Vous cherchez une baby-sitter?(Chapitre 1)
Récit érotique écrit par Misa [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 01-03-2012 dans la catégorie Entre-nous, les femmes
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Vous cherchez une baby-sitter?(Chapitre 1)
Chapitre 1 – Samedi 8 avril
- Allo ? Philippe ? … c’est moi ! Pour demain soir, c’est bon !
- …
- Non, une de ses copines !
- …
- Elle passera en fin d’après-midi, je verrai bien ! tu rentres tard ?
- …
- Philippe … ça s’arrange, on va avoir une soirée à nous pour … nous retrouver …
Bon, je te laisse, à ce soir !
Nina est contente : leur première sortie depuis la naissance des jumeaux ! Les DVD et
les plateaux télé, c’est bien, mais une sortie ciné et un restaurant, c’est tellement
mieux ! Pas une seule sortie depuis six mois ! Et puis peut-être qu’au retour … ça
fait quoi ? deux mois avant le terme, les jumeaux ont trois mois … cinq mois qu’ils
n’ont pas fait l’amour ! Cinq mois ! C’est sa faute, elle le sait, elle trouve
toujours une bonne raison pour l’éviter. Elle se couche avant lui : elle est si
fatiguée ! Elle veille les jumeaux dans un fauteuil qu’elle a installé dans leur
chambre : parce que l’un tousse un peu, que l’autre a vomi … En fait, ce ne sont que
de mauvaises excuses, fabriquées : elle se surprend à réfléchir dans la semaine à
l’excuse qu’elle va trouver pour le week-end !
Et puis … elle se trouve moche ! Elle a pris deux tailles ! porte les robes qu’elle
mettait au quatrième mois. Devant la glace de la salle de bains, elle prend à pleines
mains la peau un peu distendue de son ventre, tourne et retourne pour se regarder sous
tous les angles, fait une grimace en voyant la peau d’orange sur ses cuisses et ses
fesses, les fines lignes blanches des vergetures sur son ventre et ses seins. Elle
dépense une fortune en crèmes et onguents divers ! Rien n’y fait ! Elle ne s’aime pas,
alors elle se cache de lui.
Une fois ou deux, il a avancé la main vers elle. Elle a fait semblant de dormir.
Samedi dernier, il était plus insistant. Il l’a embrassée, a posé une main sur ses
seins. Elle l’a repoussé en poussant un soupir, et a commencé à le caresser,
mécaniquement … ça l’a vexé … il a retiré sa main et lui a tourné le dos, sans un mot.
Quelle conne ! Mais c’est vrai qu’elle était fatiguée …
Il n’a rien dit. Pas un mot. Mais elle s’est bien rendu compte le lendemain qu’il
faisait la tête. Et elle savait qu’il avait raison.
Elle en a parlé, un peu, à sa sœur qui prenait des nouvelles au téléphone dans la
semaine. C’est elle qui l’a convaincue d’organiser un week-end pour eux deux, qui l’a
convaincue de se bouger.
Elle n’a rien dit à Philippe avant le jeudi soir, avant d’avoir tout prévu : elle a
choisi le film, réservé le resto, elle s’est même acheté de jolis dessous !
C’est la jeune-fille qui devait garder les enfants qui a failli tout gâcher : elle
avait un empêchement, elle ne pouvait plus venir.
Elle avait déjà dit à Philippe ce qu’elle avait prévu quand la jeune-fille a téléphoné
pour annuler. Tout tombait à l’eau.
Et ce matin, la jeune-fille a rappelé : elle était embêtée de nous faire faux-bon et
avait trouvé une remplaçante, une de ses copines.
La baby-sitter « de secours » s’est présentée dans l’après-midi. C’est une étudiante.
Elle a remis à Nina une liste d’adresses et de numéros de téléphone de familles chez
qui elle a gardé des enfants. Elle est sympathique, souriante, et ce qui a plu tout de
suite à Nina, c’est qu’elle lui a demandé très vite à voir les enfants et lui a remis
une liste à compléter : où elle pourra les joindre, qui d’autre appeler s’il y a le
moindre problème, ce qu’elle doit faire et quand, pour les biberons, pour changer les
enfants, leurs heures de sommeil.
C’est elle qui les a sortis de leurs berceaux pour les prendre dans ses bras et
s’installer avec eux dans le fauteuil de la chambre. Elle sait s’y prendre, a des
gestes sûrs et prudents, et mieux que tout, les jumeaux lui sourient …
- Elodie, pour moi c’est d’accord ! Vous pouvez venir vers 19h30 ? ça vous
convient ?
- Oui, c’est d’accord, pas de souci ! Mais vous savez, je peux rester dès
maintenant ! je suppose que vous devez vous préparer ; je m’occuperais d’eux, vous
pourrez prendre votre temps. C’est votre première sortie depuis la naissance ?
- Euh … oui, mais …
- J’ai l’habitude, Madame. C’est important, la première sortie.
- Eh bien … d’accord ! Merci !
Elle lui a fait visiter la maison, lui a montré tout ce dont elle pourrait avoir
besoin, qu’elle avait préparé bien en évidence sur la table de la cuisine.
Elle a deux heures devant elle. Deux heures tout à elle.
Elle a confié les jumeaux à Elodie et a pris un bain, l’esprit tranquille.
Elle a entendu frapper à la porte de la salle de bains :
- Madame ? Jonathan a besoin d’être changé !
- Oui ?
Nina a été surprise de voir Elodie ouvrir la porte et entrer, poser l’un des jumeaux
sur la table à langer. Elle s’est enfoncée sous la mousse du bain, trop surprise pour
protester. Son « oui », après tout, pouvait être compris comme une invitation à entrer
!
Après lui avoir adressé un sourire, Elodie ne s’est plus du tout occupée d’elle. Nina
l’a regardée allonger Jonathan et retirer la couche, le nettoyer d’un coton imbibé de
lait, jouer avec lui avant de lui remettre une couche propre. Elle lui faisait de
petits baisers sur le ventre en lui tenant les jambes, lui souriait. Le bébé semblait
ravi.
Nina était un peu vexée de le voir si content et de l’entendre rire avec une inconnue,
et en même temps pleinement rassurée. Elodie lui jetait de petits coups d’œil en
souriant :
- Ils sentent drôlement bon, vos sels de bains ! c’est agréable un bain !
- Je vais commencer à fondre, il vaudrait mieux que je sorte !
Elodie tenait Jonathan dans un bras, au pied de la baignoire, lui faisait de petites
chatouilles :
- Oh, ne bougez pas, je vous fais passer votre serviette !
Elle a attrapé d’une main le drap de bain préparé sur le lavabo, et l’a tendu à Nina,
tout en continuant à faire de petits baisers sur les joues du bébé.
