Vendredi soir à l'Irish Bar
Récit érotique écrit par Misa [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 15-05-2013 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Vendredi soir à l'Irish Bar
En sortant de l’Irish Bar encore bondé tard dans la nuit, on s’est séparées d’une bise sur le trottoir, plus facile que dedans au milieu des conversations trop fortes, des bousculades de ceux qui vont et viennent du comptoir à leur table mains chargées de verres haut levés au-dessus de leur tête.
Certaines sont parties vers le boulevard pour y héler un taxi, d’autres comme moi regagnaient leur voiture.
Et j’ai vu : une porte cochère, trou noir dans la nuit, une fille robe troussée à la taille et culotte aux genoux qui s’appuyait de ses bras sur le mur. Lui, qui la baisait accroché des deux mains à ses hanches et baissait les yeux sur son dos, elle, qui me regardait le visage crispé, étaient au bar durant la soirée.
Comme souvent, j’avais imaginé … son allure, son maintien, la tristesse des yeux, l’intérêt distant à celui qui parlait … imaginé une vie à cette fille, avant même de la voir là, qui se faisait baiser sous une porte cochère, qui me regardait …
… sortie du bureau, serrée entre les corps fatigués du soir aux odeurs de la ville, elle se tiendrait d’une main à la barre chromée du wagon du métro, croiserait sans les voir à chaque station des affiches d’un spectacle, de promotions de voyages au soleil, d’une boisson, d’un nouveau MacDo, de robes qui volent aux couleurs de l’été qui vient … s’arrêterait en route, l’épicerie, du jambon, des yaourts … prendrait le courrier en montant … et attendrait la nuit … se changer, changer, s’habiller pour la nuit …
Parce que c’est vendredi.
… l’Irish Bar et la fin de soirée, comme d’autres vendredis et les rencontres de hasard, le frottement des corps, peut-être sur les allées à l’arrière d’une voiture, ou dans une rue sombre …un taxi pour rentrer, vivante et salie, de larmes à ses joues et de sperme sur ses cuisses.
J’étais près d’eux au comptoir, je me souviens.
Lui c’était Guiness, elle Ballantine’s. Il parlait de football et baissait les yeux sur la chair dévoilée de la cuisse ouverte sur le haut tabouret au comptoir. Il souriait, se penchait, racontait une histoire, ne savait pas ses efforts inutiles, ce serait « oui » quoi qu’il dise s’il demandait.
Elle avait le sourire d’une absente, aux autres et à elle, un regard étonné du monde autour qui se posait un instant et s’enfuyait, en dedans, des mots qui s’envolaient, abandonnés.
Et là sous la porte cochère je la retrouvais, les fesses claquées des cuisses du garçon, son regard vide posé sur moi.
J’imaginais …
… une vie ailleurs dont elle aurait perdu le fil dans un rêve intérieur, dévidé le temps, laissé se diluer le présent dans le flou d’une vie échappée, un amour une vie perdue, ses jours et ses nuits vides d’un autre, un qui serait parti.
… elle n’aurait plus que son corps pour croire à sa vie, exister un instant, ressentir, illusion de présent consommé, un inconnu dans la rue et elle, la fille du vendredi, pour combien de vendredis encore, fermer les yeux, éteindre la lumière.
… c’est là qu’elle l’aurait rencontré, un soir à l’Irish Bar. Elle n’aurait pas dit oui, à lui, pas ce premier soir, les vendredis d’alors n’étaient pas les vendredis d’aujourd’hui.
… ils auraient parlé et ri, penchés souvent l’un vers l’autre pour échanger quelques mots à l’oreille et couvrir les conversations au comptoir, danse des mots prélude à la danse des corps. Mais elle dansait si rarement, pas ici, pas encore, pas comme aujourd’hui.
… ici elle venait se montrer, attirer l’attention, les attentions des hommes du vendredi, et rentrait seule et fière des regards qui s’étaient posés sur elle.
