Zohra - 2ème partie (2/2)
Récit érotique écrit par Misa [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 02-04-2015 dans la catégorie Dans la zone rouge
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Zohra - 2ème partie (2/2)
« « Si vous demandez à Zohra ce qu'elle attend de la vie, elle haussera les épaules et baissera les yeux, se tordra les mains dans son giron, les lèvres à peine étirées d'un sourire. » »La première partie commençait ainsi.
« « Zohra a empoché une enveloppe … a suivi un homme, une femme, rencontrés dans la nuit du club où elle danse : des clients, ceux que Marco le barman du club a trouvés pour elle ce samedi. Ils l’ont maltraitée ? A son échelle, peu. La vie n’a pas fait de cadeau à Zohra : résignée. Elle avait le choix, aurait pu les quitter, elle est restée … » »
Elle suit la femme qui la mène par la main dans la chambre, vers le tiroir de la commode ouvert sur l’étrange collection.
Zohra enfile autour de sa taille les lanières de cuir du gode-ceinture que la femme lui tend, aide la femme ensuite à boucler dans son dos les sangles d’un second.
L’homme allongé sur le dos tout au bord du lit, tient ses jambes relevées de ses mains sous les genoux pendant que la femme enduit ses fesses d’un produit blanc et épais, pousse son index tendu dans l’anus pour en lubrifier l’intérieur.
Elle pousse Zohra vers lui et guide l’extrémité du gode entre les fesses levées, pousse d’une main dans son dos et la fait lentement s’allonger sur lui, l'y maintient immobile, les jambes tendues ouvertes, le sexe de plastique plongé au fond des reins de l'homme.
La femme, elle l’a vu en l’aidant, s’est elle-même équipée d’un gode double qu’elle s’est introduit dans le sexe en butée sur une plaque large maintenue collée au ventre par la ceinture, dont saillit une verge veinée, qui lui a semblé rigide, légèrement arquée et surmontée d’un simulacre de gland dessiné à l’image d’un vrai.
Elle attend en écartant plus les jambes la main froide qui viendra étaler sur son sexe le lubrifiant, frémit en sentant que c’est entre ses fesses que pointent les deux doigts qui la pénètrent, sent le contact froid du gode sur son anus pendant que très fort deux mains crispées sur ses fesses les écartent.
L’homme lui serre la taille de ses deux bras, l’empêche d’échapper à la pénétration, riant de la bouche grande ouverte de Zohra et de ses yeux écarquillés.
La femme dans son dos soulève ses cuisses, lui fait perdre pied, se pousse en elle de tout son poids, lui impose une brûlure au passage du gland qui ne doit rien à la taille de l’objet, suivie d’une brève rémission, et une autre cuisante brûlure quand par à-coups elle se plante au fond de ses reins ; toute la longueur du gode au-delà du gland est enduite d’un produit abrasif qui met ses chairs à vif.
Le gode planté au plus profond des reins, ses cuisses au contact des fesses qui tremblent, la femme passe une main sous le ventre de Zohra, sous la ceinture du gode planté dans les reins de l’homme, et commence à la masturber, les doigts enduits du même produit abrasif que le gode, droit sur son clitoris qu’elle balaie de grands mouvements du poignet qui arrachent à Zohra une plainte continue, et sans arrêt besogne ses reins de longs va-et-vient.
Brûlure, chaleur intense, la douleur de la caresse brutale, les cris de Zohra deviennent halètements hachés et suppliques qui se noient en sanglots, la font peser et se tendre entre les bras de l’homme qui vient de jouir pour la deuxième fois de la nuit, son sexe coincé entre eux, les seins de Zohra écrasés sur la poitrine gluante de sperme.
A peine se rend-elle compte que la femme se retire d’elle, ses reins tout aussi brûlants que pendant qu’elle la pénétrait. Elle se laisse glisser au pied du lit les joues mouillées de larmes, elle plaque une main entre ses jambes sur son sexe comme pour le protéger, pour apaiser la brûlure de la fraîcheur de sa main, glisse la main plus loin et tâte la chair tuméfiée et boursoufflée de son anus, sent sous ses doigts comme de gros grains de sable mélangés au lubrifiant que la femme a utilisé.
La femme s’est débarrassée de sa ceinture quand elle la relève. Elle lui ôte les sangles de cuir et d’une main sous son bras la conduit à la salle de bains jusqu’à la cabine de douche où l’homme les suit.
Elle la fait s’accroupir et caresse sa joue, puis tout doucement introduit entre ses fesses une longue canule rigide montée sur une poire à lavement qu’elle presse à deux mains pour la rincer du produit chargé de cristaux abrasifs dont elle avait enduit le gode avant de la pénétrer. Zohra voit l’eau qui s’écoule vers la bonde rosie de son sang.
La femme la redresse et d’une main lave son sexe.
Adossé au mur de la douche, l’homme les regarde en riant, et sort une main de derrière son dos, dans sa main un gode noir au gland impressionnant.
