois à l’intérieur, je m’étendais souvent sur le lit pour me masturber longuement.
Un après-midi du mois de juillet où le soleil brillait fort, je me suis installée comme d’habitude sur mon petit balcon pour une bronzette. Je fermais les yeux quand je réalisai soudain avoir aperçu une ombre bouger légèrement derrière la porte-fenêtre de l’immeuble d’en face. Sur mes gardes, je surveillai les alentours avec attention, mais ne revis plus de mouvement suspect. Alors je pensai au reflet d’un pigeon en vol dans les carreaux. Je baissais à nouveau les paupières, puis prise d’un doute, les relevai très vite. Je chaussai mes lunettes de soleil et là je distinguai clairement la tête de mon voisin qui m’observait avec des jumelles. Il ne se doutait pas que je l’avais repéré et le maintins dans cette ignorance. Mon exhibitionnisme était à son paroxysme et ma chatte dégoulinait d’une cyprine que j’essuyais comme je pouvais. Au bout d’un quart d’heure, je n’y tins plus et je rentrai m’allonger pour me caresser et hurler mes orgasmes le visage enfoui dans mon oreiller. Quelques semaines se déroulèrent selon le même schéma et j’étais frustrée quand il pleuvait pendant mes jours de repos, car même quand c’était simplement nuageux, je proposais mon corps en spectacle.
Je croisais bien mon voisin de temps en temps, mais à part « bonjour, bonsoir » aucun de nous deux n’évoquait ce qui se passait au cinquième étage. C’était un jeune homme très mignon prénommé Louison, un peu plus âgé que moi, mais je me dis que finalement, nous pourrions peut-être aller plus loin que cette simple relation voyeur/exhibitionniste. J’en étais là de mes réflexions quand je dus rentrer à Lille. Mon père devait être opéré du cœur et je ne voulais pas laisser ma mère seule. J’entamai mes congés de l’année, mon patron avait parfaitement compris mon problème familial.
Quand je revins à Paris, le mois d’août se terminait. J’avais bien réfléchi à la situation, il ne restait que quelques jours d’été, ma décision était prise. C’était une journée encore chaude, mais au soleil déjà déclinant. Je m’installai face à mon admirateur que j’espérais présent. Ce fut effectivement le cas et, cinq minutes après m’être allongée, j’aperçus la tête de Louison derrière le carreau. Il m’observait à travers ses jumelles et je mouillais abondamment, car il devait voir ma chatte en gros plan. Au comble de mon désir de m’exhiber, j’avais le cœur qui battait la chamade et je me décidai enfin à approcher ma main vers ma vulve qui ne réclamait que ça. J’entamai une lente masturbation du clitoris en le caressant par petits cercles. Mes yeux étaient fermés, je ne sais pas si c’était pour mieux apprécier la caresse ou si un reliquat de honte m’empêchait de regarder mon voyeur. Puis je parvins à me vider la tête, tout mon être fixé sur mon sexe et mes doigts. La cyprine coulait à flots, mouillait mes cuisses et le tissu du transat. J’ouvris les paupières un centième de seconde, oui il me matait. Sans aucun signe prémonitoire, j’explosai dans un spasme hors du commun. Je ne pus retenir des râles de bête qui se répercutèrent en écho contre les immeubles et dans la cour. Les orgasmes se suivaient l’un après l’autre, ils étaient toujours aussi violents et moi toujours aussi bruyante. Cela me parut durer une éternité, mais mon vagin cria grâce aussi subitement qu’il avait commencé à jouir. Je n’osais pas rouvrir les yeux et dans le silence retrouvé, j’entendis à ma plus grande frayeur des applaudissements, des sifflets et des rires. Je m’assis précipitamment et aperçus deux voisins hilares à un balcon du cinquième étage en train de m’observer. J’étais morte de honte. Je me masquai le visage des deux mains en me rallongeant et n’eus même pas le réflexe de couvrir ma nudité.
