Une photo, et après.

- Par l'auteur HDS Misa -
Récit érotique écrit par Misa [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Récit libertin : Une photo, et après. Histoire érotique Publiée sur HDS le 16-10-2015 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Une photo, et après.
La photo ? La photo c’est un matin de début d’automne sur la place pavée du marché, la boutique où les dames et quelques messieurs viennent choisir de jolis dessous, ces froufrous cachés qui ne demandent qu’à se dévoiler, qui nous font belles pour nous et pour vous.
La photo c’est celle d’une jeune-fille en vitrine qui habille des mannequins de la nouvelle collection, celle des passants qui s’attardent pour la regarder.

Après? C’est après, après la photo du matin, vous saurez …

La fille dans la vitrine, c’est Marianne.
Marianne a des joues rondes. Des joues rondes qui se soulèvent en pommes quand elle sourit, qui se soulèvent souvent : un vrai bonheur que sa bonne humeur !
Marianne a vingt ans. La nature a été généreuse, elle est généreuse de sa nature.
Elle a la fraîcheur de ses vingt ans et d’épaisses boucles blondes qui volent en charmant désordre, qui volent tout le temps pour un oui pour un non, quand elle rejette la tête en arrière pour un éclat de rire.

Ce matin elle habille de guêpières et de strings, de blanc de rouge de parme et de noir, de transparences et de dentelles, les froides figurines en vitrine qui font paraître plus éclatant son teint frais, qui suspend un instant le pas des passants.

Elle salue de la main et d’un sourire un couple qui s’est arrêté et la regarde travailler, le jeune-homme chuchote à l’oreille de la belle à son bras, qui fait mine de se fâcher et penche la tête en regardant Marianne, qui rit d’une grimace qu’elle adresse complice à la fille en vitrine.
Elle, lui, comme tous ceux qui ralentissent le pas et s’arrêtent un instant, aimeraient bien que ce soit Marianne qui s’affiche de dentelles.

Les passants, les passantes, se délectent de la générosité du décolleté et de la rondeur des hanches, de la fraîcheur du sourire joyeux un brin canaille en réponse aux regards qui s’égarent.
Ils voient, ils savent, ses seins libres d’entrave sous une fine maille.
Ils ne voient pas, ne savent pas, que ce matin comme d’autres matins, Marianne ne s’embarrasse pas sous ses jupes des froufrous dont elle habille les mannequins.


Qu’allez-vous penser de cette fille aux seins libres en vitrine qui n’aime pas porter de culotte ? Qui sourit à tout un chacun démontrant bonne humeur et joie de vivre ? Marianne fille légère ? Que nenni !
Marianne provocante ? Marianne n’y met pas de malice !
Juste elle aime la vie et sa liberté, le vent frais sous ses jupes ! Y-a-t-il là matière à tordre le nez ?
Au spectacle en vitrine même les esprits chagrins se font gentiment polissons et bénissent Marianne d’ensoleiller leur journée.


Et ?
Nous avons la photo ? Presque … vous verrez !

Ce qui serait bien, ce serait de connaître Marianne un peu mieux, non ?
Essayons !

Je vous ai dit : toute jeune toute fraîche, de jolies formes, affichées, devinées, une fille naturelle, nature. Une jolie blonde de vingt ans aux douces couleurs d’été qui n’aime pas de prison pour ses seins tout ronds et ne met de culotte que quelques jours par mois.

Des garçons ? De temps en temps. Elle aime bien leurs baisers et leurs bras sur sa taille, elle aime bien aussi quand leurs mains traînent un peu pendant le baiser mais elle les gronde gentiment en leur tapant sur les doigts s’ils s’enhardissent sous ses jupes.
Parce qu’elle n’aime pas ? Au contraire ! Mais elle a peur ! Peur de les laisser faire et de trop aimer.
Elle veut se garder toute neuve pour celui, elle saura, qui fera battre son cœur assez fort, qu’il soit de passage ou qu’il reste, peu importe, qui sera le premier à avoir tout son corps tout à lui.
Elle sait déjà qu’il sera grand, qu’il sera brun, qu’il aura le rire aux yeux et des gestes doux, qu’il aura sur le torse et le ventre tous ces poils noirs où plonger ses doigts, elle le rêve les nuits où ses doigts s’égarent dans sa blondeur.
Lui d’abord. Et après, après …
Et ?
Pourquoi cette photo d’elle ce matin justement où elle tourne le dos aux passants qui s’attardent devant la vitrine et s’amusent souriants de ses doigts qui étirent une petite chose rose vaporeuse sur un mannequin indifférent à ses caresses ?
Un hasard ?
Beau hasard ! Parce que ce matin il est là !
Regardez bien la photo ! Ce reflet dans la vitrine, tout au fond derrière une dame en manteau clair, c’est lui ! Ce grand brun aux yeux noirs, qu’elle ne connaît pas encore, cet hidalgo dont elle rêve souvent, ce rêve de lui qui cette nuit encore l’a laissée essoufflée et tremblante dans des draps imprégnés de son parfum de fille qui vient de s’aimer.