Nina s’est sentie un peu gênée, un peu bête, même, et s’est finalement levée dans la
baignoire pour s’envelopper très vite dans la serviette.
Elodie l’observait en souriant :
- On croirait jamais que vous avez eu des jumeaux il y a si peu de temps !
Nina a rougi sous le compliment :
- C’est gentil, mais c’est pas tout à fait vrai !
- Je vous laisse, pardon. Je ramène ce petit bonhomme voir son frère.
Elle s’est retournée avant de fermer la porte :
- C’était sincère, Madame, vous êtes très belle !
Nina est restée un moment devant la glace un peu embuée, un grand sourire aux lèvres.
Un compliment, c’est toujours bon à prendre ; et excellent pour le moral.
Elle chantonnait enveloppée dans le drap noué autour de sa poitrine, massant une de
ses jambes le pied posé sur le rebord de la baignoire quand Elodie a à nouveau ouvert
la porte :
- Deuxième bébé !!! Allez jeune-homme ! A votre tour !
Elle l’a changé et a joué avec Jérémy comme plus tôt avec son frère, lui a fait des
chatouilles et des baisers à lui aussi, a brusquement éclaté de rire :
- Ah ! ah ! on ne me surprend pas comme ça, petit monsieur ! Non non non !
Elle tenait devant elle une serviette pour se protéger du jet de pipi du bébé qui
riait :
- Le lait froid, ça leur fait souvent ça !
Nina riait aussi :
- Moi je me fais encore surprendre …
- Oh , ça m’arrive aussi, mais je commence à avoir l’habitude ! Je vais le
remettre dans son lit, vous voulez que je vous mette de la crème dans le dos ?
- Non, je voudrais pas …
- Allez, il faut vous faire belle ! ça ne me dérange pas ! Je reviens !
Nina était tellement surprise qu’elle n’a pas su protester avant qu’Elodie ne
disparaisse avec le bébé, puis revienne quelques minutes plus tard :
- Vous savez, je travaille très souvent dans une maison de soins , pour des
accidentés de la route, des handicapés, des personnes âgées, aussi, pour payer mon
loyer ! Je suis masseuse en chef ! Ils adorent ça ! … Votre médecin ne vous a rien
prescrit ? Il y en a qui le font ! ça aide à récupérer, pour le ventre, surtout.
Samedi dernier, la dame dont je garde la petite fille, je l’ai massée, mais je me
souviens plus du nom de la crème. Je pourrais me renseigner, si vous voulez. Elle dit
que c’est efficace … ah ! mais si, c’est la même que la vôtre ! elle sent bon, en
plus. C’est votre pharmacien qui vous l’a conseillée ?
Nina était noyée sous le flot continu de paroles. Pendant la brève absence d’Elodie,
elle s’était préparée à repousser sa proposition, et elle était là, elle racontait sa
vie, avait versé la crème sur ses mains et commençait à lui masser les épaules !
- Vous n’avez pas une barrette, ou un chouchou ? Il faudrait attacher vos
cheveux !
Nina était en train de nouer un élastique sur ses cheveux quand elle a senti Elodie
dénouer la serviette et commencer à lui masser le dos. Elle en est restée interdite.
Dans le miroir, elle s’est vue, elle, bouche grande ouverte de surprise, a vu Elodie
par-dessus son épaule, concentrée sur le massage, de ses omoplates à ses reins et ses
flancs. Elle s’est trouvée ridicule avec ses yeux écarquillés et sa bouche béante :
elle a fermé la bouche et n’a rien dit.
Elle regardait Elodie dans le miroir, qui était concentrée, un petit bout de langue
coincé entre ses dents. Et elle appréciait ses mains fermes, les gestes sûrs.
- Vous avez une jolie peau ! Hier j’ai massé une dame, elle doit avoir plus de
soixante ans, elle a dû avoir un problème de santé, elle ne m’a pas dit ; elle était
vraiment maigre, avec la peau distendue, je sentais tous ses os, j’avais même peur de
lui faire mal !
- Moi, vous ne devez pas sentir les os !
- Un peu quand même ! vous avez pris beaucoup ?
- Vingt six kilos ! et j’en ai encore dix à perdre …
- Vous exagérez ! pas tant que ça ! Vous ne voulez pas vous allonger ? ça serait
plus pratique ! On pourrait étendre le drap de bain dans la chambre des jumeaux, je
les entends gazouiller ! j’ai juste besoin d’un oreiller, et par terre, c’est le mieux
! vous venez ?
Elle avait déjà le flacon à la main, une serviette de toilette sur l’épaule, et le
drap de bains plié sur le bras, elle ouvrait la porte de la salle de bains.
Nina est restée un instant devant le miroir en riant : cette fille était incroyable,
une tornade. En secouant la tête et en riant, d’elle-même et de la situation, elle l’a
suivie, raflant son peignoir au passage qu’elle a serré contre elle. Elle n’avait
vraiment pas l’habitude de se montrer nue devant des inconnues, et récemment, elle se
cachait même de Philippe ; et là, chez elle, à poil dans son couloir, sans discuter !
Elodie a étalé le drap de bain sur la moquette et l’a faite s’allonger à plat ventre
en posant une serviette sur ses fesses. Elle lui a glissé un petit oreiller sous la
joue et lui a fait lever les bras au-dessus de sa tête.
Agenouillée à côté d’elle, elle a repris le massage de son dos, du cou aux reins, des
épaules aux flancs. Peut-être parce qu’aucune main étrangère ne l’avait touchée depuis
longtemps, elle était très consciente de l’effleurement des mains sous ses bras, tout
au bord des seins écrasés sous son torse, sur le haut de ses fesses. Et, ce qui
l’étonnait le plus, c’est qu’elle se sentait bien, incroyablement bien, là, allongée
nue ou presque dans la chambre des jumeaux qui gazouillaient gentiment dans leurs
berceaux. Elle a fermé les yeux.
Elle a froncé plus fort les paupières, puis a souri, en sentant la serviette glisser
de ses fesses à ses cuisses, les mains d’Elodie pincer et masser du creux de la taille
à ses hanches, pétrir ses fesses.
Elle entendait le souffle bloqué puis relâché d’Elodie accompagnant la pression de ses
mains.
Elle a ensuite massé ses jambes, des fesses aux mollets.
Nina avait au début été gênée de se montrer nue, et puis … elle n’y pensait plus du
tout ! … jusqu’au moment où Elodie lui a demandé de se tourner sur le dos …
- Non … Elodie, je … je ferais moi-même, ce n’est pas la peine, je vous assure …
- Allez ! Je comprends, remarquez ! Mais vous savez, j’ai l’habitude !