Il l’agite devant lui et rit en voyant Zohra se recroqueviller tout au fond de la douche et la femme froncer les sourcils :— Tu n’as tout de même pas l’intention …— Mais ce n’est pas pour elle, ma chère Elizabeth, tu n’as pas encore honoré ton contrat !
— Pas ça ! Tu n'es pas sérieux ?
— C’est le contrat, très chère !
— Ne fais pas ça, Julien !
— Moi non ! Mais elle, si ! Après ce que tu lui as fait subir, ça pourrait l’amuser !
Zohra rejoint Elizabeth devant le lavabo où elle s'appuie des deux mains les articulations blanchies de tension. Elle pose une main sur son épaule et la sent trembler :— Qu'est-ce qu'il se passe ? C'est quoi ce contrat ? Tu as peur.
— Une dette.
— Tu as dit que je pourrais partir si je voulais.
Elizabeth se retourne vers Zohra, prend ses mains dans les siennes, regard inquiet :— S'il te plaît. Ne me laisse pas seule avec lui. Il ... je dois rester ! S'il te plaît. Ce soir j'efface ma dette. Je paierai.
— Il veut quoi ? Tu sais ?
— Me faire mal, ou que tu me fasses mal, je ne sais pas.
— Et c'est moi qui ferais ? Tu veux ça ?
— Ce serait pire avec lui ... s'il te plaît.
— Tu disais que je pourrais partir. Si je reste, tu m'aideras.
— T'aider ? A quoi ?
— Après. Une dette avec moi.
— Si je peux.
— Tu promets et je reste.
— Après je t'aide. Promis.
Avant cette nuit, Zohra n'avait jamais vue Elizabeth.
Ce que vaut la promesse, Zohra n'en sait rien, pourtant pour la deuxième fois elle reste au lieu de s'enfuir.
Elle vous dirait qu'elle-même ne savait pas à quoi s’attendre, que ça n'avait pas d'importance, vous dirait avec un sourire timide "Elizabeth avait peur, alors je suis restée avec elle".
Ce samedi pour elle ressemble aux autres depuis quelques mois, depuis que Marco le barman du club où elle danse lui trouve des "rendez-vous de nuit".
Ce qu'elle donne ces samedis ? Elle se donne elle, donne ce que bien d'autres avant ont pris, volé, imposé. D'autres ont marqué sa chair, on fait d'elle leur chose, continuent, comme Idriss, le cousin de France qui a payé le voyage de retour du cousin et de sa mère au Mali, gardé Zohra en paiement, en use et l'offre.
Zohra survit d'échanges, n'a jamais rien connu d'autre.
Peu de choses étonnent Zohra.
Elles reviennent dans la chambre en se tenant par la main. Elizabeth se force à sourire, mais serre très fort la main de Zohra en approchant de Julien qui les attend au bord du lit, secouant d'une main le gode noir, un mauvais sourire aux lèvres, et l’invite du geste à prendre place sur le lit :— Tu vas pas faire ça, Julien ?
— Oh, très chère Elizabeth ! Souviens-toi, il faut toujours payer ses dettes !
Il se dirige vers la commode, fouille dans le tiroir et se retourne vers elle en agitant dans sa main un sachet d’aiguilles chirurgicales :— Tu préfères commencer par ça ? Choisis !
— Salaud ! Ne fais pas ça !
L'homme s'approche d'elles, tape du gode sur la main d'Elizabeth pour faire ouvrir la main qui serre les deux pans de la courte veste de satin, les repousse sur ses épaules et caresse les seins du gland disproportionné, s'amuse du téton brun durci, et agite le sachet d’aiguilles de l’autre main sous son nez :— Puisque Mademoiselle est restée avec nous et que c’est elle qui va officier, on peut la laisser choisir, si tu veux !
La femme lève la main et lui arrache le sachet d’aiguilles des doigts et le jette vers la commode.
Il rit et tend le gode à Zohra.
Bien sûr le gode est épais, surmonté d’un gland imposant, suffisamment pour faire trembler Elizabeth, mais pas assez malgré tout pour impressionner Zohra, habituée depuis longtemps au vice des épouses du cousin au pays qui lui faisaient elle-même sculpter et polir depuis l’âge de huit ans de longs pilons à mil dont elles usaient pour la punir quand ça leur chantait, la forçant à travailler des heures entières la base du pilon liée par une corde à ses chevilles sous son boubou, la partie sculptée plantée entre ses fesses au début, dans son sexe aussi quand Sekou avait pris sa virginité au lendemain de ses premières règles.
L’homme installe Elizabeth sur le lit, deux gros oreillers sous son dos, s’agenouille derrière elle et prend sa tête sur ses cuisses :— Alors très chère, dis-nous où tu veux ce bel objet, au creux de ton ventre ou entre tes fesses ?
Zohra s’assoit au pied du lit et regarde la femme, voit les yeux voilés et les lèvres qui tremblent. La colère, la peur.