… elle l’aurait suivi devant le bar où les fumeurs se regroupent sur le trottoir, aurait frissonné dans la fraîcheur de la nuit et accepté la veste qu’il posait sur ses épaules.
… plus de mots, des regards. Il fumait, elle serrait de ses bras les pans de la veste autour d’elle, se serait appuyée sur la main dans son dos quand il la guidait vers l’entrée pour forcer le contact dans ses reins, yeux mi-clos et sourire à lèvres.
… ils se seraient quittés dans la nuit, une bise sur la joue, sa main sur son épaule, sans promesse, sans rendez-vous.
… et puis, et puis, ils se seraient revus, se seraient aimés. Il serait parti. Elle serait vide de lui, absente à sa vie depuis, devenue pour des inconnus une fille du vendredi.
Moi je n’avais pas vu, rien deviné, au comptoir de l’Irish Bar. Il a fallu un geste, devant la porte cochère où j’étais resté figée sur le trottoir d’en face par le regard absent.
Un geste et j’ai vu, j’ai su. Pas sa vie, pas sa réalité, non, juste su comment imaginer plus loin …
… il savait ? il avait deviné ? sans doute, oui. Elle lui avait dit, avant ? sans doute, oui. … ils se seraient aimés, cachés. Elle y aurait cru cette fois et il serait parti. Elle aurait perdu l’espoir d’une vie rêvée. Une fois encore ? Peut-être. Un échec de plus, peut-être.
Elle me regardait. Elle a baissé son bras et relevé plus haut sa robe sur la taille, en a glissé le pan dans son cou pour la tenir en place, découverte et nue de la ligne noire de sa culotte à ses genoux jusqu’à sa robe roulée sous ses seins, a glissé sa main entre ses jambes pour se caresser.
Le geste ne laissait aucun doute.
Elle rentrerait ce soir, vivante et salie, de larmes à ses joues et de sperme sur ses cuisses. Et ce sperme serait le sien, que j’ai vu gicler de sa main. Elle avait fermé les yeux sur la nuit.
La fille du vendredi soir à l’Irish Bar était un garçon.
Misa – 04/2013
Certaines sont parties vers le boulevard pour y héler un taxi, d’autres comme moi regagnaient leur voiture.
Et j’ai vu : une porte cochère, trou noir dans la nuit, une fille robe troussée à la taille et culotte aux genoux qui s’appuyait de ses bras sur le mur. Lui, qui la baisait accroché des deux mains à ses hanches et baissait les yeux sur son dos, elle, qui me regardait le visage crispé, étaient au bar durant la soirée.
Comme souvent, j’avais imaginé … son allure, son maintien, la tristesse des yeux, l’intérêt distant à celui qui parlait … imaginé une vie à cette fille, avant même de la voir là, qui se faisait baiser sous une porte cochère, qui me regardait …
… sortie du bureau, serrée entre les corps fatigués du soir aux odeurs de la ville, elle se tiendrait d’une main à la barre chromée du wagon du métro, croiserait sans les voir à chaque station des affiches d’un spectacle, de promotions de voyages au soleil, d’une boisson, d’un nouveau MacDo, de robes qui volent aux couleurs de l’été qui vient … s’arrêterait en route, l’épicerie, du jambon, des yaourts … prendrait le courrier en montant … et attendrait la nuit … se changer, changer, s’habiller pour la nuit …
Parce que c’est vendredi.
… l’Irish Bar et la fin de soirée, comme d’autres vendredis et les rencontres de hasard, le frottement des corps, peut-être sur les allées à l’arrière d’une voiture, ou dans une rue sombre …un taxi pour rentrer, vivante et salie, de larmes à ses joues et de sperme sur ses cuisses.
J’étais près d’eux au comptoir, je me souviens.