- Mais moi pas !
- Je vous assure, allez, j’ai les mains pleines de crème de toute façon !
Nina a poussé un grand soupir et s’est retournée.
- Vous savez, ça reviendra vite ! La dame que je masse, elle a eu sa fille il y
a … 4 mois, et elle avait plus de vergetures que vous, je vous assure, et ça ne se
voit presque plus !
- Vous êtes en train de me vendre vos services de masseuse ?
- Euh … non ! j’y pensais pas ! mais pourquoi pas ! Après tout !
Elle lui a massé le ventre et les cuisses, puis les seins, et Nina, si elle ressentait
encore un peu de gêne, se sentait toute alanguie, et les mains, pourtant fermes, sans
aucun geste ambigu, avait fait naître une curieuse tension dont elle n’avait pas
l’habitude.
- Voilà, c’est terminé ! … Non ! ne bougez pas ! Je reviens ! Mettez-vous à plat
ventre !
Elle a quitté la pièce en courant et est revenue très vite avec un autre drap de bain.
Elle en a couvert entièrement le dos et les épaules de Nina, a ajouté la serviette sur
ses mollets, puis a étalé son peignoir par-dessus :
- Voilà ! Dix minutes de repos complets obligatoires !
- … vous êtes étudiante en quoi ?
- Je suis en troisième année de médecine.
- Eh bien je ne suis peut-être pas le meilleur juge, mais c’était très agréable,
en tout cas ! Kiné vous irait très bien !
- Merci ! Kiné, ça me plairait ! … Madame ?
- Oui ?
- C’est un peu … vous ne m’en voudrez pas ? Je … bon ! Vous savez, moi, je suis
nature, un peu trop, même ! On me le dit souvent et ça me joue des tours ! Mais je
suis comme ça, alors j’espère que vous ne m’en voudrez pas … J’ai vu que vous vous
étiez rasée les jambes et … un peu le pubis, et … dessous … mais … pas bien …
Nina a éclaté de rire. Elodie voyait son dos secoué de hoquets.
- Je ne vous en veux pas du tout. Merci de me l’avoir dit. Je voulais me faire
belle pour mon mari, et je n’y arrive pas bien.
- Ah … c’est une soirée … retrouvailles ?
- Mmm … un peu ça, oui …
- Attendez !
Elle est revenue avec le petit rasoir à main qu’elle avait trouvé sur le bord de la
baignoire.
- Allez ! Position gynéco ! On discute pas ! Vous serez belle pour le grand soir
! Après tout, je suis pas encore toubib, mais ça viendra !
Nina riait :
- Moi je cherchais juste une baby-sitter ! pas une masseuse esthéticienne !
D’abord le massage, les petites retouches de rasage ensuite … Nina pour la première
fois depuis son accouchement sentait au creux de son ventre une tension qu’elle
n’avait pas éprouvée depuis si longtemps, qui était bien rare, d’ailleurs. C’était
curieux ; et rassurant.
Elle s’était rallongée sous le drap de bain qu’Elodie avait bordé autour d’elle pour
qu’elle ait bien chaud. Etendue sur la moquette ainsi enveloppée, presque somnolente,
elle regardait Elodie qui avait pris les jumeaux dans ses bras et s’était assise dans
le fauteuil.
C’est comme ça que Philippe les a trouvées en rentrant. Ni l’une ni l’autre ne l’avait
entendu arriver. Il était debout à l’entrée de la chambre, les mains sur les hanches :
- Qu’est-ce qui se passe ?
Nina s’est soulevée sur un coude, le rouge aux joues d’être surprise ainsi :
- Mais … je t’ai pas entendu arriver !
- Je vois ça, oui. Bonjour mademoiselle. Je vous serrerez la main plus tard, je
vois que vous avez les bras bien occupés !
- Bonjour Monsieur. Je vais leur faire faire un petit tour …
Elodie a quitté la chambre avec les enfants dans ses bras.
Philippe s’est agenouillé à côté de Nina pour lui déposer un baiser sur le front :
- C’est un nouveau jeu ?
- Ordre médical : repos complet après un massage !
- Un massage ?
- Cette jeune-fille fait médecine ! et elle masse drôlement bien !
- Je pourrais essayer aussi ?
- De me masser ? si tu veux ! mais tu pensais plutôt te faire masser toi, je
suppose ?
- Si c’est si bien que ça …
Philippe a baissé la voix :
- Alors, si je comprends bien, elle reste ? Elle te plaît ?
- Oui, elle m’a l’air très bien. Je suis rassurée. On peut sortir tranquilles !
- Et … tu sors comme ça, ou tu t’habilles un peu ?
- Je vais enfiler un ou deux trucs, quand même !
- C’est mieux …
Nina l’a embrassé en enfilant son peignoir :
- Patience, Monsieur …
((Voilà … vous trouvez sans doute que c’est un peu long, et vous êtes restés sur votre
faim !
Il ne s’est rien passé !
Je suis comme ça : longue à planter le décor.
Bon …
Vous connaissez Nina : mère de deux jumeaux depuis trois mois, inquiète de ne plus
être aussi séduisante, inquiète de délaisser Philippe, son mari, dont elle pense qu’il
doit trouver le temps long. Difficile de renouer avec le sexe ! Pourtant c’est une
très belle femme, je vous assure. Cheveux châtains aux épaules, assez grande. Elle se
plaint de kilos superflus, mais en fait, ça lui va bien.
Vous connaissez Elodie : étudiante en médecine qui multiplie les petits boulots pour
payer son loyer. Je ne vous l’ai pas encore montrée, c’est vrai ! Brune, cheveux
courts et frisés, mince, à peine plus petite que Nina, des yeux magnifiques qui lui
mangent le visage, plus gris que bleus, et de petites tâches de rousseur sur les
joues. Elle a vingt et un ans et on lui en donne dix-huit.
Vous les voyez mieux ?
Tout ça pour … rien ?
C’était le décor. Il faut un début, toujours. Et je prends mon temps.
Comme Nina vient de le dire à Philippe :
- Patience …
D’ailleurs, pourquoi attendre ? Nina et Philippe sont partis, les jumeaux dorment …
Elodie ? Que fait donc Elodie en attendant leur retour ?))
Elle se promène dans l’appartement.
Dans le salon elle regarde les photos sur le grand meuble : eux avant, eux pendant,
eux après. Avant c’est vrai qu’elle était plus mince, une jolie fille au bord de la
mer, une jolie mariée, une jolie femme, enceinte, les jumeaux dans les bras ; quelques
photos avec lui, d’autres sans, jamais lui seul. Et les jumeaux, les jumeaux, et
encore les jumeaux.