Pedro et les deux femmes buvaient les paroles de Rébecca. Tous trois étaient sévèrement accrochés par l’histoire. Rébecca but une gorgée d’apéritif et poursuivit :
— Ce fut Louison qui me sauva la mise. Me voyant dans l’embarras et ayant conscience que j’avais réalisé cela pour lui seul, il sortit sur son balcon. S’approchant du parapet, il défit son pantalon et le baissa aux genoux, slip inclus. Il passa sa bite en érection entre deux barreaux et par-dessus la rampe, commença à se branler. Il jouit rapidement, gémit et laissa son sperme chuter sur les pavés de la cour. Les deux autres voisins cessèrent de rire, confus. Ils avaient compris avoir interrompu un jeu amoureux entre deux personnes et qu’ils n’y avaient pas leur place. Ils rentrèrent penauds, en ayant soin de fermer la fenêtre et de tirer le rideau. Louison et moi regagnâmes également nos pénates.
Le soir même, Louison était à la porte avec un bouquet de fleurs et m’invita au restaurant. Nous sommes sortis ensemble pendant trois ans et quand nous faisions l’amour, il arrivait souvent que l’un se branle devant l’autre et réciproquement.
Voilà, vous savez tout. J’ai gardé ce côté exhibitionniste qui me secoue les hormones, mais seulement dans l’intimité d’une relation à un seul partenaire ou d’une relation sexuelle de groupe à laquelle j’avoue participer de temps en temps.
Un silence de quelques secondes suivit le récit de Rébecca, encore plongée dans ses souvenirs. Il fut brisé par Pedro.
— C’est une très belle histoire, Rébecca.
Un murmure d’approbation s’ensuivit de la part de Doris et Estelle. Rébecca esquissa un geste devant son visage comme pour chasser une mouche.
— Bon, c’est du passé. Au fait Pedro, ne serait-ce pas ton tour par hasard ? continua-t-elle en souriant.
Les deux autres femmes acquiescèrent.
— Oui, tire donc une carte, intima Doris.
Pedro s’exécuta et lut.
— Alors il faut que je vous raconte ma relation sexuelle la plus curieuse, révéla-t-il en riant.
— Ça promet ! nota Estelle à mi-voix.
Pedro, après avoir réfléchi quelques secondes, s’éclaircit la voix et commença posément.
— On pourrait dire qu’un coït c’est un coït et rien d’autre qu’un coït. L’homme fourre sa queue dans un trou tapissé de muqueuses et la secoue jusqu’à cracher son foutre. Et s’il est respectueux et habile, il essaiera de contenter aussi son ou sa partenaire. Donc, en dehors dudit partenaire lui-même, rien ne saurait différencier une baise d’une autre baise.
Partant de ce postulat, j’en conclus que les circonstances entourant cet acte deviennent bien plus importantes que l’acte en lui-même. C’est pourquoi je vais vous conter ici un bref passage de ma vie sexuelle dont je ne suis pas particulièrement fier, mais très insolite par son décor, ce qui répond tout à fait à la carte que j’ai tirée. En premier lieu, tout comme Doris et Rébecca, je vous prierais de ne pas me juger trop vite. Les deux histoires que nous venons d’entendre nous prouvent, s’il en était besoin, que chacun de nous est capable d’accomplir certaines choses lorsque c’est absolument nécessaire, choses que nous n’envisagerions en aucune manière en y réfléchissant à froid.
— Soit tranquille Pedro, interrompit Doris. Nous sommes amis depuis longtemps et nous avons tous au moins un cadavre dans le placard. Considérons-nous donc tous comme un psy à l’écoute impartiale des trois autres.
— Merci à toi, Doris, approuva Pedro.
Cette mise au point effectuée, Pedro rassembla ses souvenirs. Il s’empara de son verre d’apéritif, fit tinter ce qui restait des glaçons contre la paroi et le reposa sans même y avoir trempé les lèvres.