C’est bien, non ? que ma photo ait été prise ce matin-là ?


Un autre jour ? D’autres photos … que je n’ai pas prises, j’ai demandé, après …
Un autre jour, d’autres jours, on aurait pu la surprendre toute nue sur sa terrasse à se gorger de soleil, et sur la photo dans un coin on aurait vu son voisin, petit curieux, mais comment lui en vouloir, qui tous les jours de soleil taille et taille encore sa haie dressé sur un escabeau. On aurait vu aussi sur la photo sa voisine, la compagne du curieux, pas jalouse, amusée, bras croisés le rire aux yeux parce qu’elle sait que les soirs des jours de soleil son mari se montre bien amoureux.

Un autre jour on aurait pu la voir danser un soir d’été joues rougies et yeux brillants, soulevant ses boucles blondes à deux mains et riant du doigt d’un garçon qui entre deux danses suit sur sa gorge une goutte de transpiration et descend, descend lentement entre ses seins qui dansent sous un petit caraco léger, si léger qu’il fait promesse de belle nuit au garçon. Il sera déçu, un peu, c’est sûr, de la tape sur ses doigts trop curieux, mais se consolera du souvenir du sourire, du baiser, de la chaleur des seins au creux de ses mains, de la douceur de la main sur sa joue quand elle partira, sans lui.

Un autre jour encore on aurait pu la surprendre agenouillée dans la cabine d’essayage, appliquée, un petit bout de langue rose entre les lèvres, étirer sur les hanches d’une dame aux joues bien rouges et au regard flou la petite chose vaporeuse et coquine que son mari a choisi pour elle et qui dans son dos hoche la tête, soupire, en regardant les doigts s’affairer. Il y pense, elle y pense ? sans doute, elle et lui, petit fantasme qui n’aura pas de suite et tant pis, plaisir partagé de l’instant aux regards qui se croisent. Assise au pied de la dame, les yeux levés sur lui, sur elle, elle y pense ? peut-être ! d’autres avant eux étaient moins discrets, parfois directs, alors elle sait, elle mord son sourire et tend la main à la dame, serre ses doigts, se redresse, tire le rideau en riant et s’en va.

Un autre jour, d’autres jours, on aurait pu l’écouter un soir parler de celui qu’elle attend, qui sera grand et brun, qu’elle veut tendre et qu’elle veut fort, l’écouter rire quand elle dit « je veux un mec, un vrai », qu’elle attend patiente et pressée à la fois, se gardant toute neuve pour lui. On aurait pu s’attarder ce soir-là, être indiscrets, la surprendre dans ses nuits où ses rêves l’entraînent, guetter la respiration oppressée et le sanglot à la fin quand elle arque son corps, un sein pressé d’une main, une main au profond chaud de ses cuisses, la peau claire et luisante sur les draps froissés, surprendre son sourire quand ses doigts à ses lèvres elle goûte son plaisir, qu’elle croise et serre ses cuisses pour se fermer à l’envie d’un autre plaisir, en attente.
Sûr qu’elle aurait été belle cette photo-là !


Mais ce n’est pas un autre jour, c'est le jour où le hasard a donné rendez-vous !
Quelle chance ! Vous ne croyez pas ?
… si c’était une histoire, on pourrait dire, c’est de la triche, y a de l’abus !
Mais voilà, c’est ce jour-là, la photo du jour où ils se rencontrent.
Il faut tellement de détails pour une rencontre !
… tout est écrit ? On pourrait le croire !
Une rencontre, c’est souvent un petit miracle, une foule de détails, de hasards, de toutes petites choses, tout ce qu’on reconstitue après en se racontant l’histoire. Un fil à suivre, le temps remonté pas à pas.