Elle ouvre les portes du meuble : des bougies, des revues, et … des trucs … elle
sourit, tout le monde empile tout un tas de trucs. Et puis des DVD, de la musique
aussi, des livres. Un bar. Elle prend un verre, y verse un peu de Jet27, continue sa
visite.
Elle abandonne son jeans sur le dossier du canapé.
Dans la chambre elle s’assoit sur le grand lit : en face, l’écran plat d’une
télévision et dessous un vieux magnétoscope VHS, une armoire en bois sombre avec deux
portes miroirs au milieu, une commode le long du mur, deux tables de chevet.
Elle enlève son t-shirt, se regarde dans les miroirs de l’armoire, ouvre les portes, y
voit le lit dans son dos, imagine le jeu d’images, le couple sur le lit, imagine la
belle Nina …
Dedans, il y a des draps en haut, des pulls et des chemisiers dessous, une pile de t-
shirt. Tout en bas, des boîtes : maillots de bains, vêtements de sport. La porte de
gauche, ce sont des vêtements à lui ; même des chaussures de ville, en bas. Derrière
la porte de droite, des robes et des manteaux sur des cintres, une boîte sur une
étagère au-dessus. Elle sort une veste bleu marine à boutons dorés, l’enfile et
s’observe dans les miroirs, la remet sur son cintre, essaie un court gilet de laine
sans manches.
Dans le tiroir de la table de chevet, il y a un polar de Coben, une boîte de
préservatifs et un stylobille, un paquet de mouchoirs jetables.
Elle fait le tour du lit, ouvre le tiroir de l’autre table de nuit : cachets pour la
migraine, vieille boîte de pilule, la notice de la télé et deux télécommandes.
Elle s’approche de la commode après avoir enlevé le gilet. Dans le tiroir de gauche,
elle trouve des chaussettes et des bas, quelques soutiens-gorge qu’elle déplie : 90C,
des anciens, ceux d’avant les jumeaux. En se rappelant de son massage, elle sait
qu’aujourd’hui elle met sans doute des bonnets E.
Les culottes, les slips, et oh … de jolis strings sont dans le tiroir de droite. Elle
enlève sa petite culotte et enfile un string ficelle en tulle noir, transparent. En
fouillant plus loin, elle trouve un autre string, enlève et range celui qu’elle porte,
enfile le dernier et se place devant le miroir, l’ouvre d’une main … « hey, Nina ! un
string fendu ! ».
Rien d’amusant dans les autres tiroirs de la commode.
Elle remet le gilet dans l’armoire et tire vers elle la boîte de l’étagère du dessus.
Des foulards en vrac et … « ah ! voilà, voilà … Nina et Philippe, Philippe et Nina …
eh ! eh ! ». Elle pose sur le pied du lit un gode et des boules de geisha, une
ceinture pour gode. Au fond du carton, il y a aussi deux cassettes VHS.
Elle récupère les télécommandes dans la table de chevet de Nina, allume la télé et le
magnétoscope et glisse l’une des cassettes dans l’appareil.
Ecran noir, parasites blancs … et … Nina, assise au bord du lit, nue, cachant ses
seins dans ses bras serrés sur sa poitrine, jambes serrées. Pas de son, mais elle
semble protester. Elle a l’air gênée, presque en colère, tourne la tête de côté. Il
tourne autour d’elle, s’approche ; sa main entre dans le champ, essaie d’écarter les
bras de Nina, qui le repousse, tire la langue … parasites à nouveau … Tous les deux
sur le lit ; elle, à plat ventre ; elle se cache en tenant un oreiller sur sa tête,
jolies fesses, dessinées en blanc sur son corps bronzé ; lui, allongé à côté d’elle,
caresse son dos, il est nu aussi, torse maigre, il bande ? pas impressionnant du tout,
le monsieur !
Pendant un quart d’heure, elle les regarde faire l’amour. Il a eu du mal à la décider
et elle a fini par oublier un peu la caméra, un peu seulement, elle jetait parfois un
coup d’œil vers l’objectif, elle ne s’est jamais vraiment libérée, a l’air de
s’ennuyer.
Sur la seconde cassette, il la filme pendant qu’elle dort ; il écarte le drap,
doucement ; la caméra est fixe. Elle se réveille, le repousse puis cède avec un
soupir. Il lui enlève son short en satin et son top, la caresse, la tourne en travers
du lit. Tête-bêche au-dessus d’elle, il penche son visage entre les jambes levées de
Nina. Elle détourne la tête du sexe au-dessus d’elle.
Elle est belle, et elle a l’air triste.
Elodie range tout après un passage à la salle de bains ; d’abord elle remet tout en
ordre dans l’état où elle a trouvé les choses, puis elle écarte les foulards pour que
les jouets de Nina soient à découverts dans le carton, qu’elle tourne d’un quart de
tour.
Nina se souviendra ? s’apercevra que le carton a changé de position ? se posera des
questions ? Elle voudrait la charmante rougeur de ses joues, comme plus tôt dans la
salle de bains quand elle a dénoué la serviette, son air paniqué quand elle massait
ses cuisses … « eh oui ! j’ai bien vu que ça te plaisait, jolie Nina ! ».
Ou lui ? Lui s’en apercevra ? Il imaginera que sa femme si réservée s’adonne aux
plaisirs solitaires en son absence ? Il lui en parlera ? Bien sûr elle dira que non,
protestera en rougissant ? Elle se fâchera peut-être. Et lui, ça l’excitera d’imaginer
sa prude Nina, nue sur son lit et jouant avec son gode ?
Et si ce soir elle ne lui accordait rien ? Si elle se refuse encore ? Là, ça le
mettrait en colère ?
Elle pense un instant à laisser une des deux cassettes dans le magnétoscope, mais non,
elle y renonce, ce serait trop !
Elle range aussi le string fendu, hésite à le laisser en évidence par-dessus les
autres sous-vêtements, mais là aussi ce serait trop …
Elle refait le lit, vérifie qu’elle ne laisse aucune trace de son passage autre que
celles, volontaires, qu’elle a laissées dans l’armoire.
Les jumeaux dorment calmement. Elle arrange leurs couvertures, leur fait un bisou sur
le front, et regagne le salon.
11h40. Elle éteint toutes les lumières, récupère son jean sur le canapé et retourne
dans la chambre des jumeaux. Elle pose son jean sur le dossier du fauteuil et étale la
courtepointe qui couvre le fauteuil sur la moquette, s’allonge dessus.
Elle lit en attendant leur retour à la faible lumière de la veilleuse, puis s’endort.
A 1h20, une main sur son épaule la secoue doucement ; elle sent le glissement de la
courtepointe qu’on tire sur elle pour la recouvrir.