— Cette histoire ne date pas de mes vingt ans et ne se déroule ni à Paris ni à Lyon, mais à Zagreb en Croatie. Toutefois, elle débute tout simplement ici : à Lille, il y a trois ans. Lors de la grande braderie annuelle, une vieille édition de 1867 du « Voyage au centre de la Terre » de Jules Verne me tendait les bras. Bien entendu, il n’y avait aucun prix affiché et je fis une offre au vendeur. Immédiatement après, une voix derrière moi enchérit sur ma proposition. Je me retournai et vis un homme stylé d’une quarantaine d’années accompagné d’une belle femme bien plus jeune. Elle lui parlait dans une langue que je ne comprenais pas. Je surenchéris à mon tour, aussitôt contré par l’inconnu. Bref, le manège continua une minute et je compris que je n’aurais jamais gain de cause. Je regardai le vendeur qui était aux anges, il n’en espérait pas tant, et lui dis que je stoppai là. Le livre changea de mains et, déçu, je repartis vers d’autres affaires. Je ne fis pas trois pas quand la voix de l’acheteur m’arrêta.
— Monsieur !
Je me retournai, surpris. L’homme souriait.
— Je suis désolé de vous avoir privé de cette édition du « Voyage ». Je devine que, comme moi, vous y teniez parce qu’elle comporte deux chapitres de plus que l’édition originale de 1864… Puis-je me faire pardonner en vous invitant ce soir au restaurant de mon hôtel ?
Cet homme avait l’air parfaitement éduqué, cultivé, sympathique, bref il paraissait très fréquentable. J’acceptai et le soir même, nous nous retrouvâmes à son hôtel. J’y appris qu’il avait quarante-deux ans, qu’il s’appelait Patrick et que sa jolie épouse de vingt-sept ans Masha parlait très peu le français. Ils étaient en vacances pour une quinzaine de jours à Bruxelles. À une heure et quart de route, il ne voulait pas manquer notre célèbre grande braderie. Si lui était Français, sa femme était Croate et ils résidaient toute l’année à Zagreb. Le diner était très fin, les vins très chers et les alcools somptueux. L’argent n’était pas un problème pour Patrick, ce qui me conforta dans l’idée que je n’aurais jamais pu entrer en possession du livre que nous nous étions disputé. À la fin du repas, nous échangeâmes nos cartes de visite, plus par convenances que par réel souci de se revoir, pensai-je.
Ce ne fut pas le cas. Deux mois plus tard, alors que j’avais oublié cet épisode, je reçus une lettre de Patrick m’invitant à passer quelques jours dans leur résidence de Zagreb. Un billet d’avion était joint au courrier. Je téléphonai à Patrick, lui dis que c’était trop, que je ne pouvais accepter, etc., etc. En fait, j’en mourrais d’envie et Patrick n’eut pas beaucoup d’arguments à déployer pour me convaincre.
Mon hôte vint me chercher à l’aéroport et il nous ramena chez lui. Sa maison était splendide, sise au milieu d’un jardin magnifique. L’une des ailes de la résidence était réservée à la piscine. De la terrasse, la vue sur Zagreb s’étalait dans le soleil couchant. Je passais une semaine de rêve à visiter la ville, ses monuments, ses musées, ses théâtres quand un soir, alors que Masha n’était pas rentrée, il me dit :— Pedro, aujourd’hui je t’emmène (nous étions passés au tutoiement dès mon arrivée à l’aéroport) où je pense que tu n’es jamais allé.
— Tiens donc ! Et où ça ?
— C’est une surprise.
Je ne pus en savoir plus. Après avoir conduit dans un dédale de rues et ruelles, Patrick réussit à se garer sur une place non loin de la cathédrale. Nous descendîmes de voiture et parvînmes au début d’une impasse. Au fond de celle-ci, nous nous arrêtâmes devant une porte discrète gardée par un malabar suspicieux. Quand il reconnut Patrick, un sourire illumina son visage et il me parut soudain bien plus sympathique qu’au premier abord. Il nous désigna le chemin de la main et nous entrâmes. Nous longeâmes un couloir fermé grossièrement par une tenture épaisse laissant filtrer une lumière tamisée. Un homme derrière un guichet nous accueillit :— Vous êtes deux ? demanda-t-il, avachi dans son fauteuil et le nez dans son journal.