Elle lui ouvre les jambes du dos d’une main et pose le gode sur le lit entre ses cuisses, verse du lubrifiant au creux de sa main et de l’autre lui fait plier les genoux, étale le lubrifiant sur le sexe et entre les fesses, attend qu’elle réponde et choisisse.
La femme plisse le front, se lèche les lèvres, relève les cuisses et écarte des deux mains les lèvres de son sexe. L'homme éclate de rire :— Perdu ! Entre ses fesses, jeune-fille !
Zohra ne regarde pas l’homme, plante deux doigts dans l’anus, étire, puis trois, de l’autre main excite le clito du pouce la main posée sur le ventre, attend qu’il durcisse et pointe, caresse, et toujours fouille les reins de la main tendue, quatre doigts, sourde aux plaintes d’Elzabeth qui se débat, ses jambes maintenues relevées par l’homme, ajoute du lubrifiant, et plaque son pouce au creux de sa main, pousse. Elle pourrait, ne fait pas.
Elle surveille le visage de la femme qui grimace, la tension des muscles des cuisses, pousse toujours sa main plus loin, au plus fort, entre les cuisses ouvertes.
Zohra accélère sa caresse sur le clito et présente le gode à l’entrée du sphincter qui baille après le retrait de la main, l’appuie contre son propre ventre en continuant la danse sur le clito de plus en plus fort et vite, puis dressée sur la pointe des pieds, elle prend Elizabeth des deux mains sur ses hanches et se pousse en avant, s’appuie de son poids à petites secousses, en ne tenant aucun compte du cri d’Elizabeth et de ses yeux qui roulent, donne un coup plus fort de son ventre.
Le cri s’est bloqué dans la gorge de la femme qui tremble de tout son corps. Zohra ne bouge plus, ne s’appuie plus du ventre sur le gode, sait que le gland a franchi l’anneau de chair qui se resserre et l’emprisonne. Elle laisse le gode reposer au bord du lit et reprend la danse rapide de ses doigts sur le clito en empêchant le gode de ressortir, indifférente aux petits jets d’urine quand elle pousse le gode du genou plus profond entre les chairs blanchies d’étirement.
L’homme se penche et pose sa main sur celle de Zohra, interrompt la caresse :— Arrête ! Ne la fais pas jouir ! Laisse-la profiter ! Tu profites, n’est-ce pas ?
Il prend la place de Zohra au pied du lit, un genou contre la base du gode, enduit ses doigts du produit chargé de grains abrasifs et caresse la femme qui cache ses yeux sous son bras, la respiration hachée, gémissant à chaque coup de genou qu’il donne dans le gode.
Il se tourne vers Zohra :— Et toi ? Viens donc me caresser !
— Moi je ne vous dois plus rien.
— Tu es là, pourtant ! Rends-toi utile, au moins, ramasse les aiguilles !
— NON !
Elizabeth a crié, a tenté de se relever, mais Julien la repousse d’une main et donne un coup de genou dans le gode.
L’index et le majeurs tendus, il étale entre les grandes lèvres qui déjà rougissent de la friction le produit employé juste avant pour Zohra, frotte plus qu’il ne caresse, et remonte pour encadrer de ses doigts tout en haut de la fente du sexe le repli de peau qui cache et découvre à peine le petit bouton lisse et rose du clitoris.
— Donne !
Il prend le sachet des mains de Zohra et le pince entre ses dents pour en déchirer un côté, le pose ensuite sur le lit et en sort une aiguille à la pointe biseautée, prend l’embout vert entre ses dents.
Elizabeth supplie Zohra du regard, les yeux révulsés par ce qui l’attend, d’où coulent de grosses larmes, la supplie, les mots entrecoupés de sanglots :— S’il te plaît … s'il te plaît ...
Julien rit :— Quoi ? Tu voudrais qu’elle m’empêche de faire ce que tu lui destinais ? C’était bien ton intention, non ? Dis-lui ! Dis-lui donc que c’est avec ces aiguilles que tu voulais jouer avec elle ! Et tu voudrais qu’elle te sauve ?
Zohra interroge Elizabeth du regard, voit la crispation de ses lèvres et le regard qui se détourne, voit que l’homme dit vrai. Elle regarde l’aiguille entre les dents de l’homme, contente d’y avoir échappé.
L’aiguille est fine, beaucoup plus fine et finalement moins effrayante que la longue épine d’acacia avec laquelle Sekou avait percé son embryon de sein de gamine pour y poser l’anneau qu’elle porte toujours. Elle s’était évanouie dans les bras de sa mère qu’on avait obligé à la tenir entre ses bras pendant l’opération, s’était évanouie à nouveau à peine réveillée du premier choc en sentant les piqûres sur son sexe pendant que la première épouse la cousait, lui fermait le sexe pour les quatre années à venir. Elle sentait encore sous ses doigts en faisant sa toilette les petites boules de chair sur ses grandes lèvres où passait le fil que la même épouse n’avait coupé qu’au lendemain de ses premières règles pour que Sekou prenne sa virginité.