Ce matin il est là ! Lui c’est Sergio. Il a 28 ans.
Un grand gaillard brun aux doux yeux noirs, un jean’s un blouson, une chemise claire ouverte au col, et devinez ? sur le cou l’amorce d’une toison noire ! La vie est bien faite, non ? Exactement le gars solide dont rêve Marianne !

Marianne, on la connaît un peu. Mais de lui, que sait-on ?

Ce matin Sergio a le temps. Il a un rendez-vous et il est en avance. Il a garé sa voiture plus haut sur la place. La boutique de lingerie est sur le chemin entre sa voiture et le bar où il veut prendre un café. Il s’arrête sur le trottoir parce qu’une dame devant lui bloque le passage, lui sourit en s’excusant et lui montre du front la vitrine.
Il ne regarde pas d’habitude ce genre de devanture, il n’a personne à qui offrir des articles comme ceux exposés en vitrine.
Personne ? Eh non ! Seul et libre, un cœur à prendre ! Quelle chance !
Il a démissionné deux mois plus tôt de l’entreprise où il travaillait, s’est séparé en même temps de celle qui partageait ses nuits. Il s’ennuyait, elle s’ennuyait, séparation sans heurts et sans cris, et pour tout dire, cette solitude lui pèse. Elle était brune et en la quittant il s’est promis que la prochaine serait blonde ! Décidément …Il vient de retrouver un travail et il cherche un appartement. Son rendez-vous d’aujourd’hui, c’est pour une visite.


J’ai pris la photo ! Marianne, Sergio ! Toutes les conditions sont réunies !
La suite, vous pourriez la raconter vous-mêmes, mais je suis là, j’ai le temps … et vous ?
Allez, prenons le temps !

Il ne s’agit plus de regarder une photo, il faut les regarder, les écouter, regarder par le trou de la serrure … c’est pas joli-joli, je sais ! mais comment faire autrement ? Si la méthode vous déplaît, alors ne lisez pas la suite, voilà tout !

Je range mon appareil photo … et je vois …

Dans la vitrine notre jolie blonde est agenouillée, assise sur ses chevilles, sa jupe bleu marine à pinces haute sur sa taille arrondie autour d’elle. Elle se redresse et s’étire, tend le bras pour prendre dans un carton un nouvel article à déballer. Son petit pull bleu ciel dont elle a retroussé les manches au-dessus du coude s’étire et découvre un peu de son dos doré. Sous son bras tendu la fine maille dessine son sein.

Dans la rue sur le trottoir, tout au fond d’un petit attroupement, notre beau brun vient d’échanger un sourire avec la dame qui lui barrait le passage, petit sourire entendu et coquin. Tous les deux, et les autres passants arrêtés, ont vu, éclairs fugitifs, les cuisses découvertes par la jupe, le dos creusé, deviné le sein nu sous le pull léger, le bref coup d’œil de la jeune-fille et son air étonné d’avoir des spectateurs, son grand sourire avant de se rassoir sur ses chevilles, d’étirer haut devant elle entre ses mains le petit slip parme ourlé de dentelle qu’elle va passer à l’un des mannequins.

Le jeune homme reste plus longtemps que la plupart des passants puis jette un regard autour de lui, gêné de s’attarder à jouer les voyeurs.
Il part vers le café plus loin sur la place.
Suivons-le.

Il pense à la jeune-fille en vitrine ? L’a trouvée jolie ? Mais oui ! Il est assis seul, il a l’air pensif, parfois une mince sourire étire ses lèvres, et puis parfois aussi son front se plisse de rides.
A quoi pense-t-il ? A cette jeune-fille, bien sûr ! C’est qu’elle était bien jolie ! et gentiment aguicheuse ! Et blonde ! Que ça serait bien que … mais comment ?

Pendant ce temps-là, Marianne en a terminé, la vitrine est installée. Elle est sortie dans la rue pour voir le résultat de son travail, a corrigé au retour un ou deux détails, elle range ses épingles et les emballages, vérifie les rayons, attend les clients. Une journée de travail comme une autre.

En regagnant sa voiture, Sergio repasse devant la boutique et ralentit le pas, espérant apercevoir la jeune-fille dont l’image lui trotte dans la tête, pince les lèvres de dépit : elle n’est plus en vitrine.
Il soupire, déçu, puis s’arrête : il vient de l’apercevoir marcher entre les rayons. Elle arrange un cintre, vérifie une étiquette, croise les bras sous ses seins en approchant de la vitrine d’un pas nonchalant en apercevant une silhouette dans la rue. Un client ?