— C’est moi, Dragos, expliqua simplement Patrick en tapotant nerveusement ledit guichet du bout des doigts.
Le dénommé Dragos leva les yeux et quand il reconnut mon nouvel ami rectifia sa position et répondit platement :— Ah ! Excusez-moi, Monsieur, je n’avais pas fait attention. Allez-y.
Nous passâmes un second rideau. Ici, la lumière était vive. Ce que je vis me cloua sur place. Tout le monde connait le principe du « glory-hole », Doris nous l’a brillamment rappelé tout à l’heure. Imaginez la même chose, mais avec des trous assez gros dans les cloisons pour y engager l’arrière-train d’une femme couchée sur le dos en position fœtale. Une dizaine de culs étaient ainsi présentés aux hommes qui se promenaient en les contemplant avec avidité. Offertes à mi-hauteur, on ne voyait de ces femmes que les fesses et les cuisses. Tout ce qui se situe au-dessus du nombril nous était masqué. Soudain, l’un des clients se décida devant une chatte aux poils pubiens noirs et fournis. Il défit sa ceinture, abaissa pantalon et caleçon à mi-cuisse et commença à se masturber. Quelques spectateurs le regardaient faire, indifférents. Quand il estima son érection suffisante, il embrocha la vulve de la femme qui poussa un réel cri de surprise. L’homme, assez bien pourvu, fit aller et venir sa bite dans le vagin offert. De l’autre côté de la cloison en contreplaqué compact, la prostituée gémissait d’une manière un peu trop ostensible pour être totalement naturelle. Puis, ce fut lui qui râla fort en enfonçant profondément son glaive dans le fourreau qu’il lui avait trouvé. Il resta immobile à récupérer durant une quinzaine de secondes puis ressortit avec lenteur sa verge ramollie et trempée. Le sperme épais mêlé de cyprine coulait entre les fesses de la femme qui ne pouvait s’essuyer. L’homme se rhabilla et à mon grand étonnement, se promena à nouveau dans les rayons paraissant être en quête d’un autre trou, si j’ose m’exprimer ainsi.
J’étais abasourdi. Il existait donc des lieux où des hommes payaient un « forfait » à l’entrée et baisaient le ou les culs qu’ils voulaient… Ils ne voyaient jamais le visage de la femme qui leur offrait leurs orifices. J’avais du mal à en croire mes yeux. Sidéré, je tournai la tête vers Patrick qui s’amusait de mon ahurissement.
— Tu as compris le principe ? Alors, choisis donc un ou des culs et baise-les autant que tu veux et que tu peux !
Bien sûr, à froid j’aurais refusé une telle proposition. Seulement, je bandais depuis le moment même où nous étions entrés et de plus, avant de venir, j’avais un peu forcé sur la rakija locale qui titrait bien cinquante degrés. Je m’approchai donc du « présentoir ». Des hommes besognaient des culs, crachaient leur sperme dans les vagins ou les rectums. Certaines femmes étaient inondées et apparemment, planter sa queue dans le foutre d’un autre ne gênait personne. Malgré ma griserie, je me refusai à une telle extrémité même pour assouvir un besoin sexuel de plus en plus pressant. Patrick fit alors un signe à je ne sais qui et un arrière-train féminin apparut dans une ouverture jusque là inoccupée. La chair ferme et blanche, de belles cuisses sans vergetures, un pubis glabre et une vulve aux grandes lèvres en papillon, j’eus le regard aussitôt attiré. Un homme s’approcha de la nouvelle venue, Patrick effectua un autre geste et un vigile éloigna l’importun.
— Celle-ci est toute propre, profites-en.