(à suivre )
Eh oui ! parce qu’elle reviendra chez eux ! une baby-sitter, masseuse, esthéticienne
… on fait appel à elle …
- Allo ? Philippe ? … c’est moi ! Pour demain soir, c’est bon !
- …
- Non, une de ses copines !
- …
- Elle passera en fin d’après-midi, je verrai bien ! tu rentres tard ?
- …
- Philippe … ça s’arrange, on va avoir une soirée à nous pour … nous retrouver …
Bon, je te laisse, à ce soir !
Nina est contente : leur première sortie depuis la naissance des jumeaux ! Les DVD et
les plateaux télé, c’est bien, mais une sortie ciné et un restaurant, c’est tellement
mieux ! Pas une seule sortie depuis six mois ! Et puis peut-être qu’au retour … ça
fait quoi ? deux mois avant le terme, les jumeaux ont trois mois … cinq mois qu’ils
n’ont pas fait l’amour ! Cinq mois ! C’est sa faute, elle le sait, elle trouve
toujours une bonne raison pour l’éviter. Elle se couche avant lui : elle est si
fatiguée ! Elle veille les jumeaux dans un fauteuil qu’elle a installé dans leur
chambre : parce que l’un tousse un peu, que l’autre a vomi … En fait, ce ne sont que
de mauvaises excuses, fabriquées : elle se surprend à réfléchir dans la semaine à
l’excuse qu’elle va trouver pour le week-end !
Et puis … elle se trouve moche ! Elle a pris deux tailles ! porte les robes qu’elle
mettait au quatrième mois. Devant la glace de la salle de bains, elle prend à pleines
mains la peau un peu distendue de son ventre, tourne et retourne pour se regarder sous
tous les angles, fait une grimace en voyant la peau d’orange sur ses cuisses et ses
fesses, les fines lignes blanches des vergetures sur son ventre et ses seins. Elle
dépense une fortune en crèmes et onguents divers ! Rien n’y fait ! Elle ne s’aime pas,
alors elle se cache de lui.
Une fois ou deux, il a avancé la main vers elle. Elle a fait semblant de dormir.
Samedi dernier, il était plus insistant. Il l’a embrassée, a posé une main sur ses
seins. Elle l’a repoussé en poussant un soupir, et a commencé à le caresser,
mécaniquement … ça l’a vexé … il a retiré sa main et lui a tourné le dos, sans un mot.
Quelle conne ! Mais c’est vrai qu’elle était fatiguée …
Il n’a rien dit. Pas un mot. Mais elle s’est bien rendu compte le lendemain qu’il
faisait la tête. Et elle savait qu’il avait raison.
Elle en a parlé, un peu, à sa sœur qui prenait des nouvelles au téléphone dans la
semaine. C’est elle qui l’a convaincue d’organiser un week-end pour eux deux, qui l’a
convaincue de se bouger.
Elle n’a rien dit à Philippe avant le jeudi soir, avant d’avoir tout prévu : elle a
choisi le film, réservé le resto, elle s’est même acheté de jolis dessous !
C’est la jeune-fille qui devait garder les enfants qui a failli tout gâcher : elle
avait un empêchement, elle ne pouvait plus venir.
Elle avait déjà dit à Philippe ce qu’elle avait prévu quand la jeune-fille a téléphoné
pour annuler. Tout tombait à l’eau.
Et ce matin, la jeune-fille a rappelé : elle était embêtée de nous faire faux-bon et
avait trouvé une remplaçante, une de ses copines.
La baby-sitter « de secours » s’est présentée dans l’après-midi. C’est une étudiante.
Elle a remis à Nina une liste d’adresses et de numéros de téléphone de familles chez
qui elle a gardé des enfants. Elle est sympathique, souriante, et ce qui a plu tout de
suite à Nina, c’est qu’elle lui a demandé très vite à voir les enfants et lui a remis
une liste à compléter : où elle pourra les joindre, qui d’autre appeler s’il y a le
moindre problème, ce qu’elle doit faire et quand, pour les biberons, pour changer les
enfants, leurs heures de sommeil.
C’est elle qui les a sortis de leurs berceaux pour les prendre dans ses bras et
s’installer avec eux dans le fauteuil de la chambre. Elle sait s’y prendre, a des
gestes sûrs et prudents, et mieux que tout, les jumeaux lui sourient …
- Elodie, pour moi c’est d’accord ! Vous pouvez venir vers 19h30 ? ça vous
convient ?
- Oui, c’est d’accord, pas de souci ! Mais vous savez, je peux rester dès
maintenant ! je suppose que vous devez vous préparer ; je m’occuperais d’eux, vous
pourrez prendre votre temps. C’est votre première sortie depuis la naissance ?
- Euh … oui, mais …
- J’ai l’habitude, Madame. C’est important, la première sortie.
- Eh bien … d’accord ! Merci !
Elle lui a fait visiter la maison, lui a montré tout ce dont elle pourrait avoir
besoin, qu’elle avait préparé bien en évidence sur la table de la cuisine.
Elle a deux heures devant elle. Deux heures tout à elle.
Elle a confié les jumeaux à Elodie et a pris un bain, l’esprit tranquille.
Elle a entendu frapper à la porte de la salle de bains :
- Madame ? Jonathan a besoin d’être changé !
- Oui ?
Nina a été surprise de voir Elodie ouvrir la porte et entrer, poser l’un des jumeaux
sur la table à langer. Elle s’est enfoncée sous la mousse du bain, trop surprise pour
protester. Son « oui », après tout, pouvait être compris comme une invitation à entrer
!
Après lui avoir adressé un sourire, Elodie ne s’est plus du tout occupée d’elle. Nina
l’a regardée allonger Jonathan et retirer la couche, le nettoyer d’un coton imbibé de
lait, jouer avec lui avant de lui remettre une couche propre. Elle lui faisait de
petits baisers sur le ventre en lui tenant les jambes, lui souriait. Le bébé semblait
ravi.
Nina était un peu vexée de le voir si content et de l’entendre rire avec une inconnue,
et en même temps pleinement rassurée. Elodie lui jetait de petits coups d’œil en
souriant :
- Ils sentent drôlement bon, vos sels de bains ! c’est agréable un bain !
- Je vais commencer à fondre, il vaudrait mieux que je sorte !
Elodie tenait Jonathan dans un bras, au pied de la baignoire, lui faisait de petites
chatouilles :
- Oh, ne bougez pas, je vous fais passer votre serviette !
Elle a attrapé d’une main le drap de bain préparé sur le lavabo, et l’a tendu à Nina,
tout en continuant à faire de petits baisers sur les joues du bébé.
Nina s’est sentie un peu gênée, un peu bête, même, et s’est finalement levée dans la
baignoire pour s’envelopper très vite dans la serviette.