Les images ne suffisent pas. Il faudrait savoir au moment où leurs regards se croisent ce qu’ils ressentent l’un et l’autre.
Elle s’est approchée de l’estrade où se dressent les mannequins qu’elle a habillés, se décale pour mieux voir ce peut-être client, voit un jeune homme grand et brun les mains enfoncées dans les poches de son blouson de cuir, un sourire esquissé et les yeux noirs fixés aux siens. Elle penche la tête vers son épaule en souriant, décroise les bras pour porter une main à sa bouche pour cacher le rire qui lui vient aux lèvres : il ressemble tellement à celui dont elle rêve si souvent, dont elle a rêvé la nuit dernière !

Sergio est intrigué en voyant les épaules de Marianne soulevées de rire, il fronce les sourcils, mais son sourire revient vite au spectacle des seins tout ronds moulés d’un petit pull léger qui s’agitent aux secousses du rire.
Un coup d’œil à sa montre, son rendez-vous, il n’est pas encore en retard, il hésite et décide, il fait un pas vers la porte et entre dans la boutique.

Et voilà ! Les jeux sont faits ? Pas encore ...

Deux bonjours croisés, un peu bafouillés, et un silence, lui doit vite trouver un prétexte, elle, ne rit plus, se sent toute petite devant ce grand gaillard qui ressemble tant à son rêve, elle croise ses doigts pour s’occuper les mains, se mord les lèvres en voyant dans l’échancrure de la chemise ouverte sur le cou sous le blouson le début d’une toison sombre.
L’effet produit ? Comment savoir ? Le sourire mordu, les pommettes rougies, le regard voilé figé sur la promesse noire dans l’ouverture du col ? Il y a tout ça et le souvenir de ces nuits. Une réaction plus intime ? Sans doute, mais ça aucune culotte ne peut en témoigner !

Et justement !
— Vous avez des sous-vêtements ?
Marianne d’abord bouche ouverte d’étonnement, sent un fou-rire monter, une impulsion, elle s’apprête à répondre « non ! », par jeu, après tout elle ne porte pas de culotte ! mais se retient, rougissante, tourne la tête vers les présentoirs autour d’elle où sont suspendus slips tangas shorty push-up et soutien-gorges en tous genres et toutes couleurs :— Pour offrir ?
— Oh non, pour moi !
Marianne cette fois ne se retient pas, éclate de rire, parce que fugitive, l’image qui lui vient tout de suite est celle de ce gaillard en fanfreluches et dentelles, « Non ! Pas lui ! ».
Sergio comprend tout de suite ce qui fait rire Marianne et secoue la tête, lève les mains devant lui en riant :— Je veux dire pour homme ! des sous-vêtements pour homme !
— Oui, bien sûr ! Pardonnez-moi ! Je pensais bien que … Nous ne faisons pas !
— Eh bien tant pis …Sergio ne bouge pas, balaie la boutique du regard puis revient vers Marianne. Elle sourit, elle attend. Lui n’a pas envie de partir et cherche un prétexte, elle, voudrait le retenir, ne sait comment faire.
Et puis c’est trop bête ! Sergio se décide tout d’un coup. Il parle doucement, le regard droit. Il dit « prétexte idiot », dit « attroupement devant la vitrine ». Il rit, il se moque de lui-même, et à la fin il se tait.

Lui se trouve un peu bête et la trouve décidément bien jolie.
Elle se dit qu’il est peut-être un peu maladroit mais honnête, et tellement beau, et qu’il ressemble beaucoup beaucoup à celui dont elle rêve.
Il fait un pas en arrière en disant « J’ai un rendez-vous », elle le suit et demande un peu désolée un peu taquine un peu mutine « Elle est plus jolie que moi ? » : il s’arrête net, pas elle. Il s’excuse, elle s’excuse, il se penche et l’embrasse.
Elle se dresse sur la pointe des pieds et s’accroche des deux mains aux pans de son blouson.

Ça arrive comme ça ? Pas souvent ! et c’est bien dommage ! Que de temps perdu !

Doucement ! Doucement ! C’est pas un baiser gourmand, juste les lèvres à ses lèvres, un baiser impulsion. Il ne savait plus quoi faire ou quoi dire, elle était là si près, et depuis trop longtemps, une éternité, il la regardait sourire de ses joues gentiment rosies et ouvrir de grands yeux sur lui, comment résister ?