Comme un automate, je me rapprochai et caressai le sexe et les cuisses de cette femme que je ne verrai jamais, du moins le croyais-je. J’écartai ses petites lèvres rosées, une goutte de cyprine perla. Sans plus de pudeur ni de retenue, je léchai anus et nymphe puis je baissai mon pantalon. Ma bite jaillit par-dessus l’élastique de la taille du slip ; je la décalottai et la plongeai dans cet abîme brûlant de désir. Un profond gémissement retentit. Hormis Patrick, personne ne prêta attention à moi tandis que j’allais et venais dans cet écrin de douceur. J’étais couvert de honte, mais totalement désinhibé par l’alcool. Soudain, de vraies plaintes d’orgasme surgirent de l’autre côté de la cloison. Patrick, qui était derrière moi, me dit surexcité :— Elle jouit, Pedro ! Continue ! Continue ! T’arrête pas !
Je déchargeai dans un cri rauque une bonne quantité de sperme, car je n’avais pas éjaculé depuis quelque temps. Quand je me suis retiré, la vulve et le périnée se contractaient encore sous le spasme voluptueux que j’avais provoqué. Je caressai et embrassai tendrement le ventre de cette femme qui m’avait donné tant de plaisir puis, alors que je me rhabillais, Patrick mit la main sur mon épaule.
— Viens ! Je vais te la présenter.
— Je croyais que cela ne faisait pas partie du principe de base, objectai-je.
— Oui, mais là c’est spécial et ce n’est pas chaque fois le cas.
Le cul de la fille que je venais de baiser disparut dans la cloison et Patrick me conduisit dans un dédale de corridors. Je n’étais plus moi-même, l’esprit encore embrumé par l’alcool, je me laissais porter par les évènements. Nous arrivâmes à un couloir garni de portes sur une de ses parois, comme des vestiaires à la piscine. Il ouvrit l’un des réduits et me pria d’entrer. Les bras m’en tombèrent… Masha, nue, me souriait. Elle dit quelque chose en croate que je ne compris pas.
— Elle te dit qu’il y a longtemps qu’elle n’avait pas joui autant, traduisit Patrick, et elle te remercie.
Mon ego aurait dû en être flatté, mais, dans un sursaut de lucidité, je me dégoutai et demandai à Patrick de me ramener chez lui sans plus attendre. Nous rentrâmes tous les trois dans un silence absolu et le lendemain au plus tôt, je repartis pour Lille. Patrick semblait déçu de mon attitude, mais assura ne pas m’en vouloir.
Quelque temps plus tard, je reçus un paquet poste en provenance de Zagreb. C’était l’exemplaire du livre de Jules Verne de 1867 accompagné d’un simple petit mot où Patrick m’expliquait qu’il n’avait jamais eu l’intention d’acquérir ce livre. Je compris alors que c’était Masha qui avait flashé sur moi et qu’elle avait demandé à son mari d’aménager cette rencontre. Ce couple avait trouvé un équilibre ; elle en se faisant baiser par les hommes dont elle avait envie, et lui en observant le vagin ou le rectum de sa femme engouffrer les pines qu’elle avait elle-même choisies.
Je n’eus plus jamais de contact avec Patrick et Masha et ne le cherchai pas non plus. Vous raconter cette histoire m’a beaucoup libéré, car j’ai toujours beaucoup de remords sur ce qui s’est passé.
Pedro vida son verre et le reposa sur la table basse. Le regard absent, il n’osait affronter celui de ses amies.
Doris brisa le silence :— Rassure-toi. Nous te comprenons toutes les trois. Tu l’as très bien dit tout à l’heure, nos actions dépendent surtout des conditions extérieures et finalement, sans le décider vraiment, tu n’as fait que répondre favorablement à la demande de ce couple. Tu n’as rien à te reprocher.
— Encore merci pour cela, Doris.
— Mais dis-moi, reprit-elle. Si le but de la manœuvre consiste à ne pas voir le visage des femmes que les hommes baisent, pourquoi Patrick t’a-t-il montré celui de Masha ? Et pourquoi se balade-t-il là-dedans comme chez lui ?