Lui c’était Guiness, elle Ballantine’s. Il parlait de football et baissait les yeux sur la chair dévoilée de la cuisse ouverte sur le haut tabouret au comptoir. Il souriait, se penchait, racontait une histoire, ne savait pas ses efforts inutiles, ce serait « oui » quoi qu’il dise s’il demandait.
Elle avait le sourire d’une absente, aux autres et à elle, un regard étonné du monde autour qui se posait un instant et s’enfuyait, en dedans, des mots qui s’envolaient, abandonnés.
Et là sous la porte cochère je la retrouvais, les fesses claquées des cuisses du garçon, son regard vide posé sur moi.
J’imaginais …
… une vie ailleurs dont elle aurait perdu le fil dans un rêve intérieur, dévidé le temps, laissé se diluer le présent dans le flou d’une vie échappée, un amour une vie perdue, ses jours et ses nuits vides d’un autre, un qui serait parti.
… elle n’aurait plus que son corps pour croire à sa vie, exister un instant, ressentir, illusion de présent consommé, un inconnu dans la rue et elle, la fille du vendredi, pour combien de vendredis encore, fermer les yeux, éteindre la lumière.
… c’est là qu’elle l’aurait rencontré, un soir à l’Irish Bar. Elle n’aurait pas dit oui, à lui, pas ce premier soir, les vendredis d’alors n’étaient pas les vendredis d’aujourd’hui.
… ils auraient parlé et ri, penchés souvent l’un vers l’autre pour échanger quelques mots à l’oreille et couvrir les conversations au comptoir, danse des mots prélude à la danse des corps. Mais elle dansait si rarement, pas ici, pas encore, pas comme aujourd’hui.
… ici elle venait se montrer, attirer l’attention, les attentions des hommes du vendredi, et rentrait seule et fière des regards qui s’étaient posés sur elle.
… elle l’aurait suivi devant le bar où les fumeurs se regroupent sur le trottoir, aurait frissonné dans la fraîcheur de la nuit et accepté la veste qu’il posait sur ses épaules.
… plus de mots, des regards. Il fumait, elle serrait de ses bras les pans de la veste autour d’elle, se serait appuyée sur la main dans son dos quand il la guidait vers l’entrée pour forcer le contact dans ses reins, yeux mi-clos et sourire à lèvres.
… ils se seraient quittés dans la nuit, une bise sur la joue, sa main sur son épaule, sans promesse, sans rendez-vous.
… et puis, et puis, ils se seraient revus, se seraient aimés. Il serait parti. Elle serait vide de lui, absente à sa vie depuis, devenue pour des inconnus une fille du vendredi.
Moi je n’avais pas vu, rien deviné, au comptoir de l’Irish Bar. Il a fallu un geste, devant la porte cochère où j’étais resté figée sur le trottoir d’en face par le regard absent.
Un geste et j’ai vu, j’ai su. Pas sa vie, pas sa réalité, non, juste su comment imaginer plus loin …
… il savait ? il avait deviné ? sans doute, oui. Elle lui avait dit, avant ? sans doute, oui. … ils se seraient aimés, cachés. Elle y aurait cru cette fois et il serait parti. Elle aurait perdu l’espoir d’une vie rêvée. Une fois encore ? Peut-être. Un échec de plus, peut-être.
Elle me regardait. Elle a baissé son bras et relevé plus haut sa robe sur la taille, en a glissé le pan dans son cou pour la tenir en place, découverte et nue de la ligne noire de sa culotte à ses genoux jusqu’à sa robe roulée sous ses seins, a glissé sa main entre ses jambes pour se caresser.
Le geste ne laissait aucun doute.
Elle rentrerait ce soir, vivante et salie, de larmes à ses joues et de sperme sur ses cuisses. Et ce sperme serait le sien, que j’ai vu gicler de sa main. Elle avait fermé les yeux sur la nuit.
La fille du vendredi soir à l’Irish Bar était un garçon.
Misa – 04/2013
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