Surprise ? Un peu. Trop bien ! Trop bon, ce baiser ! Elle ferme les yeux, elle continue à s’accrocher à son blouson même quand il se détache d’elle et se redresse, ferme à nouveau les yeux en s’appuyant contre la main qu’il pose sur sa joue, retombe pieds à plat quand il s’éloigne, ouvre la porte sur un regard et s’en va.

Quoi ? Il s'en va ? Mais ... ça va pas du tout !

Sur le trottoir il se retourne :— Ne vous sauvez pas ! Je reviens ! Vous m’accordez votre soirée ?
— Peut-être !

Il avait lu sur la porte de la boutique : fermeture à 19 heures. Il attend. Il entre dans la boutique un quart d’heure avant. Il se sent un peu bête avec le bouquet dans les mains en attendant que Marianne en finisse avec une cliente. La dame a un grand sourire en le voyant patienter, Marianne a un énorme sourire depuis qu’il est entré.
Elle raccompagne la dame jusqu’à la porte, croise très fort ses doigts ensembles en se retournant, elle est toute légère, des papillons pleins la tête : il est revenu ! Elle lui sauterait bien au cou, mais ça ne se fait pas !

Elle prend les fleurs, les pose sur le comptoir et fait un pas vers lui, il parle, il dit … elle entend mais n’écoute pas, d’une main se tient à son blouson, passe l’autre derrière sa tête dans son cou, lève la tête et l’attire vers elle.
Toute la journée elle n’a pensé qu’à ça : un autre baiser !
Une main sur la sienne, de l’autre bras il l’enlace, se retient, se fait léger.
Elle se cambre et se serre contre lui.
Il se dit « cette fille est faite de feu ».Le petit pull relevé et sa main sur la peau nue dans son dos, sa langue douce sur ses lèvres, ses joues toutes rouges et brûlantes sous sa main … il ne se dit plus rien, ne pense plus rien.

Le baiser dure parce qu’il suffit de goûter la bouche, de se laisser envahir par le parfum de l’autre, de sentir la chaleur, et puis et puis … la fin du baiser, on se demande « et maintenant ? ».

Il y a des choses qu’on programme, qu’on prépare, et d’autres pas.
Elle a fermé boutique, a pris son bras dans la rue. Ils font quelques pas et s'arrêtent, incertains, que faire ?
Il pense « prendre un verre ? », elle parle la première :— Il n’y a pas grand-chose d’ouvert le soir, ici, une pizza ?
— D’accord, c’est loin ?
— Vous avez une voiture ? je vous guide !
C’est chez elle qu’elle l’a conduite. La pizza qu’elle avait proposée, c’était de son congélateur qu’elle l’a sorti. Et … ils l’ont mangée, mais froide, et tard dans la nuit !

Ils l’ont mangée froide parce qu’ils étaient occupées à des choses beaucoup plus amusantes.
Elle savait. Pas lui. Il a été surpris qu’elle s’offre à lui aussi facilement.
Les filles d’aujourd’hui … ! msieurdam !

La main sous son pull dans son dos pendant un baiser devant le micro-ondes, elle en a profité pour lui rendre la pareille en sortant la chemise de son pantalon glisser les mains dessous et faire le tour. Ce qu’elle voulait, c’était sentir sous ses doigts les poils noirs de son torse.
Elle riait sous le baiser. L’aperçu par l’ouverture du col de la chemise n’était pas un leurre ! C’est qu’il était bien velu comme elle en avait rêvé, son hidalgo !
Elle a déboutonné la chemise comme on ouvre un cadeau de Noël.
Elle ronronnait, de sentir la douceur sous ses mains sur le torse et le ventre, de la chaleur de la main qui avait trouvé un sein, de la main sous la taille de sa jupe qui cherchait ses fesses.
A lui elle n’a pas tapé sur les doigts. Lui, elle avait décidé dans l’après-midi en attendant qu’il revienne qu’il aurait tous les droits.

Il baissait la fermeture éclair de la jupe dans son dos, elle a ouvert sa braguette. Il bataillait avec le crochet à la taille, elle a défait la ceinture et repoussé du doigt le bouton qui retenait le jean’s.
Ils s’embrassaient et riaient en même temps, comme s’ils faisaient la course à qui y arriverait le premier.
Elle a gagné : la première elle a fait glisser le pantalon sur ses cuisses, avant que la jupe ne tombe à ses pieds.
Et perdu ! Lui avait encore son boxer, elle avait les fesses à l’air.