— En réalité, je l’ai su après, c’est Patrick le propriétaire de ce lupanar particulier ; il y fait donc ce qu’il veut. Quant à Masha, elle ne consent à montrer son visage qu’aux hommes qui lui procurent un orgasme. Patrick aime voir sa femme prendre son pied sans lui, comme tout candauliste, je suppose.
Un long silence s’installa, puis afin de dissiper le malaise qui subsistait encore, Rébecca claironna en se forçant un peu à rire :— Il reste encore une carte à tirer pour ce soir, n’est-ce pas Estelle ?
— Oui, c’est mon tour, répondit-elle sans enthousiasme.
Estelle tendit le bras, prit la carte au-dessus du paquet et lut :— Racontez votre première sodomie (donnée ou reçue).
Estelle se mit à rire.
— Ah ! ben, ça va être vite fait, ça ne m’est jamais arrivé !
— Ooooohhh ! se désolèrent les trois autres en s’entre-regardant.
— Ben non ! Je plaisante, rectifia-t-elle malicieuse.
— Aaaaahhh ! obtint-elle comme réponse.
Estelle rit de sa bonne blague.
— Bon, je vous préviens, avertit-elle, pas de Paris, Lyon, Zagreb ou autre endroit exotique. Ça s’est passé tout bêtement ici, à Lille. Je sais que vous êtes accros aux détails croustillants, alors je vais essayer de vous en donner, car ce qui m’est arrivé n’est pas ordinaire, je le reconnais.
J’habitais chez mes parents à cette époque, je venais de fêter mes dix-neuf ans. Vous n’ignorez pas que j’ai perdu ma mère très jeune et mon père, dépassé par les évènements et accaparé par son travail, me laissait une totale liberté. Peut-être un peu trop, mais bon… Je rencontrai Lucas en boîte, un garçon de vingt-cinq ans très beau. Nous sommes sortis ensemble tout de suite et il m’a emmené chez lui vers deux heures du matin. Je n’étais plus vierge depuis quelques années déjà, mais ça, c’est une autre histoire. Nous avons fait l’amour comme on le fait la première fois, on découvre l’autre et on ne se lance pas dans des choses hors du commun. J’ai commencé par le sucer. Je ne sais pas s’il se parfumait la bite, ni comment si c’était le cas, mais elle avait un très léger goût de fraise. Peut-être avec le lubrifiant de certaines capotes que l’on trouve dans les sex-shops ? Il était ce qu’il est convenu d’appeler « bien monté ». Mes lèvres étaient grandes ouvertes pour absorber son gland et quand j’amenais sa bite un peu trop loin, j’avais facilement des nausées. Puis il me demanda de m’allonger sur le dos. Il passa un genou de chaque côté de ma tête et replongea sa queue dans ma bouche, mais là, je ne bougeais plus. C’était lui qui baisait ma bouche comme il aurait baisé ma chatte. Il râla en éjaculant une dose de sperme impressionnante directement dans ma gorge. Je n’ai pu l’avaler que lorsqu’il retira son membre d’entre mes mâchoires endolories. Sitôt fait, alors que j’étais toujours sur le dos, il m’écarta les cuisses et me procura un orgasme intense par un cunnilingus expert. Il se débarbouilla le visage avec mon abondante cyprine puis se reposa un peu contre moi pour me caresser. Quand son érection revint, il me baisa longtemps et je jouis un grand nombre de fois. Il éjacula dans mon vagin après un très long moment, j’étais ébahie par son endurance. Nous avons fini la nuit dans les bras l’un de l’autre et j’ai dormi comme un bébé. Vous me direz : et la sodomie là-dedans ? J’y viens, j’y viens.