Elodie l’observait en souriant :
- On croirait jamais que vous avez eu des jumeaux il y a si peu de temps !
Nina a rougi sous le compliment :
- C’est gentil, mais c’est pas tout à fait vrai !
- Je vous laisse, pardon. Je ramène ce petit bonhomme voir son frère.
Elle s’est retournée avant de fermer la porte :
- C’était sincère, Madame, vous êtes très belle !
Nina est restée un moment devant la glace un peu embuée, un grand sourire aux lèvres.
Un compliment, c’est toujours bon à prendre ; et excellent pour le moral.
Elle chantonnait enveloppée dans le drap noué autour de sa poitrine, massant une de
ses jambes le pied posé sur le rebord de la baignoire quand Elodie a à nouveau ouvert
la porte :
- Deuxième bébé !!! Allez jeune-homme ! A votre tour !
Elle l’a changé et a joué avec Jérémy comme plus tôt avec son frère, lui a fait des
chatouilles et des baisers à lui aussi, a brusquement éclaté de rire :
- Ah ! ah ! on ne me surprend pas comme ça, petit monsieur ! Non non non !
Elle tenait devant elle une serviette pour se protéger du jet de pipi du bébé qui
riait :
- Le lait froid, ça leur fait souvent ça !
Nina riait aussi :
- Moi je me fais encore surprendre …
- Oh , ça m’arrive aussi, mais je commence à avoir l’habitude ! Je vais le
remettre dans son lit, vous voulez que je vous mette de la crème dans le dos ?
- Non, je voudrais pas …
- Allez, il faut vous faire belle ! ça ne me dérange pas ! Je reviens !
Nina était tellement surprise qu’elle n’a pas su protester avant qu’Elodie ne
disparaisse avec le bébé, puis revienne quelques minutes plus tard :
- Vous savez, je travaille très souvent dans une maison de soins , pour des
accidentés de la route, des handicapés, des personnes âgées, aussi, pour payer mon
loyer ! Je suis masseuse en chef ! Ils adorent ça ! … Votre médecin ne vous a rien
prescrit ? Il y en a qui le font ! ça aide à récupérer, pour le ventre, surtout.
Samedi dernier, la dame dont je garde la petite fille, je l’ai massée, mais je me
souviens plus du nom de la crème. Je pourrais me renseigner, si vous voulez. Elle dit
que c’est efficace … ah ! mais si, c’est la même que la vôtre ! elle sent bon, en
plus. C’est votre pharmacien qui vous l’a conseillée ?
Nina était noyée sous le flot continu de paroles. Pendant la brève absence d’Elodie,
elle s’était préparée à repousser sa proposition, et elle était là, elle racontait sa
vie, avait versé la crème sur ses mains et commençait à lui masser les épaules !
- Vous n’avez pas une barrette, ou un chouchou ? Il faudrait attacher vos
cheveux !
Nina était en train de nouer un élastique sur ses cheveux quand elle a senti Elodie
dénouer la serviette et commencer à lui masser le dos. Elle en est restée interdite.
Dans le miroir, elle s’est vue, elle, bouche grande ouverte de surprise, a vu Elodie
par-dessus son épaule, concentrée sur le massage, de ses omoplates à ses reins et ses
flancs. Elle s’est trouvée ridicule avec ses yeux écarquillés et sa bouche béante :
elle a fermé la bouche et n’a rien dit.
Elle regardait Elodie dans le miroir, qui était concentrée, un petit bout de langue
coincé entre ses dents. Et elle appréciait ses mains fermes, les gestes sûrs.
- Vous avez une jolie peau ! Hier j’ai massé une dame, elle doit avoir plus de
soixante ans, elle a dû avoir un problème de santé, elle ne m’a pas dit ; elle était
vraiment maigre, avec la peau distendue, je sentais tous ses os, j’avais même peur de
lui faire mal !
- Moi, vous ne devez pas sentir les os !
- Un peu quand même ! vous avez pris beaucoup ?
- Vingt six kilos ! et j’en ai encore dix à perdre …
- Vous exagérez ! pas tant que ça ! Vous ne voulez pas vous allonger ? ça serait
plus pratique ! On pourrait étendre le drap de bain dans la chambre des jumeaux, je
les entends gazouiller ! j’ai juste besoin d’un oreiller, et par terre, c’est le mieux
! vous venez ?
Elle avait déjà le flacon à la main, une serviette de toilette sur l’épaule, et le
drap de bains plié sur le bras, elle ouvrait la porte de la salle de bains.
Nina est restée un instant devant le miroir en riant : cette fille était incroyable,
une tornade. En secouant la tête et en riant, d’elle-même et de la situation, elle l’a
suivie, raflant son peignoir au passage qu’elle a serré contre elle. Elle n’avait
vraiment pas l’habitude de se montrer nue devant des inconnues, et récemment, elle se
cachait même de Philippe ; et là, chez elle, à poil dans son couloir, sans discuter !
Elodie a étalé le drap de bain sur la moquette et l’a faite s’allonger à plat ventre
en posant une serviette sur ses fesses. Elle lui a glissé un petit oreiller sous la
joue et lui a fait lever les bras au-dessus de sa tête.
Agenouillée à côté d’elle, elle a repris le massage de son dos, du cou aux reins, des
épaules aux flancs. Peut-être parce qu’aucune main étrangère ne l’avait touchée depuis
longtemps, elle était très consciente de l’effleurement des mains sous ses bras, tout
au bord des seins écrasés sous son torse, sur le haut de ses fesses. Et, ce qui
l’étonnait le plus, c’est qu’elle se sentait bien, incroyablement bien, là, allongée
nue ou presque dans la chambre des jumeaux qui gazouillaient gentiment dans leurs
berceaux. Elle a fermé les yeux.
Elle a froncé plus fort les paupières, puis a souri, en sentant la serviette glisser
de ses fesses à ses cuisses, les mains d’Elodie pincer et masser du creux de la taille
à ses hanches, pétrir ses fesses.
Elle entendait le souffle bloqué puis relâché d’Elodie accompagnant la pression de ses
mains.
Elle a ensuite massé ses jambes, des fesses aux mollets.
Nina avait au début été gênée de se montrer nue, et puis … elle n’y pensait plus du
tout ! … jusqu’au moment où Elodie lui a demandé de se tourner sur le dos …
- Non … Elodie, je … je ferais moi-même, ce n’est pas la peine, je vous assure …
- Allez ! Je comprends, remarquez ! Mais vous savez, j’ai l’habitude !
- Mais moi pas !
- Je vous assure, allez, j’ai les mains pleines de crème de toute façon !