Il riait en haussant les sourcils des fesses nues sous ses grandes mains, il riait de sa bouche arrondie en « O » quand elle a plongé sa main dans le boxer et fermé les doigts sur son sexe.
Elle s’est agenouillée en faisant glisser le boxer, ne s’est même pas préoccupée de lui enlever le jean’s et le boxer enroulés à ses pieds. Elle le regardait d’un air gourmand pendant qu’il gigotait pour s’en débarrasser, a levé un instant les yeux pour le regarder enlever sa chemise et pour l’imiter elle a enlevé son pull.

Les deux mains sur les cuisses fermes elle posait de petits baisers sur la verge dressée, l’agaçait du bout de la langue et riait en la voyant tressauter, et puis l’a prise dans sa bouche, du bout des lèvres d’abord pour suçoter la grosse fraise toute rouge, et plus loin, et plus loin encore.
Elle s’était toujours demandé en voyant des films cochons l’effet que ça lui ferait, si elle aimerait prendre un sexe dans sa bouche, et si elle n’aurait pas de haut-le-cœur en le suçant. Elle n’y pensait plus, elle le suçait avec gourmandise et elle aimait, le caressait de sa langue, descendait toujours plus bas en ouvrant grand la bouche et arrondissait les lèvres pour plonger le nez dans la touffe brune sur le ventre dont le parfum l’enivrait, ravie de sentir les muscles des cuisses se contracter sous ses doigts, le fin duvet sur les fesses dures et serrées quand elle l’avalait.

Surpris ? Sergio ? Ben oui ! Et ravi ! Pensez-donc, une jolie fille qu’il connaît à peine à genoux à ses pieds et qui s’occupe aussi bien de lui !

— Tu me portes ? C’est par là !
Elle s’accrochait à son cou des deux bras et chuchotait à son oreille, il en a raté un pas.
Elle se moquait ? Non … cet air sérieux qu’elle avait quand il l’a couchée sur le lit. Il a douté que ce soit vrai un moment, presque gêné, presque effrayé.
Etre le premier, ça ne lui était jamais arrivé, sacrée responsabilité !
Elle l’attitrait sur lui, mendiait un baiser. Elle voyait le pli au front de Sergio, elle a pris ses joues entre ses deux mains en lui disant :— T’inquiète pas, ça va bien se passer, je suis prête.

Un petit sursaut, ses yeux agrandis et un sourire crispé. Elle se cramponnait à plein poing à la toison sur les pectoraux.
Elle a fermé les yeux, a roulé des hanches et des reins, de ses pieds haut levés sur les fesses de Sergio elle l’encourageait à venir plus loin plus profond en elle. De la brûlure elle ne lui a rien dit, il avait l’air assez inquiet sans ça, et puis cette brûlure, c’était pas si mal, pas si mal non plus cette masse au creux de son ventre, pas si mal son poids sur elle. Il a pris son temps, doucement, lentement, s’est retenu longtemps en guettant ses yeux, en guettant son souffle et la tension des cuisses autour de sa taille, la crispation des doigts sur son torse et ses bras.
Il a bien fait d’être patient, elle avait bien fait d’attendre son bel hidalgo, c’est pas si souvent qu’une fille jouisse en perdant sa virginité !

La nuit a été agitée, bien occupée. Elle était affamée par tout ce temps passé à l’attendre, et le gaillard était solide, une belle nuit.

Ils se sont réveillés en pleine nuit pour grignoter la pizza froide, ont fait l’amour après.
Ils ont pris leur douche ensemble, ont fait l’amour sous l’eau chaude.
Ils ont déjeuné ensemble le midi, elle l’a caressé dans l’arrière-boutique avant l’ouverture.

Il s’amuse qu’elle ne mette jamais de culotte, et en profite souvent pour se réchauffer les mains, elle s’amuse de la bosse qui déforme son pantalon quand elle se pend à son cou pour lui chuchoter à l’oreille tout ce qu’elle veut de lui.

Il faisait beau dimanche. Ils ont pris le soleil sur la terrasse. Le voisin curieux était là, sur son escabeau, il avait appelé sa compagne et deux têtes dépassaient de la haie.
La main de Sergio entre les cuisses de Marianne, la main de Marianne qui montait descendait lentement sur la verge dressée de Sergio, ça leur a donné des idées : quand j’ai pris la dernière photo, on ne voyait plus que la tête du voisin au-dessus de la haie, et il fermait les yeux en souriant. Sa compagne avait disparu …bien occupée sans doute.

Misa – 10/2015

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