Après quelques mois, Lucas m’avoua un jour faire partie d’un groupe d’hommes et de femmes habitués à participer à des partouzes. Cela se passait du côté de Marc-en-Barœul. Un de ses amis, quadragénaire, avait installé tout le confort chez lui dans son sous-sol à cette fin. Je digérai assez mal la nouvelle, car cela signifiait que malgré notre histoire il baisait ailleurs à tour de bras. Je le lui fis remarquer sévèrement, mais il me répondit qu’il était un libertin, qu’il souhaitait le rester, et que ses « coups de bite », comme il disait, n’avaient aucune importance pour nous. D’ailleurs, il me précisa que s’il m’en avait parlé, c’était dans le but de me faire participer à ces orgies. Tout d’abord interloquée, moi qui n’avais que trois hommes à mon actif depuis mon dépucelage, j’étais très curieuse et je finis par accepter, à condition qu’il me donne plus de précisions.
Estelle interrompit son récit.
— Sachez que j’ai effectivement participé à tout ce que je vais vous décrire, et plus encore. J’espère ne pas vous choquer, mais après avoir entendu vos remarques à propos de vos propres histoires, je sais par avance que ce ne sera pas le cas. Seulement, je préfère tout de même vous prévenir.
Peu habitués à de telles confessions de la part d’Estelle, ses trois amis la rassurèrent et lui demandèrent de continuer son passionnant récit.
— Alors voilà comment ça se passait. Environ une ou deux fois par semaine, tous les participants étaient convoqués chez Thomas, l’ami de Lucas. Venait qui pouvait, tout le monde n’étant pas forcément disponible le jour précis de la partouze. Disons qu’il y avait, lors de ces rencontres, entre vingt et cinquante personnes. Les hommes étaient en général majoritaires. Il arrivait rarement que ce fût l’inverse. Thomas donnait la ligne de conduite de la soirée. C’était de jolis titres comme « La voie royale » où l’on ne devait utiliser que le vagin, « La voie étroite » où c’était la sodomie qui était obligatoire, « La chevauchée de l’amazone » où les femmes avaient le dessus, « Liqueur d’homme », où seules les fellations étaient autorisées souvent couplé avec « Liqueur de femme » ou plus simplement « 69 » ou encore « Main d’argent » où uniquement les masturbations étaient permises. Parfois, c’était une « Soirée homo », je ne vous fais pas de dessin, ou « Liberté des sens » où chaque participant agissait à sa guise. J’en oublie certainement, Thomas avait une imagination sans limites. Précisons aussi que dans ces partouzes, n’importe qui pouvait demander à n’importe qui d’autre de le contenter, en respectant le thème de la soirée le cas échéant. Pas de refus possible, sous peine d’exclusion du groupe. Lors d’une soirée « Liberté des sens » par exemple, une femme frisant la cinquantaine que je n’avais jamais vue m’a sollicitée pour lui sucer l’anus puis la chatte, jusqu’à ce qu’elle prenne son pied. Un autre soir, j’ai moi-même sauté sur un type d’une trentaine d’années qui exhibait une bite énorme et je me suis empalée dessus la moitié de la nuit sous les yeux rieurs de Lucas. C’était « La chevauchée de l’amazone ». J’ai même vu un jour un homme réclamer à un autre homme de lui faire une pipe devant leur épouse respective.
Lucas n’avait jamais demandé à me sodomiser. Je ne le lui ai jamais proposé non plus, encore que j’eusse déjà apprécié un de ses doigts dans mon rectum. Vint l’inévitable soirée « La voie étroite ». Comme nous ne connaissions le thème choisi que lorsqu’on y était, Lucas et moi ne pouvions plus revenir sur nos pas. J’avais beaucoup de craintes. On m’avait tout raconté et son contraire à ce sujet, je ne savais plus qui croire. J’observais les participants. Des hommes enculaient des femmes ou des hommes. Si c’était des femmes, elles avaient le droit de se masturber ou d’être masturbées en même temps pour s’amener à l’orgasme. Je me faisais toute petite une bonne partie de la soirée quand Lucas annonça à voix haute :— Messieurs, pour ceux que ça intéresse, personne n’a jamais sodomisé mon amie Estelle ici présente. Même pas moi. Si vous voulez une voie étroite parmi les voies étroites, c’est par là que ça se passe.