Nina a poussé un grand soupir et s’est retournée.
- Vous savez, ça reviendra vite ! La dame que je masse, elle a eu sa fille il y
a … 4 mois, et elle avait plus de vergetures que vous, je vous assure, et ça ne se
voit presque plus !
- Vous êtes en train de me vendre vos services de masseuse ?
- Euh … non ! j’y pensais pas ! mais pourquoi pas ! Après tout !
Elle lui a massé le ventre et les cuisses, puis les seins, et Nina, si elle ressentait
encore un peu de gêne, se sentait toute alanguie, et les mains, pourtant fermes, sans
aucun geste ambigu, avait fait naître une curieuse tension dont elle n’avait pas
l’habitude.
- Voilà, c’est terminé ! … Non ! ne bougez pas ! Je reviens ! Mettez-vous à plat
ventre !
Elle a quitté la pièce en courant et est revenue très vite avec un autre drap de bain.
Elle en a couvert entièrement le dos et les épaules de Nina, a ajouté la serviette sur
ses mollets, puis a étalé son peignoir par-dessus :
- Voilà ! Dix minutes de repos complets obligatoires !
- … vous êtes étudiante en quoi ?
- Je suis en troisième année de médecine.
- Eh bien je ne suis peut-être pas le meilleur juge, mais c’était très agréable,
en tout cas ! Kiné vous irait très bien !
- Merci ! Kiné, ça me plairait ! … Madame ?
- Oui ?
- C’est un peu … vous ne m’en voudrez pas ? Je … bon ! Vous savez, moi, je suis
nature, un peu trop, même ! On me le dit souvent et ça me joue des tours ! Mais je
suis comme ça, alors j’espère que vous ne m’en voudrez pas … J’ai vu que vous vous
étiez rasée les jambes et … un peu le pubis, et … dessous … mais … pas bien …
Nina a éclaté de rire. Elodie voyait son dos secoué de hoquets.
- Je ne vous en veux pas du tout. Merci de me l’avoir dit. Je voulais me faire
belle pour mon mari, et je n’y arrive pas bien.
- Ah … c’est une soirée … retrouvailles ?
- Mmm … un peu ça, oui …
- Attendez !
Elle est revenue avec le petit rasoir à main qu’elle avait trouvé sur le bord de la
baignoire.
- Allez ! Position gynéco ! On discute pas ! Vous serez belle pour le grand soir
! Après tout, je suis pas encore toubib, mais ça viendra !
Nina riait :
- Moi je cherchais juste une baby-sitter ! pas une masseuse esthéticienne !
D’abord le massage, les petites retouches de rasage ensuite … Nina pour la première
fois depuis son accouchement sentait au creux de son ventre une tension qu’elle
n’avait pas éprouvée depuis si longtemps, qui était bien rare, d’ailleurs. C’était
curieux ; et rassurant.
Elle s’était rallongée sous le drap de bain qu’Elodie avait bordé autour d’elle pour
qu’elle ait bien chaud. Etendue sur la moquette ainsi enveloppée, presque somnolente,
elle regardait Elodie qui avait pris les jumeaux dans ses bras et s’était assise dans
le fauteuil.
C’est comme ça que Philippe les a trouvées en rentrant. Ni l’une ni l’autre ne l’avait
entendu arriver. Il était debout à l’entrée de la chambre, les mains sur les hanches :
- Qu’est-ce qui se passe ?
Nina s’est soulevée sur un coude, le rouge aux joues d’être surprise ainsi :
- Mais … je t’ai pas entendu arriver !
- Je vois ça, oui. Bonjour mademoiselle. Je vous serrerez la main plus tard, je
vois que vous avez les bras bien occupés !
- Bonjour Monsieur. Je vais leur faire faire un petit tour …
Elodie a quitté la chambre avec les enfants dans ses bras.
Philippe s’est agenouillé à côté de Nina pour lui déposer un baiser sur le front :
- C’est un nouveau jeu ?
- Ordre médical : repos complet après un massage !
- Un massage ?
- Cette jeune-fille fait médecine ! et elle masse drôlement bien !
- Je pourrais essayer aussi ?
- De me masser ? si tu veux ! mais tu pensais plutôt te faire masser toi, je
suppose ?
- Si c’est si bien que ça …
Philippe a baissé la voix :
- Alors, si je comprends bien, elle reste ? Elle te plaît ?
- Oui, elle m’a l’air très bien. Je suis rassurée. On peut sortir tranquilles !
- Et … tu sors comme ça, ou tu t’habilles un peu ?
- Je vais enfiler un ou deux trucs, quand même !
- C’est mieux …
Nina l’a embrassé en enfilant son peignoir :
- Patience, Monsieur …
((Voilà … vous trouvez sans doute que c’est un peu long, et vous êtes restés sur votre
faim !
Il ne s’est rien passé !
Je suis comme ça : longue à planter le décor.
Bon …
Vous connaissez Nina : mère de deux jumeaux depuis trois mois, inquiète de ne plus
être aussi séduisante, inquiète de délaisser Philippe, son mari, dont elle pense qu’il
doit trouver le temps long. Difficile de renouer avec le sexe ! Pourtant c’est une
très belle femme, je vous assure. Cheveux châtains aux épaules, assez grande. Elle se
plaint de kilos superflus, mais en fait, ça lui va bien.
Vous connaissez Elodie : étudiante en médecine qui multiplie les petits boulots pour
payer son loyer. Je ne vous l’ai pas encore montrée, c’est vrai ! Brune, cheveux
courts et frisés, mince, à peine plus petite que Nina, des yeux magnifiques qui lui
mangent le visage, plus gris que bleus, et de petites tâches de rousseur sur les
joues. Elle a vingt et un ans et on lui en donne dix-huit.
Vous les voyez mieux ?
Tout ça pour … rien ?
C’était le décor. Il faut un début, toujours. Et je prends mon temps.
Comme Nina vient de le dire à Philippe :
- Patience …
D’ailleurs, pourquoi attendre ? Nina et Philippe sont partis, les jumeaux dorment …
Elodie ? Que fait donc Elodie en attendant leur retour ?))
Elle se promène dans l’appartement.
Dans le salon elle regarde les photos sur le grand meuble : eux avant, eux pendant,
eux après. Avant c’est vrai qu’elle était plus mince, une jolie fille au bord de la
mer, une jolie mariée, une jolie femme, enceinte, les jumeaux dans les bras ; quelques
photos avec lui, d’autres sans, jamais lui seul. Et les jumeaux, les jumeaux, et
encore les jumeaux.
Elle ouvre les portes du meuble : des bougies, des revues, et … des trucs … elle
sourit, tout le monde empile tout un tas de trucs. Et puis des DVD, de la musique
aussi, des livres. Un bar. Elle prend un verre, y verse un peu de Jet27, continue sa
visite.