L’homme relâche la pression du genou sur l’extrémité du gode qui glisse lentement en arrière, serré d’un anneau de chair blanchie tant elle est étirée, le repousse ensuite d’un coup sec qui chaque fois arrache une plainte à Elizabeth. Il continue sa caresse des deux doigts qui encadrent le clito, retrousse de l’autre main le repli de peau qui le protège, le pince et l’étire de ses doigts enduits du lubrifiant abrasif. Il fronce les sourcils :— Le tien est tout petit, ç’aurait été plus facile pour celui de mademoiselle !
Elizabeth ouvre brusquement les yeux, la bouche arrondie d’horreur :— Julien ! Tu vas pas … tu … NON ! NON !
— Tu as l’air inquiète, tout d’un coup ! ça t’amusait, pourtant, en préparant le programme de la soirée … C’est moins amusant que tu ne pensais ?
— NON !
— Bah ! Un petit moment de rien du tout, pour un petit bouton de rien du tout, et plus de dette ! ça vaut la peine !
Elizabeth essayait de se débattre, de lui échapper, mais chaque fois il poussait le gode plus profond entre ses reins et pinçait plus fort le capuchon du clito, la plaquait au lit de l’autre main.
Il cède sa place à Zohra entre les jambes d’Elizabeth, s’installe derrière elle pour immobiliser sa tête entre ses genoux, lui tient les bras pour l’empêcher de se débattre.
Zohra pince le clito, le fait saillir et surveille Julien qui peine à maintenir Elizabeth, elle pince fort et plante l’aiguille.
Elizabeth crie en arquant les reins, et vite Zohra retire l’aiguille. Il n’a rien vu, n’a pas vu Zohra tricher et ne piquer que la peau du capuchon, mais il voit les deux perles de sang qui se forment sur la peau et grossissent.
Il pâlit, relâche Elizabeth et se lève, pose sur la commode la seconde aiguille qu’il avait préparée.
Doucement Zohra tire le gode en arrière, guette le regard de la femme qui respire fort et se contracte, attend un peu et le sort entièrement en la voyant se relâcher.
Elizabeth, essuie les traces de larmes sur ses joues pendant que Zohra se relève et va déposer le gode sur la commode, en jetant un regard en passant à Julien qui ne quitte pas Elizabeth des yeux. Il la regarde se lever et se diriger vers la salle de bains, rit de la voir se tenir un peu voûtée, une main posée sur son ventre.
Zohra l’accompagne à la salle de bain où Elizabeth rince son sexe sous la douche. Elle lui a murmuré un « Merci » en serrant sa main.
Elles se sont rhabillées. Julien était affalé en travers du lit quand elles sont parties, pitoyable dans ses dessous féminins.
Elles ont quitté l’appartement aux premières lueurs du jour.
Elizabeth ne savait pas très bien à quoi elle s'était engagée en promettant d'aider Zohra qui s’accrochait à son bras dans la rue. Elle avait promis.
Zohra n’a pas lâché son bras ni dans la rue ni dans le taxi, s’est endormie au petit matin dans le canapé du bel appartement d’Elizabeth.
Pendant un an elle a pris des cours de danse, mais plus à la même adresse, n’a plus jamais dansé dans le bar de ses débuts, n’est jamais retourné au club.
Peut-être qu’Idriss l’a cherchée au début. Il a arrêté quand deux amis d’Elizabeth sont venus lui réclamer son passeport. Peut-être que Marco la cherche encore.
Elle se tenait souvent derrière la chaise d’Elizabeth pendant les nuits de poker où parfois elles croisaient Julien.
Elles ne rentraient pas toujours chez elles après, parce que Zohra n’avait peur de rien, ne refusait presque rien, et que ces choses-là se disaient, se savaient, alors les soirées se prolongeaient, toujours à deux, Elizabeth et Zohra.
Un an.
Zohra avait tout juste vingt an quand pour la première fois elles sont parties, quelques jours au soleil. Une rencontre.
Quand on demande à Zohra d’où elle vient, elle hausse les épaules et baisse les yeux sur le bout-de-chou qu’elle tient dans ses bras, les lèvres étirées d'un sourire, son présent.
Avant ? Pour savoir il faut insister, l’apprivoiser, tendre l’oreille, elle a une toute petite voix, surtout ne pas la forcer.
Elle vous dira sa vie d’avant, dira « C’est comme ça », alors écoutez, ne l’interrompez pas, sa vie d’avant c’est la vie qu’on avait fait pour elle, elle fait la sienne autrement maintenant.
Quand elle rit et dit « J'ai eu de la chance », ne soyez pas effaré, ou ne le montrez pas.
Elle vous dira aussi sa vie maintenant, en berçant dans ses bras une petite fille à la peau caramel et aux étonnants yeux verts comme son papa, sa vie maintenant, ce qu’elle fait ici, ce qu’elle fait ailleurs, pour que d’autres petites filles comme elle échappent à l’horreur.
C'est une histoire, juste une histoire. Et vous savez ? je n'ai rien inventé, aucune situation. Il suffit d'écouter.