Je le foudroyai du regard. Je l’aurais tué…Il s’assit par terre, les cuisses écartées, et me disposa à quatre pattes entre ses jambes, le derrière tourné vers la convoitise des invités. Mon visage près du sien, il me dit de ne pas m’inquiéter que cela se déroulerait bien. Déjà, trois hommes attendaient leur tour. Un flacon de lubrifiant jaillit de je ne sais où. Lucas en mit une noix dans sa main et me frotta l’anus avec. Il demanda à mes futurs partenaires, ils étaient passés à cinq, de lubrifier leur verge afin de faciliter le passage. De cinq, les hommes devinrent sept puis neuf. Je crois que j’ai pleuré dans le cou de Lucas en les dénombrant. Le premier, heureusement doté d’un pénis très moyen, se positionna à genoux derrière moi. Son gland entra en contact avec mon sphincter brûlant, je serrai les dents et il poussa. Grâce au lubrifiant, son sexe pénétra en totalité d’un seul coup. Je hurlai, mais personne n’en eut cure. Lucas me murmurait des mots doux à l’oreille. Je sentis des va-et-vient dans mon rectum, des larmes coulèrent à nouveau. Plusieurs minutes interminables s’écoulèrent, la douleur s’était effacée. Je ne pleurais plus, la souffrance s’était transformée en une sensation de plus en plus agréable. L’homme se crispa soudain et éjacula dans mon cul en claquant fort son bas-ventre contre mes fesses. Il se retira, du sperme coula le long de ma cuisse. Le deuxième n’attendit pas une seconde de plus. Prenant la place toute chaude derrière moi, il m’encula violemment en lançant un cri. J’en poussai un à mon tour, car le diamètre de sa verge était beaucoup plus imposant que la première. La douleur s’effaça à nouveau et je commençai à apprécier le long glissement du membre dans mon rectum. Ma chatte mouillait abondamment.
— Branle-moi, murmurai-je à Lucas.
Il étendit son bras sous moi, posa son médius contre mon clitoris trempé et me masturba doucement. Je jouis au quatrième homme qui me sodomisait, puis au septième et au neuvième. Quand celui-ci se retira, mes cuisses et l’intérieur de mes fesses étaient couverts de sperme et je sentais mon anus grand ouvert. De l’air en sortit brusquement sous forme de pets sonores, j’en eus honte. Le dernier déposa un baiser sur mes deux fesses, puis je m’écroulai dans les bras de Lucas, vidée. Quelques minutes plus tard, je lui demandai de rentrer, j’avais besoin de me doucher.
C’était ma première sodomie. Peu de femmes pourraient vous dire qu’elles ont été enculées neuf fois le jour où elles ont perdu leur pucelage de ce côté-là.
Je suis restée encore deux mois avec Lucas, mais je refusai de participer à d’autres partouzes. Lors de l’une d’elles, comme il continuait à y aller seul, il rencontra une fille de son âge et me laissa tomber. Elle était aussi libertine que lui et ça lui plaisait. Depuis, j’ai donné mon rectum à d’autres de mes amants, mais plus jamais neuf fois de suite.
Estelle rougit, se cacha le visage dans les mains.
— J’en ai encore honte, avoua-t-elle.
— Nous aurions tous quatre de bons motifs d’avoir honte, déclara Doris. Mais cela fait partie de notre histoire et finalement, nous avons fait à ce moment ce dont nous avions envie. Nous n’avons rien à regretter.
— Doris a raison, compléta Pedro. Nous avons revécu des scènes de notre passé et ce passé, c’est le nôtre et nous l’avons regardé en face. Bravo à vous trois.
— Et à toi aussi, ajouta Rébecca.
Un sourire en coin, Estelle remarqua doucement :— Il est bien ton jeu, Pedro, il m’a bien plu. Il reste encore des cartes pour la fois prochaine, non ?
Les quatre amis partirent alors d’un grand éclat de rire.
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