Elle abandonne son jeans sur le dossier du canapé.
Dans la chambre elle s’assoit sur le grand lit : en face, l’écran plat d’une
télévision et dessous un vieux magnétoscope VHS, une armoire en bois sombre avec deux
portes miroirs au milieu, une commode le long du mur, deux tables de chevet.
Elle enlève son t-shirt, se regarde dans les miroirs de l’armoire, ouvre les portes, y
voit le lit dans son dos, imagine le jeu d’images, le couple sur le lit, imagine la
belle Nina …
Dedans, il y a des draps en haut, des pulls et des chemisiers dessous, une pile de t-
shirt. Tout en bas, des boîtes : maillots de bains, vêtements de sport. La porte de
gauche, ce sont des vêtements à lui ; même des chaussures de ville, en bas. Derrière
la porte de droite, des robes et des manteaux sur des cintres, une boîte sur une
étagère au-dessus. Elle sort une veste bleu marine à boutons dorés, l’enfile et
s’observe dans les miroirs, la remet sur son cintre, essaie un court gilet de laine
sans manches.
Dans le tiroir de la table de chevet, il y a un polar de Coben, une boîte de
préservatifs et un stylobille, un paquet de mouchoirs jetables.
Elle fait le tour du lit, ouvre le tiroir de l’autre table de nuit : cachets pour la
migraine, vieille boîte de pilule, la notice de la télé et deux télécommandes.
Elle s’approche de la commode après avoir enlevé le gilet. Dans le tiroir de gauche,
elle trouve des chaussettes et des bas, quelques soutiens-gorge qu’elle déplie : 90C,
des anciens, ceux d’avant les jumeaux. En se rappelant de son massage, elle sait
qu’aujourd’hui elle met sans doute des bonnets E.
Les culottes, les slips, et oh … de jolis strings sont dans le tiroir de droite. Elle
enlève sa petite culotte et enfile un string ficelle en tulle noir, transparent. En
fouillant plus loin, elle trouve un autre string, enlève et range celui qu’elle porte,
enfile le dernier et se place devant le miroir, l’ouvre d’une main … « hey, Nina ! un
string fendu ! ».
Rien d’amusant dans les autres tiroirs de la commode.
Elle remet le gilet dans l’armoire et tire vers elle la boîte de l’étagère du dessus.
Des foulards en vrac et … « ah ! voilà, voilà … Nina et Philippe, Philippe et Nina …
eh ! eh ! ». Elle pose sur le pied du lit un gode et des boules de geisha, une
ceinture pour gode. Au fond du carton, il y a aussi deux cassettes VHS.
Elle récupère les télécommandes dans la table de chevet de Nina, allume la télé et le
magnétoscope et glisse l’une des cassettes dans l’appareil.
Ecran noir, parasites blancs … et … Nina, assise au bord du lit, nue, cachant ses
seins dans ses bras serrés sur sa poitrine, jambes serrées. Pas de son, mais elle
semble protester. Elle a l’air gênée, presque en colère, tourne la tête de côté. Il
tourne autour d’elle, s’approche ; sa main entre dans le champ, essaie d’écarter les
bras de Nina, qui le repousse, tire la langue … parasites à nouveau … Tous les deux
sur le lit ; elle, à plat ventre ; elle se cache en tenant un oreiller sur sa tête,
jolies fesses, dessinées en blanc sur son corps bronzé ; lui, allongé à côté d’elle,
caresse son dos, il est nu aussi, torse maigre, il bande ? pas impressionnant du tout,
le monsieur !
Pendant un quart d’heure, elle les regarde faire l’amour. Il a eu du mal à la décider
et elle a fini par oublier un peu la caméra, un peu seulement, elle jetait parfois un
coup d’œil vers l’objectif, elle ne s’est jamais vraiment libérée, a l’air de
s’ennuyer.
Sur la seconde cassette, il la filme pendant qu’elle dort ; il écarte le drap,
doucement ; la caméra est fixe. Elle se réveille, le repousse puis cède avec un
soupir. Il lui enlève son short en satin et son top, la caresse, la tourne en travers
du lit. Tête-bêche au-dessus d’elle, il penche son visage entre les jambes levées de
Nina. Elle détourne la tête du sexe au-dessus d’elle.
Elle est belle, et elle a l’air triste.
Elodie range tout après un passage à la salle de bains ; d’abord elle remet tout en
ordre dans l’état où elle a trouvé les choses, puis elle écarte les foulards pour que
les jouets de Nina soient à découverts dans le carton, qu’elle tourne d’un quart de
tour.
Nina se souviendra ? s’apercevra que le carton a changé de position ? se posera des
questions ? Elle voudrait la charmante rougeur de ses joues, comme plus tôt dans la
salle de bains quand elle a dénoué la serviette, son air paniqué quand elle massait
ses cuisses … « eh oui ! j’ai bien vu que ça te plaisait, jolie Nina ! ».
Ou lui ? Lui s’en apercevra ? Il imaginera que sa femme si réservée s’adonne aux
plaisirs solitaires en son absence ? Il lui en parlera ? Bien sûr elle dira que non,
protestera en rougissant ? Elle se fâchera peut-être. Et lui, ça l’excitera d’imaginer
sa prude Nina, nue sur son lit et jouant avec son gode ?
Et si ce soir elle ne lui accordait rien ? Si elle se refuse encore ? Là, ça le
mettrait en colère ?
Elle pense un instant à laisser une des deux cassettes dans le magnétoscope, mais non,
elle y renonce, ce serait trop !
Elle range aussi le string fendu, hésite à le laisser en évidence par-dessus les
autres sous-vêtements, mais là aussi ce serait trop …
Elle refait le lit, vérifie qu’elle ne laisse aucune trace de son passage autre que
celles, volontaires, qu’elle a laissées dans l’armoire.
Les jumeaux dorment calmement. Elle arrange leurs couvertures, leur fait un bisou sur
le front, et regagne le salon.
11h40. Elle éteint toutes les lumières, récupère son jean sur le canapé et retourne
dans la chambre des jumeaux. Elle pose son jean sur le dossier du fauteuil et étale la
courtepointe qui couvre le fauteuil sur la moquette, s’allonge dessus.
Elle lit en attendant leur retour à la faible lumière de la veilleuse, puis s’endort.
A 1h20, une main sur son épaule la secoue doucement ; elle sent le glissement de la
courtepointe qu’on tire sur elle pour la recouvrir.
(à suivre )
Eh oui ! parce qu’elle reviendra chez eux ! une baby-sitter, masseuse, esthéticienne
… on fait appel à elle …
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