L’excision : élément culturel, cultuel.
Le viol : arme de guerre psychologique.
L’esclavage : organisation sociale.
La torture : un outil.
Le monde avance, pas de doute ….
Misa - 03/2015
« « Zohra a empoché une enveloppe … a suivi un homme, une femme, rencontrés dans la nuit du club où elle danse : des clients, ceux que Marco le barman du club a trouvés pour elle ce samedi. Ils l’ont maltraitée ? A son échelle, peu. La vie n’a pas fait de cadeau à Zohra : résignée. Elle avait le choix, aurait pu les quitter, elle est restée … » »
Elle suit la femme qui la mène par la main dans la chambre, vers le tiroir de la commode ouvert sur l’étrange collection.
Zohra enfile autour de sa taille les lanières de cuir du gode-ceinture que la femme lui tend, aide la femme ensuite à boucler dans son dos les sangles d’un second.
L’homme allongé sur le dos tout au bord du lit, tient ses jambes relevées de ses mains sous les genoux pendant que la femme enduit ses fesses d’un produit blanc et épais, pousse son index tendu dans l’anus pour en lubrifier l’intérieur.
Elle pousse Zohra vers lui et guide l’extrémité du gode entre les fesses levées, pousse d’une main dans son dos et la fait lentement s’allonger sur lui, l'y maintient immobile, les jambes tendues ouvertes, le sexe de plastique plongé au fond des reins de l'homme.
La femme, elle l’a vu en l’aidant, s’est elle-même équipée d’un gode double qu’elle s’est introduit dans le sexe en butée sur une plaque large maintenue collée au ventre par la ceinture, dont saillit une verge veinée, qui lui a semblé rigide, légèrement arquée et surmontée d’un simulacre de gland dessiné à l’image d’un vrai.
Elle attend en écartant plus les jambes la main froide qui viendra étaler sur son sexe le lubrifiant, frémit en sentant que c’est entre ses fesses que pointent les deux doigts qui la pénètrent, sent le contact froid du gode sur son anus pendant que très fort deux mains crispées sur ses fesses les écartent.
L’homme lui serre la taille de ses deux bras, l’empêche d’échapper à la pénétration, riant de la bouche grande ouverte de Zohra et de ses yeux écarquillés.
La femme dans son dos soulève ses cuisses, lui fait perdre pied, se pousse en elle de tout son poids, lui impose une brûlure au passage du gland qui ne doit rien à la taille de l’objet, suivie d’une brève rémission, et une autre cuisante brûlure quand par à-coups elle se plante au fond de ses reins ; toute la longueur du gode au-delà du gland est enduite d’un produit abrasif qui met ses chairs à vif.
Le gode planté au plus profond des reins, ses cuisses au contact des fesses qui tremblent, la femme passe une main sous le ventre de Zohra, sous la ceinture du gode planté dans les reins de l’homme, et commence à la masturber, les doigts enduits du même produit abrasif que le gode, droit sur son clitoris qu’elle balaie de grands mouvements du poignet qui arrachent à Zohra une plainte continue, et sans arrêt besogne ses reins de longs va-et-vient.
Brûlure, chaleur intense, la douleur de la caresse brutale, les cris de Zohra deviennent halètements hachés et suppliques qui se noient en sanglots, la font peser et se tendre entre les bras de l’homme qui vient de jouir pour la deuxième fois de la nuit, son sexe coincé entre eux, les seins de Zohra écrasés sur la poitrine gluante de sperme.
A peine se rend-elle compte que la femme se retire d’elle, ses reins tout aussi brûlants que pendant qu’elle la pénétrait. Elle se laisse glisser au pied du lit les joues mouillées de larmes, elle plaque une main entre ses jambes sur son sexe comme pour le protéger, pour apaiser la brûlure de la fraîcheur de sa main, glisse la main plus loin et tâte la chair tuméfiée et boursoufflée de son anus, sent sous ses doigts comme de gros grains de sable mélangés au lubrifiant que la femme a utilisé.
La femme s’est débarrassée de sa ceinture quand elle la relève. Elle lui ôte les sangles de cuir et d’une main sous son bras la conduit à la salle de bains jusqu’à la cabine de douche où l’homme les suit.
Elle la fait s’accroupir et caresse sa joue, puis tout doucement introduit entre ses fesses une longue canule rigide montée sur une poire à lavement qu’elle presse à deux mains pour la rincer du produit chargé de cristaux abrasifs dont elle avait enduit le gode avant de la pénétrer. Zohra voit l’eau qui s’écoule vers la bonde rosie de son sang.
La femme la redresse et d’une main lave son sexe.
Adossé au mur de la douche, l’homme les regarde en riant, et sort une main de derrière son dos, dans sa main un gode noir au gland impressionnant.
Il l’agite devant lui et rit en voyant Zohra se recroqueviller tout au fond de la douche et la femme froncer les sourcils :— Tu n’as tout de même pas l’intention …— Mais ce n’est pas pour elle, ma chère Elizabeth, tu n’as pas encore honoré ton contrat !
— Pas ça ! Tu n'es pas sérieux ?
— C’est le contrat, très chère !
— Ne fais pas ça, Julien !
— Moi non ! Mais elle, si ! Après ce que tu lui as fait subir, ça pourrait l’amuser !
Zohra rejoint Elizabeth devant le lavabo où elle s'appuie des deux mains les articulations blanchies de tension. Elle pose une main sur son épaule et la sent trembler :— Qu'est-ce qu'il se passe ? C'est quoi ce contrat ? Tu as peur.
— Une dette.
— Tu as dit que je pourrais partir si je voulais.
Elizabeth se retourne vers Zohra, prend ses mains dans les siennes, regard inquiet :— S'il te plaît. Ne me laisse pas seule avec lui. Il ... je dois rester ! S'il te plaît. Ce soir j'efface ma dette. Je paierai.
— Il veut quoi ? Tu sais ?
— Me faire mal, ou que tu me fasses mal, je ne sais pas.
— Et c'est moi qui ferais ? Tu veux ça ?
— Ce serait pire avec lui ... s'il te plaît.
— Tu disais que je pourrais partir. Si je reste, tu m'aideras.
— T'aider ? A quoi ?
— Après. Une dette avec moi.
— Si je peux.
— Tu promets et je reste.
— Après je t'aide. Promis.
Avant cette nuit, Zohra n'avait jamais vue Elizabeth.
Ce que vaut la promesse, Zohra n'en sait rien, pourtant pour la deuxième fois elle reste au lieu de s'enfuir.
Elle vous dirait qu'elle-même ne savait pas à quoi s’attendre, que ça n'avait pas d'importance, vous dirait avec un sourire timide "Elizabeth avait peur, alors je suis restée avec elle".
Ce samedi pour elle ressemble aux autres depuis quelques mois, depuis que Marco le barman du club où elle danse lui trouve des "rendez-vous de nuit".
Ce qu'elle donne ces samedis ? Elle se donne elle, donne ce que bien d'autres avant ont pris, volé, imposé. D'autres ont marqué sa chair, on fait d'elle leur chose, continuent, comme Idriss, le cousin de France qui a payé le voyage de retour du cousin et de sa mère au Mali, gardé Zohra en paiement, en use et l'offre.
Zohra survit d'échanges, n'a jamais rien connu d'autre.
Peu de choses étonnent Zohra.
Elles reviennent dans la chambre en se tenant par la main. Elizabeth se force à sourire, mais serre très fort la main de Zohra en approchant de Julien qui les attend au bord du lit, secouant d'une main le gode noir, un mauvais sourire aux lèvres, et l’invite du geste à prendre place sur le lit :— Tu vas pas faire ça, Julien ?
— Oh, très chère Elizabeth ! Souviens-toi, il faut toujours payer ses dettes !
Il se dirige vers la commode, fouille dans le tiroir et se retourne vers elle en agitant dans sa main un sachet d’aiguilles chirurgicales :— Tu préfères commencer par ça ? Choisis !
— Salaud ! Ne fais pas ça !
L'homme s'approche d'elles, tape du gode sur la main d'Elizabeth pour faire ouvrir la main qui serre les deux pans de la courte veste de satin, les repousse sur ses épaules et caresse les seins du gland disproportionné, s'amuse du téton brun durci, et agite le sachet d’aiguilles de l’autre main sous son nez :— Puisque Mademoiselle est restée avec nous et que c’est elle qui va officier, on peut la laisser choisir, si tu veux !
La femme lève la main et lui arrache le sachet d’aiguilles des doigts et le jette vers la commode.
Il rit et tend le gode à Zohra.
Bien sûr le gode est épais, surmonté d’un gland imposant, suffisamment pour faire trembler Elizabeth, mais pas assez malgré tout pour impressionner Zohra, habituée depuis longtemps au vice des épouses du cousin au pays qui lui faisaient elle-même sculpter et polir depuis l’âge de huit ans de longs pilons à mil dont elles usaient pour la punir quand ça leur chantait, la forçant à travailler des heures entières la base du pilon liée par une corde à ses chevilles sous son boubou, la partie sculptée plantée entre ses fesses au début, dans son sexe aussi quand Sekou avait pris sa virginité au lendemain de ses premières règles.
L’homme installe Elizabeth sur le lit, deux gros oreillers sous son dos, s’agenouille derrière elle et prend sa tête sur ses cuisses :— Alors très chère, dis-nous où tu veux ce bel objet, au creux de ton ventre ou entre tes fesses ?
Zohra s’assoit au pied du lit et regarde la femme, voit les yeux voilés et les lèvres qui tremblent. La colère, la peur.
Elle lui ouvre les jambes du dos d’une main et pose le gode sur le lit entre ses cuisses, verse du lubrifiant au creux de sa main et de l’autre lui fait plier les genoux, étale le lubrifiant sur le sexe et entre les fesses, attend qu’elle réponde et choisisse.
La femme plisse le front, se lèche les lèvres, relève les cuisses et écarte des deux mains les lèvres de son sexe. L'homme éclate de rire :— Perdu ! Entre ses fesses, jeune-fille !
Zohra ne regarde pas l’homme, plante deux doigts dans l’anus, étire, puis trois, de l’autre main excite le clito du pouce la main posée sur le ventre, attend qu’il durcisse et pointe, caresse, et toujours fouille les reins de la main tendue, quatre doigts, sourde aux plaintes d’Elzabeth qui se débat, ses jambes maintenues relevées par l’homme, ajoute du lubrifiant, et plaque son pouce au creux de sa main, pousse. Elle pourrait, ne fait pas.
Elle surveille le visage de la femme qui grimace, la tension des muscles des cuisses, pousse toujours sa main plus loin, au plus fort, entre les cuisses ouvertes.
Zohra accélère sa caresse sur le clito et présente le gode à l’entrée du sphincter qui baille après le retrait de la main, l’appuie contre son propre ventre en continuant la danse sur le clito de plus en plus fort et vite, puis dressée sur la pointe des pieds, elle prend Elizabeth des deux mains sur ses hanches et se pousse en avant, s’appuie de son poids à petites secousses, en ne tenant aucun compte du cri d’Elizabeth et de ses yeux qui roulent, donne un coup plus fort de son ventre.
Le cri s’est bloqué dans la gorge de la femme qui tremble de tout son corps. Zohra ne bouge plus, ne s’appuie plus du ventre sur le gode, sait que le gland a franchi l’anneau de chair qui se resserre et l’emprisonne. Elle laisse le gode reposer au bord du lit et reprend la danse rapide de ses doigts sur le clito en empêchant le gode de ressortir, indifférente aux petits jets d’urine quand elle pousse le gode du genou plus profond entre les chairs blanchies d’étirement.
L’homme se penche et pose sa main sur celle de Zohra, interrompt la caresse :— Arrête ! Ne la fais pas jouir ! Laisse-la profiter ! Tu profites, n’est-ce pas ?
Il prend la place de Zohra au pied du lit, un genou contre la base du gode, enduit ses doigts du produit chargé de grains abrasifs et caresse la femme qui cache ses yeux sous son bras, la respiration hachée, gémissant à chaque coup de genou qu’il donne dans le gode.
Il se tourne vers Zohra :— Et toi ? Viens donc me caresser !
— Moi je ne vous dois plus rien.
— Tu es là, pourtant ! Rends-toi utile, au moins, ramasse les aiguilles !
— NON !
Elizabeth a crié, a tenté de se relever, mais Julien la repousse d’une main et donne un coup de genou dans le gode.
L’index et le majeurs tendus, il étale entre les grandes lèvres qui déjà rougissent de la friction le produit employé juste avant pour Zohra, frotte plus qu’il ne caresse, et remonte pour encadrer de ses doigts tout en haut de la fente du sexe le repli de peau qui cache et découvre à peine le petit bouton lisse et rose du clitoris.
— Donne !
Il prend le sachet des mains de Zohra et le pince entre ses dents pour en déchirer un côté, le pose ensuite sur le lit et en sort une aiguille à la pointe biseautée, prend l’embout vert entre ses dents.
Elizabeth supplie Zohra du regard, les yeux révulsés par ce qui l’attend, d’où coulent de grosses larmes, la supplie, les mots entrecoupés de sanglots :— S’il te plaît … s'il te plaît ...
Julien rit :— Quoi ? Tu voudrais qu’elle m’empêche de faire ce que tu lui destinais ? C’était bien ton intention, non ? Dis-lui ! Dis-lui donc que c’est avec ces aiguilles que tu voulais jouer avec elle ! Et tu voudrais qu’elle te sauve ?
Zohra interroge Elizabeth du regard, voit la crispation de ses lèvres et le regard qui se détourne, voit que l’homme dit vrai. Elle regarde l’aiguille entre les dents de l’homme, contente d’y avoir échappé.
L’aiguille est fine, beaucoup plus fine et finalement moins effrayante que la longue épine d’acacia avec laquelle Sekou avait percé son embryon de sein de gamine pour y poser l’anneau qu’elle porte toujours. Elle s’était évanouie dans les bras de sa mère qu’on avait obligé à la tenir entre ses bras pendant l’opération, s’était évanouie à nouveau à peine réveillée du premier choc en sentant les piqûres sur son sexe pendant que la première épouse la cousait, lui fermait le sexe pour les quatre années à venir. Elle sentait encore sous ses doigts en faisant sa toilette les petites boules de chair sur ses grandes lèvres où passait le fil que la même épouse n’avait coupé qu’au lendemain de ses premières règles pour que Sekou prenne sa virginité.
L’homme relâche la pression du genou sur l’extrémité du gode qui glisse lentement en arrière, serré d’un anneau de chair blanchie tant elle est étirée, le repousse ensuite d’un coup sec qui chaque fois arrache une plainte à Elizabeth. Il continue sa caresse des deux doigts qui encadrent le clito, retrousse de l’autre main le repli de peau qui le protège, le pince et l’étire de ses doigts enduits du lubrifiant abrasif. Il fronce les sourcils :— Le tien est tout petit, ç’aurait été plus facile pour celui de mademoiselle !
Elizabeth ouvre brusquement les yeux, la bouche arrondie d’horreur :— Julien ! Tu vas pas … tu … NON ! NON !
— Tu as l’air inquiète, tout d’un coup ! ça t’amusait, pourtant, en préparant le programme de la soirée … C’est moins amusant que tu ne pensais ?
— NON !
— Bah ! Un petit moment de rien du tout, pour un petit bouton de rien du tout, et plus de dette ! ça vaut la peine !
Elizabeth essayait de se débattre, de lui échapper, mais chaque fois il poussait le gode plus profond entre ses reins et pinçait plus fort le capuchon du clito, la plaquait au lit de l’autre main.
Il cède sa place à Zohra entre les jambes d’Elizabeth, s’installe derrière elle pour immobiliser sa tête entre ses genoux, lui tient les bras pour l’empêcher de se débattre.
Zohra pince le clito, le fait saillir et surveille Julien qui peine à maintenir Elizabeth, elle pince fort et plante l’aiguille.
Elizabeth crie en arquant les reins, et vite Zohra retire l’aiguille. Il n’a rien vu, n’a pas vu Zohra tricher et ne piquer que la peau du capuchon, mais il voit les deux perles de sang qui se forment sur la peau et grossissent.
Il pâlit, relâche Elizabeth et se lève, pose sur la commode la seconde aiguille qu’il avait préparée.
Doucement Zohra tire le gode en arrière, guette le regard de la femme qui respire fort et se contracte, attend un peu et le sort entièrement en la voyant se relâcher.
Elizabeth, essuie les traces de larmes sur ses joues pendant que Zohra se relève et va déposer le gode sur la commode, en jetant un regard en passant à Julien qui ne quitte pas Elizabeth des yeux. Il la regarde se lever et se diriger vers la salle de bains, rit de la voir se tenir un peu voûtée, une main posée sur son ventre.
Zohra l’accompagne à la salle de bain où Elizabeth rince son sexe sous la douche. Elle lui a murmuré un « Merci » en serrant sa main.
Elles se sont rhabillées. Julien était affalé en travers du lit quand elles sont parties, pitoyable dans ses dessous féminins.
Elles ont quitté l’appartement aux premières lueurs du jour.
Elizabeth ne savait pas très bien à quoi elle s'était engagée en promettant d'aider Zohra qui s’accrochait à son bras dans la rue. Elle avait promis.
Zohra n’a pas lâché son bras ni dans la rue ni dans le taxi, s’est endormie au petit matin dans le canapé du bel appartement d’Elizabeth.
Pendant un an elle a pris des cours de danse, mais plus à la même adresse, n’a plus jamais dansé dans le bar de ses débuts, n’est jamais retourné au club.
Peut-être qu’Idriss l’a cherchée au début. Il a arrêté quand deux amis d’Elizabeth sont venus lui réclamer son passeport. Peut-être que Marco la cherche encore.
Elle se tenait souvent derrière la chaise d’Elizabeth pendant les nuits de poker où parfois elles croisaient Julien.
Elles ne rentraient pas toujours chez elles après, parce que Zohra n’avait peur de rien, ne refusait presque rien, et que ces choses-là se disaient, se savaient, alors les soirées se prolongeaient, toujours à deux, Elizabeth et Zohra.
Un an.
Zohra avait tout juste vingt an quand pour la première fois elles sont parties, quelques jours au soleil. Une rencontre.
Quand on demande à Zohra d’où elle vient, elle hausse les épaules et baisse les yeux sur le bout-de-chou qu’elle tient dans ses bras, les lèvres étirées d'un sourire, son présent.
Avant ? Pour savoir il faut insister, l’apprivoiser, tendre l’oreille, elle a une toute petite voix, surtout ne pas la forcer.
Elle vous dira sa vie d’avant, dira « C’est comme ça », alors écoutez, ne l’interrompez pas, sa vie d’avant c’est la vie qu’on avait fait pour elle, elle fait la sienne autrement maintenant.
Quand elle rit et dit « J'ai eu de la chance », ne soyez pas effaré, ou ne le montrez pas.
Elle vous dira aussi sa vie maintenant, en berçant dans ses bras une petite fille à la peau caramel et aux étonnants yeux verts comme son papa, sa vie maintenant, ce qu’elle fait ici, ce qu’elle fait ailleurs, pour que d’autres petites filles comme elle échappent à l’horreur.
C'est une histoire, juste une histoire. Et vous savez ? je n'ai rien inventé, aucune situation. Il suffit d'écouter.
L’excision : élément culturel, cultuel.
Le viol : arme de guerre psychologique.
L’esclavage : organisation sociale.
La torture : un outil.
Le monde avance, pas de doute ….
Misa - 03/2015
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